Baadoolo - Macky hiver... nage
Le Président a déjà donné la date. Pardon, la période. Il faut la chercher «avant l’hivernage». Mais c’est toujours comme «dans les meilleurs délais». Waadji moo meuna jouer ! On a besoin des «xoys» de Malango pour savoir si les premières gouttes ne vont pas tomber plus tôt que d’habitude. Est-ce que nawet dina am ? En tout cas sedd amoul reen. Ni hiver ni hivernage. Yallah téré. Et puis avec le changement climatique, l’hivernage peut commencer vers le 15 décembre.
Maison d’arrêt et de correction de Ziguinchor 9 détenus «politiques» libérés dont le maire de Diacounda
Le vent d’apaisement souffle aussi dans le sud du pays. 9 détenus dits « politiques» ont été libérés hier à Ziguinchor. Le plus célèbre d’entre eux est le maire de Diacounda, dans le département de Bounkiling. Parmi eux, il y a également cinq mineurs. Cette libération de détenus arrêtés dans le cadre des manifestations s’inscrit dans une logique d’apaisement de la tension politique. A signaler qu’à Dakar des centaines de détenus ont été élargis, tout comme à Tambacounda.
Camp pénal Les détenus en grève de la faim ce lundi
Les mouvements d’humeur s’enchainent dans les prisons sénégalaises. Apres Ziguinchor, c’est au tour des détenus du Camp pénal de liberté 6. Les prisonniers ont en effet entamé une grève de la faim ce lundi matin. D’après le site Senego, tout est parti d’une punition infligée à trois d’entre eux. Cette réaction inspirée par la colère des détenus, s’expliquerait par le comportement de surveillants pénitentiaires qui auraient perturbé la chambre 8. Et trois détenus qui ont manifesté leur colère, au sujet de «cette voie de fait», ont été mis à l’isolement, déclenchant ainsi une solidarité des détenus avec leurs camarades.
Philipe Abraham Biram Tine, président du Conseil national du Laicat - Nous demandons la tenue des élections avant le 2 avril 2024
«La situation sociopolitique de notre pays nous inquiète tous, le report des élections a certainement contribué à fragiliser notre stabilité sociale déjà éprouvée. Le temps nous est compté et je me fais le devoir de donner quelques positions de l’Eglise. La première, c’est que nous devons respecter nos institutions. La deuxième, c’est la poursuite du processus électoral. Nous avons participé à la Coupe d’Afrique, tout le monde a décrié la façon dont le Sénégal a été éliminé. On a voulu qu’on regarde la var. Mais la compétition s’est poursuivie. Il peut arriver des erreurs dans un processus mais elles ne doivent pas remettre en cause ce qui a été déjà fait. C’est pourquoi nous demandons que le processus soit poursuivi. Troisièmement, c’est la tenue des élections avant le 2 avril 2024 et c’est bien possible».
Suite à l’arrestation de Ngagne Demba Touré Les travailleurs de la justice décrètent encore 72h de grève
En assemblée générale ce 24 février, les membres du Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) ont décidé d’intensifier la lutte pour atteindre leurs objectifs. Ces derniers qui sont en mouvement d’humeur depuis près de trois mois, viennent une fois de plus de décréter une grève de 72 heures, les lundi 26, mardi 27 et mercredi 28 février 2024. La colère des travailleurs de la justice qui promettent de passer à la vitesse supérieure, est en effet, accentuée par l’arrestation de leur collègue Ngagne Demba Touré.
