MACKY SALL ET LA STRATEGIE D’ENDORMISSEMENT DE L’OPPOSITION
Son candidat bat campagne, il divise et divertit l’opposition. L’élection présidentielle est prévue dans moins d’un mois

L’élection présidentielle est prévue dans moins d’un mois. Le Président Macky Sall qui veut que son candidat Amadou Ba soit élu semble être plus dans une logique d’endormir l’opposition que de répondre favorablement aux sollicitations des recalés et leur utopique reprise du contrôle du parrainage ou d’un hypothétique report.
Amadou Ba bat campagne. Et, il ne s’en cache pas. La preuve par sa «tournée économique» dans la… campagne. Depuis plusieurs jours, le candidat de Benno est entre le sud, l’est et le centre, entre visites de proximité, réunions nocturnes et audiences avec les familles religieuses. Pour prendre de l’avance, alors que la campagne électorale démarre le 3 février prochain, il reçoit tous azimuts. Cette tournée n’est pas de tout repos parce que des responsables de l’Apr s’en ont pris à certains ministres. Dans le département de Mbacké où il a presque élu quartier général depuis quelques jours, le Premier ministre n’a même pas eu le temps de visiter des édifices et promet de revenir dimanche pour procéder à l’inauguration du stade municipal de Mbacké. Et signe que son mentor, Macky Sall ne lui tient plus rigueur et lui a presque déchargé de ses fonctions de Pm de facto, Amadou Ba n’a pas assisté au Conseil des ministres de ce jeudi 24 janvier. Alors que l’on avait l’habitude de lire ce bout de phrase après le chef de l’Etat, «Dans sa communication, le Premier ministre est revenu sur le suivi de la coordination de l’activité gouvernementale…», on a eu droit, directement, «au titre des communications des ministres…».
Pendant ce temps, une partie de l’opposition croque le «report»
Et pendant ce temps, dans l’opposition, il y a un semblant de pause. Mais surtout avec ce feuilleton de la lettre et de l’audience des recalés avec le chef de l’Etat, il y a comme une stratégie de division, de diversion et même d’endormissement d’une opposition minée par de petites querelles et des egos de perdants du passage au Conseil constitutionnel. Si le candidat de Benno est en tournée, son mentor distribue les «biscuits» à ceux qui rêvent d’une reprise du contrôle du parrainage, ou qui rêvent d’un report impossible. En recevant le Collectif des recalés de la Présidentielle dont les trois anciens ministres que sont Assome Aminata Diatta, Cheikh Bamba Dièye et Alioune Sarr ainsi que son allié Cheikh Tidiane Gadio et son ancien militant Mayoro Faye, le Président Macky Sall a semblé vouloir lâcher du lest en acceptant de discuter de certains points comme la libération de Bassirou Diomaye Faye, l’invalidation de la candidature de Karim, le sort de Sonko… Ces hôtes ont, à la limite, jubilé à la fin de l’audience.
Macky refroidit le Collectif des recalés
Mais voilà qu’à la place d’un communiqué conjoint, la Présidentielle a semblé vouloir couper court à toute idée d’un possible report ou d’une immixtion dans la décision des 7 «sages». Dans un communiqué, son porte-parole Yoro Dia écrit : «Le président de la République, garant du fonctionnement normal des institutions, a également précisé aux participants que ‘’les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d’aucune voie de recours. Elles s’imposent aux pouvoirs publics et à toutes les autorités administratives et juridictionnelles’’. Le président de la République est toujours ouvert au dialogue sur toutes les questions qui rythment la vie nationale». Macky Sall a réaffirmé aux membres du Collectif et autres acteurs politiques, «l’importance du déroulement de la campagne électorale et du scrutin présidentiel du 25 février 2024, dans la paix et la sérénité, afin de consolider notre démocratie exemplaire». Constat : Aucun mot sur les autres sujets abordés ! Conclusion : une suite favorable aux sollicitations des Bamba Dièye et Cie reste incertaine.