KEEMTAAN GI - LE BONHEUR EST DANS LE PRÉ
Joli décor que celui du Conseil national transformé en congrès extraordinaire d’investiture tenu hier par la formation au pouvoir. Toutes les affaires de la République s’étaient arrêtées avec la présence au King Fahd du Chef, son Premier ministre, ses ministres, ses députés et Dg. Sans compter les membres de la foultitude d’institutions et autres machins créés pour caser une clientèle politique pléthorique et gloutonne. Il y avait foule. Les souteneurs intéressés voulaient également montrer leur force de frappe. Ils ont bien raison de se positionner en pensant au partage ou à la redistribution du gâteau en cas de victoire. Des fossiles aux jeunes en passant par les papys, toutes les générations étaient représentées. Ce même si, parmi les souteneurs du dauphin du Chef, certains avaient des mines d’enterrement. Vous voulez des photos ? Une belle ambiance avec Diego dans ses œuvres et dans son aplatissement. C’est son choix et personne ne peut lui interdire de chercher sa pitance au moment où ses pairs artistes réclament la rémunération pour copies privées. Il a dû en toucher mot à celui dont il chantait les louanges et vers qui les artistes se sont tournés pour l’effectivité de cette vieille doléance votée depuis… 2008. Ce qui pourrait les sortir de leur misère. Et apparemment, les gens de l’armée mexicaine, eux, sont heureux et ne connaissent pas des lendemains difficiles comme nos valeureux artistes. C’est aussi ça le bonheur d’être au pouvoir 12 ans durant. Un pouvoir qu’ils vont devoir remettre en jeu mais auquel ils s’accrochent comme s’il leur revenait de droit. Leur candidat va devoir en passer par une élection de toutes les incertitudes dès lors qu’à ce jour, personne ne sait qui seront ses adversaires. Une situation inédite dans l’histoire politique de ce charmant pays des paradoxes. D’ailleurs rien n’est clair et tout est si embrouillé et nébuleux que des sénateurs américains demandent des garanties démocratiques au Chef. Ce qui est une gifle pour un pays à la démocratie jadis chantée. C’est parce que l’environnement politique s’est bien dégradé dans ce cher Sénégal. Quand ces sénateurs appellent Dakar à lever sans délai les restrictions sur la liberté de manifestation pacifique et le droit à une information libre et qu’ils exigent également la libération immédiate des personnes emprisonnées pour des faits liés à l'exercice de leurs libertés fondamentales, cela prouve incontestablement que notre démocratie est bien malade. Mais bon, ne gâchons pas les fêtes de fin d’année. Ce weekend, c’est Noël. Paix aux hommes de bonne volonté ! Bonne fête, amusez-vous bien, chers compatriotes. Le chef et son armée mexicaine ont donné le top départ hier au King Fahd en « s’enjaillant ». Il ne nous reste plus qu’à les imiter si nous avons le cœur à fêter dans cette ambiance si morose ! KACCOOR BI - LE TEMOIN
BARTHÉLÉMY DIAS, LE POURVOI DÉLICAT
Barthélémy Dias est à un tournant décisif de sa vie politique. Le pourvoi qu’il a introduit devant la Cour Suprême dans l’affaire l’opposant à la famille de feu Ndiaga Diouf, ce nervi tué lors d’une fusillade devant sa mairie en 2011, sera examiné ce vendredi sauf report par la haute juridiction. Le maire de Dakar avait saisi la Cour suprême pour qu’elle casse la décision de la Cour d’appel de Dakar qui l’avait condamné à deux ans de prison dont 6 mois ferme avec des dommages et intérêts de 25 millions de frs qu’il devrait payer à la famille de Ndiaga Diouf. La décision de la Cour suprême pourrait impacter la carrière politique du maire de Dakar. Si la haute juridiction rejette son pourvoi, rendant définitive le jugement de la Cour d’Appel, Barthélémy Dias pourrait perdre son mandat de député à l’Assemblée nationale. Ce qui pourrait avoir des conséquences d’ailleurs avoir des conséquences sur le parrainage des élus pour le compte de Khalifa Sall comme nous l’écrivions hier dans nos colonnes. L’autre compact pourrait concerner son poste de maire de Dakar. Barthélémy Dias dira soutient que le Code des collectivités territoriales ne prévoit pas la déchéance du maire s’il est condamné dans une affaire de meurtre. Seulement, tout cela est une question d’interprétation juridique de part et d’autre. Dans tous les cas, ce vendredi 22 décembre, Barthélémy Dias sera édifié sur son avenir politique immédiat. A préciser qu’il n’est nullement besoin que le maire de Dakar se présente à la Cour suprême ce vendredi. Il peut se faire représenter par son avocat.
