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24 mai 2025
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LE GRAND JURY AVEC Me MAME ADAMA GUEYE
Invité de l’émission Grand Jury de la Rfm, l'avocat et membre fondateur du Forum civil a fait part de son sentiment d’amertume ce 25 février, date à laquelle devait se tenir l’élection présidentielle.
Invité de l’émission Grand Jury de la Rfm, l'avocat et membre fondateur du Forum civil a fait part de son sentiment d’amertume ce 25 février, date à laquelle devait se tenir l’élection présidentielle. Selon lui, ce jour sera marqué dans les pages noires de l’histoire du Sénégal.
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UN DIALOGUE -MAINTENANT- POUR QUOI FAIRE ?
Des Sénégalais réagissent à l’appel au dialogue du president Macky Sall réitéré aux forces vives, en lieu et place de l’annonce de la date de la Présidentielle qui est très attendue, lors de son émission spéciale avec la presse
Seize (16) candidats à la Présidentielle ont exprimé leur rejet catégorique du nouveau dialogue auquel appelle le Président Macky Sall alors que les Sénégalais sont dans l'attente d'une nouvelle date à la présidentielle comme recommandé par le Conseil constitutionnel.
Les citoyens, dans la rue, sont eux divisés sur la question. Les uns sont sur la même ligne que la quasi-totalité des candidats qui refusent l’invitation du president Sall.
Pour ces derniers, il faudra discuter exclusivement de la date de la Présidentielle et ensuite signifier au président que son bail a la tête du Sénégal est terminé qu'il doit partir maintenant. Voici les réactions recueillies aux HLM Grand Yoff.
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UN GRAND RENDEZ-VOUS POUR RIEN ?
A l'annonce de son émission spéciale avec 4 médias locaux, la seule et unique information qui intéressait une grande partie des Sénégalais est la date de la Présidentielle; Mais quelle ne fut leur déception. Voici les opinions recueillies dans les rues
Après avoir annulé la loi de report de la présidentielle vote par les député de la majorité, le du conseil constitutionnel a demandé aux autorités compétentes de prendre des mesures que la Présidentielle soit tenue dans les meilleurs délais.
Depuis lors, la balle était dans le camp du président et tout le peuple sénégalais était suspendu à ses lèvres pour qu'il annonce une nouvelle date du scrutin. Après un long et pesant silence, une émission spéciale avec 4 médias sénégalais est annoncée.
Malheureusement , ce jeudi 22 février après son entretien accordé , le président Macky Sall n' a annoncé aucune date, fait savoir qu'il ne lui appartient pas lui tout seul de prendre cette décision.
Le président s’accroche à son idée de dialogue que ne veut ni la quasi-totalité des candidats ni une grande partrie des citoyens qui au contraire trouvent un dialogue suspect dans ce contexte précis.
Suite à cette interview ou l’information attendue n’a pas été donnée, des Sénégalais ont pris la parole dans Opinions sur rue (AfricaGlobe Tv) pour exprimer leur désarroi. Beaucoup rejettent l'idée de dialogue, mais d'autres suggèrent aux candidats d'y aller et de ne s'en tenir qu'au débat autour de la date et rien d'autres;
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LE DANGER D'UN REPORT PROLONGÉ DES ÉLECTIONS
Maurice Soudieck-Dionne évoque deux scénarios possibles après le 2 avril : soit la remise en marche rapide du processus électoral, soit une situation de "président de fait" générant "toutes les incertitudes" pour la paix
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 25/02/2024
Le professeur agrégé en sciences politiques Maurice Soudieck-Dionne a accordé une interview à RFI ce dimanche au sujet du dialogue national reporté au Sénégal. Selon lui, le refus de participer exprimé par 16 des 19 candidats de l'opposition à la présidentielle est "tout à fait cohérent et logique" compte tenu du contexte.
En effet, le président Macky Sall a appelé les acteurs politiques et sociaux à un dialogue les lundi 28 février et mardi 1er mars, afin de fixer une nouvelle date pour l'élection présidentielle initialement prévue le 24 février. Or, cette date avait dû être reportée suite à l'invalidation, par le Conseil constitutionnel, d'un décret pris à dernière minute par Macky Sall pour modifier les règles du parrainage. Pour Maurice Soudieck-Dionne, "le président est en train de faire du dilatoire" au lieu d'organiser le scrutin dans les délais comme le demande le Conseil constitutionnel.
