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27 août 2025
REPORT DE LA PRÉSIDENTIELLE, ISMAILA MADIOR FALL S’EXPLIQUE
Le report n'a pas été initié par le Président de la République, mais par le groupe parlementaire du Parti démocratique sénégalais (PDS) nommé "Liberté, Démocratie et Changement".
Qui a initié le report de l'élection présidentielle ?
Le report n'a pas été initié par le Président de la République, mais par le groupe parlementaire du Parti démocratique sénégalais (PDS) nommé "Liberté, Démocratie et Changement". Ce groupe a soumis à l'Assemblée nationale la proposition de loi constitutionnelle visant à modifier les dispositions de l'article 31 de la Constitution de la République du Sénégal. La proposition de loi stipule que, contrairement à l'article 31 qui prévoit que l'élection présidentielle doit avoir lieu entre 45 et 30 jours avant la fin du mandat du président en fonction, l'élection serait reportée au 25 août 2024. L'objectif de cette proposition est de reporter l'élection présidentielle à août 2024, permettant ainsi au président actuel de rester en poste jusqu'à l'investiture de son successeur. Un amendement parlementaire a par la suite modifié la date de l'élection présidentielle au 15 décembre 2024.
Quelles sont les raisons justificatives du report ?
Le report est justifié par plusieurs raisons, notamment : Une crise entre l'Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel concernant des accusations de corruption de juges constitutionnels. La création d'une commission d'enquête parlementaire pour examiner cette affaire et les procédures de vérification des candidatures par le Conseil constitutionnel. La contestation des accusations par les membres du Conseil constitutionnel, qui demandent une enquête approfondie. La découverte de fraudes liées à la nationalité de certains candidats. La perte de crédibilité du Conseil constitutionnel en tant que juge électoral, pouvant entraîner le rejet des résultats des urnes et des contentieux électoraux. Le risque de contestations des résultats électoraux menaçant la stabilité politique du pays.
Quelle est la procédure mise en œuvre pour le report ?
La procédure a commencé par une proposition de loi constitutionnelle émanant des députés, notamment du groupe parlementaire du PDS. La proposition a été envoyée au Président de la République pour consultation, et celui-ci en a pris acte. La proposition a été approuvée en commission et adoptée par une majorité des 3/5 des suffrages exprimés par l'Assemblée nationale le 5 février 2024. Il s'agit d'une dérogation aux dispositions de l'article 31 de la Constitution, permettant un réajustement du calendrier électoral sans remettre en question la durée du mandat fixée par l'article 27 de la Constitution. Cette disposition dérogatoire est temporaire et prendra fin avec l'organisation de la prochaine élection présidentielle.
Quel est le rôle du Président de la République dans la mise en œuvre du report ?
Le Président de la République n'est pas à l'origine de cette initiative. Sa responsabilité se limite à donner un avis favorable, défavorable ou simplement à prendre acte de la proposition, cette dernière option ayant été choisie. Après l'adoption de la loi constitutionnelle, il revient au Président de la promulguer conformément aux délais prévus par la Constitution.
Quelle est la nouvelle date de l'élection présidentielle ?
Suite à l'approbation de cette loi constitutionnelle, la prochaine élection présidentielle est prévue pour le 15 décembre 2024.
Quand expire le mandat du Président de la République suite à l'adoption de la loi constitutionnelle ?
Selon le principe établi, le président actuel reste en fonction jusqu'à l'investiture de son successeur, prévue en janvier (si l'élection se conclut en un seul tour) ou en février (en cas de second tour).
Le Conseil constitutionnel peut-il censurer la loi constitutionnelle ?
Non. Selon une jurisprudence constante, le pouvoir constituant est souverain et ne peut être sujet à un contrôle. En conséquence, le Conseil constitutionnel s'est toujours déclaré incompétent pour contrôler une loi constitutionnelle, et cette dernière bénéficie donc d'une injusticiabilité. De même, certains décrets, comme celui abrogeant la convocation du collège électoral, sont considérés comme des actes de gouvernement et ne peuvent faire l'objet de recours pour excès de pouvoir.
Y a-t-il des précédents de lois constitutionnelles dérogatoires à la Constitution ?
