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8 juin 2025
LE GOUVERNEMENT JUSTIFIE L'ABROGATION DU DÉCRET DE CONVOCATION DU CORPS ÉLECTORAL
Pour la ministre de la Justice, l'abrogation du décret de convocation par le chef de l'Etat était le seul moyen de sortir de cette crise institutionnelle
L’abrogation du décret portant convocation du corps électoral, en lien avec la présidentielle prévue pour se tenir initialement le 25 février prochain, était « plus que nécessaire », estime le garde des Sceaux, ministre de la Justice, Aïssata Tall Sall.
« Je pense que cela était plus que nécessaire. Partant de ce que le président de la République a dit dans son adresse solennelle à la nation, je crois qu’il ne pouvait pas en être autrement », a-t-elle déclaré dans un entretien paru sur la page Facebook de la Radiotélévision sénégalaise (RTS), consultée dimanche par l’APS.
Dans le message qu’il a adressé à la nation pour annoncer l’abrogation de ce décret, dit-elle, le président de la République « […] nous parle d’abord d’un constat de ce qui se passe entre l’Assemblée nationale et au Conseil constitutionnel qui, depuis quelques jours, sont en train de se porter des arguments l’une l’Assemblée nationale contre l’autre le Conseil constitutionnel ».
La ministre de la Justice évoque les procédures entamées par l’Assemblée nationale qui, rappelle-t-elle, « a été jusqu’à voter une résolution qui ouvre une enquête sur le processus électoral, y compris peut-être les fondements des décisions du Conseil constitutionnel ».
Le Parti démocratique sénégalais (PDS) avait demandé et obtenu la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire après l’invalidation de la candidature de Karim Wade à l’élection présidentielle pour cause de double nationalité.
Le PDS a appuyé sa demande par des accusations de corruption présumée à l’encontre de certains membres du Conseil constitutionnel, chargé de l’examen des candidatures à ce scrutin.
« Le Conseil constitutionnel a réagi par communiqué en date du 29 janvier pour dire que lui n’entendait pas se soumettre aux conditions fixées par l’Assemblée nationale pour mener cette enquête parlementaire » a encore rappelé Aïssata Tall Sall.
Or, le président de la République, « au regard du devoir respect des principes de séparation des pouvoirs », « ne peut rien dire ni à l’Assemblée nationale qui est une institution ni au Conseil constitutionnel qui en est une autre », fait valoir la ministre de la Justice.
L’une incarnant le pouvoir législatif et l’autre le pouvoir judiciaire, il [le chef de l’Etat] ne peut en aucune façon interférer à ce débat ou dicter à l’une ou l’autre la conduite à tenir » a- t-elle insisté.
Il se trouve par ailleurs que « sa responsabilité constitutionnelle, tout en respectant la séparation des pouvoirs, c’est d’assurer et de faire garantir le fonctionnement régulier » des institutions, a-t-elle- souligné, avant de conclure : « Donc, le président de la République part de cela et dans son adresse à la nation, cela transparaît très clairement ».
REPORT DE LA PRÉSIDENTIELLE, JOG NGIR SENEGAAL DONNE SON APPRÉCIATION
L’initiative Citoyenne invite ceux qui aiment Macky Sall à lui donner des conseils sincères afin qu’il évite d’être celui qui va y installer le chaos qui détruira le pays, remettra en cause cette stabilité que les anciens nous ont léguée.
"Le 03 février 2024, et à la veille du début de la campagne électorale, le Président de la République Macky Sall a « signé le décret n° 2024-106 du 3 février 2024 abrogeant le décret n° 2023-2283 du 29 novembre 2023 portant convocation du corps électoral ».
L’initiative Citoyenne Jog Ngir Senegaal donne ci-après son appréciation des cinq (5) raisons par lesquelles le Président de la République a justifié la prise de ce décret du 03 février 2024 :
1. Les dysfonctionnements constatés dans le contrôle du parrainage ont été notés dans l’élection présidentielle de 2019 et dans les élections législatives de 2022, pourtant ces dernières n’ont pas été annulées.
