SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
23 mai 2025
LA COMMUNE DES OUBLIÉS
La commune de Mbayène, située dans la région de Thiès (ouest), vit dans un dénuement quasi total en termes d’infrastructures, a appris l’APS de son maire et de ses habitants.
Mbayène, 26 fév (APS) – La commune de Mbayène, située dans la région de Thiès (ouest), vit dans un dénuement quasi total en termes d’infrastructures, a appris l’APS de son maire et de ses habitants.
Pour recharger la batterie de son téléphone portable, à Gouye Dagga, le village où il réside dans cette municipalité, Mor Sow, le maire, n’y arrive qu’à l’aide du système électrique de sa voiture. Une trentaine des 63 villages composant la commune sont sans électricité.
Le village de Mbayène, où se trouve la mairie de cette collectivité territoriale de plus 12.000 habitants, est à 45 kilomètres de Tivaouane. Les deux postes de santé de la commune, en plus d’être sous-équipés, menacent ruine.
L’agriculture et l’élevage sont les principales activités économiques des populations.
Après les travaux champêtres de la saison des pluies, une bonne partie des habitants de Mbayène et des autres villages ne fait que se retourner les pouces, les deux sources de revenus commençant à tarir, faute d’accompagnement des pouvoirs publics, selon des habitants de ladite collectivité territoriale.
“Je déplore le manque de soutien des autorités de l’État pour notre commune. Notre maire fait de son mieux, mais aucun projet de développement n’est mis en œuvre dans notre municipalité”, s’alarme le jeune Diouldé Sow, un habitant du village chef-lieu de commune.
M. Sow ne s’explique pas l’absence à Mbayène du Programme d’urgence de développement communautaire (PUDC), avec lequel l’État a implanté des infrastructures de base dans de nombreuses communes du pays, avec le soutien du Programme des Nations unies pour le développement.
Mor Sow, le maire de Mbayène
Le maire dit plaider auprès des pouvoirs publics la cause de la municipalité qu’il dirige depuis janvier 2022. En vain. Aucun mètre carré des routes de Mbayène n’est pourvu de goudron, se désole-t-il.
Les populations inhalent à longueur de journée la poussière que soulèvent sur leur passage les nombreuses voitures traversant les routes sablonneuses de la commune.
“Je suis allé dans tous les ministères, dans beaucoup de directions de sociétés nationales, celle chargée des collectivités territoriales, par exemple, pour les alerter du niveau de pauvreté de notre commune. Nous avons 10 écoles primaires. Aucune d’entre elles ne dispose de la moindre machine de reprographie”, se plaint M. Sow.
“Même pour photocopier des documents, les enseignants sont obligés d’aller à Niakhène ou à Pékesse”, des localités situées à plusieurs kilomètres de Mbayène, regrette le maire.
Le contact noué avec les responsables du PUDC est suivi des nombreux coups de fil sans suite du président du conseil municipal, selon ses dires. “C’est toujours la même chanson”, se désole-t-il ajoutant, en citant ses interlocuteurs : “Le programme de Mbayène est bien là. Nous ne tarderons pas à venir donner les premiers coups de pioche.”
L’unique école d’enseignement moyen de la commune est confrontée à un manque de salles de classe et d’autres équipements, selon son principal.
Élèves et animaux en divagation se partagent la cour du collège, la traversée de l’école par les animaux domestiques contraignant très souvent enseignants et élèves à interrompre les cours.
Le principal du collège d’enseignement moyen ne sait plus à quel saint se vouer, après avoir interpellé à maintes reprises le maire.
“Au début de l’année, j’ai fait part au maire de nos besoins. Nous avons réclamé un bloc administratif, par exemple”, s’inquiète-t-il, disant être dépourvu lui-même d’un bureau et de toilettes.
“Enseignants et élèves se partagent les seules toilettes qui existent”, ajoute le chef d’établissement.
