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23 mai 2025
UNE INSULTE À LA MÉMOIRE DES VICTIMES
En annonçant un projet de loi d'amnistie pour les événements politiques de 2021 à 2024, le président enterre une seconde fois plus de 50 personnes tuées pendant cette période tumultueuse. Cette mesure apaisera-t-elle vraiment les esprits ?
« Au nom de la réconciliation nationale », le président de la République a annoncé hier, lors de l’ouverture du dialogue national, un projet de loi d’amnistie pour les événements politiques survenus entre 2021 à 2024. Plus de 50 personnes tuées lors desdits événements vont donc être enterrées une deuxième fois puisque l’amnistie projetée va effacer totalement les faits survenus lors de ces événements. Ce qui veut dire que les auteurs de ces meurtres ainsi que leurs commanditaires ne seront jamais jugés. Les familles des victimes devront faire un deuil définitif puisqu’aucune enquête ne sera plus faite sur ces homicides et aucune possibilité d’indemnisation ne subsistera si la loi est votée.
C’est le président de la République qui l’a évoquée en premier dans son discours d’ouverture. Après avoir noté que notre pays est confronté depuis quelques temps à une situation inédite, il a annoncé «qu’il faut savoir y mettre un terme à travers le dialogue et le consensus pour l’intérêt supérieur de la Nation...sous peine d’aller vers des lendemains incertains». C’est pourquoi, a expliqué Macky Sall, son souhait c’est que «l’on puisse aller vers une élection apaisée, inclusive et transparente». Pour accompagner cette dynamique et «dans un esprit de réconciliation nationale, je saisirai l’Assemblée nationale d’un projet de loi d’amnistie générale sur les faits se rapportant aux manifestations politiques entre 2021 et 2024’ a-t-il ajouté. Poursuivant, le président de la République a ajouté que « notre pays se trouve à un carrefour important. Mon souhait c’est que nous puissions aller vers une élection apaisée, inclusive et transparente. Je souhaite, au-delà du souci légitime de justice et de redevabilité, que l’amnistie et le pardon, par leurs vertus salutaires pour la Nation, nous aident à surmonter ces moments difficiles, afin que notre cher pays se réconcilie avec lui-même, en remettant toutes ses forces vives autour de l’essentiel : c’est à dire, la sauvegarde de notre unité nationale, toutes sensibilités confondues, et la préservation de l’Etat de droit et de la République. Cela permettra de pacifier l’espace politique, de raffermir davantage notre cohésion nationale et de maintenir le rayonnement démocratique de notre pays ».
Retour sur les événements politiques de 2021 et 2024
Ainsi, dès ce mercredi, un projet de loi d’amnistie sera déposé sur la table de l’Assemblée nationale. Des participants au dialogue se sont aussi exprimés pour donner leur position sur l’amnistie projetée. En attendant de revenir plus amplement sur ces interventions, le Témoin revient sur les faits les plus marquants qui seront pris en compte par ce projet de loi. Des faits qui, si la loi est votée par la majorité des députés, ne pourront plus faire l’objet de poursuites.
En mars 2021, le leader de l’opposition Ousmane Sonko est arrêté puis inculpé pour troubles à l’ordre public et participation à une manifestation non autorisée alors qu’il se rendait au tribunal pour comparaître devant le juge dans une affaire de viol dont il était accusé. Des émeutes ont éclaté pour s’opposer à son arrestation qui ont duré cinq jours. Elles avaient fait quatorze morts suite à des affrontements entre forces de défense et de sécurité et manifestants. Ousmane Sonko a été finalement libéré et placé sous contrôle judiciaire après une garde à vue de quelques jours.
En juin 2022, les villes de Dakar et de Ziguinchor ont été les théâtres de violences. Des jeunes de l’opposition protestaient contre l’interdiction qui leur était faite de se rassembler pour protester contre l’invalidation de la liste nationale des candidats de Yewwi Askan Wi en vue des élections législatives de juillet 2022. Parmi les candidats éliminés, Ousmane Sonko et d’autres poids lourds de la vie politique nationale. Trois personnes avaient perdu la vie lors de ces manifestations.
