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28 août 2025
LA PARITE ENCORE INEXISTANTE DANS LES ENTREPRISES
Une étude du Conseil national du patronat (CNP) sur la mixité professionnelle rendue publique, jeudi, fait état d’une présence minoritaire des femmes dans les entreprises sénégalaises.
Dakar, 2 fév (APS) – Une étude du Conseil national du patronat (CNP) sur la mixité professionnelle rendue publique, jeudi, fait état d’une présence minoritaire des femmes dans les entreprises sénégalaises.
‘’Il est principalement noté que seulement 15% des entreprises ont au moins 50% de femmes dans leurs effectifs. Près d’un tiers des entreprises ont un pourcentage de femmes dans leurs effectifs compris entre 10 et 30%’’, indique le CNP dans sa publication ‘’L’œil vert’’.
Ce numéro porte sur ‘’La mixité professionnelle et l’accès des femmes aux hautes instances de gouvernance des entreprises’’.
L’organisation patronale rappelle que ‘’la mixité professionnelle est la présence de femmes et d’hommes dans un même emploi, une même catégorie professionnelle ou un même métier, sans être forcément paritaire’’.
‘’Par convention, la mixité professionnelle est atteinte lorsque les femmes et les hommes représentent une part comprise entre 40% et 60% des effectifs de la branche, du métier, de la catégorie professionnelle ou de l’emploi’’, ajoute-t-elle.
Selon le CNP toujours, ‘’la mixité professionnelle suppose que femmes et hommes puissent accéder à tous les métiers sur la seule base de leurs aptitudes professionnelles’’.
Cette étude du CNP dont l’APS a eu connaissance a ciblé 123 entreprises, tous secteurs confondus. 100 entreprises ont répondu au questionnaire, soit un taux de réponse de 81, 3 %. Sur 30 hauts dirigeants d’entreprise ciblés pour un entretien, 20 ont pu être disponibles. Il s’agit de Présidents de Conseil d’administration ou de Directeurs généraux.
L’étude fait état d’une présence plus significative des femmes dans les secteurs du commerce, de la santé, des banques et des assurances.
Selon le document consulté par l’APS, ‘’plusieurs raisons expliquent le pourcentage plus élevé de femmes dans lesdits secteurs par rapport aux autres, notamment des emplois de plus en plus +féminisés+ ou à moindre pénibilité physique’’.
La même source signale que ‘’42% d’entreprises ont mis en place une politique formalisée de mixité professionnelle’’.
Le CNP note également que ‘’le degré de mixité professionnelle dans les entreprises s’avère beaucoup plus faible pour les postes techniques que les autres’’.
‘’La mixité professionnelle est davantage constatée dans les postes administratifs (45%), suivie des postes de direction (24%) et des postes commerciaux (21%). Les postes techniques (10%) sont les moins concernés’’, indique la publication.
Elle signale que ‘’les justifications données par les entreprises expliquent ce faible pourcentage dans les postes techniques par le niveau de pénibilité physique et/ou l’exigence de disponibilité travail de nuit, éloignement du foyer conjugal’’.
L’étude relève que ‘’dans les secteurs tels que les transports (portuaires, aéroportuaires..), l’industrie ou les BTP, les postes administratifs sont largement les plus concernés par l’instauration de la mixité professionnelle’’.
Selon le document, ‘’il apparait aussi que dans des secteurs tels que le Numérique et les Télécommunications ou les services financiers et assurances, où pourtant le degré de pénibilité physique est perçu comme plus faible, les postes techniques ne bénéficient pas assez de l’instauration de la politique de mixité’’.
L’étude constate que ‘’la conciliation vie privée – vie professionnelle et le manque de compétences féminines qualifiées sont les principales difficultés dans la mise en œuvre de la politique de mixité professionnelle’’.
En effet, souligne-t-elle, ‘’il s’agit des deux principales difficultés déclarées par les entreprises, précisant pour 40% d’entre- elles la conciliation vie privée- vie professionnelle, et pour 37% le manque de personnel féminin qualifié à même de satisfaire les exigences professionnelles’’.
Selon le document, ‘’il est aussi constaté qu’en fonction des différents secteurs d’activités, le classement dans la perception des deux principales difficultés n’est pas la même’’.
Ainsi, dans les secteurs à forte pénibilité physique, à savoir les transports portuaires/aéroportuaires, l’industrie et le BTP, ‘’c’est le manque de personnel qualifié qui est souligné’’.
Concernant les secteurs à faible pénibilité physique, comme le numérique et télécoms, les services financiers et les assurances, ‘’l’accent est plutôt mis sur la conciliation vie privée–vie professionnelle’’.
L’étude relève que ‘’58% des entreprises, soit la majorité, n’ont pas mis en place une politique de promotion de la mixité professionnelle’’.
Elle souligne que ‘’la principale raison de l’absence d’une politique de mixité professionnelle est qu’elle n’est tout simplement pas nécessaire pour 54% des entreprises’’.
‘’Les autres raisons évoquées sont le fait de l’inexistence d’enjeux à impact réel (10%), de résistances sociales et culturelles (10%), et de l’inadaptation de certains postes aux femmes (10%)’’, lit-on dans le document qui évoque également le manque de personnel féminin qualifié justifié que par 2% des entreprises.
HABIB SY RECLAME UNE AUGMENTATION DU TEMPS DE PAROLE DES CANDIDATS SUR LA RTS
Habib Sy, candidat à l’élection présidentielle du 25 février, a réclamé, vendredi, une augmentation du temps de parole des postulants à la magistrature suprême sur la télévision publique, la RTS.
Dakar, 2 fév (APS) – Habib Sy, candidat à l’élection présidentielle du 25 février, a réclamé, vendredi, une augmentation du temps de parole des postulants à la magistrature suprême sur la télévision publique, la RTS.
Il s’entretenait avec un journaliste de l’Agence de presse sénégalaise en marge du démarrage des enregistrements des premiers messages des candidats à l’élection présidentielle pour les besoins d’une émission consacrée à la campagne électorale.
L’émission intitulée Journal de la campagne sera diffusée quotidiennement à partir de dimanche jour d’ouverture officielle de la campagne électorale devant durer 21 jours sous la supervision du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (CNRA).
« Trois minutes, c’est quand même peu pour des candidats qui veulent exposer, expliquer, décliner leurs programmes’’, a notamment déclaré le candidat.
Appelant le CNRA à davantage faire preuve de compréhension, Habib Sy a demandé, ‘’dans la mesure du possible’’ à ce que ce temps de parole passe de 3 à 5 minutes pour chacun des candidats à la présidentielle du 25 février.
LE CUDIS MONTRE LES «SEPT VOIES» POUR PRESERVER LE MODELE SENEGALAIS
Le Cadre Unitaire de l'Islam a mis à la disposition des candidats à l'élection présidentielle un mémorandum de sept points pour préserver le vivre-ensemble et l'inclusion au Sénégal.
Le Cadre Unitaire de l'Islam a mis à la disposition des candidats à l'élection présidentielle un mémorandum de sept points pour préserver le vivre-ensemble et l'inclusion au Sénégal. Présenté hier devant le ministre conseiller Pr Abdou Aziz Kébé et devant plusieurs personnalités religieuses, le CUDIS compte, à travers ce document, répondre « aux appels maintes fois réitérés des principaux acteurs religieux et des citoyens pour la sauvegarde du modèle sénégalais».