Oui, il existe au moins deux précédents. La loi du 18 décembre 1962 qui a ajouté un article à la Constitution, modifiant les pouvoirs du Président du Conseil. La loi du 19 février 2007 qui a modifié la loi prolongeant le mandat des députés élus en avril 2001.
Y a-t-il un précédent de report d'une élection présidentielle dans l'histoire du Sénégal ?
Oui, l'élection présidentielle prévue initialement pour décembre 1967 a été reportée au 25 février 1968.
Quelle appréciation peut-on faire de cette loi au regard du parcours démocratique ?
Cette loi est perçue comme consolidante car elle réorganise simplement le calendrier électoral sans prolonger le mandat au-delà de l'année prévue (2024). Elle vise à prévenir les risques liés à un processus électoral potentiellement problématique. Elle est vue comme une base pour un dialogue national visant à garantir des élections libres, justes et transparentes dans un Sénégal pacifié et réconcilié.
LES DÉPUTÉS GUY MARIUS SAGNA ET ABASS FALL INTERPELLÉS PAR LA POLICE
Alors qu’ils organisaient une caravane partant des Parcelles Assainies pour battre campagne dans la capitale sénégalaise, ces deux députés de l’opposition ont été arrêtés.
Alors qu’ils organisaient une caravane partant des Parcelles Assainies pour battre campagne dans la capitale sénégalaise, les députés de l’opposition sénégalaise, Guy Marius Sagna et Abass Fall ont été encerclés par la police pendant plusieurs minutes avant d’être interpellés.
Ils ont été conduits par les fourgons des Forces de défense et de sécurité à une destination pas encore connue. Nous y reviendrons.
CAN 2023 : LE NIGERIA EN QUETE D’UNE HUITIEME FINALE
Le Nigeria va jouer, mercredi à 17h GMT, contre l’Afrique du Sud, sa 16ème demi-finale de Coupe d’Afrique des nations de football (CAN) depuis sa première participation en 1963.
Dakar, 6 fév (APS) – Le Nigeria va jouer, mercredi à 17h GMT, contre l’Afrique du Sud, sa 16ème demi-finale de Coupe d’Afrique des nations de football (CAN) depuis sa première participation en 1963.
Les Super Eagles, 20 participations, sont la quatrième nation la plus titrée avec trois trophées remportés en 1980, 1994 et 2013.
Le Nigeria a été finaliste en 1984, 1988, 1990 et 2000. Elle a remporté le match pour la troisième place à huit reprises : 1976,1978,1992,2002,2004,2006,2010 et 2019.
Le Nigéria qui n’a jamais terminé à la quatrième place d’une CAN est forfait pour l’édition de 1996 organisée et remportée par l’Afrique Sud. Il est suspendu de la CAN 1998 au cours de laquelle les Bafana Bafana étaient les finalistes malheureux.
Le pays a accueilli deux fois la CAN, en 1980 et lors de la co-organisation avec le Ghana en 2000.
En 2024, les Super Eagles étaient logés dans la poule A avec le pays hôte, la Côte d’Ivoire, la Guinée Equatoriale et la Guinée-Bissau.
Après un premier match peu convainquant contre les Equato-guinéens (1-1), ils sont montés en puissance en dominant les Ivoiriens (1-0) puis ont confirmé contre les Bissau-guinéens (2-0).
Le Nigéria est sorti deuxième avec sept points, derrière la Guinée Equatoriale. Il a éliminé le Cameroun (2-0) en huitièmes de finale, puis l’Angola en quarts (1-0).
L’un des grands favoris de cette compétition, l’équipe pourra compter sur son avant-centre en forme, Ademola Lookman. Le joueur de l’Atalanta Bergame a inscrit trois buts depuis le début de la CAN.
Toutefois le Nigeria risque de jouer sans son attaquant Victor Osimhen, élu meilleur joueur africain 2023 par la Confédération africaine de football (CAF).
Le Nigeria va affronter l’Afrique du Sud qui joue sa 11ème CAN (1996,1998,2000,2023) dont quatre demi-finales.
