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30 juillet 2025
UN DEFI DIFFICILE A RELEVER
Eradiquer l’émigration irrégulière - Depuis plusieurs années, y compris la période de la pandémie de Covid19 imposant un «confinement mondial», des jeunes sénégalais bravent en masse océan et désert, au péril de leurs vies, pour rejoindre l'Europe
Le discours des candidats, l’ampleur du phénomène et la multiplication des zones de départ attestent que la lutte contre l’émigration irrégulière nécessite un effort accru de la part de l’Etat du Sénégal et ses partenaires et autres acteurs impliqués dans la traque de ce fléau. Les nombreux morts dans l’océan, dans le désert ou encore les rapatriements fréquents ne semblent pas faire frémir les candidats au départ, pour un ailleurs meilleur.
Depuis plusieurs années, y compris la période de la pandémie de Covid19 imposant un «confinement mondial», des jeunes sénégalais bravent en masse océan et désert, au péril de leurs vies, pour rejoindre les côtes européennes. Alors que les plaies béantes laissées dans les familles par le drame humain de «Barça wala Barsakh» de 2005-2006 peinent encore à se cicatriser, l’année 2023 semble bien partie pour battre tous les records, en termes de départs par pirogues, de nombre de voyageurs dans une même embarcation, de disparus et même… de morts identifiés et non identifiés. Malgré tout, rien ne semble pouvoir réussir à arrêter les velléités et les départs. En attestent les dernières vagues de départs de migrants irréguliers en partance pour l’Espagne, qui montrent que le Sénégalais n’est pas encore prêt à faire de ce voyage risqué un vieux souvenir.
Même si le phénomène a depuis longtemps existé, avec surtout à l’époque les bateaux de pêche, l’émigration irrégulière telle que connue actuellement avec l’usage de pirogues et autres embarcations de pêche artisanale et même via le désert jusqu’au Maroc (d’où les candidats embarquaient pour les côtes espagnoles) a pris ses marques dans la société sénégalaise vers 2005-2006, années durant lesquelles elle a pris une proportion inquiétante voire dramatique. Les morts se comptaient par centaines, par milliers...
Des Sénégalais en souffrance dans des pays de transit (Maroc, Tunisie, Libye, Niger) sont rapatriés en permanence, sans que cela ne soit un motif d’abandon pour les candidats. L’océan Atlantique est devenu le «cimetière» de beaucoup de jeunes aux rêves brisés. Malgré tout, ils sont encore nombreux à prendre le risque de partir, à tous prix. Pis, autrefois, la migration était l’apanage de jeunes hommes ; maintenant, femmes et filles s’y adonnent, embarquant avec elles parfois leurs enfants de bas âges. Des classes sont désertées par des écoliers de jeune âge, pour le «rêve» de l’El Dorado. Les images des pirogues bondées de personnes sur les réseaux laissent apparaitre des voyageurs sans aucune crainte. L’Espagne est comme une porte d’à côté. Beaucoup de parents disaient alors ignorer le départ de leurs progénitures ; une donne qui a changé car, les médias donnent la parole à des parents qui reconnaissent avoir soutenu le départ des candidats. Les mésaventures ne découragent pas les jeunes. Ils sont prêts à partir, à chaque fois que l’occasion se présente.
La multiplication des zones de départ, en dépit des contrôles, témoigne de l’ampleur du phénomène. Kayar, Mbour, Saint-Louis, Gandiol et Barngy, Cap Skiring, Kafountine, etc., les pirogues fusent de partout. A signaler que le Sénégal a élaboré une Stratégie nationale de lutte contre la migration à l’horizon 2033. Décliné en cinq (5) axes, ce nouveau plan doit être financé par le budget national et des partenaires extérieurs. La Stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière (SNLMI) prévoit des mesures concernant la prévention, la gestion des frontières, des mesures de répression (contre les convoyeurs), des mesures d'aide, d'assistance et de protection, le retour et la réinsertion des migrants.
Texte Collectif
TRIBUNE DES OSC POUR L’ADOPTION DE LA LOI D’ACCES A L’INFORMATION AU SENEGAL
À l’ère du numérique, de la lutte contre la désinformation et les coupures d’internet dans la plupart des États africains, l’accès à l’information devient un impératif de gouvernance.
Au niveau de l’Union africaine dont la CADHP a adopté une loi type pour l’Afrique sur l’accès à l’information, vingt-sept (27) Etats disposent d’une loi d’accès à l’information. La région de l’Afrique de l’Ouest est en avance avec une dizaine de pays ayant déjà adopté une telle loi. Seuls quatre (4) pays de la sous-région dont le Sénégal n’en disposent pas encore à ce jour.
