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6 juin 2025
DE L’AFFECTION EN AUMONE
Bienveillance d’un Oustaz pour ses talibés - Après une matinée passée avec les talibés dans la rue, Bés bi est allé à la rencontre d’un Oustaz soucieux de ses enfants.
Dans les rues de Dakar, il y a un spectacle auquel il est difficile d’échapper : Des enfants en bas âge parés de vêtements en mauvais état et de chaussures rafistolées ou inexistantes. Tenant un pot de tomate d’une main et tendant l’autre en quête d’aumône. Par habitude, par compassion ou par volonté d’acquérir des faveurs divines, on leur donne de l’argent, de la nourriture ou des aumônes spécifiquement prescrites. Ce qu’on leur donne rarement, c’est aussi ce qu’ils ne perçoivent pas toujours de leurs propres parents : l’affection. Après une matinée passée avec les talibés dans la rue, Bés bi est allé à la rencontre d’un Oustaz soucieux de ses enfants.
Chaque matin, à hauteur de l’école Saldia, deux mondes s’entremêlent sans qu’on puisse les confondre. D’un côté, les élèves munis de sacs à dos arrivent à l’école, certains à pied, d’autres déposés par une voiture personnelle ou un taxi. En attendant que les cloches sonnent 8h, certains élèves discutent entre eux tandis que d’autres vont s’approvisionner en pain, biscuits, boissons et autres confiseries au niveau des kiosques et étals situés juste en face. L’ensemble forme une foule animée au sein de laquelle on peut clairement distinguer des enfants à l’apparence plus négligée tenant en lieu et place du sac à dos, un petit sceau et tendant la main aux passants et aux parents. Au milieu de ce brouhaha entrecoupé de klaxons d’une circulation ralentie, une voiture se gare. Deux élèves en descendent tandis que des talibés accourent pour venir récupérer l’aumône donnée par la dame qui occupe le siège passager. Au menu, du lait caillé et des pièces. Au bout d’un moment, comme par enchantement, la foule se disperse et on ne voit plus que les talibés et quelques élèves arrivés en retard et qui doivent de ce fait attendre l’heure suivante pour aller chercher un billet d’entrée.
Talibés stratèges à l’école de la rue
Ce spectacle matinal est une illustration de l’abandon des talibés. Très tôt sevrés de l’affection familiale, privés d’école et livrés à la rue. Une rue parfois impitoyable, parfois bienveillante, parfois indifférente. Les talibés ont fini par devenir un élément du décor qui s’est imposé comme une normalité. Et de leur côté, ils acceptent cette enfance qu’ils n’ont pas choisi mais avec laquelle ils doivent composer au mieux. Pour ça, il leur est crucial de savoir comment mendier, à qui demander, quelles prières formuler et où aller. La foule de Saldia s’étant dispersée, ils remontent vers la police de Dieuppeul et le Bureau des passeports situés tous les deux sur les Allées Ababacar Sy et en face de la Mosquée de Dieuppeul. Les talibés ont compris que cette zone de forte affluence est stratégique pour croiser des personnes charitables ou en quête d’une faveur divine. Une dame qui venait de finir de faire des photocopies remet un billet de 500f à un trio de talibés. L'un des petits qui s’était détaché du groupe revient au pas de course en voyant ses amis recevoir un billet. Il rattrape la dame qui, voyant ses yeux implorants, lui remet une pièce qui illumine son visage. D’une voix fluette, il formule des prières avant de se rediriger vers le groupe occupé à trouver un compromis sur la façon de partager les 500F. Ils se parlent en pulaar. S’adressant à eux dans cette langue, on apprend qu’ils ont entre 11 et 7 ans et qu’ils viennent tous du même daara situé à Grand Dakar. Ils ont tous une apparence assez soignée. Leurs vêtements ne sont pas sales ou déchirés et ils portent tous des chaussures, même si celles du plus petit sont bien trop grandes. On note aussi une certaine fraternité entre eux. Ce sont des points suffisamment intrigants pour souhaiter en savoir plus sur leur Daara.