Les Bafana Bafana font partie de la liste des huit pays qui ont remporté une seule fois la plus prestigieuse compétition africaine.
L’Afrique du Sud évoluait dans le groupe E avec le Mali, la Namibie et la Tunisie.
Après une défaite inaugurale contre les Maliens (0-2), les Sud-africains vont largement dominer les Namibiens (4-0) et tenir en échec les Tunisiens (0-0). Ils sont sortis deuxième du groupe avec quatre points derrière le Mali (cinq points).
Les Sud-africains vont éliminer en huitièmes de finale le Marco (2-0), l’un des grands favoris de la CAN puis le Cap-Vert en quarts de finale à l’issue des tirs au but (2-1).
Absent à ce niveau de la compétition depuis 2000, les Bafana Bafana pourront compter sur leur gardien de but Ronwen Williams, héroïque en quarts de finale pour avoir arrêté quatre tirs des Cap-verdiens.
LA CANDIDATE ROSE WARDINI EN LIBERTÉ PROVISOIRE
Arrêtée depuis jeudi pour sa double nationalité, elle avait été déférée pour plusieurs délit: Escroquerie au jugement, faux en écriture authentique et publique, inscription sur une fausse qualité...
Après son face à face avec le procureur, la candidate à la présidentielle vient de bénéficier d’une liberté provisoire.
Arrêtée depuis jeudi pour sa double nationalité, elle avait été déférée pour plusieurs délit: Escroquerie au jugement, faux en écriture authentique et publique, inscription sur une fausse qualité et inscription tendant à dissimuler une incapacité, souscription à une déclaration inexistante sur son inégalité et sur sa présence sur une liste.
par Moustapha Dieye
AUX DÉPENS DE LA RÉPUBLIQUE, LES SOUPÇONS DE LA HONTE
EXCLUSIF SENEPLUS - Cette brèche créée par le PDS et exploitée par Benno, en soi, n’est pas surprenante. Elle souligne que le PDS empêché de transformer la République en monarchie n’a pas rompu avec ses vieilles habitudes
Sur la base de ‘‘soupçons’’ de corruption pesant sur certains membres du Conseil constitutionnel, Wallu, coupablement appuyée par Benno, vient de faire adopter une loi pour la reprise du processus électoral afin de rétablir Ndiombor fils, dans la course à la présidence. Le Watchacha lui, abroge par décret, le décret portant convocation du corps électoral pour remédier à un ‘‘conflit institutionnel ouvert’’ à l’aide un dialogue. Un coup qu’il ne fallait surtout pas porter à l’Etat de droit et à la démocratie sénégalaise.
Ce report à peine assumé parce que juridiquement lourd dans sa forme initiale (révision constitutionnelle oblige) est d’une grande violence symbolique. Il éloigne du Sénégal, le droit le plus apprécié de son électorat, celui qui lui permet de choisir son président.
La raison majeure qui avait calmé Samba Ndoumbélane qui en avait déjà marre de vivoter et de voir ses droits fondamentaux bafoués par le tyran en herbe du Plateau, c'est qu'il ne s'imaginait pas dealer avec lui au-delà du 25 février 2024. Le sentiment de la colocation forcée est ravivé par ce poignard que les voix du peuple viennent d’enfoncer dans son dos et en son nom à l’Assemblée nationale. Le Watchacha, chef agonisant de parti, en mal de repères dans une coalition Tass Yaakaar qui échappe à son autorité et acculé par une opposition qu’il sait à la hauteur de l’échéance à venir, s’agite. La pilule ‘‘Diomaye moy Sonko’’ ne passe pas et le cheval Amadou a du mal à amadouer au sein de l’écurie marron beige.
‘‘Le guddël jell’’ ou le report de la déchéance électorale est le propre du président Ndoumbélanien. Père Léo qui est d’ailleurs l’exception qui confirme cette règle, avait cette phrase à la bouche : ‘‘Nguur kenn du ko ñedd’’ (On ne s’accroche pas à un pouvoir fini). Le Watchacha, sur les traces de ses prédécesseurs Ndioufa et Ndiombor, se déploie de toute son envergure pour se maintenir en tant que chef d’une République au sein de laquelle, il ne dispose plus que de la courtoisie constitutionnelle qui l’autorise à occuper le Palais jusqu’à l’expiration de son mandat, ce 2 avril 2024. Au-delà, Macky Gassi, et sans regrets !