2. Même si l’élimination du candidat M. Karim Wade peut être considérée comme regrettable, la vérité voudrait que le parti démocratique sénégalais (PDS) s’en prenne à son créateur, qui est l’auteur de la Constitution de 2001 ayant indiqué qu’il fallait être « exclusivement » de nationalité sénégalaise ; mais aussi à M. Karim Wade, lui-même, qui a produit le décret du premier ministre français ayant prouvé que, jusqu’à la date du 16 janvier 2024, il avait une double nationalité. Et, qu’en conséquence, il aurait été coupable de parjure (faux et usage de faux) en 2019, mais aussi « lors du dépôt au greffe du Conseil constitutionnel de sa déclaration de candidature le 22 décembre 2023 » (voir considérants nos 83 à 89 de la décision susmentionnée).
3. En outre, l’article 92 a indiqué, en son alinéa 4, que « Les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d’aucune voie de recours. Elles s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles ». Il apparait évident que, toutes les tentatives de remettre en cause le contrôle des parrainages et la décision No 2/E/2024 du 20 janvier 2024 du Conseil constitutionnel, par les candidats dits spoliés et par les députés du PDS, qui ont mis en place avec le soutien de ceux de la mouvance présidentielle, une commission d’enquête parlementaire (CEP) à cet effet, ne devraient, en aucun cas, être soutenu par le Président de la République qui a juré « devant Dieu et devant la Nation sénégalaise…d’observer comme de faire observer scrupuleusement les dispositions de la Constitution et des lois ».
4. Par ailleurs, « la polémique sur une candidate dont la bi-nationalité a été découverte après la publication de la liste définitive des candidats par le Conseil constitutionnel » commandait, tout simplement une nouvelle décision dudit Conseil qui modifierait celle du 20 janvier 2024 en application de l’alinéa premier de l’article 34 de la constitution. Car, cette découverte est bien un motif d’ « empêchement définitif» ( de participer à l’élection) de l’intéressée.
5. Enfin, prendre en compte les soupçons de corruption de deux membres du Conseil constitutionnel, c’est mettre sciemment de côté la présomption d’innocence. Il aurait fallu tout simplement demander au PDS de porter plainte devant le Procureur de la République afin que l’affaire soit jugée en flagrant délit compte tenu du fait que les noms de ceux qui seraient corrompus et du corrupteur ont été avancés. Alors dans le pire des cas (si les allégations sont fondées), les corrompus seraient remplacés et le candidat corrupteur écarté par décision du Conseil constitutionnel qui pourrait valablement siéger avec ses cinq (5) membres (voir articles 5 et 22 de la loi organique n°2016-23 du 14 juillet 2016 relative au Conseil constitutionnel).
Compte tenu de tout ce qui précède, il apparait clairement que le Président Macky Sall qui, sans aucun doute, n’est pas prêt à laisser le pouvoir à un de ses opposants politiques, a encore usé de subterfuges ou de ses « ndiouth-ndiath » ou « peexe», qu’un de ses conseillers avaient fustigés, pour tenter d’annuler l’élection présidentielle du 25 février 2024 avec la complicité de tous ces hauts fonctionnaires de l’Etat, civil, militaires et paramilitaires qui avaient pourtant l’obligation de le conseiller patriotiquement.
Les article 42 et 52 évoqués par des analystes ne donnent pas le droit au Président de la République, dans le contexte actuel de fonctionnement régulier de toutes les institutions, de signer ce décret du 03 février 2024, dont les éventuelles graves conséquences sont incalculables. Il s’est d’ailleurs gardé de les évoquer expressément.
Nous invitons les partis politiques, qui sont contre cette tentative d’annulation de l’élection, d’attaquer en extrême urgence ce décret devant le Cour suprême qui devrait avec le maximum de célérité l’annuler pour « excès de pouvoir » du Président de la République (Article premier, alinéa 2 de la loi organique n° 2017-09 du 17 janvier 2017 sur la Cour suprême) dans l’intérêt supérieur du pays et permettre ainsi à la campagne électorale de bien démarrer.
