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30 mai 2025
" SI AMADOU BA EST ÉLU, SONKO VA POURRIR EN PRISON"
Barthélemy Dias est formel : si Amadou Ba, « dont la candidature n’est qu’une recherche de troisième mandat par procuration », est élu président de la République en 2024, Ousmane Sonko va pourrir en prison
Barthélemy Dias est formel : si Amadou Ba, «dont la candidature n’est qu’une recherche de troisième mandat par procuration», est élu président de la République en 2024, Ousmane Sinko va pourrir en prison.
En déplacement à Paris, le maire de Dakar, Barthélemy Dais, a présidé une rencontre avec les souteneurs de son candidat Khalifa Sall, leader de Taxawu Sénégal. Prenant la parole lors de cette rencontre, Barthélemy Dias a tenu à corriger ses anciens alliés du Pastef qui déclarent que si Ousmane Sonko est candidat à l’élection présidentielle de février 2024, il gagne au premier tour.
«Comment des gens peuvent dire que si aujourd’hui ils étaient candidats, ils allaient gagner au premier tour ? Dire cela, c’est insulter l’intelligence des Sénégalais. Qu’ils disent qu’ils sont les plus populaires de l’opposition, qu’ils disent qu’ils sont les plus visibles, qu’ils disent qu’ils sont les plus nombreux, les plus audibles… tout cela on peut le leur concéder. Mais venir dire aux Sénégalais que si aujourd’hui ils étaient candidats, ils allaient gagner au premier tour, c’est insulter leur intelligence», a déclaré Barthélemy DIAS, repris par Les Echos.
Et d’ajouter : «prenons une hypothèse. Disons que lors des dernières élections législatives, dans le cadre de la coalition Yewwi Askan Wi où tous les leaders sans aucune exception ont battu campagne, le score que nous avons eu est de 1.081.000 voix. Sur un fichier de sept millions d’électeurs sur lequel 3,2 millions votent, vous ne pouvez pas passer au premier tour. Et cela, même si on vous concédait que c’est vous et vous seul et exclusivement vous qui avez mobilisé tout ce score de 1.081.000 voix, comme si nous on n’existait pas. C’est pour vous dire qu’il faut qu’on arrête de verser dans l’émotion et dans la sensation et qu’on se respecte et qu’on se dise des vérités.»
NOUVEAU REBONDISSEMENT DANS L’AFFAIRE PROJET AKON CITY-SAPCO
Ceux qui avaient fini de décréter la mort programmée de ce projet de ville futuriste n’ont qu’à prendre leur mal en patience. Et pour cause. Le promoteur lui-même vient de réagir à travers un communiqué.
Ceux qui avaient fini de décréter la mort programmée de ce projet de ville futuriste n’ont qu’à prendre leur mal en patience. Et pour cause. Le promoteur lui-même vient de réagir à travers un communiqué. « C’est avec une grande surprise que nous avons appris à travers la presse que le promoteur de « Akon City », notamment Alioune Badara Thiam « Akon », n’aurait pas respecté les termes de la convention signée avec la SAPCO au point de faire l’objet d’une mise en demeure », annonce-t-il d’entrée dans le communiqué parvenu à Emedia. Selon toujours la presse, poursuit le document, « la SAPCO va faire parvenir dans les prochains jours une lettre mettant un terme au partenariat pour ‘non-respect total de la convention signée entre les parties’. Cette décision aurait été actée lors d’une réunion de coordination. Il est effectivement surprenant de lire un tel tissu de contrevérité ».
Fort de cela, tout porte à croire que le texte en question est venu pour « rétablir la vérité et laver l’honneur d’Akon ». Selon la même source, pour ce projet qui ne dit pas encore son nom, « Akon a fait bien plus qu’on ne le dit à̀ la suite de la première pierre posée en septembre 2020. Des bornes ont été implantées par un géomètre pour délimiter l’étendue des 50 ha à la suite d’une cartographie aérienne par drone », précise le communiqué. Mieux, ajoute-t-il, « Akon a fait procéder à l’inventaire des essences végétales protégées, au relevé́ topographique, soit fait faire l’état des lieux sur 50 ha, débroussailler, procéder aux terrassements généraux sur 20 ha. Il a fait faire des études géotechniques de fondation sur 20 ha ainsi que des études bathymétriques sur 10 ha ».
À en croire le texte, « Cela semble anodin pour certains, mais pas pour le promoteur qui ne veut pas voir des immeubles s’effondrer par négligence. Perplexes, Akon et son équipe le sont forcément devenus. Pour montrer leur bonne foi, ils ont décidé́ de montrer aux Sénégalais lors d’une visite avec la presse les travaux réalisés pour un projet qui reste plus que jamais d’actualité́ ».
LE CANDIDAT CHEIKH BAMBA DIEYE A DEPOSÉ SA CAUTION
Candidat à la candidature pour la présidentielle du 25 février 202, Cheikh Bamba Dieye a posé, mercredi 29 novembre, un acte fort qui le rapproche de l’échéance électorale.
Candidat à la candidature pour la présidentielle du 25 février 202, Cheikh Bamba Dieye a posé, mercredi 29 novembre, un acte fort qui le rapproche de l’échéance électorale. « Conformément à l’article L.122 du code électoral qui astreint les candidats au dépôt d’un cautionnement pour l’élection présidentielle du 25 février 2024, le FSD-BJ tient à informer l’opinion nationale et internationale du dépôt ce mercredi 29 novembre 2023, à la Caisse des dépôts et consignations, de la caution du candidat à la candidature, titulaire de la fiche n°54, Monsieur Cheikh Mamadou Abiboulaye Dieye dit Cheikh Bamba Dieye », stipule un communiqué parvenu à Emedia.
