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6 juin 2025
DÉPRESSION SOCIALE !
Quelques semaines après l’affaire Maman Coundoul, cette dame qui avait organisé sa disparition et simulé une grossesse, Bés bi revient en profondeur sur le supplice de ces nombreuses femmes qui peinent à procréer.
« L’homme est naturellement bon, c’est la société qui le déprave », disait Jean-Jacques Rousseau. Quelques semaines après l’affaire Maman Coundoul, cette dame qui avait organisé sa disparition et simulé une grossesse, Bés bi revient en profondeur sur le supplice de ces nombreuses femmes qui peinent à procréer. Elles font face à de folles et curieuses remarques du genre : « Tu ne veux pas faire des enfants maintenant », « tu trompes ton mari par un plan- ning familial ». Des allusions comme « telle per- sonne a eu un bébé », « ton mari doit prendre une autre épouse »... Ici, il n’y a point de « ndogal yallah » ! (volonté divine). Ces phrases « assassines » parce que provoquant parfois le suicide, pèsent lourdement sur les épaules des dames, à qui d’ailleurs, on se permet de faire le décompte du nombre de mois après le mariage. Gare à celles qui tardent à tomber enceinte et à voir un enfant. Le reportage de Bès Bi Le Jour.
En ce mercredi 13 septembre 2023, sous un ciel nuageux, alors que l’horloge affiche 12h 45 minutes, Grand-Dakar, un des quartiers populeux de Dakar, grouille de monde. Crée en août 1949 sur décision du maire de Dakar, Lamine Guèye, cette commune polarise aujourd’hui environ 64 290 âmes sur une superficie de 100 hectares. Ici, vers l’ex-cinéma Liberté, le bruit assourdissant des menuisiers en bois et métalliques et des garages de mécaniciens impose une oreille bien tendue pour entendre. L’odeur de l’huile et du gasoil titille les narines. Et les vrombissements des taxis, des « Cars Ndiaga Ndiaye », « Cars rapides » s’intègrent dans l’ambiance quotidienne. Sans compter les gargotes à ciel ouvert. Chacun essayant de tirer son épingle du jeu pour faire face à la conjoncture économique.
« Si un enfant se payait au supermarché, je mettrais des millions pour en avoir »
Cadre dans une banque, au volant de son véhiculée, A. Fall, âgée d’une quarantaine d’année, de petite taille, teint noir, cheveux courts, accepte de se confier sur le sujet : la pression sociale du mariage, les préjugées et autres pesanteurs. « J’ai failli devenir folle, j’étais dépressive à cause de ces questions. Tout le temps, c’était : ‘’tu n’as pas encore ton premier bébé, à quand le baptême ?’’ Comme si ça ne dépendait que de moi. C’est vraiment difficile à supporter », peste-t-elle tout en remuant la tête. « Si la grossesse et les enfants se payaient au supermarché, je paierais des millions pour en avoir. Car ça me saoule », lance tout de go Suzanne Diakhaté. Trouvé dans son atelier, les yeux rivés sur son centimètre, le visage perlé de sueur, Abdou, menuisier de son état, fait preuve de patience pour son épouse. Mais il vit l’enfer avec sa famille. « Ma mère ne le supporte pas et me sert souvent : ‘’Rousslo ngama si samay nawlé rek’’ (tu m’a couver te de honte). Embouchant la même trompette, Vieux Mbaye Dione met son petit grain de sel dans la discussion. « Ici, on se dit croyant, mais c’est sur les lèvres. Non, on croit à des superstitions, à des sénégalaiseries. A cause de cette pression sociale, le taux de divorces a connu une hausse. Dommage ! », constate-t-il, en continuant de mâcher tranquillement son cure-dent.
« Ma mère m’a proposé des bains mystiques pour avoir des enfants »
Non loin de Grand-Dakar, au marché des HLM, Absa
Ndiaye, vendeuse de fou- lards, chétive, grande taille, la peau dépigmentée, indexe les mères de famille. « Nous sommes fautives en partie. Et nous ne voulons que du bien pour notre progéniture. C’est pour ça que nous sommes exigeantes avec nos enfants, nous les mamans », argue-t-elle. Pour elle, « une femme, c’est d’abord un mari et des enfants. Et si c’est un garçon, c’est la réussite sociale, avoir un travail décent, une bonne situa- tion et une belle femme ». Surgie de nulle part, Diéba, 40 ans, s’invite dans la discussion et donne son point de vue. « Je me suis mariée très tôt. Je n’ai pas encore d’enfant. Ma mère ne cesse de me pousser au divorce et à aller chercher un autre mari. Le plus cocasse, elle m’amène chez des marabouts pour faire du ‘’sangatte’’ (bain mystique), parce que elle est convaincue que c’est une malédiction qui me poursuit et m’empêche de trouver un autre mari », explique-t-elle avec un large sourire, puisqu’elle n’y croit pas visiblement. « Je reste convaincue que mon heure va sonner et que Dieu me gratifiera de mignons jumeaux », espère la dame. « C’est à cause de cette jalousie maladive qu’on entend du n’importe quoi dans les faits divers. Tuer, voler, marabouter, des atrocités que notre société cultive. A cause de cette pression sociale que vivent certaines personnes, elles finissent par commettre l’irréparable », se désole- t-elle.
TUNNEL DE SOUMBEDIOUNE, LES ASSURANCES DU MINISTRE DES INFRASTRUCTURES
Le ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement a assuré samedi que les mesures de correction des anomalies détectées au niveau du tunnel de Soumbédioune allaient être immédiatement prises afin de garantir la sécurité
Dakar, 23 sept (APS) – Le ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement a assuré samedi que les mesures de correction des anomalies détectées au niveau du tunnel de Soumbédioune allaient être immédiatement prises afin de garantir la sécurité de l’ouvrage dont la solidité et la stabilité n’étaient pas remises en cause.
‘’Toutes les mesures de surveillance et de corrections des anomalies détectées sur l’ouvrage seront, comme d’habitude, immédiatement prises afin de garantir la sécurité et la qualité de la circulation dans le tunnel de Soumbédioune’’, a indiqué le ministère dans un note d’information transmise à l’APS.
De nombreux citoyens à travers des messages et des vidéos partagés sur les réseaux sociaux ont lancé une alerte sur la sécurité du tunnel en raison notamment de suintements d’eau notés sur une partie de la dalle.
‘’Le tunnel fait l’objet d’une surveillance permanente par l’AGEROUTE qui est assistée, au quotidien, par la société VICAS et le bureau de contrôle APAVE auxquels elle est liée par contrats’’, a rappelé le ministère des Infrastructures.
Il fait savoir que dans la nuit du jeudi 21 septembre 2023 à 23 heures, le gouverneur de la Région de Dakar, le préfet du département, le secrétaire général du ministère et des techniciens de l’AGEROUTE ont effectué une mission d’inspection du tunnel de Soumbédioune.