Un an après cet épisode, en juin 2023, le tribunal de Dakar condamne Ousmane Sonko à une peine ferme de deux ans de prison pour corruption de la jeunesse dans l’affaire de viol l’opposant à une jeune masseuse. Finalement relaxé des faits de viol et menaces de mort, il avait été condamné pour…corruption de la jeunesse. Au prononcé de ce verdict qui pouvait empêcher Ousmane Sonko de participer à l’élection présidentielle de cette année 2024, des manifestations violentes avaient éclaté. Le ministre de l’Intérieur, Félix Antoine Abdoulaye Diom, avait confirmé la mort de 16 personnes. Le bilan finalement retenu faisait état de 29 décès, survenus entre le 1er et le 4 juin 2023 inclus.
Lors du procès l’opposant à la masseuse Adji Sarr, Ousmane Sonko avait préféré se retirer à Ziguinchor, ville dont il est le maire. Le verdict est prononcé en son absence. Après quelques jours passés dans le Sud du pays, il décide de rallier la capitale à travers une caravane dite de la liberté. Sur le chemin du retour, des émeutes éclatent dès sa sortie de Ziguinchor. Un mort est enregistré à Kolda. Son convoi est bloqué à hauteur de Koungheul et Sonko est acheminé à Dakar par des gendarmes qui l’acheminent dans son domicile de Keur Gorgui où il est assigné à résidence. C’est là que, après quelques semaines sous ce régime, il est arrêté pour…le vol du téléphone portable d’une femme gendarme. Ce n’était qu’un prétexte puisqu’il est inculpé ensuite pour divers crimes dont appel à l’insurrection, atteinte à la sûreté de l’État, association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste... Son parti Pastef est dissous dans la foulée.
Le samedi 3 février 2024, le chef de l’État fait une adresse à la nation à la veille du début de la campagne électorale pour l’élection présidentielle et annonce le report du scrutin qui était prévu pour le 25 de ce mois. Une décision mal accueillie par de larges secteurs de la population qui le manifestent à travers différentes manifestations violentes. Le bilan est de quatre morts et de nombreux dégâts matériels sont enregistrés.
Plus de 50 morts aux oubliettes
Si la loi est votée, l’amnistie annoncée hier par le chef de l’Etat constituera un deuxième enterrement pour les plus de 50 personnes décédées lors des événements politiques de 2021 à 2024. L’amnistie efface les faits dans la période précitée. Elle met fin aux demandes renouvelées des familles qui n’ont cessé de réclamer des enquêtes pour identifier les auteurs des meurtres des victimes. Mais aussi de possibles indemnisations financières. L’Etat a fait la sourde oreille sur ces deux préoccupations des familles des victimes. La société civile a maintes fois dénoncé ce mutisme de l’Etat. L’amnistie pourrait aussi accélérer le processus de libération des détenus politiques encore en prison. Depuis quelques jours, plus de 500 détenus ont été libérés au nom de la réconciliation politique sur une masse critique de plus de 1300 détenus arrêtés dans le cadre de ces manifestations.
Par Kaccoor Bi
VIEILLES RELIQUES
Des rapaces qui mettent toujours leurs intérêts personnels au-dessus de tout. Ils sont nocifs pour la société, pour eux-mêmes et pour celui à qui ils prodiguent des conseils qui l’ont mené droit dans le mur. Ou au bord du précipice, comme le disait WADE
En langage figuré, on pourrait dire que le grand show du dialogue du Chef a été assuré par de la camelote. Ou des vieilles reliques, si on préfère. Les mêmes qui trainent dans ce genre de conclaves, débitant des niaiseries et soufflant à l’oreille du Chef après leur discours pour exposer leurs problèmes personnels.
Des déchets ambulants qui, pour la plupart, n’ont rien apporté de positif ni de constructif au développement de ce charmant pays. Ils ont plutôt profité des libéralités de tous les pouvoirs sans jamais être repus et sont pires que des vautours.
Pendant plus de deux heures, ils se sont succédé au micro pour dire des platitudes, indiquant des pistes brouillées pour faire plaisir à une personne qu’ils savent sur le départ mais dont ils voudraient encore profiter de la générosité.
Des rapaces qui mettent toujours leurs intérêts personnels au-dessus de tout. Ils sont nocifs pour la société, pour eux-mêmes et pour celui à qui ils prodiguent des conseils qui l’ont mené droit dans le mur. Ou au bord du précipice, comme le disait le Père Wade.
Les plus audacieux disent parler au nom d’une communauté, s’accrochant à des titres éculés dont la nouvelle génération se fout royalement avec leurs grands airs de paons. Vous voulez des dessins ? Ils représentent ce qu’il y a de plus misérabiliste en termes de valeur et d’éthique et sont prêts à ravaler leurs propres vomissures.
