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8 juin 2025
LA MÉTAMORPHOSE DE Y EN A MARRE
12 ans ans après avoir battu le pavé contre le troisième mandat, le collectif a perdu de son influence. Ses projets d'éducation populaire sont décriés tandis que d'autres collectifs ont supplanté sa fonction contestataire
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 01/02/2024
Y en a marre, figure de proue de l'opposition au troisième mandat d'Abdoulaye Wade dans les années 2010-2012, occupe aujourd'hui "une place politique aussi centrale qu'à l'époque", souligne le magazine XXL Afrique. En effet, d'autres mouvements contestataires comme le Parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l'Ethique et la Fraternité (Pastef) d'Ousmane Sonko ont émergé. Toutefois, Y en a marre reste actif sur le terrain de l'engagement citoyen à travers différents programmes, tout en conservant son esprit contestataire lorsqu'il s'agit de défendre la démocratie.
Un signe du recul du mouvement est l'emprisonnement depuis plus de trois mois de son coordonnateur Aliou Sané, arrêté alors qu'il se rendait chez Ousmane Sonko. Une centaine de personnalités, dont le militant Alioune Tine, ont dénoncé dans une lettre ouverte en janvier 2024 "l'acharnement" judiciaire à son égard. Le mouvement cherche aujourd'hui à obtenir sa libération.
Né en 2011 d'une frustration face aux coupures d'électricité, Y en a marre s'est imposé dans la lutte contre le troisième mandat d'Abdoulaye Wade aux côtés de l'opposition et de Macky Sall. Suite à la victoire de ce dernier en 2012, le mouvement a conservé son indépendance en refusant des postes au gouvernement. Il s'est progressivement transformé en une association spécialiste de l'engagement citoyen à travers des "chantiers du nouveau type de Sénégalais", rompant avec le fatalisme.
Parmi ses programmes figurent les "Dox ak sa gox", visant à renforcer les capacités citoyennes de contrôle des élus locaux, ou les "Jeunes reporters citoyens" formant des jeunes au journalisme participatif. Cependant, le financement de tels projets par des bailleurs internationaux a égratigné la réputation du mouvement auprès de certains jeunes qui l'accusent d'être devenu "du système".
Si Y en a marre a perdu en influence sur la scène politique au profit de mouvements plus radicaux comme le Pastef, il continue d'incarner des "combats de principe" pour la démocratie aux côtés d'autres collectifs. Le mouvement souhaiterait par ailleurs à l'avenir créer une "cité des dissidents" au Sénégal pour accueillir les activistes africains contraints à l'exil.
SAINT-LOUIS DEMARRE LE RELOGEMENT DEFINITIF DES SINISTRES DE LA LANGUE DE BARBARIE
Une cérémonie marquant le début du relogement définitif des sinistrés de la Langue de Barbarie, s’est déroulée mercredi, à Djougop, dans le cadre de la mise en œuvre du Projet de relèvement d’urgence et de résilience à Saint-Louis (SERRP)
Une cérémonie marquant le début du relogement définitif des sinistrés de la Langue de Barbarie, s’est déroulée mercredi, à Djougop, dans le cadre de la mise en œuvre du Projet de relèvement d’urgence et de résilience à Saint-Louis (SERRP), a t-on appris de l’Agence de développement municipal (ADM).
L’évènement a été présidé par le préfet du département de Saint-Louis (nord), Diadia Dia, a indiqué l’ADM dans un communiqué transmis à l’APS.
La même source a précisé que le relogement va se dérouler de »façon progressive ».
»La phase 3 de construction des logements est en cours et au final 15 000 personnes (11 808 personnes affectées de la Bande des 20 mètres et 3278 personnes sinistrées) seront relogées sur ce site », selon le communiqué, soulignant que c’est environ 500 logements (RDC, R+1 et R+2) qui seront réalisés sur une superficie de 14 ha.
Ce site, ajoute le document, entièrement viabilisé (eau, électricité, réseau de drainage des eaux pluviales, station de pompage, voiries, etc) va abriter aussi des équipements sociaux et l’aménagement autour des logements pour permettre aux populations de vivre dans un cadre de vie plus décent avec toutes les commodités.
Mise en œuvre par l’Agence de développement municipal (ADM), le SERRP vise à »faire bénéficier aux populations les plus vulnérables établies dans la zone côtière à haut risque sur la Langue de Barbarie sur une largeur de 20m dans la zone urbanisée, ainsi que les familles sinistrées déjà relogées dans des unités mobiles d’habitation, de logements permanents, sur le site de Djougop ».
