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4 septembre 2025
Assane Gueye
PDS, PERTE DE SENS
«Un seul être vous manque et tout est dépeuplé». Cela se voit que le pape du sopi n’est plus en activité. Il a laissé un champ de ruines derrière lui. Le Parti démocratique sénégalais manquera une deuxième élection présidentielle de suite.
«Un seul être vous manque et tout est dépeuplé». Cela se voit que le pape du sopi n’est plus en activité. Il a laissé un champ de ruines derrière lui. Le Parti démocratique sénégalais manquera une deuxième élection présidentielle de suite. La «dévolution monarchique» non plus ne marche pas dans sa propre formation politique. Wade-fils a été d’abord frappé d’incapacité électorale. Aujourd’hui, il est disqualifié pour une histoire de double nationalité. Double peine pour lui. Le sort s’acharne. Mais il ne doit s’en prendre qu’à lui- même pour avoir procrastiné. Le connaissant bien pour avoir collaboré avec lui à l’Agence de l’Oci, puis au sein de plusieurs ministères, il avait impressionné pour sa proactivité. Il faisait les choses en temps et en heure. Il ne remettait jamais à demain ce qu’il pouvait faire aujourd’hui. Tout le temps mis à se débarrasser de sa qualité de citoyen Français est incompréhensible. C’est une faute. En matière d’élection présidentielle et dans la vie tout court, le diable est dans chaque détail. Il faut être monomaniaque. Karim Meissa Wade a été quelque peu négligeant. Mais ne lui jetons pas toutes les pierres de la terre. S’il était resté dans la course, personne n’aurait crié au scandale.
Karim devra encore prendre son mal en patience
La nationalité française dont il s’agit est innée chez lui. Il ne l’a pas acquise. Ça lui est tombé dessus. Un parent est un ami imposé. Les décisions du Conseil constitutionnel s’imposent aussi à tous. C’est une institution de la République qui doit forcer le respect. On doit se garder de la décrier. La seule remarque qu’on peut placer est que le conseil aurait aussi bien pu faire preuve de pédagogie en choisissant l’application bienveillante de la loi. Mais qui sommes-nous pour délivrer des leçons ? Les 7 «sages» sont les hommes de l’art. Que chacun reste donc à sa place. Si turpitude il y a, elle est à mettre sur le compte du Pds. Les conséquences de l’éviction du vieux parti de la course seront terribles. Il a affreusement perdu le pouvoir en 2012. Après l’avoir convoité 26 années durant, les libéraux n’en avaient pas fait grand-chose. La déwadisation a tout de suite commencé. La prison puis l’exil ont suivi. Démobilisés, désargentés, les compagnons fidèles de la première alternance ont longtemps espéré le retour d’un monde fini et celui du candidat virtuel avant de se fracasser sur la réalité. Leader naturel, beaucoup d’entregent et un carnet d’adresses hors du commun, Karim devra encore prendre son mal en patience et rentrer immédiatement s’il veut peser et réparer en même temps sa bévue. Ses soutiens qui ont déjà trop patienté le méritent. Le Pds aussi mérite de survivre même s’il est très fatigué. La présidence s’est éloignée. La résilience est la priorité.
Vingt candidats et candidats vains
Vingt candidats. C’est un triste record. Ce n’est pas la démocratie. C’est une anarchie. Le premier à devoir s’en inquiéter se trouve être le candidat du pouvoir. Tous les dissidents de la majorité sont aussi en lice. On voit mal com- ment Amadou Ba peut passer dès le premier tour. Pour le camp de la continuité, il est toujours trop risqué de compétir dans la confusion et la démesure. En vérité, on va au-devant d’une immense cacophonie. Le fait est que le Sénégal a fait le choix de la quantité au détriment de la qualité. Qualité de vie, qualité du débat, qualité des candidats, tout dégringole. C’est le propre d’un pays qui régresse sans progresser. Un pays sans grande discipline, sans émergence comportementale mais avec beaucoup de mauvaises pratiques et d’ambitions démesurées est difficile à gouverner et à développer. On se contente d’inaugurer les chrysanthèmes et de faire de la gestion de crises. Ce n’est pas du pessimisme mais de la lucidité. Mamadou Dia était le dernier des Mohicans. Aucun autre ne lui arrive à la cheville.
«ON NE PEUT PAS DIRE QU’ON EST INTERESSE PAR LES PIECES DU 19E SIECLE SANS ACHETER LES PIECES D’AUJOURD’HUI»
Yacouba Konaté, Conseiller culturel du président du Comité d’organisation de la Can (Cocan), s’inscrit dans une perspective historique en racontant le football ivoirien.
Par Mame Woury THIOUBOU (Envoyée spéciale à Abidjan) |
Publication 26/01/2024
Le Pr Yacouba Konaté, Conseiller culturel du président du Comité d’organisation de la Can (Cocan), s’inscrit dans une perspective historique en racontant le football ivoirien. Initiateur du «Abidjan Art Week», le critique d’art et professeur de philosophie réfléchit depuis de nombreuses années sur les courants qui traversent l’art contemporain ivoirien et les questions que pose la restitution d’œuvres d’art à l’Afrique.
Vous avez souhaité ajouter une dimension culturelle à cette fête du football à travers cette exposition qui raconte l’histoire du football ivoirien. Qu’est-ce qui vous a poussé à le faire ?
