SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
6 juin 2025
LA COUR DE JUSTICE DE LA CEDEAO REJETTE LA DEMANDE DE SUSPENSION DES SANCTIONS IMPOSÉES AU NIGER
Cette demande de levée provisoire des sanctions avait été introduite auprès de la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest par les autorités militaires du Niger et sept autres entités.
Dakar, 8 déc (APS) – La Cour de justice de la CEDEAO a rejeté la demande de suspension des sanctions imposées au Niger après le coup d’état militaire qui a renversé en juillet dernier le président Mohammed Bazoum, a appris l’APS de la juridiction communautaire.
Cette demande de levée provisoire des sanctions avait été introduite auprès de la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest par les autorités militaires du Niger et sept autres entités.
Dans son arrêt rendu jeudi à Abuja, la juridiction communautaire a estimé que la République du Niger, telle qu’elle est actuellement contrôlée par la junte militaire, n’avait pas la capacité de saisir la Cour, ce qui rendait la requête au fond irrecevable.
La demande de mesures provisoires fait partie d’une affaire plus large intentée par la République du Niger et 7 autres demandeurs contestant la légalité des sanctions imposées par la CEDEAO à la suite du coup d’État militaire dans ce pays d’Afrique de l’Ouest en juillet 2023.
Les avocats des autres requérants avaient lors de l’audience tenue le 21 novembre contesté la légalité des sanctions imposées par la CEDEAO au Niger.
Ils avaient estimé que les sanctions imposées par la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO avaient eu des effets négatifs sur le peuple nigérien, notamment la pénurie de nourriture, de médicaments et de l’électricité, en raison de la fermeture des frontières et de la suspension de l’approvisionnement en électricité par le Nigeria.
Ils avaient demandé à la Cour des ordonnances provisoires qui obligeront l’Autorité des chefs d’État et de gouvernement à suspendre immédiatement les sanctions.
Dans son arrêt, la Cour a estimé qu’une entité résultant d’un changement de gouvernement anticonstitutionnel, et non reconnue par la CEDEAO comme gouvernement d’un État membre, n’a pas intrinsèquement la capacité d’engager une procédure devant la Cour dans le but d’obtenir des avantages.
La Cour a par conséquent déclaré que l’action au fond et la demande de mesures provisoires présentées au nom du Niger, par une autorité gouvernementale inconstitutionnelle et non reconnue, étaient irrecevables.
Concernant les sept demandeurs non étatiques poursuivant aux côtés de la République du Niger, la Cour a jugé qu’ils n’avaient pas fourni de détails précis sur la nature et l’étendue du préjudice subi par chacun d’eux du fait des mesures imposées au Niger.
Ce manque de spécificité a rendu difficile la distinction entre leurs intérêts juridiques dans cette affaire et ceux de la République du Niger, rendant ainsi leur demande irrecevable.
Les chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO réunis le 8 août au Niger, avaient imposés d’importantes sanctions au Niger afin de contraindre les militaires qui avaient renversé le président démocratiquement élu de rétablir l’ordre constitutionnel dans ce pays
Par Abdoul Aly KANE
LE «PRE CARRE»FRANÇAIS A L’EPREUVE DU SOUVERAINISME EN AFRIQUE
Plus d’un ½ siècle après les indépendances réclamées à cor et à cri par les élites africaines et octroyées par l’ancien colonisateur à l’aube des années 60, l’heure est à la quête d’une vraie souveraineté partout en Afrique.
Plus d’un ½ siècle après les indépendances réclamées à cor et à cri par les élites africaines et octroyées par l’ancien colonisateur à l’aube des années 60, l’heure est à la quête d’une vraie souveraineté partout en Afrique. Comme pour dire que les indépendances supra, purement formelles, n’avaient rien changé au modèle d’exploitation coloniale mis en place à la fin du 19ème siècle.
C’est un euphémisme de dire que la France connait, depuis les évènements du Mali, de fortes turbulences dans son « jardin » africain. Cela avait déjà commencé avec la République Centrafricaine puis s’est étendu Mali, au Burkina Faso, au Niger, au Togo dont on dit qu’il se rapproche du trio des pays partageant la zone dite des trois frontières. La France a pu récupérer le Gabon par la grâce d’un coup d’Etat de « salon » des mains d’un Ali Bongo qui avait commencé à montrer des signes de dissidence avec son adhésion au Commonwealth britannique. Elle a aussi gardé in extremis le Tchad où un Idriss DEBY ITNO, recevant Marine Le Pen, avait clairement affiché sa récusation du Fcfa comme monnaie pouvant favoriser le développement économique.
D’ailleurs dans une interview accordée au Figaro publiée le 22 mars 2017, la présidente du groupe parlementaire Rassemblement national à l’Assemblée nationale française répondait ainsi à la question suivante :
« Q : Comment le président Déby perçoit-il votre vision?
Marine Le Pen : « Concernant la souveraineté, nous parlons le même langage. Y compris sur la monnaie car j’estime que le franc CFA est un inconvénient économique pour les pays d’Afrique. On ne peut pas être souverain à moitié ».
S’ajoute à la situation décrite ci-dessus le fait que d’autres pays « non militarisés » sont source de préoccupation pour la France du fait du discours souverainiste qu’y tiennent des leaders d’opposition très populaires rejetant la forme de la coopération avec l’ancien colonisateur de même que le franc CFA. C’est le cas du Sénégal avec Ousmane Sonko et du Tchad avec Succès Mara entre autres
Les raisons de ces turbulences sont claires. Les pays anciennement sous domination coloniale française sont enfermés dans un modèle économique qui ne leur assure pas le progrès économique susceptible de couvrir les besoins essentiels d’une population en croissance exponentielle
Ces pays ont d’énormes ressources de leur sol et de leur sous-sol qu’elles n’ont pas les moyens de transformer pour recueillir l’essentiel de la valeur ajoutée et encore moins créer des emplois. Ils doivent donc se contenter de la rente que procure l’exportation brute de ces ressources. Une rente qui fluctue selon les oscillations des cours boursiers de Londres, New York ou Amsterdam.
Malgré les développements de la mondialisation, les rapports entre la France et l’Afrique — et même entre l’Europe et l’Afrique — sont restés identiques.
La France a adhéré à l’Europe et à la zone euro, subit la concurrence des pays asiatiques où ses propres capitaines d’industries ont délocalisé leurs activités. Ce alors que le compagnonnage historique aurait voulu qu’ils se tournent vers l’Afrique. Le commerce entre l’Europe et notre continent est ainsi resté marginal.
L’essentiel des exportations du Sénégal se fait avec le Mali, ce qui pose d’ailleurs la question de leur pérennité avec la nouvelle configuration créée par l’Alliance des Etats du Sahel (AES) unissant le Mali, le Burkina et le Niger et dont on dit qu’elle va aboutir à la création d’une nouvelle monnaie (le Sahel) en remplacement du Fcfa.
Que la main de l’« ours russe », avec son bras armé « Wagner », ait participé à cette grande secousse fait peu de doute, si l’on s’en tient aux accords de défenses liant la Russie à ces pays en proie au terrorisme.
Dans ce nouveau contexte, la France est aujourd’hui en face de ses propres erreurs. Elles sont multiples et tiennent essentiellement au non renouvellement d’une politique datant de l’époque du général De Gaulle entraînant une certaine rigidité d’approche face aux défis africains, en particulier sur l’indispensable nécessité de l’industrialisation et de la création d’emplois pour l’Afrique.
La France doit changer de logiciel dans ses rapports avec l’Afrique !
La persistance à conserver le même logiciel d’exploitation que celui mis en place dès le début de la colonisation a sapé progressivement les bases d’une collaboration pérenne qu’autorisait le partage de la langue, des programmes scolaires et universitaires, et une histoire politique impliquant nos dirigeants historiques (Senghor, Lamine Guèye, Blaise Diagne etc..) dans la vie politique française.
Les acteurs politiques français comme d’ailleurs les spécialistes des relations franco-africaines comme le journaliste et écrivain Antoine Glaser ont leurs explications quant à cet éloignement de la France du continent africain. Ou vice versa.
Glaser explique : « Paris a manqué de vision stratégique et a échoué à s’adapter aux évolutions du continent. La politique africaine française manque d’une vision claire et d’une doctrine adaptée à un environnement géopolitique en constante évolution. N’ayant pas su anticiper l’émergence de nouvelles puissances concurrentes en Afrique telles que la Chine, la Turquie et la Russie, ces pays ont réussi à consolider leur présence sur le continent, remettant en question la position dominante de la France ».
Contrairement à ce que semble dire Antoine Glaser, Il ne s’agit point d’un « dépit amoureux » mais, plutôt, d’une impasse à laquelle a abouti la politique française.
La France, dont la politique de coopération économique était basée sur le « rattrapage » à la Rostow, aura échoué à sortir ses ex-colonies de leur état d’arriération économique.