Le lendemain (vendredi), une seconde visite technique a été effectuée par les équipes de l’AGEROUTE en présence de VICAS et APAVE, a indiqué le ministère qui dit avoir constaté des occupations anarchiques, des activités commerciales, des stockages de matériels de pêche, des ateliers de réparations de pirogues et de menuiseries, des dépôts d’ordures et autres pratiques, favorisant ainsi la stagnation.
‘’Cela combiné au défaut de nettoyage et l’accumulation de sable et ordures, expliquent en grande partie les suintements notés sur la dalle intermédiaire du tunnel’’, a fait observer le ministère des Infrastructures qui fait état de quelques fissures et des suintements localisés sur les parois.
Le département ministériel en charge des infrastructures promet qu’à la suite de ces visites, des mesures seront mises en œuvre sans délai.
Il s’agit d’une reprise de l’enrobage sur les points endommagés de l’ouvrage, du renforcement ou la réparation des parois du tunnel pour les zones dégradées.
Parmi les mesures figurent également le déguerpissement de toutes les occupations au-dessus du tunnel afin de permettre la réalisation d’un dallage destiné à renforcer l’imperméabilité de la partie supérieure de l’infrastructure et la réalisation d’un système d’assainissement fonctionnel du niveau supérieur du tunnel et d’une une canalisation pour drainer les eaux d’infiltration vers l’exutoire.
PODOR CONGRATULE SES BACHELIERS
Au total, 181 nouveaux bacheliers présentés comme étant les meilleurs de cette année ont été récompensés, samedi, lors d’une cérémonie organisée à la résidence Cheikhoul Khadim de Darou Marnane, à l’initiative de la Convention universelle du Baol (CUB)
Touba, 23 sept (APS) – Au total, 181 nouveaux bacheliers présentés comme étant les meilleurs de cette année ont été récompensés, samedi, lors d’une cérémonie organisée à la résidence Cheikhoul Khadim de Darou Marnane, à l’initiative de la Convention universelle du Baol (CUB)
Ils ont reçu leurs récompenses des mains de l’adjoint du gouverneur en charge des affaires administratives, Omar Ndiaye.
Le représentant du khalife général des mourides, Serigne Mame Mor Mbacké, la directrice de l’Intelligences Magazine Amy Sarr Fall, le représentant du Maire de Mbacké, Mor Gueye entre autres personnalités ont pris part à cette journée de l’excellence.
A cette occasion, tous les bacheliers qui ont obtenu la mention Très bien, au nombre de vingt-trois, ont reçu chacun, un lot de livres, un téléphone portable, un ordinateur portable et une enveloppe de 100 mille francs CFA.
Ceux qui ont obtenu la mention Bien ont de leur côté reçu chacun un lot de livres, un téléphone portable mais également une enveloppe de 50 mille francs CFA.
Les meilleurs élèves des écoles coraniques de la région de Diourbel ont été récompensés, recevant chacun, une enveloppe de 100 mille francs.
L’adjoint du gouverneur de la région de Diourbel en charge des affaires administratives a félicité les récipiendaires avant de les inviter à »maintenir le cap de l’excellence. »
Le représentant le Khalife général des mourides, Serigne Abo Mbacké ibn Serigne Mountakha Bassirou Mbacké, a rappelé que »l’éducation reste au cœur des préoccupations du patriarche de Darou Minane. » Il a ainsi exhorté les lauréats à faire un bon usage des réseaux sociaux pour pouvoir exceller dans le domaine de l’éducation. »
LIGUE DE FOOTBALL AMATEUR, LES CHAMPIONNATS DEMARRENT LE 18 NOVEMBRE
Les championnats de football du Sénégal de la National 1,2 et féminin vont démarrer le 18 novembre prochain, a annoncé, samedi, le directeur technique national du football sénégalais, Mayacine Mar.
Dakar, 23 sept (APS) – Les championnats de football du Sénégal de la National 1,2 et féminin vont démarrer le 18 novembre prochain, a annoncé, samedi, le directeur technique national du football sénégalais, Mayacine Mar.
S’exprimant lors d’une conférence de presse de la Ligue de football amateur (PFA), il a précisé que la Ligue communiquera en temps voulu sur la date de la phase de retour de ces championnats.
‘’La première période d’enregistrement (des joueurs) de la saison 2023-2024 a démarré depuis le 31 juillet et se poursuivra jusqu’au 31 octobre 2023. La deuxième phase aura lieu du 1er février au 1er mars 2024’’, a dit M. Mar.
La LPA a procédé au tirage au sort des groupes en National 1,2 et le championnat féminin.
En National 1, la poule A est composée de l’Olympique de Ziguinchor, du Cayor foot de Thiès, de l’EJ Fatick, des Gazelles de Kédougou, de l’Asuc de Ziguinchor, de l’ASC Cameberène, de l’ASC Kaffrine, des Gazelles de Bignona, de Mbour PC, de Don Bosco, de l’ASC Kolda et de l’ASC Modèle de Mbao.
Les équipes d’Africa foot de Dakar, l’Etoile Lusitana de Dakar, l’US Rail de Thiès, l’Africa promo foot de Thiès, l’Avenir de Dakar, la Jeanne d’Arc de Dakar, l’Assur foot de Richard Toll, l’US Saloum, l’Université FC, l’ASC Yeggo de Dakar, l’ASC Bambey et Port de Dakar composent la poule B.
La National 2 est constituée de quatre poules réparties en tenant compte des zones géographiques.
Dans la poule A, il y a les équipes situées au sud du pays : Santhiaba de Ziguinchor, Coton sport de Tambacounda, Entente sud de Ziguinchor, Pépinière sud de Kolda, Kawal de Vélingara, Zig inter, Real Tessito Marssasoum, UCAS de Sédhiou, ASC Boundou de Goudiry ou Diofior de Fatick et Asamat FC.
La poule B est constituée de ASC Dahra, Djolof olympique club, Penc de Louga, Diamono de Diourbel, Bargueth de Kébémer, ASCAS de Louga, Ndar Guedj de Saint-Louis, Deukeun Dekkandoo de Louga, US Matam et Avenir de Mbacké.
Nguérémou de Kaffrine, Thiossane de Passi, Kaolack FC, Keur Samba, Zenith de Kaolack, Mama Guedji de Joal, US Guinguinéo, Malème Hodar, Guelewar de Fatick, TP Diamono de Kaolack, ASC les Damels de Tivaouane et Toglou de Diass, sont ldans la poule C.
La poule D est composée de l’ASC Foot Darou Salam de Dakar, Stade de Thiaroye, Malicounda AF, Racine de Dakar, US Parcelles Assainies, ETICS de Mboro, ASFA, Builders FC de Dakar, Renaissance de Dakar, Olympique de Ngor, Sahel FC ou Hayoo des Agnam et Darou Salam de Sébikotane.
Le championnat national féminin se jouera en division 1 et 2.
Le groupe de la Division 1 sera composé des équipes de DFC, des Sirènes de Grand-Yoff, d’AF de Grand-Yoff, d’US PA, des Aigles de Mdéina, des Amazones de Grand-Yoff, du Casa-Sports, des Gazelles de Bignona, de Kaolack FC, d’AS Bambey et d’Olympique de Ziguinchor.