LAMINE CAMARA, ABOUBAKARY KOÏTA, AGUIBOU, CES JOUEURS AFRICAINS DANS LE VISEUR DE CLUBS EUROPÉENS
Alors que le tournoi avance dans sa phase à élimination directe, Afrique Sports a identifié six joueurs prometteurs susceptibles d’être recrutés par de grands clubs européens.
Les recruteurs des clubs de football européens ont été attentifs aux performances des joueurs présents à la Can 2023, un tournoi où des talents méconnus ont souvent brillé. Plusieurs joueurs ont su attirer l’attention des recruteurs avec des prestations remarquables lors de ce tournoi organisé en Côte d’Ivoire.
Alors que le tournoi avance dans sa phase à élimination directe, Afrique Sports a identifié six joueurs prometteurs susceptibles d’être recrutés par de grands clubs européens.
Lamine Camara (Metz et Sénégal, milieu de terrain)
Elu Jeune footballeur de l’année en Afrique en décembre et aussi du premier tour de la Can, Lamine Camara, 20 ans, a brillé lors de la victoire 3-0 du Sénégal contre la Gambie, marquant deux buts et étant désigné Homme du match. Ce n’est pas la première fois qu’il marque deux fois dans un match international, ayant déjà réalisé cette performance lors de la Can U20 en 2023. Formé à l’académie sénégalaise Génération Foot, Camara a un taux de réussite de passes de 84% et a rejoint Metz en février de l’année dernière, marquant un but mémorable contre Monaco en Ligue 1.
Jesus Owono (Alaves et Guinée Equatoriale, gardien)
Owono, gardien de but, s’est distingué lors des matchs de la Guinée Equatoriale contre le Nigeria et lors de leur victoire 4-0 sur la Côte d’Ivoire. Il a réalisé le plus grand nombre d’arrêts dans le tournoi jusqu’à l’élimination de son équipe en huitième de finale. Bien qu’il n’ait pas beaucoup joué en Liga avec Alaves, ses performances dans le tournoi suggèrent un grand potentiel.
Emam Ashour (Al Ahly et Egypte, milieu de terrain)
Ashour a impressionné par son soutien défensif et son apport offensif avec l’Egypte, bien qu’une commotion cérébrale l’ait empêché de participer à leur défaite contre la Rd Congo en huitième de finale. Malgré un temps de jeu limité, il a été le meilleur de son équipe en termes de création d’occasions, de passes, de tacles et de passes décisives. Ashour, qui a brièvement joué pour Midtjylland au Danemark, est actuellement pensionnaire d’Al Ahly.
Aboubakary Koïta (Saint-Trond et Mauritanie, attaquant)
Koïta a joué un rôle-clé dans le parcours de la Mauritanie, aidant l’équipe à atteindre les huitièmes de finale. Ses compétences en dribble, sa vitesse et son sens du but ont été décisifs, notamment lors de la victoire historique contre l’Algérie. Né au Sénégal, il joue actuellement pour Saint-Trond en Belgique.
Gelson Dala (Al Wakrah et Angola, attaquant)
Dala a marqué quatre fois, aidant l’Angola à atteindre les quarts de finale pour la première fois depuis 2010. Ses performances efficaces devant le but ont été un facteur-clé de leur succès. Dala, qui a rejoint le club qatari d’Al Wakrah en 2022, a montré qu’il peut être un atout précieux pour son équipe.
Aguibou Camara (Atromitos et Guinée, attaquant)
Camara, un attaquant polyvalent, a été essentiel pour la Guinée, jouant chaque minute jusqu’ici. Formé à Lille, il joue actuellement pour Atromitos en Grèce et a démontré sa polyvalence en jouant à différents postes. Avec lequotidien.sn
Par Meissa Diakhaté
L’ARGUMENT DE DROIT EST-IL CONTRE LE REPORT DE LA PRÉSIDENTIELLE ?
La question de fond est celle de penser si la Constitution sénégalaise du 22 janvier 2001 en vigueur a institué des conditions et des modalités d’un report de l’élection présidentielle.
L’agitation parlementaire autour du report de l’élection présidentielle du 25 février 2024 a fini de semer l’angoisse dans l’esprit du citoyen sénégalais. Le seul jour-là, où le Peuple aura le don d’apparaître en majesté et le pouvoir de reprendre sa souveraineté, est emblématique dans une société naguère réputée être l’exception démocratique en Afrique francophone. Certes, c’est le temps d’une rose démocratique, mais c’est le seul moment au cours duquel l’élu est suspendu à la volonté de l’électeur. C’est bien cette vertu démocratique qui est aujourd’hui mise en question dans le débat public consacré à la Commission d’enquête parlementaire.
Mais en toile de fond, c’est notre référentiel constitutionnel qui est, de nouveau, interpelé par l’actualité politique, et c’est réconfortant qu’il en soit ainsi. Disons-le bien, le droit constitue la sève nourricière d’une démocratie en pleine croissance, comme la nôtre.