Par Ibou FALL
UN SUPERSTITIEUX AU PALAIS
C’est à Malango, haut lieu de la sorcellerie dans le Sine, que le Destin lui adresse un clin d’œil appuyé
C’est à Malango, haut lieu de la sorcellerie dans le Sine, que le Destin lui adresse un clin d’œil appuyé. Lui, il n’est là que pour remédier à une hernie discale, outre un petit souci avec sa cinquième lombaire, une syphilis chronique et un début d’impuissance qu’il met sur le compte de son ex, une garce frustrée qui lui fait jeter un sort toutes les semaines depuis leur divorce. Les lecteurs de cauris qu’il consulte sont unanimes : d’abord, cette mégère porte la poisse. Il vient de remarquer ses battements de paupières saccadés, signe qu’il ne lui arriverait rien de bon dans la vie tant qu’elle serait sous son toit. Et puis, sa manière de nouer négligemment le pagne à droite est un second indice : il se défait trop vite pour une femme honnête…
Sa défunte mère, au flair infaillible, doit reposer en paix depuis que la mégère est de retour chez son père avec ses baluchons. Dès les présentations, les sourcils froncés et la tête d’enterrement maternels parlent d’eux-mêmes : il y a des emmerdes qui s’annoncent !
Bref, tout ça est derrière lui. Là, il scrute le futur. C’est la cérémonie du khoye, à laquelle il assiste par hasard, qui lui met la puce à l’oreille, quand un saltigué annonce à l’assistance que le futur président de la République est parmi eux. Ça confirme la vision de son ancien marabout qui, dans un songe après listikhâr, le voit prendre ses aises en famille au Palais de l’avenue Senghor. On se convainc d’aller à l’assaut du pouvoir pour bien moins.
Par où commencer ? Ben, simplement en rassemblant le gotha des féticheurs dans un shadow cabinet. Ça doit venir de partout, depuis le chasseur songhaï, jusqu’au chérif maure, en passant par le prêtre vaudou béninois. Bien entendu, l’expertise locale est plus que tout sollicitée : du Peul au Sérère, du Diola au Manjack, du Lébou au Socé, ce petit monde des enchanteurs se dévoue pour la juste cause.
Objectif : avant tout, se blinder la carapace à grands renforts de bains mystiques, d’amulettes, d’offrandes sophistiquées et de sacrifices sanglants… Chameaux, chevaux, ânes, bœufs, moutons, cochons, boucs, volailles, riz, mil, œufs, lait, colas, fruits et légumes : les mânes politiciens célestes sont insatiables !
Je vous épargne la liste des ors, des argenteries et des étoffes précieuses à distribuer à des nécessiteux de la connaissance de ces redoutables marabouts…
Autre mesure radicale : plonger dans l’eau de mer treize vendredis d’affilée, à treize heures, treize minutes et treize secondes, aussi, ça garantit l’invulnérabilité. On a beau canarder notre candidat de kortt, rien n’y fait, le ressac de l’Atlantique renvoie tout à l’expéditeur
Les litres de philtres d’amour venus d’Inde, qui le rendent irrésistible, c’est dans l’eau calme du Lac de Guiers qu’il s’en va les déverser : voilà, c’est fait, direction, les robinets de la Sen’Eau… Les Sénégalais ne sauront plus comment lui dire non au moment du vote
La partie la plus délicate est sans doute la manière de se débarrasser du plus sérieux candidat, le Président sortant. L’option la plus efficace : envoyer une escouade de casse-cou attendre qu’il sorte du Palais pour passer derrière lui en traînant une marmite en fonte. Si ça ne marche pas, la solution extrême : on lui dédie un concert de casseroles et sa voiture fait des tonneaux sur la route nationale lors d’une tournée économique
Ô surprise, le Président sortant vient de renoncer officiellement à sa candidature pour les prochaines élections. Lui-même ne sait pas ce qui lui prend. L’usure du pouvoir, sans doute.
C’est fait : éliminé en douceur !
Ça vaut tout de même à trois militants dévoués quelques jours de garde-à-vue : tapage diurne et violation d’une zone de haute sécurité…
Qu’à cela ne tienne, sur la ligne de départ pour la Présidentielle, il ne reste plus que du menu fretin… D’ailleurs, il a tous les prénoms et noms des parents de tous les candidats dans des feuilles aux écritures cabalistiques. Y’en a qu’on place sous un objet lourd ; d’autres qu’on chauffe tous les matins dans l’encensoir avant de les plonger la nuit dans de la glace ; et puis il y a ceux que l’on truffe d’épingles.
Ils sont tous hors d’état de nuire au bout de trois semaines
Bon, c’est parti ! Pour lancer sa campagne, le Sorcier-candidat commence par effectuer le tour des chapelles religieuses, d’Est en Ouest et du Sud au Nord, histoire de recueillir de saints crachats à s’enduire sur la figure et la tête.
Quoi, le coronavirus ?