Une pièce très étroite sert en même temps de bureau du principal du collège, de salle des professeurs et de magasin de stockage du matériel didactique. Les ballons et les tapis utilisés pour les cours d’éducation physique y sont entassés.
“J’aurai des comptes à rendre à l’inspection d’académie de Thiès, si jamais quelque copie disparaît lors des déplacements entre Mbayène et Pékesse ou Niakhène. Nous avons beau faire des efforts, rien n’a été fait pour équiper notre école”, se plaint-il, affirmant que les classes ont des effectifs en surnombre.
Interpellée sur la situation du collège de Mbayène, la présidente du conseil départemental de Tivaouane, Seynabou Gaye Touré, a promis de lui offrir des tablettes. Il ne resterait que “les procédures administratives” pour les distribuer, dit le principal en citant Mme Touré.
UNITÉ ET FERMETÉ POUR DÉFENDRE LA CONSTITUTION
Sursaut citoyen appelle à s'organiser autour d'un large Front, exigeant de Macky Sall la continuation du processus électoral avec la liste des candidats établie par le Conseil constitutionnel et la tenue de l'élection au plus tard le 10 mars 2024
SenePlus publie ci-dessous, la déclaration de l'organisation Sursaut Citoyen daté du lundi 26 février 2024, appelant à une forte mobilisation pour la poursuite sans délai du processu électoral.
"SURSAUT CITOYEN
Groupe de réflexion et d'action pour la sauvegarde de la démocratie et l'État de droit
DÉCLARATION
Le président Macky Sall veut engager le pays dans une période de non-droit. Luttons pour ouvrir des perspectives qui restaurent l'Etat de droit !
Suite à la décision du Conseil constitutionnel, le peuple attendait légitimement de l'interview du président Macky Sall du 22 février 2024 deux réponses précises et étroitement liées :
- La fixation d'une date imminente pour l'élection présidentielle, permettant la continuation du processus électoral dans les délais prescrits par la loi,
- Une transition en accord avec la Constitution et la tradition républicaine du Sénégal, où le président sortant remet le pouvoir le 2 avril 2024 au président nouvellement élu.
Cependant, lors de son interview du 22 février 2024, le chef de l'État a fourni des réponses qui confirment et aggravent les inceritudes qu’il a lui-même générées. Malgré ses affirmations verbales d’acceptation de la décision du Conseil constitutionnel, il agit comme si celle-ci était nulle, en décidant de :
- Refuser depuis plus de dix jours de déterminer une date proche pour l'organisation de l'élection présidentielle ;
- Transférer la responsabilité de la fixation de la date à un consensus inatteignable, issu d'un dialogue entre ceux exigeant l'application de la Constitution, et donc de la décision du Conseil constitutionnel, et ceux favorisant la violation de la Constitution, remettant ainsi en question la décision du Conseil ;
- Reprendre le processus électoral, au lieu de le poursuivre, par le biais de ce même dialogue impossible, visant également à organiser des élections « inclusives », concept auquel il n'a jamais adhéré au cours de ses douze années de gouvernance ;
- Remettre en question, toujours via ce dialogue impossible, les principes, normes et modalités de la passation de pouvoir le 2 avril 2024.
Au-delà de préciser qu'il ne sera plus président de la République après le 2 avril 2024, le président Sall ne fait aucune concession et semble maintenir sa position du 3 février 2024, antérieure à la décision du Conseil constitutionnel : reporter indéfiniment l'élection présidentielle, reprendre potentiellement le processus électoral, initier un dialogue pour des élections « inclusives », tout en affirmant renoncer à un troisième mandat.
Ainsi, Macky Sall semble vouloir plonger le pays dans une période de non-droit, permettant à une minorité organisée, semblable à un gang de hors-la-loi à la tête de l'État, de créer, coûte que coûte, les conditions nécessaires au maintien du pouvoir politique.