À l’ère du numérique, de la lutte contre la désinformation et les coupures d’internet dans la plupart des États africains, l’accès à l’information devient un impératif de gouvernance. Ce droit fondamental est au centre des préoccupations du citoyen qui veut accéder aux données de gouvernance dans un gouvernement inclusif pour une gestion transparente. C’est d’ailleurs en ce sens que la Commission Africaine des droits de l’homme et des peuples (CADHP) a adopté en 2016 une résolution sur le droit à la liberté d’information et d’expression pour l’internet en Afrique, face à « une pratique émergente des États d’interrompre ou de limiter l’accès aux services de télécommunication tels qu’internet, les médias sociaux…”
Au Sénégal, le processus d’élaboration du projet de loi d’accès à l’information traîne depuis plus de 15 ans; et ce malgré l’inscription de « l’adoption d’une loi d’accès à l’information et de ses textes subséquents » en tant que premier engagement de l’État du Sénégal dans le Plan d’Action National-PGO 2021-2023. En plus du retard à déplorer, ce processus se caractérise par de profondes incertitudes et un manque d’inclusion notable.
UN PROCESSUS EN ETERNEL RECOMMENCEMENT
Depuis plus de 15 ans des organisations de la société civile notamment ARTICLE 19 et le Forum Civil font le plaidoyer pour l’adoption d’une loi d’accès à l’information au Sénégal, garantissant un accès effectif à l’information administrative.
Durant les années 2015- 2017, le Ministère chargé de l’intégration africaine et de la promotion de la bonne gouvernance, appuyé par certaines organisations de la société civile, a travaillé d’arrache-pied pour élaborer un projet de loi sur l’accès à l’information. Cependant, la dernière mouture sur laquelle les acteurs s’étaient accordés a profondément changé une fois dans le circuit administratif, ce qui a valu des vives réactions de la société civile impliquée dans le Comité mis sur pied à cet effet. Ce plaidoyer sur le droit à l’information s’est appuyé au plan international sur les conventions internationales et africaines qui considèrent l’information comme un moyen permettant de garantir la participation citoyenne, la transparence et de lutter contre la corruption notamment. Il en est ainsi de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH), de la Convention des Nations Unies contre la Corruption avec son article 10 intitulé « Information du public », de la charte Africaine des droits de l’homme et des peuples, de la Convention de l’Union Africaine sur la Prévention et la Lutte contre la Corruption en son article 9 intitulé « accès à l’information », du Protocole de la CEDEAO sur la Lutte contre la corruption, de la Directive de l’UEMOA n°01/2009/CM UEMOA, portant Code de transparence, faisant référence aux questions budgétaires et financières entre autres.
Au plan national, l’article 8 de la Constitution du Sénégal reconnaît et consacre le droit à l’information plurielle. La loi n° 2006-19 du 30 juin 2006 relative aux archives et aux documents administratifs constitue le texte de base pour l’accès à l’information au Sénégal. Mais il faut dire que cette loi présente des manquements criards quant à l’organisation et l’aménagement du droit d’accès à l’information. Malgré cet arsenal, l’effectivité de l’accès à l’information ne pourrait se faire que par l’existence d’une loi spécifique qui protégerait les agents administratifs, les journalistes mais également donnerait aux chercheurs et aux populations la possibilité de demander aux administrations et toute entité en charge d’un service public les informations dont elles disposent. Les multiples initiatives des OSC pour proposer une mouture qui respecterait les standards internationaux et co-écrite avec l’administration n’ont jamais prospéré et ont disparu ou profondément changé une fois introduit dans le circuit administratif. Ainsi, au cours de quinze (15) années, différents projets co-rédigés sont devenus lettres mortes pour l’Etat du Sénégal.
