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25 août 2025
LE TEMPS DES PREMIÈRES FOIS NÉGATIVES SOUS MACKY SALL
Boubacar Boris Diop revient sur la crise que traverse le pays. Il analyse les douze années de présidence, marquées selon lui par des dérives autoritaires, et la défaite du régime après l'annulation du report de l'élection par le Conseil constitutionnel
Les mots qu’il pose sur les mouvements et frémissement du monde sont toujours attendus. C’est pourquoi Lorsque l’actualité nationale ou internationale l’exige, sa reaction est toujours surveillée et guetée. Les événements en cours au Sénégal n’ont pas dérogé à la règle. Réclamé, Boubacar Boris Diop a choisi Kirinapost pour commenter ce qu’il se passe actuellement dans son pays. L’entretien supposé paraître hier soir, a été vite rendu caduque par la décision du Conseil constitutionnel. Avec humilité, l’ eminent penseur s’est prêté, une seconde fois, à notre jeu de questions/ réponses pour reprendre toute l’interview..
Kirinapost : Avant l’annulation du décret du président Sall par le Conseil constitutionnel, presque tout le monde chez nous comme à l’étranger se posait la même question : où va le Sénégal ? Quel est votre regard sur les années Macky ?
Boubacar Boris Diop (BBD:)L’inquiétude était en effet palpable et j’ai personnellement l’impression qu’après cette crise plus rien ne sera comme avant. Ces douze années de Macky Sall au pouvoir, surtout les quatre dernières, ça a en quelque sorte été le temps des « premières fois » négatives. L’annulation hier par le Conseil constitutionnel du décret du président de la République est elle aussi une première mais dans le bon sens. Ici on n’est plus dans la politique mais dans l’histoire et le peuple sénégalais l’a bien compris. Aussi étrange que cela puisse paraître, il faut remonter à cette histoire de viol pour comprendre ce qui nous arrive en ce moment. L’accusation contre Sonko était censée l’affaiblir voire ruiner à jamais son ambition présidentielle, elle en a fait au contraire une figure majeure, absolument incontournable. La haine contre cet homme et la volonté de l’éliminer coûte que coûte sont à l’origine de cette crise. Pour le président Sall, désormais totalement dépourvu de marge de manœuvre, surveillé par le monde entier et sans doute bientôt lâché par ses partisans, c’est la descente aux enfers qui commence.
Kirinapost :À l’époque vous avez déclaré dans la presse que la tournure désastreuse que prenait l’affaire Adji Sarr ne laissait plus le choix à Macky Sall, qu’il serait tôt ou tard obligé de renoncer à ses velléités de troisième candidature…
BBD :C’est déjà vieux, tout cela. Il est clair que Macky Sall ne voulait pas lâcher le pouvoir. Sur ses douze années à la tête de l’Etat sénégalais, il en a consacré la moitié à élaborer des scénarios pour ne pas rendre les clefs du palais à son successeur le 2 avril 2024. Mais après les événements de juin 2021, qui ont eu un tel écho au-delà de nos frontières, il était quasi impossible qu’il reprenne la main.
Kirinapost : Pourquoi a-t-il pris le risque d’annuler le scrutin du 25 février ?
BBD : Je crois que c’est simple : le président Sall, qui s’est tout permis depuis le début de cette crise sans subir les conséquences de ses actes, a fini par perdre tout sens du danger. C’est une possibilité. Ça n’est pas rien le blocus d’une région entière, la fermeture sans la moindre explication de l’université de Dakar, le mépris de décisions de justice dûment notifiées, la dissolution sous de vagues prétextes d’un important parti d’opposition puis de la CENA. Et que dire des milliers de militants innocents jetés presque distraitement en prison ? On ne parle même pas de la manière dont il a mobilisé l’appareil d’état, en particulier la justice, contre un seul homme dont le domicile a été placé sous blocus pendant près de deux mois. Et s’il est vrai qu’il y a quelques mystérieux cadavres dans les placards de notre belle démocratie, c’est bien la première fois que deux de nos concitoyens, en l’occurrence Didier Badji et Fulbert Sambou disparaissent purement et simplement dans des circonstances faisant soupçonner des exécutions extra-judiciaires. De si graves atteintes aux droits humains ont à peine entaché sa réputation de démocrate et il a dû se dire que même la décision gravissime de reporter l’élection pourrait passer d’une façon ou d’une autre, même s’il se doutait un peu que ça ne serait pas facile. Il s’est peut-être aussi un peu perdu dans ses petits calculs politiciens. Des choses du genre : « L’appui du PDS m’est acquis et je pourrai aussi compter sur la neutralité bienveillante de tous les candidats recalés au parrainage, cela a fait du beau monde quand même. » Macky et certains cercles du régime n’ont sans doute pas exclu que Sonko, présenté par eux comme un grand narcissique, sauterait sur cette occasion d’une remise à plat pour écarter Diomaye Faye et devenir lui-même candidat. À l’arrivée, Macky Sall doit bien admettre qu’il s’est complètement fourvoyé.
Kirinapost : Et maintenant... ?
BBD: Paradoxalement, c’est parce que la défaite du régime semble si totale qu’il ne faut rien exclure. Il s’est passé trop de choses que personne n’aurait osé imaginer et cette fois-ci aussi la tentation de jouer le tout pour le tout peut déboucher sur une situation inédite. Le président vient de réagir positivement dans un communiqué mais va-t-il demander à ses troupes d’accepter leur défaite et d’arrêter de pinailler sur des détails ? On saura dans quelques heures s’il encourage en sous-main ce jeu puéril des interprétations fantaisistes ou s’il a décidé de siffler la fin de la récréation. Félicitons-nous pour l’instant de ce qui est arrivé puisqu’au final c’est surtout une victoire de notre peuple. Comme l’a si justement rappelé le professeur Mamadou Diouf, les Sénégalais tiennent par-dessus tout au respect de leur Constitution pourtant si souvent malmenée. Macky Sall a également sous-estimé ce que je peux appeler le poids symbolique du Sénégal sur la scène internationale. Il y a en effet lieu de se demander pourquoi tout ce qui arrive dans notre pays si insignifiant à bien des égards, suscite toujours un intérêt soutenu de la presse internationale. Notre diaspora, souvent bien intégrée partout où elle se trouve, y est pour beaucoup mais il y a sans doute plus que cela.