Après 96 heures de grève sans résultat Les travailleurs des collectivités territoriales durcissent le ton
L’intersyndicale des travailleurs des collectivités territoriales est très remontée contre l’autorité. Après 96 heures de grève, sans aucune réaction de la part du gouvernement, elle a décidé de durcir le ton en poursuivant la «lutte». Dans un communiqué, les travailleurs des collectivités territoriales du Sénégal, après avoir réaffirmé leur attachement à la paix et à la stabilité sociales», renouvellent leur invitation au gouvernement de diligenter le dénouement de la crise. L’intersyndicale décrète un nouveau mot d’ordre de grève de 96 heures, les mardi 27, mercredi 28, jeudi 29 février 2024, et vendredi 1er mars sur l’étendue du territoire national. Elle demande aussi aux travailleurs le port de brassards rouges le lundi 26 février et un débrayage à partir de 10h.
par Amadou Tidiane Wone
DIALOGUE OU MONOLOGUE ?
Au lieu de prendre la pleine mesure des risques imprévisibles qu’il fait courir au pays, le président se livre à son jeu favori : diviser pour régner. Ce pays vaut beaucoup de sacrifices que cela !
Dans une démarche solitaire insondable, le président de la République, Macky Sall, avance. Seul. Vers la fin de son dernier mandat. Ramant à contre-courant du processus électoral normal et normé qui fonctionne au Sénégal depuis notre accession à l’indépendance, il écrit des pages d’histoire inédites, inattendues d’une personnalité, parvenue au pouvoir par des mécanismes démocratiques éprouvés.
En effet, quoique ponctué de moments de fièvre, de tensions exacerbées parfois, le modèle démocratique sénégalais s'est construit et amélioré progressivement, par l’engagement sincère d’acteurs politiques mûrs et responsables. Au fil du temps, et à la faveur de crises parfois violentes, des hommes et des femmes, du pouvoir comme de l’opposition, sont toujours parvenus à dépasser les stratégies personnelles de courte vue, pour mettre en perspective la survie de notre nation. Cela nous a valu des consensus forts sur le Code électoral et sur les principaux mécanismes de conquête et de gestion du pouvoir. Contre vents et marées, le modèle sénégalais s’est affirmé comme une référence à travers le monde, malgré quelques zones d’ombres à éclairer...
Hélas ! En ce début d’année 2024, force est de constater, pour le regretter, que pour la première fois à ma connaissance, un président de la République sortant aura mis en œuvre des mesures dont le Conseil constitutionnel, lui-même, aura contesté la légalité. En l’occurrence, le décret présidentiel portant annulation du décret convoquant le corps électoral le 25 février 2024 est déclaré nul et non avenu. Le Conseil constitutionnel, gardien ultime de l’inviolabilité de la Constitution a dit le droit. Ses décisions ne sont susceptibles d’aucun recours.
Quelles conséquences aurait dû en tirer le chef de l’Etat ?
Tout simplement, prendre un nouveau décret en tenant compte des jours perdus par son annulation et arrêter une nouvelle date. En lieu et place, le président Macky Sall s’est engagé dans un baroud d’honneur aux conséquences actuelles graves et à venir insondables.
Au lieu de prendre la pleine mesure des risques imprévisibles qu’il fait courir au pays, le président se livre à son jeu favori : diviser pour régner ! Au cours d’une conférence de presse taillée sur mesure, le président Macky Sall a convoqué la classe politique sénégalaise, la société civile, les chefs religieux, et toute autre personnalité disponible, à le retrouver à Diamniadio pour… dialoguer ! Alors que le seul problème qui se pose est la fixation d’une date pour l’élection présidentielle ! Esquive, contournement de la décision du Conseil constitutionnel, pied de nez aux 19 candidats qui se sont investis pour satisfaire à toutes les exigences de droit pour figurer dans la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle ? Aucune de ces hypothèses n’honore la fonction présidentielle ! Et il va falloir que le pays se mobilise pour dire NON !
Sur les 19 candidats retenus par le Conseil constitutionnel seulement deux ont répondu à l’invitation du président de la République. Toutes les personnalités qui ont rempli la salle ne sont que des figurants dans le contexte d’un débat, entre candidats retenus et président sortant pour s’accorder sur une date en vue de l’élection présidentielle. Le quorum n’est donc pas atteint ! Le dialogue s’est réduit à un monologue entre alliés. Une distribution minutée de la parole à des inconditionnels et autres partenaires en enfumage ne risque pas de faire illusion. Ce pays vaut beaucoup de sacrifices que cela !