Pour s'y opposer avec efficacité, Sursaut citoyen appelle toutes les organisations et personnalités démocratiques du pays, y compris les 16 candidats favorables à la décision constitutionnelle, à s'organiser et à unir leurs forces autour d'un large Front pour la défense de la Constitution, exigeant de Macky Sall immédiatement :
- La continuation du processus électoral avec la liste définitive des candidats établie par le Conseil constitutionnel ;
- La tenue de l'élection présidentielle au plus tard le 10 mars 2024 ;
La passation de pouvoir entre le président sortant et le président élu le 2 avril 2024.
Si le président Macky Sall et ses complices persistent dans leur projet de maintenir le pouvoir dans l'illégalité et le vide juridique qui en résulterait, tel que décrit par nos éminents constitutionnalistes, les forces démocratiques ont le devoir d'intensifier les formes de lutte civique et non-violente pour restaurer l'ordre constitutionnel par tous les moyens à la disposition du peuple souverain."
LES SYNDICATS MEMBRES DE AAR SUNU ÉLECTION DÉCLARENT MARDI ‘JOURNÉE MORTE’
Une «journée ville morte». Voilà ce que "Aar Sunu élection" compte faire du mardi prochain. Les syndicats membres de la plateformes ont appelé à la grève générale.
"Arr sunu élection" veut faire monter d’un cran la lutte. En effet, face à la presse ce lundi, elle annonce que «les organisations professionnelles membres de la plateforme décrètent le mardi 27 février 2024 ‘‘journée villes mortes’’ sur toute l’étendue de territoire national en guise de protestation contre la confiscation de la volonté populaire.» Les syndicats membres de la Plateforme décrètent ainsi une journée de grève générale et appellent tous les citoyens au strict respect du mot d’ordre.
«Toutes les organisations membres de la Plateforme Aar Sunu Élection exigent du Président de la République de prendre toutes les dispositions utiles pour fixer la date et organiser l’élection présidentielle de 2024 avant le 02 avril 2024, date marquant la fin de son mandat. Au cas contraire, nous invitons le Conseil constitutionnel à assumer pleinement ses responsabilités en fixant la date pour éviter que le Sénégal ne bascule dans un chaos aux conséquences incommensurables», indiquent le Professeur Babacar Gueye et Cie.
DIALOGUE NATIONAL, ARRIVÉE DES DÉLÉGATIONS À DIAMNIADIO
Des responsables du PDS, la formation politique à l’origine des accusations portées sur certains des membres du Conseil constitutionnel qui ont procédé au contrôle de la régularité des candidats à la présidentielle sont sur place.
Diamniadio, 26 fev (APS) – De nombreux acteurs politiques, élus territoriaux et officiels de l’administration sénégalaise sont arrivés lundi en début d’après-midi au Centre international de conférences Abdou Diouf de Diamniadio (CCIAD) où doit s’ouvrir à partir de 16 heures les travaux du dialogue national auquel le chef de l’Etat a appelé pour trouver une solution à la crise politique née du report de l’élection présidentielle du 25 février, a constaté l’APS.
Des responsables du Parti démocratique sénégalais (PDS), la formation politique à l’origine des accusations portées sur certains des membres du Conseil constitutionnel qui ont procédé au contrôle de la régularité des candidats à l’élection présidentielle sont sur place. Ces accusations ont été soulevées après que le dossier de candidature du leader de cette formation, Karim Wade, a été déclaré irrecevable en raison de la double nationalité sénégalaise et française du fils de l’ancien président Abdoulaye Wade.
Le Premier ministre Amadou Bâ, candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar (majorité), des candidats recalés et plusieurs autres acteurs politiques ont également fait le déplacement au Centre de conférence de Diamniadio.
Le but de cette rencontre est de déterminer la date de l’élection présidentielle et la continuité du pouvoir à l’expiration du mandat présidentiel le 2 avril, avait expliqué Macky Sall lors d’un entretien accordé à des médias sénégalais.
Seize des dix-neuf candidats retenus par le Conseil constitutionnel ont fait part de leur décision de ne pas participer à cette rencontre, de même que plusieurs franges d’acteurs se réclamant de la société civile.
