Après avoir consacré des années à vendre des journaux, le père d’Aly ne s’attendait pas à ce que son propre fils soit un jour évoqué dans la presse. Ne sachant pas lire, il ne sait s’il doit gronder ou féliciter le gamin. Après tout, qu’est-ce qui peut valoir à un enfant talibé des parcelles une mention dans la presse nationale ? La réponse tient en un mot : football. Oui Aly Fouta vient d’intégrer l’école Diambars où il va partager sa chambre avec un enfant chez qui il avait l’habitude de mendier. Il y côtoie aussi Saliou Ciss et Gana Gueye. Plongée au cœur du livre du journaliste Ndiassé Sambe qui nous raconte cette histoire dans un style digeste, brillant et rempli d’anecdotes.
L’Appel de Diambars marque un tournant dans la vie de Aly Sileymane Ly. En intégrant la prometteuse école de Football, il n’a pu s’empêcher de constater le contraste entre cette nouvelle aventure et son ancienne vie. Dès ses cinq ans, Aly est devenu un petit berger dans l’aride Fouta et s’est un jour évanoui de soif en menant ses bêtes aux pâturages. A 8 ans, il débarque à Dakar où l’attend la vie de talibé. En dehors de l’apprentissage du Coran et de la mendicité c’est le football qui occupe le temps du jeune garçon. Malgré son petit gabarit, il a un jeu individuel séduisant et un pied gauche magique qui l’aident à se démarquer et à se faire un nom : «Le Ronaldinho de Parcelles». «Un artiste que j’essayais d’imiter même s’il était droitier et moi gaucher», explique Aly. Comme dans chaque histoire, il faut souvent l’intervention d’un mentor pour guider et aider le héros. Ici, ce rôle revient à l’ancienne gloire du football sénégalais Alioune Ndiaye «Gaucher». «Il s’est investi comme jamais aucun de mes proches ne l’avait fait pour que je réussisse dans le foot», explique Aly. En plus de prodiguer encouragements et conseils, c’est lui qui lui achète ses premiers crampons et le présente à Saër Seck l’un des fondateurs de Diambars. Surtout, il s'est employé à convaincre la famille conservatrice du gamin de le laisser répondre à l’appel du ballon rond. Aly ayant entre temps achevé l’apprentissage du Coran, la famille finit par donner son accord à condition que le foot n’altère pas ses croyances et valeurs ainsi que son comportement.
Des prouesses à l’école et des difficultés dans le foot
Après de rigoureux tests de présélection, il intègre l’école de football. Dans la station balnéaire de Saly, une nouvelle vie commence pour le pré-adolescent de 13 ans. Pour l’ancien talibé habitué à un monde d’inégalités où certains enfants ont des droits dont d’autres ne peuvent que rêver, Diambars fait découvrir l’égalité des chances : «J’avais le même lit, les mêmes draps et le même équipement sportif. J’allais avoir les mêmes chances de devenir footballeur professionnel». Diambars dispense aussi un enseignement scolaire rigoureux à ses pensionnaires pour leur donner une chance de réussir en dehors du foot. L’ancien talibé qui n’avait jamais mis les pieds à l’école se retrouve en classe. Aidé par une détermination infaillible et des enseignants chevronnés, il apprend à lire et à écrire. A ses débuts, il est intégré dans la classe F (la classe des fous) qui réunit les pensionnaires ayant un niveau scolaire rudimentaire ou inexistant. A force de travail et de témérité, il intègre finalement une classe régulière et réussit à sauter plusieurs classes. Alors que son intégration scolaire se passait mieux que prévu, son adaptation sportive était un peu plus compliquée. Lui qui était habitué au foot de rue devait apprendre à mieux jouer en équipe et avec des crampons. Aussi, il y avait cette effrayante statistique : Seulement 7% des pensionnaires auront une chance de signer pro. Aly était tout de même confiant qu’il ferait partie des élus. En attendant, il profitait de chaque instant passé dans cet institut. L’équipe fait des tournées en Europe et Aly rencontre des idoles tels que Vieira, Henry, Ribery, etc.
Une amitié avec Saliou Ciss et Gana Gueye
A l’institut, Saër Seck et Jimmy Adjovi-Boco veillent à la discipline et au bienêtre de chaque pensionnaire. Aly se lie tout de suite d’amitié avec Saliou Ciss. Avec Gana Gueye, le lien n’est pas immédiat car les deux jeunes ne sont pas de la même promotion. Par la suite, ayant eu connaissance du statut de Hafiiz du Coran de Aly, Gana le sollicite pour des leçons. «Pendant plusieurs mois, je fus son professeur. Il continue aujourd’hui de m’appeler “Mon Marabout”». De son côté Aly ne tarit pas d’éloges sur le joueur d’Everton. «Pour beaucoup, Idy symbolise à lui seul la réussite du Projet. Il symbolise la philosophie Diambars dans le savoir-être et le savoir-faire. Il a toujours été un leader», explique-t-il.