L'alternance fait partie de l'ADN de l'électorat sénégalais et l'histoire démontre qu'elle se veut de plus en plus courte : Parti socialiste 40 ans, Parti Démocratique Sénégalais 12 ans. Plus un régime s'entête dans ses tentatives de se pérenniser au pouvoir, plus l'électorat alourdit la sanction à son égard. Les dernières élections législatives et locales sont un excellent laboratoire pour analyser cette tendance. Le bassin électoral de Benno a énormément régressé et son capital sympathie ne s’est pas renfloué auprès de l’opinion publique.
Cette brèche créée par le PDS et exploitée par Benno, en soi, n’est pas forcément surprenante. Ultimement, elle souligne la non dislocation de la grande famille libérale malgré sa fragmentation. Elle souligne par ailleurs que le PDS d’Abdoulaye Wade que l’on a empêché de transformer la République du Sénégal en monarchie avec la sur-promotion de Ndiombor fils ou K-Qatar, n’a pas rompu avec ses vieilles habitudes. Et le fait que Benno se soit greffée de façon intéressée à l’initiative de Wallu peut être une bonne chose.
En effet, cela éclaire la lanterne du Ndoumbélanien dont le subconscient avait déjà commencé à blanchir le candidat Karim Meissa Wade dont la délinquance a été constatée et sanctionnée par la Cour de répression de l’enrichissement illicite. Et plus largement, cela donne une vision assez claire de la position du Parti Démocratique Sénégalais dont les méthodes de conquête et d’exercice du pouvoir laissent à désirer.
Cette élection présidentielle, spécifiquement, doit être symboliquement chargée. Benno mérite une sanction électorale qu’aucun régime n’a connue jusqu’ici. Il faut qu’à la lecture du résultat des urnes, chaque aspirant ou détenteur du pouvoir, puisse comprendre que la sacralité du suffrage universel ne se monnaie ni ne se négocie à Ndoumbélane.
LA CAP ANNONCE UNE JOURNÉE SANS PRESSE
La Coordination des associations de presse a condamné, mardi, la coupure du signal de WALF TV et le retrait définitif de sa licence d’exploitation, dans un communiqué à l’issue d’une réunion avec les responsables de médias et de journalistes.
La Coordination des associations de presse a condamné, mardi, la coupure du signal de WALF TV et le retrait définitif de sa licence d’exploitation, dans un communiqué à l’issue d’une réunion avec les responsables de médias et de journalistes. « Le ministre de la Communication, Moussa Bocar Thiam, auteur de l’ordonnance, a
outrepassé ses prérogatives. Il a ignoré toute la procédure prévue par les lois et règlements en vigueur en matière de suspension de signal et de retrait définitif de licence d’une radio ou d’une télévision», lit-on dans le document.
Selon la CAP, aucun journaliste ou entité des médias ne peut jusqu’ici dire quelle faute Walf TV a commise pour mériter cette sanction d’une telle gravité.
« Si l’autorité qui est chargée de veiller à l’application des textes, les viole allègrement, il y a de quoi s’inquiéter », se demande-t-elle. Les acteurs des médias ont décidé de mettre en œuvre toutes les actions nécessaires à la restitution de la licence de WalfT V abusivement retirée.
Par ailleurs, les associations de presse demandent instamment au gouvernement de rapporter cette ordonnance inique de retrait de licence, mais aussi de prendre l’engagement de ne plus couper l’Internet mobile au Sénégal.
Ainsi, la rencontre de ce mardi, a permis de mettre en place un plan d’action qui démarre à partir de ce mardi 6 février. « Il comprend entre autre action, journée sans presse, Conseil des médias, saisine du président de la République, un éditorial commun, une rencontre avec les patrons de presse et les organisations de la société civile, une veillée nocturne devant les locaux de Walfadjri», précise le communiqué. En plus, les organisations de la CAP ainsi que tous les acteurs des médias s’engagent à poursuivre le combat jusqu’au retour à la normale mais aussi l’obtention d’un engagement du gouvernement à ne plus couper l’Internet mobile qui entrave sérieusement l’économie des médias et le droit du public à l’information garanti par la Constitution.