Loin de leurs parents, des talibés et l’affection de leur maitre coranique
Le lendemain, c’est munie d’une adresse approximative et du numéro de Oustaz Ba que nous nous rendons au Daara vers 14h. Le taxi s’arrête au niveau du Centre culturel de Grand Dakar où nous attendent deux talibés mandatés pour nous montrer le chemin. On abandonne la route goudronnée pour nous engager dans un vaste terrain sablonneux anarchiquement occupé. On y voit des lingères, des vendeurs de café, quelques kiosques ainsi que des coqs et du bétail en errance. On finit par arriver au daara. Il s’agit d’une modeste construction. A l’intérieur se trouvent trois pièces servant de dortoirs et de lieux de dévotion. Oustaz Ba nous accueille dans la cour au milieu de sa vingtaine de talibés venus essentiellement de Kolda et de la Guinée. Vêtu d’un grand boubou bleu, c’est un homme d’une quarantaine d’années au visage avenant et qui s’exprime d’une voix basse. Aucun des enfants rencontré ne présente de signes apparents de traumatisme ou de maltraitance. Ils semblent avoir pour leur Oustaz une dévotion qui n’est pas feinte. «Ce sont les parents qui me confient ces enfants mais c’est Dieu qui surveille mon attitude par rapport à eux. C’est pourquoi j’essaie toujours de les traiter avec humanité», confie-t-il. Il montre du doigt deux enfants et explique : «Ce sont mes propres fils mais je ne fais aucune distinction. J’attends la même discipline de tout le monde et je dispense la même compassion à tout le monde.» Concernant la discipline, les enfants se réveillent à 6h du matin et vont se coucher à 22h. Une journée faite de prières, de mendicité, d’apprentissage du Coran et de repos. Pour ce qui est de la restauration, il y a trois possibilités : les enfants se partagent ce qu’ils reçoivent dans la rue, le Oustaz leur achète à manger avec l’argent collecté ou alors une bonne volonté apporte de la nourriture comme aumône. C’est par exemple le cas aujourd’hui. Les enfants mangent du thiakri apporté par une dame.
Un Oustaz qui se soucie de ses talibés
L’argent collecté servirait aussi de fond de secours en cas d’urgence. «Cet enfant a été mordu par un chien. Nous l’avons amené à l’hôpital avec cet argent», raconte-t-il. Il dit prendre très au sérieux sa responsabilité de maitre coranique si bien que les enfants finissent le Coran avant d’avoir 12 ans. Après, ils peuvent rentrer en famille ou rester pour étudier la sharia ou loi islamique. «Le fait que les enfants ne grandissent pas dans l’opulence ne veut pas dire qu’ils ne reçoivent pas une bonne éducation», argumente-t-il. Pour lui, le plus important est d’inculquer des valeurs aux enfants et de les préparer aux dures réalités de la vie sans les exposer à la cruauté. «Je ne violente jamais les enfants. C’est pourquoi je peux rendre grâce à Dieu qu’aucun des miens n’ait jamais fugué ou créé des histoires», conclut-il. Les talibés grandissent, privés de la présence des parents, privés d’école, privés de confort et parfois exposé à la faim et à la violence. Pour ces raisons, ce ne sera jamais une situation souhaitable pour un enfant. Néanmoins, en se montrant bienveillant et protecteur, ce maitre coranique apporte à l’éducation de ces enfants une composante essentielle qui fait défaut à certains enfants privilégiés : l’affection.
ENTRE VIE AMOUREUSE DEMUNIE ET REFUS DE MATERNITE
Les ravages d’une carence affective - Agée de 33 ans, sans mari, ni enfant, Meurtrie et en manque d’affection, elle revient ici sur les péripéties de sa vie, qui font qu’elle a choisi de ne jamais avoir d’enfant.
Agée de 33 ans, sans mari, ni enfant, Françoise Mbengue (un nom d’emprunt) raconte sa vie tumultueuse en tant que célibataire, n’ayant jamais connu l’amour d’une mère. Une mère qui, pourtant est toujours vivante, mais qui paradoxalement, n’a jamais donné une preuve d’amour à sa fille. Meurtrie et en manque d’affection, elle revient ici sur les péripéties de sa vie, qui font qu’elle a choisi de ne jamais avoir d’enfant.
«J’ai 33 ans, je ne suis pas mariée et je n’ai pas d’enfants. Ce n’est pas l’occasion qui manque, puisque j’ai des prétendants qui veulent s’engager et fonder une famille avec moi, mais c’est un choix de vie. Je ne veux pas me marier, parce que, justement je ne veux pas avoir d’enfant. Or, tout homme qui entre dans un mariage aspire à avoir un enfant. Cela peut paraitre curieux, mais j’ai mes propres raisons. Je ne veux pas enfanter parce que j’ai eu un vécu que je voudrais épargner à mon enfant. En réalité, je n’ai jamais eu d’amour maternel. Pourtant ma mère est toujours vivante et on vit ensemble dans une même maison. Cette carence m’affecte beaucoup. J’en suis même arrivée à la conclusion que ma mère m’a causée beaucoup de tort, car ce n’est pas normal qu’elle me mette au monde et qu’elle ne remplisse pas ses devoirs envers moi. En fait, si je ne veux pas avoir d’enfant, c’est que je ne veux pas faillir dans ma mission de mère. Je ne veux pas que, demain, mon enfant ne puisse pas bénéficier de l’amour dont il a besoin et que je ne puisse pas lui venir en aide psychologiquement ou physiquement, car moi je ressens ce manque.
Une cohabitation difficile entre mère et fille
Je ne suis pas la seule enfant de ma mère en carence affective. Mes frères et sœurs ont le même problème. Sauf qu’eux ont réussi à surmonter cela et à fonder une famille. Moi, je n’arrive toujours pas à digérer la pilule et cela a créé en moi un blocage. Entre rejet, insultes, énervement, j’ai tout supporté avec elle, durant mon enfance, mon adolescence et jusqu’à présent. Je vis seule avec elle dans la maison, mais on vit comme des inconnues. Le matin, on se salue, si quelqu’un a quelque chose à dire à l’autre, elle lui dit et cela s’arrête là. Si je ne suis pas au boulot, je reste enfermée dans ma chambre. Quand je tombe malade, elle ne s’inquiète pas et je préfère appeler mes frères qui ne vivent plus dans la même maison plutôt qu’elle.