La fin d’un rêve et le début d’un autre
Pour Aly, le rêve s’arrête 5 ans après sa venue à Diambars. Le couperet tombe lors d’une réunion avec Jimmy Adjovi-Boco. Tout en louant ses qualités humaines et sa progression scolaire, ce dernier adopte la franchise concernant son avenir dans le foot : «Aujourd’hui, le football professionnel demande un certain nombre de qualités. Tu en as certaines mais pas toutes. Et avec ton seul bagage, il est difficile d’envisager une carrière professionnelle en Europe». Pour Aly, c’est «une douche froide, un uppercut, une gifle». Jimmy l’incite à envisager un futur en dehors du foot et le choix d’Aly se porte sur... l’informatique. Un rêve que Diambars aide à concrétiser en aidant Aly à aller poursuivre ses études en France. Cette désillusion, loin de provoquer un ressentiment chez lui a été une occasion de mûrir, d’encaisser les coups de la vie et de se relever pour se livrer à d’autres combats. Après maintes péripéties, Aly Sileymane Ly devient ingénieur en Informatique en France. Durant tout ce parcours, il a pu compter sur l’ombre bienveillante de ses parents, de Diambars et surtout de Jimmy Adjovi-Boco. L’homme qui lui annoncé qu’il n’avait pas d’avenir dans le foot sera un soutien précieux tout au long de sa reconversion.
Le surnom Zam Zam donné à Aly par la bande à Gana Gueye
Avec sa parfaite maitrise du Coran, Aly était considéré comme le marabout de Diambars. En plus de dispenser des leçons sur le Coran, il faisait aussi des prêches dont l’une d’elles viendra écorner ce statut. Il existe une croyance selon laquelle, toute l’eau de la terre devient de l’eau de Zam Zam au lendemain de la tamkharite. Aly dit à ses camarades que le fait de prendre une douche avec cette eau garantissait une immunité contre toute blessure ou maladie pendant au moins un an. Dans le groupe il y avait Gana, Saliou Ciss, Kara Mbodj et Pape Souaré qui se levèrent tous très tôt pour prendre une douche et profiter de cette aubaine. Malheureusement, Saliou Ciss a eu une entorse de la cheville le même jour. «Mon mythe venait de s’effondrer et je venais de gagner le surnom de Zam Zam», se souvient Aly avec humour.
L’ACCES À LA JUSTICE POUR TOUS, UN DEFI MAJEUR POUR L’ETAT
Le ministre de la Justice, Aïssata Tall Sall, a inauguré vendredi 26 janvier 2024, le palais de justice de Rufisque situé dans la commune de Diamniadio
Le ministre de la Justice, Aïssata Tall Sall a inauguré, hier, le palais de justice de Rufisque situé dans la commune de Diamniadio. La réalisation de cette infrastructure judiciaire est inscrite dans le programme modernisation des infrastructures judiciaires de l’Etat piloté par le ministère de la Justice. Ce programme est estimé à hauteur de 250 milliards.
Dans le cadre de la politique de modernisation des infrastructures judiciaires, le ministre de la Justice a procédé à l’inauguration du nouveau palais de justice de Rufisque, hier, à Diamniadio. Bâtie sur une superficie de 16 743 m2, l’infrastructure judiciaire est composée de 73 bureaux, de 5 salles d’audience, d’un tribunal de grande instance et d’un tribunal d’instance. Selon Aïssata Tall Sall, la construction du palais de justice de Rufisque s’inscrit dans le programme de modernisation de la justice d’une manière générale et de la modernisation des infrastructures judiciaires de manière particulière.
D’après elle, ce programme de modernisation dispose d’un budget de 250 milliards pour une période de dix années. L’ancienne ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur a également révélé que «dans quelque temps» d’autres palais de justice seront inaugurés à Guédiawaye, Tivaouane, Fatick… Elle a ensuite profité de l’occasion pour rappeler aux hauts magistrats «leur office et leur sacerdoce, celui de rendre la justice, de la distribuer avec harmonie pour réinstaurer la paix sociale par la règle et la loi».
Hamady Diouf dénonce «des attaques d’acteurs qui aspirent à des fonctions éminentes» Lors de sa prise de parole, le premier président de la Cour d’appel de Dakar, Hamady Diouf, a indiqué que l’inauguration du palais «marque la fin d’un temps ordinaire et consacre de façon effective dans le département des progrès dans l’avènement de l’accès à la justice pour tous et de l’égalité des personnes devant la justice». Il a exhorté les travailleurs de ce tribunal, avec l’animation des services d’accueil, à «mieux faire comprendre aux populations l’organisation de la justice, ces méthodes de travail et de fonctionnement souvent méconnues du grand public».
Le magistrat s’est également indigné «des attaques injustifiées contre la justice» par des «acteurs qui aspirent à des fonctions éminentes» et a invité ses collègues à «rester fidèles et loyaux à l’institution judiciaire et à leur serment que des soubresauts passagers ne peuvent pas défigurer». Les élus départementaux et municipaux, notamment le président du Conseil départementental de Rufisque, Pape Mamadou Fam, et le maire de Diamniadio, Mamadou Moulaye Gueye, ont salué la construction de l’édifice, qui est venue, selon eux, «à son heure».
LES ELEPHANTS MARQUENT LEUR TERRITOIRE
Le choc qui oppose le Sénégal et la Côte d’Ivoire ce lundi en 8e de finale de la CAN 2023 sera la troisième confrontation entre les deux équipes en phase finale de Coupe d’Afrique.
Le duel des 8e de finale entre Sénégal et la Côte d’Ivoire, ce lundi 29 janvier au stade Charles Konan Banny de Yamoussoukro, sera la 18e rencontre qui opposera les deux nations ouest- africaines. Mais elle sera seulement la troisième confrontation en phase finale de Coupe d’Afrique.
Le choc qui oppose le Sénégal et la Côte d’Ivoire ce lundi en 8e de finale de la CAN 2023 sera la troisième confrontation entre les deux équipes en phase finale de Coupe d’Afrique. Après leur toute première confrontation amicale disputée en 1962 à Dakar et soldé par un match nul (0-0), les deux nations ouest africaines ont livré leur première bataille lors de la Can 1965 en Tunisie. C’était un match de classement disputé le 21 novembre 1965 suite à des subtilités de l’algèbre qui a failli pousser le Sénégal au boycott du reste de la compétition. C’était contre la Côte d’Ivoire vainqueur de la rencontre (1-0).