Kirinapost : Vous avez uns fois reproché à Macky Sall de n’avoir pas le sens de l’histoire. Pouvez-vous revenir sur ce jugement ?
BBD: Les événements les plus récents montrent qu’il n’a jamais pris la mesure de la dimension historique de sa fonction de chef d’Etat. Je me souviens de ce passage du film d’Ousmane William Mbaye où Assane Seck rapporte avoir amicalement alerté Senghor quant à certaines brimades mesquines contre Cheikh Anta Diop en lui disant : « Sédar, si tu ne fais rien pour mettre un terme à cela, l’histoire le retiendra un jour contre toi… » Senghor a compris sur-le-champ mais je doute que cela aurait été le cas avec Macky Sall.
Kirinapost : Commentvousl’expliquez–vous?
BBD On peut dire aujourd’hui tout ce qu’on veut contre Senghor, l’accuser par exemple d’avoir été un suppôt zélé de la Françafrique mais personne ne lui reprochera d’avoir eu un horizon intellectuel limité. C’est en fait de cela qu’il s’agit. L’auteur d’Hosties noires était certes francophile mais ne se serait jamais vanté des « desserts » réservés aux Sénégalais dans les casernes coloniales. Peut-on imaginer, de la part d’un président de la République, une lecture plus déficiente de notre passé ?
Kirinapost : Que peut-il se passer le 2 avril ?
BBD : Depuis l’arrêt de la Cour constitutionnelle, Macky Sall est plus seul que jamais. Des membres de son gouvernement s’étaient déjà publiquement démarqués de sa décision de reporter le scrutin du 25 février et continuent à siéger en conseil des ministres, ce qui montre qu’il ne maîtrise plus ses troupes. Même l’église et le patronat ont dénoncé l’illégalité de cette mesure tout comme de nombreuses centrales syndicales. Je me suis d’ailleurs demandé si Macky, cerné de toutes parts, n’en était pas arrivé à souhaiter ce désaveu qui lui permet de sauver un tout petit peu la face. Mais peut-être ce raisonnement est-il trop tortueux… Pour le 2 avril, on en est réduit à espérer une passation de pouvoir normale même si, comme on dit, mbir mi ñaaw na ba noppi, le mal est déjà fait. Il est possible que les Sénégalais oublient vite la parenthèse peu glorieuse du passage de Macky Sall au pouvoir mais peut-être aussi sera-t-il le premier de leurs présidents à qui ils demanderont de rendre des comptes devant la justice. Il s’en trouvera sûrement pour l’exiger car ce qui se passe depuis quatre ans est beaucoup trop grave.
Cela dit, les jours passent vite et il devient de plus en plus difficile de tenir la date du 25 février. On peut être contraint à un report d’une semaine ou deux pour pouvoir tenir le scrutin en mars, en tout cas avant le 2 avril. Le Conseil constitutionnel, en phase dans cette histoire avec la volonté populaire, tient au respect de cette date symbolique.
Kirinapost :Et les recalés du parrainage ?
BBD : J’ai un grand respect pour certains d’entre eux, il en est même un dont j’ai jugé les propos d’avant-campagne tout à fait rationnels et intéressants, mais je pense que ce serait dangereux pour nos institutions de faire le moindre pas en arrière. Le Conseil constitutionnel n’est pas infaillible comme l’a montré l’affaire Wardini mais ce serait bien léger de tout remettre en cause sur la base d’une telle erreur. On peut aussi redouter qu’on nous exhibe au cours des semaines à venir la fausse ou vraie double nationalité de tel ou tel candidat autorisé à se présenter. Wait and see.
KirinapostEtKarimWade ?
BBD: Avant tout, est-ce bien normal qu’il ne se soit même pas dérangé pour défendre sa candidature ? Il est établi qu’il avait encore la nationalité française lorsqu’il a déposé sa candidature, son exclusion est donc tout à fait logique, il n’y a pas lieu d’épiloguer sur le sujet.
Kirinapost :Ledialogue national auquel a convié Macky Sall suscite beaucoup de commentaires. Qu’en pensez-vous ?
BBD: Rien de nouveau sous le soleil, est-on tenté de dire. On avait conçu ce dialogue national comme un moyen de noyer le viol de la Constitution dans un océan de paroles lénifiantes. C’est raté. Les Sénégalais sont déjà passés à autre chose.
Kirinapost : Cette fois-ci deux anciens chefs d’Etat ont cherché à peser de tout leur poids dans le débat…
BBD: Ne serait-il pas plus juste de dire un chef d’Etat et demi ? Wade est intervenu dans cette affaire en leader de parti et peut-être surtout, ce qui est tout de même assez pathétique, en père de famille. Diouf a pu être abusé, comme le montre sa mise au point qui a eu au finish un effet très positif. Malgré tout, on ne saura peut-être jamais pourquoi il a choisi une si mauvaise occasion pour sortir de plus de vingt ans de réserve. Je trouve que le silence lui allait bien, finalement, il y avait là-dedans une certaine dignité. Je dois avouer que j’en suis venu au fil des ans à nourrir une grande admiration pour Abdou Diouf. Certes, on ne peut pas rester innocemment à la tête d’un pays aussi compliqué que le Sénégal pendant des décennies, il y a bien évidemment des zones d’ombre de son passage au pouvoir mais avec la sérénité que donne le recul, je vois en lui un homme de bonne volonté, qui a fait de son mieux dans un contexte économique et social particulièrement explosif. Rien à voir assurément avec ses successeurs.
Kirinapost : Vous avez dit au début de cet entretien que la défaite du régime semble totale. On peut s’en féliciter mais certains points ne devraient-ils pas inciter à une réflexion approfondie ?