La PFA a fait savoir que les équipes devant composer la Division 2 sont en train d’être recensées.
Dakar, 23 sept (APS) – L’ancien Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye a déclaré, samedi, vouloir présenter sa candidature à l’élection présidentielle du 25 février 2024.
‘’Mes chers compatriotes, devant l’appel du devoir et au nom du sens des responsabilités, j’ai décidé de présenter ma candidature à l’élection présidentielle’’, a écrit M. Ndiaye dans une déclaration parvenue à l’APS.
Par cette décision, l’homme politique âgé de 65 ans s’oppose au choix fait par la coalition de la majorité présidentielle – dont fait partie sa formation politique – de miser sur le Premier ministre, Amadou Ba.
L’Union nationale pour le peuple (UNP Bokk Jeemu), son propre parti politique, va porter la candidature de l’avocat et ancien chef du gouvernement, selon la déclaration.
‘’J’ai décidé de présenter ma candidature, car je crois modestement avoir le profil, la personnalité, l’expérience et le programme adéquats’’, a écrit Souleymane Ndéné Ndiaye.
‘’Mon projet prend racine dans cette rage de vouloir changer les choses, de contribuer à […] un mieux-être [des] populations, dans un pays où règneront la justice, l’égalité des chances, l’inclusion, la démocratie…’’ a dit l’allié politique de Macky Sall.
Il a promis de ‘’faire des propositions d’homme d’État’’ sur ‘’la problématique de la gouvernance des ressources naturelles’’ et d’autres questions majeures.
Souleymane Ndéné Ndiaye a relevé ‘’la détresse de la jeunesse’’ et a promis d’y mettre fin.
‘’Soixante-trois ans après l’accession de notre pays à l’indépendance, malgré les efforts louables des présidents Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf, Me Abdoulaye Wade et Macky Sall, le Sénégal n’arrive toujours pas à nourrir suffisamment ses filles et fils de ses énormes potentialités agricoles’’, a-t-il soutenu.
M. Ndiaye estime que ‘’la séquence que nous vivons est sérieuse [et] exige que soit choisi un homme d’État’’ doté d’‘’une vue précise de ce qu’il faut pour diriger notre pays’’.
‘’La pierre angulaire de mon projet […] est le renouveau de la politique agricole et de la souveraineté alimentaire’’, a-t-il affirmé.
Ancien maire de Guinguinéo (centre), Souleymane Ndéné Ndiaye a été député, ministre et ministre d’État, avant de diriger le gouvernement pendant trois ans (2009-2012), sous la présidence d’Abdoulaye Wade. Pendant quatre ans, il a exercé les fonctions de président du conseil d’administration d’Air Sénégal, auxquelles l’avait nommé Macky Sall.
par Madieye Mbodj
SONKO ET LES CANDIDATS DU SYSTÈME
Amadou Ba constitue, quant au fond, à la fois le candidat de la France de Macron et celui du 3ème mandat esquivé par un Macky Sall, contraint et forcé par la pression populaire, de « renoncer » à son propre rêve
L’Etat Sall/APR/BBY se révèle de plus en plus ouvertement non seulement comme l’illustration d’un régime en fin de règne, mais aussi et surtout comme l’instrument d’un pouvoir à la fois néocolonial, sans fi ni loi, une coterie et un clan sans scrupule aucun pour le respect de la démocratie et de l’état de droit véritables. Contre le parti Pastef et son leader le président Ousmane Sonko, ce régime a exercé une violence d’Etat dictatoriale, haineuse et sans bornes, en parfaite contradiction avec ses propres lois.
Quel est en effet cet ‘’Etat fort’’, cette « démocratie solide » qui viole sa propre Constitution, y compris les instruments internationaux qui en sont parties intégrantes, fait fi ostensiblement du « devoir imprescriptible » et du « droit sacré » du peuple à la résistance ? Récemment, Macky Sall a déclaré à l’étranger avoir dissout Pastef pour liaisons connues avec des forces occultes islamistes et terroristes, appels répétés à l’insurrection et non-respect de la loi ! De qui se moque-t-on et qui croit-on pouvoir tromper avec ces accusations grossièrement montées de toutes pièces et régulièrement distillées par certains médias aux ordres, dans le pays comme à travers les réseaux de la Françafrique ?
Pour sa part, le parti Pastef a déjà entrepris d’attaquer cette décision inique, et d’autres forfaitures de ce genre, devant la Cour de Justice de la CEDEAO ainsi que devant les juridictions nationales compétentes. En réalité, personne n’est dupe : barrer la route à Ousmane Sonko à tout prix, désorganiser et démanteler du sommet à la base le parti qu’il dirige en vue de l’effacer du champ politique, tel est l’objectif constant du Macky. Mais peut-on réellement dissoudre une vision, un espoir, un projet porté par des millions de patriotes au Sénégal, en Afrique et dans la diaspora ?
Dans un contexte de transformation positive des consciences populaires et citoyennes, se démarquant progressivement des différentes formes d’aliénation, de dépendance, d’hégémonisme et de servitude volontaire dans la sous-région, comme présentement, à divers degrés, au Mali, au Burkina Faso, au Niger, et dans une moindre mesure au Gabon ou en Guinée, il s’avère plus nécessaire encore de continuer, avec audace et esprit de suite, à construire le parti unitaire panafricain de l’alternative souveraine, en tant qu’instrument approprié pour défaire la Françafrique au Sénégal, dans la sous-région et plus largement sur le continent tout entier. Me Ngagne Demba Touré, dirigeant de la Jeunesse Patriotique du Sénégal (JPS) n’a pas hésité à monter au créneau en préférant s’exiler depuis la mi-août pour continuer de maintenir le flambeau à partir de ce que l’on pourrait considérer comme « une section extérieure de la résistance ». Fait significatif, il a été rejoint dans son exil forcé au Mali, il y a quelques semaines, par notre compatriote Ibrahima Sall qui, en sa qualité de président de l’Association pour le Soutien et la Réinsertion des Détenus (ASRED), a fait l’objet de menaces de mort et d’agression barbare contre son domicile, tout simplement pour avoir dénoncé, preuves à l’appui, les conditions inhumaines et exécrables prévalant dans les prisons sénégalaises !
L’expérience du PAI ou du PRA, et plus encore la création en 1946 du Rassemblement Démocratique Africain (RDA) avec ses Sections territoriales dans chacun des pays d’implantation, traçaient une voie de construction et d’édification de ce parti unitaire panafricain évoqué ci-dessus. Cette même vision est présente dans la dénomination de PASTEF : Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Ethique et la Fraternité ; message reçu cinq sur cinq par le militant comorien membre du pool d‘avocats d’Ousmane Sonko, Me Said Larifou, qui donnait récemment des informations sur la transformation du nom de son parti, passant de RIDJA à PACTEF (Patriotes Africains des Comores pour le Travail , l’Ethique et la Fraternité ), en solidarité avec le dirigeant panafricain sénégalais Ousmane Sonko. Initiative prolongée tout récemment par l’annonce de la campagne PASTEF AFRICA, lancée par une quinzaine d’organisations progressistes et panafricanistes originaires de 15 pays dont le Burkina, les Comores, le Congo, la Côte d’Ivoire, la Guinée, la Guinée Equatoriale, le Mali, le Niger, et il ne s’agit là que des débuts d’une initiative à poursuivre, à renforcer et à améliorer.