Durant les décennies perdues à compter des indépendances, elle aura spécialisé ses ex-colonies dans l’exploitation des ressources minières, favorisé ses propres entreprises dans l’octroi des marchés publics, cantonné ses banques dans l’octroi parcimonieux de crédits en faveur des PME/PMI, capté l’essentiel des marchés relatifs aux services publics et aux BTP etc.
Les financements des infrastructures ont été laissés à la charge des institutions financières internationales, lesquelles ont privilégié le BTP au détriment de l’agriculture et de l’industrie.
Sur les 240 000 hectares de terres agricoles irrigables depuis la mise en service du barrage de Diama, laquelle est intervenue depuis près de 40 ans, l’agriculture est restée dans le même état que durant la colonisation, et même avant, c’est-à-dire dépendante de trois mois de pluies dans l’année.
La création d’un marché régional couvrant l’espace des ex-colonies aurait pu générer les complémentarités économiques dont nous déplorions le faible niveau d— car s’établissant à 15% seulement — dans la zone CEDEAO.
Le comble est qu’aujourd’hui, l’essentiel du commerce des pays membres de cet espace se fait avec l’Europe (60%), faute de disponibilité de produits alimentaires ou industriels fabriqués localement.
Pour cela il aurait fallu au préalable mettre en place des infrastructures de désenclavement routier et ferroviaire, harmoniser l’espace monétaire de sorte à moduler une politique monétaire en fonction des spécificités locales respectives dans la perspective d’une compétitivité d’ensemble
Le Nigéria importe des chaudières, des machines et appareils, des produits minéraux, des carburants, des matériels de transports qui constituent 60% des importations globales, des produits alimentaires et de l’engrais.
Ces produits proviennent de la Chine, de l’Inde, des Pays-Bas de l’Allemagne, du Brésil, de la Russie, de la Corée du Sud, du Royaume-Uni et de l’Italie. Pour réorienter le commerce dans un sens intra régional, il faudrait que les entreprises sous-régionales considèrent le marché comme accessible et qu’elles soient accompagnées par les Etats et les institutions financières de développement.
Avec le maintien de la parité fixe avec l’euro, monnaie conçue dès le départ comme devant être une devise forte destinée à « intermédier » les échanges intra européens, l’ouverture des marchés africains prônée par le tandem FMI/Banque mondiale a ouvert la porte aux marchandises asiatiques, acculant les PME locales (françaises y compris comme dans la bonneterie par exemple) à la faillite
Une stratégie de co-développement de la France avec l’Afrique aurait dû se traduire par une politique volontariste de délocalisation industrielle, accompagnée d’un développement de l’éducation, de la formation et d’un transfert réel et conséquent de technologies.
Or les multinationales françaises ont choisi l’Asie comme destination de leurs investissements, du fait d’une meilleure compétitivité de ces pays. Ce faisant, elles ont, de leur propre chef, défini ce qui devait être la politique de la France en matière d’investissements stratégiques.
D’ailleurs, quand on parle de désindustrialisation de la France, notre conviction est qu’elle résulte d’un « laisser-faire » propre au libéralisme qui fait de l’entreprise et du marché, les décideurs en matière économique.
L’Amérique a eu une stratégie différente par rapport aux pays qu’elle a eu à dominer. En 1972, le Vietnam était engagé dans une guerre contre l’Amérique, ce qui n’a pas empêché qu’aujourd’hui, grâce aux Investissements directs américains et aux transferts de technologies, il dispose d’une base industrielle solide. Ce n’est pas la France qui serait capable d’un tel dépassement dont a fait montre la grande Amérique !
En dépit de toutes les critiques et propositions formulées, les autorités françaises campent sur leur position de maintenir une parité fixe du CFA vis-à-vis de l’euro.
La position de la France dans le débat actuel sur la transition climatique, est un autre sujet d’inquiétude. Au Sénégal les découvertes de gaz et de pétrole avaient suscité de l’espoir, et l’exploitation de ces hydrocarbures était attendue en 2023.
Sortie des énergies fossiles : le nouveau coup de poignard de Paris dans le dos du continent
Les nombreux différés de date et l’insistance des alertes sur le climat et la nécessité d’une transition énergétique viennent à nouveau doucher les espoirs des Sénégalais
La France a choisi de défendre la « sortie des énergies fossiles » dans le droit fil du nouveau pacte financier de Paris, conçu comme « un dispositif de protection de la planète ».
La priorité pour Emmanuel Macron est de sortir les pays riches des énergies fossiles. Il plaide pour la fin du charbon d’ici 2030, du pétrole d’ici 2045 et du gaz d’ici 2050, tout en demandant aux pays émergents de faire à leur tour des efforts. « En effet, s’il y avait une priorité absolue, c’est que les émergents sortent du charbon. On doit permettre aux émergents le rattrapage économique, c’est un élément de justice, mais ce rattrapage ne doit se faire sur la base d’énergies carbonées », a affirmé le président français.
Car le charbon est à ce jour la source d’énergie la plus émettrice de CO2. « Les pays du G7 doivent montrer l’exemple et s’engager à mettre fin au charbon chez eux avant les autres, c’est-à-dire avant 2023», poursuit-il
En nommant le Président Macky Sall Envoyé Spécial du Pacte de Paris pour les Peuples et la Planète, il met en avant l’Afrique pour défendre une problématique qui ne cadre pas forcément avec les intérêts de notre continent en matière d’énergies.
Macky Sall, préposé à la défense de la planète dans le cadre du nouveau pacte financier de Paris, aura fort à faire pour évoluer dans un cadre qui ressemble plus à un poker menteur et où les principaux acteurs misent toujours sur le pétrole et le gaz. Des énergies fossiles s’il en est !
D’où la nécessité pour les Africains de dénoncer avec la dernière énergie l’hypocrisie qui prévaut en la matière, carles principaux pays pollueurs de la planète ne subissent aucune contrainte en matière de transition énergétique.
D’ailleurs, à la COP28, qui se poursuit actuellement à Dubaï, le ministre saoudien de l’Énergie s’est dit «absolument» opposé à un accord portant sur la sortie des énergies fossiles. La Chine, la Russie, le Brésil et les pays producteurs du Golfe seraient également opposés à toute mention dans le texte final d’une éventuelle sortie de ces énergies.
La position du Sénégal, quant à elle, n’est pas clairement tranchée.
Après l’Afrique du Sud et l’Indonésie fortement dépendants du charbon, et le Vietnam, le Sénégal vient de signer un nouveau partenariat de transition énergétique pour « l’aider à se débarrasser du fioul lourd ». L’objectif qui lui est assigné est de 40 % d’énergies renouvelables dans son mix d’ici à 2030. En contrepartie, ses partenaires que sont l’Allemagne, la France, l’Union européenne, le Royaume-Uni et le Canada ainsi que les banques multilatérales de développement s’engagent à mobiliser dès 2023 2,5 milliards d’euros de financements nouveaux et additionnels pour l’aider à décarboner son énergie
Ainsi, ne devrait-on pas craindre que le Sénégal en arrive à surseoir à moyen terme à l’exploitation de son pétrole et de son gaz, d’autant que les bailleurs multilatéraux comme le FMI, la BAD, la BEI, s’engagent dans la voie de tripler les financements en faveur de l’action climatique (d’ici 2025 pour la BEI), ce qui bien entendu crée un effet d’éviction pour les crédits liés aux énergies fossiles ?
Ce nouvel engagement du Sénégal aurait-il un rapport avec la récente décision de BP de se retirer du gisement de gaz naturel de Yakaar-Teranga après de lourds investissements et à quelques mois seulement des premières productions ?
Dans un futur proche, nous serons édifiés sur les effets consécutifs à ce réajustement. Pour être complet dans l’information, après avoir signé le nouveau partenariat de transition énergétique, le Président Macky Sall n’en a pas moins déclaré : « Le Sénégal reste préoccupé par les mesures unilatérales visant à interdire le financement à l’étranger de sources d’énergies fossiles y compris le gaz pendant que les principaux pollueurs continuent de faire usage de sources d’énergies plus polluantes comme le charbon ».
Dans tout ce méli-mélo, serions-nous les dindons de la farce ? Notre réaction somme toute timorée serait-elle due à notre situation de faiblesse financière amenuisant notre pouvoir de négociation ?
Encore une fois, et sous la pression de la France, le Sénégal est parti pour se priver d’une exploitation optimale de ses ressources énergétiques fossiles dont le bouclage du financement a été onéreux.
Dans cette nouvelle phase de transition énergétique nous privant à terme de ressources qui ont fait la fortune des pays du Golfe et assuré le bonheur de leurs populations, voilà que l’on nous promet encore de développer le « renouvelable », sans engagement autre que celui de banquiers et de pays qui, eux-mêmes, restent encore dépendants du gaz et du pétrole pour le bon fonctionnement de leurs économies !
Les dirigeants africains doivent penser aux générations futures auxquelles il faudra léguer des pays industrialisés créant des emplois.