De plus, le chercheur pointe du doigt le fait que Macky Sall "veut mettre ensemble les 19 candidats qui ont été définitivement retenus par le conseil constitutionnel et ceux qui ont été recalés lors du parrainage alors qu'ils sont au nombre de 44". Or, selon la Constitution sénégalaise en son article 92, "les décisions du Conseil constitutionnel sont insusceptibles de recours et s'imposent à toutes les autorités administratives et juridictionnelles et à tous les pouvoirs publics". Ainsi, en voulant rassembler candidats acceptés et rejetés, le président violerait encore une fois la loi fondamentale.
Maurice Soudieck-Dionne détaille les deux scénarios possibles après le 2 avril, date de fin du mandat de Macky Sall : soit la remise en marche rapide du processus électoral, soit une situation de "président de fait" générant "toutes les incertitudes" pour la paix au Sénégal. Interrogé sur les sujets à l'ordre du jour du dialogue, le professeur affirme que fixer une date consensuelle est "impossible" et que discuter de l'après-mandat de Macky Sall prend un tour particulier si les élections ne sont pas relancées.
Concernant la participation au dialogue, Maurice Soudieck-Dionne précise que "la société civile n'y va pas", tout comme "les 16 candidats". Macky Sall ne discutera donc principalement qu'avec son propre candidat Amadou Ba et ses soutiens Idrissa Seck et Boun Abdallah Dionne.
Enfin, interrogé sur une date recevable pour le scrutin, l'universitaire estime que "le temps perdu" entre le décret présidentiel et aujourd'hui "doit être comptabilisé" et rajouté aux délais, afin de respecter les principes constitutionnels d'un scrutin avant la fin du mandat de Macky Sall le 2 avril.
par Boun Abdallah Dionne
POURQUOI DIONNE 2024 IRA AU DIALOGUE
Rien ne doit être de trop pour trouver, dans le respect du droit et des principes démocratiques, mais sans surenchère gratuite, une solution pour assurer le passage de témoin à la tête de l'Etat
La Coalition DIONNE 2024 exprime son opposition à toute interruption-reprise du processus électoral, alors que le Conseil constitutionnel vient de publier officiellement la nouvelle liste des 19 candidats à l'élection. Au surplus, toute reprise du processus électoral va inéluctablement rompre le principe juridique du "Droit acquis" lié à l'exigence de sécurité juridique et à la non-rétroactivité des actes administratifs.
La Coalition DIONNE 2024 a toujours exprimé son désaccord pour un report de la date de l'élection au plan des principes, mais elle a souhaité en pratique que la question de la corruption supposée dans le processus électoral soit vidée dans les meilleurs délais, afin que le vote des sénégalais ne puisse aucunement être altéré en termes de sincérité.
Souvenons-nous également que la fixation de la date d'une élection est d'ordre réglementaire et que conséquemment seul le Président de la République peut la fixer par décret. Conformément à la décision du Conseil constitutionnel y relative, le Président de la République se doit de fixer une date pour l'élection présidentielle de 2024 dans les meilleurs délais. Les participants au dialogue en cours pourraient l'aider à cette fin.
Au total, la Coalition DIONNE 2024 participe au dialogue parce que l'heure est grave et il y a bien en ce moment une rupture du consensus politique et social. Rien ne doit être de trop pour trouver, dans le respect du droit et des principes démocratiques, mais sans surenchère gratuite, une solution pour assurer le passage de témoin à la tête de l'Etat, dans l'apaisement, la paix civile et la réconciliation nationale.
MACKY DANS LES COEURS EN MARCHE CONTRE SON PRÉSIDENT
Anciens ministres, responsables politiques, militants et sympathisants se sont mobilisés massivement pour saluer le bilan du président et lui exprimer leur soutien
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 25/02/2024
Le collectif ”Macky dans les cœurs” a organisé, samedi, à Dakar, une marche pour remercier le président Macky Sall pour ses réalisations et soutenir son appel au dialogue avec les forces vives de la nation.
Arborant des drapeaux et des écharpes aux couleurs nationales, ces militants et sympathisants de l’Alliance pour la République (APR), le parti du président de la République, et de la coalition Benno Bokk Yaakar, ont marché dans l’ambiance du rond-point liberté 6 jusqu’à l’échangeur Sipres sur la VDN.