La première fois que j’ai eu le déclic, c’était en 2006. La Côte d’Ivoire venait de perdre un match pour la Coupe du monde. J’ai vu le match, et en bon supporter, je me suis dit, nos joueurs auraient pu gagner s’ils avaient eu la force morale. Mais j’avais l’impression qu’ils n’y croyaient pas. Quelques jours après, dans l’avion, j’ai eu la chance de rencontrer les joueurs qui revenaient de cette expédition. Il y avait un des encadreurs, Kaba Koné. Je le taquine en disant : «Mais tes enfants, ils sont vraiment des gamins. J’ai l’impression qu’ils n’ont pas cru en leurs forces, sinon, ils auraient pu gagner contre les Hollandais.» Il m’a expliqué que c’était quasiment impossible. Il y a des conditions objectives qui font que battre la Hollande, qui a de milliers de touristes qui sont venus en Allemagne pour la Coupe du monde, c’est compliqué pour l’économie-même de la coupe. Et l’autre chose qu’il m’a dite et qui m’a réveillé, c’est que les joueurs, quand ils étaient dans les vestiaires, ont été visités par les légendes du foot hollandais. Cruyff, Marco Van Basten, Ruud Gullit, etc. Ensuite, ils sont passés saluer les Ivoiriens qui étaient en face. Et ces joueurs ivoiriens sont tous sortis pour faire des photos avec les gloires du football hollandais, juste avant le match. Donc, le coup psychologique était que les joueurs ivoiriens ne se battaient plus seulement contre les Hollandais de leur génération, mais ils étaient confrontés à toute une histoire de figures de légende. D’un point de vue théorique, ça m’a paru intéressant. Donc, l’idée, c’était pour moi de faire en sorte que chacun de nous, quand il fait son métier, il sente que derrière lui, il y a de grands devanciers qui le poussent dans le dos, qui lui donnent la rage de gagner, et qu’il n’ait pas de doute sur ses capacités à relever le défi. C’est une question que je me suis posée ce jour-là et je me suis dit, ce qui pouvait aider le football ivoirien, c’est qu’ils apprennent à connaître tous les aînés, qui étaient de grands champions, et que toute la Côte d’Ivoire apprenne à les aimer. Cette réflexion, je la prolonge à toutes les disciplines. C’est la question des légendes. Quel est notre rapport aux légendes ? Comment pouvons-nous avoir une culture de nos légendes ? Comment nous pouvons construire des récits qui montrent qu’on a fait du chemin et que ceux qui jouent aujourd’hui ne sont pas juste des accidents ? Après, j’ai commencé à mettre cette idée en forme de projet en 2010, lorsque l’Afrique a organisé pour la première fois la Coupe du monde en Afrique du Sud. Je venais d’arriver à la Rotonde, mais je n’ai pas eu les moyens de monter l’exposition. Lorsque la Côte d’Ivoire a eu le ok pour organiser, le président du Cocan m’a demandé de travailler avec lui.
Faire le lien entre l’art et le football, c’était aussi une façon de valoriser cette histoire-là ?
Au Cocan, ce lien s’impose parce que les footballeurs sont, à leur niveau aussi, de vrais artistes. Leur manière de dribbler, de surgir, il y en a qui ont un rapport qui n’est pas juste technique, mais vraiment très créatif. Mais ce qui m’a intéressé, c’est de traduire mon intérêt pour le football en termes d’exposition et donc, la première réflexion, c’est comment l’art de mon pays a-t-il déjà présenté le football ? Est-ce qu’il y a déjà eu des tableaux qui ont parlé du football ? J’ai cherché au niveau de l’art moderne et contemporain. J’ai trouvé quelques tableaux de 1995 et 2010. Celui-ci (un portrait de Laurent Pokou) est un tableau de Jems Koko Bi qui est sculpteur. En 2010, c’était le cinquantenaire de la Côte d’Ivoire et cet artiste, qui vit en Allemagne, a décidé de faire 50 figures ivoiriennes qui symbolisent le pays. Et parmi ces figures, il y avait une dizaine de footballeurs. Il y a aussi Issa Kouyaté, qui est décédé en 2002. Après, je me suis dit quand on dit art, il y a aussi l’art traditionnel. C’est là que j’ai eu ma plus grande surprise. Je me suis rendu compte que ces sculptures colon traitent la question du football depuis longtemps. L’art dit traditionnel, avant même les artistes contemporains, a négocié sa modernité en investissant le thème du sport. Maintenant, j’ai découvert aussi que les peintres populaires ont régulièrement peint sur les portières des «Gbaka», les transports publics, des stars du football mondial. J’ai donc deux panneaux qui montrent que la peinture populaire s’est approprié ce thème depuis longtemps. Ensuite, quelques artistes modernes et contemporains complètent le tableau : Landry Komenan, un artiste qui vit à Marseille, le Burkinabè Ki Siriki. C’est une recherche que j’ai amorcée et qui va continuer. Mais mon problème, c’était de donner l’évidence qu’il y a des gloires du football africain qui peuvent pousser chacun de nos champions. Au départ, je voulais faire une galerie de sculptures de sorte que quand les gens viennent jouer contre la Côte d’Ivoire, au Stade Ebimpé, ils traversent une sorte de galerie de grands champions ivoiriens, de manière à avoir cet ascendant psycho¬logique que les Hollandais ont donné à leurs joueurs. C’est ce que je voulais faire, mais c’était très compliqué parce que l’organisation de la Can, ce n’est pas seulement la Cocan. Il y a la Caf, qui est propriétaire de la manifestation.
Vous avez utilisé différents supports également…
J’ai utilisé les arts de transition qui racontent notre rapport au foot, la peinture contemporaine, mais surtout les archives de la presse nationale et des archives audiovisuelles aussi. Des interviews d’anciens joueurs, dirigeants, etc. J’ai fait aussi une collaboration avec des télévisions, la presse nationale qui a donné des documents audiovisuels en plus du document que j’ai fait faire.
Abidjan Art week, c’est la première édition. 12 galeries et espaces…
Absolument. Il y aura ce vendredi (19 janvier) la Nuit des galeries, qui consiste à organiser un circuit pour que des personnes fassent les 9 galeries. On veut faire une cure le temps de la visite. Chaque galerie a fait un peu ce qu’elle voulait. Moi, j’aime le foot.
Abidjan est devenue une place appréciable de l’art contemporain. Plusieurs galeries se sont installées. Comment se porte l’art contemporain en Côte d’Ivoire ?
Plutôt bien je dirais. Ça pourrait être mieux. Mais c’est bien parce qu’on a de grands collectionneurs, des jeunes qui s’intéressent aux expositions. Et comme il y a une variété d’offres, ça contribue à multiplier la demande. Aujourd’hui, nous avons quelques artistes qui vivent de leurs productions. Pas tous bien sûr, parce que c’est un secteur très compétitif et qui fonctionne sous l’égide des stars système. Mais à la base, il y a une sorte de cohérence qui fait que, de plus en plus, les espaces ont leur répertoire, et en faisant l’effort d’inclure de jeunes artistes, il y a une ouverture sur l’international. Un des secrets d’Abidjan, c’est cette ouverture sur l’international qui est constante et qui fait que chacun des espaces a des correspondants dans presque tous les pays de l’Afrique de l’Ouest.