AFFAIRE POUPONNIERE KEUR YEURMANDE NDELLA MADIOR DIOUF PLACÉE EN GARDE A VOUS
Ndella Madior Diouf est dans de sales draps. La patronne de la pouponnière Keur Yeurmandé a été placée en garde-à-vue par la Sureté Urbaine pour des charges comme homicide volontaire et ouverture d’une pouponnière sans autorisation. En à en croire DakarActu, elle a été interpellée hier suite aux accusations de maltraitance visant sa pouponnière. Un bébé portant le nom de Mohamed est décédé dans des conditions non encore élucidées. Des vidéos partagées au niveau des réseaux sociaux montraient un bébé en piteux état qui est mort par la suite certainement à cause d’un manque notoire d’assistance. Une autre version relatée par Seneweb annonce que Ndella Madior Diouf avait refusé de déférer à une convocation de la Sûreté urbaine suite à une plainte d’une dame qui lui réclame son enfant qu’elle aurait confisqué pour exiger le paiement des frais de garde de l’enfant. Dans tous les cas, Ndella Madior a été cueillie par les flics avant d’être acheminée au commissariat central. Il faut aussi souligner que rien ne plaide en faveur de Ndella Madior Diouf puisque les locaux de la pouponnière tels que présentés sont dans un état de dégradation indigne de recueillir des êtres humains de surcroit des bébés. Le droit-de-l’hommiste Seydi Gassama a réclamé de l’Etat l’ouverture d’une enquête sur cette affaire. « Les services compétents de l’Etat doivent se rendre sans délai dans la pouponnière de Ndella Madior Diouf. Si les graves informations données dans la presse par d’anciennes employées de la pouponnière sont avérées, les enfants doivent être pris et confiés aux structures les plus qualifiées » a écrit Seydi Gassama sur son compte X. Cet appel a été entendu par les autorités puisque, tard dans la soirée, les limiers de la Sureté urbaine accompagnés d’un personnel médical et des ambulances se sont rendus à la pouponnière pour récupérer les enfants afin de les amener dans des endroits plus appropriés. Affaire à suivre.
MACKY SALL OUBLIE LA GRANDE MOSQUÉE DE KEURY SOUF DE RUFISQUE
A Rufisque, l’on ne chantera pas les louanges de Macky Sall. Surtout du côté des religieux de la vieille cité qui n’ont jamais compris pourquoi Macky Sall ne leur a pas manifesté sa générosité comme il l’a montré ailleurs, pour l’une des plus vieilles mosquées de l’Afrique de l’Ouest puisque datant de 1844. Pourtant à maintes reprises lors de son séjour à Rufisque dans le cadre du Conseil des ministres décentralisés consacré à la région de Dakar et lors d’audiences accordées à des dignitaires religieux, Macky Sall s’était engagé à rénover ce lieu de culte historique qui ploie sous le poids de l’âge. Mais touss, nada, dara, a comme dirait l’autre. De là à penser que Macky Sall manque de considération pour la vieille cité, d’aucuns le pensent à Rufisque. De dignes fils de Rufisque comme feu Ousmane François Goudia Guèye, Oumar Faye de Leral Askanwi avaient à maintes reprises dénoncé un mépris de la part du chef de l’Etat pour ce dossier. Ils ont multiplié les sorties pour sauver ce qui peut être considéré comme un patrimoine historique et dont certaines parties ont commencé à s’effondrer. Il est clair que ce n’est pas Macky Sall qui va rénover cet important édifice religieux fréquenté par des guides religieux de renommée comme Mame Abdou Aziz Sy Dabakh, Serigne Abdou Aziz Sy Al Amine. Rufisque peut espérer qu’Amadou Ba répare cette injustice s’il venait à remporter la Présidentielle de 2024.