IDRISSA SECK DÉCLINE L’INVITATION DE MACKY SALL
Le leader du parti Rewmi, ne prendra pas part à ce dialogue. Cette annonce a été faite ce lundi par son mandataire Ass Babacar Guèye, qui affirme que son président de parti ne s’assiéra pas sur la même table que Macky Sall.
La liste des candidats à la présidentielle qui n’ont pas répondu au dialogue du président de la République s’allonge davantage. Le leader du parti Rewmi, n’y prendra finalement pas part. Cette annonce a été faite ce lundi par son mandataire Ass Babacar Guèye, qui affirme que son président de parti ne s’assièra pas sur la même table que Macky Sall. «Le président Idrissa Seck, qui met toujours en avant l’intérêt supérieur de la Nation, ne sera pas présent à ce soi-disant dialogue pour cautionner un éventuel coup d’Etat constitutionnel savamment orchestré par un président en fin de règne, et à qui, le peuple a fini de tout donner», confirme-t-il.
«Le dialogue pour la réconciliation nationale et pour l’apaisement des cœurs doit être le premier chantier du prochain président élu», avait lâché l’ex-maire de la ville Thiès lors de son enregistrement à la RTS le vendredi 2 février 2024, à l’avant-veille du démarrage de la campagne électorale finalement avortée. L’ancien Premier ministre avait tenu un discours énigmatique et ironique qui demandait un décodage pour appréhender le sens de ses propos selon son mandataire. « Ce qui signifie en termes clairs, que cela ne peut et ne doit être, celui du président Macky Sall, dont le mandat expire inévitablement le 2 avril 2024. Malheureusement au Sénégal, l‘écoute attentive n’est plus une qualité de nos jours. Et la fausse perception prime fortement sur la réalité souvent biaisée des hommes et des faits», explique Ass Babacar Guèye.
il défend bec et ongle son candidat et précise qu’il est tout le temps victime de calomnies venant de plusieurs personnes qui ont une compréhension erronée. «Et hélas le Président Idrissa Seck, l’éternel incompris, fait partie des plus grandes victimes de cette nouvelle tendance à l’ère des fake news et de la manipulation partisane», conclut-il.
DATE DU SCRUTIN, MAME BOYE DIAO A DÉPOSE UNE REQUÊTE AU CONSEIL CONSTITUTIONNEL
Comme annoncé dimanche, le candidat Mama Boye Diao a joint la parole aux actes en déposant ce lundi, une requête aux fins de constater et de remédier à la carence du Président de la République qui s’abstient de fixer la date de l’élection présidentielle.
Comme annoncé dimanche, le candidat Mama Boye Diao a joint la parole aux actes en déposant ce lundi, une requête aux fins de constater et de remédier à la carence du Président de la République qui s’abstient de fixer la date de l’élection présidentielle en refusant ainsi de donner plein effet à la décision du Conseil Constitutionnel n°1/C/2024 du 15 février 2024. Dans un récépissé de dépôt qu’il a lui-même photographié. Il est clairement indiqué que le sieur Mame Boye Diao a déposé sa requête.
«Monsieur EL Hadji Mame Boye Diao, candidat à l’élection présidentielle du 25 février 2024, lequel nous a déclaré vouloir déposer une requête aux fins de constater et de remédier à la carence du Président de la République qui s’abstient de fixer la date de l’élection présidentielle en refusant ainsi de donner plein effet à la décision du Conseil Constitutionnel n°1/C/2024 du 15 février 2024. L’affaire a été enregistrée au greffe du Conseil Constitutionnel le 26 février 2024, sous le numéro 45/E/24», a renseigné le chef de greffier Ousmane Ba sur le récépissé de dépôt.