Quels sont les courants qui traversent l’art contemporain ivoirien ?
Aujourd’hui, il y a un nouveau courant qui est en train de se mettre en place autour de la figure de Aboudia. Il a explosé à partir de 2010-2011, mais il travaillait régulièrement depuis trois ou quatre ans, et il a créé une sorte de réalisme lyrique avec une attention très forte sur la question de l’espace urbain, le personnage urbain. Sur cette veine, il y a aussi Armand Boua, etc. Ce n’est pas un courant unifié. Ils se connaissent, mais ils n’ont pas décidé d’aller dans ce sens. A partir du moment où le marché a marqué son intérêt pour cette forme d’écriture, plusieurs jeunes se sont engouffrés dedans ou se sont inscrits dans cette tendance. Pour moi, c’est cette forme d’écriture qui, à terme, va être une sorte de tendance. Mais heureusement, tout le monde n’est pas inscrit dans cette veine. Par exemple, il y a un artiste qui travaille dans un courant qui relève encore de l’esthétique de la récupération, comme les Moustapha Dimé, Ndary Lô. Il récupère des Cd et fait des élaborations qui sont souvent des scènes sociales.
Est-ce que ces courants portent une revendication sociale, politique ?
Je crois qu’il y a plutôt une sorte d’attention aux amis et au quartier, une sorte de proximité avec l’environnement, une sorte de recherche au niveau du style, de l’écriture qui est un peu flashy. Et là, il y a l’influence de Basquiat, qui se ressent très fort. On sent qu’ils sont informés de cette forme d’écriture. Il y a Yeanzi qui travaille avec une sorte de pâte de goudron. Il a une manière de construire sa toile qui est originale. Et c’est quelqu’un qui est multimédia. Au départ, je l’ai vu faire la photo, en même temps qu’il faisait la peinture et la sculpture. Maintenant, il a trouvé sa voie avec cette technique qui est assez spéciale. Il travaille à la fois avec du plastique et du feu. Ça donne un relief qui nous renvoie à la question du matériau. Je crois qu’en général, ils ont compris que pour avancer, il faut faire un peu de choses classiques mais il faut toujours aller vers de nouveaux matériaux. Ça permet de donner plus d’accélération à ses intuitions et aussi de développer une maîtrise technique qui signale vite votre originalité.
Pour parler de la question de la restitution des œuvres d’art, la Côte d’Ivoire est concernée. Est-ce qu’on a réfléchi à ce qui doit être fait ? Comment on perçoit cette restitution ?
La Côte d’Ivoire est concernée. Moi-même, il y a 3 ou 4 ans, j’ai fait un séminaire sur la restitution après la sortie du rapport Sarr/Savoy. Je suis membre de l’Académie des arts, et à la demande de l’académie, j’ai fait un séminaire auquel Malick Ndiaye (directeur du Musée de l’Ifan) du Sénégal et Alain Godonou (directeur du programme Musées à l’Agence nationale de promotion des patrimoines et de développement du tourisme au Bénin) ont participé. La Côte d’Ivoire, à la différence du Bénin, n’attend pas 19 pièces. On attend le grand tambour qui est d’ailleurs intervenu dans la cérémonie d’ouverture de la Can. C’est ce grand tambour qui a résonné au début de la cérémonie. Je sais qu’il y a des réflexions qui ont cours au niveau du ministère de la Culture. Je crois même savoir qu’une salle est en train d’être créée au Musée des civilisations d’Abidjan pour accueillir le tambour. Il y a aussi des publications en cours sur la base d’initiatives d’éditeurs. Je ne suis pas proche du dossier ivoirien, mais je mène une réflexion générale sur cette question. Pour moi, c’est un moment qu’il faut saisir et faire de ce moment une sorte de communication qui, au-delà de la question du patrimoine, nous ramène à l’évidence de… Je le répète souvent, l’art contemporain, c’est le patrimoine de demain. On ne peut pas dire qu’on est intéressé par les pièces du 19e siècle sans acheter les pièces d’aujourd’hui. Il faut qu’on constitue des collections. L’autre chose, c’est réfléchir sur des stratégies qui vont être mises en place pour montrer ces œuvres. De manière à ce que ça soit une occasion de faire venir plus de gens au musée. Si on les met dans des lieux qui sont fades, pas attractifs, si on n’arrive pas à créer un engouement suffisant autour de ces objets, mon hypothèse, c’est que les objets qui vont revenir vont mourir d’une mort encore plus atroce que celle qui les menaçait en Occident.
Justement, quand ils partaient, c’étaient des entités chargées. Main¬tenant ce sont des objets de musée. Qu’est-ce qu’on va recevoir finalement quand ils vont revenir ?
C’est la réflexion. On va recevoir des objets qui, comme j’ai l’habitude de l’écrire, ont vécu trois vies. Avant de partir, c’étaient des objets. Quand ils étaient là-bas, ils ont vécu une vie. Maintenant, ils vont vivre une nouvelle vie. Donc, il faut avoir conscience de ces trois vies-là et voir qu’est-ce qu’on peut faire dans une telle typologie, de façon à construire des stratégies d’expositions là-dessus.
LE MALI MET FIN A L'ACCORD D'ALGER
Le gouvernement de transition malien a annoncé, jeudi, avoir mis fin, ‘’avec effet immédiat’’, à l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger » communément appelé ‘’accord d’Alger’’.
Dakar, 26 jan (APS) – Le gouvernement de transition malien a annoncé, jeudi, avoir mis fin, ‘’avec effet immédiat’’, à l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger » communément appelé ‘’accord d’Alger’’.
‘’Le gouvernement de la Transition de la République du Mali constate l’inapplicabilité absolue de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, et par conséquent, annonce sa fin, avec effet immédiat’’, a déclaré à la télévision malienne le ministre d’Etat, ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maïga.
Le gouvernement de transition malien justifie cette décision par ‘’le changement de posture de certains groupes signataires de l’Accord’’, ‘’l’incapacité de la médiation internationale à assurer le respect des obligations incombant aux groupes armés signataires », ‘’les actes d’hostilité et d’instrumentalisation de l’Accord de la part des autorités Algériennes dont le pays est le chef de file de la médiation’’.