Alors le Conseil constitutionnel pourra prendre une décision de reporter la date de l’élection en fonction des jours qui auront été perdus du fait de ce décret illégal, inopportun et antipatriotique.
Nous appelons enfin le Président de la République et tous les croyants en Dieu qui l’accompagnent, à faire honnêtement leur autocritique pour se convaincre que la passion du pouvoir ne doit pas justifier la commission d’un acte qui constitue, en toute vérité un coup d’Etat « civil » du Chef du « Pouvoir exécutif » avec la complicité du « Pouvoir législatif » ou une trahison de son serment.
En décidant de ne pas se présenter à l’élection présidentielle du 25 février 2024, le Chef de l’Etat avait posé un acte patriotique qui lui avait ouvert la possibilité de quitter le pouvoir par la grande porte, comme tous ses prédécesseurs. Ceux qui l’aiment et qui aiment le Sénégal doivent lui donner des conseils sincères afin qu’il évite d’être celui qui va y installer le chaos qui détruira le pays, remettra en cause cette stabilité que les anciens nous ont léguée, et inscrira son nom de la manière la plus négative possible dans l’histoire du pays."
Initiative citoyenne
Jog Ngir Senegaal
AFFRONTEMENTS À DAKAR APRÈS LE REPORT DE L'ÉLECTION
Alors que l'opposition avait appelé à manifester, la police a fait usage de gaz lacrymogènes. Des journalistes ont été interpellées. Des candidats déclarent avoir été agressés par les forces de l'ordre. Situation tendue sur le terrain
Des heurts ont opposé dimanche les forces de l'ordre à des manifestants protestant contre le report de l'élection présidentielle initialement prévue le 24 février, rapporte un journaliste de l'AFP présent sur place.
Selon ce journaliste, les gendarmes ont tiré des grenades lacrymogènes sur les centaines de personnes convergeant vers le rond-point Saint-Lazare pour répondre à l'appel de l'opposition à manifester. Deux autres journalistes, Ndeye Ndack Mbacké de la chaîne Agora TV et Khadija Ndate Diouf de la chaîne Itv, ont été brièvement interpellées alors qu'elles couvraient les événements, indique le média en ligne Seneweb, sans préciser les raisons de cette interpellation.
Le candidat Daouda Ndiaye, dont la candidature a été validée par le Conseil constitutionnel, avait annoncé entamer sa campagne électorale ce dimanche malgré le report décidé la veille par le président Macky Sall, rapporte Seneweb.
La candidate Anta Babacar Ngom a pour sa part indiqué sur Twitter être "actuellement détenue à la brigade de Foire, après avoir été brutalisée par les forces de l'ordre". Aminata Touré, ancienne Première ministre et désormais soutien de l'opposant emprisonné Ousmane Sonko, a également écrit sur le même réseau social : "Je viens d’être embarquée vers la gendarmerie de la Foire dès que je suis sortie de mon véhicule".
La tension demeure vive sur le terrain.
LA CONTRE-ATTAQUE JUDICIAIRE DE YEWWI
L'opposition va contester devant le Conseil constitutionnel la résolution mettant en place la commission d’enquête parlementaire sur l’élimination de Karim. Elle compte également attaquer le décret d'abrogation de celui convoquant le corps électoral
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 04/02/2024
Les députés du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi ont annoncé ce dimanche 4 février 2024 au siège du PRP leur intention de déposer un recours devant le Conseil constitutionnel contre la résolution mettant en place la commission d’enquête parlementaire sur l’élimination de Karim Wade de l’élection présidentielle.
Selon Biram Souley Diop, président du groupe parlementaire Yewwi Askan Wi, "les arguments ont été bien développés dans le recours qui sera déposé demain". Il a ajouté qu'ils comptent également attaquer le nouveau décret du président de la République portant abrogation de celui convoquant le collège électoral, dès sa promulgation.
Comme l'a indiqué le député Abass Fall, "dans les prochaines 48 heures, tout pourrait arriver au Sénégal". Les députés de Yewwi Askan Wi ont appelé les Sénégalais à se mobiliser lundi devant l'Assemblée nationale pour contraindre les députés de BBY et Wallu à voter la loi sur le report des élections, à l'image de la mobilisation du 23 juin 2011 où "le peuple sénégalais s’était levé comme un seul homme devant les grilles de l’Assemblée nationale pour exiger le retrait du projet de loi portant sur un quart bloquant".