Cela nous donne alors, abstraction faite des dispositions d’esprit des acteurs politique, de réfléchir sur l’état du droit constitutionnel par rapport à une question de report de l’élection présidentielle.
A ce titre, deux arguments de droit méritent d’être investis : l’imprévisibilité du report et l’improbabilité du contrôle.
I/ Un report constitutionnellement imprévisible
La question de fond est celle de penser si la Constitution sénégalaise du 22 janvier 2001 en vigueur a institué des conditions et des modalités d’un report de l’élection présidentielle. A l’analyse, certaines dispositions constitutionnelles pourraient contenter les tenants de la thèse du report. Cependant, celles-ci gagneraient à être relativisées voire contestées.
En premier lieu, il ressort de l’alinéa premier de l’article 27 de la Constitution que « la durée du mandat du Président de la République est de cinq (05) ans ». Dans la syntaxique légistique, l’usage du présent de l’indicatif a valeur impérative et rend superfétatoire les adverbes « obligatoirement / impérativement / absolument ».
A la différence, la durée du mandat des députés ou des conseillers territoriaux de nature législative (fixée dans le Code électoral) peut être allongée ou raccourcie au gré d’une simple loi votée par l’Assemblée nationale à la majorité relative des suffrages exprimés.
Plus fondamentalement, la durée du mandat présidentiel, en plus d’être figée dans le marbre constitutionnel, est élevée au rang des dispositions constitutionnelles interdites de révision par l’article 103 de la Constitution : « La forme républicaine de l’Etat, le mode d’élection, la durée et le nombre de mandats consécutifs du Président de la République ne peuvent faire l’objet de révision ».
Ces dispositions irrévisables sont aussi appelées, dans le narratif qualifié des constitutionnalistes, de « clauses intangibles » ou de « clauses d’éternité ».
Autrement exprimé, défense est faite au pouvoir constituant de porter atteinte, de quelque maniérée que ce soit, à de telles dispositions sanctuarisées. Ainsi, toute initiative de révision de la Constitution ne saurait prospérer dans le contexte actuel.
Au demeurant, et pour ce qui reste à dire sur ce point, il devrait être possible d’opérer une révision de la disposition irrévisable pour faire sauter le verrou constitutionnel. Mais, il reste simplement une improbable hypothèse d’universitaire.
En second lieu, l’argument des pouvoirs exceptionnels du Président de la République (article 52 de la Constitution) est convoqué par certains analystes : « Lorsque les institutions de la République, l’indépendance de la Nation, l’intégrité du territoire national ou l’exécution des engagements internationaux sont menacées d’une manière grave et immédiate, et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ou des institutions est interrompu, le Président de la République dispose de pouvoirs exceptionnels. Il peut, après en avoir informé la Nation par un message, prendre toute mesure tendant à rétablir le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des institutions et à assurer la sauvegarde de la Nation ».
Force est de constater que ce principe est assoupli par deux interdictions absolues : « Il [le Président de la République] ne peut, en vertu des pouvoirs exceptionnels, procéder à une révision constitutionnelle (…). Elle [l’Assemblée nationale] ne peut être dissoute pendant l’exercice des pouvoirs exceptionnels ».
En conclusion, la durée du mandat présidentiel est placée hors de portée de toute initiative de révision constitutionnelle et à l’abri des pouvoirs exceptionnels du Président de la République.
II/ Un contrôle constitutionnellement improbable
Sur la question de la justification de la Commission d’enquête parlementaire dirigée vers l’institution constitutionnelle, ou du moins de certains de ses membres, deux pistes de réflexion s’offrent justement à notre curiosité.
D’une part, la souveraineté nationale appartient-elle au Peuple sénégalais qui l’exerce par « ses représentants » ou par la voie du référendum ?
Cet argument constitutionnel a abondé certaines déclarations relatives à la Commission d’enquête parlementaire mise en place lors de séance la plénière du 31 janvier 2024. La pratique des institutions nous a jusque-là habitués à l’exercice de la souveraineté par la représentation parlementaire. Tout de même, il s’agit d’une lecture assez réductrice de l’incarnation institutionnelle de la souveraineté. Sur le fondement de la tradition révolutionnaire de 1789, la souveraineté du Peuple sénégalais est, depuis la première Constitution sénégalaise du 24 janvier 1959, exercée régulièrement par le Parlement et épisodiquement par la voie du référendum constitutionnel (1963, 1970, 2001 et 2016). Au gré de cette évolution, les parlementaires ont cessé de détenir ce quasi-monopole depuis la légitimation au suffrage universel de la figure présidentielle (référendum du 28 octobre 1962 en France et référendum du 3 mars 1963 au Sénégal).