La résistance populaire diversifiée : face à un régime d’exception et de terreur blanche, les acteurs politiques, les masses populaires, la jeunesse patriotique en tête, loin de baisser les bras, se sont mis à expérimenter ou à développer diverses formes de lutte : grève de la faim des détenus politiques à l’exemple des 34 jours de diète forcée subie par Ousmane Sonko; promotion de la résistance digitale ; jonction des Forces vives et implication des familles de détenus dans le cadre de l’initiative Chemin de la Libération, relayée par le F24; présence significative et sans précédent des intellectuels du Sénégal, d’Afrique, de la diaspora et du monde dans les actions de dénonciation et surtout dans le débat d’idées et les prises de position publique, sans oublier le rôle important assumé par les Doomi daara, les Magi Pastef ou les Jigeeni Pastef, ainsi que les apports exceptionnels de la diaspora, notamment celle d’Europe et d’Amérique du Nord. L’innovation majeure est sans conteste le phénomène de la « sonkorisation » : l’attachement à Sonko et au projet qu’il incarne a su être exprimé par les jeunes sous des formes vivantes et variées.
A titre d’exemple, « Sonko namm naa la ! » retentit comme un hymne ingénieux, politiquement et culturellement puissant qui envahit progressivement l’espace public, révolutionnant la résistance, tel ce spectre qui perturbe les plans et la quiétude du tyran.
Face aux candidats du système, parachever la préparation de la présidentielle de février 2024 : après plusieurs mois d’attente devant l’équation insoluble de la désignation d’un candidat consensuel, l’Etat-Parti APR/BBY a utilisé, de façon impudique encore une fois, les locaux du Palais de la présidence de la République et les ondes de la radiotélévision publique nationale, la RTS, pour retransmettre en direct son choix porté sur la personne d’Amadou BA ; désignation immédiatement suivie de désapprobations diverses et même de démissions, vraies ou feintes, avec en la circonstance, la montée sur la scène de politiciens opportunistes, adeptes ‘’anciens’’ ou ‘’nouveaux’ de ‘’paacoo réew’’ et de ‘’gauche plurielle’’, qui ont servi de haut-parleurs à Macky Sall pour la lecture de la déclaration et de la Motion officialisant la candidature d’Amadou Ba à la présidentielle de février 2024 ! De fait, tous les micmacs déployés jusqu’ici témoignent à l’évidence de la peur, de la part des tenants du pouvoir, d’affronter Ousmane Sonko et Pastef sur le terrain de la compétition électorale démocratique !
Ousmane Sonko reste bel et bien électeur et éligible. Par ailleurs, la plus que désastreuse situation sociale du pays ne milite guère en faveur des candidats, officiels ou officieux, du pouvoir en place, avec les affres de la vie chère, du chômage endémique des jeunes, de la pauvreté et de la misère sociale galopantes, des vagues meurtrières des migrations dites irrégulières-dramatique symbole de l’échec de toute une politique- sans oublier les spoliations foncières récurrentes, les injustices et inégalités sociales insolentes, les scandales multiples à milliards nés de la ‘’gestion sombre et vicieuse’’ des ressources nationales, autant de méfaits entre autres, dont est pavé le bilan ‘’élogieux’’ du régime Sall. Le double meurtre par balles réelles commis tout récemment à Khossanto dans la région aurifère de Kédougou, avec son cortège de blessés graves et d’arrestations, illustre encore une fois la banalisation de la répression sauvage qui sévit dans le Sénégal de Macky Sall. Répression qui n’épargne même pas ces braves fils des communautés à la base dont le seul tort est de demander aux autorités de se conformer aux exigences de la loi sur le contenu local pour augmenter la création d'emplois locaux dans la chaîne de valeur de l’exploitation des ressources minières et extractives. Répression sauvage, crimes et meurtres répétés, dans une impunité parfaitement complice, sans enquêtes sérieuses et sans suite, passé le temps de l‘émotion ! Signes évidents d’un régime en fin de règne entrain de tirer ses dernières cartouches.
Le candidat Amadou Ba est d’ores et déjà adoubé par les milieux de la Françafrique à l’exemple des journaux Jeune Afrique et Le Monde ou de l’avocat Robert Bourgi. En lieu et place du mode désuet, brutal et meurtrier à la Alassane Ouattara ou Alpha Condé, le modèle Issoufou-Bazoum semble à présent prendre le relais. Sous cet éclairage, Amadou Ba constitue, quant au fond, à la fois le candidat de la France de Macron et celui du 3ème mandat esquivé par un Macky Sall, contraint et forcé par la pression populaire, de « renoncer » à son propre rêve. Les candidats du système, officiels ou officieux, ceux exposés à visage découvert ou ceux s’abritant derrière des masques de candidatures de rébellion dans les rangs ou à la périphérie de BBY, s’estiment sans doute plus intelligents que l’ensemble des citoyens électeurs réunis, qui sont pourtant depuis longtemps largement édifiés sur les ignominies, dérives et autres désastres de la gestion sombre et vicieuse du régime sortant. Les candidats de la continuité, les candidats du système, auraient-ils oublié que « le bilan élogieux et sans précédent des 12 ans de Macky Sall à la tête du pays » a servi de principal support et référence aux candidats de BBY tout au long des élections locales puis législatives de janvier et juillet 2022, à l’occasion desquelles ils ont largement mordu la poussière ? À n’en pas douter, l’addition sera plus salée encore lors de la présidentielle prochaine.
Sonko et la présidentielle de 2024 : la nouvelle coalition Sonko président sera portée à coup sûr par le peuple des citoyens patriotes, s’appuyant sur le dispositif, le potentiel politique, humain, électoral et organisationnel construits ou suscités par Ousmane Sonko. Cette Coalition assurera en toute légalité le déploiement du Projet incarné par Ousmane Sonko, avec le recours, selon les besoins, aux différents types de parrainages prévus par la loi, afin de faire face efficacement à tous les cas de figure possibles. Loin de toute diversion ou cible-leurre, le message sera centré sur les Solutions aptes à répondre correctement aux préoccupations essentielles des masses sénégalaises et africaines, la jeunesse en tête. Il convient ici de saluer le travail remarquable abattu avec courage par le journaliste patriote Pape Alé Niang à travers sa chaîne Dakar Matin.