Les députés de l'opposition entendent donc contester par tous les moyens la commission d'enquête qu'ils estiment politisée et reportée uniquement dans le but de diviser l'opposition.
PAR Khady Kane Diallo
LE RÊVE CALCULÉ DES POLITICIENS AU SÉNÉGAL
EXCLUSIF SENEPLUS - Nous sommes privés de tout, jusqu'aux besoins primaires que réclame une vie tranquille qui permet de réfléchir et de rebondir en pleine liberté pour dire aisément ce qu'on pense et comment on le pense
Ce qui se passe dans ce Sénégal où l'oubli possède certains et l'amnésie un gilet pare-balles circonstanciel qu'on porte pour se protéger du vis-à-vis bien informé. Ce gilet on l'enlève quand on veut et c'est ce qui désole tous ceux qui réfléchissent et s'accrochent au cours de l'histoire et aux évènements qui l’illustrent et qui sont bien notés dans nos mémoires.
Nous nous désolons, en ce XXI ème siècle, où les lois et règlements n'échappent pas aux citoyens inspirés,de voir cette Assemblée nationale, notre Assemblée nationale, adhérer aux *aspirations* et *vouloir* d'un seul candidat rejeté, qui dort aisément, sans être inquiété, sur nos milliards bien détournés et qui ne manifeste aucun intérêt aux problèmes urgents de notre pays. Ce postulant aux rennes du pouvoir, semble signer un silence plat avec le parti politique qui avait porté à l'élection présidentielle son père et sans regrets étalés.
Revenir aisément au bercail, comme annoncé est une décision agréée mais pour nous dire quoi est une question parmi tant d'autres. Séjourner au Sénégal, quitté pendant longtemps, avec la complicité de celui qui l'avait condamné à rembourser nos derniers publics, puis l'a blanchi, lui faisant espérer diriger ce pays un jour, n'est que leurre, orchestré, affiché à l'enseigne de la naïveté.
Où est la vérité dans tout ça alors ?
Et pourquoi tout ce temps écoulé pour se dédouaner d'un mal porté dans l'esprit de l’incriminé comme de ses victimes, nous pauvres citoyens, bien dérangés dans la vérité ? Ce préjudice ineffaçable demeure encore un vécu bien lourd incapable d' amortir nos convictions premières. Qu'on cogite tous ensemble pour entrer dans la clarté d'un raisonnement, aux indices bien posés, pour mieux cerner la pesanteur de cet inconfort inoubliable et toutes les conséquences drainées.
Pourquoi tout ce temps de doute perdu en prison pour quitter à pas de loup ou de velours le pays sans plus s'y intéresser et revenir, rhabillé en nouveau look ou selon la mode imposée par des politiciens véreux qui voltigent d'intérêt à intérêt ?
Ce coursier mis en selle par son parti déchiqueté et bien embourgeoisé de sous, a malheureusement un père amnésique de ce que les électeurs sénégalais sont capables de faire quand on veut leur imposer, à l'aveuglette, une conduite à laquelle ils ne peuvent. Se conformer : *Après moi c'est mon fils*, pour vivre une monarchie balayée par nos arguments justes et l'histoire des peuples indépendants.
Que représente aujourd'hui le parti créé par son père ? Moins qu' une loque en politique, il gît bien oublié dans un grenier sans brin de lumière, ni aération pour édifier ses partisans dans le déluge spirituel.Pourquoi alors lui attribuer une valeur morale acceptée ou lui accorder un poids électoral affiché à son tableau de bord où l'expérience et la représentativité ne signalent plus au feu vert ? Le revenant, sans esprit combatif, tient- il le contrôle de ses arrières, de son monde effaré, dispersé jusqu'aux principes rigides de leur formation politique ? Qu'il sache, ce soi-disant candidat spolié, que seuls des militants sevrés d'honnêteté et d'ambitions honorables, sèment la zizanie à ses côtés pour réclamer, à sa place, un droit impossible, rejeté par nos juridictions et une posture de choix dans le Landerneau politique qu'il n'a jamais animé d'idées rentables et clairvoyantes
Fidélité au père ou erreur de ses partisans ? On peut bel et bien se poser la question ? En politique les deux peuvent se saluer sans échanger cordialement si bien que des espérances peuvent se réveiller en sursaut, mais pas dans ce cas d'espèce. Non il n’y a plus d'espoir vu tout ce qui a été raté moralement parlant et qui n'est point rattrapable.
