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18 juillet 2025
6 000 PERSONNES EN DÉTENTION PROVISOIRE AU SÉNÉGAL
Pour Ibrahima Ndiéguène, il est possible de réduire la durée de la détention provisoire, en ne l’ordonnant que quand c’est absolument nécessaire, en abolissant le retour de parquet sans fondement légal...
Au Sénégal, sur 15 000 prisonniers, les 6 000 sont en détention préventive. La révélation a été faite par le secrétaire général de l’Ordre des avocats, Me Ibrahima Ndiéguène.
Il a interpelé le ministre de la Justice Me Aïssata Tall Sall sur cette lancinante question de la détention provisoire: «Vous, en 2023, vous avez eu le courage de vous interroger sur la réduction de la durée de la détention provisoire. Puissent vos assises trouver la solution à ce fléau qui constitue le mal le plus profond de notre système répressif et une des causes de la rupture de la confiance du citoyen envers la justice de notre pays». Ibrahima Ndiéguène d’être optimiste: «Ce pari est possible. Les chefs de parquet et les juges d’instruction s’inscrivent tous dans l’application rigoureuse des règles de notre code de procédure pénale. Ils indiquent que c’est la liberté qui est le principe et non la détention».
Pour Ibrahima Ndiéguène, il est possible de réduire la durée de la détention provisoire, «en ne l’ordonnant que quand c’est absolument nécessaire, en abolissant le retour de parquet sans fondement légal, en bannissant les mandats de dépôt systématiques». Il affirme : «Nous devons nous rappeler que dans un Etat de droit, la justice qui est le dernier rempart contre l’arbitraire, ne doit pas accepter que la recherche d’une vérité soit la cause de la violation de la présomption d’innocence et c’est le cas, si pour une population carcérale de près de 15 000 détenus, presque 6 000 sont en détention provisoire».
MULTIPLE PHOTOS
HALO SUR…ROOM 221
En recueillement face à la mémoire de nos martyrs, nous avons le devoir de nous prémunir, voire d'arracher notre place dans un monde qui semble se perdre dans l'infinie abîme du chaos
Un petit garçon dans une pièce où l'obscurité se dilue dans la lumière Diurne, contemple le monde extérieur. Une perle d'image qui entre dans une parfaite résonance avec le choix de titre Room 221, le premier album du collectif Galsen Jazzpera. À travers son regard pur, tout est plus beau. Cette beauté est amplifiée à l'infinie par la magie combinée des rayons solaires et de la puissance de son imagination. Il ne regarde pas, il observe. Il ne prend pas, il recueille. Il n'obéit pas, il imite.
Cette image est d'autant plus puissante qu'elle est une parfaite illustration de l'insouciance qui frappe bon nombre d'entre nous. L'enfant qui figure sur le cover art de room 221, semble plus observateur, plus alerte, plus imprégné de son environnement que ses aînés que nous sommes. Révoltés nous faisons le parallèle ; tous les maux qui affligent le monde sont une forme d’obscurité, nous dira-t-on. Par contre avant de penser ou d’avancer qu'un lieu est obscur, encore faut-il ouvrir les yeux, ne serait-ce que pour constater la plausible absence de la lumière.
Pour bon nombre d'entre nous, nous sommes tout sauf observateurs. Nos problèmes sont décortiqués par d'autres que nous. Les solutions proposées proviennent très rarement de nous. Trop d’actions sont pensées, agencées et exécutées par d'autres que nous. De grâce, marquons un temps d'arrêt. Trouvons la force de nous extirper du tumulte du quotidien et acceptons qu'il y a un peu plus de soixante ans en arrière, nous avons très mal réagi. Nous avons mal répondu face à de chimériques vents d'indépendance. Sourds aux injonctions de l'histoire, grande férue de la répétition, nous nous étions lancés à corps perdu dans la célébration. Hélas, nous ne venions pas d'être libérés. Non, loin de là. Dans les prisons à ciel ouvert de lors, nous changions juste de geôles. Nous sombrions ensuite dans les profondeurs d'abîmes connues aujourd'hui sous les vocables de néocolonialisme et de néo-impérialisme.