D’ailleurs, on aurait pu discuter du cas de la juridiction constitutionnelle à travers la légitimité de ses décisions rendues au nom du Peuple. Ce phénomène accentué par le fait majoritaire (soutien du Gouvernent par une majorité parlementaire) a radicalement transfiguré l’Assemblée nationale en chambre de ratification systématique de la volonté du pouvoir exécutif. Dans notre modèle démocratique, plus de 99,99% des textes votés sont des projets de loi initiés par le Gouvernement.
En tout état de cause, la représentation n’est plus une fonction « exclusivement » exercée par les parlementaires ou par la voie du référendum. A tout point de vue, elle est désormais l’œuvre solidaire des pouvoirs légitimes de la République. Conséquemment, l’Assemblée nationale doit évoluer en conformité avec cette nouvelle réalité constitutionnelle.
Cette précision faite, il reste maintenant à affronter l’épineuse question de la compétence de la Commission d’enquête parlementaire à contrôler ou à entendre un membre du Conseil constitutionnel. Deux arguments en présence : le statut de magistrat des juges mis en cause et l’exercice de la souveraineté par les parlementaires. Néanmoins, il est nécessaire de comprendre que les deux preuves d’autorité alléguées par les protagonistes majeurs du débat partagent un dénominateur commun : elles ne résistent pas à la controverse.
A noter que les magistrats nommés membres du Conseil constitutionnel sont-ils toujours assujettis à la loi organique n° 2017-10 du 17 janvier 2017 portant statut des magistrats. Si oui, sont-ils nommés conformément aux dispositions de l’article 7 de ladite loi organique disposant que « les magistrats du corps judiciaire sont nommés par décret sur proposition du ministre de la Justice, après avis du Conseil supérieur de la Magistrature ». Sinon, deux hypothèses peuvent se présenter : soit leur nomination est entachée d’un vice de forme substantiel, soit ils ne font plus partie intégrante de la compagnie judiciaire ; cette seconde hypothèse étant plus plausible.
s’il y a lieu d’infliger une sanction à un magistrat membre du Conseil constitutionnel, comment moduler judicieusement de l’échelle des peines disciplinaires telle que le blâme, la réprimande avec inscription au dossier, le déplacement d’office, l’interdiction temporaire de fonctions pour une durée de trois (03) mois à un (01) an, l’abaissement d’échelon, la rétrogradation , la mise à la retraite d’office, etc. Certainement, il ne restera à ce magistrat, qui n’a plus de soucis de carrière dans la magistrature, que les peines ultimes que sont « la révocation avec droits à pension » ou « la révocation sans droits à pension ».
La difficulté résiderait même dans l’application de la mesure disciplinaire parce que le Conseil constitutionnel, doté d’une autonomie administrative et de crédits propres, est placé sous l’autorité de son Président et non du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice. Cela revient à penser que toute sanction disciplinaire sera logiquement inopérante.
Qui plus est, la mise à la retraite « entraîne radiation du corps et perte de la qualité de magistrat » (deuxième point de l’article 63 de la loi organique n° 2017-10 du 17 janvier 2017 portant statut des magistrats). Autant dire que la mise à la retraite variablement fixée à 65 ans et, selon la fonction, à 68 ans produit le même effet que la révocation, la condamnation à une peine criminelle, la perte de la nationalité ou le décès du magistrat, à savoir la radiation du corps et perte de la qualité de magistrat.
C’est pourquoi on pourrait, avec la plus la commodité d’esprit, s’interroger sur la compétence du Conseil supérieur de la Magistrature de « juger » un magistrat mis à la retraite et nommé membre du Conseil constitutionnel poursuivi pour des faits postérieurs à ses fonctions judiciaires au sein de la Cour suprême ou des cours et tribunaux. Par voie de conséquence, le magistrat nommé membre du Conseil constitutionnel, après la retraite, n’est plus dans l’une des positions statutaires (le congé assimilé à l’activité, le détachement, la disponibilité). Seulement, il lui reste le prestige du corps et la solidarité agissante de ses anciens collègues magistrats.
L’Assemblée nationale peut-elle soumettre le Conseil constitutionnel ou un de ses membres à ses contrôles autorisés par la Constitution et loi organique n° 2002-20 du 15 mai 2002 portant Règlement intérieur de l’Assemblée nationale (RIAN), modifiée ?
C’est une hypothèse critique qui sollicite la prudence et met à l’épreuve la courtoisie républicaine.