Ce dernier précise ensuite les pièces que le leader du mouvement Mame Boye Diao 2024 a joint pour le dépôt de son recours. « 1- liste des membres et personnalités de Aar sunu élection ; 2- Communiqué de presse de la Présidence de la République, du 16 février 2024 ; 3- Communiqué de presse du FC25, du 18 février 2025 ; 4- Communiqué de presse du FC25, du 20 février 2025 ; 5- une clé USG», informe-t-il avant de renchérir. «Le sieur Diao nous a en outre demandé de lui donner acte de sa déclaration et de lui en donner un récépissé de dépôt».
Me Ousmane Ba a donné acte au dépôt de Mame Boye Diao. «Nous avons donné acte au comparant de sa déclaration et nous avons dressé le présent procès-verbal que nous signons avec lui, les jours, mois et an et que dessus pour servir et valoir de récépissé de dépôt», explique-t-il.
Le recours de l’inspecteur des impôts et domaines est maintenant entre les mains du Conseil Constitutionnel, reste à savoir si sa requête sera déclaré recevable.
BURKINA FASO, 15 MORTS DANS UNE ATTAQUE TERRORISTE CONTRE UNE ÉGLISE
Sans détailler les circonstances précises de cette attaque, probablement djihadiste, le diocèse de Dori indique que douze personnes sont mortes sur place, tandis que trois autres sont décédées au CSPS (Centre de santé et de promotion sociale).
« C’est dans la foi et dans l’espérance que nous portons à votre connaissance l’attaque terroriste dont a été victime la communauté catholique d’Essakane-Village ce jour 25 février 2024, alors qu’elle était réunie pour la prière du dimanche », a fait savoir dans un communiqué le diocèse de Dori, dans le nord du Burkina Faso.
Avant d’annoncer un effroyable bilan: 15 morts et deux blessés. « En cette circonstance douloureuse, reprend le communiqué, nous vous invitons à la prière pour le repos en Dieu de ceux qui sont morts dans la foi, pour la guérison des blessés et pour la consolation des cœurs éplorés. Prions aussi pour la conversion de ceux qui continuent de semer la mort et la désolation dans notre pays, est-il écrit dans le communiqué. Que nos efforts de pénitence et de prière en ce temps béni du Carême nous obtiennent la paix et la sécurité pour notre pays le Burkina Faso».
Sans détailler les circonstances précises de cette attaque, probablement djihadiste, le diocèse de Dori indique que douze personnes sont mortes sur place, tandis que trois autres sont décédées au CSPS (Centre de santé et de promotion sociale) « par suite de leurs blessures ». Essakane-Village se trouve dans la zone dite des « trois frontières », aux confins du Burkina, du Mali et du Niger, un repaire de groupes djihadistes.
Le Burkina Faso est, depuis 2015, le théâtre d’attaques régulières de groupes djihadistes affiliés à Al-Qaïda et à l’État islamique, actifs dans plusieurs régions et provoquant une forte instabilité. Près de deux millions de personnes ont été obligées de se déplacer à l’intérieur du pays en raison des violences, qui ont fait au moins 20 000 morts. Le gouvernement de transition issu du coup d’État du 30 septembre 2023, et dirigé par le capitaine Ibrahima Traoré, a fait de la lutte contre les djihadistes son cheval de bataille.
MACKY SALL CONSPUÉ
"Il doit partir au plus vite, on veut tourner la page". Ce sentiment d'exaspération est largement partagé au Sénégal après l'annulation du scrutin par le président alors que la résistance s'organise face à ce que d'aucuns qualifient de dérive autoritaire
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 26/02/2024
Le refus du président sénégalais Macky Sall d'organiser l'élection présidentielle comme prévu initialement le 25 février dernier n'a fait qu'empirer la crise politique que traverse le pays depuis plusieurs mois. Selon plusieurs acteurs de la société civile rencontrés par un journaliste de L'Humanité dans la capitale Dakar, cette décision "illégale" du chef de l'État ne fait que cristalliser la colère croissante d'une partie de la population contre sa gouvernance jugée de plus en plus autocratique.