UN PROCESSUS NON INCLUSIF
Il faut reconnaître que la bonne volonté des différents acteurs de la société civile de proposer et de prétendre disposer un projet de loi qui prendrait en compte les droits fondamentaux des populations et les standards a minima fixés par la loi type pour l’Afrique sur l’accès à l’information n’a jamais été matérialisée. Au contraire, elle a toujours été dépeinte comme une volonté de fragiliser la stabilité des administrations en les mettant en danger. Cela semble attester du réflexe ancien aux antipodes de la démocratie de vouloir administrer dans la cachotterie ou le secret ; qui est, semble-t-il, une véritable culture administrative. A titre d’exemple, en 2017, le processus ayant facilité une mouture commune du projet de loi et modifiée ensuite unilatéralement par l’Administration a valu une correspondance d’Article 19 adressée au Ministre d’alors, pour protester contre les dispositions problématiques inscrites dans le projet. Suite au plaidoyer continu de la société civile confortée par les consultations nationales dans 13 régions du Sénégal ayant permis d’inscrire l’adoption de la loi d’accès à l’information dans le PAN-PGO 2021-2023, le projet a été relancé par l’Administration cette année. La dernière mouture du projet de texte portant loi d’accès à l’information a été envoyée aux OSCs membres du Comité national PGO et introduite dans le circuit bien avant que le délai pour leurs observations ne soit écoulé. Ainsi, les nombreuses observations de la société civile n’ont jamais été prises en compte dans ce nouveau processus. Cela illustre le peu d’intérêt de l’Administration pour l’inclusion et la participation de la société civile. A cela s’ajoute l’atelier organisé par la Direction de la Promotion de la Bonne Gouvernance (DPBG) en Mai 2023 à Saly pour discuter du projet de loi sans partager avec les différents acteurs présents à cet atelier les évolutions du texte ; ce qui atteste du caractère non inclusif voulu et une volonté d’agir dans le secret.
UN PROJET DE LOI NON CONFORME AUX STANDARDS INTERNATIONAUX
L’actuelle mouture du projet de loi sur l’accès à l’information au Sénégal qui a reçu, sous réserve de certaines observations, l’avis favorable de l’assemblée générale consultative de la Cour suprême tenue le 30 Mai 2023, ne correspond, ni aux standards internationaux, ni aux principes et directives de l’UA sur l’accès à l’information. D’une part, le projet de loi prévoit une Commission nationale d'accès à l'information (CNAI) dont la composition ne garantit nullement son indépendance. Nos observations suggèrent que cette commission devrait être composée d’experts indépendants et ne soit pas attachée dans son fonctionnement à une institution relevant de l’Exécutif mais puisse disposer de l’autonomie et rende directement compte au public.
Dans une tout autre perspective, le projet de texte demeure problématique du fait de la formulation extrêmement vague des exceptions, c’est-à-dire des informations non communicables. Ces nombreuses exceptions s’opposent au principe de la divulgation maximale consacré par la Déclaration de principes sur la liberté d'expression et l'accès à l'information en Afrique de 2019. Admettant que certaines informations sensibles puissent nécessiter une protection, la limitation du droit d’accès à l’information doit être nécessaire et proportionnelle.
LE SECRET AUTOUR DU PROJET DE LOI N’AUGURE PAS DE BONNES NOUVELLES
Le secret gardé autour du projet qui devrait servir à garantir un droit constitutionnel, et le manque de consultation des différents acteurs, constituent une mauvaise publicité de ce projet qui, en l’état, ne reçoit pas l’adhésion des acteurs de l’information et de la société civile. Au moment où, le Sénégal membre du PGO risque la suspension par une note de 63% encore bien en deçà du seuil minimum requis de 75%, il est temps de mettre fin à ce processus interminable, par l’élaboration d’un projet loi impliquant les acteurs de la société civile et conforme aux standards internationaux. L’adoption d’une loi d’accès à l’information reste une obligation consentie par l’État du Sénégal, suite à son adhésion volontaire au Partenariat pour un gouvernement ouvert et matérialiser une disposition pertinente de sa constitution qui consacre ce droit fondamental. De surcroît, la réalisation de l’objectif 16.10.2 des ODD l’y appelle. Le Président Macky Sall qui arrive en fin mandat devrait œuvrer avec son Gouvernement pour léguer à la postérité cet héritage dans le cadre d’un Gouvernement ouvert pour consolider la démocratie, la transparence, la participation citoyenne, la lutte contre la corruption et la redevabilité dans la conduite de l’action publique.
ORGANISATIONS SIGNATAIRES
-Article 19 Sénégal et Afrique de l’Ouest
- FORUM CIVIL
-Action pour la Justice Environnementale AJE
-CONGAD
- Organisation JONCTION
- LEGS-Africa
- ONG 3D
- Plateforme des Acteurs non Étatiques du Sénégal (PFAnE)
- Afrikajom Center
- Ligue Sénégalaise des droits de l’homme (LSDH)
-Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (RADDHO)
Par Fadel DIA
IMMIGRÉS ? VOUS AVEZ DIT IMMIGRÉS ?