L’Accord d’Alger, officiellement dénommé »Accord pour la paix et la réconciliation au Mali » a été signé en 2015 à Bamako après des négociations menées à Alger, entre le gouvernement malien et la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), qui regroupe des groupes armés entrés en rébellion contre le pouvoir de Bamako.
Le Mali est confronté à des attaques de groupes djihadistes et de groupes indépendantistes.
En novembre dernier, l’armée malienne a repris Kidal, le fief de l’insurrection touarègue où elle n’avait plus mis les pieds depuis 2013, année du déploiement de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), dont les opérations ont pris fin le 31 décembre dernier sur demande des autorités de transition.
DE L’ART POUR ACCOMPAGNER LE FOOTBALL
Avec le Pr Yacouba Konaté à la baguette, la première édition d’«Abidjan Art Week» a ajouté une touche culturelle à la grand-messe du football africain.
Propos recueillis par Mame Woury THIOUBOU |
Publication 26/01/2024
Au moment où les premières passes étaient échangées sur les terrains de football de la Côte d’Ivoire, au cœur du Plateau d’Abidjan, étaient disposés un à un, les différents éléments de cette trame historique du football ivoirien. Avec le Pr Yacouba Konaté à la baguette, la première édition d’«Abidjan Art Week» a ajouté une touche culturelle à la grand-messe du football africain.
Sur l’esplanade de la Rotonde des arts, au cœur du Plateau d’Abidjan, une équipe de football est capturée en plein mouvement. Sur un espace de la taille d’un grand tapis, des joueurs en métal s’adonnent au sport roi. Ce sont des sculptures en fer réalisées par le Burkinabè Siriki Ki. Particu¬larité de cette œuvre, elle ne représente que 11 joueurs et un arbitre sur le terrain. Elle est une des attractions de cette exposition qui donne le coup d’envoi de la première édition d’Abidjan Art Week.
A la Rotonde des arts, l’exposition a pour thème : «Y’a match! Mémoires d’éléphants, histoire de la Can.» L’évènement réunit une douzaine de galeries dans différents endroits de la ville. Cette initiative du Pr Yacouba Konaté, directeur de la Rotonde des arts, donne une tonalité culturelle à cette Coupe d’Afrique des nations. «Ce qui m’a intéressé, c’est de traduire mon intérêt pour le football en termes d’exposition et donc, la première réflexion, c’est comment l’art de mon pays a-t-il déjà présenté le football ? Est-ce qu’il y a déjà eu des tableaux qui ont parlé du football ?», explique le Pr Konaté. A côté de son installation, Siriki Ki a écrit sur une pancarte, «fair play». «J’interpelle les gens. Quand ils vont au stade, ils disent qu’ils supportent le 11 national, mais ce sont les 11 nationaux. Parce que sur un terrain de foot, on a toujours deux onze nationaux. Alors s’il y a un onze national qui perd, souvent on s’en prend aux ressortissants du pays qui a gagné et ça crée des drames. C’est pour ça que j’ai fait cette installation pour dire que si vous voulez gagner, forcément il faut jouer seul.»
La leçon est fort à propos dans cette exposition pensée pour raconter l’histoire du football ivoirien. Et dans cette histoire, cet épisode tragique en 1993 entre supporters de l’Asec Mimosas et ceux de l’Ashanti Kotoko de Kumasi. Pour l’initiateur de cette exposition, il s’agit avant tout de mettre en avant le football comme catalyseur d’émotions, illustrant des mémoires joyeuses et tragiques, évoquant des incidents mortels et retraçant l’arrivée du football en Côte d’Ivoire. Ainsi, des coupures de journaux, des sculptures, des toiles, beaucoup de supports sont utilisés pour raconter cette histoire.
Des expressions diverses
Dans la Rotonde des arts, dès l’entrée, ce sont des sculptures de l’artiste Landry Komenan qui nous accueillent. Elles représentent des sculptures de grandes vedettes du foot ivoirien. Incrustées dans des toiles, ces silhouettes de joueurs grandeur nature semblent jaillir des tableaux. A côté, la légende du foot ivoirien, Laurent Pokou. C’est l’une des dizaines de portraits réalisés par l’artiste Jems Koko Bi. «En 2010, c’était le cinquantenaire de la Côte d’ivoire, et cet artiste, qui vit en Allemagne, a décidé de faire 50 figures ivoiriennes qui, pour lui, symbolisent le pays. Et parmi ces figures, il y avait une dizaine de footballeurs», indique le Pr Kouyaté.
Un jeune garçon réussit un contrôle sur son genou. Chaussures en plastique aux pieds, les personnages de l’artiste Pacôme, avec leurs couleurs vives, constituent une image particulièrement dynamique. Dans la même veine, Baka Thierry propose des toiles autour de la thématique du football. Ses traits de pinceaux arrivent à transmettre cet enthousiasme et cet espoir qui habitent les jeunes des rues. Sur la toile, cinq jeunes garçons se disputent un ballon. C’est ici, dans ces rues, que beaucoup de destins de champions se sont forgés. Et la joie pure de jongler le ballon rond est palpable.
Dans la cour qui prolonge la rotonde, l’exposition s’appesantit surtout sur l’histoire du football ivoirien, de ses premiers jours à maintenant. Grace à des coupures de presse de Fraternité matin, un quotidien ivoirien, l’histoire reprend vie et se conte au gré des différentes performances réalisées par les clubs.
Parfois au prix de forts antagonismes, allant jusqu’aux violences extrêmes. Mais globalement, cette histoire du football se veut positive et inclusive. Ainsi, les peintres populaires y occupent une belle place. Quelques panneaux donnent ainsi une vision sur la place qu’occupent les stars du football mondial dans la culture populaire. Ces «Gbaka», voitures de transport en commun, servent de vitrine pour exposer des joueurs tels que Messi, Ronaldo ou encore l’entraîneur de Liverpool ou un Drogba au plus fort de sa popularité, dans une Côte d’Ivoire qui célèbre le football.