"Il doit partir au plus vite, on veut tourner la page", déclare sans détour El Hadj, un habitant du quartier de Yoff rencontré par le journaliste. Un sentiment largement partagé au Sénégal où Macky Sall est de plus en plus "honni" depuis qu'il a reporté sans fixer de nouvelle date le scrutin présidentiel dont le premier tour devait se tenir le 25 février. Une décision que le Conseil constitutionnel a jugée contraire à la loi, enjoignant au chef de l'État d'organiser l'élection dans les "meilleurs délais". Pourtant, lors de son allocution télévisée le 22 février, Macky Sall est resté évasif, refusant de fixer une nouvelle date et préférant évoquer de manière floue un "dialogue apaisé".
Ce report fait culminer la colère contre la dérive autocratique du président Sall depuis 2019. Cette année-là marque un tournant avec l'attaque judiciaire lancée contre Ousmane Sonko, figure de l'opposition et candidat déclaré à la présidentielle, au travers d'une affaire de "viols" finalement non étayée. En mars 2021 puis juin 2023, son arrestation puis sa condamnation fallacieuse avaient déclenché de vastes manifestations à travers le pays, durement réprimées.
Selon le bilan dressé par Seydi Gassama, directeur d'Amnesty Sénégal, la répression excessive des autorités depuis trois ans a fait au moins 60 morts, dont 55 par balles, un chiffre qui pourrait dépasser la centaine selon les organisations de défense des droits humains. Quatre personnes ont encore été tuées par balle lors de la manifestation du 9 février contre le report de l'élection.
Parmi les organisations en première ligne contre la "politique néocoloniale" de Macky Sall et sa "décrédibilisation de tous les contre-pouvoirs", le Frapp (Front pour une révolution anti-impérialiste populaire et panafricaine) mène un "combat farouche". Son coordonnateur Daouda Guèye dénonce aussi bien les "violations des libertés et de l'État de droit" que "le pillage des multinationales". Lui-même affirme avoir été torturé par la police en 2022 après une manifestation.
La répression s'abat également sur d'autres acteurs comme les journalistes, citoyens, défenseurs des droits humains ou étudiants. Même ceux qui ont soutenu Macky Sall se sentent aujourd'hui "désolés" face à sa "dérive autoritaire", à l'image d'Abdou Khafor Kandji du collectif Y'en a marre. Ce collectif citoyen, tout comme le nouveau mouvement "Aar Sunu Election", rejettent la "tentative de diversion" proposée par le chef de l'État le 23 février pour sortir de crise.
Les autorités religieuses, comme l'archevêque de Dakar, ont également critiqué le report du scrutin, signe de l'ampleur de la contestation dans la société sénégalaise face à la "volonté fascisante de contrôle" dénoncée par le professeur Oumar Dia. Selon plusieurs observateurs, la mobilisation croissante de la société civile témoigne de sa "résilience" et de sa "capacité de résistance" face à l'autocratie grandissante du régime de Macky Sall.
VIDEO
DES ARTISTES DISENT BASTA !
La situation actuelle du Sénégal secouée par une tension sociopolitique interpellent tous secteurs. Et des artistes au nombre de 10, toutes disciplines confondues, à visage découvert, ne sont pas en reste.
La situation actuelle du Sénégal secouée par une tension sociopolitique interpellent tous secteurs. Et des artistes au nombre de 10, toutes disciplines confondues, à visage découvert, ne sont pas en reste. Dans une vidéos courte en noir et blanc d’une durée 1 mn 57, le maitre-mot est «Ça suffit», «on n’en veut plus».
Moussa Sène Absa (Cinéaste) - «Une décennies d’interdictions des libertés»
«Ça suffit. Une décennie d’interdictions des libertés et d’interdictions de manifester. On n’en veut plus»
Ma Sané (Musicienne) - «Esprit partisans qui a failli diviser le Sénégal»
«Ça suffit. Une décennie de clientélisme et d’esprit partisan qui a failli diviser le Sénégal. On n’en veut plus».