Respectons le Conseil Constitutionnel !
Respectons les 19 candidats et les citoyens sénégalais qui leur ont accordé leurs parrainages !
Respectons les convenances républicaines !
« Quand l’injustice devient loi, la résistance est un devoir ».
Il est donc temps de se dresser et de dire fermement et résolument :
- Non à une loi d’amnistie qui ne saurait intervenir préalablement à un état des lieux précis de la situation du pays. Aucun crime de sang ne saurait, non plus être absous. Les violences perpétrées sur des citoyens sans défense doivent faire l’objet d’enquêtes sérieuses et des sanctions exemplaires prises.
- Non à un report des élections présidentielles au-delà du 2 avril 2024 !
EXCLUSIF SENEPLUS - Monsieur le président, vous vous révélez comme vous êtes : joueur et buté. Vous êtes encore engoncé dans vos attitudes dogmatiques nées de vos croyances que vous êtes le « buur » du Sénégal et que nous sommes vos sujets
M. le président, vous êtes constamment dans la manœuvre. Cela n’a pas changé. Il a suffi de vous écouter juste cinq minutes, lors de votre interview fleuve et insipide, pour nous en rendre compte.
En vous écoutant, il me revint à l’esprit le curieux apophtegme du chien qui feignait d’être un lion. Comme vous le savez, ou peut-être pas, la fin ne fut pas joyeuse.
Vous possédez l’art consommé d’apaiser les feux par ci, et d’en allumer d’autres par là. La tension était un peu retombée quand le Conseil constitutionnel (CC) a retoqué aussi bien la loi de prorogation de votre mandat jusqu’au 15 décembre votée à l’Assemblée nationale, que votre décret d’annulation de convocation des élections au 25 février. Vous aviez fait publier un communiqué annonçant que vous respecteriez pleinement la décision du CC. Ne voilà-t-il pas que vous remettez le couvert avec votre ancienne antienne de dialogue et fait monter la tension à nouveau.
Vous vous révélez comme vous êtes : joueur et buté. Joueur, parce que vous cherchez à gagner du temps – allez savoir pourquoi ; buté, parce que vous ne renoncez pas à votre idée première, celle de rester en poste au-delà du 2 avril bien que vous affirmiez le contraire. « Mon mandat s’épuise le 2 avril et je le respecterai », dites-vous, mais tout votre corps, vos yeux, vos mains, vos rictus expriment le contraire.
Cela fut une constante lors de vos magistères : dire une chose et faire le contraire, dire une chose et trainer les pieds pour la faire, ou comme disent mes concitoyens, clignoter à droite et tourner à gauche. C’est l’étiquette qui vous colle à la peau. Lors de cette interview, fort médiocre au demeurant tant vous avez voulu en aseptiser les contours, on voit poindre à l’évidence les attributs dont on vous affuble : rancunier et suffisant.
C’est clair, vous ne ferez pas la part belle au Conseil constitutionnel qui a eu l’outrecuidance de vous recaler. Vous ne donnerez pas de date. Na. Vous prendrez le temps de réunir des gens aux intérêts opposés, pour leur demander de trouver une date de consensus pour la tenue de l’élection. On est sûr que cette date ne sortira pas de ces agapes dont on ne connait ni le format, ni les règles de décision.
Ces dialogues semblent être la solution miracle que vous sortez du chapeau, à chaque écueil. Votre façon usuelle de botter en touche, ou de justifier des décisions déjà prises. Pour ne pas proposer de date, vous êtes prêt à laisser entendre que vous libèrerez Ousmane Sonko, Bassirou Diomaye Faye et les autres détenus.