‘’Le président Macky Sall nous manque déjà et cette forte mobilisation en est une preuve. Je voudrais le remercier et lui rendre un hommage mérité pour tout ce qu’il a fait pour le Sénégal notamment pour les jeunes et les femmes’’, a lancé Néné Fatoumata Tall, ancienne ministre de la Jeunesse et l’emploi des jeunes.
‘’Le président Macky Sall mérite tous les honneurs. Je saisie cette occasion pour lancer un message de paix et stabilité. C’est ce qu’il a cultivé et c’est ce qu’il a toujours souhaité’’, a-t-elle ajouté.
Ibrahima Mendy, responsable politique de l’Alliance pour la République à Ziguinchor, est lui aussi venu soutenir le chef de l’Etat dont le mandat s’achève le 2 avril prochain.
”Je suis ici pour soutenir le président Macky Sall. Il fallait cette mobilisation pour montrer aux Sénégalais mais surtout à la communauté internationale que le président est encore majoritaire dans ce pays’’, a-t-il déclaré.
M. Mendy a invité ses camarades à ”investir le terrain pour imposer un rapport de force sur le plan politique”.
‘’La politique est un rapport de force. J’invite tous mes camarades de parti à investir le terrain. Il ne faut pas qu’on laisse le terrain aux autres qui pensent que le Sénégal leur appartient ou qui pensent que tout le Sénégal est avec eux’’, a-t-il-dit.
‘’J’ai de la peine avec le départ annoncé du président Macky Sall car c’est quelqu’un qui aime le Sénégal et qui a beaucoup de respect pour les Sénégalais’’, a-t-il conclu.
Au pouvoir depuis 2012, le président Macky Sall a déclaré jeudi dernier qu’il comptait quitter ses fonctions à la fin de son mandat, le 2 avril, alors qu’une nouvelle date pour la tenue de l’élection présidentielle n’a pas encore été fixée.
‘’Je compte le 2 avril quitter mes fonctions de président de la République’’, a-t-il affirmé lors d’une interview accordée à quatre groupes de médias sénégalais.
Le chef de l’Etat a en même temps dit que le dialogue auquel il a appelé lundi et mardi devra permettre de déterminer ce qui devra advenir, en estimant que le pays ne peut pas rester sans président de la République.
‘’Le dialogue devra trancher et faire une proposition. Si un consensus peut être obtenu sur la suite c’est souhaitable. Je souhaite que les acteurs qui doivent venir autour de moi vont regarder l’intérêt supérieur de la nation’’, a-t-il expliqué en promettant d’écouter ce que le dialogue dira.
par Latyr Diouf
CONTRE L’ADOUBEMENT GÉNÉRALISÉ DU CRÉTINISME
Ceux qui rejettent la concertation feignent d’ignorer les concours d’incidents qui nous ont menés à ce stade et réclament une date. La décrispation amorcée ne sera peut-être pas sans compromission, de part et d’autre
Ma position est simple et constante : tous ceux qui, sans coup férir, sont capables de croire et d’affirmer, que nos misères sociales, économiques, politiques, culturelles et toutes les péripéties de la démocratie sénégalaise, notamment les rebondissements vertigineux autour de l’élection présidentielle de 2024, sont exclusivement imputables à Macky Sall (l’homme et l’Institution), se trompent fatalement.
Le seul crédit d’une telle conviction (d’un tel biais, à mon avis) est le nombre de fanatiques que les circonstances ont, hélas, considérablement accru. C’est, au choix, de l’opportunisme, de la mauvaise foi, de la paresse, de l’hypocrisie, de la manipulation, de la bêtise, de l’ignorance, de l’intimidation et, de plus en plus, de la haine pure. La terreur qui paralyse le pays depuis, au moins mars 2021, n’est pas à chercher ailleurs que dans ce raccourci facile du patriotisme convenu.
Bien-sûr, il n’est pas question de considérer que le président de la République est exempt de toute responsabilité. Je peux, aisément, dresser un historique d’actes manqués depuis 2012 et lui attribuer, suivant mon interprétation, une part logique et conséquente dans cette malheureuse confusion. Mais, malgré les inventaires à la Prévert qui lui prêtent les intentions les plus farfelues, aucun de ses pourfendeurs ne peut, raisonnablement, se prévaloir plus patriote que lui.