LEGS-AFRICA HONORE LES MEILLEURS PENSEURS DE LA SOUVERAINETÉ POUR SES DIX ANS
Dans le cadre de la célébration de ses dix ans d’existence, Legs Africa va remettre un trophée de meilleur penseur Souverain à des auteurs. Ils seront cinq à recevoir ce trophée : Boubacar Boris Diop, Aoua Bocar Ly-Tall, Alioune Sall Paloma, Aminata Sow Fall et Thierno Souleymane Diop Niang. Ce dernier recevra le trophée d’encadrement pour un jeune penseur émergent. Dans un communiqué, LEGS Africa explique qu’il a décerné ce trophée à des penseurs, écrivains essayistes dont les œuvres contribuent à la réhabilitation de la conscience historique africaine et mettent en lumière les voies de souveraineté du continent africain et des Africains. L’ONG motive ses choix par le fait que ces auteurs valorisent le potentiel africain et la place du continent dans la géopolitique internationale. LEGS rappelle que le trophée a été décerné en 2016, lors de sa première édition, à Amadou Elimane Kane, poète-écrivain et fondateur de l’Institut culturel panafricain de recherche, à Felwine Sarr, économiste-enseignant-chercheur-écrivain et à Ndongo Samba Sylla, chercheur-économiste, essayiste pour leurs œuvres respectives. ‘’Cette célébration sera consacrée à un débat public à travers une série de trois panels avec des chercheurs, des jeunes leaders émergents et des candidats à la candidature à la présidentielle de 2024’’, lit-on dans le communiqué. La cérémonie se tiendra à la Maison de la Presse Babacar Touré sous le thème ‘’Efficacité de l’action publique : entre logique partisane de conquête du pouvoir et logique citoyenne’’.
L’INVESTITURE D’AMADOU BA ET L’AFFAIRE DE LA POUPONNIÈRE KEUR YEURMANDÉ AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE VENDREDI
les livraison de ce vendredi 22 décembre évoquent l’investiture d’Amadou Ba comme candidat de la coalition Benno Bokk Yaakar à la présidentielle de 2024, le placement en garde à vue de Ndélla Madior Diouf, responsable de la pouponnière Keur Yeurmandé
Dakar, 22 déc (APS) – L’investiture d’Amadou Ba comme candidat de la coalition Benno Bokk Yaakar à la présidentielle de 2024, le placement en garde à vue de Ndélla Madior Diouf, responsable de la pouponnière Keur Yeurmandé, et les résultats 2022 du secteur extractif sont les principaux sujets traités par les quotidiens reçus vendredi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
»Après le Parti socialiste (PS) et l’Alliance des forces de progrès (AFP), des partis de la mouvance présidentielle, le candidat choisi par Macky Sall, président de l’Alliance pour la République (APR) reçoit l’onction du parti au pouvoir, lors d’un Conseil national transformé en Congrès extraordinaire d’investiture », selon Sud Quotidien qui titre : »L’APR intronise Amadou Ba’’.
Le Témoin note que Amadou Ba a été »investi dans la ferveur’’. Le journal souligne que »la majorité présidentielle a fait jeudi montre d’une grande mobilisation sans précédent, dans l’unité et la ferveur militante pour investir son candidat à la présidentielle Amadou Ba ».