CAN 2023, LE SENEGAL RESTE FOCUS
L’équipe nationale du Sénégal reste sur ses objectifs de départ et se prépare à affronter celle de la Côte d’Ivoire, pays hôte de la 34ᵉ Coupe d’Afrique des nations (CAN), dans les meilleures conditions possibles, avec l’ambition de se qualifier
Yamoussoukro, 25 jan (APS) – L’équipe nationale du Sénégal reste sur ses objectifs de départ et se prépare à affronter celle de la Côte d’Ivoire, pays hôte de la 34ᵉ Coupe d’Afrique des nations (CAN), dans les meilleures conditions possibles, avec l’ambition de se qualifier pour le prochain tour, a assuré le milieu de terrain des Lions Pape Matar Sarr.
« C’est une belle affiche », a-t-il dit au sujet de la rencontre devant opposer le Sénégal à la Côte d’Ivoire, lundi, à 20 h 00 GMT, au stade Charles-Konan-Banny de Yamoussoukro, pour les huitièmes de finale de la CAN 2023 dont la finale est prévue le 13 février prochain.
« Nous savons que la Côte d’Ivoire est une bonne équipe. Nous allons essayer de l’affronter de la meilleure des manières. Elle a eu des difficultés [lors du premier tour], cela ne veut rien dire, parce que c’est une autre étape de la compétition qui démarre et elle est différente de la précédente », a souligné Pape Matar Sarr.
Il s’entretenait avec des journalistes, jeudi, à la fin de la séance d’entraînement des Lions, au terrain annexe du stade Charles-Konan-Banny de Yamoussoukro.
Pape Matar Sarr assure que l’état d’esprit de l’équipe du Sénégal « n’a jamais changé ». « Nous y allons. Le groupe vit bien. Nous avons les pieds sur terre. Nous allons continuer à travailler pour aller le plus loin dans la compétition », a-t-il ajouté.
L’ancien joueur de Metz (France), absent du premier match, contre la Gambie, mais titularisé contre le Cameroun et la Guinée, promet de faire de son mieux pour la victoire des Lions.
Pour le défenseur Abdoulaye Niakhaté Ndiaye, les Lions préparent le match contre la Côte d’Ivoire comme ils préparent « tous les autres [matchs] ».
Selon lui, lorsqu’une équipe participe à une compétition avec l’ambition de la gagner, « peu importe l’adversaire qui se dresse devant elle, il faut juste être prêt ». « Nous le sommes. C’est le pays organisateur, certes, mais nous allons jouer avec nos arguments », a-t-il promis.
Niakhaté a salué le carton plein réalisé par l’équipe à l’issue des phases de poule, avec trois matchs tous gagnés.
« Tout le monde disait que notre groupe était le plus relevé. Certains se demandaient si nous allions nous qualifier. Nous avons gagné nos trois matchs. Je félicite toute l’équipe et les staffs techniques pour cette performance », a-t-il dit.
Mais ces trois matchs sont désormais oubliés, assure le défenseur central des Lions et de l’ES Troyes AC (France). « Nous entamons une nouvelle étape de la compétition. C’est maintenant que nous sommes plus concentrés et déterminés. Je n’ai pas encore joué, mais nous sommes un groupe de 27, et chacun contribue à sa manière à booster l’équipe. Nous sommes tous animés par l’ambition de gagner », martèle-t-il.
«C'EST UNE ILLUSION DE DIRE QUE LE SENEGAL EST UNE DEMOCRATIE»
Invité de l'émission À contrecourant sur l'AS tv, Dr Ndongo Samba Sy qui vient de publier un livre ‘’De la démocratie en Françafrique, une histoire de l'impérialisme électoral’’, note avec véhémence....
L'économiste du développement jette un pavé dans la mare des politiciens, à quelques jours d'une élection présidentielle au Sénégal. Invité de l'émission À contrecourant sur l'AS tv, Dr Ndongo Samba Sy qui vient de publier un livre ‘’De la démocratie en Françafrique, une histoire de l'impérialisme électoral’’, note avec véhémence que c'est une illusion de dire que le Sénégal est une démocratie.
Bien souvent, la compétition électorale se résume, au bout du compte, à un mécanisme de redistribution des postes publics, des honneurs et des prébendes, comme cela se passe dans la plupart des pays d'Afrique francophone. Telle est la sentence sans équivoque donnée par le chercheur Ndongo Samba Sylla dans l'épilogue de son livre coécrit avec la journaliste Fanny Pigeaut : ‘’De la démocratie en Françafrique, une histoire de l'impérialisme électoral’’. Soulignant dans la foulée que c'est la raison pour laquelle, dans ces conditions, les régimes «démocratiques» échouent à répondre aux préoccupations des populations.
Invité de l'émission À contre-courant sur l'AS tv, Dr Sylla débusque les méfaits du «droit impérial» de la démocratie qui est la trame de fond de son nouvel ouvrage. Connu pour son travail de déconstruction de certaines survivances épistémiques du colonialisme, le chercheur estime que c'est une illusion de dire que le Sénégal est une démocratie, le Bénin, la Côte d'Ivoire sont des démocraties. Parce que d'après lui, les peuples ne décident pas. «C'est la logique du droit impérial dictée de l'extérieur par la France, les États-Unis, le FMI, la Banque mondiale. On donne des sucettes aux politiciens en leur disant de se battre mais ils ne décident pas de ce qui se passe», renseignent-ils pour s'en désoler.
Prenant fait et cause pour une réelle souveraineté des peuples, Dr Ndongo Samba Sylla trouve qu'il y a nécessité de repenser en profondeur les systèmes politiques et économiques. À l'en croire, ce n'est pas l'électoralisme qui va faire que le pays réponde aux défis de l’heure.
«LE SENEGAL QU'ON DIT UNE DEMOCRATIE A RATTRAPE SON NIVEAU ECONOMIQUE DE 1961 EN 2014»
«Le Sénégal qu'on dit une démocratie a rattrapé son niveau économique de 1961 en 2014», révèle l'économiste avant d'ajouter : «Dans un pays comme le Sénégal, on fait des alternances mais les gens sont plus pauvres, plus misérables et on dit que le peuple est souverain. Si on veut aller vers une réelle démocratie, elle doit être économique, les peuples doivent avoir un certain contrôle sur les politiques publiques, un certain contrôle sur les ressources». De son avis, ce système crée un divorce entre la sphère politique et la sphère économique. Prenant fait et cause pour de nouvelles alternatives, il a indiqué qu'il faudra nécessairement une refondation. «Mais les refondations doivent être pilotées par les peuples. Les élites sont toujours dans l'électoralisme et on voit que ça nous cantonne dans l’impasse. Entre 1960 et 2014, ça a été du surplace. Et est-ce qu'on va encore faire du surplace entre maintenant et 2050. Vous avez une croissance démographique qui est importante et les jeunes veulent des emplois, des infrastructures», argue-t-il non sans craindre que si les politiciens ne font pas ce qu'il faut, des forces peu recommandables, fondamentalistes peuvent s'emparer de la jeunesse. C'est pourquoi Dr Sylla a signalé la nécessité de réfléchir à des véritables alternatives. «Il y a nécessité pour les pays africains de se repenser en profondeur pour avoir les politiques et les modèles économiques adaptés», recommande l'ex-responsable des programmes à la fondation Rosa Luxembourg.