Une mère désengagée depuis l’enfance
Elle est responsable de cette situation. C’est depuis le bas-âge qu’elle devait cultiver cet amour et cette complicité. Je me rappelle que durant mon enfance, lorsqu’on allait à l’école, elle ne se levait jamais pour nous aider à nous habiller ou préparer notre petit déjeuner comme le font toutes les mères de famille. C’est mon père qui faisait tout cela à sa place, il nous amenait à l’école, prenait soin de nous en cas de maladie. En fait, il était à nos petits soins alors que ma mère n’a jamais mis les pieds dans mon école. En général, les filles ont une certaine complicité avec leur mère, elles leur confient leurs peines, leurs joies, leur premier amour… Mais moi je n’ai pas cette chance. Ma mère m’a toujours rabaissée et parfois en public.
Les vains efforts d’une fille pour renouer avec sa mère
Quand je vois des filles qui sont complices avec leur mère, je les envie. J’accomplis tous mes devoirs de fille envers elle. Si je ne vais pas au boulot, je fais tous les travaux ménagers, je lui offre des cadeaux selon mes moyens. Mais imaginezvous, ma mère n’a jamais prié pour moi. Si je lui donne de l’argent ou un cadeau, elle le regarde avec dédain et le pose à côté d’elle, sans même dire «merci». Cela me fend le cœur. En fait, je suis comme une locataire chez moi, c’est pourquoi je passe plus de temps au bureau. Je m’y sens mieux.
A la source du problème
Dés fois, on se disait que peut-être elle avait des problèmes de couple avec mon père et qu’elle transférait cette haine sur nous. Mais il n’en était rien puisqu’un jour, elle nous a dit qu’elle-même n’avait jamais eu d’amour maternel. Mais est-ce une raison pour nous faire subir le même sort ? Non, car on n’a pas demandé à naitre. Au contraire, cela devait la pousser à nous chouchouter pour qu’on ne vive pas ce qu’elle a vécu. C’est vrai qu’elle avait dés fois des problèmes de couple avec mon père car elle ne savait pas bien gérer son mariage, encore moins ses enfants. Mais mon père était quelqu’un de bien, un bon père de famille.
Le deuil d’un père aimant
Lorsque j’ai vu mes règles, j’en ai parlé en premier à mon père. Et lorsque j’avais des choses à dire, je les confiais à mon père. Il est décédé alors que j’avais 19 ans, et cela a créé un grand vide chez moi. C’est comme si je n’ai plus de parent, car l’oreille attentive qui savait m’écouter ou sur qui je pouvais compter n’est plus de ce monde. Après son décès, j’ai essayé de me rapprocher de ma mère, mais cela n’a pas marché, car elle est toujours froide. Aujourd’hui, elle commence à prendre de l’âge mais ses enfants s’éloignent de plus en plus d’elle. Par exemple, quand ma grande sœur a des problèmes dans son ménage, elle se n’en ouvre jamais à ma mère. C’est moi qui la conseille et, à la limite, j’ai pitié d’elle, parce que je sais qu’on est tous en situation de manque.
Un frein à la vie amoureuse et romantique
Je n’irais pas jusqu’à dire qu’elle est méchante, mais elle est très difficile. Et c’est cette enfance difficile que j’ai vécue qui pèse toujours sur moi. Pour moi, avoir un enfant relève d’une grande responsabilité que j’ai peur d’assumer. Il m’est arrivé d’avoir une relation sérieuse avec un homme avec qui j’ai fait 3 ans, mais lorsque je lui ai dit que je ne voulais pas d’enfants, il a trouvé une occasion pour disparaitre. Il y en a eu bien d’autres, et à chaque fois que je leur disais que je ne voulais pas avoir d’enfant, les uns me riaient au nez, les autres se disaient que j’étais un enfant gâté, mais il n’en était rien. Dieu seul sait si je serai mère ou pas, mais j’ai des appréhensions. Beaucoup de gens sont en train d’avoir des enfants, mais ils ne savent pas comment s’y prendre. Moi si j’ai un problème de 10 000 francs pour acheter un médicament, je n’ose pas le demander à ma mère. Et pourtant, elle peut dépenser des millions dans des futilités.
«Je cherche un homme infertile pour ne pas être mère»
Les gens peuvent ne pas me comprendre, mais j’ai un réel problème. Je me dis dés fois, intérieurement, que si j’avais un homme infertile qui ne peut pas avoir d’enfant, j’allais m’engager. En fait, c’est pour dire que je suis prête à me marier mais pas à faire des enfants. Et pourtant j’adore les enfants, j’en suis même arrivée à en adopter un à Sos. Mais làbas, tant qu’elle n’est pas majeure, je ne peux pas la récupérer. Elle a 9 ans et elle vient seulement les grandes vacances ou les fêtes de Noël ou Pâques.