Qui sont ces mal famés, ces malhonnêtes qui tapent du poing sur la table pour frayer à leur leader un siège de présidentiable comme si, eux , ne pouvaient que s’attribuer de seconds rôles comme des incapables ou des invalides mentaux ?
Voilà un rassemblement d'hommes embarqués dans un train qu’un seul parmi eux sait manœuvrer et mettre sur les bons rails.
Entre la prison et la vie en rose sertie de plaisirs, que ce candidat en éclipse total, a menée aux Émirats Arabes, a-t-il pu en profiter un moment, interrompant ses loisirs, pour savoir quelles sont les multiples difficultés sociales ou les peines subies par ses militants pour s'y intéresser un peu et les sauver de leur posture de victimes privées de soleil et d'épanouissement ?
A- t-il eu à leur apporter des solutions ou à en trouver au moment où des émotions constantes ont amené les citoyens de toutes ethnies et appartenance politique, à des questions interrompues et sans limites, face à un pouvoir qui les embastille et les oblige à se taire pour mieux les esclavagiser ?
Nous sommes privés de tout, jusqu'aux besoins primaires que réclame une vie tranquille qui permet de réfléchir et de rebondir en pleine liberté pour dire aisément ce qu'on pense et comment on le pense. Attention !
Ouvrons nos yeux ! Tendons nos oreilles ! Allons jusqu'à la profondeur des arguments pour toucher ce qui nous est caché.
Que d'interdictions et de manquements jamais vécus, même avec le colonisateur, dans ce Sénégal d'aujourd'hui où le silence foudroie nos âmes triturées , presqu' ensevelies pour créer le passage à une colonie de menteurs, de souilleurs d'esprit, de calomniateurs, aptes en manigances et subterfuges, qui veulent exister encore et toujours et longtemps sans reculer d'un iota dans leur champ politique mal occupé.
Ceux qui barrent la route à une nouvelle ère qui permet de recommencer une nouvelle histoire plus élégante et prometteuse, sont aux aguets pour contrecarrer nos ambitions glorieuses pour ce pays. Ils empêchent le bel air, le pétrichor, qui suit la tornade, de souffler dans ce pays pour laisser les citoyens essoufflés en prendre de bonnes bouffées enfin. Cette détente est devenue une urgence, une exigence du peuple exténué spirituellement et mordu par un caméléon bien engraissé de milliards qui change de couleurs, lui aussi, selon ses interlocuteurs et bien sûr selon ses calculs d'intérêts politiques s'ils sont mal situés, fragilisés ou carrément atteints.
La cloche de l'église et l'appel du coq au petit matin, l'horloge et la pendule, les aiguilles de nos montres et la boussole indicatrice de la bonne direction, la sonnerie à nos portes et les girophares de catastrophes, donc tout ce qui peut réveiller ou informer en bruit, peuvent collaborer fraternellement pour sonner l'heure de notre vraie indépendance, notre liberté acquise, cette heure tant attendue au tableau d'affichage des Sénégalais désespérés qui attendent dans la confusion un nouveau jour se lever pour y inscrire des mentions légales bien honorables.