L'OHADA RECLAME SES ARRIERES DE COTISATIONS
Le Secrétaire permanent de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA), Mayatta Ndiaye Mbaye, a invité mardi les pays membres à reverser intégralement leurs arriérés de cotisations.
Dakar, 6 fév (APS) – Le Secrétaire permanent de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA), Mayatta Ndiaye Mbaye, a invité mardi les pays membres à reverser intégralement leurs arriérés de cotisations.
La 57ème session du conseil des ministres de l’OHADA s’est ouverte aujourd’hui. Elle prend fin mercredi.
‘’J’espère qu’au sortir de cette session, outre l’adoption du budget, nous allons nous retrouver devant un paiement intégral des arriérés qui constituent un goulot d’étranglement pour notre organisation’’, a dit M. Mbaye à l’ouverture de la rencontre.
‘’Nous espérons que pour 2024 les choses vont s’améliorer et que les ressources financières vont être disponibles à temps pour réaliser au mieux le programme d’activités que nous avons pu identifier dans l’intérêt des Etats membres de l’organisation’’, a-t-t-il ajouté.
Le traité relatif à l‘OHADA a été adopté le 17 octobre 1996. Cette organisation intergouvernementale, regroupe 17 pays : Bénin, Burkina-Faso, Cameroun, Centrafrique, Côte d’Ivoire, Congo, Comores, Gabon, Guinée, Guinée-Bissau, Guinée-Equatoriale, Mali, Niger, République démocratique du Congo, Sénégal, Tchad et Togo.
Il a indiqué que la session de ce jour est consacrée à l’examen, la validation et l’adoption du budget au titre de l’année 2024 ainsi qu’à l’examen d’autres documents financiers.
Cette session permettra de réunir, en 2024, les ministres des Finances des pays membres pour réfléchir de manière concrète et définitive sur la situation financière de l’organisation, a expliqué M. Mbaye.
Le ministre sénégalais des Finances et du Budget, Mamadou Moustapha Bâ, a déclaré qu’une session spéciale des ministres des Finances se tiendra cette année au titre de la gestion 2024 et que les ressources financières nécessaires pour la bonne marche de l’organisation seront mobilisées dans les délais requis.
»La réalisation de notre ambition commune et tous les objectifs que nous nous sommes fixés demandent des moyens importants, d’où l’exigence pour les Etats membres de verser régulièrement leurs contributions’’, a ajouté M. Bâ.
par Ndeye Astou Ndiaye et Saliou Ngom
L’ÉTHIQUE EST-ELLE ENCORE POLITIQUE AU SÉNÉGAL ?
Lorsqu’il relève de la politique en Afrique, la ruse et un degré surélevé de machiavélisme suffisent à décrire ceux et celles qui l’incarnent. A contrario, le pouvoir sans éthique dénude l’image d’un État, de ses institutions et de ses socles de cohérence
Ndeye Astou Ndiaye et Saliou Ngom |
Publication 06/02/2024
La récente décision du président Macky Sall de reporter l'élection présidentielle, initialement prévue pour le 25 février 2024, et que plusieurs observateurs ont qualifié de « putsch institutionnel », pose de sérieuses questions quant aux acquis démocratiques du Sénégal.
Cette sortie du chef de l’État engage l’éthique, l’histoire politique et la sociologie politique du Sénégal sans pour autant omettre la part belle du droit, cet instrument fondamental garantissant l’ordre, la justice et le fonctionnement harmonieux d’une société. Au Sénégal, depuis quelques années, il est légitime de se demander où se trouve le droit ? Cette voie sacro-saint, par laquelle passent les normes jusqu’ici, hiérarchisée.