La route des deux nations ne devra se croiser que 21 ans plus tard lors de la Can disputée au Caire en 1986. Après 18 ans d’absence, les Lions retrouvent les Eléphants aux pieds des Pyramides et se loge dans la même poule que l’Egypte pays organisateurs. Après la sensation réussie en match d’ouverture contre les Egypte (1-0) et la Mozambique, il ne restait aux «Lions» que de gérer leur courte avance et se propulser vers la demi-finale. Mais ce décisif match de ce 13 mars 1986 se transformera en cauchemar. Un but d'Abdoulaye Traoré dit Ben Badi aura suffi au bonheur des Ivoiriens (1-0) qui valident leur ticket en demi-finale.
En dehors de la Can, «Lions» et «Eléphants» se sont retrouvés sur d’autres terrains. Notamment au Championnat d’Afrique des Nations (Chan). C’était lors de la première édition organisée à Abidjan. Logés dans la même, ils se font face en match de poule et se quittent sur un score de parité (0-0).
Assidu en phase finale avec cinq participations d’affilée, le Sénégal tente de valider son ticket pour la Can de Johannesburg 2013. Après un succès (4-2) au match aller à Abidjan, le 8 septembre 2012, la bande à Drogba avait réussi à conforter sa domination le 12 octobre 2012 (2-0). Match interrompu à la 78e mn par des incidents qui ont poussé la Caf suspendre le stade Léopold Senghor. Un an après ils se retrouvent stade Houphouët-Boigny, en match aller des barrages de la Coupe du monde 2014 pour une victoire ivoirienne (3-1). Lors de la manche retour disputé le 16 novembre au stade Mohamed V de Casablanca, les deux équipes se quitteront sur un match nul (1-1).
Au décompte des matchs Sénégal-Cote d’Ivoire de l’histoire, toutes compétitions confondues, les pachydermes ont une avance. Sur les 17 rencontres, ils se sont imposés à 10 reprises contre quatre victoires des Lions et 3 nuls.
PREMIERE GROSSE AFFICHE DES HUITIEMES
Miraculeusement qualifié pour les huitièmes de finale de la Coupe d'Afrique des nations, le Cameroun affrontera le Nigeria dans ce qui constitue la première énorme affiche de la phase à élimination directe.
Miraculeusement qualifié pour les huitièmes de finale de la Coupe d'Afrique des nations, le Cameroun affrontera le Nigeria dans ce qui constitue la première énorme affiche de la phase à élimination directe.
Malmené comme jamais par la Gambie et même mené dans les dernières minutes, le Cameroun s'est finalement imposé sur un but du Rennais Christopher Wooh dans les ultimes secondes de la rencontre (3-2). Un succès, couplé à la défaite de la Guinée face au Sénégal (0- 2) dans l'autre match du groupe C qui a même offert aux Lions indomptables la deuxième place de leur poule.
Sur le papier, le Cameroun aurait pu bénéficier d'un adversaire plus abordable en terminant deuxième et non troisième derrière le Sénégal et la Guinée. Mais voilà, les nombreuses surprises lors de cette CAN disputée en Côte d'Ivoire ont tout bouleversé. Seulement deuxième de sa poule derrière la Guinée équatoriale, le Nigeria se retrouvera donc sur la route des Camerounais dès les huitièmes de finale.
Qualifiés de justesse pour la phase à élimination directe, les protégés de Rigobert Song devront donc sortir le grand jeu face à des Super Eagles toujours invaincus et qui ont notamment battu l'hôte ivoirien (1-0) dans le groupe A. Un match face au Cameroun où les partenaires de Victor Osimhen partent légèrement favoris et joué le samedi 27 janvier au Stade Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan (21h). Le duel entre les quintuples vainqueurs camerounais et les triple champions nigerians promet donc une rencontre à suspense entre entre deux nations qui visaient le dernier carré.
Cette stat inquiétante pour le Cameroun
Les huitièmes de finale de la CAN 2023 en Côte d’Ivoire promettent des affrontements passionnants, en particulier le choc entre le Nigeria et le Cameroun samedi. L'occasion de mettre en lumière une statistique préoccupante concernant le Cameroun. Les Super Eagles et les Lions Indomptables vont une fois de plus se rencontrer dans le cadre de la CAN. Le bilan des confrontations à la CAN entre ces deux géants du football africain est actuellement de 2 victoires pour le Cameroun, 2 nuls (dont un sacre du Cameroun aux tirs au but), et de 3 victoires pour le Nigeria, dont les deux derniers matchs. Il est à noter que les deux nations se sont affrontées trois fois en finale de la CAN par le passé, avec le Cameroun remportant chaque fois le titre (en 1984, 1988 et 2000).
DES VICTOIRES EN FINALE, MAIS…
En revanche, les quintuples vainqueurs de la CAN ont plus de mal lorsqu'ils croisent le Nigeria plus tôt dans la compétition, à l'instar de leur dernière confrontation dans le tournoi en huitièmes de finale de l'édition 2019, avec une élimination à la clé (2-3). Ainsi, ils n'ont jamais battu les Super Eagles à la CAN hors finale ! Motif d'optimisme en revanche : hors CAN, après une disette de 21 ans, le Cameroun est enfin parvenu à battre à nouveau le Nigeria, en match amical à Vienne en 2021 (1-0). Leur dernier affrontement en date.