Il est temps et tous ensemble !
par Mouhamadou El Hady Ba
DÉFENDRE LA RÉPUBLIQUE
EXCLUSIF SENEPLUS - Le discrédit jeté en permanence sur les institutions ont fait bon marché de l’État de droit. Une coalition mafieuse décide d’enlever des juges inamovibles s’ils ne se plient pas à sa volonté
Même à supposer que notre Conseil constitutionnel soit corrompu jusqu’à l’os, cela ne justifierait pas la décision prise par le président Macky Sall de reporter les élections sine die. Des juges de la Cour Suprême américaine sont également corrompus, c’est largement documenté. Malheureusement, nul n’a les prérogatives de les démettre. Donc, ils restent, se vautrent dans leur corruption et jugent sans possibilité de recours. Est-ce idéal ? Non. C’est cependant ainsi que fonctionne la République.
Au Sénégal, la supposée corruption des juges du Conseil constitutionnel n’est pas autant documentée que ne l’est celle du juge Clarence Thomas ou de feu le juge Scalia par exemple. Mais même si elle l’était sans l’ombre d’un doute, cela ne donnerait pas à l’exécutif et au législatif le pouvoir de se coaliser pour s’emparer des prérogatives du pouvoir judiciaire.
Le président Macky Sall est singulièrement mal placé pour jouer les pères la vertu. Non seulement c’est lui qui a dit, en public, qu’il lui arrivait d’intervenir dans des dossiers judiciaires mais en plus, c’est lui qui a, tout le long de ses 12 ans de règne couvert les scandales de corruption et promu de sinistres personnages épinglés par les corps de contrôle de l’État. De plus, même à supposer que les juges de notre Conseil constitutionnel soient corrompus, qui les a choisis ? Pour la plupart d’entre eux, c’est le président Macky Sall lui-même. Pour le reste, c’est le président de l’Assemblée nationale qui a proposé la liste de laquelle le président Macky Sall les a extraits.
On peut donc constater, à supposer que nos sept sages soient corrompus, que cette corruption serait la conséquence directe de l’incapacité des chefs de l’exécutif et du législatif à effectuer un choix de juges constitutionnels dignes de confiance. Aujourd’hui, les mêmes qui sont responsables du choix de ces supposés corrompus, se coalisent pour prendre prétexte de leur supposée corruption et repousser indéfiniment les élections. Cela n’est pas acceptable et ne saurait être accepté. Cela est d’autant moins acceptable que le Conseil constitutionnel n’est pas la seule instance en charge des élections au Sénégal. Ce n’est qu’une instance de validation. Entre les juges qui supervisent le processus, les fonctionnaires qui organisent les élections, la CENA qui en surveille le déroulement, la presse qui a l’habitude de jouer un rôle de vigie et la population qui participe activement à la sécurisation du vote, nul ne peut tricher lors des élections et le Conseil constitutionnel n’a d’autre choix que de proclamer les résultats constatés par tous.
Jusqu’au 2 avril le président Macky Sall est le président de la République du Sénégal. Après le 2 avril, il ne l’est plus. Cela veut dire qu’aucun fonctionnaire ne doit plus lui obéir après cette date. La crise qui se profile, si la classe politique ne se ressaisit pas, est extrêmement grave. C’est également l’occasion de réfléchir sur notre République. Nous avons passé les deux dernières années nous positionner sur une affaire judiciaire et à discréditer la justice. Les mêmes qui actuellement défendent le Conseil constitutionnel l’ont naguère insultée.
Ce discrédit jeté en permanence sur les institutions, les positionnements à géométrie variable ont fait bon marché de l’État de droit. Beaucoup ont accepté et proclamé qu’était acceptable la décision de justice qui leur était favorable. Ne devait pas s’appliquer celle qui leur déplaisait. Quand on discrédite la justice, on obtient ce qui vient de se passer : une coalition mafieuse décide d’enlever des juges inamovibles s’ils ne se plient pas à sa volonté. Ne nous y trompons pas. Ceux qui ont soutenu un séditieux qui a expressément dit que les juges constitutionnels “sont des délinquants de la loi” ne peuvent se laver les mains du coup d’État constitutionnel que les libéraux essaient de réaliser.
Le président Macky Sall, avec son discours du 3 juillet 2023 était rentré de fort belle manière dans l’histoire du Sénégal. Avec le discours du 3 février 2024, il vient d’ouvrir la boite de Pandore, malheureusement, ses adversaires l’ont aidé à en soulever le couvercle. Nous devons tous, collectivement refermer ce couvercle et organiser les élections avant le 2 avril.