Toute politique devrait reposer sur l’éthique ; ce domaine qui constitue le cadre cruciforme qui explore les fondements moraux et les principes qui sous-tendent l'organisation et la gouvernance des sociétés humaines. À la croisée de la morale et du pouvoir, l'éthique interroge la justice, la légitimité, la responsabilité, la vertu, mais surtout la redevabilité dans la gestion des affaires publiques. Très souvent, lorsqu’il relève de la politique en Afrique, la ruse et un degré surélevé de machiavélisme suffisent à décrire ceux et celles qui l’incarnent. A contrario, le pouvoir sans éthique dénude l’image d’un État, de ses institutions, et de ses socles de cohérence.
Depuis 2012 au Sénégal, et de façon crescendo, le régime en place ne cesse de dégarnir le droit, la science, les libertés individuelles, l’éthique et la justice. Cette gouvernance anti-démocratique se fonde sur le régime de la peur, des intimidations, des menaces et de l’emprisonnement. Ipso facto, deux camps ont fini par se dessiner: celui des pro qui sont à l’abri de toute poursuite, et celui des opposants dont tous les droits sont bafoués. Cette rupture de l’égalité républicaine a fini par affaiblir la confiance aux institutions. Cette volonté de contrôle exclusif de l’espace politique, qui remet en cause le pluralisme, est la caractéristique essentielle qui différencie les régimes autoritaires des régimes démocratiques.
Le pouvoir en place outrepasse toutes les normes, mêmes les plus fondamentales, pour conforter sa position, pour que le président Macky Sall soit l’homme fort, celui que tout le monde craint. L’interdiction systématique des manifestations, la restriction des libertés d’association et d’expression, , des lois votées sans débats au sein de l’Assemblée nationale, symbole du palabre, qui devient un lieu d’aisance des forces de l’ordre et de défense sans compter une presse brimée, sont devenues des modalités courantes d’étouffements de la volonté populaire. Où est donc le droit et l’éthique dans cette façon de gouverner?
Au centre de l'éthique, surtout politique, se trouve la question fondamentale de la manière dont le pouvoir devrait être exercé et réparti dans une société. Le Sénégal s’en éloigne en empruntant la voie de l’injustice, du déséquilibre à outrance, du non-respect du droit international, et de la répression du mouvement social. Ce régime en place, a travaillé à languir de façon ostentatoire, les institutions, partant de la première à savoir la famille jusqu’à la suprême, l’État. L’image que reflète le Sénégal est au plus mal.
Jamais dans son histoire politique, le Sénégal n’a connu autant d’émeutes, de situations de crises qu’entre 2012 et 2024. Jamais la crédibilité des institutions n’a été aussi viciée.
Les populations n’ont jamais été aussi désespérées, tristes, dépressives, même craintives. Il n’est pas besoin de s’interroger sur le départ accru des jeunes même leur violence.
Monsieur le président de « ce qui reste de la République », les Sénégalais souffrent au plus haut point. Vous ne semblez néanmoins pas être ébranlé. Les valeurs et normes qui symbolisaient le Sénégal, anciennement vitrine de stabilité politique et de démocratie en Afrique, se meurent. La morale examinant les obligations des individus envers l'État et envers la société, ainsi que les limites du pouvoir politique et celle de l’autorité envers la société n’a plus d’audience. Où sont donc la justice, l’équité et le respect voué de jure au peuple, seul détenteur de la souveraineté et tant défendu par le contractualiste Rawls. Qu’en est-il de l’empathie qui relève de l’essence d’une gouvernance ? Gilligan la magnifie mais sans doute en n’ayant aucune idée du proverbe wolof qui dit que l’autorité doit se munir de commisération pour être dignement reconnu par les siens.
L’emblème par essence de l’éthique au Sénégal est le trépas ! Elle est morte après avoir reçu les foudres du vote sans débat de la loi sur le parrainage, l’élimination des candidats en 2019, toutes les morts de jeunes activistes lors des différentes manifestations, l’emprisonnement du leader de l’opposition dans des conditions déplorables et encore floues. Les défenseurs des droits n’ont jamais cessé de dénoncer, avec vigueur, les centaines d’ arrestations arbitraires de manifestants, de politiques et de journalistes. C’est le cas de l’un des candidats à la présidentielle dont le processus est malheureusement suspendu contre vents et marrées par la seule volonté d’un groupuscule de Sénégalais. À cela, s’ajoutent des violations flagrantes du droit à l’information avec la coupure de l’Internet mobile et la fermeture de groupes de presse. En 12 ans de gouvernance, la démocratie sénégalaise n’a jamais été aussi bousculée. Elle agonise.