BBD: Très certainement. Quitte à rouvrir un dossier déjà bien oublié, il faut hélas reparler de l’affaire Adji Sarr. Tous ceux qui ont soutenu Macky Sall, de manière sournoise ou ouverte, tout au long de cet épisode, lui ont permis de tester des méthodes de gouvernement de plus en plus brutales et autoritaires. C’était étrange de demander à un homme traqué sur la base d’une accusation stupide, de déférer tête baissée aux injonctions d’une justice haineuse. S’il l’avait fait, Sonko serait aujourd’hui dans cette sorte de lent coma politique frappant certains leaders qui avaient au départ la même envergure que lui et le pays lui-même serait peut-être en campagne électorale avec des méga-meetings – pourquoi pas ? – du candidat Macky. En voyant qu’on lui permettait tout dans cette histoire, Macky Sall n’a plus su où s’arrêter, et c’est ainsi qu’il en est venu à déshonorer notre pays. Peut-être dois-je ajouter ici, pour mieux être compris, que je ne suis ni de près ni de loin lié au parti de Sonko et qu’à vrai dire, j’ai même de grosses réserves sur certains aspects de leur programme. J’ai vu pas mal de mes amis se laisser divertir par des accusations méchantes et finalement bien courtes – violeur, arrogant, rebelle etc.- alors que des questions bien plus importantes attendaient d’être débattues. L’autre sujet qui mériterait que l’on s’y arrête, c’est l’extraordinaire implication des Américains dans la dernière phase de la crise. Il me semble que six communiqués sont tombés de Washington en moins d’une semaine après le nouveau décret du président Sall. Cela a été d’un immense secours, car sans eux Macky Sall aurait continué à dérouler son agenda. Mais tout en les remerciant de ce coup de pouce décisif, il faut bien s’interroger sur cette sorte de coup de foudre spectaculaire des Américains pour notre pays. Je suis trop mal informé pour proposer une lecture de ce fait politique tout de même assez lourd mais il est clair que les intérêts de notre peuple ne sauraient se confondre avec ceux de l’Amérique ou de toute autre puissance impérialiste. J’observe d’ailleurs que les forces vives du Sénégal se tiennent, curieusement, à bonne distance du mouvement général d’émancipation ayant abouti en Afrique de l’Ouest francophone à la création de l’Alliance des États du Sahel, une mise en cause de la domination française qui se traduira très vite par la disparition, entre autres vestiges de la Françafrique, du franc CFA. Mais ça, c’est une autre histoire, qui pourrait du reste nous rattraper plus tôt que nous ne pensons…
par Aty Kilajaaxal
SËRIÑ MUNTAXA, PAR DEVOIR DE VÉRITÉ
Les Khalifes n’ont aucune obligation de résultat sur la marche politique de la République. L’exigence dont font montre leurs détracteurs s devrait plutôt être réservée aux politiques
Kuy mer di wax sa ayib, buy bég di wax lu la saf lo xam ni lii gëmu ko.
Ku bég ci yaw ni la yaa gën ñépp, saa su meree ci yaw, ni ñéppa la gën wax say ayib wane ko.
SMJ
Dans ce tohu -bohu généralisé, il me parait nécessaire de nous arrêter un instant pour pouvoir situer les responsabilités. Dans notre guerre avec le tyran qui loge au Palais, on mélange les pédales, tire sur tout ce qui bouge, se trompe souvent d’adversaires et finit par se tirer dessus.
J’entends souvent dire que les khalifes devraient se prononcer publiquement sur la situation du pays. Qu’on ne les entend jamais si la population est terrorisée et martyrisée. Que les khalifes ne sont là que pour servir leurs propres intérêts, etc.
Et rappelle ; car le rappel profite aux croyants. (51:55) –
Par devoir de vérité, je ne peux laisser de tels jugements prospérer. Parce qu’entre 2020 et 2024, s’il y a une personne qui a brillé par son patriotisme, son sens de responsabilité, par son leadership hors pair, par son amour pour le pays, c’est un guide religieux, désigné comme étant le véritable père de la nation, le guide et Khalife général des mourides, Seriñ Muntaxa Mbacké. Je vais tenter de revenir ici sur quelques-unes de ses différentes actions et déclarations qui montrent l’inlassable apôtre de la paix qu’il est mais aussi de son inappétence des choses mondaines. En Janvier 2018, il vient d’être khalife et déclare :
«Je n’ai temps à rien et je ne cherche rien de particulier. Je ne cherche que l’agrément de Dieu et la bénédiction de Serigne Touba. Je ne respire que pour lui. Je tâcherai néanmoins d’avoir d’excellentes relations avec tout le monde, tant que c’est possible. Je donnerai à tout le monde le respect qui sied à son rang, tous, sans exception ! J’ai agi ainsi jusqu’à aujourd’hui et je ne changerai pas de démarche. Mais ayez tous en tête que mon unique préoccupation c’est Serigne Touba et comment le servir dans le sentier de Dieu»
Dès sa première prise de parole publique en tant que Khalife, devant tous les dignitaires mourides, il montre clairement la direction qu’il compte prendre. Il s’est fixé un but et rien ni personne ne pourra le détourner de cet objectif.
Sëriñ Muntaxa a manifesté à plusieurs reprises son désamour des choses politiques (la politique telle qu’elle est pratiquée au Sénégal). On se souvient tous de son conseil à maitre Madicke Niang “Aimer Serigne Touba, d’un amour sincère a plus de valeur que détenir tous les pouvoirs et tout l’or de ce bas monde.” Me Madicke Niang arrêtera sa carrière politique après cette audience avec le khalife.
Le 10 juin 2023, devant les baye fall qu’il reçoit pour leur confier la sauvegarde de la sacralité de Touba, il déclare : “Ce qui me fait le plus mal et que j’aimerais bannir totalement de Touba, c’est la politique.” Quitte à déplacer les lieux de vote à Mbacké, mais je ne veux plus d’évènement politique ici à Touba. Il ira même plus loin en déclarant, par l’entremise de son porte-parole Serigne Bass Abdou Khadre, en octobre 2023, qu’il aimerait prendre une pause des hommes politiques. Quiconque vient en tant que talibé pour des bénédictions, il sera le bienvenu mais qu’on l’épargne de la politique politicienne.