Tout de même les fonctions de l’Assemblée nationale sont précises au regard de la lettre et de l’esprit de la Constitution : elle « vote, seule, la loi, contrôle l’action du Gouvernement et évalue les politiques publiques » (alinéa premier de l’article 67 de la Constitution). Subséquemment, le contrôle des autres institutions constitutionnelles ne semble pas être consacré. Avec le précédent en cours, on est en droit de s’attendre qu’une Commission d’enquête parlementaire soit diligentée à l’avenir contre le Président de la République, le Haut Conseil des Collectivités territoriales (HCCT), le Conseil économique, social et environnemental (CESE), la Cour suprême, la Cour des Comptes, les cours et tribunaux.
Plus précisément, le contrôle dont il est question ici est un contrôle spécifique : le contrôle politique de l’action du Gouvernement. Ce contrôle est strictement adossé à la réalisation de la politique générale du Premier Ministre et à l’application des lois dont les lois de finances. Donc, n’étant ni disciplinaire ni pénal, il est purement politique.
En effet, les seules sanctions afférentes au contrôle parlement restent l’engagement de la responsabilité du Gouvernement et la mise en accusations du Président de la République en cas de haute trahison ainsi du Premier Ministre et des autres membres du Gouvernement pénalement responsables des actes accomplis dans l’exercice de leurs fonctions et qualifiés crimes ou délit au moment au moment où ils ont été commis. Ils sont jugés par la Haute Cour de Justice, présidée par un magistrat depuis 1963 et de membres élus de l’Assemblée nationale.
Tout aussi, la Commission d’enquête parlementaire pourrait dénoncer au Procureur de la République les faits constitutifs d’infractions relevés au cours de leur mission. L’Assemblée nationale serait également fondée à voter une résolution pour inviter le Président de la République à agir dans un sens déterminé en tirant les conséquences des recommandations du rapport de la Commission d’enquête parlementaire. Tout bien considéré, le dernier mot appartiendra au Président de la République, la clé de voûte des institutions.
En fin de compte, ce n’est pas sans raison que le « TITRE VII » de notre Constitution soit baptisé ; « DES RAPPORTS ENTRE LE POUVOIR EXECUTIF ET LE POUVOIR LEGISLATIF ». Jusqu’à preuve du contraire, c’est en vain qu’on chercherait dans la loi fondamentale de la République du Sénégal une quelconque idée de « rapports entre le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire » sous l’angle du contrôle parlementaire.
D’ailleurs, c’est le caractère politique du contrôle parlementaire qui délimite le périmètre organique des auditions par les Commissions permanentes de l’Assemblée nationale. Ainsi que l’articule sans aucune ambiguïté l’article 81 de la Constitution reprise par les dispositions pertinentes du Règlement intérieur, « le Premier Ministre et les autres membres du Gouvernement peuvent être entendus à tout moment par l’Assemblée nationale et ses commissions. Ils peuvent se faire assister par des collaborateurs. Les commissions permanentes de l’Assemblée nationale peuvent entendre les directeurs généraux des établissements publics, des sociétés nationales et des agences d’exécution. Ces auditions et moyens de contrôle sont exercés dans les conditions déterminées par la loi organique portant Règlement intérieur de l’Assemblée nationale ».
Partant de ces dispositions qui s’appliquent, mutatis mutandis, à la Commission d’enquête parlementaire, il s’impose de se demander : quelle est la possibilité ouverte à l’Assemblée nationale pour entendre un membre du Conseil constitutionnel ?
Enfin, il y a lieu aussi de compter fatalement avec le scénario selon lequel « si une Commission a été déjà créée », comme c’est le cas d’espèce, « sa mission prend fin dès l’ouverture d’une information judiciaire aux faits qui ont motivé sa création » (voir article 48 du RIAN). Dès lors, l’information judiciaire peut être ouverte à la demande du Procureur de la République, certainement à toute étape de la procédure.
Pour ne pas clore la réflexion, on retiendra que l’autre lame de fond du débat sur la Commission d’enquête parlementaire en cours est manifestement la problématique de la révocabilité ou non d’un membre du Conseil constitutionnel (à suivre …).
LE DILEMME ENTRE LIBERTÉ D’EXPRESSION ET CONTENUS SUBVERSIFS
Quand on a une communauté forte de 3 milliards de personnes par mois, partager les standards, les règles de fonctionnement et leur application afin de garantir leur sécurité devient une nécessité.
Quand on a une communauté forte de 3 milliards de personnes par mois, partager les standards, les règles de fonctionnement et leur application afin de garantir leur sécurité devient une nécessité. C’est aussi un dilemme quand on se veut le chantre de la liberté d’expression. C’est pour élargir cette ligne de crête qu’un atelier a été organisé, mercredi à Dakar, par Meta, la multinationale détentrice des plateformes Facebook, Messenger, Instagram ou encore WhatsApp.