Qui nous avait dit que jamais, il ne toucherait à la date de l’élection présidentielle, inscrite dans la Constitution ? L’annonce d’une suspension du processus électoral fut pourtant faite, ce 3 février 2024, après avoir fait attendre des millions de Sénégalais et de Sénégalaises pendant près de deux heures. Quelle inélégance !
Qui est Karim Meïssa Wade ? Ce Sénégalais si particulier, qui de loin, il arrive à perturber un système déjà à terre et que certain.es ont espoir de reconstruire. L’injustice supposée subie par Karim mérite-t-elle qu’on vous accorde un mandat supplémentaire ? Quelle est cette crise si profonde dont vous parlez et qui justifierait votre décision? Plus obscure que les émeutes et l’année blanche de 1988, que l’assassinat de Maitre Babacar Seye en 1993, la démission du Juge Kéba Mbaye, en mars de la même année ? Convainquez-nous ! La politique n’est pas un jeu, une suite de ruses.
L’absence de concertation, la façon dont la loi a été votée à l’Assemblée nationale avec cette majorité mécanique, comme tout le dispositif policier et de renseignements généraux mis en place pour museler les manifestants, montrent qu’il s’agit d’un véritable coup de force anti-démocratique, un coup d’État , tout bonnement.
Si des changements doivent être apportés à la Constitution, ils doivent être effectués conformément aux procédures prévues par celle-ci. Le respect du texte fondamental implique donc le respect des actions de modification constitutionnelle et le respect des principes de démocratie et de représentativité lors de ce processus.
Toute le monde le sait ! Une loi, jusqu’ici ne supplante pas les dispositions de la Constitution, telle est la logique de la pyramide Kelsenienne. C’est d’autant plus inadmissible que la Constitution ne permet une quelconque modification du mandat présidentiel en cours.
Au-delà de la dimension juridique, c’est surtout une atteinte à l'éthique en politique. Nous sommes témoins d'une triste réalité où les valeurs démocratiques et les principes moraux sont persiflés au nom d'intérêts et de calculs personnels et politiques. Ces actes contournent les règles les plus élémentaires de la démocratie et sapent la confiance du peuple en ses institutions.
Il est temps de reconnaître que nos dirigeants actuels, loin de respecter les valeurs et les coutumes qui ont forgé notre société, ne pensent qu'à servir leurs propres intérêts et leur ego démesuré. Nous devons rester vigilants face à de telles dérives et engager de vraies réflexions et actions pour conserver la primauté du droit et les acquis démocratiques. Les politiques modernes devraient s'inspirer des rois qui ne manquaient pas une occasion d’honorer leur parole. Il leur suffisait juste de jurer sur la ceinture de leur père. Le « ngor » n’a pas besoin d’être dit. Il se prouve et se vit. Souvenons-nous en !
Nous devons nous interroger sur l'avenir de notre démocratie et sur les valeurs que nous voulons défendre en tant que nation. Il est temps de réaffirmer notre engagement en faveur de l'éthique en politique, du respect des normes démocratiques et de la parole donnée. Enfin, ces différentes controverses montrent que quelle que soit la qualité de nos institutions, leur efficacité dépend de la valeur des hommes qui les incarnent.
Ndeye Astou Ndiaye est Maitresse conférences titulaire en science politique.
FSJP/UCAD
Saliou Ngom est chargé de recherche titulaire en sociologie politique.
IFAN/UCAD
L'UEMOA INVITE A SOUTENIR LES POLITIQUES D’ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
Le Premier ministre Amadou Ba a invité le secteur financier de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), mardi, à Diamniadio (ouest), à contribuer au financement des politiques d’adaptation au changement climatique
Diamniadio, 6 fév (APS) – Le Premier ministre Amadou Ba a invité le secteur financier de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), mardi, à Diamniadio (ouest), à contribuer au financement des politiques d’adaptation au changement climatique, avec le soutien de projets respectueux de l’environnement.