Poursuivre la bataille pour un processus électoral démocratique, transparent et libre : convaincus que seul un tel processus est gage de paix civile et de stabilité nationale, l’ensemble des démocrates et patriotes de notre pays se doivent de continuer à se battre pour la libération de tous les détenus politiques, ainsi que pour des élections démocratiques, inclusives, régulières, libres et transparentes, sous l’égide d’un organisme réellement autonome, non partisan et non inféodé. Dans ce cadre, comme n’a cessé d’alerter notre compatriote Ndiaga Gueye de l’ASUTIC, il urge d’obstruer les diverses voies et stratégies de fraudes en amont du vote, notamment le contrôle quasi exclusif du pouvoir sur le fichier électoral, le monopole de la délimitation ou de la modification de la carte électorale, l’exclusion à l’avance de près de 2 millions de jeunes primo-votants, le système nébuleux de contrôle du parrainage, le mode censitaire de cautionnement, entre autres pratiques déjà largement expérimentées antérieurement., sans oublier la mainmise des ministres APR de l’Intérieur et de la Justice, Félix Antoine Dion et Ismaïla Madior Fall, sur l’ensemble du processus électoral. Ni Macky Sall lui-même ni aucun de ses candidats officiels ou officieux ne peut, dans la situation actuelle du Sénégal, gagner une élection présidentielle régulière, à fortiori au 1er tour comme ils s’emploient à le marteler dans l’esprit de nos compatriotes.
En vérité, ils ne peuvent miser que sur la fraude pour « vaincre » et sur la violence d’Etat combinée des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire pour « convaincre », suivant la vieille recette du Prince de Machiavel : « Qu’ils me haïssent pourvu qu’ils me craignent » ! La nécessité s’impose alors de mettre d’ores et déjà en place, à l’exemple de l’ancien FRTE, un large front national anti-fraudes. Comme on le voit, l’irruption de Pastef sur la scène politique sénégalaise et africaine, l’influence et l’impact du leadership du président Ousmane Sonko sur les formes de conscience et les comportements de la jeunesse africaine, autorisent à penser que désormais, rien ne sera plus comme avant en Afrique dans la marche du combat populaire pour la souveraineté, la justice, l’émancipation, la désaliénation, la liberté, la démocratie, la dignité et le progrès social. Cet acquis est en soi l’amorce d’une révolution, et en ce sens, il constitue une première victoire. Naturellement, faire focus sur 2024, c’est aussi avoir l’intelligence et la capacité de mettre pleinement à profit, outre le coefficient personnel du candidat du peuple, les différentes facettes du projet incarné par Ousmane Sonko, afin d’en faire l’instrument incontournable de la transformation sociale qu’attend notre peuple depuis si longtemps.
C’est aussi et surtout être capables de faire face victorieusement à routes les situations possibles, avant, pendant et après le scrutin du 25 février 2024 : « on gagne, ou on gagne » ! Ou le respect des conditions d’une élection démocratique, régulière, inclusive et transparente permet l’expression pacifique de la volonté populaire, ou la confiscation et le piétinement du suffrage universel libre, égal et direct, stimule la résistance populaire légitime pour le triomphe de la justice et de la vérité des urnes. Mobilisation maximale pour le parrainage citoyen ! Mobilisation maximale pour massivement retirer les cartes d’électeur, aller voter le jour J, assurer le contrôle vigilant du scrutin et sécuriser la victoire du peuple ! Seule la lutte libère et force restera au peuple pour l’avènement de l’alternative souveraine de rupture, la république sociale et citoyenne de démocratie nouvelle. Oui Excellence Monsieur le président sortant, si Ousmane Sonko l’emporte, « ce sera la catastrophe » pour le système et tous ses suppôts, mais la libération et l’espoir pour tout un pays et tout un continent !
Madieye Mbodj est Professeur de Lettres à la retraite.
EXCLUSIF SENEPLUS - Il ne suffit pas d’être « jeune » pour rénover la vie politique. Les 59 initiateurs de « Sursaut citoyen » en ont bien conscience. Je suis prêt à les rencontrer pour leur exposer ma vision et mon programme démocratiques et républicains
Né avant « Sursaut citoyen », Pacte institutionnel (PI) inspira la « force de réflexion et d’action progressiste » initiée par 59 « grands noms de l’intelligentsia sénégalaise ».
Pacte institutionnel (PI) est un mouvement politique de défense des institutions de la République du Sénégal et de la démocratie sénégalaise.
Le symbole de Pacte institutionnel (PI) est la lettre pi de l’alphabet grec, représentant le nombre univers égal à 3,14. Un des usages les plus élémentaires du nombre univers pi est le calcul de la circonférence d’un cercle égale au produit de pi par le diamètre du cercle. Le choix de pi comme symbole du mouvement s’explique par l’arrimage à la science et à la technique de Pacte institutionnel à travers ses statuts, sa vision, son programme et son action au niveau local, national, africain et mondial.
Pacte institutionnel est fondé par monsieur Abdoul Aziz Diop. Ingénieur pétrolier, environnementaliste, politologue et lexicométricien, M. Diop est ancien porte-parole du Mouvement du 23 juin (M23), ancien membre du Secrétariat exécutif national de l’Alliance Pour la République (APR) et ancien conseiller spécial à la Présidence de la République du Sénégal (juillet 2012-juillet 2023). Abdoul Aziz Diop totalise un quart de siècle d’expérience politique et professionnelle également réparti entre l’opposition (2000-2012) et le pouvoir (2012-2023).
Pacte institutionnel veut contribuer significativement au retour de la confiance au Sénégal dans tous les domaines (politique, économique, social, culturel, etc.). Pour ce faire, Pacte institutionnel appelle les citoyennes et les citoyens sénégalais à respecter les institutions (réformées en profondeur) de la République du Sénégal, garantes de la cohésion nationale, à se conformer aux principes de la démocratie et de la souveraineté nationale pour faire barrage aux pulsions putschistes et au terrorisme considéré comme le stade suprême de la violence en politique.
Pacte institutionnel s’oppose farouchement aux appels à l’insurrection et invite les responsables politiques et les militants de tous les partis et coalitions de partis au dialogue politique et à la participation au débat démocratique à travers les canaux bien connus (radio, télévision, presse écrite, Internet). Pacte institutionnel considère que la conquête du pouvoir et son exercice passent par le débat démocratique dont les citoyennes et les citoyens sénégalais reconnaissent les vertus supérieures dans la conquête, l’exercice et la conservation du pouvoir au niveau local et national.
Pacte institutionnel participera s’il plaît à Dieu à l’élection présidentielle du 25 février 2024. Il y sera représenté par son fondateur monsieur Abdoul Aziz Diop qui sera investi comme candidat unique de Pacte institutionnel pour présenter au pays sa vision et son programme.
M. DIOP invite d’ores et déjà tous les candidats déclarés au débat démocratique considéré comme le seul moyen de remporter le scrutin du 25 février 2024 et de gouverner le Sénégal dans la paix et la sécurité des biens et des personnes sur toute l’étendue du territoire national.