SHALULILE ET LES AUTRES ESPERENT SURPRENDRE
Les huitièmes de finale de la Coupe d'Afrique des Nations CAF Total Energies Côte d'Ivoire 2023 débuteront par une rencontre entre l'Angola et la Namibie au Stade de la Paix de Bouaké, ce samedi 27 janvier.
Les huitièmes de finale de la Coupe d'Afrique des Nations CAF Total Energies Côte d'Ivoire 2023 débuteront par une rencontre entre l'Angola et la Namibie au Stade de la Paix de Bouaké, ce samedi 27 janvier.
L 'Angola a réussi à prendre la tête du Groupe D avec 7 points. Ils ont remporté des victoires sur la Mauritanie et le Burkina Faso et ont fait match nul avec l'Algérie. La Namibie, quant à elle, a enregistré sa première et unique victoire dans l'histoire de la CAN CAF TotalEnergies. Cette victoire a joué un rôle essentiel dans la qualification de la Namibie pour la phase à élimination directe. Le Stade de la Paix est un terrain familier pour l'Angola. Ils y ont joué deux de leurs matches de groupe à Bouake. Avec deux titres d'Homme du Match TotalEnergies, Deon Hotto a été l'homme clé des Brave Warriors. Gelson Dala, qui figure dans l'équipe-type de la phase de groupe de la CAF, a marqué deux buts jusqu'à présent pour l'Angola. Il sera le principal problème de la défense namibienne. Les deux entraîneurs sont ravis de leur qualification. Ils espèrent que leurs équipes se montreront à la hauteur lors des huitièmes de finale et qu'elles écriront une nouvelle page de l'histoire du tournoi.
PEDRO GONÇALVES - SELECTIONNEUR DE L'ANGOLA
« C'est un moment historique pour nous et nous avons un match important demain, peut-être le plus important des 14 dernières années de l'équipe nationale angolaise. Notre objectif est d'être sur le terrain, d'être à la hauteur et de battre la Namibie. Ce sera certainement très difficile, mais je suis convaincu que tout le monde fera du bon travail demain. La Namibie est une équipe très puissante et très courageuse. Nous devons être prudents dans nos passes. Nous devons être équilibrés car si nous perdons notre équilibre, la Namibie peut être dangereuse pour nous ».
COLLIN BENJAMIN - ENTRAINEUR DE LA NAMIBIE
« Nous avons de bons joueurs techniques avec un grand cœur et il y a la signature de l'entraîneur, il y a des joueurs qui sont avec l'équipe depuis 2019, et il y a une continuité et une sécurité. Nous sommes une très bonne équipe, nos garçons sont heureux d'être ici et il y a plus de plaisir. C'est la détermination, l'ambition, la mentalité, ces garçons veulent réussir et ils comprennent tout de l'équipe. Nous savons ce qu'il faut faire, il est très important d'avoir une défense stable. Nous voulions faire partie des 16 meilleures équipes d'Afrique et il est certain que nous faisons partie des 16 meilleures, c'est une motivation en soi. Je ne me souviens pas que la Namibie aborde un match avec les faveurs du pronostic, c'est toujours contre nous. Je suis d'accord pour dire qu'il n'y a plus de petites équipes dans le tournoi. Nos entraîneurs savent que les joueurs jouent à un bon niveau et qu'ils ont faim ».
KOUYATE, GANA ET SADIO MANE AVEC LE «KOTO» DE LA REVANCHE
Sénégal – Côte d’Ivoire de ce lundi, Pour ceux qui ne se souviennent plus de ce match de septembre 2012 à Abidjan, sachez que les «Lions» avaient fait illusion pendant 60 mn pour finir avec une forte désillusion dans les dernières 30 mn (4-2).
Pour ceux qui ne se souviennent plus de ce match de septembre 2012 à Abidjan, sachez que les «Lions» avaient fait illusion pendant 60 mn pour finir avec une forte désillusion dans les dernières 30 mn (4-2). Douze ans après, trois échappés de ce groupe de Koto comptent réaliser une terrible revanche à la mémoire de ce dernier.
Tous les moyens pour galvaniser les «Lions» face à la Côte d’Ivoire sont les bienvenus. Et revenir sur la double confrontation du match Sénégal – Côte d’Ivoire sanctionnée par l’élimination du Sénégal à la Can-2013 et le limogeage de Joseph Koto sans compter la suspension du stade Léopold Senghor suite aux incidents qui ont interrompu le match retour ne ferait qu’exalter les «Lions». Parmi eux, il y a Cheikhou Kouyaté, Gana Guèye et Sadio Mané qui avaient pris part à la rencontre de tous les regrets disputée à Abidjan et perdu sur le fil (4-2). Douze ans après, les «Lions» se retrouvent sur le chemin des Ivoiriens chez eux en phase finale de Can après qu’ils avaient pourtant fini de faire une croix sur leur qualification avant de revenir grâce à une position de troisième place.
Le match de ce lundi s’annonce palpitant. Tout simplement parce que la bataille de la jungle de Charles Konan Banny sera terrible. Pour venir à bout de la Côte d’Ivoire et poursuivre l’aventure, il faut à Aliou Cissé plus que des enfants de chœur ou même des guerriers intrépides pour aller au front. Les vieux pachydermes y ont toujours des grimaces fatales surtout qu’ils ont été ressuscités… par le Maroc. Et avec ce retour inespéré après leur dernière défaite en match de poule, les «Eléphants» qui ont certes peiné en phase de groupe ont encore de l’énergie pour barrir de triomphe à la fin de a rencontre. Pour cela, il faudra faire face à des «Lions» qui ne badinent pas avec leur statut de champion en titre.