‘’Le secteur financier de l’UEMOA […] doit jouer un rôle notable dans les politiques d’adaptation au changement climatique’’ et mener des ‘’actions’’ capables de ‘’contribuer davantage aux initiatives publiques mises en œuvre par les États dans la mise en œuvre de leurs engagements internationaux en matière de climat’’, a dit M. Ba.
Il intervenait à la cérémonie d’ouverture d’une conférence internationale sur le rôle des banques centrales dans les politiques d’adaptation au changement climatique.
La rencontre est organisée par la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BECEAO).
Amadou Ba dit attendre des institutions financières de l’UEMOA ‘’des actions concrètes’’ pouvant ‘’favoriser les investissements dans les projets respectueux de l’environnement telles que les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique, qui contribuent à la réduction des émissions de gaz à effet de serre’’.
Ces institutions doivent se mobiliser parce que ‘’les engagements pris par la plupart des partenaires extérieurs ne sont pas concrétisés’’, a souligné le Premier ministre.
Selon lui, les partenaires financiers de l’Afrique ont pris des engagements financiers portant sur 100 milliards de dollars US par an pour soutenir les politiques gouvernementales de transition écologique.
‘’Toutefois, a relevé Amadou Ba, force est de constater que les engagements pris par la plupart des partenaires extérieurs ne sont pas concrétisés.’’
‘’Ces ressources sont pourtant nécessaires pour financer les actions’’ envisagées en matière de climat par les États africains pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et ‘’s’adapter aux effets du changement climatique’’, a-t-il rappelé.
Amadou Ba, citant la Banque africaine de développement (BAD), affirme que l’Afrique a besoin de 1.300 à 1.600 milliards de dollars US, entre 2020 et 2030, pour mettre le programme continental d’action sur le climat.
‘’L’agriculture, qui concentre plus de 40 % de la main-d’œuvre des pays de l’UEMOA et représente 26 % de son produit intérieur brut, demeure un secteur particulièrement exposé’’ au changement climatique, a relevé M. Ba.
Selon une étude de la Banque mondiale, a-t-il dit, l’UEMOA pourrait subir en moyenne des pertes estimées à 1 milliard de dollars US, environ 611 milliards 253 milliards de francs CFA par an, en termes de cultures vivrières, à cause de ‘’sècheresses’’ causées par le changement climatique.
Le gouverneur de la BCEAO, Jean-Claude Kassi Brou, a lancé un appel à une ‘’coopération internationale soutenue entre toutes les banques centrales, les autres parties prenantes […] du secteur bancaire et financier, et les partenaires au développement’’.
Il estime que ‘’la problématique du changement climatique transcende les frontières nationales’’.
UN SÉNATEUR AMÉRICAIN SONNE L'ALERTE SUR LA DÉRIVE AUTORITAIRE AU SÉNÉGAL
Ben Cardin, président de la commission sénatoriale des relations étrangères, estime que "le retard du scrutin place le pays sur une voie dangereuse vers la dictature et ne doit pas être toléré". Il appelle Macky Sall à "annuler cette décision imprudente"
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 06/02/2024
Le sénateur américain Ben Cardin, président de la commission sénatoriale des relations étrangères, s'est dit inquiet par l'annonce du président sénégalais Macky Sall de reporter les élections présidentielles prévues en février 2024.
Dans une déclaration publiée ce mardi 6 février 2024, le sénateur démocrate du Maryland a estimé que "le retard de l'élection présidentielle au Sénégal place le pays sur une voie dangereuse vers la dictature et ne doit pas être toléré". Selon Cardin, "le mépris flagrant du président Macky Sall pour la constitution sénégalaise et son manque de respect pour le soutien du peuple sénégalais à la démocratie sapent des décennies de progrès depuis l'indépendance dans ce qui était autrefois considéré comme l'une des démocraties les plus fiables et les plus dynamiques d'Afrique."
Le sénateur appelle Macky Sall à "annuler cette décision imprudente et veiller à ce que les élections aient lieu avant la fin de son mandat constitutionnel", soulignant ainsi les inquiétudes à Washington quant au risque de dérive autoritaire au Sénégal.