Ce qu’on attendait d’eux, c’est finalement un membre de l’Eglise catholique qui l’a exprimé en termes clairs et avec un grand courage. Et c’était pour dire au Chef ce que 16 candidats à la présidentielle sur les 19 validés par le Conseil constitutionnel ainsi qu’une bonne partie du peuple attendent de lui. Une seule exigence, donc : qu’il nous rende ce que nous lui avons confié durant 12 ans sans qu’il soit ni le meilleur ni le mieux né des 17 millions de Sénégalais. Ce en organisant la présidentielle avant la fin de son mandat.
Qu’est-ce que cela pourrait lui coûter d’indiquer une date — n’importe laquelle — afin qu’on en finisse avec ce jeu trouble qui ne profite qu’à cette racaille qui sait qu’elle n’est rien sans lui et qui revendique sans fausse pudeur avoir, non pas des convictions pérennes, mais un homme — en l’occurrence lui, le Chef, dans ses veines. Quelle insulte à la progéniture de ces misérables !
A celui qui se croit indispensable et qui dit en avoir assez, marquant ainsi dédaigneusement sa reconnaissance à son peuple, on est tenté de lui rappeler que les cimetières sont remplis de gens qui se croyaient indispensables.
Bon vent à lui !
LES SYNDICATS MEMBRES DE «AAR SUNU ELECTION» DECLARENT MARDI «JOURNEE MORTE»
Une «journée ville morte». Voilà ce que "Aar Sunu élection" compte faire de ce mardi. Les syndicats membres de la plateforme ont appelé à la grève générale.
Une «journée ville morte». Voilà ce que "Aar Sunu élection" compte faire de ce mardi. Les syndicats membres de la plateforme ont appelé à la grève générale. Face à la presse hier lundi, elle annonce que «les organisations professionnelles membres de la plateforme décrètent le mardi 27 février 2024 ‘‘journée villes mortes’’ sur toute l’étendue de territoire national en guise de protestation contre la confiscation de la volonté populaire.» Elles décrètent aussi une journée de grève générale et appellent tous les citoyens au strict respect du mot d’ordre.
Selon la plateforme, malgré la décision salutaire du Conseil constitutionnel portant annulation de la loi votée par l'Assemblée nationale et du décret du président de la République, « le peuple sénégalais constate avec amertume et désolation l'entêtement de l'autorité suprême à vouloir passer outre sa volonté. « Les propos tenus par le Prédisent de la République lors de l'entretien qu'il a accordé à une partie de la presse nationale le 23 février 2024 en attestent ».
D’après la plateforme, le Président Macky Sall a opté de faire du « dilatoire en décidant de convoquer un dialogue national pour fixer la date de l'élection présidentielle, au lieu de fixer une date pour la tenue de l'élection présidentielle avant la date du 02 avril marquant la fin de son mandat ». Avant d'ajouter : « Cette décision du président de la République qui est aux antipodes de la décision du Conseil constitutionnel révèle le caractère inopportun du dialogue ».
Par ailleurs, la Plateforme des forces vives de la nation « Aar Sunu Election » salue la posture républicaine de tous les acteurs qui ont décidé de ne pas participer à un dialogue qui vise à semer les graines de la discorde car ayant comme seule et unique finalité la prorogation du mandat du Président de la République et la reprise du processus électoral.
Ainsi, Aar Sunu Élection décide de poursuivre le combat citoyen pour « exiger le respect du calendrier électoral afin de manifester la désapprobation totale de cette démarche anticonstitutionnelle initiée par le président de la République ».
Au final, «Toutes les organisations membres de la Plateforme Aar Sunu Élection exigent du Président de la République de prendre toutes les dispositions utiles pour fixer la date et organiser l’élection présidentielle de 2024 avant le 02 avril 2024, date marquant la fin de son mandat. Au cas contraire, nous invitons le Conseil constitutionnel à assumer pleinement ses responsabilités en fixant la date pour éviter que le Sénégal ne bascule dans un chaos aux conséquences incommensurables», indiquent le Professeur Babacar Gueye et Cie.