Vous nous voyez venir. Le décor est bien campé pour évoquer la quasi-totalité de Room 221. Avez-vous la tracklist sous les yeux ? Le dernier opus de Galsen Jazzpera administre la nécessaire piqûre de rappel à ceux qui oublient, naturellement ou par amnésie sélective, que ces cancers qui se terminent en “isme” sont toujours d'actualité. Ces fléaux, à combattre à tout prix, ont coûté la vie à Thomas Sankara, à Sylvanius Olympio, à Amilcar Cabral, à Titina Silà (résistante), à M'Balia Camara (résistante) et à tant d'autres. En recueillement face à la mémoire de nos martyrs, nous avons le devoir de nous prémunir, voire d'arracher notre place dans un monde qui semble se perdre dans l'infinie abîme du chaos.
Qu'en est-il des chansons d'amour sur le projet ? Là où l'énergie va, la chose grandit. En plein cœur du tumulte, permettez-nous de voir la sublime lumière lacérer sans répit les ombres scélérates. Dans un contexte international où les pâles copies se suivent “comme du pain chaud”, Room 221 se veut une œuvre authentique magnifiée par les résonances harmonieuses d'une mosaïque habilement pensée et savamment travaillée. Du moment que nous pouvons établir une interconnexion entre tous les sons qui composent le projet et qu'on est alignés avec les idées qui sous-tendent “Room 221” comme choix de titre d'album, nous sommes forcément sur de bons rails.
Sinon, en dehors du premier album du collectif Galsen Jazzpera, l’amour est partout présent en Afrique. Et gardez à l'esprit que dans notre approche, nous nous adressons au Sénégalais, à l’africain, à tout citoyen du monde. Ceci étant dit, nous nous réjouissons que l'obscurité de la misère crasse soit régulièrement mise à mal par les poignants éclats de rires d'enfants dénués de tout, au summum de la pureté, ignorants de leur enfer, se contentant de peu et surtout, point le plus important, nous pouvons les aider, voire les sauver, avec presque rien. Nous le leur devons absolument: le monde leur appartient.
POUPONNIÈRE KEUR YEURMANDÉ, 48 BÉBÉS CONDUITS À L’HÔPITAL
La clameur populaire a poussé la Sûreté Urbaine de mettre la main sur Ndella Madior Diouf afin d’ouvrir une enquête. Une délégation a pu voir les conditions dégradantes dans lesquelles vivent les pensionnaires de la pouponnière.
La clameur populaire a poussé la Sûreté Urbaine de mettre la main sur Ndella Madior Diouf afin d’ouvrir une enquête. Entre temps, les éléments de la police de Dieuppeul, des ministères de la Santé, de la Justice, de l’Intérieur, de la Femme, de la Famille et de la Protection des enfants et du préfet de Dakar ont fait une descente ce 21 décembre vers 22h à la pouponnière pour constater de visu la situation.
Ainsi, informe l’Observateur, la délégation a pu voir les conditions dégradantes dans lesquelles vivent les pensionnaires de la pouponnière. 48 nourrissons ont été transportés à Albert Royer de Fann et Gaspard Camara à bord d’ambulances médicalisées pour des soins.
7 nounous et 2 assistants ont été trouvés sur place par la délégation. Ils sont actuellement au commissariat central. Une des nounous a été conduite à l’hôpital pour des soins.
LOI IMMIGRATION EN FRANCE, LES ÉTUDIANTS ÉTRANGERS DEVRONT PAYER UNE CAUTION DE RETOUR
Adoptée mardi 19 décembre, la loi immigration prévoit une caution pour les étudiants étrangers. Ces derniers devront payer un montant pour étudier sur le sol français, qui leur sera rendu lors de leur départ.
Adoptée mardi 19 décembre, la loi immigration prévoit une caution pour les étudiants étrangers. Ces derniers devront payer un montant pour étudier sur le sol français, qui leur sera rendu lors de leur départ. “Une aberration” pour l’UNEF, qui alerte sur les conséquences d’une telle mesure.