Les immigrés européens avaient d’autres méthodes que ceux qui arrivent aujourd’hui par la Méditerranée. Ces derniers débarquent sans armes et sans bibles, sans aucune intention d’exterminer les autochtones, d’exploiter leur pétrole
Le désespoir qui pousse des africains, souvent jeunes, à prendre le risque de traverser le Sahara ou à se serrer dans des embarcations de fortune pour aller vers des terres où ils sont jugés indésirables est une tragédie qui, à défaut de soulever la compassion des Européens, aurait dû, pour le moins, leur rappeler quelques pages peu glorieuses de leur histoire.
Car enfin, pour ne nous en tenir qu’à l’époque moderne, qu’ont-ils fait, pendant des siècles, depuis ce jour, le 12 octobre 1492, où l’un d’entre eux, Christophe Colomb, a posé le pied sur une ile située à des milliers de kilomètres de son pays et qu’il croyait faire partie de l’archipel japonais, sinon tenter de chercher un meilleur avenir sur d’autres terres, c’est-à-dire émigrer ?
La mobilité en général et l’émigration en particulier, font partie des gènes de leur personnalité et ce sont eux qui ont inventé ce « Grand Remplacement » qui est la hantise de certains d’entre eux. Dans les Amériques, en Océanie et même en Afrique, et peu après une phase des pillages et d’exploitation des ressources, ils se sont livrés à un véritable déménagement humain, lequel est à l’origine de la création de « nations européennes » jusqu’aux antipodes, bâties sur les décombres de peuples autochtones. L’opération se poursuit d’ailleurs sous nos yeux mais, contrairement à ce que pense Eric Zemmour, elle se passe à 17000 km de la France, en Nouvelle Calédonie, où des « immigrés » cherchent à imposer leur culture et leur langue à la population autochtone qui ne représente plus que 40% des habitants. A ma connaissance il n’y a pas eu de référendum pour savoir si les Kanaks voulaient autoriser les Français à s’installer chez eux, pas plus qu’il n’y en a eu, quelques siècles plus tôt, auprès des Aborigènes d’Australie pour légitimer l’installation de bagnards à Botany Bay ou de colons anglais dans ce qui sera rebaptisée Nouvelle Galle du Sud ! Mais Zemmour est trop outrecuidant pour reconnaitre ces faits historiques ou admettre que les immigrés européens avaient d’autres méthodes et d’autres objectifs que ceux qui arrivent aujourd’hui par la Méditerranée et qui débarquent sans armes et sans bibles, sans aucune intention d’exterminer ou de repousser les autochtones vers les terres les plus hostiles, de s’emparer de leurs mines, d’exploiter leur pétrole, d’emporter leurs monuments ou leurs œuvres d’art pour décorer leurs places et leurs maisons !
On peut pardonner à Zemmour son ignorance, mais on ne peut pas comprendre que Giorgia Meloni, Première Ministre d’un grand pays, si prompte à stigmatiser les immigrés africains, ait oublié que 3 millions d’Italiens ont débarqué aux Etats-Unis entre 1900 et 1914, ou que plus de la moitié de la population de l’Argentine et 15 % de celle du Brésil sont d’ascendance italienne! Dans la tragédie de l’émigration, qui a atteint cette année son paroxysme au Sénégal, les Européens ne voient que les arrivants, ils ne voient pas les partants. Ceux qui partent de chez nous sont pourtant des êtres de chair et de sang, des hommes, des femmes certaines enceintes ou accompagnées d’enfants, tous désireux d’échapper à la misère et aux guerres, aux intolérances en tous genres et à la confiscation des libertés auxquelles s’ajoute l’insoutenable inégalité des échanges entre le Nord et le Sud. Tous imaginent qu’ils ne peuvent pas manquer de trouver du travail dans une communauté de pays qui est la deuxième plus riche du monde, avec 16,5 du PIB de l’ensemble du globe. Tous ont cru aux discours de ses dirigeants qui se sont attribués le monopole de la défense du respect des droits humain, mais tous ignorent, parce qu’ils ne savent pas lire ou que la presse de leurs pays n’en parle pas, que ceux-ci passent le plus clair de leur temps à ériger des murs et des barrières légales pour leur fermer l’accès à leurs territoires (30 lois sur l’immigration en France en 40 ans !),ou que certains parmi eux prônent la nonassistance aux embarcations en perdition dans la Méditerranée (laquelle a déjà englouti dans ses eaux 24.000 victimes en dix ans ! ), ou qu’ on condamné des gens chez eux pour « délit de solidarité » ! Paradoxe, à moins que ce ne soit cela qu’on appelle le zèle du nouveau converti, quelques-uns des plus virulents pourfendeurs de l’immigration sont eux-mêmes issus de l’immigration, comme l’attestent souvent leurs noms, tels les actuels ou anciens ministres de l’Intérieur Suella Fernandes, « Moussa » Darmanin, Manuel Vals ou Sarkozy de Nagy Bocsa, ou encore Eric Ciotti, qui pour cacher son origine italienne prêchait pour qu’on fasse « repartir » daredare les 11.000 rescapés de Lampedusa au lieu de les « répartir » entre les pays européens !