Là, il n’a pas le choix, il lui faut s’habiller ample pour contenir l’armada des amulettes qui le couvrent des chevilles à la nuque. La répétition des rituels est bouclée : il ne sort jamais de chez lui en posant le pied gauche dehors, ni avant de verser de l’eau glacée sur le seuil du domicile. Inutile de vous préciser qu’il ne se sépare pas de son caleçon et son sous-vêtement fétiches durant toute la campagne. La nuit, ça fait sa lessive et au petit matin, même quand les dessous ne sont pas secs, ça les enfile…
Quant à l’odeur nauséabonde des décoctions mystiques dont ça s’asperge à feu continu, elle est couverte par les parfums orientaux entêtants. Pas de douche avec un gant de toilette et du savon pendant toute la campagne : la bataille mystique qui fait rage ne tolère aucun faux-pas ! Bref, après une campagne menée tambour-battant dont un dernier sprint au deuxième tour durant lequel presque tous les adversaires sont hospitalisés, le foules se pressent à ses meetings pour y raffoler des quantités gargantuesques de riz gras assaisonné avec on ne sait quoi de magique
Là, on y est : le Peuple le plébiscite et notre candidat passe dès le premier tour, les doigts dans le nez.
Avant d’emménager, il préfère qu’une garnison de sorciers le précède au Palais, histoire de le «déminer» à grands litres de zam-zam… Ben, quoi : qui est fou ? Quant à la shortlist des premiers ministrables, avant le premier décret, il la confie au chérif maure qui dort avec dans la nuit de jeudi à vendredi. Sa mission : lui sortir le bon numéro au petit jour
Il lui faut de toute urgence aussi une épouse de teint clair et des cheveux qui lui tombent sur les épaules, une chute de reins vertigineuse, des dents du bonheur bien en évidence et qui noue son pagne solidement côté gauche
Pour ce qui concerne le programme économique et social pour les cinq années qui viennent, ben, on verra ça, semaine après semaine, avec l’horoscope du Soleil et les cauris…
Allez, wassa !
CLASSEMENT FIFA, LE SÉNÉGAL RESTE DEUXIÈME EN AFRIQUE
Le Sénégal conserve sa deuxième place africaine et son vingtième rang mondial dans l’avant-dernier classement FIFA de l’année 2023, a appris l’APS de l’instance dirigeante du football mondial, jeudi.
Le Sénégal conserve sa deuxième place africaine et son vingtième rang mondial dans l’avant-dernier classement FIFA de l’année 2023, a appris l’APS de l’instance dirigeante du football mondial, jeudi.
Le Sénégal garde ses mêmes positions grâce à sa victoire contre le Soudan du Sud (4-0) et son match nul contre le Togo (0-0), en éliminatoires de la Coupe du monde 2026.
Les Lions de l’Atlas (Maroc) occupent toujours la tête du classement au niveau africain. Les Marocains conservent également leur 13e position mondiale.
Le Sénégal devance la Tunisie, qui reste à la troisième position en Afrique. Les Tunisiens ont cependant gagné quatre places au niveau mondial, passant du 32e au 28e rang.
L’Algérie et l’Egypte, respectivement, quatrième et cinquième en Afrique et 30e et 33e au niveau mondial ont aussi réalisé, chacune, deux bonds en avant dans le classement mondial.
Par contre, le Nigeria, sixième africain, perd deux places dans le classement mondial. De la 40e place, il recule à la 42e place. De la même manière, le Cameroun, septième africain, est descendu de deux rangs au niveau mondial. Les Lions indomptables sont passés de la 43e à la 46e place.
La Côte d’Ivoire gagne une place au niveau africain, en quittant le 9e rang pour le 8e. Il réalise également deux bonds en avant au classement mondial. Le pays hôte de la Coupe d’Afrique des nations 2023 (13 janvier-11 février) est passé de la 52e à la 50e place.
A l’inverse, le Mali perd une place en Afrique, passant de la 8e à la 9e position. Les Aigles reculent également de quatre rangs dans le classement mondial. De la 47e place, ils sont allés se loger à la 51e.
Le Burkina Faso, toujours 10e africain, recule d’un rang au niveau mondial. Il passe de la 56e à la 57e place.
D’autres pays africains se sont illustrés dans ce nouveau classement de la FIFA. Il s’agit des Comores, 30e africain, qui réalise ‘’la meilleure progression de ce classement et occupent le meilleur rang de leur histoire.’’ Ils quittent la 128e pour la 119e place.
La Guinée-Bissau (103e, plus 7), la Libye (120e, plus 6), et le Rwanda (133e, plus 7) ont aussi réalisé de grands progrès.
Le Classement mondial est toujours dominé par l’Argentine, première, et la France, deuxième. L’Angleterre, troisième, gagne un rang. La Belgique conserve sa quatrième place. Par contre, le Brésil, cinquième, chute de deux rangs.
INFANTICIDE AU SÉNÉGAL, UNE ÉTUDE DÉVOILE LE MAL-ÊTRE DES AUTEURES DE CE CRIME
Huit femmes sur dix-neuf ayant commis l’infanticide au Sénégal ont entre 25 et 30 ans, selon une étude effectuée par African Population and Health Research Center (APHRC) en collaboration avec Population Council et lbis Reproductive Health.
Huit femmes sur dix-neuf ayant commis l’infanticide au Sénégal ont entre 25 et 30 ans, selon une étude effectuée par African Population and Health Research Center (APHRC) en collaboration avec Population Council et lbis Reproductive Health. Les travaux ont été partagés, hier, à Dakar, au cours d’un atelier de partage avec des acteurs de la presse sénégalaise.