Toutes les diversités et les sensibilités doivent manifestement être prises en charge par les candidats durant cette élection présidentielle. Après les signatures de plusieurs candidats qui promettent de mettre en œuvre les conclusions des assises nationales, le CUDIS a aussi invité les 20 prétendants à la magistrature suprême à s'approprier leur mémorandum qui promeut la préservation du modèle sénégalais. Ainsi, devant les représentants des familles et des associations religieuses et plusieurs membres de la société civile, le mémorandum a été présenté par le secrétaire général dudit cadre, Dr Cheikh Guèye. Mettant en exergue les points saillants de ce document intitulé «Yobàlu candidats yi», Dr Guèye, citant le mémorandum, soutient : «Le principal problème du système d’éducation est qu’il ne s’adosse pas à un projet de société clairement défini et n’est pas articulé à nos systèmes de pensée et de valeurs».
Rappelant ainsi qu'il doit être conçu et défini en rapport avec une société de synthèse à la croisée des traditions africaines endogènes et des influences arabe et française. «Et faire l’objet d’un consensus national», renseigne le mémorandum lu par le prospectiviste. Un tel projet de société, d'après lui, doit élaborer une offre d’éducation qui permet d’atteindre des performances importantes dans la formation du citoyen, son épanouissement économique, culturel, social. «Mais l’offre serait désincarnée si elle ne prenait pas le temps de cerner les diverses demandes d’éducation et de leur trouver une réponse commune garantie par l’État, gardien de la réalisation du projet de société», remarque-t-il non sans indiquer que le Cadre Unitaire propose à l’État du Sénégal et à tous les acteurs de l’Éducation un consensus sur une refonte et une refondation du système éducatif. Dans le même ordre d'idées, Dr Cheikh Guèye a relevé aussi un autre point du mémorandum qui est la prise en charge réelle des Daara, soulignant leur rôle d'instruction, d'éducation et de socialisation des sénégalais. «Mais malgré ce rôle historique des daara dans notre pays, force est de constater qu'ils continuent de faire face à de nombreuses problématiques telles que l'absence de cadre organisationnel et institutionnel formalisé, l'inexistence d'appui conséquent de l'Etat, l’absence de curriculums harmonisés et de débouchés, de conditions socio-économiques souvent difficiles, de l’immixtion dans ce secteur de faux daara exploitant des jeunes talibés exposés à la mendicité dans les zones urbaines ou même à l'utilisation par des réseaux terroristes», se désole-t-il.
PLAN SPECIAL DE 300 MILLIARDS
Pour pallier ces fléaux, surtout celui de la mendicité des jeunes «talibés», le CUDIS note : «Les initiatives de l’Etat depuis une vingtaine d’années (bac arabe, loi sur les daara, Direction des daara, projet daara moderne, ouverture aux concours, subvention annuelle de 6 milliards, etc.) vont dans cette direction mais une mobilisation plus importante de ces ressources, de celles de la Haute autorité du WAQF, des zakaat des musulmans, des ONG, des parents d’apprenants, des institutions religieuses comme les confréries et les associations islamiques, etc. peuvent permettre de lancer un PLAN SPÉCIAL de 300 milliards de 5 à 7 ans pour sortir les daara et les enfants de la précarité et de l’inorganisation». De l'avis du Cadre Unitaire, cela permettra de combattre rigoureusement les daara dit «voyous» et la mendicité. Parmi les sept points soumis aux candidats, il y a aussi la mise en place d’un Observatoire d'anticipation et de gestion des sources de conflits avec des procédures d'intervention bien définies. «Comme la coopération avec Facebook notamment», affirme le CUDIS avant d'ajouter : «Ce mécanisme servira également d’instrument de médiation entre toutes les parties prenantes de conflits menaçant le vivre ensemble sénégalais et la cohésion sociale, qui doivent être consolidés dans un contexte où les organisations terroristes cherchent des terrains favorables et des fissures sociales pour s’y engouffrer et y prospérer». «Le chercheur signale aussi que le CUDIS propose également aux candidats de trouver des solutions pour la préservation du respect légendaire aux chefs religieux que nous avons élevés au rang de régulateurs de notre société», invite-il dans le mémorandum.
CHEIKH TIDIANE SY : «LES POLITICIENS ONT UNE RESPONSABILITE HISTORIQUE A PRESERVER LA PAIX»
Pour sa part, le président du CUDIS Cheikh Tidiane Sy trouve que le Sénégal est une exception en matière de préservation de la paix et du vivre-ensemble. «Il ne sera pas permis que le Sénégal puisse basculer dans des violences que nous ne comprenons pas», alerte le petit-fils d'El hadji Malick Sy. Il trouve que les politiciens ont une responsabilité historique pour préserver la paix. «La politique, c'est le rapport des forces mais c'est les forces des arguments, des idées et non pas des forces physiques», renseigne l'entrepreneur.
LES SPECULATIONS SUR UN REPORT DE LA PRESIDENTIELLE AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE VENDREDI
Les parutions de ce vendredi 2 février évoquent les spéculations sur un report du scrutin présidentiel du 25 février après la mise en place de la commission d’enquête parlementaire sur les conditions de l’élimination du candidat Karim Wade
Dakar, 2 févr (APS) – Les spéculations sur un report du scrutin présidentiel du 25 février après la mise en place de la commission d’enquête parlementaire sur les conditions de l’élimination du candidat Karim Wade et la supposée double nationalité de la candidate Rose Wardini sont au menu des quotidiens reçus vendredi à l’Agence de presse sénégalaise (APS).
« +Report+ de la présidentielle via l’article 52 de la Constitution, le pari risqué de Benno et du PDS’’, affiche à la Une Sud Quotidien. ’’Le parti démocratique sénégalais (PDS) qui avait demandé et obtenu sa commission d’enquête parlementaire pour enquêter sur les conditions d’invalidation de la candidature de son candidat Karim Wade grâce au soutien de Benno exige aujourd’hui, le report de la présidentielle, l’activation de l’article 52 de la Constitution étant en ligne de mire », rapporte le journal.
L’article en question dispose : ‘’Lorsque les institutions de la République (…) sont menacées d’une manière grave et immédiate, et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ou des institutions est interrompu, le président de la République dispose de pouvoirs exceptionnels. Il peut (…) prendre toute mesure tendant à rétablir le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des institutions’’.
Or signale Sud, »depuis l’indépendance, le Sénégal qui est à sa 13ème élection présidentielle, a toujours organisé à date échue ce scrutin ».
A propos »des risques d’un report du scrutin’’, Moussa Diaw, professeur de Sciences politiques à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, déclare à Vox Populi: ‘’Macky Sall va se retrouver dans une situation ingérable ». »Qu’est-ce qu’ils peuvent espérer comme gain en reportant cette élection? Il faut sauver le Sénégal (…) et laisser le processus électoral aller jusqu’à son terme’’, dit-il.
Pour sa part, Birahim Seck, du Forum civil soutient que »la création de la commission d’enquête parlementaire ne peut entrainer un report des élections. Il n’y a aucune relation possible à établir entre la mise en place d’une commission d’enquête parlementaire et le report d’une élection qui doit se tenir le 25 février ».