‘’L’APR investit Amadou Ba’’, affiche à la Une Le Soleil qui écrit : ‘’juste après son investiture par l’Alliance pour la République, le candidat de la majorité présidentielle, Amadou Ba, a assuré et rassuré qu’il peut mener la coalition BBY à la victoire lors de la prochaine présidentielle’’.
Investi »en grande pompe » par son parti, Alliance pour la République (APR), ‘’Amadou Ba se confond dans le Macky’’, dit L’As, qui ajouté qu’en présence de Macky Sall confirmé à la tête de l’APR, »il se dit convaincu de la victoire de la mouvance présidentielle à l’élection présidentielle de février 2024 avant d’appeler à l’unité ».
Bes Bi met en exergue ‘’le serment de Ba’’. »Des assurances pour préserver l’unité de Benno. Des engagements pour la continuité de l’œuvre du Président Macky Sall. C’est le serment prononcé, hier, par Amadou Ba qui a été investi par son parti dans une salle de l’hôtel King Fahd Palace. Macky Sall, qui a été reconduit président de l’Apr, a souligné que son candidat doit s’appuyer sur son +bilan exceptionnel+, mais qu’il doit +parfaire+ », écrit le journal.
WalfQuotidien rapporte de ‘’petits coups Ba contre Amadou’’ lors du meeting d’investiture du candidat de Benno.
‘’Que Amadou Ba ne compte pas sur ses camarades de l’Alliance pour la République pour remporter la présidentielle. Ces derniers, outre leur faible enthousiasme dans la collecte des parrainages, se sont illustrés dans des actes de sabotage de son investiture. Une attitude qui contraste avec celle des alliés socialistes et progressistes qui travaillent d’arrache-pied pour sa victoire au soir du 25 février 2024 », souligne le journal.
L’affaire de la pouponnière Keur Yeurmandé dont la reponsable Ndella Madior Diouf a été placée en garde à vue intéresse la livraison des quotidiens.
‘’Ndella Diouf arrêté pour homicides involontaires’’, met à sa Une Les Echos qui rapporte que »deux bébés ont rendu l’âme dans sa pouponnière ».
‘’Cueillie jeudi par la Brigade de protection des mineurs de la Sureté urbaine après avoir refusé de déférer à une convocation, Ndella Madior Diouf a été placée en garde à vue après son audition. Elle est visée pour homicides involontaires, maltraitance sur des enfants et exploitation d’une pouponnière sans autorisation’’, rapporte Libération qui titre : ‘’Keur Yeurmandé, la pouponnière de l’horreur’’.
Le journal annonce également que les bébés ont été retirés de la pouponnière et confiés aux services compétents du ministre de la Famille.
Les quotidiens se sont fait également écho du denier rapport 2022 du secteur extractif élaboré par l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives du Sénégal (ITIE).
‘’Le secteur extractif a rapporté 275,33 milliards FCFA’’, selon EnQuête. ‘’Publié jeudi à Dakar, le rapport ITIE 2022, renseigne que le secteur extractif a contribué à hauteur de 275,33 milliards de francs CFA à l’économie dont 242, 30 milliards alloués au budget de l’Etat. Cette contribution représente 6, 85% du budget de l’Etat du Sénégal’’, écrit le journal.
LACOS DENONCE LE «BANDITISME ADMINISTRATIF» ET LE SILENCE DE MINISTRE DE L’INTERIEUR
Le refus de la Direction générale des élections (Dge) et de la Caisse de Dépôts et de Consignations (Cdc) de recevoir Ayib Daffé, en compagnie de l’huissier de justice Me Guillaume Sagna, ne inquiète les Leaders Alliés du Candidat Ousmane Sonko (Lacos).