Le candidat de Pacte institutionnel, monsieur Abdoul Aziz Diop, s’engage à relever durablement le défi de l’emploi des jeunes deux ans et demi après son accession à la magistrature suprême. À cet effet, le candidat propose à ses concitoyennes et à ses concitoyens l’appropriation de son slogan de campagne dont le libellé est :
Le plein emploi dès 2027
L’adhésion à Pacte institutionnel signifie la participation au niveau local et national à la mobilisation générale pour le plein emploi et le développement rapide du Sénégal à l’horizon 2035 en s’appuyant sur les deux séquences politiques et démocratiques :
- 2024-2029 ;
- 2029-2034.
C’est en s’appuyant sur l’accord politique que Pacte institutionnel noue les alliances sans lesquelles l’équilibre auquel le système politique sénégalais a permis d’aboutir, malgré le très grand nombre de partis politiques, de coalitions de partis et de mouvements politiques, est rompu.
De l’accord politique
L’accord politique est la forme la plus moderne de compagnonnage politique. Sur un peu moins d'une trentaine de gouvernements autrichiens formés depuis 1945, 17 cabinets doivent leur stabilité à une grande coalition (rouge-bleue) dominée par Ies sociaux-démocrates du SPÖ et les conservateurs du Parti populaire autrichien (ÖVP). Par ce compromis, l'Autriche semble avoir définitivement tourné la page des épisodes douloureux, de 1927 et de 1934 (année de la guerre civile), marqués par des affrontements sanglants entre les deux camps. Aujourd'hui, les 9 États de la fédération autrichienne utilisent le système du proporz (accord politique original) qui permet aux deux principales formations politiques arrivées en tête aux élections de gouverner ensemble. Il en est de même de l’Allemagne qui, tirant les leçons du renversement de la République de Weimar (1918-1933) opta pour la formation d’une grande coalition généralement scellée, suivant un accord politique, entre sociaux-démocrates et démocrates chrétiens pour gouverner la troisième puissance économique du monde si aucune formation politique ne domine seule le Bundestag.
L’accord politique assainit les mœurs politiques… C’est une forme indépassable de rénovation politique dans une démocratie. Il peut être un acte notarié signé par les parties concernées et à l’application duquel aucune des parties ne déroge en cas de victoire aux élections. Benno Bokk Yaakaar doit sa longévité à la variante travestie de l’accord politique. On y adopte tout et n’importe quoi sans débat démocratique interne.
Il ne suffit pas d’être « jeune » pour rénover la vie politique par le truchement d’accords politiques irréprochables. Les 59 initiateurs de « Sursaut citoyen » en ont bien conscience. C’est la raison pour laquelle je suis prêt à les rencontrer pour leur exposer de vive voix ma vision et mon programme démocratiques et républicains. Pour un pacte institutionnel et le « sursaut citoyen » qu’ils appellent de leurs vœux.
Fondateur de Pacte républicain (PI), Abdoul Aziz Diop est candidat déclarée à l’élection présidentielle du 25 février 2924.
par Ibou Fall
LE PARFAIT CÉLIBATAIRE AU PALAIS
Il manque à tout ce beau monde de la politicaille, ce supplément d’âme qui permet de regarder bien au-delà de son seul nombril, que l’on appelle en langage simple, la générosité
Tout le mal qu’on peut souhaiter à notre inestimable République, est qu’au moment de remettre les clés de la maison à son successeur, le Président Macky Sall se tienne devant celui que l’on a de moins mauvais sous nos cieux. Certes, au regard des ambitions qui entrent en ébullition ces derniers temps, j’avoue paniquer légèrement. Cette faune en train de revendiquer le droit de briguer nos suffrages ne relève pas du particulièrement brillant. A n’en pas douter, ce n’est pas franchement le gratin du gotha qui s’agite : ça manque de classe, de sourcil, de bouteille.
Ça confine plutôt à la racaille recyclée en mal de reconnaissance, au gagne-petit qui s’imagine la cervelle trop grosse, au rigolo qui se voit le minois trop irrésistible, au souffre-douleur enragé qui tient à solder ses comptes avec la planète.
Il manque à tout ce beau monde de la politicaille, ce supplément d’âme qui permet de regarder bien au-delà de son seul nombril, que l’on appelle en langage simple, la générosité. Cet altruisme qui vous vient du troisième œil, celui de l’esprit, et scrute l’infiniment petit de l’humain pour mesurer au nanomètre la détresse des nôtres. Ce regard qui voit le tressaillement des ventres affamés, la misère de l’analphabétisme et de l’inculture, les frissons des âmes oisives qui errent dans leur désœuvrement ; il pèse à vue le désarroi de ces pauvres hères en quête du gourou triomphateur de l’ennui, des vanités de l’existence, et donne une sorte de sens à leurs vies, qui leur évite d’embarquer dans un rafiot pour Barcelone par la magie d’une mer démontée.
Restons optimistes et osons croire que nous faisons le bon choix à la prochaine Présidentielle…
Et donc, le voilà, notre élu : un viscéral serviteur de l’Etat dont il connaît les ressorts, les cadavres secrets et l’âme. Port altier, démarche chaloupée, geste large, sourire ravageur et timbre cristallin, il nous promet la lune et, dans l’euphorie, nous y croyons.
Ce ne sera pas une première…
Seulement voilà, Son Excellence nage béatement dans le célibat. Ni veuf, ni impuissant, ni pédé : juste divorcé. Mauvaise pioche, erreur de jeunesse chèrement payée. Bref, la question de la Première Dame se pose avec plus d’acuité que sous les régimes précédents, durant lesquels chacun de nos despotes éclairés est sous la vigilante surveillance de sa sourcilleuse légitime. Même pas moyen de prendre, euh, un bol d’air durant les pauses…
Là, il faut manœuvrer, car un quinquennat sans Première Dame n’en est pas vraiment un.
Ça peut se jouer très serré car la concurrence se révèlerait rude. Mais la loi de la nature tranche net : la favorite est la sainte des saintes, Adjaratou, sa mère. Celle qui ne doute pas une seconde qu’aucune femme sur terre ne mérite son rejeton, comprenez la perfection faite humain. Elle a l’art, confinant au génie, lorsqu’il s’agit de pourrir la vie de toutes les vulgaires aventurières qui roulent des yeux et des hanches devant son demi-dieu.
C’est bien simple : elle trouve Monsieur l’incarnation de son Adn, beaucoup plus épanoui depuis son divorce.
Le hic : elle est un peu défraîchie pour accueillir au bras de son chérubin de Président, les chefs d’Etat qui viendront du monde entier se prosterner aux pieds de sa créature personnelle. Avec vingt ans de moins au compteur, le débat ne se poserait pas… Mais là, elle va devoir déléguer.
Il n’empêche, le futur Premier ministre, s’il veut durer, a intérêt à manier avec dextérité le superlatif quand il parle du Président à Adjaratou la Mère. Il lui en faudra, du vocabulaire… Qualité indispensable : les nerfs assez solides pour encaisser sans frémir les caprices d’une mégère acariâtre, sénescente, bipolaire. La totale…
S’il se cultive dans la science des étoffes en vogue, genre «Pirkheu», ou classiques, telles la dentelle de Calais, la soie, à la rigueur, le Jacquard, et qu’il hume les bonnes opportunités pour lui en offrir par malles remplies, c’est un plus. Penser à envoyer un lourd sautoir en or de vingt-deux carats peut sauver tout autant une carrière compromise.