Puisque le patriotisme se résume, de plus en plus, à dénigrer facilement les institutions, à confesser hâtivement et courageusement sa honte et sa tristesse devant la situation politique déplorable que traverse le Sénégal, aucun compatriote (pas de jeu de mots svp, j’essaie d’être sérieux !) ne devrait indexer l’autre. Nous souffrons, globalement, de notre égoïsme, de notre impuissance collective, de notre rapport problématique à l’intérêt général, au travail, à la vérité, au droit, au respect de l’autre, à la bienveillance, à l’amour (oui !). Ceux qui ont l’âme lyncheuse et influençable devraient se regarder, d’abord, dans une glace, avant de se choisir un bouc émissaire.
Peut-on encore consentir sans sourire à l’expression « Vox populi, vox Dei » (La voix du peuple est la voix de Dieu) ? Même au Sénégal, même sur les réseaux sociaux ? Pour moi, c’est, de plus en plus, complexe. Popularité n’est pas vérité. L’Histoire le prouve aisément. La simplification peut être dangereuse, surtout quand elle nourrit le populisme en se bordant de justifications médiocres (factuelles, disent-ils), de la caution intellectuelle de quelques célébrités et de l’accès facile aux médias. La note risque d’être encore plus salée, si nous persistons dans la surenchère de déclarations courtes aussi outrancières qu’inopérantes.
Un individu peut toujours se prétendre peuple mais il n’exprime jamais que ses valeurs intrinsèques (ses désirs, son égo, ses limites) et, très souvent, il sublime ses propres inadaptations. Sans étaler les miennes, petite précision sur ma situation d’énonciation. J’étais à Dakar le 3 février au moment où le président de la République abrogeait le décret convoquant le corps électoral pour le scrutin présidentiel prévu le 25 février 2024 suscitant l’ire empressée, empruntée, excessive et imprudente d’une opposition versatile (dont certains voulaient le report) et le désarroi de beaucoup de Sénégalais et au-delà. J’y étais encore quand le Conseil constitutionnel rendait sa décision annulant le décret présidentiel.
Cette proximité relative avec Dakar, foyer ardent des emballements nationaux, ne donne pas forcément de privilège dans l’analyse. L’essentiel se passe au cœur des Institutions de la République qui ont toujours des raisons que le peuple ignore. Mais, qui garde les gardiens, d’ailleurs ? Le reste se joue, en roue libre, dans la jungle des réseaux sociaux. Le seul constat que j’ai tiré de la rue dakaroise, c’est le dispositif impressionnant de maintien de l’ordre.
Le récent temps fort de ce feuilleton préélectoral est le face-à-face du président de la République avec la presse nationale le 22 février. J’ai trouvé Macky Sall digne mais affligé à juste titre. Loin devant le pétrole et le gaz, qui suscitent tant de convoitises et de fantasmes, la plus grande richesse du Sénégal est sa crédibilité internationale. Elle a permis au volontarisme du chef de l’Etat, par le truchement du Plan Sénégal émergent, d’obtenir des résultats tangibles encore insuffisamment et injustement appréciés. A travers le bashing extrême qu’il a subi alors qu’il avait à cœur d’assumer une lourde responsabilité (politiquement discutable, peut-être, au regard des délais) en repoussant les élections, c’est l’image du Sénégal qui a été ternie. Non, le Sénégal ne mérite pas que certains pays se permettent de lui remonter les bretelles, Macky Sall, non plus ! Sa peine non feinte est compréhensible.
Des morts furent encore à déplorer, hélas ! L’urgence, aujourd’hui, est de dépasser cette situation qui n’arrange que les « rentiers du chaos ». Répondre à l’appel au dialogue du lundi 26 février me semble la meilleure chose à faire au vu des circonstances. Ceux qui rejettent la concertation feignent d’ignorer les concours d’incidents qui nous ont menés à ce stade et réclament une date. Même si le grand nombre d’aspirants à diriger le Sénégal sans, manifestement, en avoir l’envergure est un des symptômes du malaise, l’eau destinée à éteindre un incendie n’a pas besoin d’être potable (cf. Idrissa Seck pendant la Covid). La décrispation amorcée ne sera peut-être pas sans compromission, de part et d’autre, et les précédents qui pourraient en découler hantent déjà notre futur « commun vouloir de vie commune », mais le retour à la stabilité de notre République serait à ce prix. Amen !