KOUYATÉ, GANA ET MANÉ EN PENSANT À KOTO
En septembre 2012, le Sénégal sous la houlette de feu Joseph Koto affronte la Côte d’Ivoire à Abidjan avec Sadio Mané, Cheikhou Kouyaté et Gana Guèye dans le onze. Avec une expérience très limitée, ces trois «Lions» à l’image du reste de l’équipe avaient tous les problèmes du monde à gérer un résultat qui leur tendait les bras. Ayant mené à deux reprises au score, ils ont fini par perdre par 4 buts à 2. Sans aucun doute, c’est l’un des revers les plus amères de leur carrière en équipe nationale. Le moment d’effacer ce mauvais souvenir est arrivé pour ces trois Lions seuls rescapés du groupe de 2012. Ce lundi, même s’ils ne sont pas sûrs de démarrer tous les trois le match, ils peuvent depuis le banc encourager Sadio Mané à régler ce vieux contentieux pour tout le Sénégal. Auteur d’une passe décisive en 2012, il peut être porteur d’une élimination ivoirienne qui restera dans les mémoires des sportifs. S’il le réussit, il pourra le célébrer en levant les deux doigts au ciel à la mémoire de Joseph Koto décédé il y a quelques années. Car c’est grâce à ce dernier qu’il a été appelé en équipe nationale pour la première fois. C’était en mai 2012.
Tout ce qui manquait à cette équipe du Sénégal de Koto se retrouve aujourd’hui dans l’actuelle équipe de Cissé. Plus complète que celle de 2012, elle n’aura aucun mal à gérer et exploiter même la plus petite avance. Que les Ivoiriens se le tiennent pour dit, ce Sénégal qu’ils avaient abusé en septembre 2012 (4-2) a grandi sur tous les domaines. Et trois des enfants abusés il y a 12 ans sont encore là décidés à en finir avec l’Eléphant pour que Koto depuis sa tombe soit fier d’eux pour oublier sa déception en 2012.
LA JUNTE DECRETE LA «FIN DE L’ACCORD D’ALGER, AVEC EFFET IMMEDIAT»
La méfiance s’accentue entre le Mali et son voisin du Nord, l’Algérie, pays garant de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, communément appelé «Accord d'Alger»
La méfiance s’accentue entre le Mali et son voisin du Nord, l’Algérie, pays garant de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, communément appelé «Accord d'Alger». Alors que la relation de confiance entre les deux voisins frontaliers semblait déjà s'être délitée depuis la reprise, en 2023, des attaques contre l'État central et l'Armée malienne par les groupes indépendantistes à dominante touarègue du Nord du pays, la junte au pouvoir a annoncé, avant-hier jeudi «sa fin», «avec effet immédiat». L’Algérie qui «prend acte de cette décision dont elle tient à relever la gravité particulière pour le Mali lui-même, pour toute la région», dit l’avoir appris «avec beaucoup de regrets et une profonde préoccupation». Et de prévenir la junte : «Répéter ces erreurs du passé, c’est prolonger indûment la tragédie et les malheurs pour le Mali et pour le peuple malien frère».
Le régime militaire au pouvoir au Mali a annoncé, jeudi 25 janvier 2024, la «fin, avec effet immédiat», de l'important «Accord d'Alger» signé en 2015 avec les groupes indépendantistes du Nord du pays, longtemps considéré comme essentiel pour stabiliser le pays. La junte a invoqué «le changement de posture de certains groupes signataires», mais aussi «les actes d'hostilité et d'instrumentalisation de l'accord de la part des autorités algériennes, dont le pays est le chef de file de la médiation», indique un communiqué lu à la télévision d'État par le colonel Abdoulaye Maïga, porte-parole du gouvernement installé par les militaires, cité par France24. Le gouvernement «constate l'inapplicabilité absolue de l'Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d'Alger, signé en 2015, et, par conséquent, annonce sa fin, avec effet immédiat», dit le communiqué lu jeudi soir. Le colonel Maïga a lu jeudi soir un autre communiqué vigoureux, spécifiquement contre l'Algérie. Le gouvernement «constate avec une vive préoccupation une multiplication d'actes inamicaux, de cas d'hostilité et d'ingérence dans les affaires intérieures du Mali par les autorités», algériennes, dit-il. Il dénonce «une perception erronée des autorités algériennes qui considèrent le Mali comme leur arrière-cour ou un État paillasson, sur fond de mépris et de condescendance». Parmi différents griefs, la junte reproche aussi à l'Algérie d'héberger des bureaux de représentation de certains groupes signataires de l'accord de 2015 et devenus «des acteurs terroristes». Le régime malien «exige des autorités algériennes de cesser immédiatement leur hostilité».
ALGERIE PREND ACTE ET PREVIENT CONTRE LA REPETITION DES ERREURS DU PASSE…
En guise de réaction l’Algérie prend acte de la décision des autorités maliennes. «L’Algérie a pris connaissance, avec beaucoup de regrets et une profonde préoccupation, de la dénonciation par les autorités maliennes de l’Accord pour la Paix et la Réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger. L’Algérie prend acte de cette décision dont elle tient à relever la gravité particulière pour le Mali lui-même, pour toute la région qui aspire à la paix et à la sécurité, et pour l’ensemble de la communauté internationale qui a mis tout son poids et beaucoup de moyens pour aider le Mali à renouer avec la stabilité par la réconciliation nationale», informe le ministère algérien des Affaires étrangères, à travers un communiqué. Alger rejette tous ces griefs invoqués. «L’Algérie a un devoir d’information envers le peuple malien frère. (…) Le peuple malien doit aussi savoir et doit se convaincre que la longue liste des raisons invoquées à l’appui de la dénonciation de l’Accord ne correspond absolument ni de près ni de loin à la vérité ou à la réalité».