Sëriñ Muntaxa un avant-gardiste
Sëriñ Muntaxa n’a pas attendu que le pays soit à feu et à sang pour parler et s’adresser à ses talibés, à ses frères musulmans vivant dans le pays et à tout être qui aime le bien. Allons réécouter sa déclaration faite le jour de la korite en avril 2023 dans laquelle il interpelle tous les chefs religieux et frères en islam du pays en ces termes: “A tous les chefs religieux de ce pays, si nous faisons l’effort d’être des musulmans, de vrais musulmans, d’être des talibés, de vivre l’islam dans sa plénitude, si nous sommes plus unis et si nous restons soudés, si nous le faisons, nous aurons la paix, cette paix tant convoitée dans le monde entier. Par cette voie, nous aurons tout ce que nous désirons dans ce pays ”. Ce discours est d’une richesse et d’une profondeur sans égale. Un appel à la paix, une demande d’introspection et un retour aux fondements de l’islam.
Tabaski 2023, Sëriñ Muntaxa s'adresse aux jeunes, à leurs parents, à tous ceux qui suivent ses recommandations résidant à Touba et partout ailleurs dans le pays. Il dit aux jeunes de réaliser la chance qu’ils ont d’habiter avec Serigne Touba. Il leur rappelle le rôle qu’ils devraient jouer dans la préservation des acquis et la défense de la sacralité de Touba. Les exhorte dans l’éducation, leur demande de rester dans le droit chemin (ihdina siratal mustakhim) et de savoir qu’ils sont l’avenir de ce pays. S’ils agissent ainsi, ils auront la félicité dans ce bas monde et dans l’au-delà.
Aux parents, il demande de s’investir davantage dans l’éducation et la formation des jeunes. « Je sais que vous vous y attelés mais j’aimerais juste que vous redoubliez d’effort. Incitez les au travail car seul cela leur sera bénéfique ». Aux habitants de Touba, il dit : « si vous vous suffisez de Serigne Touba, vous aurez tout ce que vous désirez. Quant à ceux qui viennent ici pour se recueillir, qu’ils se contentent d’avoir la bénédiction de Serigne Touba et que cela leur suffisse »
Aujourd’hui, quand on voit ce qui se passe dans le pays et notamment à Touba, on se rend compte de la raison pour laquelle il a insisté, lors de plusieurs discours, sur la nécessité de préserver la sacralité de Touba. De la raison pour laquelle il a confié ce travail (Samm Wormaay Touba) aux Baye Fall.
Le 10 juin 2023, recevant ces derniers pour le ndigal (recommandation de veiller à la sacralité de Touba). Il recommande en même temps au daara Hizbu Tarkhiyah de psalmodier tous les matins le qasida Matlabul Fawzeyni. Sëriñ Muntaxa explique que ce qasida est plus efficace que les forteresses des grands royaumes d’antan. Que chaque talibé, s’il le peut, le lise tous les jours ou une fois par semaine. (Serigne Bi, Du Maggu Xamoon Naa Ko)
Rappelons quelques-unes de ses actions entre 2020 et 2024
Rappelle, donc, où le Rappel doit être utile. (87 : 9)
Sëriñ Muntaxa Mbacké sur le plan social et politique
En janvier 2020, il donne 10 millions pour indemniser les impactés suite à la démolition du stade Olympique de Mbacké ;
En mars 2020, il est le premier Sénégalais, bien avant l’Etat, à remettre 200 millions au gouvernement pour lutter contre la Covid-19. Il donnera par la suite 70 autres millions au gouvernement sénégalais dans le même cadre de la lutte contre la Covid-19 ;
Septembre 2020, il remet 26 millions aux familles des victimes de l’immigration clandestine ;
En novembre 2020, il remet 100 millions aux commerçants du marché Ocass, victimes d’un incendie ;
Durant tout le confinement entre 2020 et 2021, Sëriñ Muntaxa se charge de donner des vivres aux confinés, sinistrés et daara de Touba. Plusieurs millions et des tonnes de vivre seront distribués par le daara hizbu tarkhiyah et le daara Touba ci kanam à la population de Touba ;
De juin à décembre 2021, il fait préparer des repas copieux pour les maladies et médecins des hôpitaux de Dakar ;
En mars 2021, alors qu’il y a plus de 20 morts dans les manifestations et plusieurs arrestations, il envoie une délégation pour demander à l’Opposition de sursoir à leurs rassemblements – il interpelle le président de la République et lui demande de libérer les manifestants arrêtés (certaines langues de vipère diront qu'il voulait sauver le président, mais pas ramener la paix et la stabilité dans le pays) ;
En mars 2021, il envoie Serigne Youssou Diop et lui remet une enveloppe de 50 millions à distribuer aux familles qui ont perdu un membre ou ont enregistré un blessé ;
En aout 2021, il remet 50 millions aux sinistrés des inondations à Touba ;
En septembre 2021, il remet 30 millions à Touba ca kanam pour l'opération wallu suite aux inondations ;
En octobre 2021, toujours pour venir en aide aux sinistrés et aux daara de Touba et du reste du pays, il donne plus de 100 millions et 150 tonnes de riz au Daara hizbu tarkhiyah pour qu’il les distribue ;
Janvier 2023, suite à un grave accident survenu à Kaffrine, il remet 40 millions aux familles des victimes ;
Mai 2023, il envoie son porte-parole, Serigne Bass Abdou Khadre, et Serigne Youssou Diop, le Jëwriñ du Daara Hizbu Tarkhiyah, au Palais de la République pour remettre au président son discours de korite sur la paix, la tolérance et la cohésion sociale ;
Juin 2023, Sëriñ Muntaxa reçoit en privé le président Macky Sall pour s’entretenir avec lui notamment sur le troisième mandat ;
Juillet 2023, le président déclare qu’il ne se présentera pas aux élections ;
Janvier 2024, suite à un accident survenu sur la route de Poroxaan, il offre 10 millions aux familles des victimes ;
Sans omettre l’argent qu’il envoie tout le temps dans les prisons pour venir en aide aux prisonniers
Sëriñ Muntaxa et l’éducation
6 février 2023, Sëriñ Muntaxa inaugure le complexe universitaire Cheikh Ahmadou Khadim de Touba pour l’éducation et la formation des sénégalais. Construit à hauteur de 37 milliards plus de 2000 étudiants âgés de 6 à 30 ans ou plus y étudient. Les apprenants et les professeurs sont entièrement pris en charge par , Sëriñ Muntaxa Mbacké Khalife General des mourides. (On rappelle juste que pendant ce temps, la plus grande université du pays est fermée pour des raisons politiques) ;
Sëriñ Muntaxa a sous son tutelle plusieurs Daara notamment à Typ, le daaru Tanzil et celui de Poroxaan pour ne citer que ceux-là.