Les Leaders Alliés du Candidat Ousmane Sonko (Lacos) ont fait savoir leur mécontentement hier, jeudi 21 décembre 2023, contre ce qu’ils qualifient de «tentatives et manœuvres de complot politico-judiciaire de l’Etat pour écarter Ousmane Sonko de la présidentielle du 25 février 2024 et contre le peuple sénégalais et la libre expression du suffrage universel». Lacos dénonce ainsi ce «coup d’Etat institutionnel», «le silence du ministre de l’intérieur», Sdiki Kaba et appelle la nouvelle CENA à prendre des mesures idoines pour mettre fin à cette violation systématique des droits constitutionnels.
Le refus de la Direction générale des élections (Dge) et de la Caisse de Dépôts et de Consignations (Cdc) de recevoir Ayib Daffé, mandataire de Ousmane Sonko, leader du parti dissous Pastef, en compagnie de l’huissier de justice Me Guillaume Sagna, ne inquiète les Leaders Alliés du Candidat Ousmane Sonko (Lacos). Dans un communiqué publié hier, jeudi 21 décembre 2023, Lacos dénonce «les tentatives de complots politico-judiciaires de l’Etat» contre la personne d’Ousmane Sonko et taxe cela de «coup d’Etat institutionnel».
«Malgré les cuisants échecs de toutes leurs tentatives, manœuvres et autres complots politico-juridiques visant à écarter le président Ousmane Sonko de l’élection présidentielle du 25 février 2024, Macky Sall, son candidat Amadou Ba et son ministre en charge de l’organisation de ladite élection, Sidiki Kaba, persistent dans leur volonté mortifère contre le peuple sénégalais et la libre expression du suffrage universel, cette fois via un coup d’Etat institutionnel», lit-t-on sur le document.
Lacos estime que «le ministre Sidiki Kaba, assurant totalement et à visage découvert sa partisannerie, s’entête dans sa posture antirépublicaine de refus d’exécuter les décisions de justice en matière électorale. Lacos disqualifie Sidiki Kaba pour l’organisation d’élections démocratiques inclusives et transparentes». De même, se désole-t-il, «l’attitude tendancieuse, lâche et inconséquente du Directeur général de la Caisse de dépôts et de consignations (Cdc), Cheikh Issa Sall, corrobore les administrations chargées de gérer le processus électoral».
C’est pourquoi Lacos exige la nomination d’une personnalité indépendante et consensuelle pour l’organisation de l’élection présidentielle du 25 février 2024, conformément à la jurisprudence du Générale Lamine Cissé et Cheikh Gueye. Sous ce rapport, Lacos demande à la nouvelle équipe de la Commission électorale nationale autonome (Cena) de ne pas faire moins que sa devancière et appelle le Conseil Constitutionnel à sanctionner et à «tirer toutes les conséquences de droit de ce banditisme administratif» du ministre de l’Intérieur et de la Cdc, en violation systématique des droits constitutionnels du candidat Ousmane Sonko. Par ailleurs, s’adressant aux citoyens sénégalais, Lacos invite «le peuple sénégalais à mesurerles enjeux, à ce moment crucial de la vie de notre nation, et de ne plus laisser prospérer ce coup d’Etat institutionnel de Macky Sall et Amadou Ba». Ainsi, préviennent les alliés de Sonko, «Lacos vous donne rendez-vous très prochainement pour des plans d’actions d’envergure. Ensemble, sauvons notre cher Sénégal !».
LA PENSEE DE CHEIKH ANTA DIOP TOUJOURS D’ACTUALITE
Fermée depuis six mois pour des « raisons de sécurité », l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar a accueilli hier, jeudi 21 décembre, la conférence publique marquant le début des festivités pour la célébration du centenaire de la naissance de son parrain
Fermée depuis six mois pour des « raisons de sécurité », l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar a accueilli hier, jeudi 21 décembre, la conférence publique marquant le début des festivités pour la célébration du centenaire de la naissance de son parrain qui se poursuivront jusqu’au 29 décembre prochain. A cette occasion, les conférenciers sont revenus sur l’œuvre de l’égyptologue qui a réhabilité l’histoire du continent noir qui faisait face à une politique européenne de dénégation de l’existence d’une histoire de l’homme noir.