«LE LANGAGE POLITIQUE EST FRAUDULEUX»
Par ailleurs, il est revenu sur l'acception du mot démocratie pour révéler que cette notion est transformée. «Le langage politique est frauduleux. Ce n'est pas un langage sur lequel on peut s'appuyer pour comprendre la réalité. Quand on dit que le Sénégal est une démocratie, les États-Unis sont une démocratie, tout ça n'est pas sérieux. Ce qu'on nous vend comme démocratie, c'est en réalité un système oligarchique», renseigne Ndongo Samba Sylla.
Rappelant dans la foulée que c'est les modernes qui ont inventé l'oxymore démocratie et élection. Rappelons en effet que dans le livre, il relève la mésentente entre élection et démocratie. «Les mots «élection» et «élite» ont le même radical. L'élection est la procédure par laquelle une élite est mise en place. Suivant cette étymologie, une élection ne peut donc être démocratique», estime Ndongo Samba Sylla dans le livre. De l'Antiquité jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, l'élection est logiquement pour lui considérée comme un mode de sélection caractéristique des gouvernants de type aristocratique et oligarchique.
ORDRE IMPERIAL ET ELECTIONS
Ndongo Samba Sylla et Fanny Pigeaud montrent aussi dans le livre que depuis 1960, qui marque les indépendances de ses anciennes colonies «la France persiste à vouloir installer ou maintenir à la tête de ces États des dirigeants servant avant tout ses intérêts». «Si elle recourt parfois à l'outil militaire, son interventionnisme passe en temps ordinaire par les processus électoraux. Paris soutient par différents moyens ses candidats favoris à la magistrature suprême et n'hésite pas à donner son satisfecit à des scrutins truqués quand les résultats sont conformes à ses attentes», renseignent-ils dans son livre «De la démocratie en Françafrique, une histoire de l'impérialisme électoral». «Au-delà des mers, il n'y a pas de démocratie, mais une oligarchie intraitable, pas de liberté pour les colonisés, mais la servitude la plus houleuse», ajoutent les deux auteurs citant l'ancien député de l'Oubangui-Chari à l'Assemblée nationale française, Barthélemy Boganda.
Dans l'ouvrage, l'économiste et la journaliste rappellent aussi que la politique de l'ex-métropole a toujours consisté à assurer à la fois la reproduction des élites africaines et la poursuite de ces relations de dépendance néocoloniale. «Pour ce faire, les autorités françaises n'ont eu de cesse d'entraver le droit des peuples africains à l'autodétermination», fustigent-ils dans ce livre qui questionne en profondeur «l'impérialisme électoral» exercé par la France, en particulier dans ses ex-colonies.
«ILS COMPLOTENT AVEC LES ADVERSAIRES D’HIER POUR ME BARRER LA ROUTE»
Mamadou Djité, maire de Thiès-Ouest, a balayé d’un revers de main toutes les accusations portées par ses adversaires
Mamadou Djité, maire de Thiès-Ouest, a balayé d’un revers de main toutes les accusations portées par ses adversaires. «Depuis quelques jours, des conseillers de la commune s’attaquent à leur maire, et tentent vainement de ternir la réputation qu’il s’est mise à construire et à préserver jalousement depuis sa tendre enfance», a-t-il indiqué.
Il note que «l’essentiel des auteurs de cette entreprise politicienne, funeste, de destruction d’un homme, sont connus de tous les Thiessois». Il ajoute qu’il s’agit de propos qui relèvent d’accusations gravissimes et ne sauraient être justifiés aucunement par un combat politique. «En toute responsabilité, j’ai porté plainte contre leurs auteurs auprès du procureur de la République, près le Tribunal de Grande Instance de Thiès, pour diffamation et dénonciations calomnieuses», a-t-il poursuivi.
Pour saisir les contours de cette campagne de délation, il faut à son avis remonter jusqu’à un temps du reste récent. Il raconte qu’après le choix porté sur sa personne, pour porter l’étendard de la coalition Yewwi Askan wi dans la commune de Thiès-Ouest, sur une liste de 8 prétendants, les frustrations ont commencé à surgir. Et chacun a commencé à les manifester à sa manière. Si certains ont préféré quitter la coalition comme Pencoo, d’autres sont restés, tout en essayant d’avaler la pilule amère, sans jamais y parvenir. «C’est le cas de mon ex-Premier adjoint et les autres et leur seul argument, c’est toujours de dire que personne ne connaît Mamadou Djité. C’est ainsi que j’étais le seul à croire à ma victoire. L’illustration en est donnée par le fait que tous les candidats à la candidature sont finalement allés se réfugier sur la liste proportionnelle, en se taillant une bonne place, pour s’assurer d’être élu. A la suite de la victoire, j’ai tout fait pour les associer à la gestion, en leur confiant des postes de responsabilité, mais toujours en-deçà de leurs prétentions. Ils ont continué à vouloir être à ma place. Durant les deux ans passés ensemble à la tête de la mairie, j’ai tout fait pour satisfaire leurs caprices politiques. J’ai géré, dans la douleur, leurs humeurs et leurs états d’âme, malgré cela, ils complotent avec les adversaires d’hier pour me barrer la route. A trois reprises, ils ont essayé d’empêcher le vote dans le cadre des délibérations, ce qui s’est toujours traduit par des échecs cuisants. Autrement dit, je suis parvenu à faire passer les deux budgets successifs, sans une grande partie de la coalition Yewwi Askan wi.