Pour garder ce qui reste encore de ses relations avec l’Afrique, la France devrait urgemment changer de logiciel en privilégiant le partenariat avec les peuples avec en perspective la bombe démographique africaine de 2050.
La variable non intégrée par les décideurs et spécialistes dans l’analyse de l’évolution de l’Afrique, aura été l’évolution rapide de la démographie et la prépondérance de la jeunesse dans la structure de la population. Autrement dit, le jeune âge de la population.
Les développements supra n’ont nullement vocation à dédouaner des chefs d’Etat à la vision limitée, jaloux de leurs prérogatives et de leurs pouvoirs et prompts à dire oui même lorsqu’on attend d’eux qu’ils disent non.
Assurément, et dans l’intérêt de tous, il faut absolument se convaincre que l’époque actuelle n’est plus à soutenir ce type de dirigeants qui mènent tout droit le monde et leurs peuples à la catastrophe.
LES VRAIES RAISONS DE LA TENSION ENTRE LE PRESIDENT EMBALO ET SES ANCIENS CAMARADES DU PAIGC
Le président Bissau-Guinéen, Umaro Sissoco Embaló, a dissous l’Assemblée nationale de son pays, la semaine dernière, par décret présidentiel. Il concentre ainsi désormais tous les pouvoirs entre ses mains.
Jean Diatta, Correspondant à Ziguinchor |
Publication 08/12/2023
Le président Bissau-Guinéen, Umaro Sissoco Embaló, a dissous l’Assemblée nationale de son pays, la semaine dernière, par décret présidentiel. Il concentre ainsi désormais tous les pouvoirs entre ses mains. Une décision qui serait consécutive aux récents troubles qui ont eu lieu marqués notamment l’attaque d’un commissariat de police dans la capitale par des éléments de la Garde nationale pour libérer deux ministres proches de l’opposition.
Pour rappel, des informations rapportées par la presse internationale avaient indiqué que des éléments de la Garde nationale avaient tenté nuitamment de soustraire d’un interrogatoire deux ministres, en l’occurrence Suleimane Seidi, ministre de l’Économie et des Finances, et Antonio Monteiro, le Secrétaire d’État au Trésor, placés en détention par le procureur général, le 30 novembre dernier. Il est reproché aux deux responsables d’avoir effectué un retrait d’une somme de dix millions de dollars(cinq milliards CFA) des caisses de l’État sans aucune justification. Souleiman Seidi avait été interpellé, le lundi 27 novembre, par des députés sur ce retrait lors d’une séance à l’Assemblée nationale. Il avait indiqué que ce retrait était légal et était destiné à soutenir le secteur privé national.
D’après de bonnes sources, le président bissau-guinéen a dissous le Parlement après avoir eu une longue entrevue avec les hauts chefs militaires pour évaluer la situation sécuritaire du pays suite aux fusillades qui ont secoué la capitale quelques jours auparavant alors qu’il assistait à la COP28 à Dubaï. On apprend qu’à l’occasion, Embalo, vêtu d’un uniforme militaire — il se présente régulièrement comme un général de l’Armée —, a durci le ton, promettant l’enfer à ceux qui parlent de Commission de réconciliation nationale.
Les perspectives de la présidentielle de 2024 à l’origine du bras de fer
Mais selon une source contactée à Bissau, les perspectives de l’élection présidentielle de l’année prochaine sont à l’origine de tout ce branle-bas. En fait, les sondages sont loin d’être favorables au président Embalo qui avait déjà été battu à plate couture lors des législatives du 4 juin dernier par la coalition politique PAI – Terra Ranka, dirigée par son principal opposant, Domingos Simoes Pereira. Lequel n’est autre que l’ancien président de la République.
Gagné par la hantise de subir un nouveau revers, et donc de perdre le pouvoir, car continuant d’être affaibli politiquement, le président Embalo veut éliminer son principal adversaire Domingos Pereira. Le prétexte de l’attaque du commissariat qui a opposé deux composantes de l’armée à Bissau (une frange de la Garde nationale favorable à Domingos Pereira) et une frange de la garde présidentielle (qui est lui favorable) pour dissoudre le Parlement n’est qu’un premier acte de cette entreprise. ‘’Ce qui se passe sous nos yeux actuellement, n’est rien d’autre qu’un plan machiavélique savamment ourdi pour éliminer Domingos Pereira de la course pour la présidentielle de l’année prochaine. Cette décision a été prise depuis plusieurs mois. Et le processus a donc bien commencé. D’autres actes tendant à jeter en pâture Domingos et sa formation vont suivre’’, affirme un interlocuteur qui jure la main sur le cœur que le sort du leader du PAIGC est quasiment scellé. Cette information a été confirmée par le site ‘’lejournaldelinformation.com’’ qui a écrit que : ‘’D’après une source policière jointe..., le plan de la dissolution du Parlement a été bien préparé depuis plusieurs mois avant son exécution. Selon elle, même le décret présidentiel numéro 70 /2023 de la dissolution de l’Assemblée Populaire de Guinée Bissau a été rédigé plusieurs jours avant le voyage de Embaló à Dubaï pour la Conférence internationale sur le climat’’. Et de poursuivre : ‘’Sachant qu’il ne pourra pas gagner les élections présidentielles qui auront lieu l’année prochaine, le président, en perte de popularité, cherche à dérouler son plan machiavélique. Il fallait pour le camp présidentiel provoquer la fusillade du week-end en instrumentalisant la justice pour ensuite dissoudre l’Assemblée Populaire de la Guinée-Bissau dont Domingos Simao Pereira est le Président’’.
‘’L’un des objectifs du Président Sissoco Embalò est de profiter d’une erreur politique et administrative du gouvernement pour dissoudre le Parlement et ensuite chercher à arrêter et emprisonner son principal opposant Domingos Simao Pereira pour empêcher sa candidature à la prochaine élection présidentielle’’.
La suite des évènements semble donner raison à ceux qui soutiennent cette thèse. En effet, le siège du PAIGC, qui fait face au palais présidentiel, a été pris d’assaut mardi dernier par un détachement des forces de l’ordre. Ces dernières ont effectué des fouilles dans plusieurs maisons de ce quartier résidentiel qui abrite le domicile privé de Domingos Pereira et ceux de plusieurs caciques du PAIGC. Les motifs de cette descente musclée ? On y aurait signalé la présence de caches d’armes.
Ces allégations sont également confirmées par nos confrères de lejournaldelinformation.com selon qui ‘’La deuxième raison qui a surtout poussé le président de la République à dissoudre le Parlement Populaire est le fait que celui-ci s’apprêtait à voter une loi pour demander la fin et le départ immédiat des forces de la CEDEAO qui assurent sa sécurité’’
L’on dit qu’il y avait aussi une commission parlementaire qui serait sur le point de se pencher sur le dossier dit du « faux coup d’Etat » de février 2022 que le président Embalo aurait fomenté contre sa propre personne et qui avait occasionné des pertes en vies humaines et l’arrestation de plusieurs hauts officiers et des civils parmi lesquels figure le controversé contre-amiral Bubo Na Tchuto, qui constituerait un véritable danger pour le président bissau-guinéen si jamais il venait à être innocenté et donc libéré par la justice.
Selon une autre source, une forte tension existerait entre le Parlement dissous et le président parce que les députés avaient décidé de réduire le maximum possible les privilèges de ce dernier. Les parlementaires avaient décidé notamment de mettre fin aux voyages privés coûteux de M. Embalo.
Pour un de nos interlocuteurs, les armes présentées à la presse, le mercredi, par Biague Na Ntam, le chef d’état-major, et composées de fusils, de lance-roquettes et de matériel de communication, ne viseraient en réalité qu’à discréditer le PAIGC. D’ailleurs, les déclarations du président de la République qui affirme, au sujet de cette affaire, que cette saisie prouve qu’il y a une tentative de coup d’Etat fomenté par l’opposition atteste cette assertion, souligne notre interlocuteur.
LE LONG PERIPLE DES ENFANTS GP… KANGOUROUS
Transport aérien express de colis. Agés entre 4 et15 ans, ces ados se font transformer en porte-bagages par leurs parents Gp
Au moment où les enfants de leur âge du monde entier arpentent les chemins des écoles, ces mômes sénégalais, eux, trimballent des colis et des valises dans différents aéroports du monde. Agés entre 5 et 16 ans environ, ils s’activent dans l’univers des « GP » (Gratuité Partielle) c’est-à-dire ces femmes et hommes spécialisés dans le transport informel express des colis entre Dakar et le reste du globe. Et vice-versa. La plupart de ces enfants « Gp » sont issus de parents « Gp » irresponsables qui profitent de leur vulnérabilité pour les transformer en « kangourous » c’est-à-dire porte-bagages. « Le Témoin » s’est introduit dans les colis de ces jeunes « portefaix » à l’avenir incertain.