Au lendemain de l’adoption de la loi immigration, l’angoisse se fait sentir au sein de la communauté étudiante. Une partie des textes prévoit un durcissement de l’accès aux études pour les extracommunautaires avec, entre autres, une “caution retour”.
Cette décision, très contestée par le corps universitaire, impose des coûts supplémentaires à des étudiants souvent victimes en amont de problèmes financiers liés à leur statut.
Pour l’antenne strasbourgeoise de l’UNEF, cette décision est “un recul des droits fondamentaux” qui vient “entacher le rayonnement universitaire du pays“, mais pas seulement. Déjà fortement sollicité par la communauté étrangère, le syndicat s’attend à une accentuation de la précarité étudiante avec cette loi.
Alors qu’elle militait depuis 2018 pour l’abrogation des frais d’inscription pour les étudiants étrangers, l’UNEF vit aujourd’hui une grande désillusion. Cinq ans plus tard, ces frais ont été inscrits dans la loi. Pire encore, une “caution de retour” vient s’ajouter au sinueux parcours universitaire des extracommunautaires.
Interrogée sur les ondes de France Inter, Élisabeth Borne évoquait ce mercredi un montant d’une dizaine d’euros. Le son de cloche est bien différent du côté du syndicat étudiant, qui parle d’une caution de “plusieurs milliers d’euros” imposée aux étudiants non européens.
“Cette loi est relativement floue, ce qui la rend encore plus angoissante“, explique Manon Moret, responsable du suivi à l’UNEF, qui déplore une “droitisation du discours présidentiel“. “Ce sont des digues qu’on pensait intouchables. Elles ont été enfoncées par un gouvernement élu pour faire barrage à l’extrême droite.“
Déjà privés de bourse d’étude, les étudiants non européens devront, avec la loi immigration, trouver d’autres ressources financières pour réaliser leur parcours universitaire en France. Outre la caution annoncée, ces derniers tirent également une croix sur l’exonération des frais d’inscription.
“Malgré le décret de 2018, beaucoup d’universités exonéraient les extracommunautaires des frais supplémentaires d’inscriptions“, explique Manon Moret. “Avec cette loi, cela deviendra presque impossible.” Concrètement, ces étudiants devront débourser 2770 euros pour s’inscrire en licence, contre 170 euros pour un Européen. Pour les masters, la somme passe de 243 euros à 3770 euros.
Pour l’UNEF, ces mesures sont synonymes de dégradation du niveau de vie pour les étudiants étrangers. “Beaucoup d’entre eux ont peur pour la réussite de leurs études“, relate la syndicaliste. En 2022, l’université de Strasbourg comptait 12 000 étudiants étrangers, soit 20% du nombre total d’étudiants.
L’UNEF a depuis des années l’habitude d’accompagner des extracommunautaires, notamment pour les aider financièrement en leur proposant des bourses alternatives. Mais depuis l’adoption du projet de loi, le travail s’annonce colossal. “Ces pénalités financières s’ajoutent aux problématiques administratives et la barrière de la langue. Une détresse étudiante extrême se prépare“, alerte-t-elle.
Une colère partagée par Michel Deneken
L’annonce du projet de loi immigration a suscité la colère de plusieurs présidents d’université lundi 19 décembre. Dans un communiqué publié quelques heures avant la commission mixte paritaire, France Universités dénonçait des mesures “inacceptables” qui “ne feraient que renforcer la marchandisation de l’enseignement supérieur français et accentuer la précarité financière de nos étudiantes et étudiants internationaux”.
L’entité, dont fait partie Michel Deneken, président de l’université de Strasbourg, s’inquiète des “répercussions importantes sur l’attractivité de notre système universitaire et le rayonnement de la France“.
Adopté, le projet de loi est toujours en attente de validation par le Conseil constitutionnel. Sur France Inter ce mercredi, la Première ministre a laissé entendre que certaines mesures pourraient être modifiées, comme la caution pour les étudiants étrangers.
Emmanuel Macron a annoncé ce 20 décembre lors d’une interview sur France 5, dans l’émission “C à vous, que la caution demandée aux étudiants étrangers “n’est pas une bonne idée“. “Je vous le dis en toute sincérité, parce que je pense qu’on a besoin de continuer à attirer des talents et des étudiants du monde entier“, a poursuivi le chef de l’État.