A la lumière de cette atmosphère d’hypocrisie et de mauvaise intention, j’ai pris la résolution de me départir de l’esprit de la coalition faîtière», a-t-il exposé.
SERIGNE MBOUP REJOINT BOUN ABDALLAH DIONNE
Bby en eaux troubles à Tivaouane? La discordance est déjà en train de sonner au sein de la coalition Benno Bokk Yaakaar au niveau du département de Tivaouane.
Une polémique a éclaté au sein de Benno Bokk Yaakaar de Tivaouane. Les socialistes ont récusé le plénipotentiaire départemental « autoproclamé », en l’occurrence le député Demba Diop dit Diop Sy. Et comme si cela ne suffisait pas, nos sources indiquent que Serigne Mboup ancien maire de pire a décidé de rallier le candidat Mahammad Boun Abdallah Dionne.
La discordance est déjà en train de sonner au sein de la coalition Benno Bokk Yaakaar au niveau du département de Tivaouane. Et pour cause, les socialistes ont publiquement récusé le plénipotentiaire départemental, le député Demba Diop dit Diop Sy.
Pour Djiby Kandji responsable départemental du Parti socialiste (PS) à Tivaouane, le parti a reçu une convocation émanant du député Demba Diop dit Diop Sy, maire de Tivaouane, à une rencontre prévue ce vendredi au conseil départemental (la réunion a été finalement renvoyée), pour la mise en place du directoire départemental de campagne de la coalition BBY. Il ajoute que sans aucune concertation avec les responsables, il s’est arrogé le titre de plénipotentiaire de la coalition au niveau départemental. Il indique qu’il ne s’est pas arrêté là, il a aussi nommé des plénipotentiaires au niveau des arrondissements et des communes.
Selon Djiby Kandji, le PS ne met nullement en doute les compétences des personnes qui ont été choisies. Il s’agit d’une simple position de principe qui n’est dirigée contre personne et qui n’a aucune incidence sur l’appartenance du PS à la coalition au niveau local. «Nous connaissons tous ceux qui ont été choisis, de par leurs compétences et le travail important dans la coalition depuis ses débuts, mais c’est la démarche que nous n’approuvons pas», a-t-il martelé. Il se désole du fait que des fiches vierges signées par Benoît Sambou sont entre les mains de quelqu’un qui s’arroge le droit de nommer des plénipotentiaires à droite et à gauche, après s’être fait lui-même plénipotentiaire départemental. A ce jour, il renseigne qu’aucune réunion n’a été tenue dans le département, ni dans le cadre de concertation des maires, qui du reste est un organe de travail et non une structure politique, comptant d’ailleurs des maires de l’opposition, encore moins au sein de BBY. La logique voudrait, à ses yeux, au moins que les initiateurs de cette démarche réunissent les maires et les différents responsables du département pour leur parler, ne serait-ce que par respect à leur statut dans la coalition. C’est la raison pour laquelle il a appelé tous les responsables socialistes à ne pas prendre part à cette rencontre, sans que les concertations idoines ne soient tenues, pour prendre en compte l’avis des uns et des autres. Selon lui, il ne s’agit nullement d’une fronde contre BBY, mais une position de principe et d’ailleurs, les socialistes restent ancrés dans la coalition présidentielle où ils comptent travailler pleinement au niveau des comités installés dans les différentes communes du département.
SERIGNE MBOUP DE PIRE A REJOINT DIONNE2024
Dans la commune de Pire, département de Tivaouane, BBY est également en eaux troubles, avec le départ de l’ancien Maire Serigne Mboup, qui a rejoint la coalition de Boun Abdallah Dionne, selon nos sources. Il était membre très actif de BBY, avec son mouvement dénommé Citoyenneté et Développement Durable (CDD). Il a ensuite carrément rejoint l’Alliance Pour la République (APR) du Président Macky Sall. Cette décision a été actée en 2014 lors d’un meeting ayant enregistré la présence de hauts responsables du parti au pouvoir, sous la conduite Mahmout Saleh, alors Ministre-Directeur de cabinet politique du président de la République, de demander à Serigne Mboup de fondre son mouvement dans l’APR. Depuis lors les rênes de la majorité présidentielle étaient entre ses mains, jusqu’à ce qu’il soit battu lors des dernières élections locales par Mamadou Ndoye Bane, l’actuel maire, membre aussi de la majorité présidentielle.
MACKY SALL ET LA STRATEGIE D’ENDORMISSEMENT DE L’OPPOSITION
Son candidat bat campagne, il divise et divertit l’opposition. L’élection présidentielle est prévue dans moins d’un mois
L’élection présidentielle est prévue dans moins d’un mois. Le Président Macky Sall qui veut que son candidat Amadou Ba soit élu semble être plus dans une logique d’endormir l’opposition que de répondre favorablement aux sollicitations des recalés et leur utopique reprise du contrôle du parrainage ou d’un hypothétique report.
Amadou Ba bat campagne. Et, il ne s’en cache pas. La preuve par sa «tournée économique» dans la… campagne. Depuis plusieurs jours, le candidat de Benno est entre le sud, l’est et le centre, entre visites de proximité, réunions nocturnes et audiences avec les familles religieuses. Pour prendre de l’avance, alors que la campagne électorale démarre le 3 février prochain, il reçoit tous azimuts. Cette tournée n’est pas de tout repos parce que des responsables de l’Apr s’en ont pris à certains ministres. Dans le département de Mbacké où il a presque élu quartier général depuis quelques jours, le Premier ministre n’a même pas eu le temps de visiter des édifices et promet de revenir dimanche pour procéder à l’inauguration du stade municipal de Mbacké. Et signe que son mentor, Macky Sall ne lui tient plus rigueur et lui a presque déchargé de ses fonctions de Pm de facto, Amadou Ba n’a pas assisté au Conseil des ministres de ce jeudi 24 janvier. Alors que l’on avait l’habitude de lire ce bout de phrase après le chef de l’Etat, «Dans sa communication, le Premier ministre est revenu sur le suivi de la coordination de l’activité gouvernementale…», on a eu droit, directement, «au titre des communications des ministres…».