En ce début du mois de décembre 2023, nous sommes à l’Aéroport international Blaise-Diagne (Aibd). Il est 20 heures passées dans la zone d’enregistrement où les formalités s’effectuent aux comptoirs des compagnies aériennes. Jusqu’à 3 heures du matin, nous informe-t-on, plus de six vols au départ sont programmés comme l’indiquent d’ailleurs les différents écrans de téléaffichage. Cette nuit-là, il s’agit de ceux d’Air Sénégal, Royal Air Maroc, Air France, Brussels Airlines, Air Algérie et Iberia vers diverses destinations (Paris, Casa, Lisbonne, Bruxelles, Alger, Madrid etc). Deux longues files de passagers serpentent le terminal des départs.
Chaque passager se plie aux procédures d’enregistrement biométrique. Le contrôle est strict. Partir, c’est une corvée fatigante et stressante. La preuve par l’autre file d’attente qui n’avance plus! Les passagers s’accumulent tandis que la colère et l’impatience s’installent. A l’origine du blocage, une passagère ayant son bébé sur le dos s’éternise dans une négociation d’excédent de bagages face à un agent de comptoir qui semble être intransigeant. En dehors du bébé, la dame, âgée d’une quarantaine d’années, est entourée de ses deux autres enfants mineurs dont l’un lui tenant la main. Ils partent en France. En observant de près la scène, on constate qu’il s’agit d’une « petite » famille entière qui vacille sous le poids d’innombrables bagages encombrants composés de sacs à main, valises, trolleys, colis, sachets en plastique (mbouss),sacs à dos, caisses-carton et baluchons. À bien des égards, il ne leur restait que leur armoire puisque les trois chariots qu’ils poussaient ne pouvaient contenir tous leurs bagages. Soudain, un homme, un chef d’escale semble-t-il, fend la foule pour aller décanter la situation. « Encore ces passagers « Gp » qui nous emmerdent avec leurs bagages. A chaque vol, ils sèment le bordel ! » hurle t-il en se dirigeant d’un pas décidé vers la famille de « déménageurs ». Un voyageur en tenue vestimentaire d’ancien combattant y met son grain de sel en commentant : « C’est l’Afrique des Gp qui voyage ! »
Des colis à la place des… cartables scolaires
Dans l’aérogare surpeuplée, les commentaires se multiplient autour de l’univers des passagers « Gp » (Gratuité partielle) et particulièrement sur ces parents qui profitent de la vulnérabilité de leurs enfants pour les transformer en « kangourous » ou porte-bagages. Le plus révoltant, c’est surtout le fait de faire voyager des enfants en pleine année scolaire. En âge d’aller à l’école et et disposant de visas « Schengen » entrées multiples, ces ados dans leurs habits « dépenaillés » se font régulièrement embarquer dans avions par leurs parents « Gp » spécialisés dans le transport informel express de colis entre Dakar et Paris ou le reste du globe. Pour y parvenir, ces « cargos » de l’informel usent et abusent des franchises bagages accordées par les compagnies aériennes à savoir deux valises de 23 kg octroyées à chaque voyageur fut-il un enfant, pour transporter des colis partout dans le monde. Et particulièrement dans des pays abritant de fortes communautés de Sénégalaises comme la France, l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne, les Etats-Unis d’Amérique (Usa). A travers des réseaux d’interconnexion et de partenariat « WhatsApp », les Gp sénégalais desservent aussi régulièrement le Brésil, la Gabon, la Chine, la Russie, la Côte d’Ivoire, le Maroc etc…
Au Sénégal, si les parents qui livrent leurs enfants mineurs à la mendicité sont pointés du doigt, il n’en est pas de même pour les parents-Gp qui détournent leurs progénitures du chemin de l’école pour les « convertir » en portefaix. Des mômes sénégalais à l’avenir incertain qui ne font que trimballer des bagages dans les aéroports au moment où les enfants de leur âge, partout dans le monde, sont dans les classes. Une situation préoccupante que déplore H. Dramé, président d’une association sénégalaise de France. « D’abord, permettez-moi de préciser que la plupart des enfants « Gp » sont des Sénégalais ayant des visas Schengen ou disposant de cartes de séjour leur permettant de voyager à tout moment. Parce qu’un enfant mineur français, même d’origine sénégalaise, ne peut sortir du territoire français sans être accompagné de l’un de ses parents muni d’une autorisation de sortie. En pleine année scolaire, l’enfant français ne peut sortir du territoire français pour aller au Sénégal par exemple. Parce qu’en France, aller à l’école est une obligation. Donc, on voit mal comment un enfant sénégalais ayant la nationalité française pourrait échapper la police des frontières pour aller faire du « Gp » entre Paris et Dakar, impossible ! Juste pour vous dire que ces enfants « Gp » sont des sénégalais à part entière ou des sénégalais du Sénégal que leurs parents « Gp » embarquent dans le métier » explique cet émigré sénégalais vivant en France.
Croque-bagages !
Selon un membre de l’équipage d’un vol de la compagnie Air Sénégal, l’univers des passagers « Gp » composé en majorité de femmes est un véritable casse-tête pour les compagnies aériennes. Ce « bien qu’ils n’enfreignent aucune règle. Car ils achètent les billets au même prix que tout le monde. Ils respectent la quantité de bagages et les règles de sécurité imposées par les compagnies aériennes. Le problème c’est que, pour bénéficier d’autres franchises de bagages c’est-à-dire deux valises standard de 23 kg (46), des «Gp » irresponsables n’hésitent pas à faire voyager leurs propres enfants, quitte à les transformer en porte-bagages. Le seul problème que nous avons avec les « Gp », c’est les excédents de bagages. Parce qu’à force de négocier des frais d’excédent de bagages qui s’appliquent lors de l’enregistrement, ils retardent les formalités d’enregistrement et, donc, vols. Pire encore, certains agents d’enregistrement sont trop conciliants avec les passagers « Gp » aux excédents bagages à répétition » déplore notre interlocuteur. Pour finir, il déplore la fatigue physique et la torture psychologique que subissent ces adolescents aux bagages lourds et encombrants.
Au Sénégal, la croissance et la floraison des voyageurs « Gp » ont révolutionné le secteur informel du transport aérien de colis. Car envoyer un smartphone, une paire de chaussures ou un ordinateur de Paris vers Dakar, c’est comme faire du mototaxi « tiak tiak » entre Guédiawaye et Colobane. Donc les « colis Gp » ont pu trouver des solutions aux difficultés des Sénégalais de la diaspora qui avaient du mal à envoyer ou recevoir des bagages ou des documents. Un métier qui nourrit bien son homme — ou sa femme ! — nous dit-on. Et quand les enfants renforcent les franchises-bagages au profit de leurs parents, c’est toute la famille qui fait de bonnes affaires. Mme K. S, caissière d’une agence de voyagessise Sandaga, conforte cette assertion parles chiffres. « Pour confirmer que la plateforme « Gp » rapporte beaucoup aux acteurs, il faut estimer d’abord le prix du billet d’avion Dakar/Paris/Dakar qui coûte par exemple entre 400.000 cfa et 550.000 cfa. Mais il faut surtout souligner que les clients « Gp » bénéficient d’une forte réduction sur le prix des billets sur la base d’une carte de fidélité octroyée par les compagnies aériennes. Muni de son billet, le voyageur « Gp » comme tout autre voyageur a droit à deux valises de 23 kilos comme poids maximum autorisé. En ce qui concerne les bagages en cabine, la limite de poids est de 12 kg. Sans oublier les effets personnels « dissimulés » et portés en bandoulière comme les sacs à main, les smartphones, les ordinateurs et les bijoux à expédier pour le compte de leurs clients. Avec leur méthode de dissimulation et de négociation, un voyageur Gp peut transporter jusqu’à 58 ou 60 kilogrammes de bagages. Pour chaque kilo de bagages livré, il réclame 6500 cfa soit 10 euros. Pour les matériels et autres objets de valeur comme les bijoux, les ordinateurs et les Smartphones etc. les frais d’envoi varient entre 15.000 cfa (25 euros) et 20.000 cfa (30 euros) par pièce. Si vous faites le calcul, un transporteur Gp peut gagner jusqu’à 700.000 cfa à 800.000 cfa par voyage c’est-à-dire à l’aller comme au retour. Multipliez par le nombre d’enfants « Gp » qui les accompagnent pour vous faire une idée de la rentabilité de cette activité pour les familles qui s’y livrent » nous explique cet agent de voyage ayant un large portefeuille de clients Gp parmi lesquels beaucoup s’efforcent de voyager trois fois par semaine.