Enfin, au cours de l’entretien, le président a laissé entendre qu’il n’excluait pas de s’établir au Maroc pour ne pas gêner son successeur. J’aimerais mieux qu’il reste au Sénégal pour profiter de la reconnaissance qu’il mérite pour les incontestables services rendus à la Nation. N’ayant pas pu le voir en tête à tête depuis très longtemps malgré mes demandes répétées, je me consolais à l’idée de pouvoir lui rendre visite après son mandat et de le trouver un week-end en bermuda dans sa maison de Fatick. J’aimerais tellement savoir quelles raisons d’État poussent un homme politique aussi aguerri et aussi averti que lui à se passer de certains de ses partisans parmi les plus sincères, les plus loyaux et les plus compétents et à promouvoir d’improbables intrigants qui sont pour beaucoup dans cette défiance qui sape la confiance et mine la société jusqu’à des niveaux insoupçonnés.
Latyr Diouf est président du Comité Electoral de l’Essonne, Vice-Coordonnateur élu de la CCR France.
LA PRESSION MONTE DANS LA RUE
Plusieurs centaines de personnes ont manifesté samedi à Dakar pour exiger du président Macky Sall d'organiser l'élection présidentielle avant la fin de son mandat le 2 avril
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 24/02/2024
Plusieurs centaines de Sénégalais ont manifesté samedi à Dakar pour exiger du président Macky Sall d'organiser l'élection présidentielle avant la fin de son mandat le 2 avril, rapporte l'Agence France-Presse (AFP).
Les élections, initialement prévues le 24 février, avaient été reportées à une date indéterminée par le président Sall début février, suscitant un tollé de l'opposition qui y voyait un "coup d'État constitutionnel". "Nous voulons des élections, Macky Sall dictateur", ont scandé les manifestants réunis à l'appel de la coalition d'opposition F24, selon l'AFP.
Parmi eux, Ibrahima Niang, 34 ans, a déclaré à l'agence de presse : "Je manifeste pour une seule chose: que Sonko soit libéré. Que Macky Sall cesse d'utiliser la force contre les manifestants". Ousmane Sonko, candidat de l'opposition les plus populaire, est en effet sous le coup d'une mesure de contrôle judiciaire depuis février.
Le rassemblement, qui a drainé des centaines de personnes selon l'AFP, s'est déroulé dans le calme. Les forces de sécurité, pourtant réputées pour disperser violemment les manifestations non autorisées par le passé, sont restées à distance. Un climat de tension règne au Sénégal depuis le report du scrutin, qui a provoqué des manifestations meurtrières.
Le Conseil constitutionnel, plus haute autorité juridictionnelle du pays, a invalidé la décision de report du chef de l'Etat. Mais en suspendant la date de l'élection au "dialogue national" prévu cette semaine, Macky Sall entretient le flou sur le calendrier électoral, dénoncent ses opposants. La plupart des acteurs politiques refusent d'ailleurs de participer à cette réunion, la jugeant de "tentative de diversion".
Après 12 ans de pouvoir, le président Sall, qui ne se représente pas, assure qu'il quittera ses fonctions le 2 avril comme le prévoit la Constitution. Mais dans ce climat politique tendu, l'opposition craint qu'il ne cherche à s'accrocher au pouvoir en cas de report des élections au-delà de cette date butoir.
LE CONSEIL CONSTITUTIONNEL SOMMÉ D'AGIR
Aar Sunu Election demande instamment aux Sages de "prendre ses responsabilités" en fixant une date pour l'élection. La coalition exhorte le juge constitutionnel à "ne pas rester les bras croisés face au refus du chef de l'État d'appliquer la loi"
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 24/02/2024
La coalition d'organisations de la société civile, regroupée au sein du collectif "Aar Sunu Election", a saisi hier le Conseil constitutionnel pour exiger la fixation sans délai d'une date pour l'élection présidentielle au Sénégal. Dans leur requête, les membres d'Aar Sunu Election dénoncent le manque de volonté affiché par le président Macky Sall de respecter la décision de la plus haute juridiction en la matière.
Cette action collective regroupe des associations citoyennes, des syndicats, des organisations religieuses et des personnalités indépendantes, tous unis dans leur attachement aux principes démocratiques et à l'Etat de droit.