African Population and Health Research Center (APHRC) a partagé hier, avec la presse, les résultats d’une recherche sur l’infanticide au Sénégal. Elle a été réalisée, en collaboration avec Population Council et Ibis Reproductive Health, entre mai 2021 et janvier 2022. Au cours de l’atelier qui s’est tenu à Dakar, les expériences et mécanismes de pénalisation ont été évoqués.
Selon l’étude, l’infanticide figure parmi les cinq premiers motifs d’incarcération des femmes au Sénégal, soit 22,13 %. L’expérience de 19 femmes et filles dans les prisons a été partagée. L’étude a également permis de recueillir des renseignements auprès de 11 proches et partenaires de victimes ainsi que 26 acteurs des milieux institutionnels (palais de Justice, commissariat de police, structures sanitaires).
Pour la plupart, les femmes qui commettent l’infanticide ont entre 25 et 30 ans. S’agissant de leur niveau d’études, certaines ont abandonné les salles de classe au primaire, d’autres ont reçu l’enseignement coranique. Sur les 19 femmes sur lesquelles l’étude s’est basée, la majeure partie est célibataire.
Vindicte populaire
L’étude a aussi démontré qu’à cause de ces grossesses non désirées, ces femmes sont exposées à la vindicte populaire. Parfois, elles peuvent causer la fragilité des liens sociaux et familiaux chez la plupart des participantes issues de familles de polygame. Ce sont des femmes qui sont également victimes de violences sexuelles et de maltraitances qui optent souvent pour le silence et dans la dénonciation des violences.
L’absence de méthodes contraceptives a été relevée par l’étude. Ceci est dû le plus souvent à un manque d’informations sur les méthodes de contraception, avec une crainte des effets tels que la stérilité, stigma associé à l'utilisation de la contraception par les jeunes, un manque de moyens financiers pour accéder aux méthodes contraceptives, entre autres.
S’agissant de l’expérience de l'accouchement, l’étude indique que les participantes étaient partagées entre solitude et peur. Les résultats renseignent qu’elles accouchent généralement seules et sans assistance, à domicile ou seules dans les centres de santé.
En ce qui concerne les poursuites judiciaires, l’étude fait état de deux condamnations de 5 à 10 ans de réclusion criminelle. Ces dernières ont finalement bénéficié d’une grâce. Toutefois, 11 détenues sont en attente de jugement et une a bénéficié d’un acquittement. En outre, dans leur vie carcérale, les victimes ont témoigné d’un vécu jugé lourd et difficile à porter avec souvent une rupture des liens et un sentiment d'abandon par les proches, parfois même avec des épisodes de dépression.
Les objectifs du dialogue initié avec les acteurs de médias, notamment les journalistes, sont de partager les histoires et perspectives derrière les cas d'infanticide, afin de mettre en lumière les complexités entourant l'infanticide. C’est aussi d’engager une discussion constructive avec les journalistes pour une couverture médiatique plus responsable, empathique et éclairée de l'infanticide, humaniser la question de l'infanticide et des violences sexuelles dans les médias, afin de susciter de l’empathie et une compréhension plus complète des facteurs en jeu.
AMADOU BA ENTRE LE MARTEAU DE SON CAMP ET L’ENCLUME DE L’OPPOSITION
Esseulé dans son camp, mené à la baguette parle président, pilonné par l’opposition, le candidat du pouvoir peine à trouver ses marques. Les tirs groupés sur le Premier ministre viennent de partout...
A quatre mois de la présidentielle, le parti au pouvoir, l’APR, est secoué par des déclarations et comportements qui renseignent sur le degré de contestation du choix porté sur Amadou Ba pour être le candidat de la coalition au pouvoir à la présidentielle de février prochain. Est-ce le début d’une rébellion à l’interne ou une invite au président de la République et à son dauphin à revoir leur démarche ? Une chose est sûre : après les attaques acerbes de l’opposition, voilà que des voix émanant de son propre parti s’élèvent pour mettre en doute la capacité de l’actuel Premier ministre de remporter la victoire à l’élection présidentielle de février prochain.
Les deux récentes sorties des anciens ministres Abdoulaye Bibi Baldé et Souleymane Jules Diop, remettant en cause les capacités de l’actuel Premier ministre à sortir victorieux du scrutin de février prochain, n’ont fait que donner plus de retentissement aux nombreuses récriminations au sein de l’APR relativement au choix du candidat de la majorité présidentielle. Pour des raisons de calculs politiques et aussi mus par le souci de préservation de leurs intérêts personnels, les contestataires ne voulaient passe dévoiler. Mais, dit-on, à mesure que l’échéance électorale va se rapprocher, les masques vont tomber. Ce qui risque d’entraîner une rébellion pouvant aller jusqu’à des démissions de ceux qui ont toujours du mal à cautionner la préférence portée sur Amadou Ba. Pas besoin d’être grand clerc, en effet, pour comprendre que les contestations actuelles n’en sont qu’à son début. En effet, sitôt l’annonce du choix de Macky Sall rendu public, deux membres du cinq majeur des candidats à la candidature à savoir Mame Boye Diao et Aly Ngouille Ndiaye avaient claqué la porte. Un troisième, et non des moindres, en l’occurrence Abdoulaye Daouda Diallo, leur avait emboîté le pas pour se démarquer de ce choix qu’il avait contesté avec véhémence avant de rentrer dans les rangs. Il a été suivi par l’ancien Premier ministre Mahammad Boun Abdallah Dione, lui également opposé au choix du Président. Depuis lors, tous ces « rebelles » ont, à l’exception de ADD, non seulement campé sur leur position de défiance mais ont en plus déclaré leur candidature à la présidence. Et depuis, le parti au pouvoir est sous la menace d’une division qui se profile entre partisans du Premier ministre et ses «ennemis» intérieurs. Ce sous le regard impuissant du président de la République qui peine à remettre l’ordre dans sa famille politique. Un Président affaibli parson départ annoncé et qui ne dispose plus de son pouvoir d’antan pour obliger les responsables à resserrer les rangs encore moins faire taire ceux qui ont choisi d’exprimer leurs opinions divergentes. Voire ceux qui l’ont défié ouvertement en présentant leurs propres candidatures. La situation est délétère comme l’a montrée la récente bagarre au siège du parti lors d’une cérémonie de remise de parrainages au candidat Amadou Ba.