Dans WalfQuotidien, le candidat Thierno Alassane Sall, à l’origine de la requête ayant conduit à l’invalidation de la candidature de Karim Wade, déclare: »Ni le Conseil constitutionnel, ni le président de la République ne peuvent arrêter le processus électoral. »
Après la mise en place, mercredi, de cette commission d’enquête parlementaire, ‘’la machine s’emballe’’, note L’As qui écrit: »Hier ses membres ont tenu leur première réunion pour former le bureau composé pratiquement des élus de Benno Bokk yaakar et du groupe Liberté, démocratie et changement’. Ils se sont regroupés hier pour désigner Abdou Mbow, président, Mamadou Lamine Thiam, vice-président, et Saliou Dieng, rapporteur’’, écrit le journal
»Le débat est presque imposé à l’opinion. Un report des élections plane de plus en plus. Le PDS ne s’en cache pas, soutenu des députés de Benno Bokk Yaakaar, au nom d’une crise institutionnelle », souligne L’Observateur.
Et L’Obs d’ajouter: »En soutenant le Parti démocratique sénégalais (Pds) pour la mise en place de la Commission d’enquête parlementaire contre les juges du Conseil Constitutionnel, la mouvance présidentielle s’adonne à un jeu trouble, dont Amadou Ba semble être l’agneau du sacrifice. »
Au sujet de la double nationalité des candidats, le quotidien EnQuête présente Karim Wade comme »l’arbre qui cache la forêt ».
»L a question de la nationalité des candidats s’invite dans le débat pour la Présidentielle du 25 février 2024. Après Karim Wade, c’est au tour de Dr Rose Wardini de faire face à une horde d’accusations, en raison de sa supposée nationalité française. Selon un document largement relayé sur les réseaux sociaux hier, la candidate à la Présidentielle serait, comme Karim Wade, présente sur les listes électorales de la France, donc détentrice de la nationalité française, d’après ses accusateurs. Elle aurait échappé à la loupe du Conseil constitutionnel et aux réclamations des autres candidats », lit-on dans le journal.
»Pour être candidat à la Présidentielle, le requérant doit être exclusivement de nationalité sénégalaise. La Constitution du Sénégal est claire à ce propos. Pourtant, Mme Rose Wardini n’aurait pas renoncé à sa nationalité française, tout en signant une déclaration sur l’honneur disant respecter l’article 28 de la Constitution », écrit de son côté Le Quotidien.
Le quotidien Bës Bi dresse le portrait de Dr Rose Wardini, gynécologue, ‘’une femme sociale’’. »Depuis hier, la Rose semble un peu fanée avec cette nationalité française qu’elle trainerait à côté de celle sénégalaise. Rose Wardini, 62 ans, est l’une des deux femmes candidates à la Présidentielle. Comme Anta Babacar Ngom, Dr Rose Wardini a été l’autre surprise en franchissant le cap des parrainages devant des ténors de la politique’’, écrit le journal.
Grève des détenus de la MAC de Mbour
Les détenus de la maison d’arrêt correctionnelle de Mbour observent une grève de la faim depuis hier jeudi. Les causes de ce mouvement d’humeur restent les longues détentions préventives. En effet, après une courte pause à la suite de la visite du procureur Abdoulaye Elias Diop pour les en dissuader, les détenus de la MAC de Mbour ont repris la grève. Ils soutiennent que le procureur qui, dans un passé récent, était à Mbour avant d’y revenir ne respecte pas ses engagements. Malgré la visite des agents de la direction l’administration penitentiaire (DAP), les grévistes ont campé sur leur position. A l’heure du repas, ils ont refusé de s’alimenter préférant verser les aliments au poste de police de la prison en guise de protestation.
Le PDS déterre la double nationalité de Rose Wardini
Thierno Alassane Sall a visiblement ouvert la boîte de Pandore. Car depuis l’élimination de Karim Wade de la prochaine élection présidentielle, le Parti démocratique sénégalais (PDS) crie haut et fort que parmi les candidats qui doivent compétir lors des joutes électorales à venir, certains ont une double nationalité. Et cela semble être le cas pour Rose Wardini. Dans un document qui circule sur les réseaux sociaux, il est clairement écrit : « Rose Wardini, de sexe féminin, née le 03 novembre 1962. Numéro national d'électeur 598170594 à fournir pour donner ou recevoir une procuration est inscrite sur la liste consulaire de Dakar ».
Bassirou Diomaye Faye charme Abdourahmane Diouf
Toujours emprisonné, Bassirou Diomaye Faye poursuit son opération de charme chez les candidats recalés pour la prochaine élection présidentielle. Il a envoyé à Abdourahmane Diouf une délégation composée de Birame Soulèye Diop, Guy Marius Sagna, Cheikh Aliou Bèye et Bara Diouf pour lui demander de le soutenir lors des joutes électorales à venir. La rencontre a eu lieu en présence des membres du parti Awalé et des alliés de la coalition Abdourahmane2024.
Le PIT appelle au respect des institutions
Le Parti de l'Indépendance et du Travail du Sénégal a donné son avis sur la tension politique que vit le Sénégal depuis l’invalidation de la candidature de Karim Wade. Pour le PIT, il est impératif que chacune des parties prenantes à l’élection présidentielle s'impose d'exigence et joue son rôle. Selon cette formation politique, le pays étant organisé, il faut ensemble veiller au respect des institutions et des règles, à l'impératif de ne jamais confondre les désirs ou vœux d'un autre ordre, quelle qu'en soit la motivation, avec ce qui oblige toute la communauté. Dans un communiqué, le PIT explique que le président de la République, le Conseil constitutionnel, l'Assemblée nationale, le Gouvernement, les partis politiques ont des prérogatives et, pour le bien commun, celles-ci doivent être rigoureusement respectées, conformément aux textes fondamentaux de la République. Le PIT précise qu’au terme de la présidentielle, tout le parcours ayant mené à l'élection présidentielle du 25 février pourra être revisité pour en tirer tous les enseignements et procéder aux redressements qui s'avéreront nécessaires, souvent fruits de l'expérience et de la pratique. Mais pour le moment, le Parti de l'Indépendance et du Travail, membre de la coalition Benno Bokk Yaakaar dont le candidat est Amadou Bâ, appelle l'ensemble de ses militants et sympathisants à s'investir entièrement pour la victoire de ce dernier.
Boun Dionne s’engage pour un mandat unique de 5 ans
Le candidat à la présidentielle, Mahammad Boun Abdallah Dionne commence à dévoiler son programme. L’ancien Premier ministre s'engage pour un mandat unique de 5 ans. Il a la conviction profonde que c'est le temps nécessaire pour apporter des changements significatifs à notre nation. Selon Dionne, Dans une même vie, «si vous donnez 5 ans à votre pays comme premier ministre, puis 5 autres années comme Président de la République, vous avez rempli votre contra avec la nation». M. Dionne dit croire en la puissance de l'action en la nécessité d'une vision solide et en la capacité à transformer notre société.