« Gp » de père en fils…
Dans le cadre de son enquête, « Le Témoin » quotidien s’est fait orienter vers une famille où le métier Gp se transmet de père en fils depuis les années de la défunte multinationale Air Afrique. L’un des membres de la famille indiquée s’appelle Mme M. D. Actuellement à Paris, cette célèbre dame se disant « Gp/toutes destinations » est accusée d’avoir entrainé tousses enfants dans le métier « Gp » au détriment de l’école. N’est-ce pas ? « Au détriment de l’école, vous dites ? Mes concurrents sont passés par là ! Malheureusement, ils ont tout faux ! » réfute telle. Et de s’expliquer. « D’abord, ma fille ainée « Gp » est majeure et vaccinée (sic). Donc classons son cas sans suite. Mes deux autres enfants sont des garçons. L’un va à l’école au Sénégal, l’autre souffre d’un léger retard de croissance mentale. Donc son avenir n’est plus à l’école. Pendant les congés scolaires ou les grandes vacances, ils m’assistent dans les voyages. Ou bien vous voulez que mes enfants fassent du marchand ambulant dans les rues de Sandaga ? N’oubliez surtout pas de dire, en retour, à mes concurrents que nous sommes nés dans une famille Gp » s’emporte-t-elle en ironisant.
Sur l’axe Dakar-Paris, les convoyeurs de colis Gp, pour économiser sur leurs frais et, dong, gagner davantage, s’organisent pour vivre en colocation. Dans le 18e arrondissement de Paris, nous confie-t-on, des femmes « Gp » ont loué un appartement « délabré » devenu à la fois un dortoir, un centre de collecte de bagages et un comptoir de livraison de colis. « Chaque « Gp » paie 10 euros soit 6.500 cfa/nuitée. De même que les enfants « Gp » qui s’entassent sur des matelas. D’ailleurs, on surnomme cet appartement du 18e « Keur Gp-yi » ou la résidence des Gp » nous souffle un compatriote vivant à Paris et qui fait souvent recours aux services de ces convoyeurs.
En embarquant leurs progénitures dans leur activité, les convoyeurs « Gp » sont en passe de fausser le jeu de la concurrence et risquent de provoquer la colère des défenseurs européens des droits de l’enfant. Mais aussi des sociétés de fret !
LES DIVISIONS AU SEIN DE BENNO ET L’'INVISIBILITE DE CERTAINS LEADERS PLOMBENT LA CANDIDATURE D’AMADOU BA
En dépit de cet engouement apparent autour du candidat de la coalition BBY, des responsables de premier plan de l’Alliance pour la République sont restés invisibles sur le terrain ou dans les plateaux des télévisions et les studios des radios
Avant l’élimination des éventuels doublons, la coalition « Benno Bokk Yaakar » fait déjà état d’une collecte de 4 millions de parrains. Une annonce qui a déclenché une vive polémique au niveau de l’opposition. Mais, malgré cette collecte jugée fructueuse voire indédite, le leadership d’Amadou Ba, le candidat choisi par le président sortant, Macky Sall, est contesté et même combattu à travers des manœuvres sournoises au sein de l’Alliance pour la République (APR). Laquelle constitue la locomotive de la majorité présidentielle. Les contestataires, qui avaient pourtant accordé carte blanche à leur leader Macky Sall, restent fermes dans leur opposition au candidat de Benno qui ambitionne de passer au premier tour au soir du 25 février 2024. La collecte de parrains a été une étape cruciale de mobilisation et d’animation politique avec une forte implication des partisans d’Amadou Ba sur le terrain. Le siège de «Benno Bokk Yaakar» était envahi chaque fois qu’un responsable se présentait pour remettre des lots de parrains au coordinateur national du parrainage de Benno. Les délégués régionaux ont coordonné les collectes au niveau des régions administratives avant de les transmettre au siège du parti ayant le cheval pour emblème. Certains leaders ont remis leurs lots de parrains à leurs délégués régionaux lors de cérémonies festives, marquées par des discours de soutien à Amadou Ba.
En dépit de cet engouement apparent autour du candidat de la coalition BBY, des responsables de premier plan de l’Alliance pour la République sont restés invisibles sur le terrain ou dans les plateaux des télévisions et les studios des radios. Le ministre Mame Mbaye Niang, leader de la coalition «Horizon 2035», n’a été vu nulle part lors d’une quelconque collecte de parrains et n’a pas non plus envoyé de parrainages au coordinateur régional Abdoulaye Diouf Sarr. Son absence a été très remarquée par les militants du parti présidentiel. Le ministre de l’Industrie et maire de Louga, qui avait affiché son ambition de succéder au président Sall, ne s’est pas non plus signalé avec des parrains auprès du coordinateur régional de Louga. Il en va de même de plusieurs autres leaders de l’Apr dont ceux de Touba et Mbacké.
Par ailleurs, certains responsables ont refusé de venir remettre en personne leurs lots de parrains. C’est le cas de Abdoulaye Daouda Diallo qui a organisé une mobilisation d’envergure à deux reprises pour montrer sa force politique en remettant des milliers de parrainages collectés dans son département sans pour autant effectuer le déplacement au siège de l’APR le jour de la remise de la remise. Il s’est fait représenter par son fidèle bras droit, Mamoudou Dia. D’ailleurs, selon de nombreux observateurs, depuis que Abdoulaye Daouda Diallo s’est rangé du côté de Amadou Ba, aucune action ou communication de soutien pour ce dernier n’a été remarquée de sa part. Certains accusent même le président du Conseil économique, social et environnemental de manœuvres souterraines visant à saboter la candidature de Benno, car n’ayant toujours pas accepté le fait d’avoir été écarté au profit d’Amadou Ba par Macky Sall.
L’Alliance pour la République est ainsi profondément divisée depuis que le choix du président Macky Sall s’est porté sur son actuel Premier ministre pour défendre les couleurs de la coalition Benno Bokk Yaakar lors de la prochaine présidentielle.
Amadou Ba est également la cible de toutes les attaques de l’opposition qui le considère comme un candidat par procuration. À l’intérieur même de l’Alliance pour la République, les militants et les responsables le jugent illégitime pour porter cette candidature de la majorité présidentielle.
Macky Sall, fin stratège politique, a toujours su dissimuler ses armes pour surprendre ses adversaires. Cependant, la situation d’Amadou Ba, Premier ministre et candidat, laisse plusieurs questions en suspens en raison de ses sorties publiques, de sa communication et de sa posture qui sont pour le moment loin de convaincre.
Avant d’être candidat, Amadou Ba était choyé par la presse comme l’est actuellement Moustapha Ba, ministre des Finances et du Plan. Hélas, depuis sa nomination comme candidat par Macky Sall, il fait l’objet de sévères critiques dans les journaux, ce qui a pour effet d’affaiblir sa candidature. Comment peut-on comprendre que certains responsables de premier plan de l’Alliance Pour la République refusent de se plier à la décision de son chef, Macky Sall, et manœuvrent ardemment pour détruire l’image du candidat qu’il leur a choisi ?
Après l’étape du parrainage, si certains responsables du parti présidentiel comme Mahammad Boun Abdallah Dionne parviennent à passer le filtrage, on pourrait assister à des surprises. Selon plusieurs sources, une forte mobilisation secrète de militants se disant « authentiques apéristes » se ferait en douce en faveur de Boun Abdallah Dionne. Des militants et des responsables qui enlèveraient la cagoule si l’ancien Premier ministre réussissait à franchir avec succès l’obstacle des parrainages. Ce qui mettrait ainsi en péril la campagne d’Amadou Ba. Il se raconte même que des responsables politiques de l’APR, invisibles lors de la collecte, ont discrètement remis des lots de parrains à Boun Abdallah Dionne. De ce fait, cette guerre fratricide risque d’avoir un impact sur les chances de victoire de Benno dès le premier tour, et même sur l’élection présidentielle dans son ensemble. Si Amadou Ba, le candidat préféré de Macky, est lâché par les poids lourds du parti au profit de Boun Abdallah Dionne, la défaite de Benno serait assurée lors de l’élection présidentielle de février prochain, selon nos sources.
QUAND LES MOTS AUGMENTENT …. LES MAUX DES FEMMES
La violence n’est pas que physique. Le verbe et les mots peuvent aussi détruire une vie. Beaucoup de femmes en souffrent. Campagne des 16 jours d’activisme contre les violences à l’égard des femmes et des filles oblige !
La violence n’est pas que physique. Le verbe et les mots peuvent aussi détruire une vie. Beaucoup de femmes en souffrent. Campagne des 16 jours d’activisme contre les violences à l’égard des femmes et des filles oblige ! Et les témoignages recueillis sur le terrain sont assez édifiants pour amener les hommes à poser un autre regard sur la gent féminine.
« Mon mari ne s’en rend pas compte, mais il est très violent dans ses propos », confie Awa Lo sous le ton de la confidence. Mariée depuis deux ans, la femme de 32 ans peine toujours à faire fi des « commentaires désagréables » de son époux. « Ce sont des reproches à n’en plus finir au quotidien », dit-elle peinée. La femme noire aux formes callipyges affirme vivre difficilement ces mots. « Il est difficile à satisfaire. J’ai l’impression que les mots doux ne font pas partie de son vocabulaire », avoue-t-elle avec tristesse, affirmant avoir du mal à supporter la violence des mots de son compagnon.
La violence à l’égard des femmes et des filles n’est pas que physique. En psychologie sociale, la violence verbale ou violence psychologique est un acte de langage dont l’intention est de blesser ou de mettre en colère une autre personne. Cette forme de comportement implique l’utilisation du langage oral ou écrit.