TER, L’ÉTAT DU SÉNÉGAL DOIT 98 MILLIARDS À EIFFAGE
Le financement du TER commence à causer des problèmes à l’Etat du Sénégal. En effet, selon Les Echos qui cite Africa Intelligence, l’Etat du Sénégal doit la rondelette somme de 98 milliards au maître d’œuvre, l’entreprise de BTP Eiffage.
Le tronçon Dakar-Diamniadio du Train Express Régional (TER) a été fait à coup de milliards. Cependant, le financement commence à causer des problèmes à l’Etat du Sénégal. En effet, selon Les Echos qui cite Africa Intelligence, l’Etat du Sénégal doit la rondelette somme de 98 milliards au maître d’œuvre, l’entreprise de BTP Eiffage.
A l’en croire, le géant français réclame 150 millions d’euros d’arriérés aux autorités sénégalaises pour la construction de la ligne du train express régional Dakar-Diamniadio.
Le Premier ministre Amadou Ba, candidat à la présidentielle, lors de sa dernière visite à Paris, a abordé le sujet avec les autorités françaises.
MACKY SALL NOUS LAISSE UN HÉRITAGE DE DETTE DÉPASSANT 16.000 MILLIARDS, SELON ARONA COUMBA NDOFFÈNE DIOUF
Selon l’ancien conseiller du leader de l’APR, « les programmes du président Macky Sall sont mal orientés avec des infrastructures non prioritaires »
L’ancien ministre-conseiller du président Macky Sall a décidé de ne pas se présenter à la prochaine présidentielle. Selon lui, le mieux pour le Sénégal est d’avoir quelqu’un qui n’est pas un politicien de profession et qui est prêt à industrialiser le pays.
«J’ai décidé d’apporter mon soutien, mon expérience à un jeune candidat qui est capable de mener le pays vers le développement. Parcourez le Sénégal, vous ne verrez pas une seule industrie qui peut retenir les jeunes qui sont obligés de braver la mer pour trouver une vie meilleure », explique-t-il.
Pourtant, assure l’ancien ministre, ce ne sont pas les moyens qui ont manqué au Sénégal pour s’industrialiser. Selon lui, la fortune que le Sénégal a empruntée auprès de différents bailleurs aurait permis une industrialisation. Car, à l’en croire, « Macky Sall nous laisse un héritage de dette dépassant 16.000 milliards ».
Seulement, se désole l’ancien conseiller du leader de l’APR, «les programmes du président Macky Sall sont mal orientés avec des infrastructures non prioritaires».
KOLDA RÉCLAME LA REPRISE DES TRAVAUX DE CONSTRUCTION DE SON AÉROPORT
Des citoyens et membres de la société civile de Kolda (sud) ont réclamé la reprise des travaux de construction de l’aéroport de cette ville du sud pays à l’arrêt depuis plus d’une année.
Kolda, 22 déc. (APS) – Des citoyens et membres de la société civile de Kolda (sud) ont réclamé la reprise des travaux de construction de l’aéroport de cette ville du sud pays à l’arrêt depuis plus d’une année, a constaté l’Agence de presse sénégalaise.
‘’Nous sommes réunis avec toutes les forces vives de Kolda pour constater avec amertume l’arrêt des travaux de l’aéroport de Kolda mais aussi réclamer leur reprise’’, a dit jeudi à l’APS, Boubacar Camara, coordinateur du forum civil de Kolda en marge d’une journée de mobilisation.
‘’ Les travaux qui devraient s’achever depuis longtemps sont à l’arrêt depuis 19 mois’’, a-t-il déploré en dénonçant ‘’l’absence d’informations’’ sur les raisons de cet arrêt.
‘’Nous n’avons personne pour nous renseigner sur les raisons de cet arrêt des travaux’’, a-t-il fait observer non sans interpeller les autorités aéroportuaires présentes au lancement du chantier..
M. Camara signale que les impactés du chantier étaient encore dans l’attente d’explications au sujet du paiement des indemnités compensatoires.