Les africains candidats à l’émigration croient que les Européens, qui ont si souvent frappé aux portes des autres, ne peuvent pas être réfractaires à l’hospitalité. Surtout lorsqu’ il s’agit d’eux, parce que, pensent-ils, les Européens ont des dettes à leur endroit, parce que leurs pères et grands-pères ont participé à la défense de leurs pays, parce qu’ils avaient répondu à leur appel, pendant les « Trente Glorieuses » en venant occuper les emplois dont ne voulaient pas leurs citoyens ! Parce qu’enfin certains d’entre eux viennent de contrées déstabilisées par l’interventionnisme intempestif des puissances occidentales et qu’ils sont donc éligibles au droit d’asile, au même titre que les 5 millions d’Ukrainiens accueillis à bras ouverts en deux ans.
Mais il n’y a pas que de l’amnésie dans les propos des dirigeants européens, il y a aussi de la mauvaise foi, du populisme à outrance, une récupération politique honteuse de la misère humaine, lorsque ,tous partis confondus, ils font de l’immigration le principal thème de leurs campagnes électorales, avant la qualité de la vie et la préservation des acquis sociaux, lorsqu’ils la comparent à un nouveau Péril Jaune, avec à la place de troupes sino-japonaises, des « cohortes étrangères (qui menacent) de faire la loi dans (leurs) foyers …et de devenir les maitres de (leurs) destinées » (1),lorsqu’ils laissent prospérer des discours souvent racistes qui parasitent les médias, s’accompagnent de dérapages verbaux, charrient des fantasmes et des contrevérités, ignorant superbement que la principale terre d’accueil des Africains en détresse c’est l’Afrique elle-même (450.000 Soudanais entrés au Tchad en six mois).
Mais ce n’est pas seulement sur l’immigration que la mémoire des Européens flanche. Voilà que leurs dirigeants, si prompts à boycotter les voix discordantes, acceptent en leur sein, sans état d’âme, la présence du Premier Ministre hongrois Viktor Orban qui clame urbi et orbi qu’il va proscrire dans son pays « tout mélange avec des non Européens » et y rétablir une « race hongroise non mixte ! »
Vous avez dit « race pure » ? Cela avait commencé ainsi, il y a moins d’un siècle, et cela s’était achevé par plus de 60 millions de morts, majoritairement européens, dont plus de la moitié étaient des civils…
(1) extrait des paroles de… La Marseillaise ! Karim Benzema avait été traité de « français de papier » pour avoir dénoncé le ton guerrier de l’hymne de la France. On n’a jamais fini d’être enfant d’immigré en France quand on est arabe ou noir !
RÉVÉLATIONS SUR L'ÉVASION SPECTACULAIRE DE DADIS CAMARA
Les images qui soulèvent de nombreuses questions sur les circonstances beaucoup trop faciles de la libération de l’ancien chef de l’État guinéen remis depuis en détention
Brice Folarinwa de SenePlus |
Publication 11/11/2023
L'évasion rocambolesque samedi dernier de l'ancien président guinéen Moussa Dadis Camara et de ses codétenus de la prison centrale de Conakry continue de susciter les interrogations. Depuis ce vendredi, une vidéo issue d'une caméra de surveillance de l'établissement pénitentiaire et diffusée sur les réseaux sociaux jette une lumière troublante sur le déroulé de cette opération qui a nécessité peu d'efforts selon les images.
D'après RFI qui révèle l'existence de cette vidéo, les écrans de surveillance de la prison affichent bien la date et l'heure du 4 novembre à 4h38 correspondant au moment de l'évasion. On y voit tout d'abord un homme costaud maîtriser aisément le seul policier présent devant le portail, apparemment seul et non armé pour assurer la sécurité. Un premier groupe d'individus en uniforme arrivent ensuite et fouillent le véhicule du gardien plaqué au sol.