« Pata pouf », « mbeur mii » sont, entre autres, les remarques auxquelles a dû faire face Mamy Diokhané. La femme de 28 ans dit avoir mal vécu ces mots. Les remarques désobligeantes sur son corps plus connues sous l’anglicisme « body shaming » ont marqué au fer rouge l’entrepreneure. « C’était vraiment violent. Il m’arrivait de retourner ces mots dans ma tête », confie-t-elle plongée dans un autre temps. Aujourd’hui, avec des années en prime, la plantureuse dame ne laisse plus personne faire des remarques sur son poids. Elle confie avoir su développer un « mental d’acier » face à cela et dit être bien dans son corps et dans sa tête.
Halima Gadj n’a pas su tenir face aux « violents mots ». En effet, l’actrice a décidé, en 2021, de quitter les réseaux sociaux à cause du cyber harcèlement dont elle a été victime au quotidien. Après une publication dans laquelle l’actrice sénégalaise Halima Gadji expose fièrement ses rondeurs, les internautes se sont moqués d’elle et ont avancé des critiques acerbes à son endroit. D’aucuns se sont même permis de lui envoyer des méthodes de suicide en message privé. Des mots qui ont eu raison de l’actrice. Elle décide tout bonnement de quitter les réseaux et de supprimer ses comptes. « J’avais décidé de quitter les réseaux sociaux à cause de multiples agressions à mon égard. J’ai tellement eu mal que j’ai failli suspendre mes comptes », livrait-elle sur son compte Instagram.
Un mal synonyme de mal-être
La violence psychologique accompagne toutes les autres formes de violence. Elle est très fréquente mais aussi très subtile, selon Madjiguene Sarr, psychologue. Elle avance que cette forme de violence est insidieuse, diffuse, à la limite hypocrite au point d’être difficile à reconnaitre. Cette forme de violence consiste à tenir des propos ou à agir de façon à lui faire peur, à l’humilier, à lui faire mal ou à lui ôter sa dignité.
« Elle se révèle par des mots, des comportements qui peuvent paraitre anodins. Mais elle finit par générer un mal être grandissant et profond chez l’individu par le fait de la répétition », a fait savoir la spécialiste. C’est l’intégrité psychologique, psychique de la personne qui est agressée. La personne est atteinte dans sa dignité. La violence se fait entrevoir par un usage répété et surtout délibéré de mots qui visent à blesser, à faire mal, à manipuler et à agresser. « Malheureusement cette forme de violence est banalisée au Sénégal. C’est ce qui exacerbe les conséquences et les effets sur la victime », relève Madjiguène Sarr. « Injures, manipulations, dénigrements, caricatures sont vraiment monnaie courante et sont légitimés », souligne la psy. La banalisation de cette forme de violence peut être due à sa subtilité, d’après la spécialiste.
La violence peut perturber l’équilibre psychologique de la personne. « Elle agit directement sur le psychisme et s’avère plus grave que la violence physique », explique-t-elle. Les conséquences peuvent aller de l’anxiété à la tentative de suicide, la dépression, le stress. La spécialiste recommande aux victimes de savoir dire non, de prendre conscience du problème, d’aller voir un spécialiste et de savoir établir des limites.
161 cas recensés par l’Association des juristes sénégalaises
L’Association des juristes sénégalaises (Ajs) vient à la rescousse des victimes de violence psychologique. Ndèye Madjiguene Sarr, la coordonnatrice de la boutique de droit de Pikine, reconnait que la violence psychique ou morale est sournoise et peut avoir des conséquences dévastatrices. « Nous avons reçu entre janvier et octobre pour des dénonciations, médiations, plaintes et suivis psychologiques plus de 161 cas », révèle-t-elle, soulignant qu’il est important pour les victimes d’avoir des éléments de preuves pour la plainte et des témoins. Selon Mme Sarr, la violence peut se traduire par des menaces, des insultes, de l’intimidation, de la manipulation, des dénigrements, de l’humiliation. Des actes qui sont punis par la loi. « C’est difficile de prouver cette forme de violence », relève la coordonnatrice de la boutique de droit de Pikine. Mais des sanctions sont prévues par le code pénal. Les insultes peuvent être sanctionnées d’une peine de 2 mois de prison et d’une amende de 20.000 FCfa à 100.000 FCfa. Les menaces peuvent valoir à la personne une peine de 6 jours à 5 ans de prison avec une amende de 20.000 FCfa à 200.00 FCfa.
En dehors de l’assistance juridique, l’Ajs aide les victimes de par des suivis psychologiques, des séances de sensibilisation et des actions de prévention. Une manière de guérir les maux par des mots!
Ndèye Khaira Thiam, psychologue clinicienne : «Les violences psychologiques agissent comme un tatouage»
La violence physique laisse des marques visibles à l’œil nu. Mais la violence psychologique perturbe la victime mentalement. Dans cet entretien, Ndèye Khaira Thiam, psychologue clinicienne et spécialisée en pathologies psychiatriques est revenue sur les violences psychologiques avec l’enfance comme soubassement.
Comment reconnaitre une violence psychologique ?
Elles sont insidieuses, se signalent par une perte de l’estime de soi, une incapacité à prendre certaines décisions, des pensées limitantes, voire un retournement de la violence contre soi, un dénigrement de soi permanent, des mises en danger voire des états anxio-depressifs transitoires pouvant aussi évoluer vers une chronicisation ou le développement d’authentique syndrome post-traumatiques. Impossibilité pour un sujet de se satisfaire de ses accomplissements. Le plus souvent, le sujet qui en est victime ne les repère pas tout de suite, d’autant plus que notre environnement normalise ces violences dans l’éducation des enfants.
Quelle est la particularité de la violence psychologique ?
La violence physique se voit à travers le geste d’une gifle, les traces corporelles laissées par un coup de poing, de lacérations au fil électrique, une fracture du crâne après des jets de pierre etc. Les violences psychologiques ne se voient pas. Elles ne font que se signaler par des comportements, par des manières de les projeter au dehors en répétant ce qu’on a vécu sur une personne plus vulnérable, par des manières de parler, de se présenter etc. Pourtant les bleus à l’âme sont bien là, les déchirures, les fractures à l’intérieur de soi, les béances qui détruisent un sujet encore davantage quand il s’agit d’une enfant, d’une petite fille. Les blessures physiques se soignent puis disparaissent. Les violences psychologiques agissent comme un tatouage, y compris lorsqu’on a fait un grand travail sur soi. Elles seront toujours là et certaines sont comme une identité et mettront plus de temps à se remanier.
Vous évoquez la violence exercée sur une enfant. Est-ce un facteur aggravant ?
Il y a de ces insultes, de ces chantages affectifs, de ces rétorsions, de ces brusqueries et brutalités relationnelles qui font froid dans le dos même quand on est adulte. Les filles en particulier que l’on prépare à être des victimes de violences à vie sont particulièrement visées là où les garçons poussent comme des herbes sauvages sans un minimum de cadre, les préparant à devenir des auteurs de violences diverses et variées dont les violences psychologiques.
Quelles sont donc les clés pour y faire face ?
Il faut faire un travail sur soi non seulement pour situer les traces de violences avec lesquelles on vit mais aussi celles que l’on inflige aux autres. Il y a lieu également d’encourager toutes les initiatives qui prônent le respect de soi et des autres, la bienveillance, le soin etc. Mettre un terme à toutes ces émissions ultra violentes qui encouragent des faits de violences sur autrui, qui divisent les communautés, ou qui ont comme fonds de commerce la moquerie et l’humiliation. Mieux, il faut réguler les débats, ne pas mettre d’images choquantes à des heures où des enfants peuvent encore être devant des écrans et responsabiliser les adultes devant les problématiques comportementales de leurs enfants.
Décès du photographe de Macky Sall
L’homme propose, Dieu dispose. Photographe du chef de l’Etat, Lionel Mandeix ne va plus immortaliser les gestes du Président Sall dans l’enceinte du Palais ou lors de ses déplacements. Car il a rendu l’âme hier. Attristé par la nouvelle, le président de la République lui a rendu hommage sur le réseau social X. Macky Sall, qui dit avoir appris le décès avec consternation, estime que le défunt est un grand professionnel de l’image, passionné et serviable. Il faut rappeler que la désignation de Lionel Mandeix comme photographe du Président avait suscité une vague d’indignations chez ses camarades photographes sénégalais. Ces derniers criaient sur tous les toits que le chef de l’État ne devait pas choisir comme photographe un Français au détriment des Sénégalais bon teint. Mais Lionel Mandeix, qui n’avait visiblement pas sa langue dans sa poche, leur a apporté une réponse cinglante quand Sibeth Ndiaye a été nommée porte-parole du gouvernement français. Dans un tweet, il écrivait ceci : «Sibeth Ndiaye nommée porte-parole du gouvernement français, spéciale dédicace à tous mes détracteurs!».