Beaucoup parmi les impactés ont perdu des terres cultivables et ne peuvent plus mener d’activités agricoles, a-t-il dit en rappelant que les populations de Kolda, une zone enclavée, nourrissaient beaucoup d’espoirs sur cet aéroport pour désenclaver la région.
Lancés en mai 2022 les travaux de construction de l’aéroport de Kolda devaient prendre fin en décembre 2023.
Le coût de ces travaux est estimé à plus 20 milliards de francs CFA.
LA COUR SUPRÊME REJETTE LE POURVOI INTRODUIT PAR BARTHÉLÉMY DIAS
Rejet de son ultime recours devant la haute juridiction du pays : le maire de Dakar écopera bien de six mois de prison ferme dans l'affaire Ndiaga Diouf, décédé lors de violences préélectorales en 2011. Ses mandats électifs sont fortement compromis
La Cour suprême a rejeté, vendredi, le pourvoi en cassation introduit par les avocats du député-maire de Dakar, Barthélémy Dias, pour obtenir la cassation d’une condamnation à deux ans de prison, dont six mois ferme, après la mort en 2011 d’un jeune homme, Ndiaga Diouf.
La chambre correctionnelle de la cour d’appel de Dakar avait confirmé un jugement condamnant M. Dias à deux ans de prison, dont six mois ferme.
Cette juridiction le condamnait en même temps à payer à la partie civile, la famille de Ndiaga Diouf, la somme de 25 millions de francs CFA.
‘’Tous les moyens soulevés par les conseils du député-maire ont été déclarés irrecevables’’, affirment plusieurs médias en citant l’un des avocats de M. Dias.
Ce dernier, proche de l’opposant Khalifa Sall, un ancien maire de Dakar, a passé plusieurs mois en détention pour la mort de Ndiaga Diouf. Ce jeune homme a trouvé la mort lors de violences survenues à Dakar en 2011 dans un contexte préélectoral.
Par Nioxor TINE
BILAN DU BENNO-APR : DE L’ESPOIR A LA CONSTERNATION
Il appartient à l’opposition de ne pas se laisser enfermer dans le piège des procédures judiciaires tronquées et des pseudo-normes républicaines et de faire bloc autour d’une plateforme programmatique inspirée des idéaux des Assises nationales.
L’accession du président Macky Sall au pouvoir fut placée, un peu trop vite, sous le signe de l’espoir (Yakaar), dans le sillage d’une mobilisation exceptionnelle de diverses couches de la Nation autour des idéaux des Assises nationales, prônant essentiellement les principes de refondation institutionnelle, d’émergence citoyenne et de restauration pleine et entière de nos souverainetés politique, économique et monétaire. Douze ans après, on ne peut que constater les dégâts : nous assistons à la mise en coupe réglée des principales institutions de notre pays, dans le but d’assouvir les desseins d’une maffia politico-bureaucratique au service de puissances étrangères, de piller impunément les ressources nationales et de se maintenir, ad vitam aeternam au pouvoir.
La hantise de l’unanimisme
Ayant accédé au pouvoir à la tête d’un parti embryonnaire, non structuré, se définissant lui-même comme une alliance pour sauver la République, le président Macky Sall, qui n’avait obtenu que 26,58% des voix au premier tour de l’élection présidentielle de 2012, était obsédé par l’idée de faire l’unanimité autour de sa gestion. C’est ainsi qu’il réussira à enrôler tous les autres candidats opposés au président sortant, dans sa méga-coalition Benno Bokk Yakaar, ce qui lui permettra de remporter, haut la main, le second tour.
Ensuite, pour maintenir la cohésion de cet attelage hétéroclite, il ne misera point sur des convergences programmatiques mais sur la philosophie du «gagner ensemble et gouverner ensemble», qui au fil du temps s’est révélée être un classique gouvernement de partage du gâteau. Mais pour imposante que soit sa coalition, elle ne semblait pas du tout séduire l’électorat sénégalais. Pour preuve, 3 mois après la deuxième alternance, dès les élections législatives du 1er juillet 2012, on allait noter un fléchissement significatif du score électoral du nouveau régime (de 65,80%% à 53,06%), traduisant son incapacité à transformer la défiance contre Me Wade et son parti en adhésion populaire à son profit.