MACKY SALL VEUT ENGAGER LE PAYS DANS UNE PERIODE DE NON-DROIT
Sursaut Citoyen, Groupe de réflexion et d’action pour la sauvegarde de la démocratie et l’État de droit est formel
Le Sursaut citoyen, Groupe de réflexion et d’action pour la sauvegarde de la démocratie et l’État de droit est formel : « Le président Macky Sall veut engager le pays dans une période de non-droit ». Dans une déclaration en date d’hier, lundi 26 février, le groupe invite à lutter « pour ouvrir des perspectives qui restaurent l’État de droit »
Aussi argue-t-il : « Suite à la décision du Conseil constitutionnel, le peuple attendait légitimement de l'interview du président Macky Sall du 22 février 2024 deux réponses précises et étroitement liées : - La fixation d'une date imminente pour l'élection présidentielle, permettant la continuation du processus électoral dans les délais prescrits par la loi, - Une transition en accord avec la Constitution et la tradition républicaine du Sénégal, où le Président sortant remet le pouvoir le 2 avril 2024 au Président nouvellement élu ». Et de constater que malheureusement, « Lors de son interview du 22 février 2024, le chef de l’État a fourni des réponses qui confirment et aggravent les incertitudes qu'il a lui-même générées.
Malgré ses affirmations verbales d'acceptation de la décision du Conseil constitutionnel, il agit comme si celle-ci était nulle, en décidant de refuser depuis plus de dix jours de déterminer une date proche pour l'organisation de l'élection présidentielle ; de transférer la responsabilité de la fixation de la date à un consensus inatteignable, issu d'un dialogue entre ceux exigeant l'application de la Constitution, et donc de la décision du Conseil constitutionnel, et ceux favorisant la violation de la Constitution, remettant ainsi en question la décision du Conseil ».
Qui plus, est, ajoute le Sursaut citoyen, de « reprendre le processus électoral, au lieu de le poursuivre, par le biais de ce même dialogue impossible, visant également à organiser des élections « inclusives », concept auquel il n'a jamais adhéré au cours de ses douze années de gouvernance, comme de remettre en question, toujours via ce dialogue impossible, les principes, normes et modalités de la passation de pouvoir le 2 avril 2024 ».
Le Sursaut citoyen reviendra pour relever qu’ « Au-delà de préciser qu'il ne sera plus président de la République après le 2 avril 2024, le président Sall ne fait aucune concession et semble maintenir sa position du 3 février 2024, antérieure à la décision du Conseil constitutionnel : reporter indéfiniment l'élection présidentielle, reprendre potentiellement le processus électoral, initier un dialogue pour des élections « inclusives », tout en affirmant renoncer à un troisième mandat».
Pour le Groupe de réflexion et d’action pour la sauvegarde de la démocratie et l’État de droit, « Macky Sall semble vouloir plonger le pays dans une période de non-droit, permettant à une minorité organisée, semblable à un gang de hors-la-loi à la tête de l'État, de créer, coûte que coûte, les conditions nécessaires au maintien du pouvoir politique ». Sursaut citoyen qui dit s'y opposer avec efficacité « appelle toutes les organisations et personnalités démocratiques du pays, y compris les 16 candidats favorables à la décision constitutionnelle, à s'organiser et à unir leurs forces autour d'un large Front pour la défense de la Constitution, exigeant de Macky Sall immédiatement la continuation du processus électoral avec la liste définitive des candidats établie par le Conseil constitutionnel ; la tenue de l'élection présidentielle au plus tard le 10 mars 2024 ; la passation de pouvoir entre le Président sortant et le Président élu le 2 avril 2024 ».
Et de conclure : « Si le président Macky Sall et ses complices persistent dans leur projet de maintenir le pouvoir dans l'illégalité et le vide juridique qui en résulterait, tel que décrit par nos éminents constitutionnalistes, les forces démocratiques ont le devoir d'intensifier les formes de lutte civique et non-violente pour restaurer l'ordre constitutionnel par tous les moyens à la disposition du peuple souverain ».
BEAUCOUP DE RESERVATIONS ANNULEES A CAUSE DE LA CRISE
Boly Gueye, président du collectif de la chaine de valeur tourisme au Sénégal, se désole
Le secteur du tourisme a été négativement impacté par la situation de crise politique qui sévit actuellement au Sénégal depuis le report de l’élection présidentielle du 25 février 2024. Selon Boly Guèye, président du collectif de la chaine de valeur tourisme au Sénégal, de nombreuses réservations ont été annulées au niveau de la station balnéaire de Saly. Aussi, une réelle régression des investissements touristiques est notée au niveau des autres pôles touristiques.