Ses relations avec les familles religieuses
Septembre 2020, il remet 100 millions pour les travaux de rénovation de la mosquée de Tivavouane ;
Avril 2023, il donne 30 millions pour les grands travaux de Medina Baye ;
En Septembre 2023, le Khalife de Thianaba, Serigne Assane Seck, dit publiquement lors du Gamou que Sëriñ Muntaxa lui a envoyé 4 tonnes de vivre et 4 millions quand il venait juste d’être khalife. Il continue en disant qu’à chaque évènement religieux, Sëriñ Muntaxa fait la même chose. Et toutes les familles religieuses du pays peuvent faire le même témoignage
Ses relations avec les pays frères musulmans du monde
En Février 2023, il remet 100 millions à la Turquie après le séisme qui avait fait plusieurs morts ;
En septembre 2023, après le séisme au Maroc, Sëriñ Muntaxa remet 100 millions au Royaume marocain. Ces gestes, au-delà de la consolidation des liens fraternels entre frères musulmans, renforcent les relations diplomatiques de ces pays avec le Sénégal.
Malgré tout cela, certains osent le clouer au pilori pour des raisons purement politiques. “Serigne bi dafa wara wax’’. Ces déclarations publiques que vous attendez et exigez des religieux, si ce n'est pas de la haine doublée d’indiscipline, si ce n’est pour satisfaire vos égos surdimensionnés, je ne vois pas d’autres raisons. Tout ce que l’on ne peut obtenir par la bienséance, faire des appels publics n’y changerait rien. A moins que cela soit du voyeurisme pour le grand public. Sëriñ Muntaxa est un homme de Dieu qui n’agit que pour avoir Sa grâce.
Les Khalifes n’ont aucune obligation de résultat sur la marche politique de la République. L’exigence dont font montre leurs détracteurs s devrait plutôt être réservée aux politiques, président de la République, ministres, députés, au médiateur de la République (une institution que nos maigres francs financent à coup de milliards et qui ne sert absolument à rien du tout).
Bref, j’ai encore plein de choses à dire sur Sëriñ Muntaxa Mbacké, le gardien du temple de l’islam, l’homme multidimensionnel, sur ses remerciements au président lors du dernier màggal mais j’y reviendrai certainement une autre fois.
Sëriñ Muntaxa n’a cessé de se soucier des problèmes du pays et au-delà même. Il reste à ce jour le seul khalife général d’une confrérie qui, cinq jours sur sept, reçoit les Sénégalais pour des bénédictions, pour accueillir leurs doléances et satisfaire leurs besoins. Mbacké Jerejef.
Li fi xew mooy, xeeb ku la gën, yabb ku la mën. Waaye Mbacke yow doxalal. Waxoon nga bu yagg ne: “Ku Dem Ma Dem, Ku Demul Ma Dem” Yobaale nu.
L'ENQUÊTE PARLEMENTAIRE SUR L'ÉVICTION DE KARIM WADE REFERMÉE
Les députés ont décidé de tirer leur révérence au profit d'une investigation désormais menée par le ministère public
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 17/02/2024
La commission d'enquête parlementaire chargée d'éclaircir les conditions de l'élimination de Karim Meïssa Wade et autres de la liste des candidats à l'élection présidentielle du 25 février 2024 a mis fin à ses travaux.
Cette décision fait suite à une saisine du Garde des Sceaux, ministre de la Justice au président de l'Assemblée nationale concernant l'ouverture d'une information judiciaire sur cette même affaire. Selon l'article 48 du règlement intérieur de l'Assemblée nationale, "si une commission a déjà été créée, sa mission prend fin dès l'ouverture d'une information judiciaire relative aux faits qui ont motivé sa création".
Mise sur pied en janvier 2024 par résolution n° 01/2024, la commission d'enquête parlementaire avait pour objectif "d'éclaircir les conditions de l'élimination de Monsieur Karim Meïssa Wade et autres de la liste des candidats à l'élection présidentielle du 25 février".
Son président, Abdou Mbow, a pris acte de la saisine judiciaire et déclaré dans un communiqué que "le bureau et l'ensemble des membres de la commission saluent la volonté de transparence ainsi manifestée de part et d'autre et réitèrent leur foi en la justice sénégalaise".
Avec l'ouverture de cette information judiciaire, c'est donc désormais la Justice qui sera chargée de faire la lumière sur cette affaire politique très médiatisée.
AAR SUNU ÉLECTION MARCHE POUR LE RESPECT DU CALENDRIER ÉLECTORAL
Des milliers de personnes ont manifesté samedi sur les Deux voies de Liberté VI, un quartier de Dakar, à l’appel de la plateforme ‘’Aar Sunu election’’ (protéger notre élection).
Des milliers de personnes ont manifesté samedi sur les Deux voies de Liberté VI, un quartier de Dakar, à l’appel de la plateforme ‘’Aar Sunu election’’ (protéger notre élection), pour réclamer, entre autres, le respect du calendrier électoral, a constaté l’APS.