Dans leur lettre datée du 23 février 2024, adressée au président du Conseil constitutionnel, Mamadou Badio Camara, les membres de la coalition saluent d'abord sa décision du 29 janvier qui a annulé la loi modifiant le code électoral ainsi que le décret préfixant les élections législatives au 31 juillet 2024. Mais ils déplorent l'absence de réaction concrète du pouvoir exécutif depuis lors pour organiser le scrutin présidentiel tel que prescrit par la plus haute juridiction du pays.
Plus loin, la lettre pointe du doigt les tentatives de diversion du chef de l'Etat, Macky Sall. "Après sa récente interview à la presse, il est devenu évident pour nous que le président n'a aucune intention d'appliquer la décision du Conseil constitutionnel" affirme le texte, citant notamment la proposition floue de "dialogue" avancée par Macky Sall au lieu de fixer une date pour l'élection.
Face à cette situation inquiétante, Aar Sunu Election demande instamment au Conseil constitutionnel de "prendre ses responsabilités" en fixant lui-même une date pour l'élection présidentielle. La coalition rappelle au président du Conseil, Mamadou Badio Camara, qu'il a le pouvoir de le faire selon l'article 81 de la loi organique qui régit cette institution.
Les organisations membres exhortent ainsi le juge constitutionnel à "ne pas rester les bras croisés face au refus du chef de l'État d'appliquer la loi". Elles souhaitent qu'il "procède aux aménagements nécessaires pour faciliter le scrutin avant le 2 avril", comme l'avait déjà fait le Conseil dans le passé lors de précédentes crises électorales.
LES PRINCIPAUX CANDIDATS MAINTIENNENT LEUR OPPOSITION DIALOGUE
Mise au point cinglante du FC25 : "nous refusons de cautionner (le coup d'État constitutionnel de Macky Sall, qui se déploie, entre autres, à travers) un processus (électoral) qui manque de transparence et d'équité"
Dans une déclaration sans concession datée de ce samedi 24 février, les candidats du regroupement FC25 rectifient les propos qui leur ont été prêtés et réaffirment avec force leur détermination à ne pas s'associer aux concertations initiées par le pouvoir.
"Déclaration de démenti ferme
Nous tenons à réfuter catégoriquement les allégations contenues dans l'article publié ce samedi sur le site de emedia, affirmant que les candidats du FC25 participeront au dialogue sur la date de l'élection présidentielle. Ces informations sont totalement fausses et ne reflètent en aucun cas la position des candidats concernés.
Le FC25, regroupant les candidats validés par le Conseil constitutionnel, maintient sa décision de ne pas participer à ces concertations. Notre position est ferme et inchangée : nous refusons de cautionner (le coup d'État constitutionnel de Macky Sall, qui se déploie, entre autres, à travers) un processus (électoral) qui manque de transparence et d'équité.
Les prétendues déclarations attribuées à Abdoulaye Seydou Sow dans l'émission Jakaarlo de la Tim sont incorrectes et trompeuses. Aucune rencontre entre les candidats du FC25 et le président n'a été programmée avant le lancement du dialogue. (Après avoir décliné fermement l'invitation de Macky Sall, nous avons avons décidé d'une part, de saisir le Conseil constitutionnel et, d'autre part, d'aller à la rencontre du peuple pour organiser avec lui le véritable dialogue du peuple).
Nous rappelons que notre décision de ne pas participer à ces discussions est motivée par notre engagement envers la démocratie et le respect des principes fondamentaux de transparence et d'égalité des chances pour tous les candidats.
Nous exhortons les médias à faire preuve de responsabilité dans la diffusion d'informations et à vérifier soigneusement leurs sources avant de publier des articles susceptibles de semer la confusion parmi le public.
Le FC25 demeure uni dans sa décision de ne pas participer au dialogue sur la date de l'élection présidentielle, et nous restons fermes dans notre engagement à défendre les intérêts du peuple sénégalais et à œuvrer pour des élections libres et équitables."
Les Signataires :
Aliou Mamadou DIA
Mamadou Lamine DIALLO
Elhadii Mamadou DIAO
Cheikh Tidiane DIEYE
Déthié FALL
Pape Djibril FALL
Diomaye Diakhère FAYE (représenté par son mandataire Amadou BA)