QUAND L’INSECURITE DICTE SA LOI !
Abords du stade Léopold Sédar Senghor, en pleins travaux de réhabilitation, Les agressions physiques sont en passe de devenir monnaie courante au parking du stade Léopold Sédar Senghor
Les agressions physiques sont en passe de devenir monnaie courante au parking du stade Léopold Sédar Senghor. Dimanche dernier, un apprenti mécanicien a été poignardé à coup de couteau à la suite d’une altercation avec un conducteur de Jakarta. Chaque année, on enregistre plusieurs victimes des violences perpétrées par les individus qui squattent le périmètre du stade. Reportage aux alentours d’une infrastructure sportive dont la fin des travaux de réhabilitation est prévue en décembre 2025 mais où le sentiment d’insécurité est la chose la mieux partagée.
Le parking du stade est le raccourci qu’empruntent les habitants des Parcelles Assainies pour se rendre à Grand Yoff, Khar Yallah entre autres. Sur les lieux, on constate l’installation de plusieurs cantines de fortune. Les gargotes ont envahi littéralement cet endroit aménagé pour permettre aux automobilistes de garer leur voiture à l’occasion des matches de football que le terrain doit abriter. Le décor a complétement changé à cause du niveau de dégradation très avancée des lieux. Pis, près du mur de clôture du stade, des vendeurs de matériaux de construction ont créé des dépôts de vente défiant toute norme. Ils commercialisent du sable et du béton. Les accidents de voiture sont fréquents, sans les dépôts. Avec les camions gros porteurs qui se relaient quotidiennement aux abords du complexe sportif, le risque d’accident est réel. Pour cause, le lieu n’est pas indiqué pour ces genres d’activité. A cela s’ajoute le virage qui constitue un véritable danger pour les passants. Moustapha S, un habitué du coin, fait remarquer : « ce n’est pas tous les jours que les policiers sont présents sur les lieux. La sortie des véhicules des carrières expose les nombreux piétons. Les autorités doivent prendre des mesures et mettre un mettre un terme à cette situation d’insécurité qui règne sur les lieux».
LA ROUTE QUI RELIE L’AUTOROUTE AU PARKING EST DEFECTUEUSE
Pourtant, des mesures ont été prises pour débarrasser le parking de ses occupants. Les autorités les avaient en effet contraints à quitter de force, en mobilisant les forces de sécurité obligées d’intervenir à coups de grenades lacrymogènes afin de permettre aux bulldozers de raser toutes les cantines. Seulement, après les opérations de déguerpissement, ce fut le retour à l’ancien schéma. « Les gens reviennent s’installer de nouveau.
Dans cette situation, c’est l’Etat qui est perdant. Les opérations ont coûté de l’argent. Malheureusement, toutes ces dépenses tombent à l’eau, faute de suivi », déplore un riverain du stade. Les vols et agressions hantent le sommeil des habitants des quartiers comme Grand Yoff, Grand Médine entre autres. « Certaines heures de la nuit, le parking du stade est un sens interdit. A cause des agressions récurrentes. Les personnes ont été retrouvées mortes sur ce parking», avoue d’ailleurs un vendeur. Il faut enfin relever que les travaux de réhabilitation de l’exstade de l’Amitié qui doivent fin en Décembre 2025 se poursuivent timidement. Ces travaux pour la réhabilitation du stade Léopold Sédar Senghor doivent coûter 20 milliards de francs Cfa. Aujourd’hui, la question que les riverains du premier grand stade de Dakar, avant celui de Diamniadio, c’est pourquoi les autorités n’ont pas pensé à la sécurisation du périmètre.
DAKAR SACRE-CŒUR EN DANGER, TEUNGUETH ET JARAAF EN EMBUSCADE
La 7ème journée de la Ligue 1 s’ouvre ce week-end avec en attraction le déplacement de Dakar Sacré-cœur sur la pelouse de Jamono Fatick.
La 7ème journée de la Ligue 1 s’ouvre ce week-end avec en attraction le déplacement de Dakar Sacré-cœur sur la pelouse de Jamono Fatick. Leader au classement, les Académiciens dakarois (12 pts), engagent en même temps le duel à distance avec leur dauphin Teungueth FC et le Jaraaf en embuscade et idéalement placés pour le déloger de son fauteuil.
Au coude à coude à la tête du classement avec le même nombre de points (12), Dakar Sacré-cœur et son dauphin Teungueth FC vont engager ce week-end un duel à distance pour le fauteuil de leader. Ce sera pour le compte de la septième journée qui s’ouvre ce samedi 9 décembre. Une occasion pour les Académiciens dakarois de renforcer leur position de leader qui ne tient encore qu'à un fil.
Dans cet élan, ils rendront visite ce samedi au stade Massène Sène, Jamono Fatick (5e, 8 pts). Après avoir enchaîné deux matchs nuls, ils auront grandement besoin de victoires pour maintenir à bonne distance Teungueth FC et le Jaraaf qui le talonnent au classement.