Amadou Ba : un candidat, plusieurs défis...
Après avoir dévoilé le nom de son candidat, le chef de l’État a entrepris de le préparer en vue de l’élection présidentielle de février prochain. Sa stratégie consiste à « vendre » ce candidat, le mettre au-devant de la scène politique, l’envoyer faire des tournées à l’intérieur du pays, lui faire inaugurer des infrastructures... Ou poser des premières pierres ! Le Premier ministre, jusque-là dans l’ombre de son mentor, se fait plus présent désormais. Ses participations aux cérémonies de grande envergure ainsi que ses déclaration sont fortement médiatisées. Le chef de l’État, après avoir procédé à un remaniement ministériel, l’a maintenu à la tête du Gouvernement et l’envoie faire une tournée dite économique pour élargir sa côte de popularité, rencontrer des responsables et militants du parti, tâter leur niveau d’engagement, se frotter à la réalité du terrain. Une sortie aux allures de réchauffement en vue de la campagne électorale qui nécessite endurance, humilité, éloquence mais également pertinence et poigne. Au cours de ces voyages, M. Amadou Ba réussit de fortes mobilisations, enregistre de nouvelles adhésions et reçoit plusieurs centaines de parrains. Mais, malgré tout, le candidat de BBY est exposé aux attaques de certains de ses camarades de parti qui doutent de ses qualités à être l’homme de la situation pour le 25 février prochain. Ce vent de contestations vient s’ajouter à l’attitude d’autres militants, dont des cadres, accusés de ne pas mouiller le maillot à fond comme ils ont eu à le faire lors des précédents scrutins pour le compte du président de la République. En plus de leur absence constatée du terrain politique, on leur reproche d’être quasi absents des plateaux de télévision qu’ils étaient prompts à investir pour défendre le président Macky Sall et lister ses réalisations. Mais depuis qu’il a annoncé sa décision de ne pas briguer un troisième mandat et de faire de l’actuel chef du gouvernement son candidat, on sent ces cadres moins engagés. Ils sont, à la limite, aphones. Une attitude qui a fini d’installer un sentiment de suspicion sur leurs véritables intentions. Est-ce le début d’une rébellion à l’interne qui se prépare pour barrer la route au candidat de leur parti ?
C’est en tout cas dans ce contexte assez trouble et où des voix commencent à s’élever pour le contester, que le chef de l’État avait entamé, lui aussi, une tournée économique dans les régions de Kédougou, Kaolack et Fatick. Durant son séjour dans ces capitales régionales où il a multiplié les promesses d’investissements à centaines de milliards et les inaugurations d’infrastructures parfois inachevées — ou déjà inaugurées ! —, Macky Sall en a profité pour remobiliser ses troupes, renforcer sa coalition et lever les obstacles sur le chemin de l’élection de son successeur désigné.
Amadou Ba, entre le marteau de son camp et l’enclume de l’opposition
Le chantier qui attend le candidat de BBY, Amadou Ba, ne sera pas de tout repos. En effet, il devra d’abord faire avec les piques des membres et cadres de sa coalition. Ce, pour étouffer dans l’oeuf une possible rébellion qui pourrait s’avérer difficile à contenir si elle éclatait au grand jour. En clair, il s’agit pour lui d’entreprendre des discussions larges et profondes avec toutes les forces vives de sa coalition afin de lever toute équivoque. C’est la condition de la densification de son électorat s’il veut prétendre sortir victorieux de la prochaine présidentielle. A l’heure actuelle, il ne semble pas avoir pris cette direction d’où les difficultés qu’il éprouve à réussir autour de sa personne. Dans sa longue marche vers le palais présidentiel, on sent un manque de soutien de grande envergure venant surtout de cadres et des militants dits légitimes de l’APR. C’est à la limite s’il n’est pas laissé à lui-même comme un général envoyé sur les champs de bataille en l’absence de ses lieutenants.