Ce mois de décembre marque le centenaire de l’égyptologue Cheikh Anta Diop décédé il y a 37 ans. Mais son œuvre n’en finit pas de retentir pour son attachement à montrer l’apport de l’Afrique et en particulier de l’Afrique noire à la culture et à la civilisation mondiale. Son centenaire donne donc lieu à une célébration avec une série d’activités. Et hier, jeudi 21 décembre, l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) qui porte son nom, a ouvert le bal avec une conférence publique axée sur le thème « l’œuvre de Cheikh Anta Diop et les défis de la reconstruction d’une pensée audacieuse pour l’Afrique » en présence de beaucoup d’intellectuels.
Dans un contexte de marginalisation accélérée du continent, ses travaux, qui marquèrent le retour de la conscience historique de l’Afrique, appellent à la permanence du combat contre les racismes sous toutes leurs formes. Dans sa communication, l’égyptologue à l’Ucad, Pr Aboubacry Moussa Lam, a indiqué que Cheikh Anta Diop a fait montre de « courage » pour le « renversement des paradigmes » et la « création du nouvel africain ». « Nations Nègres, cette œuvre a eu un déclic. Quand il arrive en France, il avait décidé de rectifier l’histoire qui était une histoire erronée. On disait que tout ce qui se trouvait en Afrique en matière de civilisation venait des Blancs. Il trouve ça anormal. Pour le faire, il savait qu’il fallait s’armer de la science jusqu’aux dents. Il était bien préparé. Il avait ses deux bacs », a dit Pr Lam. A cela, s’ajoutait la thèse « Qu’étaient les Egyptiens prédynastiques » qui n’a jamais été soutenue, faute de ne pas pouvoir réunir un jury acceptant d’examiner les travaux.
Cheikh Anta Diop ne soutiendra jamais ses thèses. Son ambition, il ne l’a pas réussie puisqu’on lui barre le chemin de soutenance de doctorat d’état mais il ne se décourage pas. Il prend deux autres sujets. Cette fois-ci, la Sorbonne tira les leçons du blocage de Cheikh Anta Diop. Quand il a été bloqué, il a bénéficié d’une circonstance favorable. Il est allé chez Présence africaine. Ce qui devait être étouffé devient une bombe nucléaire. Ils vont le laisser soutenir cette fois-ci mais ils vont le casser académiquement. On lui donne mention honorable », a expliqué Pr Aboubacry Moussa Lam. La publication de Nations nègres et culture dans lequel il démontre en particulier que l’Egypte ancienne appartient au monde négro-africain, sonne donc comme un coup de tonnerre dans le ciel tranquille de l’establishment intellectuel.
L’auteur de Nation nègres et culture n’en finit pas de rencontrer des difficultés. Il se voit aussi bloquer les portes de l’université après sa soutenance. « Il a fait deux thèses d’Etat de doctorat dans l’espace de 10 ans. Il ne s’est pas découragé. Vous voyez ce que cela représente comme abnégation », dira Pr Lam. Poursuivant son propos, il ajoute que les objectifs de l’œuvre de Cheikh Anta Diop consistaient à « rétablir la vérité et la conscience historique ». « Cheikh Anta Diop va montrer que les Egyptiens étaient des noirs. C’est ça, la vérité historique. Il a rétabli que c’est l’Afrique qui a peuplé le monde et qui a civilisé le monde à travers la civilisation égyptienne », a dit le conférencier. Pr Lam invite ainsi les Africains à surtout lire le premier livre Nations nègres et culture de Cheikh Anta Diop afin de « comprendre énormément des choses et de lutter contre le complexe ».
