SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
29 juillet 2025
LE DIABETE AU CŒUR DES REFLEXIONS
Pour célébrer les 90 ans de l’hôpital Abass Ndao de Dakar, les premières journées médicales de cet établissement seront organisées du 14 au 17 novembre prochain, avec comme thème: «Accès au soin du diabète».
Pour célébrer les 90 ans de l’hôpital Abass Ndao de Dakar, les premières journées médicales de cet établissement seront organisées du 14 au 17 novembre prochain, avec comme thème: «Accès au soin du diabète». Les comités scientifique et organisation ont donné un point de presse hier, jeudi 9 novembre, pour décliner le programme.
La prise en charge du diabète est au cœur des premières journées médicales du centre hospitalier Abass Ndao. Pour célébrer les 90 ans d’existence dans le domaine de la santé, la Direction de l’établissement sanitaire et ses collaborateurs ont donné hier, jeudi 9 novembre 2023, un point de presse pour revenir sur les détails
Le choix du thème de ces journées, «Accès au soin du diabète», se justifie par plusieurs raisons, selon le professeur Maïmouna Ndour Mbaye, présidente de ces premières journées, par ailleurs directrice du centre Marc Sankale par «l’affection elle-même qui constitue un fardeau beaucoup plus lourd dans notre pays et pour le monde entier. C’est un fardeau de par sa fréquence grandissante, le diabète fait parler de pandémie. Le fait est alarmant dans nos pays. La croissance sera beaucoup plus grandissante, d’ici 2045»
Pour le professeur Maïmouna Ndour Mbaye, toutes les structures de l’hôpital sont concernées par ces journées. «Elles collaborent étroitement dans la prise en charge du diabète. Parce que c’est une maladie qui est très fédératrice et qui va concerner tout le monde. Le diabète est en train de prendre le pas sur toutes les autres pathologies ; ce qui ne devait pas être le cas. Tout le monde se sent concerné, au premier plan».
Parlant de la prise en charge du diabète gestationnel, la spécialiste de la maladie a fait savoir que «le service obstétrique fait également partie de la prise en charge du diabète dans cet hôpital. Car, quand on parle du diabète chez la femme, on pense au diabète gestationnel, celui qui survient dès la grossesse. On parle des femmes diabétiques qui sont en grossesse également. Ce qui fait qu’il y a une excellente collaboration entre les différents services de l’hôpital».
Pour Docteur Amadou Ndiaye, directeur de l’hôpital, «ces journées vont servir d’ouverture aux populations par rapport à ce que nous faisons. L’hôpital a grandi, du point de vue architectural et spécialités. Beaucoup d’autres spécialités seront ajoutées. Des séances de dépistage seront organisées et seront gratuites concernant le diabète, le VIH et le cancer du col de l’utérus. Ce sera un moment de communion par rapport à tous les médecins, les agents administratifs et tout le personnel».
SITUATION DU DIABETE AU CENTRE MARC SANKALE
Pour le professeur Maïmouna Ndour Mbaye, si on prend les statistiques du Sénégal, notamment au niveau du centre Marc Sankalé, on est passé de 200 nouveaux cas par an à l’ouverture du centre, en 1965, à plus de 2500 par an. «Actuellement, on a plus de 60.000 personnes qui sont régulièrement suivies dans le centre. Ce qui est énorme. Selon la dernière en quête STEP qui a été menée au Sénégal, on avait trouvé un taux de 3,4% dans la population âgée de 18 ans et plus. Mais, si on est dans la catégorie de plus de 45 ans, on est à 7,8% de la population atteinte de diabète».
Pour Pr Ndour Mbaye, c’est une affection qui est grave, de par ses complications qui peuvent affecter plusieurs organes dont les yeux conduisant à la cécité, le rein avec l’insuffisance rénale et les dialyses à n’en plus finir, le cœur avec les arrêts cardiaques, les AVC dus à l’atteinte du cerveau. Et lorsque cela atteint les membres inférieurs, cela occasionne les amputations.
C’est un fardeau qui coûte cher en termes de médicament, contrôle, consultation. Et, vraiment, les malades en souffrent beaucoup», a-t-elle fait comprendre. Et de poursuivre : «comme on le sait, la plupart de nos malades ne bénéficient pas d’une prise en charge médicale permettant de faire face à ces frais médicaux. Le choix se justifie par la place importante qu’occupe le centre Marc Sankalé au sein de l’hôpital Abass Ndao».
Pour rappel, actuellement, on dénombre 24 millions de diabétiques en Afrique. Selon Pr Maïmouna Ndour Mbaye, d’ici 2045, si on n’y prend pas garde, on sera à 55 millions. Ce qui représente une augmentation de 134%, loin de ce qui sera observé dans les pays développés.