Dans une région particulièrement instable, le Sénégal continue d’avoir une réputation de stabilité à l’orée de la campagne électorale pour la présidentielle dont le premier tour est prévu le 25 février 2024. En vue de cette importante échéance, Meta s’est ouverte à une communication « pour partager (les) standards de la communauté de (sa) et leur application ». Avec 3,7 milliards de personnes qui utilisent Facebook, Instagram, Messenger, WhatsApp chaque mois, la multinationale « souhaite continuer à lutter contre les contenus violents et haineux », a avancé Olivia Tchamba, du bureau Afrique de Meta. Une préoccupation qui prend un sens plus développé en période électorale.
En clair, c’est un haro sur les contenus haineux et subversifs publiés sur ses différentes plateformes digitales. Il y a eu une volonté de sensibiliser journalistes, blogueurs ainsi que personnalités de la société civile sur les « risques en matière de contenu préjudiciable ». Mais aussi « outiller les participants sur la sécurité et l’utilisation des plateformes en ligne pour atteindre leurs cibles et communiquer avec leur audience ».
Une démarche qui se veut en harmonie avec la sacro-sainte liberté d’expression. Comme un peu partout dans le monde, elle est protégée en Afrique. « Les personnes doivent être protégées sur les plateformes de Meta. Établir des communautés, c’est notre mission. Il s’agit d’autonomiser les personnes pour qu’on respecte les principes des Droits humains. Cela fait partie de notre code de conduite », a précisé, par visioconférence, Iman, spécialiste de liberté d’expression et de droits chez Meta.
Tout au long de l’atelier, les thématiques concernant les principaux risques et tendances en matière de contenu préjudiciable, ainsi que les écarts à combler pour l’intégrité des plateformes au Sénégal ont été débattues.
PRÉSIDENTIELLE, CE QUE LE PRÉSIDENT MACKY SALL A DIT À ALIOUNE TINE
Le Sénégal vit un début de crise institutionnelle sérieuse. L’alerte est donnée par Alioune Tine. Le leader de Afrikajom Center révèle même qu’il a entamé une médiation qui l’a mené au palais présidentiel.
Le Sénégal vit un début de crise institutionnelle sérieuse. L’alerte est donnée par Alioune Tine. Le leader de Afrikajom Center révèle même qu’il a entamé une médiation qui l’a mené au palais présidentiel et à l’Assemblée nationale.
«Nous vivons, et il faut bien le dire, le début d’une crise institutionnelle sérieuse et grave, à tous les étages». Ces mots, alarmants, sont de Alioune Tine. En effet, le président de Afrikajom Center, qui s’exprimait sur le climat charrié par les accusations graves portée à l’encontre de certains «Sages», déclare qu’ une institution comme le Conseil constitutionnel, «qui est là pour l’intérêt général, aucun parti politique et aucun groupe ne peut mettre et ne doit mettre la main sur cette institution».
L’ex patron de la Rencontre africaine des droits de l’Homme (Raddho) révèle même qu’il a rencontré le président Macky Sall dans le cadre d’une médiation qu’il a entamée. «Nous sommes en train de parler à tout le monde aujourd’hui. Nous avons rencontré le président de l’Assemblée nationale, il nous a rassurés. Il nous a bien parlés. Nous avons rencontré le président de la République, le discours qu’il nous a tenu nous a rassurés. Il a été très clair: il ne regarde pas derrière. Il a quand même fixé par décret la date de la présidentielle. Et quand les gens sont venus le voir il a été très clair : une fois qu’une décision a été prise par le Conseil constitutionnel, on n’y revient pas», rapporte M. Tine.
Le président de Afrikajom center, qui s’exprimait sur la Rfm, appelle au calme. Puisqu'une enquête a été ouverte, ce n’est plus la peine de se précipiter ou de se battre, dit-il. «On va voir ce que l’enquête va donner. On a demandé à rencontrer le Pds, j’ai appelé M. Thiam il a demandé à me revenir. Nous allons rencontrer également Benno et Yewwi. Nous avons déjà écrit une lettre au Président du Conseil Constitutionnel pour aller le voir. C’est cela aussi le travail que nous devons faire, écouter tout le monde dans la sérénité, dans le calme, pour pouvoir faire les propositions les plus pertinentes», calme M. Tine.
CAN 2023, LA CAF RÉPOND AUX POLÉMIQUES SUR L’ARBITRAGE
"Vous savez que quand on gagne on estime toujours que l’arbitrage est bon, et quand on ne gagne pas, on dit que l’arbitrage est mauvais."
iGFM (Côte d'Ivoire) Des joueurs comme Krépin Diatta (Sénégal) et Romain Saïss (Maroc), tous deux récemment éliminés, ont exprimé de virulentes accusations concernant l'arbitrage et la gestion des matchs, soulevant des interrogations sur la conduite de la Confédération Africaine de Football (CAF). L'instance présidée par Patrice Motsepe a tenu à y répondre.