Le tronçon Mbour-Thiadiaye de l’autoroute à péage ouvert
Le tronçon Mbour-Thiadiaye de l’autoroute à péage est désormais ouvert aux usagers. Hier, le ministre des Infrastructures et des Transports routiers, Mansour Faye, a ouvert cet axe de 20 km qui sera gratuit durant trois mois. Après l’ouverture du tronçon Thiadiaye-Mbour, la circulation est devenue plus fluide entre les deux villes. Cet axe de 20 km, 2x2 voies, présente toutes les commodités et les automobilistes sont épargnés des embouteillages. Pour le Ministre Mansour Faye qui a ouvert le tronçon en présence des maires dont les communes sont traversées par l’autoroute, cette voie sera gratuite tant que les travaux ne seront pas définitivement terminés. Toutefois, le maire de la ville de Saint-Louis précise que les travaux ne sont pas achevés. C’est pourquoi les automobilistes sont invités à rouler à une moindre vitesse car malgré le traçage et l’existence des deux fois deux voies, l’installation des barrières de protection n’est pas encore effective, ce qui facilite la divagation des animaux qui sont très fréquents sur cet axe rural. Ainsi pour éviter des accidents dus aux excès de vitesse, le ministre annonce le déploiement de la gendarmerie sur toute la route. Cet axe, dont les travaux sont presque achevés, n’est qu’une étape de l’autoroute à péage Mbour-Kaolack qui est distant de 100 km. Elle sera livrée au plus tard au troisième trimestre de 2025. Pour le maire de Thiadiaye, El Hadji Oumar Youm, l'autoroute à péage va développer leurs collectivités en les désenclavant grâce à des voies de connexions mais aussi accélérer leur urbanisation.
Le directeur de l’hôpital Roi Baudouin s’explique
Le torchon brûle entre le directeur de l’hôpital Roi Baudouin, Cheikh Mbaye Seck et les travailleurs. Si les autorités ne prennent pas leurs responsabilités, l’hôpital risque d’être paralysé. Car la tension est vive entre les travailleurs et le directeur. Selon lui, les travailleurs font état d’un problème de 150 millions de subvention qui a été donnée par l’Etat. « Je confirme qu’en 2021, le ministre Abdoulaye Diouf Sarr nous avait accordé une subvention d’investissement de 150 millions. Une fois arrivé à l'hôpital, j'ai donné l’information aux travailleurs. Nous avions tenu des réunions internes pour savoir où orienter cet argent. On s’est dit qu’il faut réhabiliter ou reconstruire le laboratoire, la médecine, l’actuel restaurant. Cela a été adopté. Mais les experts nous ont fait un devis de 223 millions. Il fallait trouver un montant additionnel », explique-t-il
Le directeur de l’hôpital Roi Baudouin s’explique (bis)
Restons avec le directeur, Cheikh Mbaye Seck qui explique que le maire de Guédiawaye, Ahmed Aïdara, lui avait dit qu’il a des partenaires qui sont prêts à reconstruire l’hôpital. « Il m’a même montré une maquette du nouvel hôpital Roi Baudouin. Ses partenaires sont venus visiter l’hôpital. Lors du conseil d’administration, on s’est dit qu'il ne serait pas pertinent de réhabiliter l’hôpital alors qu’il y a un projet de reconstruction. J’ai demandé à ce qu’on injecte les 150 millions dans l’amélioration de l’offre de soins et de la prise en charge des malades », renseigne M. Seck. En ce qui concerne la panne de la radio, il indique que l’appareil date de plus de 15 ans. A l’en croire, le tube coûte excessivement cher. D’ailleurs, le ministère de la Santé a réceptionné des appareils de radio tout neufs et il ne reste que la signature pour attribuer un nouvel appareil à l’hôpital. «Donc, où est le problème ?» s’interroge Cheikh Mbaye Seck. Il dément des ruptures d’intrants.
16 cas de feux de brousse enregistrés à Kédougou
Le département de Kédougou a enregistré 16 cas de feux de brousse ayant consumé au total plus de 124 hectares depuis octobre dernier et la mi-janvier 2024, a appris l’Aps du lieutenant Ansoumana Sonko, chef du service départemental des Eaux et Forêts. Pour la commune de Bandafassi, il y a eu trois cas de feux de brousse pour une superficie de 25,763 hectares, la commune de Tomboronkoto sept cas pour une superficie 44,836 hectares, alors que la commune de Dindéfélo a enregistré un cas de feux de brousse pour 27,787 hectares dévastés. Dans la commune de Dimboli, deux cas de feux de brousse ont emporté 14,732 hectares, trois cas de feux de brousse ayant été signalés dans la commune de Fongolimbi pour 11,331 hectares consumés au total, selon le lieutenant Sonko. Ce dernier a par ailleurs renseigné que ses services ont été alertés cette année pour des feux précoces menaçant 57,700 hectares dans les six communes du département de Kédougou. Le service départemental des Eaux et Forêts a de même organisé 18 séances de sensibilisation sur les causes et les conséquences des feux de brousse dans les communes de ce département.
Vers une surveillance intégrée de la Santé
Le ministère de la Santé et ses partenaires élaborent un nouveau plan stratégique de surveillance intégrée des maladies et de riposte, couvrant les années 2023-2027. Le Directeur de la Prévention, Dr. Mamadou Ndiaye, a souligné le rôle essentiel de ce plan dans le renforcement de la résilience du système de santé. Il a rappelé l'importance d'intégrer les leçons apprises de la pandémie de la covid-19 pour faire face de manière proactive aux défis de santé futaurs et assurer le bienêtre de la population. Les acteurs s’engagent à renforcer la surveillance intégrée de la santé, en mettant l'accent sur la réponse proactive et l'intégration d'éléments évolutifs de la santé publique. Selon une note du ministère de la Santé, ces connaissances acquises lors des récents événements sanitaires, notamment la pandémie de la Covid19, devraient jouer un rôle essentiel dans l'élaboration d'un cadre de surveillance solide et tourné vers l'avenir. Représentant de OMS Sénégal, Dr. Chimère Diaw a insisté sur l'importance de cette initiative, mettant l'accent sur la nécessité de mesures proactives pour faire face aux complexités des crises de santé publique dans un monde post-covid. Ainsi le plan vise à intégrer divers secteurs pour renforcer la surveillance des maladies, en tirant des enseignements du passé et en mettant l'accent sur l'intervention en temps opportun. Cette approche prospective, fondée sur la collaboration et la vision stratégique, laisse présager une perspective plus solide et résiliente pour la préparation à la santé publique dans le paysage post-pandémique, rapporte-ton.
UNE GESTION, MOULT INTERROGATIONS !
La digitalisation intégrale du système de santé a déjà démarré dans le pays, avec la mise en place du dossier patient unique partagé au Sénégal dans six structures de santé du pays. La tâche est exécutée par la société Sénégal numérique.
La digitalisation intégrale du système de santé a déjà démarré dans le pays, avec la mise en place du dossier patient unique partagé au Sénégal dans six structures de santé du pays. La tâche est exécutée par la société Sénégal numérique. Toutefois, dans cette démarche, les logiciels déjà existants risquent de disparaitre. Une situation qui, si elle venait à se produire, porterait un sacré coup à l’objectif de départ qui serait de mettre en place une plateforme de coordination, comme annoncée dans l’Avis d’Appel d’Offres Ouvert pour l’acquisition d’un logiciel d’identification, au profit de la Cellule de la Carte sanitaire et sociale, de la Santé digitale et de l’Observatoire de Santé (CSSDOS), qui fait suite à l’Avis Général de Passation des Marchés paru dans le journal «Le Soleil» n°15788 du samedi 14 janvier 2023.
Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a signé une Convention-cadre de partenariat avec la société Sénégal numérique (SENUM), mardi dernier, pour l’accélération de la digitalisation intégrale du système de santé du Sénégal. Une volonté commune de poursuivre et d’intensifier la collaboration déjà ancienne, selon la ministre de la Santé et de l’Action sociale, entre son département et l’Agence de développement de l’Informatique de l’Etat (ADIE), devenue maintenant la société Sénégal numérique (SENUM SA), en vue de l’accélération de la digitalisation intégrale du système de santé.
«Cette digitalisation intégrale de la santé implique des besoins importants en capacités d’hébergement et en bandes passantes. En effet, dix (10) dossiers en santé digitale, dans différents domaines, sont en train d’être mis en œuvre par mon département et dont certains sont à un stade de maturation très avancée, dont le dossier Patient Unique Partagé dont la phase pilote d’implémentation a déjà démarré dans 06 établissements de santé publique de Dakar et des régions depuis fin décembre 2023», a déclaré la ministre Marie Khémesse Ngom Ndiaye.
Au nom de la société Sénégal numérique, Cheikh Bakhoum a fait savoir que «le secteur de la santé est un pilier fondamental du bien-être de notre population. Et il est de notre devoir, en tant qu’acteur du numérique, porte-étendard de la politique informatique de l’Etat du Sénégal et de la transformation digitale, de contribuer activement à son amélioration».
LES AXES D’INTERVENTION DE LA DIGITALISATION
La société Sénégal numérique SA, en plus du dossier Patient Unique Partagé, interviendra dans neuf autres axes dont la plateforme de mobilité du personnel (MIRSAS) arrivée à maturité et dont le lancement official est prévu la semaine prochaine ; la Télémédecine, dont le document cadre national est déjà validé ; ERXP3, la gestion électronique des médicaments dans les Pharmacies régionales d’approvisionnement (PRA) et les structures de santé ; Le SYSGEC, la gestion électronique du courrier ; La digitalisation des procédures de demandes d’ouverture des Officines privées de Pharmacie et d’Autorisation de mise sur le Marché (AMM) ; La gestion électronique des informations sanitaires et sociales, le DHIS2 ; La digitalisation de la matrice des sources de financement en Santé ; La digitalisation de la production des Cartes d’égalité des chances, avec une déconcentration dans les régions et les Départements ; La gestion électronique des informations financières et comptables, le TOM2PRO.
C’est dans ce sillage et en cohérence que M. Bakhoum a fait savoir, avec le cahier de charges de cette convention, que son département s’engage à appuyer la mise en œuvre de la stratégie de transformation digitale avec, en priorité, les axes et la démarche de Procéder aux tests techniques, fonctionnels et sécuritaires des applications ESanté que le ministère en charge de la Santé et ses services rattachés utilisent ou envisagent d’utiliser afin de mieux tenir en compte des aspects liés à la réglementation nationale en matière de protection des données personnelles, à l’interopérabilité et la sécurisation.
LE CAHIER DE CHARGES DE SENEGAL NUMERIQUE
Pour la société Sénégal numérique, il est question, dans ce partenariat-cadre, d’héberger les données des applications du ministère de la Santé et de l’Action sociale et ses services rattachés, particulièrement celles du «Dossier Patient Unique Partagé» et, au plan stratégique national, de la gestion des Urgences dans le Datacenter national, avec une haute disponibilité et accessibilité 24/7 ; de déployer le SENGEC (Système de Gestion électronique du Courrier) ; créer des mails gouv.sn ; fournir et améliorer la connectivité numérique ; numériser et sauvegarder les archives du ministère de la Santé et de l’Action sociale et ses structures rattachées puis de rendre accessibles les dossiers en veillant à la sécurité des données ; appuyer le ministère de la Santé et de l’Action sociale sur la définition et l’élaboration des spécifications techniques des infrastructures et services numériques et leurs acquisitions ; accompagner le ministère de la Santé et de l’Action sociale dans l’intégration de ses Systèmes d’information (SI) à la plateforme nationale d’interopérabilité des SI de l’Administration ; accompagner le ministère de la Santé et de l’Action sociale dans le déploiement des données de la plateforme DHIS2 du LINODE au Datacenter du SENUM SA ; apporter des conseils et son expertise dans la mise en œuvre des six projets numériques majeurs du Programme de Digitalisation du Système de Santé et dans les domaines de l’infrastructure, des réseaux informatiques et de télécommunications ; accompagner le ministère de la Santé et de l’Action sociale dans ses besoins de formation dans le domaine du numérique et de la conduite du changement.
«DOSSIER PATIENT UNIQUE PARTAGE», SUR FOND DE DISCORDE
Concernant la numérisation dans le secteur de la santé, s’il y a un dossier qui est bien avancé dans la digitalisation, c’est la gestion hospitalière avec le suivi du dossier patient. Au moins, deux tiers (2/3) des établissements de santé disposent d’un logiciel qui leur permet de suivre le malade, de gérer les données médicales ainsi que dans le partage des données du patient entre praticiens. Des solutions qui répondaient aux spécificités des centres hospitaliers et centre de santé du pays, face aux pertes de données, mais aussi qui permettaient l’accès aux données hospitalières au niveau national. Parmi ces logiciels utilisés figurent Hospitalia, Cubis, avec le démarrage de cette digitalisation qui risque de faire sauter l’existant, un risque de perte de données d’une dizaine d’années pourrait se produire ; même si le directeur de SENUM, Cheikh Bakhoum, a avancé que «ces données vont nous servir de base». Toutefois, l’inquiétude qui se dessine dans l’esprit des gestionnaires de logiciels existants est de savoir «si leurs produits continueront à exister».
UN APPEL D’OFFRES QUI “RISQUE” DE SORTIR DE SON CADRE
Depuis plusieurs années, des ateliers se tiennent pour la digitalisation de la santé en général. L’objectif était de permettre aux gestionnaires de la santé de disposer des données à temps et aux médecins de pouvoir disposer du dossier patient, quelle que soit sa zone de compétence, afin de faciliter le soin et au malade de disposer de moins de paperasse. Le marché pour la plateforme interrogeable devait garder les systèmes existants et un Appel d’Offres a été lancé, en février 2023, sur l’acquisition d’un logiciel d’identification, de gestion et de partages électroniques des documents médicaux et administratifs du patient.
L’Avis d’Appel d’Offres Ouvert pour l’acquisition dudit logiciel d’identification, au profit de la Cellule de la Carte sanitaire et sociale, de la Santé digitale et de l’Observatoire de Santé (CSSDOS) fait suite à l’Avis Général de Passation des Marchés paru dans le journal «Le Soleil» n°15788 du samedi 14 janvier 2023. Toutefois, avec l’évolution de la digitalisation et le doute qui plane chez les acteurs et gestionnaires de logiciels existants, l’Appel d’Offres pourrait bien sortir de son cadre pour des besoins d’harmonisation.