D'autres éléments habillés en civil revêtent alors des tenues de police, suggérant une certaine préparation du commando. La facilité avec laquelle ils pénètrent dans l'enceinte de la prison sans aucune résistance est déconcertante, comme le souligne RFI. Cela corrèle les propos du ministre de la Justice Alphonse Charles Wright qui estime que l'opération a bénéficié de complicités internes, avec notamment le sabotage de 52 caméras sur 60.
Cette vidéo qui accentue le flou autour de cette affaire renforce les soupçons sur une évasion ayant nécessité une organisation en amont.
LACOS PRÉVOIT UNE MANIFESTATION NATIONALE
Les Leaders alliés du candidat Ousmane Sonko (Lacos) prévoient d'organiser une manifestation nationale le 17 novembre.
Les Leaders alliés du candidat Ousmane Sonko (Lacos) prévoient d'organiser une manifestation nationale le 17 novembre. L'objectif de cette manifestation est, entre autres, de demander l'application des décisions de justice et de permettre à Sonko de participer à l'élection présidentielle de février 2024.
Les partisans du candidat Ousmane Sonko, regroupés au sein de l'organisation Lacos, ont récemment annoncé leur intention de lancer une mobilisation nationale en soutien au président de l'ancien parti Pastef. À cet effet, Maimouna Bousso, Mamadou Lamine Dianté et Dame Mbodj se rendront à la préfecture de Dakar, dès lundi prochain, afin de déposer une lettre d'information au nom de Lacos, en vue d'une mobilisation générale prévue le vendredi 17 novembre.
Ainsi, ils souhaitent organiser leur manifestation du rond-point Jet d'eau jusqu'au terminus Liberté 5, un itinéraire qui avait été précédemment accordé à la société civile lors de sa dernière mobilisation.
Les membres du mouvement Lacos encouragent également les citoyens à s'organiser dans les 46 départements du pays ainsi que dans la diaspora sénégalaise. Ils sont invités à déposer leur propre lettre d'information, d'ici lundi avant 17 h.
La manifestation vise principalement à demander l'application des décisions de justice. Mamadou Lamine Dianté et ses camarades insistent également sur le respect de l'injonction émise par le Cena à l'égard de la DGE, afin que les fiches de parrainage soient remises au mandataire d'Ousmane Sonko, Ayib Daffé. Ils exigent également la cessation des "persécutions" à l'encontre d'Ousmane Sonko.
De plus, ils réclament la libération du maire de Ziguinchor ainsi que des autres "détenus politiques". Lacos demande également à l'État de garantir la participation d'Ousmane Sonko à la prochaine élection présidentielle.
"L'Administration doit être repensée"
''Notre Administration était autrefois solide. Mais aujourd'hui, elle est en train de s'effondrer. L'une des principales sources d'instabilité est le refus de l'Administration d'appliquer les décisions de justice. Nous avons toujours soutenu que Macky Sall instrumentalisait la justice. Cependant, il y avait encore un brin d'espoir. Personne n'aurait pensé qu'au Sénégal, un juge aurait le courage de prendre la décision audacieuse comme l'a fait le juge Sabaly. Il est entré dans l'histoire", a déclaré Habib Sy.
Il a ensuite salué la décision de la Commission électorale nationale autonome (Cena) de demander la remise des fiches de parrainage à Ousmane Sonko.
Selon Habib Sy, c'est ce qui aurait dérangé le président Macky Sall qui a alors procédé au remplacement des membres de la Cena, après avoir limogé ceux qui avaient pris cette décision.
Suite à la demande de la Commission électorale nationale autonome (Cena) de remettre les fiches de parrainage à Ousmane Sonko, le directeur général des Élections, Thiendella Fall, a répondu par la négative. Il s'est appuyé sur la décision rendue le 6 octobre par la Chambre administrative de la Cour suprême concernant le référé-liberté déposé par Ousmane Sonko sur la "violation de ses droits fondamentaux".
"Thiendella Fall, vous serez indexé dans les livres d'histoire", a déclaré Habib Sy, qui estime que le DG des Élections a reçu des instructions de Macky Sall. "Ce que l'on retiendra de Macky, c'est qu'il a nui à Sonko. Il a contribué à l'exode des jeunes (départ par la mer). Il est le président du Sénégal qui ne respecte pas les décisions de justice, celui qui a pris en otage de nombreux jeunes", fulmine M. Sy.
Habib Sy interpelle, ainsi, l'Union des magistrats du Sénégal. Selon lui, l'UMS devrait s'engager dans ce combat. "L'administration doit être repensée".