Les manifestants, partis du Rond-point Sipres, sur la voie de dégagement nord (VDN), ont arpenté par la suite les Deux voies de Liberté VI, avant de se disperser arrivés au sens giratoire de ce quartier. La marche qui s’est déroulée sans grande difficulté a été encadrée par la gendarmerie et la police.
Sur tout l’itinéraire, les participants, arborant des écharpes aux couleurs nationales, ou agitants des drapeaux ont, sur fond de chansons diffusées par une sonorisation hissée sur un pick-up, scandé des slogans appelant au respect du calendrier électoral et à la libération de ceux qu’ils considèrent comme des détenus politiques.
Dans une déclaration remise aux journalistes à l’issue de la manifestation, les organisateurs, Aar Sunu election, une plateforme regroupant des organisations se réclamant de la société civile, ont appelé au maintien de la mobilisation citoyenne afin de pousser au respect du calendrier électoral, tel défini dans la Constitution du Sénégal.
Elle a, dans le même temps, invité ‘’les organisations et personnalités indépendantes à accompagner les citoyens qui ont fini de démontrer à la face du monde leur attachement fondamental au respect de la constitution’’.
Le regroupement d’acteurs se réclamant de société civile n’a pas manqué de salué la décision rendue jeudi par le Conseil constitutionnel d’annuler le report de l’élection présidentielle et de recommandé sa tenue dans les meilleurs délais.
Cette haute juridiction a jugé ‘’contraire à la Constitution’’ la loi reportant au 15 décembre prochain l’élection présidentielle sénégalaise. Elle a annulé en même temps le décret avec lequel Macky Sall a renoncé à la convocation des électeurs aux urnes pour l’élection d’un nouveau président de la République, le 25 février.
Cette décision témoigne de la ‘’séparation effective’’ des pouvoirs au Sénégal et est la preuve de la solidité de ‘’ses institutions’’, ont estimé les membres de Aar Sunu election.
Le président de la République, Macky Sall, s’est engagé ‘’à faire pleinement exécuter’’ la décision du Conseil constitutionnel annulant le report de l’élection présidentielle, a annoncé vendredi le ministre, porte-parole de la présidence, Yoro Dia.
Dans un communiqué de ce dernier, le chef de l’État a promis, en même temps, de mener, ‘’sans tarder’’ et ‘’dans les meilleurs délais’’, les ‘’consultations nécessaires’’ pour l’organisation de l’élection présidentielle.
Le Sénégal fait face à une crise politique depuis que Macky Sall a annoncé avoir annulé le décret appelant les Sénégalais à élire son successeur.
En prenant cette décision, le 3 février, il a invoqué des soupçons de corruption concernant des magistrats parmi ceux qui ont procédé à l’examen des 93 dossiers de candidature et jugé recevables 20 d’entre eux.
S’adressant à la nation, le chef de l’État a souhaité l’organisation d’‘’un dialogue national ouvert, afin de réunir les conditions d’une élection libre, transparente et inclusive dans un Sénégal apaisé’’.
L’Assemblée nationale a voté, deux jours plus tard, une proposition parlementaire reportant le scrutin présidentiel au 15 décembre prochain.
Lors du vote, des députés protestant contre cette proposition et le report du scrutin ont été expulsés de l’hémicycle par la Gendarmerie nationale.
Au moins trois personnes ont perdu la vie à Dakar et Ziguinchor en marge de heurts entre les forces de l’ordre et des manifestants opposés au report de l’élection présidentielle.
Jeudi, un certain nombre d’activistes et de militants placés en détention depuis plusieurs mois pour plusieurs chefs d’accusation ont commencé à être élargi de prison à la faveur d’une mesure de liberté provisoire initiée par le ministère public, selon un de leurs avocats, M. Moussa Sarr.
RENCONTRES AVEC DES MEMBRES DE L’OPPOSITION, MACKY SALL A-T-IL ABANDONNÉ SON DIALOGUE ?
Le chef de l’Etat ne semble plus être emballé par le dialogue national dont il a fait appel le 3 février dans son adresse à la nation. Ou a-t-il décidé de changer de méthode ?
Le chef de l’Etat ne semble plus être emballé par le dialogue national dont il a fait appel le 3 février dans son adresse à la nation. Ou a-t-il décidé de changer de méthode? Les acteurs politiques de l‘opposition et de la société plus représentative dans ce dialogue ont tous décidé de bouder son appel au profit du respect du calendrier républicain. Ainsi, ces derniers jours, comprenant qu’il sera seul sur la table de négociation, il a entamé des consultations avec quelques membres de l’opposition.
Après Mamadou Lamine Diallo qu’il a reçu le 15 février au palais de la République, il a rencontré au même lieu le candidat recalé à la présidentielle Thione NIANG ce 16 février. Ce dernier se disant très satisfait de son échange avec Macky Sall, révèle vouloir aider à installer une «politique d’apaisement qui peut notamment aider à trouver des solutions légales et politiques pour la libération d’Ousmane Sonko et de Bassirou Diomaye Faye. Il est crucial de continuer à œuvrer pour la réconciliation et l’unité nationale ».
«Je viens d’avoir un échange riche et constructif avec le Président, qui a positivement accueilli la décision du Conseil Constitutionnel. C’était un privilège de partager ce moment d’écoute réciproque sur des enjeux vitaux pour la stabilité et l’avenir de notre pays. Nous devons tous agir avec pragmatisme et assumer nos responsabilités pour clore ce processus de manière positive. La libération des prisonniers doit se poursuivre », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, le leader de la coalition ‘Jeuk Ak Thione Niang’ exprime sa gratitude au président Macky Sall qu’il l’a «reçu et d’avoir également pris le temps de l’écouter ».
LIRE ET COMPRENDRE LA DÉCISION N°1/C/2024 DU CONSEIL CONSTITUTIONNEL
II y a deux (2) parties comme dans la rédaction de toutes les Décisions du Conseil constitutionnel.