Cette 34ème édition de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) est sous le feu des projecteurs, non seulement pour le spectacle offert, mais aussi pour des raisons plus polémiques. Des joueurs comme Krépin Diatta (Sénégal) et Romain Saïss (Maroc), tous deux récemment éliminés, ont exprimé de virulentes accusations concernant l'arbitrage et la gestion des matchs, soulevant des interrogations sur la conduite de la Confédération Africaine de Football (CAF).
Pour rappel, Krépin Diatta, le talentueux défenseur latéral droit sénégalais, a publiquement accusé des membres de la CAF de corruption. Ces accusations retentissantes interviennent suite à la défaite de son équipe contre la Côte d'Ivoire (1-1, 4 tirs au but à 5) lors des huitièmes de finale de la CAN 2023, ce lundi, marquée par des décisions litigieuses des deux côtés, avec un carton rouge non accordé à Sadio Mané et un penalty oublié pour les Lions. Le Maroc, dont la participation à la CAN 2023 s'est également terminée au stade des huitièmes de finale, après une défaite de 2-0 contre l'Afrique du Sud mardi, s'estimait également lésé par l'arbitrage.
Du moins si l'on en croit les propos de Romain Saïss, le capitaine des Lions de l'Atlas : « Même quand on marque des buts, on se les fait refuser injustement par le corps arbitral, parce que celle-là, il faut me l’expliquer » avait-t-il déclaré en référence au but refusé à Noussair Mazraoui, tandis qu'Ez Abde s'est également vu priver d'un penalty. « Ne pas laisser une action de jeu… On vient nous faire des meetings avant les grandes compétitions à propos de l’arbitrage, de ceci, de cela, mais à un moment donné, il faut arrêter de prendre les gens pour des cons. Parce que ça peut changer le cours de match."
"Tout le monde a le droit d’émettre des critiques mais..."
Alors que tout se passait à merveille dans cette CAN, ces accusations font désordre. Alors, la CAF a tenu à y répondre. Présent en conférence de presse mercredi, le secrétaire général de l'instance, Veron Mosengo-Omba, n'a pas manqué d'aborder cette question sensible de l’arbitrage lors de cette CAN 2023.
"Jusqu’aujourd’hui, on nous dit que l’arbitrage est au top, et de très haut niveau. Quant aux plaintes relatives à la VAR, vous savez que quand on gagne on estime toujours que l’arbitrage est bon, et quand on ne gagne pas, on dit que l’arbitrage est mauvais. C’est un débat que je n’aimerais pas faire. Tout le monde a le droit d’émettre des critiques, et moi je ne me sens pas visé. Critiquer la CAF c’est bien, mais, il faut être un peu juste", a ainsi éludé le dirigeant. Pas sûr que cela suffise à convaincre les supporters marocains et sénégalais…
MEURTRE DE L’ÉTUDIANT FALLOU SÈNE, L’AUDITION DE 9 ÉTUDIANTS TÉMOINS EN COURS CHEZ LE DOYEN DES JUGES
Fallou Sène a été tué 2018 dans le campus social de l’Université gaston berger (UGB) de Saint-Louis lors d’affrontements entre étudiants et forces de l’ordre, alors que les premiers réclamaient le paiement de leurs bourses.
Fallou Sène a été tué 2018 dans le campus social de l’Université gaston berger (UGB) de Saint-Louis lors d’affrontements entre étudiants et forces de l’ordre, alors que les premiers réclamaient le paiement de leurs bourses. Ses camarades étudiants qui n’ont depuis lors cessé de réclamer justice sur cette affaire, peuvent espérer voir sous peu leur doléance satisfaite, puisque l’audition des témoins par le Doyen des juges est en cours.
L’instruction de l’affaire Fallou Sène, du nom de l’étudiant de 26 ans qui a été tué par balle le 15 mai 2018 à l’UGB, est proche d’être clôturée. En effet, à en croire le journal Les Echos, le Doyen des juges, Oumar Maham Diallo, a entamé l’audition des neuf (9) étudiants désignés comme témoins du crime par la partie civile. « Ces derniers sont en train de défiler dans le bureau du juge », rapporte le journal.
Rappelons qu’au début, devait être auditionné un seul étudiant de l’UGB, témoin des faits. Mais selon toujours, le profil de l’étudiant désigné posait problème, car la Coordination des étudiants de Saint-Louis (CESL) avait déclaré n’avoir pas connu l’étudiant en question.