La situation de crise que traverse le Sénégal depuis l’annonce du report de la présidentielle de 2024 par le Chef de l’Etat Macky Sall a des conséquences négatives sur le secteur du tourisme qui était en phase de relance depuis la pandémie de la Covid-19.
Au niveau de la station balnéaire de Saly Portudal (Mbour), beaucoup de réservations ont été annulées à cause des tensions politiques notées ces derniers jours. « La situation de crise que traverse le pays a un impact trop négatif sur le secteur d’autant plus que le tourisme, c’est le calme et le loisir. Depuis cette période, nous avons constaté qu’il y a beaucoup de réservations qui ont été annulées. Nous sommes en pleine saison actuellement, mais compte tenu de la situation qui sévit dans le pays, si vous venez à Saly, vous allez constater qu’il y a un manque de touristes au niveau des structures. Tout cela est dû aux tensions politiques », se désole Boly Guèye, président du collectif de la chaine de valeur tourisme au Sénégal.
Selon lui, les acteurs du secteur sont là pour faire de la diplomatie touristique et pour faire la promotion de la destination Sénégal. Donc, souligne-t-il, s’il y a des problèmes et des heurts un peu partout dans le pays, cela écorne l’image de la station et du tourisme d’une manière générale. A cause de cette crise politique, les acteurs du tourisme notent par ailleurs une réelle régression des investissements au niveau des autres pôles touristiques. « On constate qu’il y a une régression énorme par rapport aux investissements touristiques. C’est plus qu’un coup dur, mais on n’y peut rien. On est obligé de subir », indique-t-il.
Boly Guèye invite ainsi toutes les parties prenantes à penser aux autres segments d’activités qui ne font pas de la politique et qui sont là pour accompagner le processus de développement de ce pays. « Nous sommes une deuxième mamelle de l’économie du pays. Il va falloir aussi qu’ils sachent raison gardée et aller vers l’essentiel pour trouver des solutions idoines afin de restaurer la paix et la stabilité dans le pays. Parce que le Sénégal a été toujours bien vu au niveau mondial », a-t-il laissé entendre.
KEEMTAAN G - VIEILLES RELIQUES
En langage figuré, on pourrait dire que le grand show du dialogue du Chef a été assuré par de la camelote. Ou des vieilles reliques, si on préfère. Les mêmes qui trainent dans ce genre de conclaves, débitant des niaiseries et soufflant à l’oreille du Chef après leur discours pour exposer leurs problèmes personnels. Des déchets ambulants qui, pour la plupart, n’ont rien apporté de positif ni de constructif au développement de ce charmant pays. Ils ont plutôt profité des libéralités de tous les pouvoirs sans jamais être repus et sont pires que des vautours. Pendant plus de deux heures, ils se sont succédé au micro pour dire des platitudes, indiquant des pistes brouillées pour faire plaisir à une personne qu’ils savent sur le départ mais dont ils voudraient encore profiter de la générosité. Des rapaces qui mettent toujours leurs intérêts personnels au-dessus de tout. Ils sont nocifs pour la société, pour eux-mêmes et pour celui à qui ils prodiguent des conseils qui l’ont mené droit dans le mur. Ou au bord du précipice, comme le disait le Père Wade. Les plus audacieux disent parler au nom d’une communauté, s’accrochant à des titres éculés dont la nouvelle génération se fout royalement avec leurs grands airs de paons. Vous voulez des dessins ? Ils représentent ce qu’il y a de plus misérabiliste en termes de valeur et d’éthique et sont prêts à ravaler leurs propres vomissures. Ce qu’on attendait d’eux, c’est finalement un membre de l’Eglise catholique qui l’a exprimé en termes clairs et avec un grand courage. Et c’était pour dire au Chef ce que 16 candidats à la présidentielle sur les 19 validés par le Conseil constitutionnel ainsi qu’une bonne partie du peuple attendent de lui. Une seule exigence, donc : qu’il nous rende ce que nous lui avons confié durant 12 ans sans qu’il soit ni le meilleur ni le mieux né des 17 millions de Sénégalais. Ce en organisant la présidentielle avant la fin de son mandat. Qu’est-ce que cela pourrait lui coûter d’indiquer une date — n’importe laquelle — afin qu’on en finisse avec ce jeu trouble qui ne profite qu’à cette racaille qui sait qu’elle n’est rien sans lui et qui revendique sans fausse pudeur avoir, non pas des convictions pérennes, mais un homme — en l’occurrence lui, le Chef, dans ses veines. Quelle insulte à la progéniture de ces misérables ! A celui qui se croit indispensable et qui dit en avoir assez, marquant ainsi dédaigneusement sa reconnaissance à son peuple, on est tenté de lui rappeler que les cimetières sont remplis de gens qui se croyaient indispensables. Bon vent à lui ! KACCOOR BI - LE TEMOIN