Les attaques de Abdoulaye Bibi Baldé et de Souleymane Jules Diop suffisent comme exemples. Ces insuffisances constatées en la personne d’Amadou Ba même corrélées à son déficit supposé de communication pourraient se retourner contre lui durant la campagne électorale. Il y a également son silence très remarqué suite à la mort de centaines de personnes dans les océans qui tentaient de rejoindre l’eldorado européen. C’est donc tout un ensemble de limites qu’il se doit de corriger s’il veut incarner un leadership à même de rassurer son camp qui, encore une fois, doute beaucoup. Et c’est un euphémisme ! Mais ce n’est pas seulement de son propre camp qu’Amadou Ba reçoit des coups. Il est aussi attaqué violemment par l’opposition qui l’accuse d’être un candidat à la remorque du chef de l’État qui tient à tout prix à lui baliser le chemin de la victoire quitte à violer toutes les règles démocratiques. Voyant en lui un privilégié, cette opposition s’insurge contre tous les actes posés par le régime pour le conduire à bon port. Parmi ceux-ci, il y a l’interdiction qui leur est faite d’aller à la rencontre de leurs militants alors que lui-même poursuit allègrement ses tournées sous la protection des gendarmes et des policiers. Les mêmes qui dispersent sans ménagement toutes les caravanes des candidats de l’opposition. En plus des manifestations interdites sans aucun prétexte valable, cette même opposition considère que le processus électoral est biaisé dès le départ de par les actes déjà posés par le camp Amadou Ba. Surtout, elle ne cache pas son sentiment de suspicion à l’égard de tous les organes intervenant dans tout le processus électoral à savoir le ministre de l’intérieur, la DGE, la nouvelle équipe de la CENA et le Conseil constitutionnel qu’elle récuse et accuse d’être à la solde du candidat de la mouvance présidentielle. C’est d’ailleurs dans ce cadre que le FITE (Front pour l’Inclusivité et la Transparence des Élections) s’est réuni ce weekend pour s’attaquer avec véhémence au régime avant d’inviter les Sénégalais à se joindre à sa cause pour s’opposer à la volonté du régime d’imposer par tous les moyens son candidat. Ce qui passe, entre autres, par la violation du processus électoral et l’élimination de candidats n’appartenant pas au camp du pouvoir.
SIX QUESTIONS POUR COMPRENDRE LA COP28 DE DUBAÏ
Au terme d’une nouvelle année de chaleurs record et d'événements climatiques extrêmes, près de 200 pays et des milliers de personnes se retrouvent aux Emirats arabes unis pour tenter d'opposer une réponse universelle à un problème tout aussi mondial.
Au terme d’une nouvelle année de chaleurs record et d'événements climatiques extrêmes, près de 200 pays et des milliers de personnes se retrouvent aux Emirats arabes unis pour tenter d'opposer une réponse universelle à un problème tout aussi mondial. Comment fonctionne une conférence climat de l’ONU ? En quoi celle-ci se distingue-t-elle ? COP28, mode d’emploi.
Où et combien de temps ?
La 28e Conférence des Parties (Conference of the Parties, COP) de l'ONU sur le climat se déroule cette année à Dubaï, l'un des sept Émirats arabes unis. Mais elle se tient dans l'enceinte de l'Expo City qui sera administrée pendant toute la durée par les règles de l'ONU. Ainsi, il y est par exemple autorisé de manifester, alors que cela est proscrit dans le pays. C'était également le cas l'année dernière à Charm el-Cheikh (Égypte), ce sera à nouveau le cas cette année de l'autre côté du désert d’Arabie.
La COP rassemble 198 Parties : 197 États plus l'Union européenne, c'est-à-dire presque tous les pays de la planète. Les pays ne négocient pas individuellement mais par groupe. Il y en a huit principaux (groupe Afrique, Union européenne, Petits Etats insulaires, groupe des pays les moins avancés ou encore le groupe des États latino-américains). Beaucoup de pays en voie de développement sont également membre d’un super-groupe, le G77+Chine qui compte 135 pays et la Chine. L’appartenance à un groupe d’intérêts voisins permet de peser davantage dans les salles de négociations.
Après la cérémonie d’ouverture ce jeudi (diffusée ici en direct), la COP commence véritablement ce vendredi 1er et samedi 2 décembre par un sommet de chefs d'États et de gouvernements. Puis elle se poursuit du 3 au 10 par huit journées thématiques : santé, finance, énergie, transport, océan, forêts... Les 11 et 12 décembre sont réservés aux négociations finales, qui jouent généralement les prolongations sur un ou deux jours. À l'issue de ce marathon diplomatique ressort au minimum une déclaration finale. Mais cette COP est charnière : sept ans après Paris, dont elle doit dresser le bilan, et sept ans avant l’horizon fatidique des stratégies climat de 2030. Dans ce contexte, un véritable texte décisionnel est fortement espéré, notamment sur les énergies, fossiles et renouvelables, et sur un déblocage de la finance climatique, publique et privée.
Trois mois jour pour jour depuis le coup d’État au Gabon, l’ex-première dame Sylvia Bongo est en détention tout comme son fils Noureddin. Mais l’ancien chef de l’État, Ali Bongo, est toujours dans sa résidence.
Trois mois jour pour jour depuis le coup d’État au Gabon, l’ex-première dame Sylvia Bongo est en détention tout comme son fils Noureddin. Mais l’ancien chef de l’État, Ali Bongo, est toujours dans sa résidence. Le nouveau pouvoir a déclaré qu’il avait été mis à la retraite, qu’il était libre de ses mouvements et notamment pouvait partir à l’étranger se faire soigner à tout moment. Mais son entourage dément et dénonce une détention qui ne dit pas son nom.