De son côté, Moustapha Guirassy a révélé un message que lui aurait confié Ousmane Sonko. "Ousmane Sonko m'a dit qu'il est prêt à mourir", a-t-il déclaré. En parlant des raisons pour lesquelles il faut réussir cette manifestation, il a déclaré : "Pour ses qualités et sa vision, il doit être sauvé. Il inspire. Il mange du beignet, tout le monde en mange. Il porte un chapeau, tous les vendeurs de ce type de chapeau se frottent les mains. Il a défini les rapports que nous devons avoir avec la monnaie. Il a parlé de la souveraineté, de la justice sociale. En ces moments, il est une aubaine, une fenêtre d'espoir."
Guirassy considère que ce combat est une épreuve pour les Sénégalais. Il demande ainsi aux Sénégalais de sortir et de lutter pour Sonko. "Il faut que nous soyons sur le terrain. Nous nous battrons pour la justice sociale. Nous resterons debout et nous nous battrons", a-t-il appelé.
Moustapha Guirassy est, ensuite, revenu sur les organisations internationales qui ont donné raison à Sonko. Il souligne que l'Union interparlementaire a indiqué qu'Ousmane Sonko, lorsqu'il était député, était persécuté, conduit à la Section de recherches et ensuite emprisonné, alors qu'il bénéficiait de l'immunité parlementaire. Cette organisation a, en effet, dénoncé la "violation de ses droits de défense, de la liberté d'opinion et d'expression, ainsi que l'atteinte à l'immunité parlementaire".
L'Union parlementaire dénonce également des poursuites politiquement motivées. Selon elle, Sonko est empêché d'effectuer les démarches nécessaires pour être candidat à l'élection présidentielle.
LA SENELEC SOUS LE SPECTRE DES ANNÉES SOMBRES
La question de la hausse du prix de l’électricité constatée chez les clients de la Senelec pointe du doigt une certaine nébuleuse qui règne autour de la production énergétique et de sa commercialisation.
La question de la hausse du prix de l’électricité constatée chez les clients de la Senelec pointe du doigt une certaine nébuleuse qui règne autour de la production énergétique et de sa commercialisation. La pétition contre la hausse abusive des factures d’électricité lancée par notre consœur Oumy Ndour semble pousser les Sénégalais à s’intéresser à ce secteur névralgique.
En cette période de fortes chaleurs, la question de la cherté des factures d’électricité du “baadola” (citoyen débrouillard) se pose avec acuité. Les Sénégalais dans leur immense majorité continuent de dénoncer des factures d’électricité qui, dans certains cas, sont multipliées par deux, voire trois. Une hausse qui concerne divers modes de paiement : compteurs traditionnels, prépayés.
Il y a quelque temps, le directeur général de la Senelec, Pape Demba Bitèye, interrogé par nos confrères de ‘’l’Observateur’’, semblait attribuer cette hausse à cette période de fortes chaleurs. ‘’Cette hausse est testée par la pointe mesurée par nos services techniques. La pointe est passée de 700 MW à 1048 MW de janvier 2023 et octobre 2023, soit une hausse de près de 50 %. Ce sont donc les effets de cette hausse de la consommation qui entraînent l’augmentation des factures’’, expliquait-il.
Concernant la facturation pour les compteurs traditionnels, le patron de la Senelec avait aussi nié toute augmentation des tarifs d’électricité, notamment pour les clients concernés par la tranche sociale (-150 KWh). Pour cette tranche, disait-il, le tarif n’a pas varié et tous ceux dont la consommation d’énergie est inférieure ou égale à cette limite ne sont pas affectés par l’ajustement tarifaire. Que cette hausse a surtout affecté les consommateurs pensionnaires de la seconde et troisième tranche supérieure à une consommation moyenne de 150 kWh.
Le DG de la Senelec poursuivait : ‘’Il n’y a pas de problèmes sur les compteurs Woyofal. Les seules récriminations que nous notons sont les tarifs différenciés, selon les valeurs de consommation.’’
Mais cette explication ne semble pas convaincre Khadim Kébé, tailleur de son état, qui précise que l’approvisionnement de son compte Woyofal a sensiblement baissé. ‘’Normalement, quand je mettais la somme de 10 000 F, je pouvais disposer de 47 kWh, alors qu’aujourd’hui, avec la même somme, je ne dispose que de 40 kWh. J’ai constaté cette hausse, bien avant le Magal (4 septembre) et ça perturbe profondément notre activité’’.