Pour l’Algérie, cette décision et préméditée et préparée depuis longtemps, avec des signes avant-coureurs, depuis deux ans, qui «en ont été leur retrait quasi-total de la mise en œuvre de l’Accord, leur refus quasi-systématique de toute initiative tendant à relancer la mise en œuvre de cet Accord, leur contestation de l’intégrité de la médiation internationale, leur désignation de signataires de l’Accord, dûment reconnus, comme dirigeants terroristes, leur demande de retrait de la MINUSMA, l’intensification récente de leurs programmes d’armement financés par des pays tiers et leur recours à des mercenaires internationaux». Et d’ajouter que «Toutes ces mesures systématiquement mises en œuvre ont soigneusement préparé le terrain à l’abandon de l’option politique au profit de l’option militaire comme moyen de règlement de la crise malienne. Le peuple malien frère doit savoir que des décisions aussi malheureuses et aussi malvenues ont prouvé par le passé que l’option militaire est la première menace à l’unité et à l’intégrité territoriale du Mali, qu’elle porte en elle les germes d’une guerre civile au Mali, qu’elle diffère la réconciliation nationale au lieu de la rapprocher et qu’elle constitue enfin une source de menace réelle pour la paix et la stabilité régionales. Le Mali a toujours besoin de paix et de réconciliation. Il n’a aucun besoin de solutions qui ne lui ont apporté par le passé que déchirements, destructions et désolations. Répéter ces erreurs du passé, c’est prolonger indûment la tragédie et les malheurs pour le Mali et pour le peuple malien frère», met en garde l’Alger.
«TOUS LES CANAUX DE NEGOCIATIONS SONT DESORMAIS FERMES»
"Tous les canaux de négociations sont désormais fermés", a dit à l'AFP Mohamed Elmaouloud Ramadane, porte-parole du Cadre stratégique permanent, alliance de groupes armés qui avaient signé l'accord de 2015, avant de reprendre les armes l'an dernier. «Nous n'avons pas d'autre choix que de livrer cette guerre qui nous est imposée par cette junte illégitime avec qui le dialogue est impossible.» Déjà, l’accord était considéré comme moribond depuis la reprise, en 2023, des hostilités contre l'État central et l'Armée malienne par les groupes indépendantistes à dominante touarègue du Nord, dans le sillage du retrait de la Mission des Nations unies (MINUSMA), poussée vers la sortie par la junte après dix années de présence. Par la suite, la question touarègue constituant un contentieux «inédit» entre le Mali et l’Algérie, l'accord avait reçu un très rude coup supplémentaire en tout début d'année quand le chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, avait annoncé lors de ses vœux de Nouvel An la mise en place d'un «dialogue direct inter-malien» pour «privilégier l'appropriation nationale du processus de paix».
DEGRADATION DES RELATIONS ENTRE LE MALI ET L'ALGERIE
Ainsi, la fin de l'accord intervient par ailleurs dans un climat de profonde dégradation des relations entre le Mali et le grand voisin algérien, avec lequel le Mali partage des centaines de kilomètres de frontière. Le Mali est plongé dans la tourmente depuis le déclenchement d'insurrections indépendantiste et salafiste parties du Nord en 2012. Les groupes à dominante touarègue ont alors repris les armes pour l'indépendance ou l'autonomie ; une insurrection ayant ouvert la voie à des groupes armés liés à Al-Qaïda dans le Nord, nécessitant l’intervention militaire de la France. Après un cessez-le-feu en 2014, les groupes armés à dominante touarègue ont signé en 2015 avec le gouvernement et des groupes loyalistes qui combattaient à ses côtés l'accord de paix dit "d'Alger", qui prévoyait plus d'autonomie locale et l'intégration des combattants dans une armée dite "reconstituée", sous l'autorité de l'État. Les jihadistes continuent, quant à eux, de combattre l'État sous la bannière d'AlQaïda ou de l'organisation État islamique. La violence qui a fait des milliers de morts combattants et civils ainsi que des millions de déplacés s'est propagée au centre du Mali et au Burkina Faso et au Niger voisins, à leur tour théâtres de coups d'État militaires en 2022 et 2023.
DIOMAYE FAYE, CANDIDAT A LA PRÉSIDENTIELLE EN DÉTENTION
Interpellés par Sud quotidien, le consultant en droit pénal Amath Thiam et l’expert électoral Djibril Gningue, membre du Gradec, livrent leur analyse sur cette situation inédite avant de dégager des pistes
NANDO CABRAL GOMIS ET BARTHÉLÉMY COLY |
Publication 27/01/2024
Autorisé par le Conseil constitutionnel à prendre part au scrutin présidentiel du 25 février prochain, le candidat Bassirou Diomaye Faye est un véritable cas d’école dans cette élection. Interpellés par Sud quotidien, le consultant en droit pénal Me Amath Thiam et l’expert électoral Djibril Gningue, membre du Gradec livrent leur analyse sur cette situation inédite avant de dégager des pistes.
ME AMATH THIAM CONSULTANT EN DROIT PÉNAL «Dans la rigueur des principes, Bassirou Diomaye Faye devrait battre campagne comme les autres... »
Selon Me Amath Thiam consultant en droit pénal, « dans la rigueur des principes, le candidat Diomaye devrait battre campagne comme les autres à partir du 3 février prochain, date du démarrage officiel de cette campagne. Le consultant en droit pénal tout en faisant remarquer cependant qu’il n’existe « aucune disposition légale ou réglementaire dans notre droit positif qui résout de manière explicite la problématique d’un candidat à l’élection présidentielle qui est sous mandat de dépôt », a indiqué que c’est aux avocats du candidat de mener au niveau du Juge d’instruction et du Parquet la bataille de sa mise en liberté provisoire.