Prenant la parole, le second communicant, Pr Samet Yaporeka, philosophe, égyptologue et écrivain burkinabé est revenu sur ce que disposent les noirs pour redonner à l’Afrique sa place dans le concert des Nations. Il évoque, entre autres, la question de la renaissance africaine, la restauration de la conscience historique africaine, la question des langues nationales comme vecteurs de connaissances. « La question de la renaissance africaine apparait dans les tous premiers écrits de Cheikh Anta Diop. Pour lui, cette question est d’abord culturelle fortement liée à la réappropriation des langues africaines. Elle comporte une dimension sociale avec le rôle des femmes et des jeunes. Il recommande la mise en place d’une assemblée des femmes dotées des mêmes prérogatives que celles des hommes. Elle comporte aussi une dimension économique et politique », a-t-il fait savoir.
Né le 29 décembre 1923 à Thieytou et mort le 7 février 1986, l’égyptologue Cheikh Anta Diop a réhabilité l’histoire du continent noir qui faisait face à une politique européenne de dénégation de l’existence d’une histoire de l’homme noir
« Il a corrigé les insuffisances de la tradition orale en implantant un laboratoire. Il a travaillé à la réécriture de l’histoire générale de l’Afrique avec les spécialistes africaines, la jonction entre l’historique et la politique. Son œuvre est cohérente. Les fondements économiques ont montré que pour se développer, l’Afrique doit exploiter les ressources qui se trouvent sur leur sol », explique Pr Lam.
«IL N’Y A PAS D’ENTREPRISE QUI PRODUIT DU DIAMANT… OFFICIELLEMENT ACCREDITEE»
Awa Marie Colle Seck, la président du Comité national l’ITIE-Sénégal s’est également prononcée sur la récente polémique liée au contrat de diamant au Sénégal
Awa Marie Colle Seck, la président du Comité national l’ITIE-Sénégal s’est également prononcée sur la récente polémique liée au contrat de diamant au Sénégal, dans lequel seraient impliqués le chef de l’Etat Macky Sall, l’ancien ministre des Mines, Aly Ngouille Ndiaye et le patron du Groupe Mimran. Interrogée par un confrère sur la question, la présidente du Comité national de l’ITIE-Sénégal, qui a précisé le rôle de son institution, indique qu’«il n’y a pas d’entreprise qui produit du diamant et qui est donc officiellement accréditée», au Sénégal.
«Notre rôle, c’est de voir effectivement ce qui se passe sur le terrain et de vérifier les contrats. Et, on vous dit que les contrats sont tous dans notre site. Nous n’avons pas un contrat qui nous montre le diamant qui a été produit», a précisé Mme Awa Marie Colle Seck.
Qui plus est, elle ajoute : «Il faut que vous sachiez que dans notre périmètre, il n’y a pas d’entreprise qui produit du diamant et qui est donc officiellement accréditée», a répondu à la question d’un confrère, Mme Awa Marie Colle Seck, présidente du Comité national de l’ITIE-Sénégal.
Par contre, dit la présidente de l’ITIE-Sénégal, «Ily a des contrats, je pense même deux, d’exploration. Exploration, ça veut dire vous êtes en train de vérifier s’il y a du diamant», a-t-elle souligné. Selon l’ancienne ministre de la Santé, «Ily a un contrat d’exploitation mais semi-mécanisé qui n’a pas encore porté des fruits, mais qui espère avoir un petit quelque chose peut-être. Mais, sachez que d’une manière générale, c’est un débat qui, à mon avis, ne doit pas trop nous occuper, parce que le Sénégal n’est pas un pays diamantifère. Notre sol n’est propice à cela.» Pour conclure la patronne de l’ITIE-Sénégal promet, au cas où cela est avéré, d’éclairer la lanterne des Sénégalais. «Nous allons suivre tout ça. Si, l’année prochaine, quelqu’un trouve du diamant, on vous le dira.»
Il faut rappeler que lors d’un face à face avec la presse, Me Moussa Diop, candidat déclaré à présidentielle de 2024, avait révélé des échanges compromettants entre Aly Ngouille Ndiaye, Jean Claude Mimran, Diagna Ndiaye et le président Macky Sall, attestant de la collusion entre ces personnes dans un processus d’attribution de permis de recherche puis d’exploitation de diamants.