S’il peut éviter de dire du bien de son défunt ex-mari, feu le papa du Président, qui la cocufie avant de la larguer pour plus jeune et plus apprêtée au temps des vaches maigres, ce sera un plus. Dans la réussite de Son Excellence le Fils à Maman, comme on dit, il vaut mieux privilégier «liguéy’ou ndèye» plutôt que «barké bâye».
Précision : si, par inadvertance, vous prononcez le nom de la «badieune» présidentielle, l’infernale «ndieuké» du temps des moutons rachitiques, qui lui en a fait baver de toutes sortes, ce n’est même plus votre carrière qui serait compromise mais votre vie, tout court. Il est de fatales erreurs que l’on regrette à jamais.
Ben non, Madame la Mère du Président n’est pas féministe pour un sou, elle a juste la rancune tenace.
Passons donc aux questions essentielles : à qui va-t-elle déléguer ses pouvoirs de Première Dame, Adjaratou Madame la Sainte Mère de Son Excellence le Fils Prodige ?
Faudra tous nous habituer aux formules alambiquées pour la nommer… A n’en pas douter, ce sera immanquablement à l’une de ses filles, les inévitables sœurs de Monsieur le Président, les ex-insupportables «ndieuké» à la traîtresse, les «badieune» à sa progéniture. Ça aurait pu être pire : elles ne sont que trois… Pause pipi.
L’aînée est exclue d’avance. Son amour irrationnel pour son traître de père et sa famille risque de ramener le clan paternel aux affaires. Madame la Sainte Mère de Son Excellence préfère un coup d’Etat mené par un caporal analphabète, plutôt que de partager le pouvoir avec l’ennemi.
La deuxième, la lumineuse salope, entremetteuse par vocation, passerait son temps à introduire dans le lit de Son Excellence, un échantillon de tout ce que le monde interlope des baisodromes recèle : les grandes, les grosses, les maigrichonnes, les naines, les claires, les sombres, les transsexuelles et même les «timpi-tampa»…
La troisième, la «thiât», pour laquelle l’argent est l’aphrodisiaque par excellence, passerait son temps à marchander les audiences officielles et les rendez-vous nocturnes.
En un mot comme en cent, si d’aventure Son Excellence souffrait d’un mal de dos inconvenant, ça ne pourrait vraiment compter sur personne autour de son auguste personne. Je lui recommanderais volontiers «Sweet Beauté», mais la maison n’est plus.
Chienne de République !
AMADOU BA SES CHALLENGERS
Avec sa casquette de Premier ministre, il peut se permettre ce que les autres n’ont pas les moyens de faire, à savoir sillonner le Sénégal au motif de conduire les affaires du pays
Amadou Ba a un atout majeur par rapport aux autres candidats. Ces derniers ne peuvent, pour le moment, pas battre campagne. Avec sa casquette de Premier ministre, il peut se permettre ce que les autres n’ont pas les moyens de faire, à savoir sillonner le Sénégal au motif de conduire les affaires du pays. On ne le voit pas perdre cet avantage au prochain remaniement.
A 6 mois de la présidentielle, la majorité des candidats sont connus. Pour beaucoup, c’est désormais l’heure de la pêche aux parrainages, sinon aux électeurs. Visites de proximité, événements religieux ou sportifs, tout est bon pour chercher à se distinguer des autres, s’afficher et s’épancher sur le bien-fondé de sa candidature. C’est le temps de la générosité et de la proximité. Le but est de convaincre le maximum d’électeurs avant l’ouverture officielle de la campagne.
Bien que le tamis du parrainage n’a pas encore livré ses résultats, les candidats déclarés mettent à profit ce temps afin de prêcher pour leur paroisse. Khalifa Sall de Taxawu Senegaal a repris son Nemeku tour. En petit comité, l’ancien maire de Dakar sillonne le pays pour remobiliser ses troupes. Aminata Touré fait la même chose. Moins chanceux, Malick Gackou du Grand parti a été contraint, par arrêté préfectoral, de cesser sa «précampagne». Avec une forte délégation, il avait investi le Nord du pays, généralement acquis à la cause du pouvoir. En fin stratège, Malick Gackou a activé sa cellule de communication pour tirer profit de cet «acharnement» sur sa personne. Bougane Guèye Dany a également usé de cette propagande pour montrer à quel point il était brimé par rapport au candidat du pouvoir.
A contrario, Amadou Ba, le candidat de Bby, s’offre visites et inaugurations. Sa casquette de Premier ministre lui ouvre des portes fermées aux autres candidats. Il peut se permettre de se rendre à Tivaouane pour initier des travaux d’embellissement de la ville religieuse. Et par ricochet, de rencontrer des militants, le tout sous l’œil des caméras et les micros des différents médias. Il en ira de même pour toutes les localités où il passera. Il est accueilli avec toute la pompe réservée au plus haut dignitaire de l’Etat, après le président de la République. C’est le cas hier à Kaolack, où il s’est rendu, comme à Ndiassane et dans d’autres cités religieuses, dans le cadre des préparatifs des cérémonies du Gamou. Partout, les délégations officielles se mettent en rangs pour accueillir le Premier ministre, et des militants du pouvoir viennent acclamer leur candidat à la prochaine élection.
Un avantage que tous les autres candidats aimeraient avoir. Mais pour combien de temps ? En effet, après la désignation de Amadou Ba comme candidat de Bby, un remaniement gouvernemental est annoncé. Pour les besoins de la 78ème Assemblée générale des Nations unies, le Président Macky Sall s’est rendu à New York. Sauf changement de dernière minute, le remaniement devrait avoir lieu la semaine prochaine. Que va faire le Président ? Lui qui avait tenu à rappeler l’atout de Amadou Ba, va-t-il lui retirer l’avantage qu’il a sur les autres candidats en lui arrachant le poste de Premier ministre ? Ce faisant, il le ravalerait au rang de n’importe quel candidat. Il lui serait très difficile, sinon impossible, de tenir des rencontres politiques sous le couvert des déplacements administratives et économiques normales dévolues au chef du gouvernement. Quelle différence pourrait-il alors y avoir entre le candidat du pouvoir et par exemple, celui d’un parti ou mouvement non représenté à l’Assemblée nationale ?
Par ailleurs, nommer un autre Premier ministre à moins de 6 mois de la Présidentielle, c’est le contraindre à faire une Déclaration de politique générale en pleine campagne électorale. Bien que les ministères des Sports, de l’Agriculture et de l’Artisanat doivent être pourvus, Macky Sall a le choix entre nommer 3 personnes à ces postes ou changer tout son gouvernement.