Pour certains de ses proches, Ali Bongo est en prison. L’ancien président vit toujours dans sa luxueuse résidence de La Sablière, avec ses fils Bilal et Jalil, mais sa liberté serait restreinte. Selon plusieurs sources, « il y a des chars autour de sa résidence. Ses sorties dans le jardin sont limitées. Un garde républicain est constamment là pour écouter ses propos. Il n’est pas du tout libre et ne peut pas voir sa femme et son fils emprisonnés », confie un proche.
Ali Bongo est diminué depuis un accident vasculaire cérébral (AVC) en 2018, mais sa santé reste toutefois bonne. Un kinésithérapeute vient d’ailleurs régulièrement pour sa rééducation.
Côté matériel, là encore une bonne source explique qu’il n’a pas accès au téléphone, ses comptes bancaires seraient gelés, il ne toucherait pas sa retraite et son statut d’ancien chef d’État ne serait pas appliqué. Il aurait accumulé trois mois d’arriérés de factures d’électricité. « Il ne peut pas payer, car ses chèques sont refusés. On a peur d’une coupure », confie son entourage.
Seul un cercle très restreint de collaborateurs serait présent autour de lui. « Les militaires fouillent à l’entrée et la sortie. Le cuisinier principal est parti, car il ne supportait plus de travailler dans ces conditions. Sa famille et notamment sa mère doivent lui amener à manger », indique une bonne source.
Peu de visites
Plusieurs hauts dignitaires ont pu lui rendre des visites officielles. Le président centrafricain Faustin Archange Touadéra, le représentant de l’Unoca (Bureau régional des Nations unies pour l'Afrique centrale), Abdou Abarry, la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo, ou encore le 25 novembre dernier, le Premier ministre de Sao Tomé, Patrice Emery Trovoada. Tous ont d’ailleurs confirmé la bonne santé de l’ancien président gabonais. « Ce ballet diplomatique, c’est de l’esbroufe, pour donner une bonne image », confie toutefois un collaborateur.
Ces rendez-vous sont souvent rapportés dans les médias, donnant ainsi de rares images d’Ali Bongo depuis sa chute. On se souvient aussi d’une vidéo du chef de l’État diffusée quelques heures après le putsch dans laquelle il appelait, en anglais, les amis du Gabon à « faire du bruit ». Selon une bonne source, les mutins auraient décidé de laisser dormir le président durant le coup d’État. Les images auraient été enregistrées par son majordome lui-même anglophone, quelques heures après le putsch, alors qu’Ali Bongo venait d’être déposé. Des propos en anglais pour espérer une plus large diffusion à l’international.
Aujourd'hui, dans le privé, très peu de gens ont accès à lui et toute rencontre doit recevoir l’aval de l’armée. Aucun responsable de son parti, le PDG, n’est par ailleurs venu à La Sablière. « Au début, sa fille Malika et sa sœur Pascaline ont pu le voir, mais c’est terminé. Sa petite-fille Léa vivait dans une maison où séjournait Noureddin et sa famille. Elle est située au sein de la résidence. Mais Léa a été priée de déménager », indique l’entourage. Ce bâtiment fait notamment partie de l’héritage de l’ancien président et patriarche Omar Bongo. Certains craignent que le pouvoir cherche maintenant « à spolier les biens de la famille ».
Exil refusé
Ali Bongo serait « touché » par la situation, même s’il reste fort mentalement. « Il ne comprend pas cette violence contre lui. L’armée lui a proposé de s’exiler il y a environ un mois. Un avion était prêt, mais il a refusé de quitter le Gabon. Preuve de sa solidité. Il ne veut pas partir sans sa femme et son fils. Il affirme qu’ils n’ont rien fait et qu’il est prêt à prendre ses responsabilités », indique un proche des Bongo, ajoutant que le nouveau pouvoir cherche à tout mettre sur le dos de Sylvia et Noureddin Bongo. « Les militaires disent qu’ils dirigeaient, usurpaient sa signature, mais aucune décision n’était prise sans l’aval d’Ali qui était en pleine possession de ses moyens malgré son handicap physique », précise cette source.
En tout cas, aujourd’hui, une source judiciaire explique qu’aucune procédure ne vise pour l’instant l'ex-chef de l'État. Selon le président de l’Assemblée nationale, « seule une juridiction spécialisée d’exception peut juger un ancien président. Il ne peut pas passer devant un tribunal ordinaire. Si les autorités judiciaires estiment qu’il faut ouvrir une enquête, je ne peux pas empêcher la justice de faire son travail », indique Jean-François Ndongou.
Même si Ali Bongo n’est pas inquiété par la justice, sa famille n’est pas sereine. Certains proches craignent même que l’ex-président gabonais soit victime d'un nouvel AVC.
GUY MARIUS SE DEFOULE SUR PAPE MALICK NDOUR
La question de l'émigration clandestine a été au cœur des débats lors du passage du ministre de la Jeunesse, de l'Entrepreneuriat et de l'Emploi Pape Malick Ndour à l'Assemblée nationale.
Les députés ont examiné hier le projet de budget 2024 du ministère de la jeunesse, de l'Entrepreneuriat et de l'Emploi. Au cours de la plénière, le ministre Pape Malick Ndour a été interpellé sur plusieurs sujets dont l'émigration clandestine. Conscient des dangers du phénomène de l'émigration irrégulière, Pape Malick Ndour a lancé un appel poignant aux jeunes en les invitant à faire confiance au gouvernement.