Pétition des consommateurs : nouvelle rencontre avec la Senelec, ce 13 novembre
Entretemps, la journaliste Oumy Ndour a lancé une pétition contre la hausse abusive des factures d’électricité qui a connu un franc succès (42 000 signatures). Déposée au siège de la Direction générale de la Senelec, elle a permis de faire bouger les lignes. Le chef de l’État a abordé la question en Conseil des ministres et donné des instructions. Également, la Commission de régulation du secteur de l’énergie (CRSE) est entrée dans la danse.
‘’Nous avons décidé de faire face à cette hausse vertigineuse des factures d’électricité de nos compatriotes, dans la mesure où les gens n’arrivent pas à comprendre. En moyenne, je payais ma facture bimestrielle près de 67 000 F, alors que la dernière facture s’élevait à 117 000 F, alors que j’étais absente de ma maison pendant au moins 20 jours’’, soutient-elle au téléphone.
Selon la journaliste. À la suite de cette rencontre, la direction de la Senelec a demandé aux clients de déposer des réclamations au niveau des agences de la Senelec et une nouvelle rencontre est prévue le 13 novembre pour faire un état des lieux sur cette situation. ‘’Nous avons aussi déposé notre pétition au niveau de la Médiature où on a échangé avec le médiateur Demba Kandji. On prévoit aussi de saisir l’Assemblée nationale concernant cette question’’.
Nébuleuse autour de la production énergétique
Selon plusieurs spécialistes, cette hausse inexpliquée serait la résultante d’une nébuleuse autour de la gestion de la Société nationale d'électricité du Sénégal (Senelec). Dans son livre “Macky Sall autopsie d’un pouvoir africain’’, le journaliste Yerim Seck a dénoncé le manque de transparence dans la gestion de cette société. ‘’L’État du Sénégal allait, pour l’exercice budgétaire 2022, subventionner la Senelec à hauteur de 304 milliards F CFA pour bloquer les tarifs de l’électricité afin de soulager les ménages. Il est permis de dire sans risque de se tromper que l’État n’aurait pas eu besoin d’injecter le moindre penny dans ce secteur, si les fonds qui y circulent étaient gérés dans la transparence, si des centaines de milliards n’y avaient pas été volés chaque année par un système occulte de surfacturations, d’intermédiations, de commissions et de rétrocommissions. Le montage, sophistiqué, part de la Russie pour passer par Dubaï et atterrir dans des paradis fiscaux’’, peut-on lire dans le livre.
L’ancien journaliste du magazine ‘’Jeune Afrique’’ a aussi déploré des surfacturations de 21 millions de dollars, des commissions occultes à des traders basés à Dubaï, la corruption, entre autres.
À la suite de la publication de ce livre, le sieur Bitèye a réfuté ces accusations en parlant d'informations erronées pour disposer du contrat qui régit les relations entre les parties et avait promis de poursuivre en justice Cheikh Yerim Seck.
La transition vers le gaz pour réduire les factures d’électricité
Par ailleurs, la baisse de la subvention sur le carburant en janvier dernier et le conflit russo-ukrainien a entraîné une hausse du fioul qui constitue le principal combustible des centrales thermiques de la Senelec. La compagnie qui doit conduire sa transition vers les centrales à gaz, en abandonnant progressivement l’usage du fioul, peine à assurer cette transition.
Selon les autorités, cette transition devrait aboutir à la baisse du coût de production de l’électricité et progressive vers une baisse des prix.
Néanmoins, pour Abdou Diouf Junior, spécialiste des questions énergétiques, cette transition vers une production basée sur le gaz devrait se dérouler de manière progressive. La création du réseau gazier sénégalais va permettre d’alimenter les centrales gazières électriques au gaz et les anciennes centrales accueilleront des modifications leur permettant de fonctionner en partie avec du gaz sans pour autant renoncer entièrement au fioul.
Concernant la baisse de la subvention de l’État sur les carburants qui serait à l’origine de cette hausse, le journaliste se veut plus prudent : ‘’On ne dispose pas assez d’études pour savoir si cette baisse de subvention du carburant a eu un impact sur une éventuelle hausse du prix de l’électricité. La subvention avait atteint environ 150 milliards en 2019 et ce n’est pas un système viable, car uniquement fait pour permettre aux consommateurs de supporter le coût de production de l’électricité. Il faut trouver une alternative en poussant l'État à prendre en partie ces coûts pour soulager les ménages qui ne peuvent pas porter toutes les charges inhérentes à la production d'Énergie’’, conclut-il.