Deuxième au classement, Teungueth Fc (2e ; 12 points) accueille l’US Gorée (9e, 7 pts). Après leur probant succès devant Diambars, les Rufisquois de Teungueth voudront enchaîner dans leur antre du stade Ngalandou Diouf avec un nouveau succès pour espérer s’emparer de la première place. Ce qui ne sera pas donné devant l’Us Gorée (9e, 7 pts) qui a tout aussi besoin de se replacer après avoir été ralentie (1- 1) lors de la précédente journée par l’AS Pikine.
Après son éclatant succès devant Génération Foot, le Jaraaf de Dakar (3e ; 10 points) fera lui le déplacement au stade municipal de Kolda où il affrontera le Casa Sports. Les «Vert et Blanc» auront un bon coup à jouer lors de cette rencontre considérée depuis quelques saisons comme le «classico» de Ligue 1. Un nouveau succès face aux Ziguinchorois (14e ; 2 points) pourrait les propulser sur le fauteuil. A la peine et confiné à la place de lanterne rouge, le Casa Sports veut reprendre du souffle et signer enfin une première victoire. Sur cette lancée, le club casamançais n’a pas hésité à congédier son entraîneur pour insuffisance de résultats et son remplacement par le coach intérimaire Cheikh Tidiane Cissé. Freiné par le Jaraaf lors de la précédente journée, Génération Foot (10e ; 7 points) tentera de redresser la barre au stade Lat Dior de Thiès où elle accueille la Linguère de Saint-Louis (4e, 9 pts).
Dans une bonne dynamique, l’équipe saint-louisienne aura à cœur d’enchaîner et de regagner le podium à l’issue de cette journée. Revenue d’une défaite sur la pelouse de la Linguère de Saint-Louis (1-0), l’US Ouakam(11e, 5 pts), tentera de se relancer en accueillant au stade municipal de Ngor, le Guédiawaye FC (7e, 8 pts). De leur côté, l’As Pikine affrontera sur leur pelouse du stade Alassane Djigo, la Sonacos de Diourbel (6e, 8 pts). Au bas du tableau, le Diambars de Saly (13e, 5 pts) se rend au stade Caroline Faye pour le derby aux allures de duel des mal classés qui l’opposera Stade de Mbour (12e, 5 pts).
PROGRAMME 7EME JOURNEE LIGUE 1
SAMEDI 9 DECEMBRE 2023
Stade Ngalandou Diouf 16 h 30 : Teungueth FC / US Gorée
Stade Massène Sene 16 h 30 : Jamono Fatick / Dakar Sacré Cœur
DIMANCHE 10 DECEMBRE
Stade Caroline Faye 16 h 30 : Stade de Mbour / Diambars
Stade municipal de Kolda 16 h 30 : Casa Sports / Jaraaf
Stade Lat Dior 16 h 30 : Génération Foot / Linguère
Stade Alassane Djigo 16 h 30 : AS Pikine / Sonacos
Stade municipal de Ngor
16 h 30 : US Ouakam / Guédiawaye FC
«LE VERITABLE PROBLEME, C’EST LE TAUX D’ABSTENTION QUE NOUS DEVONS MINORER POUR CES JOUTES»
Pour Cheikh Diop, Sg Cnts-Fc, l’objectif est de travailler à minorer le taux d’abstention qui risque d’être élevé, à cause de l’éloignement de certains bureaux de votes
Les élections de représentativité des centrales syndicales vont se dérouler sur tout le territoire national. Les prétendantes à la représentativité iront à l’assaut des 10% de l’électorat, pour prétendre figurer à la table des négociations. La Confédération nationale des travailleurs du Sénégal-Force du changement (Cnts-Fc), dirigée par Cheikh Diop, continue de sillonner le pays, à quatre jours des joutes. Pour M. Diop, l’objectif est de travailler à minorer le taux d’abstention qui risque d’être élevé, à cause de l’éloignement de certains bureaux de votes. Entretien !
Quelle est la situation dans vos rangs ?
Nous sommes en tournée pour la campagne depuis une dizaine de jours. Nous avons quitté Dakar et nous avons fait toutes les régions de la Casamance naturelle, Kaffrine, Tamba, Kaolack, Diourbel, Saint-Louis. Là (hier, ndlr), nous sommes à Louga. Nous sommes en train de faire le tour du Sénégal pour mobiliser nos militants, redynamiser la base pour préparer les élections de représentativité des centrales syndicales du 12 décembre prochain.
Les travailleurs montrent-ils un engouement pour ces élections ?
Pour ce qui nous concerne, on peut considérer que les travailleurs sont très sensibles aux élections et ils appréhendent correctement les enjeux. Mais, il faut relever que le grand défi de ces élections qui reste le taux d’abstention qui risque d’être très élevé. Nous sommes en train de travailler pour que l’abstention puisse être minorée. De travailler non seulement pour mobiliser nos bases, afin de les faire participer au vote, mais l’ensemble des travailleurs de tout bord. Aujourd’hui, si on évaluait la situation, on se rend compte qu’effectivement le discours que nous portons est très bien perçu par les travailleurs et l’engouement que nous sentons envers eux, nous met en confiance.