LA SOCIÉTÉ CIVILE DÉNONCE UNE RUPTURE INSTITUTIONNELLE GRAVE
"En examinant davantage les implications de cet acte peu ordinaire dans l’histoire politique du pays, le Comité de facilitation constate qu’il s’agit d’une ouverture dramatique à l’instabilité institutionnelle"
Le Comité Ad hoc de facilitation s’est réuni ce samedi 03 février 2024, à la suite du discours à la nation du Président de la République annulant le décret portant convocation du corps électoral pour l’élection présidentielle du 25 février 2024.
De l’analyse du message du Chef de l’Etat, le Président Macky SALL et du contexte politique préélectoral, les membres du Comité de Facilitation notent qu’il s’agit d’une rupture institutionnelle grave que le Sénégal n’a jamais connu depuis son indépendance. En examinant davantage les implications de cet acte peu ordinaire dans l’histoire politique du pays, le Comité de facilitation constate qu’il s’agit d’une ouverture dramatique à l’instabilité institutionnelle que le Sénégal ne saurait s’offrir dans un contexte sous-régional très préoccupant.
Au regard de cette analyse et de ce discours du Chef de l’Etat ce samedi 03 février, veille de l’ouverture officielle de la campagne électorale où les Organes de Gestion des Elections (OGE) ont pris toutes les dispositions pour l’organisation matérielle du scrutin présidentiel du 25 février 2024, ainsi que la présence et le déploiement des observateurs nationaux et Missions d’observations internationale (Union Européenne, Union Africaine, CEDEAO…), les membres du Comité de Facilitation :
• Expriment leurs vives préoccupations par rapport à ce coup d’arrêt unilatéral et brusque du processus électoral ;
• Condamnent le report de l’élection présidentielle prévue pour le dimanche 25 février 2024 ;
• Dénoncent les traitements et brimades de certains candidats à leur arrivée à la RTS pour l’enregistrement de leurs messages conformément au planning du CNRA ;
• Regrettent l’absence de dialogue avec les acteurs avant l’annulation des opérations électorales et ses implications matérielles aussi bien pour l’Etat, les acteurs politiques/candidats que la société civile et les Partenaires ;
• Invitent le Président de la République à une concertation rapide avec les parties prenantes au processus et les forces vives de la Nation pour une solution à cette crise institutionnelle en tenant compte du respect des dispositions de la Constitution par rapport à la durée du mandat du Président de la République ;
Fait à Dakar, le 03 février 2024
Ont signé :
• Alioune TINE (AfrikaJom Center)
• Professeur Babacar GUEYE (COSCE)
• Ababacar FALL (GRADEC)
• Ibrahima BAKHOUM (Journaliste)
• Elimane Mamadou Diouf (CSA)
• Abdoulaye Fofana SECK (Le Sénégal A la Croisée des Chemins)
• Commissaire Ahmadou Tall (Personne Ressource)
• Nina Penda FAYE (Journaliste)
• Batoura KANE NIANG (Diplomate)
• Babacar DIAGNE (Conseil des Entreprises du Sénégal)
• Penda SECK DIOUF
LA LD DEBOUT DÉNONCE VIGOUREUSEMENT LE REPORT DE L'ÉLECTION
Pour le parti, cette décision comme "un coup d’état institutionnel" et une "nouvelle forfaiture d'un régime en perte de vitesse"
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 04/02/2024
Le Bureau Politique de la Ligue Démocratique "Debout" (LD Debout) s'est réuni le samedi 3 février 2024 à Dakar pour discuter de sa mobilisation en vue de la campagne électorale et du scrutin présidentiel prévu le 25 février.
La réunion a rassemblé les membres du Secrétariat Exécutif National, les délégués des fédérations départementales ainsi que les représentants des organisations des Cadres, des Femmes, des Jeunes et des Ainés, selon la déclaration finale consultée.