Pendant ce temps, une partie de l’opposition croque le «report»
Et pendant ce temps, dans l’opposition, il y a un semblant de pause. Mais surtout avec ce feuilleton de la lettre et de l’audience des recalés avec le chef de l’Etat, il y a comme une stratégie de division, de diversion et même d’endormissement d’une opposition minée par de petites querelles et des egos de perdants du passage au Conseil constitutionnel. Si le candidat de Benno est en tournée, son mentor distribue les «biscuits» à ceux qui rêvent d’une reprise du contrôle du parrainage, ou qui rêvent d’un report impossible. En recevant le Collectif des recalés de la Présidentielle dont les trois anciens ministres que sont Assome Aminata Diatta, Cheikh Bamba Dièye et Alioune Sarr ainsi que son allié Cheikh Tidiane Gadio et son ancien militant Mayoro Faye, le Président Macky Sall a semblé vouloir lâcher du lest en acceptant de discuter de certains points comme la libération de Bassirou Diomaye Faye, l’invalidation de la candidature de Karim, le sort de Sonko… Ces hôtes ont, à la limite, jubilé à la fin de l’audience.
Macky refroidit le Collectif des recalés
Mais voilà qu’à la place d’un communiqué conjoint, la Présidentielle a semblé vouloir couper court à toute idée d’un possible report ou d’une immixtion dans la décision des 7 «sages». Dans un communiqué, son porte-parole Yoro Dia écrit : «Le président de la République, garant du fonctionnement normal des institutions, a également précisé aux participants que ‘’les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d’aucune voie de recours. Elles s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles’’. Le président de la République est toujours ouvert au dialogue sur toutes les questions qui rythment la vie nationale». Macky Sall a réaffirmé aux membres du Collectif et autres acteurs politiques, «l’importance du déroulement de la campagne électorale et du scrutin présidentiel du 25 février 2024, dans la paix et la sérénité, afin de consolider notre démocratie exemplaire». Constat : Aucun mot sur les autres sujets abordés ! Conclusion : une suite favorable aux sollicitations des Bamba Dièye et Cie reste incertaine.
L’OFNAC RATISSE LARGE
L’Office national de lutte contre la fraude et la Corruption (Ofnac) voie ses domaines d’investigation élargis jusqu’à l’enrichissement illicite, et même des compétences de placer en garde à vue des mis en cause.
Il était redouté particulièrement pour ses rapports et les soubresauts qui l’ont accompagné depuis sa création. Mais désormais, l’Office national de lutte contre la fraude et la Corruption (Ofnac) voient ses domaines d’investigation élargis jusqu’à l’enrichissement illicite, et même des compétences de placer en garde à vue des mis en cause. Mais également, si les projets de loi, déjà en commission, passent l’organe verra le nombre d’assujettis à la déclaration de patrimoine aller jusqu’aux maires et présidents de conseil départemental.
Au titre des textes législatifs et règlementaires, le Conseil des ministres du 22 novembre 2023 avait adopté deux projets de loi, l’un modifiant la loi n° 2012 - 30 du 28 décembre 2012 portant création de l’Office national de lutte contre la fraude et la Corruption (Ofnac), l’autre modifiant la loi n° 2014 - 17 du 02 avril 2014 relative à la déclaration de patrimoine. Mais les détails étaient verrouillés par l’Etat. Le texte va connaitre des modifications importantes. Elle sera présentée demain à l’inter-commission constituée par la Commission des Finances et du Contrôle budgétaire et de la Commission des Lois, de la Décentralisation, du Travail et des Droits humains qui sont convoqués à cet effet. E-Media a eu connaissance de quelques points de ce projet de loi. Les pouvoirs de cet organe ont été considérables renforcés et élargis. Puisque la structure dirigée par Serigne Bassirou Gueye peut désormais, par exemple, placer en garde à vue des présumés fautifs.
L’Ofnac compétente pour le délit d’enrichissement illicite
Dans l’exposé des motifs, il est indiqué que «plus de dix ans après sa création, le constat a été fait de la nécessité d’accroitre ses pouvoirs d’anticipation, de médiation, de formation et de lutte contre la corruption». Dans le cadre du renforcement de ses prérogatives, «les compétences de l’Ofnac sont étendues à toutes les infractions prévues par la Convention des Nations unies contre la corruption, notamment à l’enrichissement illicite qui relevaient de plusieurs autorités d’enquête, avec son lot d’inefficacité et de conflit de compétence», souligne-ton. Le projet de loi dispose en son article 2 : «L’Ofnac a pour mission la prévention et la lutte contre la fraude, la corruption, l’enrichissement illicite, les pratiques assimilées et les infractions connexes. Par dérogation aux dispositions du code de procédure pénale, notamment celles des articles 677-92 à 677-112, seuls les enquêteurs assermentés de l’Ofnac et les officiers de police judiciaire et assimilés, saisi par le président de l’Ofnac, ont compétence pour mener les enquêtes relatives aux infractions de la compétence de l’office quel que soit le montant du préjudice, notamment celles relatives aux infractions prévues au 6ème de l’article 677-94 du code de procédure pénale et dans la loi sur la déclaration de patrimoine.»
Pouvoir de placer en garde à vue, les délais de prescription passent de 3 à 7 ans
Entre autres innovations, il y a «le renforcement des pouvoirs d’investigation de l’office par la possibilité de prendre des mesures de garde à vue». Une autre innovation de cette future loi est «l’allongement et l’uniformisation des délais de prescription de l’action publique en matière de lutte contre la corruption et les délits assimilés qui passent pour la plupart (enrichissement illicite, corruption active, corruption passive, etc.) de trois à sept ans à compter à compter de la date des faits ou de l’acquisition du bien visé dans la poursuite, comme en matière de détournement de deniers publics».
L’Ofnac peut procéder à la médiation pénale
Le président de l’Ofnac peut procéder à une médiation pénale de la personne mise en cause. Il peut aussi «saisir le procureur de la République financier ou tout autre autorité compétente. Pour les infractions de sa compétence, le président de l’Ofnac peut adresser directement ses instructions aux enquêteurs assermentés de l’Ofnac ainsi qu’aux officiers de police judiciaire et assimilés. S’il estime que les faits pendants au niveau d’une autorité d’enquête sont de sa compétence, le président de l’Ofnac peut, par réquisitions écrites, en dessaisir cette autorité qui est tenue de se conformer auxdites réquisitions dès qu’elle en a connaissance, quel que soit le moyen.»