MACKY SALL AUX REPORTERS ETRANGERS :« PLIEZ BAGAGES ET DECAMPEZ… »
En président l’ouverture du Dialogue national, hier, le président Macky Sall a soutenu que les reporters étrangers n’ont qu’à plier bagages et ranger leurs caméras puisque le Sénégal ne va jamais basculer dans le chaos. « Di ngeen eumbat sen bagages, yobouwat sen cameras dellou » a-t-il ironisé. Rappelons-le, au lendemain de l’annulation du scrutin présidentiel marquée par de violentes manifestations, plusieurs journaux, radios et chaines de télévision étrangers avaient envoyé des reporters à Dakar. La preuve par les envoyés spéciaux de France 24 qui avaient débarqué au Sénégal pour renforcer leurs correspondants locaux. Comme l’avait si bien souhaité « Le Témoin », nos hôtes confrères rentreront du Sénégal avec des images de paix. Et qu’à leur retour en France, ils ne trouveront autre chose à réaliser qu’un documentaire intitulé : « Billet retour au pays de la Téranga ».
COULISSES DU DIALOGUE N FOLKLORE DES DEMANDEURS D’AUDIENCES AU PALAIS !
Hier, le président Macky Sall a lancé un dialogue national à Diamniadio, loin de l’agitation de Dakar. Cet événement a été le théâtre d’un défilé d’acteurs politiques, de représentants de la société civile, d’acteurs socio-culturels et religieux, dont la plupart sont peu connus du grand public. Diamniadio a accueilli chaleureusement des hommes d’affaires, des entrepreneurs revêtant également des casquettes politiques, ainsi que d’autres profils attendus sur les lieux. Dans les couloirs du centre de conférences Abdou Diouf, plusieurs participants ont exprimé leur surprise de voir le président Macky Sall pour la première fois en personne depuis très longtemps. Certains ont avoué être là pour se faire remarquer et obtenir une audience avant le départ du président. Par exemple, une représentante d’une association de la périphérie dakaroise a confié qu’elle participait au dialogue en sachant que ses opinions ne seraient pas forcément prises en compte, mais qu’elle espérait pouvoir rencontrer des responsables politiques pour obtenir un soutien financier pour ses projets. Ce tableau du dialogue, dominé par des hommes et femmes d’affaires, laisse un sentiment de désolation chez certains observateurs.
DIALOGUE NATIONAL UNE REPRESENTATION QUALITATIVEMENT ET QUANTITATIVEMENT DECEVANTE
Hier, le centre international de conférences Abdou Diouf (Cicad) de Diamniadio a abrité » un dialogue national initié par le président Macky Sall pour répondre à la crise électorale en cours. Malgré la présence de représentants diverses couches sociales et des milieux économiques, l’événement a suscité peu d’enthousiasme, tant en termes de qualité que de quantité de participants. En effet, comparé aux activités politiques et économiques précédentes qui avaient attiré des foules importantes au même centre de conférences, le dialogue d’hier a été marqué par un vide relatif. Les acteurs politiques présents étaient en grande partie des poids légers, tandis que des organisations étaient représentées par des individus peu connus du grand public. Même du côté culturel, la participation était limitée, avec seulement quelques artistes célèbres parmi les milliers d’auteurs-compositeurs que compte le pays. L’ambiance du dialogue était terne, avec des visages inconnus déambulant dans les couloirs du CICAD. Cette atmosphère contrastait avec celle des événements passés, où les personnalités publiques répondaient en masse à l’appel du président Sall. Une atmosphère de fin de règne, assurément. Car, c’est bien connu, les rats sont toujours les premiers à quitter le navire qui coule !
LERANE SAMBOU RECLAME DE L’ELECTRICITE...