Après les mots de bienvenue de la Fédération de Dakar et l'introduction du Secrétaire Général Papa Sarr, plusieurs communications ont été présentées. Ousmane Ndoye a ainsi dressé un tableau du "contexte politique et des forces en présence", tandis que Daouda Faye a insisté sur "les tâches d'organisation urgentes" en vue de la mobilisation.
Abdoulaye Bathily Jr a quant à lui livré une "réflexion sur la communication, l'agitation et la propagande comme support d'une stratégie électorale victorieuse", selon le texte.
C'est alors que les membres du Bureau Politique ont appris "en pleine séance de travail" le report du scrutin présidentiel au 25 février, annoncé dans un discours à la Nation du président Macky Sall.
Ce dernier a alors "encore une fois manipulé pour se maintenir au pouvoir au mépris de la Constitution", dénonce la LD Debout dans sa déclaration finale. Le parti juge cette décision comme "un coup d’état institutionnel" et une "nouvelle forfaiture d'un régime en perte de vitesse".
La LD Debout appelle "à la mobilisation de toutes les forces vives pour le respect du calendrier électoral" et "exigé le départ de Macky Sall le 3 avril 2024". Le parti met également "en garde le président de la République" face "aux conséquences que ce report pourra entraîner".
Il invite enfin le Forum pour une Alternative Politique (F24) "à immédiatement réunir l’ensemble des forces vives politiques et sociales du pays pour organiser la lutte pour la défense de notre Constitution et de notre démocratie".
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MACKY SALL JOUE LA MONTRE
En reportant sine die la présidentielle ce samedi 3 février, "le président cherche avant tout à gagner du temps", décrypte Momar Thiam, directeur de l'École des hautes études en communication de Dakar
C'est la douche froide au Sénégal. À la surprise générale, le président Macky Sall a pris la décision inédite d'abroger le décret convoquant le corps électoral et de reporter l'élection présidentielle prévue le 25 février.
Officiellement, Macky Sall évoque un conflit entre l'Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel. Mais pour beaucoup d'observateurs, ces motifs ne sont pas légitimes.
"Le président cherche avant tout à gagner du temps", décrypte Momar Thiam, directeur de l'École des hautes études en communication de Dakar, dans l'émission Objection de Sud FM.
Les conséquences ne se font pas attendre. Dès l'annonce du report, le secrétaire général du gouvernement, Abdou Latif Coulibaly, a présenté sa démission. L'opposition et la société civile sont vent debout, dénonçant un « coup d'État » institutionnel.
Affaibli, discrédité, Macky Sall joue désormais sa survie politique. Il doit impérativement fixer une nouvelle date d'élection avant la fin de son mandat en avril, sous peine de plonger le Sénégal dans une crise majeure, estime l'invité de Baye Omar Gueye.
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MACKY SALL DANS L’ILLÉGALITÉ APRÈS LE REPORT DE LA PRÉSIDENTIELLE
Le mandat présidentiel en cours prenant fin le 2 avril, le pays se retrouvera dans une situation de vide juridique total si d'ici là l'élection n'a pas eu lieu, indique le chercheur en science politique Maurice Soudieck Dione
Le coup de théâtre est total à Dakar. À trois petites semaines du scrutin présidentiel, le président Macky Sall a annoncé hier le report du vote, évoquant une "situation grave et confuse". Derrière ce prétexte, difficile toutefois de ne pas voir une manœuvre politicienne, selon Maurice Soudieck Dione.
En réalité, cette décision fait suite au rejet par le Conseil constitutionnel de la candidature de Karim Wade, fils de l'ancien président Abdoulaye Wade et rival désigné de Macky Sall. Le prétexte ? Une double nationalité franco-sénégalaise. S'en est suivie une levée de boucliers du camp Wade, aussitôt soutenu par la majorité présidentielle. Résultat : le scrutin est repoussé sine die.
Conséquence : le mandat de Macky Sall prenant fin le 2 avril, le pays se retrouvera dans une situation de vide juridique total si d'ici là l'élection n'a pas eu lieu, indique le chercheur en science politique et professeur à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis. Le président sortant n'aura alors plus aucune légitimité. Une crise institutionnelle majeure se profile. Les journées à venir seront décisives pour l'avenir de la démocratie sénégalaise.