PRISE EN CHARGEDES MEMBRES SUPERIEURS ET INFERIEURS DU DIABETIQUE : Une à deux amputations majeures par jour
Au-delà de sa prévalence et sa progression qui inquiète les praticiens, le diabète est à l’origine de d’infirmité et de handicap physique, et à vie, de beaucoup de personnes. Selon les spécialistes du diabète au centre de référence Marc Sankalé, chaque jour, une amputation majeure est réalisée. «Nous faisons chaque jour une amputation majeure dans ce centre. Mais, au minimum, nous enlevons un orteil ou deux quotidiennement. Il arrive que l’on fasse deux amputations par jour. Ce qui interpelle les populations à aller se faire dépister», a avancé le chirurgien Dr Sow.
Et sa consœur, Dr Zeynabou Lo de renseigner : «notre capacité d’accueil ne nous permet pas de faire plus. C’est pourquoi on se limite à un ou deux amputations parjour. Bien que nous recevons tellement, mais aujourd’hui, on ne peut pas absorberle flux. Quand les services de diabétologie et de chirurgie sont pleins, on n’a pas le choix, on arrête de prendre»
Devant le flux au niveau du centre, la directrice le Pr Maimouna Ndour Mbaye d’ajouter, par rapport aux «statistiques des amputations au niveau du centre Sankalé, les diabétiques ont 25 fois de risques d’être amputés que les non diabétiques. Nous avons fait une étude dans les structures chirurgicales du pays et on est allé voir quelles sont les raisons de ces amputions dans ces structures». Pis, «70% des amputations non traumatiques qui sont réalisées ont pour cause le diabète et 3/4 de ces amputations étaient des amputations majeures, qui veulent dire amputation de jambes ou de cuisses, à l’opposé des amputations mineures qui sont celles des orteils». Face à l’ampleur des complications, ces spécialistes ont soutenu que ces plaies diabétiques sont en train de prendre le dessus sur leur activité chirurgicale.
LE CONSEIL ACADEMIQUE ETUDIE LES «SCENARII DE REPRISE EN PRESENTIEL, AU PLUS TARD LE 30 NOVEMBRE»
Réuni avant-hier, mercredi 8 novembre, sous la présidence du Recteur Professeur Ahmadou Aly Mbaye, le Conseil académique de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar a décidé de prolonger la date des cours en mode distanciel, informe un communiqué
Ceux qui réclamaient la réouverture de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), devront encore prendre leur mal en patience. Et pour cause, le Temple du savoir n’est pas encore prêt à rouvrir ses portes. Ou du moins au plus tard le 30 novembre «en tenant compte de l’évolution de l’environnement sécuritaire». C’est ce qu’a fait savoir le Conseil académique de l’UCAD, dans une note rendue publique hier, jeudi 9 novembre.
Réuni avant-hier, mercredi 8 novembre, sous la présidence du Recteur Professeur Ahmadou Aly Mbaye, le Conseil académique de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar a décidé de prolonger la date des cours en mode distanciel, informe un communiqué qui nous est parvenu hier, jeudi 9 novembre. Du coup, il a pris deux nouvelles décisions, «après avoir examiné le point relatif au calendrier universitaire et après avoir pris connaissance du rapport du Comité de sécurité ». Il s’agit d’abord de la «finalisation des activités pédagogiques de l’année 2022-2023 en distanciel avec l’accompagnement du Rectorat », lit-on dans le document. La deuxième décision du Conseil académique de l’UCAD est «la poursuite des travaux du comité de sécurité élargi aux fins de propositions d’un rapport sur les scénarii de reprise en présentiel en tenant compte de l’évolution de l’environnement sécuritaire, au plus tard le 30 novembre 2023 », rapporte la même source.
Rappelons que les autorités avaient décidé de la fermeture des universités au mois de juin dernier. Ce, après les violentes manifestations qui ont éclaté après la condamnation de l’opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison pour «corruption de la jeunesse» dans l’affaire Sweat Beauté. Des bâtiments de l’université de Dakar et du matériel avaient été mis à sac et incendiés.
Cependant, depuis quelque temps, des voix se sont élevées pour exiger la réouverture des universités publiques. Lundi dernier, lors d’un sit-in, la coordination du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) Campus Dakar a fustigé la fermeture des universités et exigé la reprise «immédiate des cours en présentiel à l’UCAD » afin de « sauver » l’année académique 2022-2023. «Ça suffit, parce que, voilà cinq mois que l’UCAD est sortie de son sentier battu, l’enseignement en présentiel qui lui a valu sa place de première université francophone. Ça suffit, parce que, bien évidemment, ce temps de latence impacte négativement sur le quantum horaire et, par conséquent, sur la qualité de la formation. Ça suffit, parce qu’en cinq mois, nous avons noté l’atermoiement des autorités dans un dilatoire continu et savamment orchestré», avait soutenu la coordonnatrice de la section SAES du campus de Dakar, Fatou Seck Youm. Les étudiants réclament aussi la réouverture de l’UCAD.