Autorisé par le Conseil constitutionnel à participer au scrutin présidentiel du 25 février prochain, la situation de Bassirou Diomaye Faye est un véritable cas d’école dans cette élection qui se profile. En effet, placé en détention préventive depuis le 18 avril 2023 dernier, quel sera le sort du Secrétaire général du parti Pastef dissout par décret présidentiel du 31 juillet dernier par rapport à la campagne électorale qui va démarrer le 3 février prochain ?
Interpellé par Sud Quotidien, Me Amath Thiam consultant en droit pénal fait état d’un vide juridique sur cette question. « Au Sénégal, à l'exception des individus frappés d'incapacité ou faisant l'objet d'une condamnation pénale devenue définitive, tous les citoyens, détenus ou en liberté, jouissent du droit de vote conformément à l'article 8 de la Constitution. Cependant, la mise en œuvre de cette disposition demeure actuellement inopérante sous la compétence des autorités en charge de son organisation. Il est à noter qu'aucune disposition légale ou réglementaire au sein de notre corpus juridique ne traite explicitement de la problématique d'un individu en détention provisoire se présentant comme candidat à l'élection présidentielle.
En revanche, la Constitution de l'Afrique du Sud, après l’apartheid, garantit constitutionnellement le droit de vote des détenus». Partant de ce fait, Me Thiam souligne que le Conseil Constitutionnel, « en tant que juridiction de droit et politique de surcroit le dernier rempart contre l’illégalité et l’injustice du processus électoral », devait aller au bout de sa logique en « se substituant au législateur et prescrire formellement les modifications requises ». « Le Conseil Constitutionnel pourrait en notre sens, remédier à ce vide juridique en recourant à son pouvoir d'interprétation moderne, à l'instar de son homologue au Bénin. Il pourrait ainsi créer une norme visant à apporter une solution ultérieure à la situation carcérale d'un détenu provisoire se présentant comme candidat à une élection présidentielle. Face à la progression du mouvement démocratique dans les années 1990 et la montée en flèche indienne des exigences citoyennes, le Conseil Constitutionnel se voit contraint d'imposer son interprétation, se substituant à celle du législateur et prescrivant formellement les modifications requises », a-t-il indiqué.
Avant de faire remarquer : « Si le Conseil Constitutionnel tient son candidat, le Procureur de la République et le juge d’Instruction tiennent un prévenu-candidat à qui, le Conseil a refilé la question préalable aux fins d’y statuer sur l’opportunité de sa détention à quelques jours de l’ouverture de la campagne électorale. En s’abstenant de trancher cette question juridique inédite dans l’histoire d’une élection présidentielle, il nous semble qu’en l’espèce, le juge Constitutionnel entend se conformer à sa Décision N° 2-C-2021 ; Affaire N° 2- C-21 Séance du 20 juillet 2021 « 34. Considérant que lorsqu’un droit ou une liberté est en concurrence avec une autre règle d’égale valeur, leur conciliation ne peut se faire que de manière à préserver l’intérêt général et l’ordre public qui sont des objectifs de valeur constitutionnelle ». Poursuivant son éclairage, Me Amath Thiam a indiqué que la détention de Diomaye Faye pourrait potentiellement entraver sa participation active à la campagne électorale, suscitant ainsi des interrogations quant à l'équité et à la justice du processus ».
Sous ce rapport, il n’a pas manqué d’interpeler la CENA sur cette question. « Conformément à la Constitution et à l'article 5, alinéa 2 du Code électoral, la CENA est tenue de veiller à l'observation stricte de la loi électorale afin de garantir la régularité, la transparence et la sincérité des scrutins, assurant ainsi aux électeurs et aux candidats l'exercice libre de leurs droits. La jurisprudence du candidat M. Khalifa Sall lors des élections législatives de 2017, demeurant détenu tout au long de la campagne, met en lumière les défis inhérents à la détention provisoire. Bien que chaque élection soit unique dans son organisation et les lois qui la régissent, la détention provisoire demeure le point commun entre ces deux affaires », a-t-il fait remarquer tout en balisant le chemin aux avocats de Diomaye qui dit-il, doivent saisir ce nouveau développement de la situation de leur client pour demander sa mise en liberté provisoire. « À présent que le Conseil Constitutionnel a officiellement validé la candidature de M. Diomaye Faye, ses avocats pourraient en bon droit solliciter sa remise en liberté provisoire s’il est déjà entendu dans le fond. En cas de rejet ou refus du Parquet, ils peuvent interjeter appel devant la Chambre d'accusation, et éventuellement en cas de refus de ladite Chambre, se pourvoir en cassation devant la Chambre Criminelle de la Cour Suprême. Il convient de souligner, selon la Loi organique 2016 sur le Conseil Constitutionnel, que ce dernier excepté le contrôle de la constitutionalité des Lois, n'a pas compétence pour statuer sur des affaires relevant du droit pénal et de la procédure pénale. Cette décision historique du Conseil Constitutionnel ne peut pas manquer d’observations à bien des égards au sein des professionnels du droit, des politiques ainsi que leurs militants et de la société civile ».