Les populations de Lérane Sambou, localité située dans le Saloum, département de Foundiougne sont très remontées contre le régime. Ils l’ont exprimé à travers une correspondance adressée au chef de l’État. Dans leur lettre signée par le président de l’Association pour le Développement de Lérane Sambou M. Katim Touré, elles invitent le chef de l’État à faire preuve de générosité pour l’électrification de leur localité. Cette doléance s’impose vu la taille démographique de Lérane Sambou qui abrite 1.500 âmes mais également les bons résultats que la coalition BBY y a enregistrés depuis 2012. Elles ont aussi invité le Président Macky Sall à s’appuyer sur son PSE où l’axe équité territoriale y occupe une bonne place pour satisfaire leur doléance pressante. Pour ces populations, la seule chose qui les préoccupe c’est l’électrification, rien que l’électrification...
OUEST-FOIRE SECURISE PAR LA GENDARMERIE
Les images d’agresseurs dépouillant en pleine journée des résidents du quartier Ouest-Foire ont révulsé plus d’un citoyen. Les agresseurs profitent d’un no man’s land jouxtant les limites du quartier Ouest-foire et du mur de l’aéroport Léopold Sédar Senghor qui donne sur un grand espace recouvert de bric et de broc pour dépouiller en toute impunité ceux qui osent emprunter ce raccourci pour rejoindre le quartier Ouest-Foire. Face à une telle situation, le général Moussa Fall a mis en branle ses hommes qui ont lancé un assaut pour nettoyer de fond en comble les lieux. «Suite à de récurrentes agressions constatées dans le quadrilatère Khandar, ancienne piste, Vdn et les Almadies, la compagnie de Dakar a déployé un important dispositif, ce 25 février 2024 entre 05h et 08h. L’opération a entraîné plusieurs arrestations et le démantèlement de plusieurs abris de fortune», renseigne la gendarmerie nationale. Bilan de l’opération : 72 personnes interpellées dont 26 femmes, 68 Sénégalais 03 Bissau guinéens, 01 Guinéen. Il y a eu aussi 04 motos immobilisées, 10 abris de fortune détruits. L’enquête est en cours et les opérations se poursuivent. Chapeau au teigneux général Moussa Fall et à ses hommes.
AFFAIRE BAÏDY AMAR SA COPINE ALGERIENNE, UN COUPLE ET UN CHAUFFEUR ARRETES
Le commissariat du Plateau a procédé à l’arrestation de quatre personnes qui étaient avec Baïdy Amar avant son décès. Selon Seneweb, il s’agit de M.H.H de nationalité algérienne qui avait quitté son pays natal pour rendre visite à son petit ami Baïdy Amar au Sénégal. Z.F, ami de ce dernier (Baïdy) et sa copine de nationalité étrangère ont été interpellés ainsi que leur chauffeur A.M. Baïdy Amar et son ami Z.F avaient pris en location un véhicule au niveau d’un parking pour se rendre à Sendou dans le département de Rufisque. Ils étaient chacun avec sa copine pour se la couler douce. Après leur retour à Dakar vers 08h du matin, Baïdy Amar s’est écroulé dans l’appartement. Et, son ami Z.F a tenté de le réanimer, mais sans succès. Actuellement, la copine algérienne de Baidy, Z.F et sa petite amie ont été placés en garde à vue pour usage de drogue ainsi que leur chauffeur. Selon des informations de Seneweb, les résultats de l’autopsie transmis aux enquêteurs du commissariat d’arrondissement du Plateau attestent que le décès de Baïdy Amar est lié à une overdose. Après examen, le médecin légiste a conclu que «le décès est dû à un arrêt cardiorespiratoire probablement dû à une intoxication par excès de dose inhalée». Également, le test urinaire effectué après une prise de sang est positif à la consommation de drogue, selon les sources du site. Il ressort du dossier que Baïdy Amar est décrit comme un adepte de la drogue (cocaïne, chanvre indien, oxyde d’azote). Des prélèvements ont été faits pour effectuer un test toxicologique. Selon des sources de Seneweb, Baïdy Amar a été interné dans une structure sanitaire située à Mbao à cause de sa dépendance à la drogue.
POURQUOI UNE LOI D'AMNISTIE ?