II y a deux (2) parties comme dans la rédaction de toutes les Décisions du Conseil constitutionnel :
1°- La première partie dite le RAISONNEMENT SYLLOGISTIQUE ou MOTIVATION DE LA DECISION. Elle comporte les termes "considérant" et marque une transitivité pour aboutir à une Décision.
2°- La seconde partie, c'est la DECISION proprement dite, elle est la plus essentielle et traduit la vérité de la délibération du Conseil.
Pour parler de la Décision 1/C/2024 qui a retoqué la loi sur le report de la présidentielle et annulé le décret abrogeant la convocation du corps électoral, il y a 23 points qui commencent par les termes "considérant" et découlent tous d'un résonnement syllogistique ou des motivations.
Aux points 18, 19 et 20, le Conseil répondant aux requérants pour ordonner la poursuite du processus électoral, il évoque dans son résonnement et non dans sa décision, l'impossibilité à l'instar du temps perdu d'organiser l'élection à la date initiale et invite les autorités (au pluriel et sans citer nommément le Président de la république) à tenir dans les meilleurs délais l'élection.
L'autre aspect de la Décision n°1/C/2024, c'est le libellé du texte intitulé : "DECIDE" (sous entendu le Conseil).
Et là, on note quatre (4) articles évoqués et qui fondent la Décision prises par le Conseil à sa séance du :
- le premier article est relatif à la recevabilité des requêtes formulées par des députés de l'opposition et des candidats en lice ;
- le deuxième article porte sur la loi votée à l'Assemblée nationale et qui est déclarée contraire à la constitution,
- le troisième article concerne l'annulation du décret abrogeant celui portant convocation du corps électoral,
- le quatrième article est relatif à la publication de la Décision du Conseil constitutionnel au journal officiel.
MACKY SALL APPELÉ À PRENDRE SES RESPONSABILITÉS
Felwine Sarr formule l'espoir que le président "laissera un pays gouvernable", insistant sur une reprise rapide du processus électoral. Il invite les Sénégalais à tirer les leçons de cette crise pour réformer le système hyperprésidentiel
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 17/02/2024
L'intellectuel sénégalais Felwine Sarr s'est entretenu avec le magazine Jeune Afrique au sujet de la crise politique que traverse actuellement le Sénégal. Dans cette longue interview, publiée ce 17 février 2024, Sarr dénonce fermement la tentative de report des élections présidentielles voulue par le président Macky Sall et son camp, et analyse les raisons profondes de cette dérive antidémocratique.
Sarr accueille avec soulagement la décision du Conseil constitutionnel d'annuler le report au 15 décembre, estimant que "c'est une victoire (...) si chacun prend ses responsabilités". Cependant, il souligne que le processus électoral doit rapidement reprendre son cours normal afin d'élire un nouveau président avant le 2 avril, date de fin du mandat de Macky Sall. Selon plusieurs juristes qu'il a consultés, le premier tour pourrait se tenir avant le 10 mars.
Pour Sarr, les Sénégalais sont prêts à voter malgré les turbulences, rappelant que les équipes de campagne étaient déjà en place et que l'administration sénégalaise est rodée à l'organisation des scrutins. Il qualifie la décision du Conseil constitutionnel de "désaveu" pour Macky Sall et les anciens présidents Abdou Diouf et Abdoulaye Wade qui l'avaient soutenu.
Sarr déplore qu'on en soit arrivé à cette "agression antidémocratique" alors que le Sénégal avait connu jusqu'ici des élections régulières et des alternances pacifiques. Il analyse les raisons structurelles de cette dérive, pointant du doigt l'"hyperprésidentialisme" hérité de la constitution de 1963. Selon lui, Macky Sall n'a jamais souhaité affronter ses adversaires dans les urnes, écartant de la compétition électorale Khalifa Sall et Karim Wade notamment.
Sarr dénonce le "plan de liquidation de la démocratie sénégalaise" mis en place depuis 2012 par le régime, entre affaiblissement des contre-pouvoirs, restrictions des libertés et instrumentalisation de la justice contre les opposants. Il estime que l'alliance entre le camp présidentiel et le PDS n'avait d'autre but que de barrer la route au candidat de Pastef, Bassirou Diomaye Faye.
Felwine Sarr formule l'espoir que Macky Sall "laissera un pays gouvernable" et invite les Sénégalais à tirer les leçons de cette crise pour réformer en profondeur le système hyperprésidentiel. Selon lui, la nécessité est de rééquilibrer les pouvoirs et d'éviter qu'un seul homme ne puisse plus mettre en péril la démocratie sénégalaise.
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COLOBANE, UN GROS PORTEUR DÉRAPE ET TUE DEUX PERSONNES
Deux morts. C’est le bilan provisoire du dérapage d’un camion qui s’est retrouvé sur les vendeurs de friperies du marché de Colobane, ce samedi.
iGFM - (Dakar) Deux morts. C’est le bilan provisoire du dérapage d’un camion qui s’est retrouvé sur les vendeurs de friperies du marché de Colobane, ce samedi.
C’est actuellement la tristesse et la désolation à Colobane. En effet, ce samedi, tôt dans la matinée, les commerçants ont été surpris par un Camion fou, qui semblait avoir perdu le contrôle. Le gros porteur a dérapé et s’est retrouvé sur les vendeurs du marché de friperie. Pour le moment, le bilan fait état de deux morts. Les éléments des sapeurs-pompiers sont actuellement sur les lieux pour.
AMNESTI : MAKI XÀLL NA YOONU JÀMMOO
Fan yii, ñoo ngi soow mbirum amnesti (mbaale) bi Njiitu réew mi junjoon. Amnesti boobu, lees ci jublu mooy far lépp li fi jot a xew diggante màrs 2021 ak suwe 2023. Diir boobu nag, ay bakkan yu baree ci rot, ñu jàpp ci kaso lim bu takkoo takku
Fan yii, ñoo ngi soow mbirum amnesti (mbaale) bi Njiitu réew mi junjoon. Amnesti boobu, lees ci jublu mooy far lépp li fi jot a xew diggante màrs 2021 ak suwe 2023. Diir boobu nag, ay bakkan yu baree ci rot, ñu jàpp ci kaso lim bu takkoo takku. Moo tax, am na ñu àndul ci manesti bi. Moo tax it, jur na xaat coow ak xàjjalikoo te dara xewagut.