DJIBRIL GNINGUE DU GRADEC, EXPERT ELECTORAL : «Dans certains cas, il arrive que le droit électoral déroge au droit commun»
Alors que la campagne électorale pour la présidentielle du 25 février va démarrer dans quelques jours, le candidat Bassirou Diomaye Faye est toujours en détention préventive. Ce qui suscite beaucoup de questions à savoir ce que le Code électoral prévoit pour lui garantir le principe d’égalité entre les candidats, notamment sur sa présence sur le terrain et ses temps d’antenne sur la Radiodiffusion Télévision Sénégalaise (RTS). Selon l’expert électoral, Djibril Gningue du Gradec, la situation peut être favorable au candidat en question, relativement à l’égalité entre les candidats retenus par le Conseil constitutionnel.
«Je pense que le Code électoral définit dans ses dispositions, notamment quelles circonstances peuvent lui permettre d’accéder justement à cette égalité. Par conséquent, d’exercer tous ses droits que cette égalité avec les autres candidats lui confère », a déclaré Djibril Gningue du Gradec. Pour lui, il s’agit notamment de l’article L.230 qui dit expressément que la Cour d’appel de Dakar veille à l’égalité entre les candidats, saisie par la CENA ou par le candidat. Elle intervient le cas échéant auprès de l’autorité compétente pour que soient prises toutes les me- sures susceptibles sans délai pour cette égalité. Mais au dernier alinéa de cette même loi, par rapport au contenu saisi d’une réclamation, la Cour d’appel en cas de besoin adresse des injonctions aux autorités concernées ou aux candidats dont l’attitude est incriminée », a-t-il fait savoir.
De son avis, « la Cour d’appel veille à la régularité de la campagne électorale, ses arrêts en la matière ne peuvent faire l’objet d’aucun recours. Donc, ce qui veut que la Cour d’appel investit pleinement toute l’autorité qu’il faut pour veiller non seulement à l’égalité entre les candidats mais veiller également à ce que la campagne puisse se dérouler en toute régularité ».
Par ailleurs, poursuit Djibril Gningue « le Code électoral en son article L.117 garantit une immunité aux candidats pour les propos tenus ou les actes commis durant la campagne et qui se rattachent directement à la compétition. Cela signifie que cette immunité ne couvre pas les actes commis antérieurement ou qui ne se rattachent pas à la compétition ». C’est pourquoi, souligne M. Gningue « il me semble qu’en abordant plutôt la question sous l’angle de l’égalité entre les candidats, cela pourrait beaucoup lui être favorable d’autant plus que dans certains cas, il arrive que le droit électoral déroge au droit commun ».
Sur ce, le membre de Gradec est d’avis que c’est aux mandataires du candidat Bassirou Diomaye Faye de prendre leur courage et de saisir la Cour d’appel pour faire garantir le droit d’égalité de leur candidat. « Je pense qu’il appartiendra à ses représentants de saisir le président de la Cour d’appel de Dakar pour lui demander conformément aux dispositions du Code électoral d’intervenir auprès des autorités concernées pour leur demander de garantir au candidat tous les droits que lui confèrent l’égalité entre tous les candidats à laquelle il lui revient de veiller pleinement », a précisé M. Gningue.
LES JEUX D’ALLIANCES EN PRÉLUDE À L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE AU MENU DES QUOTIDIENS DU WEEK END
Les quotidiens du week-end tentent de lever le voile sur les jeux d’alliance qui se dessinent, à moins d’un mois de l’élection présidentielle du 25 février.
Dakar, 27 jan (APS)- Les questions politiques continuent d’intéresser les journaux qui tentent de lever le voile sur les jeux d’alliance qui se dessinent, à moins d’un mois de l’élection présidentielle du 25 février.
Le journal L’Obs évoque à cet effet un »indécent ‘’je’’ d’alliances », en jouant sur les mots.
Le même journal s’intéresse particulièrement à l’éventualité de retrouvailles entre le Parti démocratique sénégalais et l’Alliance pour la République, le parti au pouvoir. »Le PDS-APR l’union fait la force », écrit la publication, en faisant notamment allusion à la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire initiée par des députés du PDS contre le conseil constitutionnel pour des faits de corruption supposée.
WalfQuotidien se penche également sur ses jeux d’alliances en s’interrogeant »pourquoi ils veulent torpiller le scrutin ».
Voix populi a ouvert ses colonnes au candidat Thierno Alassane Sall qui dénonce une »République des dealers en faisant allusion à la commission d’enquête parlementaire initiée par le PDS contre certains membres du Conseil constitutionnel.
Il soutient que ce processus participe à une »décrédibilisation des institutions ».
»Le mépris envers les juges est le début d’un effondrement de la démocratie »
Le journal L’AS a décidé de s’attarder sur ce qu’il appelle »les limites objectives d’une commission parlementaire ».
Le quotidien Le Quotidien ouvre ses colonnes au Premier ministre qui rassure sur la tenue à date de l’élection présidentielle du 25 février. »Toutes les dispositions sont prises pour une élection le 25 février », affirme-t-il dans le journal.
Sudquotiden s’est intéressé au cas du candidat Bassirou Diomaye Faye encore dans les liens de la détention.
Le journal qui a sollicité l’éclairage d’un spécialiste en droit pénal affirme que »dans la rigueur des principes, Bassirou Diomaye Faye devrait battre campagne comme les autres ».
Un autre expert électoral dit également dans la même publication que »dans certains cas, il arrive que mle droit électoral déroge au droit commun ».
Le soleil est intéressé par ce qu’il appelle »la montée en puissance » de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers qui a réceptionné la veille quelque 515 véhicules et engins spéciaux pour un coût total de 91 milliards de FCFA.
Le journal Le Quotidien a fait une large ouverture sur la justice en donnant la parole au Premier président de la Cour d’appel de Dakar. Selon Amady Diouf »le mépris envers les juges est le début d’un effondrement de la démocratie ».