Pour prouver que l’espoir des travailleurs est placé à la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal- Force du changement (Cnts- FC), il faut comparer les deux élections précédentes, car nous en sommes à la troisième édition. Les deux précédentes, en analysant les résultats, vous vous rendrez compte que malgré le respect du rang qui demeure, la seule centrale qui a évolué est la nôtre. Et elle a enregistré trois points positifs par rapports aux deux autres élections. Toutes les autres centrales ont régressé. Cela traduit l’espoir que les travailleurs portent en nous. Cela traduit l’adhésion des travailleurs que nous devons pour cette fois-ci concrétiser. Nous portons le leadership du mouvement syndical sénégalais et il faudrait que ce leadership se traduise par un leadership numérique. Nous pensons que, compte tenu de l’élargissement de nos rangs dans le secteur public avec l’adhésion de beaucoup d’organisations syndicales de l’élite intellectuelle comme des inspecteurs de l’éducation et des syndicats de la santé et des collectivités territoriales en plus des sympathisants des travailleurs d’autres secteurs, nous portons l’espoir du dialogue national sénégalais.
Y a-t-il des manquements remarqués dans l’organisation au cours de votre tournée ?
Il y a, dans quelques localités, une cartographie qui n’est pas très rapprochée des électeurs. Et cela contribue à renforcer le fort taux d’abstention. On aurait souhaité, dans certaines localités, que la cartographie soit beaucoup plus proche des travailleurs. Il y a également que le ministère de tutelle devrait communiquer davantage, mais cela ne veut pas dire qu’il ne l’a pas fait, pour rendre ces élections beaucoup plus lisibles.
Pour ce qui nous concerne, nous sommes en train de faire de notre mieux pour minorer ce taux d’abstention, mais pour faire voter le maximum de travailleurs. Aujourd’hui, les thèmes que nous développons intéressent généralement tous les secteurs parce que cela portent sur l’avenir du travail, sur l’état actuel du dialogue social de restructuration que nous devons traduire en dialogue social de conquête. Les accords qui sont signés et qui ne sont pas respectés et dont nous courrons derrière, des droits des travailleurs qui sont confisqués. Voilà ce qui caractérise le dialogue social.
Nous devons aussi, au nom de la solidarité, nous battre pour que le passif social des ex-travailleurs qui n’ont plus aucune capacité de mobilisation, ni de nuisance, comme les anciens travailleurs de la Sotrac, Air Afrique, Sias, Air Sénégal ou encore Ama Sénégal, reçoivent leur dû. Pour ces anciens travailleurs, il faudrait que nous qui avons encore cette force, au nom de la solidarité, nous battions pour que le passif social soit vidé. Et dans ce dynamisme, il n’y a que la Cnts-Fc, la seule centrale, qui porte ce combat et nous sommes en train de le réussir car une bonne partie du passif a été réglée.
Le fichier vous rassure-t-il ?
Le fichier a beaucoup progressé. Nous pouvons considérer que le fichier est assez bon ; il y a un niveau d’inscription acceptable. Donc, nous n’avons pas de problème de fichier. Il est vrai qu’il y a des entreprises qui ont trainé le pied jusqu’à forclusion des délais d’inscription ; mais ceci n’impacte pas les élections. Le véritable problème c’est le taux d’abstention que nous devons minorer pour ces élections.
De notre côté, nous nous sommes battus pour que les retards de la première phase soit rectifié au cours de la deuxième phase contentieuse. Il y a quand-même quelques rares entreprises qui n’ont pas inscrit leurs travailleurs. Aujourd’hui, notre combat, c’est d’exploiter les voies et moyens pour essayer de voir comment répartir les travailleurs, afin de les rapprocher des bureaux de votes.
Et quel est votre appel à l’endroit des travailleurs ?
Le mouvement syndical sénégalais a été pendant longtemps bipolarisé par les courants participationnistes et économistes. Chacun de ces courants est une extrémité. Les participationnistes, tout le monde sait leur façon de faire. Les autonomistes qui sont des va-t’en guerre. La Cnts-Force du changement est venu tracer une troisième voie qui est médiane. Cette voie tient compte à la fois de l’intérêt de l’entreprise et de la répartition juste et équitable des richesses produites par le capital et le travail. La Cnts-Fc est venue également prendre en charge, dans cette voie, l’avenir du travail. Aujourd’hui, en cette quatrième révolution industrielle, si on n’y prend garde, le travail sera fortement menacé parce que la force du travail est robotique, l’intelligence est artificielle, la production virtualisé, la force du travail robotisée.
Pour contrecarrer ce problème, nous devons nous mobiliser, nous travailleurs du mouvement syndical, au-delà nous liguer avec l’ensemble des militants du progrès, pour un nouveau contrat social qui répartisse de façon correct les richesses produites par les machines pour les humains. Parce qu’un robot ne revendique pas et ce sont les robots qui remplacent la force du travail.