Quand on sait ce que vous coûte ces libérations, on comprend mieux à quel point vous tenez à grappiller quelques mois au pouvoir. Pourquoi faire demeure la plus grosse énigme. On ne comprend pas, à partir du moment où votre religion, de quitter le pouvoir au 2 avril est faite, pourquoi vous cherchez à glaner des jours, des mois en plus ? Que représentent quelques mois au regard de vos 12 ans passés au pouvoir ? Est-ce juste pour embêter le Conseil constitutionnel ? Y aurait-il autre chose ? Se donner du temps pour élaborer votre loi d’amnistie que vous voulez bâcler, comme d’habitude serait-on tenté de dire, et profiter de ce rififi pour laver à grande eau des comparses mouillés jusqu’au cou dans des affaires diverses ?
L’amnistie est votre dernière trouvaille que vous agitez comme une sucette pour faire passer votre volonté d’outrepasser les règles édictées par le CC. Pour vous, une amnistie sans justice est tout à fait possible. Que vous le désiriez et l’exprimiez, est, en soi, une raison suffisante pour l’adopter. Convoquer l’amnistie de la deuxième guerre pour justifier la vôtre est un terrible aveu d’inculture. Nous devrions décidément apprendre à mieux choisir nos présidents !
On vous voyait vous étrangler presque de rage, en accusant les soi-disant partenaires de se joindre à ce concert de salissures sur votre personne. Vous ne savez pas que vous êtes un serviteur. C’est votre plus grand drame. Vous êtes encore engoncé dans vos attitudes dogmatiques nées de vos croyances que vous êtes le « buur » du Sénégal et que nous sommes vos sujets. Cela vous prive visiblement de vos capacités objectives d’analyse des conséquences de vos décisions malencontreuses. C’est cela qui explique que vous vous offusquez de notre « ingratitude » alors que vous posez des actes indécents jour après jour. Quand vous déclarez que vous êtes un démocrate, on atteint le sommet de la démesure. Combien ont dû s’étouffer d’entendre cela ! La démocratie se mesure par les actes posés, M. le président et ce n’est surement pas vous le juge ! Non, vous n’êtes pas un démocrate. Vous ne supportez pas la contradiction et les actes que vous posez : les arrestations à tour de bras, les coupures de réseaux mobiles, la suppression de signal de média-télé, les interdictions de marches pacifiques que sais-je encore, vont en l’encontre de l’État de droit. Même le respect du calendrier électoral, élément basique dans une démocratie, vous est cher.
L’équation qui vous était posée au soir du 15 février était fort simple : choisir une date d’élection en tenant compte de la contrainte de date de fin au 2 avril 2024. À la sortie de l’entretien, vous l’avez rendue plus compliquée, en la rendant plus floue, vous y avez introduit des variables nouvelles nullement validées par le CC : dialogue avec des acteurs qui n’ont rien à y voir : des « spoliés » qui rêvent de revenir dans la course ; des partis politiques – il y en a 371 - ; des syndicats ; des religieux et tout cela au pas de charge en moins de deux jours. Prenez votre temps M. le président, le Sénégal attendra, suspendu à votre bon vouloir.
Dans tout les cas, sachez que le 2 avril, avec toutes les mouches qui bourdonnent autour de vous, nous vous dirons : par ici la sortie.
Dr Tidiane Sow est coach en communication politique.
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SITUATION POLITIQUE TENDUE, MACKY SALL VEUT CLORE CE CHAPITRE
Le Président Macky Sall, qui clôturait la cérémonie d’ouverture du dialogue, ce lundi, s’est quelques fois montré agacé.
iGFM - (Dakar) Le Président Macky Sall, qui clôturait la cérémonie d’ouverture du dialogue, ce lundi, s’est quelques fois montré agacé. «Doyal na seuk si mbirmi. (J’en ai assez maintenant, je veux en finir avec). À l’heure actuelle je veux accompagner, mais mettons en avant l’intérêt du pays», a-t-il avoué. Il s’exprimait sur la fin de son mandat le 2 avril prochain et la nécessité de trouver un consensus pour la date de la prochaine présidentielle.