Maky Madiba Sylla (Artiste-Cinéaste) - «Des personnes emprisonnées sans aucune base légale»
«Ça suffit. Des centaines de personnes emprisonnées sans aucune base légale pour intimider et gouverner par la peur. On n’en veut plus».
Hervé Samb (Artiste-Musicien) «Le seul dialogue que les Sénégalais exigent»
«Le seul dialogue que les Sénégalais exigent, c’est celui qui se fera par les urnes pour réconcilier le peuple avec lui-même et ouvrir de nouveaux lendemains».
Doudou Ka (Musicien-Producteur)- «Toute chose à une fin»
«Ça suffit. C’est le moment d’organiser des élections transparentes et de respecter le calendrier républicain. Et rendre notre pays stable et en paix tel que nous vous l’avions confié. Toute chose à une fin».
Par Ousseynou LY
ATTENTION, NE NOUS TROMPONS PAS DE COMBAT !
Faisons appel à notre lucidité et intelligence politique pour sortir indemne des schémas politiques qu’on veut encore nous imposer sous forme de combat de principe.
Certains ont dû certainement noter un mutisme de ma part sur la situation politique du Sénégal. Nombreuses ont été les sollicitations médiatiques auxquelles je n’ai pas répondues favorablement car préférant observer la situation actuelle et ses évolutions. A cela s’ajoute, avant toute communication de ma part, une prise d’informations ou une appréciation de la sincérité des uns et des autres dans ce combat dit « Combat de principe » et d’autres informations que je jugeais capitales.
C’est en ce jour, 25 février 2024, qui devait être le moment de l’expression populaire à travers les urnes, que je décide de vous adresser ma modeste lecture, à la lumière des événements, de la situation tirée de mes convictions et de mon engagement à servir une cause noble sans compromission des principes et de l’objectivité qui encadrent toutes nos actions. En m’engageant en politique, je m’étais juré d’être sincère quels que soientles enjeux etla gravité du momentum politique et d’assumer mes positions et postures quelles que soient les conséquences qui en découlent.
Pourquoi avons-nous créé et promu le parti politique PASTEF ? Tout naturellement quand on crée un parti c’est pour conquérir et exercer le pouvoir par les voies démocratiques. Je rappelle que la posture de combat de PASTEF durant ces trois dernières années n’était dû qu’aux différents assauts venant du régime et auxquels nous avons résistés pour que le projet demeure et parvient à la consécration en 2024. Jamais le pouvoir de Macky n’a cessé d’essayer d’anéantir ce projet en passant par des complots les uns plus mesquins que les autres. Nous sommes passés par quatre feux pour en arriver là : participer à l’élection présidentielle de 2024. N’est-ce pas là déjà une victoire ?
Le président Ousmane SONKO a été un véritable stratège pour qu’on en arrive là. Pour se faire il s’est départi de toute émotion et de tout autre sentiment de haine envers ses persécuteurs afin que ceci n’altère pas sa vision des choses sinon aujourd’hui toute cette stratégie échouerait. Voilà une voie à suivre si nous voulons atteindre notre objectif à savoir accéder au pouvoir et changer les choses pour le grand bonheur de nos compatriotes
Que cela soit claire ! Je n’appelle à aucune impunité envers tout persécuteur. Mais la lucidité et la sérénité doivent nous guider désormais à sortir indemne de cette situation. Après cette première victoire à savoir avoir un candidat à l’élection et d’être en bonne posture pour la victoire finale, il nous faut faire preuve d’une grande délicatesse pour déjouer les autres schémas politiques officieux en cours, venant d’une partie du régime mais appuyée par une certaine opposition et d’une certaine société civile qui préférerait avoir encore Macky Sall au pouvoir que de voir Ousmane Sonko ou Bassirou Diomaye Faye lui succéder. Oui je suis formel, certains qui se réclament de l’opposition ou de la société civile préféreraient le statuquo d’une situation profitable à un coup de force militaire que de voir PASTEF prendre le pouvoir en 2024. Pour eux, déjà au crépuscule de leur carrière politique ou de leur «militantisme citoyen», comme ils le réclament, ce sera la fin des privilèges, passe-droits et autres libéralités qu’ils tiennent du régime même quand ils font semblant de s’y opposer.