LE REPORT DES ELECTIONS EST IMPOSSIBLE SAUF SI LES GENS VEULENT INTERPRETER LA CONSTITUTION
Tels sont les rappels juridiques que Ndiogou Sarr, enseignant-chercheur en droit public à la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l’Ucad, a tenu à faire dans la foulée de la mise en place de la commission d’enquête parlementaire
« Seul le vote d’une loi peut dissoudre le Conseil constitutionnel »… « II ne peut être mis fin, avant l’expiration de leur mandat, aux fonctions des membres du Conseil constitutionnel »… « L’incrimination d’un membre du Conseil constitutionnel n’entravera en rien le fonctionnement de cette institution ». Tels sont les rappels juridiques que Ndiogou Sarr, enseignant-chercheur en droit public à la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, a tenu à faire dans la foulée de la mise en place de la commission d’enquête parlementaire contre deux membres du Conseil constitutionnel. Et de certifier par suite que « le report des élections est impossible sauf si les gens veulent interpréter la Constitution comme ils ont l’habitent de le faire en disant qu’il y a crise des institutions ». Eclairage
Le Conseil constitutionnel est venu avec la réforme constitutionnelle de 1992. C’est une institution qui sort du lot de la carte judiciaire, du fait de sa spécificité en tant organe de contrôle de la Constitution avec une fonction à la fois juridique mais aussi politique. En tant qu’institution de la République, seul le vote d’une loi peut dissoudre le Conseil constitutionnel. Maintenant, s’agissant de la question du mandat de ses membres, la loi organique n°2016-23 du 14 juillet 2016 relative au Conseil constitutionnel est très claire. L’article 5 de cette loi organique précise en effet, qu’« II ne peut être mis fin, avant l’expiration de leur mandat, aux fonctions des membres du Conseil constitutionnel que sur leur demande, ou pour incapacité physique, et sur l’avis conforme du Conseil ».
Maintenant, si des gens ont des preuves impliquant un membre du Conseil constitutionnel qu’ils arrivent à établir, il est prévu dans ce cas une procédure consistant à saisir le Conseil constitutionnel pour demander son autorisation préalable à la poursuite du membre en question. Car, on ne peut pas poursuivre un membre du Conseil constitutionnel sans son autorisation tout comme on ne peut poursuivre un député sans l’autorisation préalable de l’Assemblée nationale. Donc, si cette commission d’enquête parlementaire arrivait à déposer ses conclusions en voyant effectivement qu’il y a des suspicions graves qui pèsent sur le membre du Conseil constitutionnel et qui peut renvoyer à sa culpabilité, on va demander au Conseil constitutionnel une autorisation de poursuivre. Et c’est seulement après autorisation favorable qu’on pourra engager des poursuites judiciaires.
« De même qu’une sanction d’un membre de l’Assemblée nationale ne peut empêcher à cette institution de continuer son travail, l’incrimination d’un membre du Conseil constitutionnel n’entravera en rien le fonctionnement de cette institution ».
« Dans les principes, l’absence d’un membre du Conseil constitutionnel devait impacter son fonctionnement puisqu’on a dit que le Conseil fonctionne avec tous ses membres sauf si on constate un empêchement temporaire. Mais, dans la pratique, cela n’a jamais été respecté au Sénégal. La preuve, dans un passé très récent, on a vu le Conseil constitutionnel délibérer alors qu’un de ses membres avait fini son mandat et l’autre décédé. Donc, même si demain un membre du Conseil constitutionnel est impliqué dans une faute, ce n’est pas parce qu’on va le sanctionner qu’on va reporter la date de l’élection. Non, c’est impossible. On peut sanctionner le membre fautif mais on ne peut pas reporter quoi que ce soit. De même qu’une sanction d’un membre de l’Assemblée nationale ne peut empêcher à cette institution parlementaire de continuer son travail législatif, l’incrimination d’un membre du Conseil constitutionnel n’entravera en rien le fonctionnement de cette institution.
Le seul moment où un président pourrait dire qu’on reporte, c’est lorsque que nous sommes dans une crise. C’est pourquoi certains invoquent l’article 52 de la Constitution. Cet article dispose ; « quand le fonctionnement normal des institutions de l’Etat est bloqué, que les institutions sont en crise dûment constatée, le président de la République s’arroge de tous les pouvoirs et prendre des mesures. Or, on est très loin de cette situation. Ce n’est pas parce qu’on a accusé un membre du Conseil constitutionnel sur la base d’une Commission d’enquête parlementaire qui n’a pas encore déposé son rapport, qu’il y a crise des institutions et qu’il n’y a pas fonctionnement. En plus, les décisions rendues par le Conseil constitutionnel ont une force exécutoire. Il (Cc-ndlr)) a publié la liste de ceux qui sont autorisés à prendre part à l’élection présidentielle, cette décision est définitive et irrévocable ».
« La date de l’élection présidentielle est une prérogative constitutionnelle qui échappe même à la directive de la Cedeao »
« La date de l’élection présidentielle est une prérogative constitutionnelle qui échappe même à la directive de la Cedeao qui prévoit, en cas de consensus des acteurs politiques sur des questions politiques, un report. Donc, même si aujourd’hui, les acteurs politiques se mettent d’accord de manière consensuelle pour reporter la date de l’élection, ils violeraient la Constitution. En plus, je dois préciser que l’élément qui a rejeté la candidature de Karim Wade ne peut pas entrainer l’annulation de toute la procédure et de toutes les autres candidatures. Ce n’est pas un élément de l’égalité de toute la procédure. Ceci pour dire, aujourd’hui, que le report des élections est impossible sauf si les gens veulent interpréter la Constitution comme ils ont l’habitent de le faire en disant qu’il y a crise des institutions. Non!, il n’y a pas crise des institutions. On n’a pas atteinte à la séparation des pouvoirs. L’Assemblée nationale est libre de créer n’importe quelle commission d’enquête parlementaire sur une affaire donnée. Quand cette commission termine son travail, elle dépose son rapport et la personne incriminée selon son statut, sera soumise à la procédure à utiliser pour elle. Mais, on peut pas parler de crise entre les pouvoirs ».
LE PARI RISQUÉ DE BBY ET DU PDS
En s'appuyant sur l'article 52 de la Constitution, ils espèrent créer les conditions d'un report de la présidentielle afin que le président use de ses pouvoirs exceptionnels pour décider seul du sort du processus électoral
Le Parti démocratique sénégalais (Pds) qui avait demandé et obtenu sa commission d’enquête parlementaire pour enquêter sur les conditions d’invalidation de son candidat Karim Wade grâce au soutien de Benno exige aujourd’hui le report de la présidentielle, l’activation de l’article 52 de la Constitution étant en ligne de mire. Depuis l’indépendance, le Sénégal qui est à sa 13ème élection présidentielle a toujours organisé à date échue ce scrutin.
«Notre prochaine lutte, c’est le report de la présidentielle». C’est le message sans ambigu partagé sur les réseaux sociaux par Karim Wade, candidat recalé de la « coalition Karim 2024 » pour la présidentielle du 25 février prochain, après l’adoption par 120 députés du projet de constitution de la Commission d’enquête parlementaire chargée d’éclairer les accusations portées sur des membres du Conseil constitutionnel. Lors des discussions générales qui ont précédé ce vote historique, plusieurs parlementaires membres du groupe parlementaire « Liberté démocratie et changement » du Parti démocratique sénégalais (Pds) mais aussi du groupe de la majorité, Benno Bokk Yakaar, avaient également entonné le même refrain « de report de la présidentielle » dans l’hémicycle.