Des performances électorales médiocres
On finira par comprendre que c’est à cause de son manque cruel de culture démocratique, que le président Macky Sall abhorrait la compétition politique, loyale respectant un minimum de standards établis. Cela le différencie de ses devanciers immédiats, qui sans être des modèles en la matière, ont eu des parcours plus riches et ont tenu compte des revendications populaires portées par l’Opposition politique et la société civile, pour améliorer graduellement notre héritage démocratique. Le président Abdou Diouf a instauré le multipartisme intégral qu’il a su gérer pendant près de deux décennies jusqu’à la première alternance de 2000, tandis que Me Wade a été un opposant opiniâtre, ayant mené, avec ses alliés de gauche, plusieurs batailles décisives, pendant près de 26 ans, avant d’accéder au pouvoir. Mais le facteur le plus décisif va être la médiocrité de ses scores électoraux, d’autant que l’histoire des performances électorales du président Macky Sall et de sa coalition Benno Bokk Yakaar est loin d’avoir été un long fleuve tranquille. Après les premières législatives décevantes, la situation n’allait pas s’améliorer aux élections locales de juin 2014, au cours desquelles, la coalition présidentielle allait perdre dans les grandes villes, avec en prime, un désaveu cinglant, sous forme d’un nombre record de bulletins blancs, dans la ville sainte de Touba, où il n’y avait pourtant qu’une seule liste bénie par l’establishment local. Il était clair que le contexte politique était défavorable au pouvoir, ce qui sera confirmé par le pourcentage de 49,47% engrangé par la coalition Benno Bokk Yakaar aux législatives de 2017, malgré l’obtention d’une majorité parlementaire de 125 députés grâce au scrutin majoritaire à un tour (le fameux raw gaddu).
On a aussi observé une désaffection notoire des sénégalais pour les compétitions électorales, avec des taux de participation de moins de 40%, qui allaient se prolonger jusqu’au référendum du 20 mars 2016, où le OUI n’obtiendra que 62,54%, donnant finalement un taux d’approbation du projet de réforme constitutionnelle, d’environ un quart du corps électoral.
Taux de participation aux différentes consultations électorales
Le raidissement autoritaire du régime de Benno
Le président Sall, dont le deuxième mandat devenait de plus en plus incertain, allait passer à une nouvelle étape dans son ambition de réduire l’Opposition à sa plus simple expression. Cela se traduira par plusieurs décisions antidémocratiques :
L’institution de la nouvelle carte CEDEAO, qui fut l’occasion de manipuler le fichier électoral (inscription effrénée de militants de la majorité) et de saboter la distribution des cartes électorales (rétention des cartes des jeunes primovotants et des habitants de zones favorables aux partis d’opposition),
Le harcèlement judiciaire contre le parti démocratique sénégalais couronné par l’exil forcé de «l’ex-prince héritier», Karim Wade, après sa libération dans des conditions aussi nébuleuses que rocambolesques
La répression pré-électorale avec la traque des «socialistes mal-pensants», c’est-àdire l’inculpation de militants de Taxawu Dakar suite aux évènements du 05 mars 2016 à la maison du Parti socialiste, la réouverture du dossier de Ndiaga Diouf et enfin l’arrestation de Khalifa Sall en mars 2017
L’adoption de la loi constitutionnelle n°2018-14 du 11 mai 2018, portant révision de la constitution et instaurant le parrainage, malgré les protestations véhémentes de l’Opposition.
Toutes ces mesures, relevant du banditisme politique et institutionnel, permettront un passage en force du président Macky Sall au premier tour de l’élection présidentielle, tenu le 24 février 2019, avec 58,26% des voix, au prix de mutations profondes du système politique sénégalais.
Il va en résulter la détérioration de l’indice de démocratie de notre pays (selon the Economist Group), passant du statut de «démocratie imparfaite» à celui de «régime hybride», presque dans l’antichambre des «régimes autoritaires» comme le Pakistan, le Qatar, le Koweït, le Gabon d’avant putsch…
Après sa réélection frauduleuse pour un second mandat, le président Macky Sall s’est mis à rêver à la mise en place d’un projet autocratique de type congolais (Brazzaville), qui se matérialiserait par l’obtention de mandats supplémentaires (3ième, 4ième …, jusque vers l’horizon 2035).