La mort de Fallou Sène, étudiant à la Section de Français de l’Unité de formation et de recherches des langues et sciences humaines (UFR LSH) de l’UGB et originaire de Patar dans le département de Diourbel, avait occasionné de vives tensions dans les universités sénégalaises. Chaque année, lors de la journée de commémoration de son décès, ses camarades invitent les autorités à apporter la lumière sur cette affaire.
PRES DE 41 MILLIONS DE PERSONNES ONT VOYAGES PAR LE TER EN 2023
Le Train express régional (TER), devenu un moyen de transport « incontournable » depuis sa mise en service en décembre 2021, a convoyé 41 millions de passagers en 2023
Dakar, 31 jan (APS) – Le Train express régional (TER), devenu un moyen de transport « incontournable » depuis sa mise en service en décembre 2021, a convoyé 41 millions de passagers en 2023, a-t-on appris mercredi du directeur général de la société nationale de gestion du patrimoine du TER (SENTER), Abdou Ndéné Sall.
« Le TER est un moyen incontournable pour transporter des personnes, structurer les territoires et accélérer le développement économique, et en 2023, 41 millions de personnes ont voyagé dans le TER », a-t-il dit dans un discours prononcé à l’occasion de la célébration des deux années d’exploitation du Train express régional.
Le TER, en son stade actuel, est « une desserte de base appelée à connaitre d’autres exploitations », a-t-il annoncé.
Ce nouveau moyen de transport « […] permet de régler les problèmes de mobilité et d’anticipe sur le développement des zones futures, en mettant en service 200 trains par jour dans le confort et la régularité », a souligné Abdou Ndéné Sall.
Le TER, en étant un moyen de transport accessible, joue également « un rôle social majeur », selon lui.
Il a également indiqué que dans un contexte de réchauffement climatique, le TER représente aussi « un modèle de développement collectif et moins polluant ».
« Il apparait ainsi comme l’une des solutions majeures pour réduire les émissions de gaz CO2 », a soutenu le directeur général de la SENTER, ajoutant que le TER offre au Sénégal l’opportunité de « se conformer aux engagements internationaux » dans ce domaine.
Abdou Ndéné Sall a salué la coopération entre la SETER, la SENTER et l’ensemble des prestataires. « C’est vraiment une prestation qui fait que nous avons de meilleures opportunités et pratiques sur la chaine de valeur », a-t-il relevé.
« Vous avez pu montrer que le Sénégal est partie prenante du TER, car en effet, nous avons acheté de nombreuses prestations localement, nous avons eu plus de 700 entreprises locales qui ont contribué au TER depuis le lancement de l’exploitation », a de son côté noté Charles Civreis, directeur général de la société d’exploitation du train express régional (SETER).
Il a annoncé qu’en 2023, 341 entreprises ont été des prestataires de la SETER pour un montant de 7,5 milliards de FCFA.
L’exploitation du TER a également permis d’offrir « des centaines d’emplois », a-t-il dit, précisant que « 535 personnes s’occupent au quotidien du nettoyage des rames, des quais, plus de 500 personnes font le désherbage des voies et plus de 60 personnes s’occupent de la sécurité des emprises ; tout cela pour qu’on reste à un niveau de qualité ».
M. Civreis a de la même manière salué la qualité des prestations offerte par les employés de la SETER.
« Vous pouvez être fiers, fiers aussi de votre résilience car malgré certaines difficultés, le TER a pu rouler pendant deux ans », a-t-il dit à leur endroit, avant de demander aux employés de rester à ce niveau de performance.
« C’est important que le TER puisse conserver ce niveau de performance, donc il ne faut pas baisser la garde ; car nous constatons très souvent un phénomène de sur-confiance ; quand tout va bien, il ne faut surtout pas que cela s’installe », a-t-il insisté.
PRÉSIDENTIELLE, 1214 BUREAUX DE VOTE DE PLUS DÉNOMBRÉS
A moins de vingt-cinq jours de la présidentielle, le processus reste encore flou avec les ombres d’un report qui planent.
Concernant la carte électorale de la présidentielle fixant le nombre de centres et bureaux de vote, elle a été publiée le 26 janvier par la Direction Générale des Elections (DGE). Cependant, selon le quotidien Bès Bi, elle n’est pas encore disponible pour l’opposition et les acteurs de la société civile.
Ainsi, ajoute le canard, après consultation de ladite carte, un surplus de 1214 bureaux de vote a été dénombré entre la dernière présidentielle et celle de 2024. En 2019, la carte électorale comptait 15 633 bureaux de vote au Sénégal et 807 à l’étranger.
A noter que lors des élections législatives de 2022, le nombre de bureaux de vote a été estimé à 15 196.