À vingt-trois jours de la date de la tenue du scrutin, l’ambition des partisans de l’ancien chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade, et ceux de son successeur Macky Sall semblerait donc de passer par cette Commission parlementaire pour créer les conditions d’un report de cette 13e élection présidentielle de l’histoire politique de la République. Et ce, en provoquant une crise institutionnelle, entre le pouvoir législatif et le pouvoir judiciaire pour permettre au Président de la République de disposer de ses pouvoirs exceptionnels par l’activation de l’article 52 de la Constitution et pouvoir décider tout seul du sort du processus électoral en cours.
En effet, cet article 52 de la Constitution dispose : « Lorsque les institutions de la République, l’indépendance de la Nation, l’intégrité du territoire national ou l’exécution des engagements internationaux sont menacées d’une manière grave et immédiate, et que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ou des institutions est interrompu, le Président de la République dispose de pouvoirs exceptionnels. Il peut, après en avoir informé la Nation par un message, prendre toute mesure tendant à rétablir le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des institutions et à assurer la sauvegarde de la Nation. Il ne peut, en vertu des pouvoirs exceptionnels, procéder à une révision constitutionnelle».
Cette ambition de reporter l’élection présidentielle pour ces deux blocs politiques (Benno conduit et le Pds) est sans précédent. En effet, depuis son indépendance, le Sénégal a toujours organisé à date échue son élection présidentielle. L’autre défi qui se dresse devant cette ambition du régime en place et son nouvel allié réside dans l’avis ou la décision rendue par le Conseil constitutionnel sur le projet de réforme constitutionnelle de 2016 concernant le point relatif à la réduction de la durée du mandat du président de la République de 7 à 5 ans. En effet, à l’époque, les « Cinq sages » avaient justifié leur refus de cautionner cet engagement du chef de l’État, Macky Sall, au motif que la durée de ce mandat, «préalablement fixée dans le temps, et par essence intangible, est hors de portée de la loi nouvelle». Aujourd’hui, avec l’inscription de cette durée du mandat du président de la République dans le chapitre des clauses d’éternité, personne ne peut toucher au nombre et à la durée du mandat du président de la République. Et reporter la date de l’élection présidentielle violerait cette clause d’intangibilité qui fixe la durée du mandat à cinq ans renouvelable une seule fois.
DES ORGANISATIONS DE DEFENSE DES DROITS DE L’ENFANT INTERPELLENT LES CANDIDATS A LA PRESIDENTIELLE
Des organisations réunies autour de l’UNICEF ont tenu une conférence de presse hier, jeudi 1er février 2024, pour demander aux candidats à l’élection présidentielle du 25 février prochain de prendre en compte les besoins des enfants dans leurs programmes.
Des organisations réunies autour de l’UNICEF ont tenu une conférence de presse hier, jeudi 1er février 2024, pour demander aux candidats à l’élection présidentielle du 25 février prochain de prendre en compte les besoins des enfants dans leurs programmes.
Alors que le pays s’achemine vers la présidentielle du 25 février 2024, le Consortium Joining Forces, regroupant ChildFund, Plan international, Save the Children, SOS Villages d’Enfants, Terre des Hommes, World Vision et EDUCO, en partenariat avec l’UNICEF, ont lancé un appel à l’ensemble des acteurs du processus électoral, pour la protection des enfants, contre toute forme de violence, la continuité́ des services de protection, d’éducation et de santé et une prise en compte globale de leurs besoins dans leurs programmes. Hier, jeudi 1er février, elles ont tenu une conférence de presse à cet effet.
Ces organisations tiennent compte que le dernier Recensement général de population et de l’habitat (RGPH 5) révèle que la population résidente au Sénégal se caractérise par sa jeunesse et que les enfants âgés de moins de 15 ans représentent 39,2% de la population globale. Mieux ajoutent-t-elles, le Sénégal s’est engagé́ en faveur de la promotion et la réalisation des droits des enfants et a défini un cadre juridique dans ce sens, en ratifiant plusieurs instruments internationaux dont la Convention Internationale des Droits de l’Enfant (CIDE), et la Charte Africaine des Droits et du Bien-être de l’Enfant (CADBE).
De ce fait, ces organisations de défense, de protection et de promotion des droits de l’enfant regroupées au sein du Consortium Joining Forces invitent les candidats à l’élection présidentielle à prendre en compte, dans leurs programmes politiques, les stratégies et mécanismes idoines de protection des enfants, et à mettre en place les reformes politiques, législatives, institutionnelles et administratives favorables à la réalisation effective de leurs droits. Les candidats sont aussi encouragés à s’engager à augmenter les ressources financières en faveur de la protection des enfants, notamment en matière de santé, éducation et protection de l’enfant et à renforcer les ressources humaines et financières destinées au bon fonctionnement des services déconcentrés et à la coordination effective des actions de protection des enfants.
Ces défenseurs des droits des enfants requièrent, par ailleurs, la diligence de l’adoption du Code de l’enfant, pour la réduction de la mendicité forcée des enfants, pour la formalisation de la protection de remplacement pour les enfants ainsi que d’autres réformes nécessaires sur le Code pénal et le Code de la Famille et à ne ménager aucun effort pour garantir une participation significative des enfants au niveau local et national. Des élections pacifiques sont aussi demandées, afin pour préserver l’unité et la paix, indispensables à la prospérité du Sénégal. Et, en outre, «demandons à tous les acteurs d’être des ambassadeurs de la paix et des défenseurs des droits de nos enfants», insistent les organisations membres du Consortium Joining Forces.
FATOU NDIAYE
Par Alpha Amadou SY,
L’HOMOLOGIE ENTRE LE PARTI ET L’ÉTAT, UNE DES SOURCES ORIGINELLES DES PERVERSIONS DEMOCRATIQUES
Dans nos travaux antérieurs, nous faisions remarquer que l’élection de Maître Wade à la magistrature suprême, en mars 2000, était plus que le simple produit d’un mécanisme électoral.
Dans nos travaux antérieurs, nous faisions remarquer que l’élection de Maître Wade à la magistrature suprême, en mars 2000, était plus que le simple produit d’un mécanisme électoral. Elle était plutôt la résultante d’un mouvement social qui débordait le cadre d’un scrutin dont il se servait comme prétexte pour déployer son cours sur l’intégralité de l’espace politique.
Ainsi, au-delà de l’évènement politiquement chargé que constituait le verdict des urnes, cet avènement de Me Wade à la tête de l’Exécutif sénégalais portait la marque indélébile d’une maturation citoyenne. En fonction de cette lecture, nous nous étions posé ces questions : le pouvoir, issu de l’alternance, pourra-t-il toujours être en adéquation avec la mouvance citoyenne en tenant la promesse des fleurs ? L’esprit universel sera-t-il à même de triompher des intérêts domaniaux ? Quid de l’éthique politique dont la centralité dans le jeu démocratique rend intelligible la ferveur citoyenne qui a accouché du « séisme » de mars 2000 ?
Le président Wade semblait prendre la pleine mesure des fortes attentes de ses concitoyens quand il déclarait, comme s’il était élu par tout le continent, la fin de la gestion solitaire du pouvoir en Afrique. Mais son discours, très tôt confronté au magnétisme du pouvoir, révéla son caractère davantage mystifié que mystificateur.