275,33 MILLIARDS DONT 242,30 MILLIARDS AFFECTES AU BUDGET DE L’ETAT
L ’Initiative pour la transparence dans les industries extractives du Sénégal (ITIE) a publié hier, jeudi 21 décembre, son Rapport 2022 portant sur la transparence, la bonne gouvernance et la redevabilité dans le secteur des ressources naturelles.
Le secteur extractif a contribué pour 275,33 milliards de FCFA à l’économie sénégalaise, dont 242,30 milliards affectés au budget de l’Etat. C’est ce qui ressort du 10e Rapport de l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives du Sénégal (ITIE), publié hier, jeudi 21 décembre. Ce chiffre porte aujourd’hui la contribution globale du secteur extractif à 6,85% dans le budget de l’Etat.
L ’Initiative pour la transparence dans les industries extractives du Sénégal (ITIE) a publié hier, jeudi 21 décembre, son Rapport 2022 portant sur la transparence, la bonne gouvernance et la redevabilité dans le secteur des ressources naturelles. En effet, le lancement de ce rapport, coïncidant avec le 10e anniversaire de l’ITIE, a pour but de susciter un débat public, informer et produire à travers la mise à disposition des données fiables sur e secteur extractif.
Ainsi, «Cette année, pour le 10e rapport, nous avons pu mettre en exergue certains points importants dont la place de l’industrie extractive dans l’économie sénégalais. Nous savons, aujourd’hui, en mettant toutes les sociétés qui ont plus de 200 millions de chiffres d’affaires, ce qui fait que ça correspond à peu près à 99% du total, nous avons pu recenser 275 milliards de contribution du secteur extractif à l’économie Sénégalaise», a souligné Mme Awa Marie Coll Seck, présidente de l’ITIE, précisant que «La plupart de ces moyens vont au budget du Sénégal.» Etant un secteur pourvoyeur d’emplois, la présidente de l’ITIE a indiqué qu’«il s’agit d’environ 9000 agents qui sont salariés dans ce secteur-là.»
L’autre point important qu’elle a soulevé, c’est le nombre considérable de services qui sont demandés. Ainsi, avec la loi sur le contenu local, Mme Awa Marie Colle Seck relève que la priorité, c’est de faire bénéficier aux Sénégalais ces services. «Ce que nous voulons, c’est que le Sénégal puisse bénéficier de ces services-là, non seulement en tant que fournisseurs mais également en tant que, éventuellement, employeurs après», a-telle soutenu.
Sur ce point précis, elle dira : «Il y a 2000 milliards qui sont octroyés à ces fournisseurs. Et, nous nous intéresserons beaucoup à ce qui revient aux Sénégalais. Et ça, nous savons que sur les 2000 (milliards), il y a 700 milliards qui sont octroyés aux entreprises sénégalaises». Un chiffre revu à la hausse, puisque l’année dernière, sur 1800 milliards, c’est à peu près 380 qui sont octroyés aux entreprises sénégalaises. Cependant malgré cette augmentation, Mme Seck reconnait «qu’il y a un gap important, puisque les entreprises étrangères ont plus d’accès à ce genre de services qui sont demandés par les entreprises du secteur extractifs.»
Venu représenter le chef de l’Etat, Macky Sall, à cette cérémonie de lancement, Ismaïla Madior Fall, ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur, a salué «l’ensemble des efforts des parties prenantes, notamment l’État du Sénégal, le secteur privé, et les organisations de la société civile qui, en synergie, ont su mettre en place des démarches consensuelles autour de la gouvernance des ressources naturelles du Sénégal». Il faut rappeler que dans le Rapport de Validation du Sénégal 2021, l’ITIE internationale soulignait que le Sénégal a atteint un score très élevé dans la mise en œuvre de l’ITIE (93/100).