La question de l'émigration clandestine a été au cœur des débats lors du passage du ministre de la Jeunesse, de l'Entrepreneuriat et de l'Emploi Pape Malick Ndour à l'Assemblée nationale. Le ministre a profité de la tribune pour lancer un cri du cœur à l'endroit de jeunes qui tentent tous les jours l'émigration clandestine. «Je suis d'accord avec eux des difficultés qu'ils rencontrent. Je suis d'accord qu'on doit mobiliser des ressources au profit de cette jeunesse. Il nous faut davantage de mécanismes permettant de régler les problèmes Mais nous n'avons pas le droit d'abandonner ou de quitter ce pays.Un pays que nous devons construire puisque nous sommes les délégataires légitimes», affirme le ministre de la Jeunesse. Il invite ainsi les jeunes à continuer à faire confiance à l'État, au président de laRépublique, à son gouvernement et à son Premier ministre Amadou Ba. «Nous sommes conscients que l'État doitfaire encore des efforts mais nous apprécions les actions de l’État. Elles sont incommensurables. En attestent les nombreux programmes et projets que l'État a mis en faveur des jeunes depuis 2012», ajoute Pape MalickNdour. Il lance en outre un appel à tous les acteurs, notamment aux acteurs de l’opposition, de la société civile, aux guides religieux. «Je pense que s'il y a un consensus fort qu'il faudrait avoir aujourd'hui, c'est celui autour du phénomène de l'émigration irrégulière. Cette question, de mon point de vue, doit être abordée avec compassion et non pas avec passion. Parce que ceux qui partent sont souvent intoxiqués», souligne le président du conseil départemental de Guinguineo. A ses yeux, la grande offensive, c'est avant tout de dire aux jeunes qu'ils ne doivent pas partir et qu'ils peuvent avoir des solutions chez eux.
LE QUOTA ALLOUE AU PROGRAMME «XËYU NDAW ÑI» A ETE DEPASSE AVEC 67 000 EMPLOIS
Revenant par ailleurs sur les efforts de l’Etat, notamment sur la question de l’employabilité des jeunes, Pape Malick Ndour reconnaît, à travers le programme «Xëyu ndaw ñi», notamment le recrutement spécial, que beaucoup d’efforts ont été consentis. A cet effet, il rappelle que le quota alloué à ce volet a été dépassé avec 67 000 emplois créés alors que l’objectif était 65 000 emplois. S’agissant de la qualité des emplois créés dans le cadre du programme «Xëyu ndaw ñi», le ministre a souligné aussi que c’est grâce à ce programme que 5 000 enseignants ont été recrutés, en plus du recrutement des forces de défense et de sécurité avec une perspective claire d’intégration dans les corps tels que la police. «Dans chaque secteur, une politique publique est adossée à une perspective réelle pour permettre aux jeunes d’avoir une pérennité en matière d’emploi», ajoute le ministre. En outre, Pape Malick Ndour renseigne que grâce au programme «Xëyu ndaw ñi», plus de 500 personnes ont été recrutées et seront affectées dans les maisons de la jeunesse et de la citoyenneté. Ainsi, par rapport au nombre d’emplois créés exclusivement par le ministère de la Jeunesse, de l’Entrepreneuriat et de l’Emploi, le ministre a annoncé un nombre de 700 volontaires du service civique national, en plus des autres quotas dans le cadre de la correction territoriale, ce qui fait un total de près de 6 000 emplois créés.
GUY MARIUS SAGNA : «AU LIEU D’ALLER CIRER LES PLATEAUX DE TELEVISION, VOUS AURIEZ DU VOUS OCCUPER DE LA POLITIQUE DE LA JEUNESSE DU PAYS»
Auparavant, certains députés ont dénoncé l’absence d’une politique de la Jeunesse. De l'avis du député Guy Marius Sagna, le départ massif des jeunes s'explique par une mauvaise politique du gouvernement. «Un gouvernement qui ne peut créer que 30 000 emplois, alors que chaque année vous avez plus de 300 000 demandeurs d'emplois, c'est normal que vous ne puissiez pas régler ce problème», regrette le député. Pire, poursuit-il, le gouvernement a donné les marchés aux étrangers. «C'est donc normal que les entreprises sénégalaises ne puissent pas absorber les questions d'emploi», peste Guy Marius Sagna. A ses yeux, c'est une faillite du Président Macky Sall et du plan Sénégal émergent. Il dénonce en outre l'insouciance du Ministre Pape Malick Ndour, par rapport aux préoccupations de la jeunesse. «Monsieur le ministre, nous sommes le 29 novembre, il y a toujours certains jeunes du programme civique national qui n’arrivent pas à percevoir leurs salaires. Voilà votre politique de jeunesse : retard de salaire, emprisonnement. Au lieu d’aller cirer les plateaux de télévision, vous auriez dû vous occuper de la politique de la jeunesse du pays », tonne amèrement l’activiste. Pour sa part, Ndèye Satala Diop estime que le problème de l'emploi des jeunes n'est pas lié à un problème de budget. «Je constate que chaque année, on augmente le budget alloué à la jeunesse. Cela n’a pas empêché les jeunes d'émigrer ou de se confronter à un problème d'emploi. Je pense qu'il faut chercher les problèmes ailleurs», affirme la parlementaire.