Au vu des enjeux et embûches qui se dressent de plus en plus face à sa candidature, il serait inconcevable que le chef de l’Etat en vienne à handicaper davantage le candidat qu’il a lui-même choisi pour son camp, en lui dressant d’autres difficultés, notamment en le privant de son poste de Premier ministre. D’ailleurs, lui-même, en 2019, quand il s’était représenté pour la Présidentielle, il avait gardé son gouvernement intact tout en battant campagne. Il ne semble y avoir aucune raison de croire que le chef de l’Etat dérogera à cette méthode pour en venir à changer de Premier ministre en ce moment.
DESTIN TROUBLÉ
Traditionnellement des villages de pêcheurs, Ngor, Bargny, Mbao, Rufisque sont aujourd’hui soumis à l’action d’une mer qui avance et nourrit moins, et aux vents d’une modernisation qui se passe des limites géographiques et culturelles
Traditionnellement des villages de pêcheurs, Ngor, Bargny, Mbao, Rufisque sont aujourd’hui soumis à l’action d’une mer qui avance et nourrit moins, et aux vents d’une modernisation qui se passe des limites géographiques et culturelles. Entre un quotidien qui tangue et la psychose des lendemains incertains, les habitants des zones côtières s’adaptent et luttent. Les frustrations tues ou qui finissent par déborder dans les rues comme ce fut le cas à Ngor, restent palpables. Pour certains, il faut se résoudre à tourner le dos à ces terres, pour d’autres il faut les défendre à tout prix.
Emigration des populations côtières : La pêche artisanale perd pied
On ne se bouscule pas au quai de pêche de Rufisque. Le sol mouillé et glissant est plus dû à ce qui tombe du ciel qu’à ce qui sort de la mer. Sur place, des acteurs dressent un tableau sombre de la pêche artisanale et un avenir qui commence déjà à se tracer, pour certains loin des berges rufisquoises. A quelques mètres du quai, un porteur. Il commence sa journée à 11 heures parce que, dit-il, «il y a peu de poissons», donc très peu d’activité. Une rareté qu’il explique par les vents forts qui soufflent ces derniers jours. Le jeune homme prend alors son temps. Ses rares enjambées sont consenties pour éviter çà et là des flaques d’eaux noirâtres. Sur la plage, quelques pirogues accostent avec des fortunes diverses. Deux caisses, trois, puis une dizaine pour la dernière que les porteurs évacuent rapidement. Du côté des pêcheurs, le constat est unanime : les prises sont moins bonnes.
Médoune Fall Ndoye ne désespère pas pour autant de la mer qu’il sillonne depuis 1978. «Elle finit par récompenser les efforts des pêcheurs. Seulement, nous n’avons pas les moyens de rivaliser avec les bateaux étrangers», affirme-t-il. Par moyens, il entend l’efficacité technique, mais surtout la possibilité qu’ont les acteurs industriels de passer entre les mailles des autorités qui régulent les activités en mer. «Nous avons souvent l’impression que les interdictions de pêche et le repos biologique ne s’appliquent qu’à nous, et c’est frustrant», se désole-t-il.
Frustrantes sont aussi ses prises en mer. Qu’elles soient dérisoires ou consistantes, elles n’assurent plus grand-chose selon lui. Ce constat, Médoune l’illustre par ses dernières recettes : «En 5 mois fermes (il insiste sur le mot), je n’ai eu du poisson que deux fois, avec des recettes de 180 000 et 105 000 F Cfa. Pour quelqu’un qui doit payer l’essence chaque jour et qui compte plus de 15 pêcheurs qui l’accompagnent en mer, c’est insoutenable.» Pour tenir, ce pêcheur confie s’être essayé à l’aviculture, sans succès, et bénéficier occasionnellement de la solidarité de son entourage. «C’est la pêche que je connais et c’est d’elle que je veux vivre. On peut compter sur les proches, mais ce n’est pas digne de vivre d’aide.»
«… je pars : ce soir-même avec quelques-uns de mes enfants»
Après ce qu’il appelle les «5 mois fermes» de disette, la grande bleue se montrera plus généreuse à l’égard de Médoune. «1 600 000F de recettes il y a 2 jours. Depuis, mon téléphone n’arrête pas de sonner. Il y a des dettes à payer. L’essentiel de la somme ira chez le pompiste dès demain.»
En attendant, il n’exclut pas de tourner le dos à cette mer qui, disait-il, finirait par récompenser les efforts des pêcheurs : eux, pêcheurs artisanaux, n’ont plus les moyens de rivaliser. «Si je vois une pirogue sûre, je pars ce soir-même avec quelques-uns de mes enfants», lâche-t-il.
Des pêcheurs de sa tranche d’âge, le jeune Amadou Ndoye en a vu partir pour l’Europe, et «en pagaille», à l’en croire. «Certains ont vendu leur matériel de pêche pour payer le voyage, d’autres sont partis avec leur propre pirogue et équipage.
Tout cela parce qu’ils n’ont plus d’espoir.» Il subsiste cependant des filets de sécurité qui permettent de parer aux disettes des pêcheurs. Notre interlocuteur d’évoquer une organisation sociale qui prône l’entraide, mais surtout et pour son cas, la prévoyance de parents qui, outre la pêche, l’ont fait très tôt passer de l’école à l’apprentissage d’un autre métier. Une casquette d’électricien sur laquelle il compte plus aujourd’hui, même s’il garde encore un pied en mer. Amadou est d’ailleurs à la tête d’une association locale dénommée «Teungueth Pêche», qui se donne pour ambition de pacifier les rapports entre pêcheurs de la zone, de leur fournir appui en cas de besoin, mais aussi de veiller à la préservation de la ressource.
Selon lui, les eaux sénégalaises ont une configuration qui fait qu’elles ne devraient pas manquer de poisson. «Le repos biologique par exemple, peut permettre de redonner vie à la mer. C’est pourquoi nous ne cessons de sensibiliser pour son respect et sur les bonnes pratiques. Pour les bateaux étrangers par contre, c’est à l’Etat de prendre ses responsabilités.»
Les chiffres de la pêche
Selon l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd), en 2018, la pêche artisanale était pratiquée en moyenne par 70 mille 041 pêcheurs, avec une flotte de 11 mille 912 pirogues. En 2016, les chiffres faisaient état d’une moyenne de 71 mille 177 pêcheurs, avec une flotte de 11 mille 975 pirogues. En termes de performances, les chiffres donnés par l’Ansd sur la pêche maritime font état, pour l’année 2018, d’une baisse globale de 5, 1% des quantités débarquées. De 504 mille 776 tonnes en 2017, elles sont passées à 479 mille 194 tonnes en 2018.
Le rapport chiffre les débarquements de la pêche artisanale à 360 632 tonnes, soit une baisse de 8, 9%. Quant à la pêche industrielle, elle est passée de 108 mille 713 tonnes en 2017 à 118 mille 561 tonnes en 2018, soit une hausse de 9, 1%.
Plus récemment, le Crodt (Centre de recherche océanographique de Dakar-Thiaro-ye), lui, a estimé les débarquements totaux de la pêche artisanale maritime à 443 mille 724 tonnes en 2021 contre 480 mille 576 en 2020, soit une baisse de 7, 6%.