Lors du dialogue national lancé hier à Diamniadio, le chef de l'État a fait part de sa volonté de faire voter par l'Assemblée nationale une loi d'amnistie. Laquelle aura pour conséquence l'effacement de tous les faits se rapportant aux manifestations politiques entre 2021 et 2024. Cette loi qui a toutes les chances de passer du fait de la nouvelle majorité formée par les députés de Benno alliés à leurs collègues du PDS ne manquera pas de soulever des polémiques et de susciter des commentaires passionnés. En effet, ce débat soulevé ces derniers temps a été diversement appréciée même dans le camp présidentiel. Il intervient aussi dans un contexte marqué par des troubles politiques et où le chef de l'État se trouve en fin de mandat. Lequel a été marqué par des arrestations qui se comptent par milliers, des dizaines de personnes tuées, des dégâts matériels inestimables, des emplois perdus, des biens pillés, une économie affectée... Face à cette situation plusieurs familles se sont levées pour réclamer justice. Un collectif des familles des détenus et un autre regroupant celles des personnes tuées lors des manifestations continuent de réclamer justice. On se doute bien que tous ces gens vont s’opposer à une loi amnistie. L'opposition non plus ne devrait pas approuver cette initiative. Lors des dernières manifestations, ses leaders ont tous exprimé la même position pour dire qu'ils s'opposent à toute loi d'amnistie. Car, d'après eux, derrière cette loi de cache une volonté du chef de l'État d'assurer ses arrières et de mettre son entourage à l'abri de toute poursuite en cas de perte du pouvoir. Et ils n’ont pas tout à fait tort !
LE TOURISME SENEGALAIS MAL-EN-POINT !
Les tensions politiques nées du report de l’élection présidentielle du 25 février 2024 portent un lourd préjudice au tourisme.
Les tensions politiques nées du report de l’élection présidentielle du 25 février 2024 portent un lourd préjudice au tourisme. Des acteurs regrettent les nombreuses annulations de réservations notées après l’annonce du report de la présidentielle.
Le tourisme sénégalais vacille dangereusement depuis l’avènement de la crise sanitaire à covid-19. Et depuis lors, ce secteur stratégique à l’économie nationale marche clopin-clopant tel que perceptible dans les zones touristiques du pays. De la région de Thiès (Saly) à Ziguinchor (Cap Skirring) en passant par entre autres sites touristiques comme Saint-Louis, Joal Kédougou, Kolda…
Dans toutes ces localités touristiques, les acteurs déplorent les annulations en cascade de réservations. Une situation largement imputable aux tensions politiques liées au report de l’élection présidentielle du 25 février 2024. Ces acteurs disent être dans l’incertitude totale quant au retour à la normale alors que le pays vit les pires moments de son histoire. « Nous étions dans une phase de reprise des activités à la suite de la pandémie de Covid-19, mais la décision de reporter l’élection présidentielle a perturbé la bonne marche des choses », s’est confié sous anonymat un hôtelier opérant à Saly Portugal. A l’en croire, « des centaines de demandes de réservations des touristes nationaux et internationaux sont annulées alors que des dépenses ont été engagées ».
A Somone, l’hôtel baobab est loin de ses capacités d’absorption annuelles. Sur les lieux et comme dans bien d’autres, les touristes se cherchent. Depuis l’annonce du report de la présidentielle, l’économie sénégalaise est mise à rude épreuve. L’activité économique est au ralenti. Et la communauté internationale, singulièrement les partenaires traditionnels, n’ont cessé d’appeler à la stabilité du pays. Car, on assiste jour après jour à des risques de violence consécutifs. Face à ces difficultés, Dakar n’est pas en reste. Les hôtels de la capitale cherchent désespérément de la clientèle. « Cette situation nous rappelle les mauvais moments de la crise sanitaire. Vous-même le constatez », s’est ouvert un agent hôtelier.
Au Sud du pays, notamment à la station balnéaire du Cap Skirring, les tensions nées du report de l’élection présidentielle du 25 février 2024 ont également accentué un ralentissement de l’activité touristique déjà éprouvée par la fermeture de l’aéroport de Ziguinchor et l’arrêt de la desserte maritime Dakar-Ziguinchor. « Depuis l’annonce du report de la présidentielle, il y a eu des renoncements en cascade. Et cela a des incidences financières sur les dépenses déjà engagées », regrette M. Faye, responsable hôtelier au Cap Skirring. Pour rappel, lors de l’ouverture de la saison touristique 2023-2024, les autorités avaient annoncé avec optimisme un objectif de 3 millions de visites pour l’année 2024.