Dès la constitution du nouveau gouvernement, nous avions émis la crainte de voir le pouvoir reconduire cette homologie entre le parti politique et l’État qui a été la quintessence du mode de gouvernance des socialistes défaits. Et Me Wade, en intégrant les états-majors des formations politiques significatives du Front pour l’Alternance dans l’espace du pouvoir, avait hérité de cette homologie qui a été à la base de cette politique désastreuse sanctionnée sans ambages le 19 mars 2000 par les citoyens-électeurs du Sénégal.
Cette relation de correspondance entre le Parti et l’État, une constante déterminante durant les quarante ans de règne des socialistes, a connu deux formes d’expression différenciées. Sous Senghor, c’est la position au sein du parti qui détermine le statut dans l’administration. Les principaux leaders socialistes étaient placés dans les plus haute sphères de l’État Cette configuration gouvernementale, propre au Parti- État, est pratiquement inversée avec l’avènement de l’ÉtatParti dont le cycle est ouvert par le duo Abdou Diouf/Jean Colin et clos avec le tandem Abdou Diouf/ Ousmane Tanor Dieng.
Le pouvoir de Me Wade a hérité de cette deuxième forme d’homologie dont la caractéristique essentielle est de coopter des cadres et des technocrates qui sont ensuite mis en demeure de se trouver une base politique. Cette forme d’homologie sécrète un présidentialisme d’autant plus accentué que le PDS qui en hérite ne bénéficie ni de la même pratique militante que le parti socialiste ni de la même régularité du fonctionnement de ses structures dirigeantes. Pire, le parti libéral a terriblement souffert de son identification à la personne de Me Wade.
Révélatrice, à ce sujet, est la fulgurante promotion politique du fils du président Wade. La volonté de faire accéder Karim Wade à l’espace du pouvoir a trouvé son répondant dans cette dynamique qui a éjecté du PDS des cadres précieux pour le parti libéral. Au nombre de ceux-ci Aliou Sow de la direction du Mouvement des Jeunesses Travaillistes et Libérales et Aminata Tall, militante de première heure, et capitalisant une riche expérience gouvernementale avant et sous l’alternance, responsable du Mouvement national des femmes.
La dernière victime de cette stratégie de mise à mort politique de tout libéral soupçonné de s ‘opposer à l’accès de Karim Wade au sommet a été Macky Sall qui avait été ministre, puis premier ministre, directeur de campagne et enfin président de l’Assemblée nationale.
Le projet, qualifié de dévolution monarchique du pouvoir, avait alimenté un puissant courant de résistance porté par des militants d’autant plus remontés qu’ils rappelaient, pour reprendre Abou Abel Thiam, que Karim Wade « n’avait pas voté pour son père en 2000, tout simplement parce qu’il n’avait pas qualité d’électeur, ayant obtenu sa carte d’identité seulement en 2002 ».
Et le double recours au parachutage et au tripatouillage constitutionnel pour forcer le destin politique de son fils a été sanctionné par le verdict sans appel de la rue le juin 2011, confirmé par les urnes en mars 2012 !
À la suite de cette débâcle électorale, Macky Sall a accédé à la Magistrature suprême. Cette élection avait été jugée d’autant plus salutaire pour la consolidation de l’État de droit que le nouvel élu avait vécu auparavant l’expérience traumatisante de l’arbitraire politique. Mieux, le fait que son élection a été portée par une dynamique des forces coalisées contre les dérives d’autoritarisme avec son lot de privations, de sacrifices et même de morts d’homme avait conféré une légitimité certaine à cet optimisme.
Dans cet esprit, Macky Sall avait déclaré, à haute et intelligible voix, vouloir s’en limiter à deux mandats, conformément à l’esprit de la Constitution. Et cet engagement était rythmé par un slogan d’une forte charge républicaine : la patrie avant le parti !
Bien plus, dans l’euphorie de sa coalition victorieuse et dans une ambiance particulièrement marquée par les effets salvateurs des luttes citoyennes, Macky Sall reconfrontera davantage les citoyens en dénonçant les transhumants ravalés au rang de… rats.
Toutefois, cette volonté si clairement affichée d’être en phase avec l’idéal originel de l’alternance politique n’a pu résister à la logique pouvoiriste. Ce retour du même a été largement favorisé par la reconduction par Macky Sall de l’homologie entre le Parti et l’État. Précisément, en optant de gouverner, en plus de sa coalition primitive « Macky 2012 » , avec tous ceux qui ont apporté ne serait-ce qu’un moindre concours à son élection, notamment toutes les autres forces constitutives de BBY, le leader de l’APR s’était engagé dans les sentiers battus par ces prédécesseurs.
Ce changement de cap a non seulement créé de la frustration au sein des « militants de la première heure », mais a éloigné le Président des fortes attentes citoyennes. Ainsi, en plus de l’enterrement progressif du slogan la partie avant le parti, les acteurs de cette pernicieuse mobilité politique, dénommée transhumance, furent lavés à grande eau sous prétexte qu’il faut bien trouver les moyens de massifier la mouvance présidentielle. S’y ajoute que, sous la poussée de ses camarades sans doute les moins soucieux du respect de son code d’honneur, la question de la durée de son premier mandat de même que celle du nombre avaient fini par faire monter l’adrénaline au sein du landerneau politique.
Dans ce contexte apparait toute la fragilité des multiples coalitions constituées en dehors de repères idéologico-politiques, lesquels leur garantissent solidité et engagement. Ainsi, les membres de la majorité, laquelle ne manque certainement pas d’identités remarquables, ne sont, en vérité, fidèles à Macky Sall que dans la simple mesure où ils ont ou espèrent avoir des postes de sinécure. Dans cette logique, la figure du militant est minorée au profit du manœuvrier politique qui entend se faire payer à la tâche !
Le triomphe de ce mode de gouvernance rend, au moins en partie, intelligible toute cette mise en scène tragico-comique dont l’Assemblée nationale du Sénégal est encore une fois de plus le théâtre. Après le face à face de tous les dangers des policiers et des gendarmes en 1987, se dessinent, sous nos yeux, les conditions d’un duel inédit entre l’Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel. Sans préjuger de l’issue de ce contentieux désastreux pour les institutions, il est clair que l’alliance entre le PDS et BBY pour mener une enquête sur les conditions du rejet de la candidature de Karim Wade et, par ricochet, mettre un terme un processus électoral, atteste d’une profonde déchirure qui n’a pas encore livré toute sa vérité. S’agit-il d’une stratégie pour réaliser la volonté prêtée au chef de l’État de rester encore au pouvoir ? Est-il question d’une fronde contre le choix d’Amadou Ba ? Le couts politique héritera de ces questionnements.
En tout état de cause, l’unité de BBY est d’autant plus en sursis que le Président Macky Sall, pour avoir renoncé au pouvoir, n’intéresse plus aucun manœuvrier politique !
En définitive, il se donne alors à lire que l’APR, à l’instar du PDS des flancs duquel elle est sortie, ne s’est pas préoccupée de ces questions majeures, relatives au présidentialisme, à la représentation démocratique, aux rapports entre l’État et le Parti, et aux réseaux de prébendes. Ce faisant, le système politique sénégalais draine les mêmes tares non sans donner l’impression de faire toujours un pas en avant et deux pas en arrière. Et l’avenir politique interroge car même si des offres politiques existent, elles ne sont pas, pour une raison ou une autre, soumises à l’examen des citoyens-électeurs. En lieu et place se constate un basculement vers une juridicisation à outrance des questions politiques avec le risque de voir les Sénégalais se détourner du jeu politique.