Macky Sall accueilli avec les honneurs à Brazzaville
À tout seigneur, tout honneur. C’est le Président congolais Denis Sassou N’Guesso, malgré son âge avancé, qui s’est déplacé lui-même à l’aéroport international d’Ollombo pour accueillir son homologue sénégalais, Macky Sall qui effectue une visite d’amitié à Brazzaville. Le Président Macky Sall a été accueilli à l’aéroport international d’Ollombo hier par son homologue congolais Denis Sassou N’Guesso, dans une ambiance chaleureuse et conviviale. Profitant de sa présence en terre congolaise, le locataire du Palais a rencontré la communauté sénégalaise qui y est basée, juste après son arrivée. Dans une salle bondée de monde, ces Sénégalais de la diaspora ont exprimé leur admiration pour les avancées notées au Sénégal sous l’impulsion du Président Macky Sall. Prenant la parole, le locataire du Palais a exprimé sa satisfaction envers la diaspora qui, selon lui, est une source de fierté pour le pays, notamment pour sa contribution à l’économie du Sénégal. Il a souligné l’importance de cette communauté considérée comme la 15e région du Sénégal pour le développement du pays et a exprimé sa gratitude envers les Sénégalais vivant à l’étranger pour leur engagement envers leur pays d’origine.
Les abeilles sèment la panique au village de Ndia
Les populations du village de Ndia, dans la commune deNgaye, région de Thiès, ont vécu hier une journée d’enfer. C’est parce qu’un essaim d’abeilles a fait irruption dans le village, pour dicter sa loi. Ce fut le sauve-qui-peut, dans une grande inquiétude, chacun essayant de sauver sa peau. Et les abeilles se sont principalement attaquées au chef de village et à la dame Maï Gaye qui était alitée ; et tous les deux ont été blessés. Heureusement, il n’y a pas eu de grands dommages, mais n’eût été la réaction rapide de Dr Cheikh Gadiaga, Maire de la commune, le bilan aurait pu être beaucoup plus lourd. Il a en effet vite câblé l’autorité administrative et les dispositions idoines ont été prises pour convoyer sur place le service d’hygiène, qui a pu faire revenir le calme et la sérénité. Les agents ont également pu identifier les abris des abeilles, en attendant une opération de démantèlement.
Un car «Ndiaga Ndiaye» fait 2 morts à Thiès
Un accident d’une rare violence s’est produit hier matin à Thiès, occasionnant la mort du conducteur de moto Jakarta et de l’élève qu’il convoyait à l’école. Le drame est survenu juste à l’intersection du stade Maniang Soumaré, en face du magasin Auchan, sur l’avenue de Caen. Selon les témoignages, le car Ndiaga Ndiaye a heurté de plein fouet la moto Jakarta et l’élève, pensionnaire d’une école franco-arabe de la place, a rendu l’âme sur le coup, après avoir été traîné par le véhicule, de cette intersection à celle située en face de la Sen’Eau. D’après toujours les témoignages, le conducteur du « Ndiaga Ndiaye », qui a pris la clé des champs après le drame, roulait à vive allure. Il faut souligner que le conducteur de la moto a rendu l’âme à l’hôpital.
Le Sytjust tire sur le ministre Gallo Ba
Au terme d’une grève de 48 heures, les 5 et 6 décembre 2023, le syndicat des travailleurs de la Justice (Sytjust) a fait le point. Dans une note, le secrétaire général dudit syndicat, Me Aya Boun Malick Diop et ses camarades ont dénoncé l’attitude du ministre de la Fonction publique qui, selon eux, persiste dans sa stratégie du pourrissement. Son mutisme de trois semaines, regrettent les syndicalistes, a créé un profond dysfonctionnement du service public de la justice qui risque de se prolonger dans les jours et semaines à venir, causant éventuellement de grands désagréments aux usagers de ce service. Le Sytjust qui se dit déterminé à mener le combat pour ne pas être les victimes des conséquences des turpitudes et prévarications de certains juristes du ministère de la Fonction publique, a demandé à Gallo Ba de se bouger. Pour eux, au lieu de demander aux greffiers et au personnel administratif de la justice de se conformer à des dispositions frauduleuses, concoctées par des juristes de son entourage, le ministre gagnerait à faire montre du sens élevé des responsabilités d’homme d’Etat en harmonisant sa position à celle du ministre de la justice qui lui a fait savoir clairement qu’il est en phase avec la demande du Syndicat des Travailleurs de la Justice (SYTJUST). Il devrait plutôt respecter le principe de la solidarité gouvernementale pour permettre au ministre de la Justice de dérouler correctement la mission qui lui a été confiée au lieu de faire perdurer une crise improductive, voire contre-productive pour le gouvernement.
Le Sytjust tire sur le ministre Gallo Ba (bis)
Pour le Sytjust, la solution à cette crise est à portée de main. D’après le syndicat, il suffit simplement que le Ministre Gallo Ba soumette à la signature du président de la République le projet de décret portant statut particulier du cadre des fonctionnaires de la justice que lui a transmis le ministre de la justice. Ce projet de décret, à en croire Me Aya Boun Malick Diop et ses camarades, n’a aucune disposition contraire au droit et à la jurisprudence de la Fonction publique pour avoir été élaboré par des magistrats, juristes par excellence, en service à la chancellerie. Ce n’est qu’ainsi, croient-ils savoir, que le ministre de la Fonction publique aidera à faire respecter les engagements du gouvernement qui découlent de la volonté politique clairement exprimée par le président de la République qui avait fait adopter en ce sens deux projets de décret, lors du conseil des ministres du 25 juillet 2018, qui malheureusement ont été frauduleusement substitués à d’autres. C’est ainsi seulement que le service public de la justice regagnera la sérénité si nécessaire à son bon fonctionnement
Deux journalistes maliens pris en otage
Un long mois, jour pour jour. En effet, cela fait un mois que le journaliste et directeur de Radio Coton d’Ansongo Saleck Ag Jiddou et l’animateur de ce même média local Moustapha Koné sont portés disparus. Ils ont été enlevés par des membres d’un groupe armé non identifié le 7 novembre, alors qu’ils se rendaient à Gao, dans le nord du Mali, avec deux de leurs confrères. Il s’agit du journaliste de la radio communautaire Naata Abdoul Aziz Djibrilla tué par balles par les assaillants au cours de cette attaque. L’autre confrère de la radio communautaire Alafia, basée à Ansongo, Harouna Attino, a, lui, été blessé. Mais depuis ce jour, les autorités maliennes restent silencieuses. Un silence assourdissant que Reporters sans frontières (RSF) déplore. C’est pourquoi, le bureau Afrique de l’Ouest de Rsf a exhorté Bamako à tout mettre en œuvre pour faire libérer nos confrères. Il faut aussi savoir que les assaillants qui demandaient une rançon de 3 millions de francs CFA(environ 4 500 euros) par journaliste est passé à 4 millions de francs CFA (environ 6 000 euros), selon des sources de RSF. D’ailleurs, les mêmes sources indiquent également que les kidnappeurs auraient déplacé les deux journalistes par crainte d’être retrouvés par des militaires en patrouille dans la zone.
Le ministre de la Santé à Pire
La ministre de la Santé et de l’Action sociale était hier à Pire. Lors de son déplacement, en prélude au Gamou annuel de Pire, Marie Khemess Ngom Ndiaye a effectué une visite du dispositif sanitaire mis en place pour accompagner cet important événement religieux. À cet effet, elle a remis une ambulance, du matériel et des équipements médicaux pour renforcer les structures sanitaires de la localité. La délégation de la ministre de la Santé a été reçue par l’actuel khalife de Pire, Serigne Abdou Cissé.
Crime odieux à Grand Médine
Le sang a coulé hier au parking du stade Léopold Sédar Senghor. M. Niang a poignardé mortellement son ami Baye Modou. Selon nos sources, les faits ont eu lieu au quartier Grand Médine à la suite d’une bagarre. D’ailleurs, nos radars indiquent que le mis en cause a été interpellé et déféré au parquet.
Carte sanitaire de Thiaroye Gare
La Commune de Thiaroye Gare est en train d’étendre sa carte sanitaire avec la réception hier d’une nouvelle maternité bien équipée, d’un coût de 15 millions, au poste de santé Cécile Dibor Ndiaye, première femme conseillère municipale de la ville de Pikine. Une cérémonie qui s’est déroulée en présence de la famille de la défunte avec à sa tête son fils aîné Aimé Sène par ailleurs Président directeur général du groupe Hertz. Occasion saisie par le maire de Thiaroye Gare, Mbaye Sène, pour demander à l’Etat de l’accompagner dans sa politique sanitaire par la transformation d’un de ses postes de santé en centre de santé et l’érection d’un autre poste de santé à la zone sud. Il a honoré les professeurs Souleymane Mboup, Khadim Diongue et Alioune Badara Guèye avant de remercier Aimé Sène qui, séance tenante a décidé d’octroyer une subvention annuelle de 02 millions à la municipalité pour sa politique sanitaire.