UN MOYEN DE LUTTER CONTRE L'EXODE RURAL ET L'IMMIGRATION CLANDESTINE DES JEUNES
La première édition du camp agro-écologique des jeunes de la FONGS se déroule du 8 au 14 décembre à Ngue Gueye dans la commune de Ngoye, département de Bambey.
La première édition du camp agro-écologique des jeunes de la FONGS se déroule du 8 au 14 décembre à Ngue Gueye dans la commune de Ngoye, département de Bambey. Le thème porte sur les jeunes et les femmes, leviers de la transformation durable des exploitations familiales. Le but de ce camp agro-écologique est d'insérer les jeunes pour leur permettre d'éviter l'exode rural et l'émigration clandestine.
C'est la localité de Nguegueye dans la commune de Ngoye qui a abrité le premier champ agro-écologique des jeunes de la Fongs (Fédération des organisations non gouvernementales action paysanne). Le thème de ce camp est axé sur les jeunes et les femmes comme leviers de la transformation durable des exploitations familiales.
Le choix de la localité de Nguegueye s'explique, selon Pape Abdoulaye Diouf le Président de l'URAPD ( Union régionale des associations paysannes de Diourbel) par le fait que le groupement Diambar de Nguegueye est un exemple dans les activités de transition agro-écologique. Cette association a réalisé depuis 2007 beaucoup d'activités agroécologiques ». Ce camp a été organisé par URAPD, membre de la Fongs. Babacar Diop, consultant au niveau de la Fédération des organisations non gouvernementales action paysanne explique en détail son objectif : "l'Etat du Sénégal est en train de travailler dans les dynamiques de transition agro-écologique . Il est en train de renforcer ces dynamiques au niveau de ses politiques agricoles.
La Fongs en tant qu’organisation de producteurs a pris les devants. Elle est autour de l'agro-écologie mais elle a ciblé les jeunes pour leur permettre de jouer leur rôle important autour de l'agro-écologie. Cette dernière va nous permettre d'installer et d'insérer les jeunes, d'éviter l'exode rural et de bloquer les jeunes par rapport à l'émigration clandestine ».
Le souci principal, selon lui, « c'est de produire pour nous nourrir mais produire pour nourrir le Sénégal. Et les productions qui nous viennent de l'agro-écologique sont très saines et vont renforcer la santé. Avoir les jeunes comme cible est une très bonne piste. Et la Fongs a pu mettre beaucoup de programmes qui tournent autour de l' agro-écologique. Nous devons produire pour le Sénégal. Nous devons aussi contribuer au développement de notre nation. Mais l'idéal, c'est d'aller vers la productivité agro-sylvo-pastorale et halieutique.
La Fongs vient en appoint pour renforcer les capacités de ces jeunes pour leur permettre d'exercer le métier de l'agriculture qui est inscrit dans la loi d'orientation synvopastorale votée en 2004 et qui sera examinée en 2024 », a-t-il conclu.
L'adjoint au Sous Préfet de Ngoye Ousseynou Diop estimera que ce camp est une bonne initiative de par sa démarche participative et inclusive. Les participants vont échanger pendant ces 5 jours .Le fait de regrouper tous les jeunes venus des différents horizons du pays permet de revaloriser la jeunesse sénégalaise. Et cela entre dans le cadre de la politique de l'Etat du Sénégal ».
La relève générationnelle, l'agro-écologique sont les thèmes qui seront abordés durant ce camp en présence des 33 organisations de la Fongs. Il s'agit d'outiller ces jeunes venus des 14 régions du pays, selon Moustapha Faye, Président du collège des jeunes de la FONGS et membre de l'association pour le développement des agriculteurs des régions du Kaffrine et de Kaolack.
DÉRAPAGES À L'ASSEMBLÉE
L'hémicycle de l'Assemblée nationale résonne de plus en plus des éclats de voix de ses élus, quand ce ne sont pas des invectives. Derrière le privilège de l'immunité, certains députés usent leur droit de parole à des fins peu glorieuses
Lieu du débat démocratique par excellence, l’Assemblée nationale du Sénégal se distingue de plus en plus comme un lieu de règlement de comptes politiques. En effet, de plus en plus, des parlementaires semblent profiter du privilège de l’immunité parlementaire que leur confère la Constitution pour s’adonner à des déclarations fracassantes jamais prouvées dans le temps, sinon des accusations fallacieuses sur fond de désinformation. Du coup, l’espace de dialogue politique qu’est censé être l’hémicycle se retrouve dénaturé.
D’un lieu par excellence du débat démocratique, serein, courtois et impersonnel » (Article 55 du règlement intérieur) sur les sujets d’intérêt public, l’Assemblée nationale est-elle en train de devenir un espace de non droit où se fabrique la désinformation ? Cette question mérite bien d’être posée au regard de certains faits qui éclaboussent cette institution monocamérale exerçant le pouvoir législatif du Sénégal.