Dafa di, bu naalub amnesti bi àntoo, mooy képp ku ca yoon jàppoon mbaa ñu tuumaal la ci dara, yoon daf lay bàyyi mbaa mu setal la ba nga set wecc, kenn dootu la toppeeti dara. Ñu gis ne, démb ba tey, ñu ngiy génnee ñu bari ci kasoy Ndakaaru yi. Moo xam ña fare ca làngug pólitigu pastef wala way-moomeel yi. Aliyun Saane, Mor Taala géy (Nitdof), Tusee Màngaa, Paap Abdulaay Ture, Yarga Si, Séex Umar Jaañ, Ustaas Asan Sekk, Doktoor Seydu Jàllo, Fadiilu Keyta, añs. Waaye, ñi ñu jàppagum ci kasoy diiwaan yi moom, bàyyeeguñ leen.
Fa xel yépp daje nag, mooy fa kasob “Cap Manuel”. Nde, fa lees jàppandi njiitul Pasteef la woon, di Usmaan Sonko, meeru Sigicoor bi. Ndax Maki Sàll day génne wujju pólitigam bi ko gën a sonal ? Muy laaj bi jar a laaj.
Dafa di, for nañu ci wewu béy ne, gaa ñaa nga cay dox ay jéego. Ñu ràññee ca taxawaayu Piyeer Gujaabi Atepaa ak Aliyun Tin. Ñoom nag, duggewuñu ko lu dut jàmm dellusi ci réew mi. Ndax bu ñu sukkandikoo ci Piyeer Gujaabi Atepaa mi séqoon waxtaan ak RFI, moom ak ñeneen ñoo ngi dox ak a def i pexe ngir disoo bi Maki Sàll di sàkku, Sonko mën caa bokk. Te, ma ngay xaar tontul Sonko bu ci waxtaane ak ay jegeñaaleem. Loolu, day ruumandaat ne njiitul Pastef laa ngi ci tànki génn. Mu nar a nekk coow ci kow coow. Ndax APR a ngi xaacu fii, naan dee du fi ame. Waa Pastef tamit, di xataraayu fee, naan ñoom waxtaanuñ ak Maki Sàll. Li ci kanam nag, rawul i gët
LA RÉACTION DE MACKY SALL À L’ANNULATION DU REPORT DE LA PRÉSIDENTIELLE AU MENU DES QUOTIDIENS CE WEEK-END
La réaction de Macky Sall à l’annulation par le Conseil constitutionnel du report de l’élection présidentielle est le principal sujet au menu des quotidiens parvenus samedi à l’Agence de presse sénégalaise.
Dakar, 17 fév (APS) – La réaction de Macky Sall à l’annulation par le Conseil constitutionnel du report de l’élection présidentielle est le principal sujet au menu des quotidiens parvenus samedi à l’Agence de presse sénégalaise.
Le président de la République s’est engagé ‘’à faire pleinement exécuter’’ la décision du Conseil constitutionnel annulant le report de l’élection présidentielle, a annoncé vendredi Yoro-Dia, ministre, porte-parole de la présidence dans un communiqué.
Le chef de l’État a promis en même temps de mener, ‘’sans tarder’’ et ‘’dans les meilleurs délais’’, les ‘’consultations nécessaires’’ pour l’organisation de l’élection présidentielle.
Le Conseil constitutionnel, après avoir reçu des recours introduits à son greffe par des députés et des candidats à l’élection présidentielle opposés au report du scrutin, a invité les autorités à organiser dans les meilleurs délais le scrutin initialement prévu le 25 février prochain.
Dans une décision rendue jeudi, cette haute juridiction a jugé ‘’contraire à la Constitution’’ la loi reportant au 15 décembre prochain l’élection présidentielle sénégalaise.
Elle a annulé en même temps le décret avec lequel Macky Sall a renoncé à la convocation des électeurs aux urnes pour l’élection d’un nouveau président de la République, le 25 février.
‘’Macky Sall prend acte et s’engage’’, souligne à sa Une Sud Quotidien en évoquant des concertations annoncées par le chef de l’Etat pour la tenue de l’élection présidentielle dans les ‘’meilleurs délais’’.
‘’Le président de la République dit prendre acte de la décision du Conseil constitutionnel qui s’est opposé à tout report de l’élection présidentielle au-delà du 2 avril, la date de la fin de son mandat. Le chef de l’Etat, tout en s’engageant à faire pleinement exécuter cette décision du juge constitutionnel a annoncé qu’il lancera des consultations nécessaires pour l’organisation de l’élection présidentielle dans les meilleurs délais’’, résume le journal.
Evoquant la promesse de soumission du chef de l’Etat à la décision du Conseil constitutionnel, Le Quotidien signale que le président Sall va s’atteler à recueillir les considérations des acteurs pour décider de la nouvelle date de l’élection présidentielle.
Raison sans doute pour laquelle Enquête croit savoir que Macky Sall est ”en quête de la bonne formule” au sujet de la date du scrutin, du dialogue politique et du projet d’amnistie évoqué dans certains cercles.
‘’Macky se hisse à la hauteur des Sages’’ (les sept membres du Conseil constitutionnel) en prenant acte et en s’engageant à exécuter la décision à travers l’organisation dans les meilleurs délais de l’élection présidentielle, estime de son côté Vox Populi.
Ce qui laisse sans doute penser au quotidien Libération que ‘’la date du scrutin (est) en point de mire’’. Pendant ce temps, L’Observateur analyse et anticipe les scénarios en gestation en évoquant notamment les ‘’calculs et le vide juridique’’ que redoute certains candidats.
‘’Proposer une nouvelle date de l’organisation de l’élection présidentielle reste une gageure pour des candidats’’, martèle la publication.