Cession de cocaïne
Dans le cadre de sa croisade contre l’insécurité, la Division des investigations criminelles (Dic) a interpellé A. Guèye, un agent municipal et dealer. Les hommes du Commissaire Adramé Sarr ont interpellé le susnommé avec 07 sachets de cocaïne. M.Guèye a déclaré s’être procuré la drogue auprès d’une de ses connaissances. Il est placé en garde à vue avant d’être déféré au parquet.
Le capital social de la BNDE porté à 62 milliards FCFA
L’assemblée générale des actionnaires de la BNDE a porté le capital de l’institution financière de 11 milliards FCFA à 62 milliards FCFA, soit une hausse de 51 milliards. Cette décision fait suite au constat que les comptes de la banque, arrêtés à fin juin 2023, présentent un résultat largement bénéficiaire, en dépit du contexte économique et financier national et international peu propice. Selon un communiqué, l'Etat du Sénégal qui ambitionne aussi de positionner la BNDE en banque de référence, a libéré la totalité de sa souscription, soit un montant de 35 milliards FCFA. Cette décision va permettre de consolider sa qualité de banque de développement par le biais de financements de projets structurants.
Passation de service au Promise
Néné Fatoumata Tall, désormais ex-coordonnatrice nationale du Programme de Développement de la Microfinance Islamique au Sénégal (PROMISE), a passé le témoin à son successeur, Aminata Diao Baldé qui conduit les destinées de l’institution. Promue administratrice générale du Fongip, Néné Fatoumata Tall a réitéré son engagement à servir le Sénégal. Elle est revenue sur les réalisations de son équipe, notamment la mise en place de plusieurs programmes de formation et de partenariats pour le financement et l'accompagnement des porteurs de projets. La nouvelle patronne du Promise, Aminata Diao Baldé, est revenue sur l'importance de l'adaptation du cadre réglementaire de la microfinance islamique au Sénégal, ainsi que sur la formation des acteurs et le financement des initiatives entrepreneuriales.
ÇA PULLULE !
Bettouma ! Cette pénurie «de médicaments de femme» est parfois bizarre. Ndeketeyoo… Et c’est surtout la pilule du lendemain, parfois sans lendemain, qui pullule dans les foyers.
Bettouma ! Cette pénurie «de médicaments de femme» est parfois bizarre. Ndeketeyoo… Et c’est surtout la pilule du lendemain, parfois sans lendemain, qui pullule dans les foyers. Les célibataires la prennent donc comme à la saveur d’un chaud café matinal. Et même les mariées qui chercheraient meilleur état ! Il faut finalement un ministère de la planification pour éviter les méfaits secondaires. Mais dangay seet loolou rek !
Par Assane Gueye
SONKO MOINS FAUTIF QUE LES QATARIS
Tant d’affaires, de scandales présumés sur les frêles épaules d’un seul homme. Sonko serait donc chargé comme le baudet. Faut-il pour autant crier haro sur le baudet et avec les loups ? La corruption de la jeunesse relève déjà d’une infamie.
Tant d’affaires, de scandales présumés sur les frêles épaules d’un seul homme. Sonko serait donc chargé comme le baudet. Faut-il pour autant crier haro sur le baudet et avec les loups ? La corruption de la jeunesse relève déjà d’une infamie. On espère pour lui que l’histoire du magot de 12 milliards est cousue de fil blanc. Car, si ce dont on l’accuse est vrai, son sort est scellé. D’abord parce que PROS, comme l’appellent ses inconditionnels, aura pris des risques inconsidérés. Faire l’élection avant la tenue de l’élection, c’est juste de l’amateurisme doublé d’arrogance. C’est pareil que vendre la peau de l’ours avant de l’avoir abattu.
La somme astronomique avancée laisse aussi dire que celui qui l’a perçue est trop gourmand, cupide et tordu. S’il était impliqué dans des micmacs pareils, il ne serait plus digne de confiance encore moins de fauteuil présidentiel. Enfin, si ce qu’on dit au sujet du maire de Ziguinchor n’est pas de la science-fiction, la conspiration est établie. On n’en est pas encore là. Il faut les enquêtes et les preuves irréfutables. Mais pourquoi s’en prendre uniquement à Sonko dans cette prétendue affaire ? Si l’information se vérifiait, les bandits de grand chemin ne seraient autres que les Qataris. Ils seraient coupables d’ingérence, de tentative de déstabilisation, voire de terrorisme. Leurs agissements constituent un incident diplomatique.
Le Qatar est en vérité un État-paria. Le financement des Frères musulmans égyptiens qui ont engendré le Hamas est aussi bien son œuvre qu’un secret de polichinelle. C’est l’Emirat qui fait le plus d’ingérence au monde en soufflant sur les braises. Jamais à court de cynisme, il vient ensuite faire les bons offices. On appelle ça pompier-pyromane. Ce qui interpelle toutefois est que personne ne bronche comme s’il y avait une immunité pour l’avatar que constitue le Qatar.
Prudence et distance
Cette présomption de gros sous et d’associations de malfaiteurs a été «éventrée» par un député, puis par des chroniqueurs qui ne veulent pas voir Sonko même en photo. Il faut donc de la prudence et de la distance face à ce qu’il faut considérer comme un canular jusqu’à preuve du contraire. Aussi, faudrait-il dénoncer l’acharnement et la mesquinerie contre un homme qui a un genou à terre. Il y a là-dedans une part de haine dont un grand Président Sénégalais disait qu’elle n’est pas conforme à son génie. Celui qui est montré du doigt est en prison. La prison est une épreuve. Il faut le laisser en paix méditer sur son sort, réfléchir et beaucoup lire. Portons-lui par exemple de beaux et grands livres de préférence des romans pour qu’il se cultive. Le bouillon de culture est cent fois mieux que toute cette hubris dont les Sénégalais en ont plus qu’assez.
JOURS NOIRS DE LA SONACOS
La Sonacos vit des heures difficiles. Au manque de graines d’arachides, s’ajoute l’arrêt total des usines de Diourbel, Ziguinchor, Kaolack et Louga. L’entreprise est à la croisée des chemins. Elle a besoin d’argent qu’elle peine à trouver.
La Sonacos vit des heures difficiles. Au manque de graines d’arachides, s’ajoute l’arrêt total des usines de Diourbel, Ziguinchor, Kaolack et Louga. L’entreprise est à la croisée des chemins. Elle a besoin d’argent qu’elle peine à trouver.
«La Sonacos est sous perfusion», disait Thierno Alassane Sall après la nomination du directeur de la société, Modou Diagne Fada dans le gouvernement. Un tour dans les usines donne raison au parlementaire parce que les travailleurs se tournent les pouces en attendant l’arrivée d’hypothétiques graines. Le directeur général de la Sonacos rencontre ce matin les syndicalistes au siège de l’entreprise, sise à Dakar. Kibily Touré, qui a reçu plusieurs alertes, veut avoir un aperçu sur la situation de la société qu’il dirige depuis le 3 octobre dernier. Il sera, ensuite, en visite de travail au niveau des différentes usines que compte la Sonacos. Ce sera une occasion pour le directeur général de se rendre compte de l’état dans lequel se trouve son entreprise qui, il faut le dire, va inexorablement à l’eau. A moins d’un plan de relève plus huilé. En effet, les machines sont à l’arrêt. La plupart des travailleurs se tournent les pouces. La situation est grave. Et si, on n’y prend garde, alertent les syndicalistes, «l’entreprise va fermer ses portes».
Les syndicalistes décortiquent la situation
Et Thiembaye Ndiaye, le secrétaire général adjoint du syndicat des corps gras, affilié à la Cnts/Fc décortique le mal : «Les travaux de fin de campagne qui devaient être faits ne le sont pas jusqu’à présent. La Sonacos est à la croisée des chemins. Elle a besoin de 20 milliards pour fonctionner. La procédure pour rentrer dans les fonds est trop lente. La Sonacos a deux problèmes principaux. Il s’agit de la collecte des graines d’arachides qui fait défaut depuis quelques années, il faut irrémédiablement corriger cet impair. L’outil de production doit être revu pour être rentable. Dieu a fait que le nouveau directeur général a, dans le passé, voulu être le repreneur lorsque la société a été privatisée en 2004. Il faut que des mesures urgentes soient prises. Sinon, ce sera très compliqué pour la société.» A sa suite, Issa Ly, le secrétaire général de la section de l’usine de Diourbel, dit : «La société est à l’arrêt, c’est parce que la matière première, l’arachide, est inexistante. A Diourbel, c’est la seule entreprise qui peut recruter. Et si rien n’est fait, on ira vers des lendemains difficiles. Le plan de relance est toujours attendu. Chaque année, ce sont les mêmes problèmes.» Le syndicat veut mobiliser les travailleurs et sensibiliser les décideurs sur l’urgence de se pencher sur l’entreprise qui manque presque de tout.