Si le président Macky Sall est en train de dérouler son agenda actuel c’est parce qu’il a bien des soutiens de principe officieux venant de certains acteurs.Alors pourquoi devrait-on, encore une nouvelle fois, être l’agneau du sacrifice ? Certains qui se disent aujourd’hui à cheval sur les principes de démocratie et d’État de droit sont ceux qui gardaient le silence quand le PROS et PASTEF étaient persécutés et dépouillés de tous leurs droits en violation de la constitution et des lois ? Les principes, la démocratie et l’Etat de droit n’ont pas commencé le 3 février 2024. C’était bien avant.
Comment comprendre depuis l’annonce du report de l’élection présidentielle qu’il n’y a toujours pas cette mobilisation populaire politique autour des questions essentielles ?Ou bien c’est PASTEF seulement qui est un parti politique dans ce pays ?
Comment dix-neuf candidats qui se disent tous majoritaires pour remporter l’élection présidentielle n’arrivent toujours pas à imposer le rapport de force sur le terrain à Macky Sall ? Si nous n’y parvenons toujours pas, à part quelques manifestations, c’est parce qu’il n’y a pas une sincérité de l’engagement dans ce combat. Mieux, je vous révèle ici que certains, entre quatre murs, ont même donné leur accord pour une place dans un futur gouvernement de transition de courte durée. Le reste n’est que de la comédie. Donc pour une fois, PATRIOTES, refusons de servir de dindon de la farce politique qui se joue loin des caméras des conférences de presse et autre déclarations symboliques.
Cela commence par nous faire croire que si Ousmane SONKO sort de prison dans ces moments c’est qu’il aura compromis son combat. C’est faux ! Aujourd’hui plus qu’hier, nous avons besoin du pdt SONKO dehors pour mener les troupes et battre campagne aux côtés de notre candidat. En plus de sa libération, celle de tous les détenus politiques également fera beaucoup de bien à leurs familles et proches qui souffrent de leur absence. Si Macky Sall décide de libérer Ousmane Sonko, son candidat et ses militants, ce sera non pas une compromission ou un reniement des principes du combat mais une réparation d’une situation qui ne devait pas avoir lieu. Ce ne sera pas une grâce qu’il leur offre mais des droits spoliés qu’il leur retourne. Ce que visiblement certains de l’opposition et/ou de la société civile ne veulent pas.
Président SONKO, acceptez de sortir svp. Venez parler aux militants et aux Sénégalais, vous avez toute la légitimité pour le faire. Vous avez le leadership pour indiquer la voie de sortie de crise pour l’intérêt général et vous saurez parler aux Sénégalais en assumant, comme toujours, votre posture faite de patriotisme, de désintéressement et de vérité.
Que Macky Sall décide d’organiser les élections avant le 02 avril ou bien au-delà, nous devons refuser d’être les perdants pour une énième fois car loin de nous se dessinent encore des reconfigurations politiques auxquelles on veut nous éloigner en nous demandant de rester sur les «principes». PATRIOTES, pour une fois, ne suivons pas notre haine envers le régime. Contrairement à certains, nous ne voulons pas de poste dans un gouvernement ou de prébendes mais nous voulons que ce projet arrive au pouvoir en 2024 et disposer des leviers politiques pour servir nos compatriotes. Ne tombons pas dans les panneaux des « principes présents» qu’on dresse devant nous pour nous mettre aux arrêts politiques. Faisons appel à notre lucidité et intelligence politique pour sortir indemne des schémas politiques qu’on veut encore nous imposer sous forme de combat de principe. Refusons cela !
Je précise que mon propos n’engage que moi et n’est imputable ni à PASTEF et ni à la coalition Diomaye Président
Ousseynou LY
Citoyen avant d’être militant
Membre du Cabinet du PROS