UNE POUDRIÈRE
L'activité minière détruit insidieusement l'écosystème. Plus de la moitié des sites sont des bombes écologiques sans étude d'impact. L'or noir arrive et mettra le pays à genoux si rien n'est fait pour restaurer les terres ravagées
Il ressort d’une étude de la Direction des Mines que l’exploitation minière a des conséquences néfastes sur l’environnement. L’audit des plans de gestion environnementale (PGES) pour l’opérationnalisation du Fonds de réhabilitation des sites miniers et des carrières montre que beaucoup de carrières n’ont pas d’études d’impact environnemental. Pis, des plans de réhabilitation font aussi défaut.
Le Sénégal s’achemine vers une exploitation pétrolière et gazière qui aura, sans nul doute, des impacts négatifs sur l’environnement. D’ores et déjà, la Direction des Mines fait ressortir les conséquences de l’exploitation minière sur l’environnement. De l’audit des Plans de gestion environnementale (PGES) pour l’opérationnalisation du Fonds de réhabilitation des sites miniers et des carrières, il résulte que moins de la moitié des carrières a fait l’objet d’une étude d'Impact environnemental et social (EIES), soit 47% des projets de carrières, tandis que 44% de ces derniers ne disposent pas d’étude et 9% ont des EIES en cours (rapport non encore validé par l’administration environnementale).
Selon le document, pour les carrières n’ayant pas fait l’objet d’une EIE, il s’agit notamment de celles antérieures à la loi N°2001-01 du 15 janvier 2001, portant Code de l’Environnement qui exige la réalisation d’une étude d’impact environnemental avant la mise en œuvre. L’inexistence d’une EIES étant liée, selon le rapport, au manque d’informations des promoteurs sur l’obligation de réaliser, préalablement à toute activité, une étude d’impact environnemental.
Comme explications, l’étude fait ressortir que certains promoteurs ont plusieurs autres carrières appartenant au même titre et ils pensent qu’il suffit d’en faire l’étude d’une seule carrière pour couvrir l’ensemble du titre.
Pour les petites mines n’ayant pas fait l’objet d’une évaluation environnementale, sept (7) se trouvent dans la région de Kédougou, deux (2) à Thiès, deux (2) autres à Matam dont l’une est à Ndendory. Une autre mine se trouve à Bakel, dans la région de Tambacounda. S’agissant des concessions minières qui n’ont pas fait l’objet d’une évaluation environnementale, on les retrouve à Thiès : deux (2) dont l’une se trouve à Darou Khoudoss, l’autre à Thicky. Il y a aussi une installation dans la Falémé à Kédougou. Pour les carrières qui n’ont pas fait l’objet d’une évaluation environnementale, plus de la trentaine se trouve dans la région de Thiès. Trois (3) sont dans la région de Tambacounda, à Koussanar. Bafoundou et Marougoukoto sont aussi concernés. A Kédougou, on en dénombre quatre (4) : Mako, IbelNdebou et Dimboli.
Dans la région de Dakar, Ndoukhoura Wolof accueille aussi une installation qui n’a pas fait l’objet d’une étude environnementale. A côté ily a des carrières dont les études d’impact environnementales sont en cours. On en retrouve trois (3) dans la région de Thiès. Elles sont à Thiés, Ngoundiane et Ndebou. Neuf (9) sont dans la région de Kédougou, à Tomboronkoto, Saraya, Wassadou et Mako. Ce qui est constant dans l’étude est que l’existence d’un plan d’impact environnemental ne garantit pas la disponibilité d’un plan de réhabilitation. 47% des carrières qui ont fait l’objet d’une EIES n’ont pas de plan de réhabilitation budgétisé. D’après le document, l’absence de plans de réhabilitation de certaines évaluations environnementales peut s’expliquer par le fait que l’élaboration d’un plan de réhabilitation au sein des rapports d’EIES est absente de la loi environnementale en vigueur. Toutefois, des efforts de réhabilitation sont entrepris par des compagnies.
A signaler que la réhabilitation des sites miniers, après exploitation, est une directive de la législation sénégalaise. Un Fonds de réhabilitation des sites miniers est instauré depuis 2003, mais il n’est pas fonctionnel car n’étant pas alimenté. L’alimentation de ce fonds a commencé ces dernières années. Et, pour le moment, c’est seulement 1,5 milliard qui a été mobilisé. Certains exploitants refusent de se soumettre à la loi, sous prétexte que leurs contrats n’intègrent pas cet aspect, car antérieurs à son instauration.