En effet, depuis quelques temps, la solennité de l’Assemblée nationale est gravement perturbée par les comportements de certains parlementaires qui semblent profiter du privilège de l’immunité parlementaire que leur confère la Constitution pour s’adonner à des déclarations fracassantes jamais prouvées dans le temps. Dernières déclarations en date, les graves accusations du député Makhtar Diop, militant du parti au pouvoir, l’Alliance pour la République (Apr), contre le leader du parti Pastef, dissous par décret présidentiel du 31 juillet, Ousmane Sonko qui aurait reçu de l’argent du Qatar en échange d’un engagement de renégociation des contrats pétroliers et gaziers en cas d’élection à la magistrature.
Prenant la parole lors du débat qui a précédé le vote du budget du ministère du Pétrole et des Énergies, le 25 novembre dernier, à l’Assemblée nationale, le député du groupe parlementaire de la majorité, Benno Bokk Yakaar était allé même plus loin en indiquant que Sonko aurait adressé au Président Macky Sall « une correspondance, signée de sa propre main » dans laquelle il demandait assistance et protection pour sa famille qui subirait des menaces de représailles des bailleurs étrangers du maire de Ziguinchor. Près d’une semaine après cette sortie qui n’avait suscité aucune réaction mise à part celle du patron du Groupe avenir communication éditeur du journal « Le quotidien » Madiambal Diagne qui a consacré le lundi 4 décembre dernier sa chronique « Les lundis de Madiambal » à ces accusations, le député de Touba est monté au créneau pour enfoncer Sonko. Dans un entretien accordé à nos confrères du site « Dakaractu.com » hier, mercredi 6 décembre, l’honorable Makhtar Diop, revenant sur les raisons qui l’ont poussé à faire ces accusations contre Sonko, a précisé que sa sortie était en réaction aux accusations de son collègue député Guy Marius Sagna contre Aliou Sall sur les fameux « 400.000 Frs du pétrole et gaz » et Mamour Diallo, ancien directeur des Domaines, sur les 94 milliards.
DES POSTURES RÉPÉTITIVES DE PARLEMENTAIRES
Il faut dire que ce n’est pas la première fois que la tribune de l’Assemblée nationale est utilisée par des députés pour faire certaines déclarations qui n’ont jamais été prouvés dans le temps. En effet, avant le député Makhtar Diop et son collègue Guy Marius Sagna, l’actuel président du groupe parlementaire de la majorité, Abdou Mbow, avait lui aussi tenté en 2015 de jeter en pâture sa collègue député Aida Mbodji, en l’accusant « de tentative de transhumance » alors que cette dernière était en plein conflit avec son camarade de parti, Modou Diagne Fada, pour le contrôle de la présidence du groupe parlementaire des Libéraux et démocrates.
S’exprimant sur ces accusations, la député-présidente du Conseil départemental de Bambey avait considéré que son jeune collègue, « Abdou Mbow ne mérite pas son mandat de député. Car un représentant du peuple ne peut pas se permettre de mentir de la sorte ». Toujours, dans cette liste des députés qui se sont illustrés par leurs déclarations fracassantes aux fondements douteux, on peut également citer l’ancienne députée libérale, Fatou Thiam. Invitée à prendre la parole lors du débat qui a précédé le vote du budget du ministère de la Justice le 4 décembre 2013 dans un contexte politique marqué par la traque des biens supposés mal acquis, la parlementaire libérale avait profité de cette présence du ministre de la Justice d’alors, Sidiki Kaba, pour accuser l’actuel chef de l’Etat d’être le « premier des voleurs ». « S'il y a vraiment une justice équitable dans ce pays, alors nous n'aurons plus de Président de la République, car celui qui nous dirige est le premier des voleurs», avait-elle indiqué.
LE RÈGLEMENT INTÉRIEUR ENVOYÉ AUX OUBLIETTES
Toutefois, au-delà des dispositions de l’article 51 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale relatif à l’immunitaire parlementaire qui précise « qu’aucun député́ ne peut, pendant la durée des sessions, être poursuivi ou arrêté en matière criminelle ou correctionnelle qu'avec l'autorisation de l'Assemblée », ce règlement intérieur de l’Assemblée nationale ne semble pas encourager les déclarations et autres affirmations gratuites lors des débats parlementaires.
En effet, les dispositions de l’article 68 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale relatives aux débats en séances plénières précisent que : « L’orateur ne doit pas s’écarter de la question en discussion, sinon le Président l’y ramène. S’il ne se conforme pas ̀a cette invitation, le Président peut décider que ses paroles ne figureront pas au procès-verbal. S’il y a persistance dans le refus opposé ̀a l’invitation du Président, l’orateur est rappellé ̀a l’ordre ». N’empêche, beaucoup de députés n’ont pu s’empêcher durant ces deux dernières mandatures, de s’adonner à des accusations légères souventes gratuites mais fortement attentatoires à la crédibilité des institutions, des personnalités publiques et même de leurs propres pairs. Ce qui démontre à souhait combien l’Assemblée nationale a récusé son statut classique de centre de débat démocratique axé sur les grandes préoccupations des populations et des grands enjeux de l’heure mais surtout d’espace par excellence du dialogue politique.