Cela allait se traduire par le renforcement de la nature autoritaire du régime et l’organisation d’un simulacre de dialogue, le 28 mai 2019. On assista au refus de plusieurs partis, en premier lieu, le PASTEF, de servir de caution aux manœuvres du président Macky Sall, visant la violation de la règle des deux mandats et qu’illustre la malheureuse formule du « ni oui ni non » du 31 décembre 2019
A la faveur de la COVID-19, les menaces morbides liées à la pandémie sont venues renforcer le bon vieil alibi terroriste pour exacerber la psychose sécuritaire et justifier toutes les atteintes aux libertés.
Le pouvoir a voulu en profiter pour neutraliser les nouvelles forces, qui étaient apparues sur la scène politique, et surtout le PASTEF, parti ayant connu une ascension fulgurante, que le régime du Benno-APR pensait pouvoir évincer (par une cabale mal ficelée), aussi aisément qu’il l’avait fait pour Karim Wade et Khalifa Sall.
Mais il va se heurter à un puissant mouvement de résistance constitutionnelle admirablement conduit par Mr Ousmane Sonko, qui ambitionne de libérer notre pays de la terreur marron-beige.
Cette hantise du troisième mandat va tenir le peuple sénégalais en haleine pendant trois ans et demi et ce n’est qu’en désespoir de cause et devant la désapprobation de ses mentors de la Françafrique, que le président Macky Sall dut y renoncer
Néanmoins, il reste plus déterminé que jamais à anéantir toutes les forces politiques militant pour une véritable alternative sociopolitique.
Une «sélection présidentielle» pour sauver le système
Comment comprendre, sinon, l’arrestation arbitraire et le maintien illégal de centaines de militants du PASTEF (injustement dissous par décret présidentiel), dans les geôles d’une nouvelle dictature tropicale ?
Le peuple sénégalais assiste, médusé, à une série de procès kafkaïens, de la part d’un pouvoir bureaucratique, inquisiteur et tyrannique, contre le leader de l’Opposition. L’avenir de notre «vieille démocratie» est entre les mains d’héroïques jeunes magistrats, rares survivants du déluge qui a décimé le milieu judiciaire.
A un peu plus de 2 mois de l’élection présidentielle de février prochain, l’inquiétude et l’incertitude sont les sentiments les mieux partagés au sein du peuple sénégalais. Notre pays, réputé être un havre de tolérance et de paix, donne, depuis une dizaine d’années, donne l’image d’un véhicule sans frein, conduit par un chauffeur inconscient et inexpérimenté, dont les passagers se demandent s’ils sortiront indemnes de leur voyage.
Plusieurs facteurs contribuent à faire des prochaines joutes électorales – les présidentielles de l’année prochaine - un tournant historique dans la vie politique de notre Nation. Alors qu’habituellement, la période électorale rime avec apaisement et recherche de larges consensus, on observe une démarche belliqueuse, agressive du pouvoir en place, qui semble être dans une quête désespérée d’alibi pour interrompre brutalement le processus électoral et reporter sine die des élections, dont l’issue lui semble des plus défavorables.
Bénéficiant du bouclier constitué de quelques haut gradés des forces de défense et de sécurité, eux-mêmes, de plus en plus compromis dans le système de prédation national, le régime du Benno-APR instrumentalise ouvertement certains secteurs de la magistrature et de l’administration électorale en vue d’atteindre ses objectifs politiciens mesquins et étroits.
Tant et si bien que nous sommes dans une situation où un Etat hors-la-loi, use et abuse, avec la complicité de magistrats aux ordres, du Droit pour commettre des forfaitures plus ignobles les unes que les autres, allant jusqu’à s’arroger le droit de choisir les candidats admis à participer à la présidentielle, par le biais de la loi inique sur le parrainage citoyen. C’est parce que le hiatus entre gouvernants et gouvernés semble avoir atteint un point de non-retour, qu’une simple alternance ne suffit plus pour trouver les véritables solutions aux maux qui gangrènent notre pays. Ce qu’il faudrait, lors des prochaines présidentielles de 2024, c’est une véritable alternative sociopolitique, qui permettra le dépassement du système néocolonial actuel.
Il appartient à l’opposition de ne pas se laisser enfermer dans le piège des procédures judiciaires tronquées et des pseudo-normes républicaines et de faire bloc autour d’une plateforme programmatique inspirée des idéaux des Assises nationales. Bilan du Benno-Apr : de l’espoir à la consternation
«REDEFINIR LA POLITIQUE DE CE PAYS A PARTIR DES COLLECTIVITES TERRITORIALES»
Jean Baptiste Diouf, candidat à la présidentielle, maire de Grand Dakar, a livré quelques points de son programme.
Bés Bi le Jour |
Adama Aïdara KANTE & Pape Doudou DIALLO |
Publication 22/12/2023
Les Rédactions du Groupe E-Media ont reçu, hier, Jean Baptiste Diouf. Le Socialiste qui est candidat à la présidentielle estime qu’un parti comme le Ps ne doit pas rater une Présidentielle. Le maire de Grand Dakar a livré quelques points de son programme.
C’est l’échappée solitaire que le Parti socialiste n’a pu empêcher. Jean Baptiste Diouf, candidat à la Présidentielle, était l’invité de l’Entretien spécial, hier. «Je suis toujours au Ps. On m’a demandé de renoncer à ma candidature, j’ai dit niet», a-t-il précisé d’emblée. La maire de Grand Dakar refuse d’être qualifié de «rebelle». Il justifie sa candidature par une «demande du parti» d’avoir un candidat issu de ses rangs. «Ce n’est pas normal qu’un grand parti comme le Ps ne participe pas à des élections», a-t-il dénoncé, soulignant qu’il a déposé sa candidature ce jeudi. Alors que Barthélémy Dias va connaître son sort dans l’affaire Ndiaga Diouf ce vendredi, Jean Baptiste Diouf préfère ne pas commenter les décisions de justice. Même s’il trouve que ce dossier du maire de Dakar a «pris du temps et doit être vidé».
Sur la politique de la décentralisation, le maire de Grand Dakar a relevé des manques de moyens pour les mairies. «Si nous n’avons pas des forces de l’ordre pour déguerpir, nous ne pouvons pas le faire. On ne se lève pas un jour pour faire du désencombrement, il faut avoir les moyens pour le suivi. Car il faut informer le sous-préfet pour qu’il puisse mettre à votre disposition des forces de l’ordre. Le mal est profond, c’est pourquoi nous allons faire revenir l’instruction civique à l’école. Grand Dakar, c’est un grand laboratoire vu la composition de la commune, un casse-tête chinois. Il y a du tout. C’est pourquoi dans notre programme, nous devons redéfinir la politique de ce pays en passant par les collectivités territoriales», a-t-il dit. «Je règle les problèmes de l’éducation dans ma commune au niveau de l’école élémentaire comme universitaire. Nous avons 450 étudiants, voire 500, avec des tickets de restaurant», a-t-il dit. Sur la santé, Jean Baptiste Diouf donne l’exemple de sa commune. «Je me soigne au Centrer de santé de Grand Dakar, car nous avons réussi à ce qu’il soit un centre de référence», a-t-il dit.
Financer l’emploi des jeunes avec l’argent du pétrole
«Nous allons orienter l’emploi des jeunes vers l’agriculture et l’élevage. Il faut dans les villages, les coins et recoins, qu’on mette des périmètres maraichers. Au-delà, pour chaque zone comme arrondissement, qu’on mette des Domaines agricoles communautaires, et c’est l’Etat qui va financer», a-t-il proposé. Sur le financement de ses projets, le candidat mise sur l’argent du pétrole et du gaz. «Il y a les redevances et les droits que les sociétés pétrolières payent à l’Etat. Je ne peux pas vous donner le taux, mais nos experts sont en train de travailler sur cela», a-t-il ajouté.