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16 juin 2025
VERS LA CREATION DE DEUX PRIX LITTERAIRE CHEIK- ALIOU-NDAO
Le directeur du livre et de la lecture, Ibrahima Lo, a annoncé, mercredi, à Dakar, la création, avant la fin de cette année, de deux prix littéraires dédiés à Cheik Aliou Ndao, en guise d’hommage au célèbre écrivain sénégalais
Dakar, 18 jan (APS) - Le directeur du livre et de la lecture, Ibrahima Lo, a annoncé, mercredi, à Dakar, la création, avant la fin de cette année, de deux prix littéraires dédiés à Cheik Aliou Ndao, en guise d’hommage au célèbre écrivain sénégalais et de ‘’valorisation des langues nationales’’.
Il a annoncé cette initiative lors d’une cérémonie dédiée à M. Ndao, à l’initiative de l'association ‘’Fonk sunuy làmmiñ’’, chargée de la promotion des langues nationales, à la Maison de la Culture Douta-Seck.
‘’Pour poursuivre l’hommage qui lui est rendu aujourd’hui, le professeur Aliou Sow a décidé d’instituer, cette année, deux prix littéraires Cheik-Aliou-Ndao pour la valorisation des langues nationales’’, a dit M. Lo.
Il s’agit d’un prix littéraire Cheik-Aliou-Ndao pour la promotion de la recherche et la ‘’valorisation des langues nationales’’, et d’un prix destiné à la promotion de l’œuvre littéraire du célèbre écrivain, a expliqué le directeur livre et de la lecture.
La directrice de l'alphabétisation et des langues nationales, Ndèye Name Diouf, et de nombreux invités, dont des professeurs, des écrivains, des élèves et des admirateurs de l’écrivain nonagénaire, ont pris part à la cérémonie qui lui a été dédiée.
Cheik Aliou Ndao est un célèbre écrivain d'expression française et wolof, surtout connu pour sa pièce de théâtre ‘’L'exil d'Albouri’’ (1967), qui a été mise en scène dans plusieurs pays.
Selon le directeur du livre et de la lecture, l’association ‘’Fonk sunuy làmmiñ’’ est chargée de préparer la création des deux prix, dont les lauréats recevront chacun une récompense de 1 million de francs CFA.
‘’Je voudrais (…) exprimer la satisfaction de l’Etat à l’endroit de Cheik Aliou Ndao pour l’immense œuvre qu’il a réalisée au profit des langues nationales et de la culture au Sénégal’’, a dit Ibrahima Lo.
Au nom du ministre de la Culture et du Patrimoine historique, Aliou Sow, Ibrahima Lo a octroyé une subvention de 3 millions de francs CFA à l’association ‘’Fonk sunuy làmmiñ’’, dont sont membres des universitaires, des journalistes et des écrivains contribuant à la promotion des langues nationales au Sénégal.
‘’Le professeur Aliou Sow encourage tous les [promoteurs des] langues nationales à fédérer leurs efforts et à s’organiser pour faire progresser ce segment important de notre identité collective’’, a-t-il dit.
Le ministère de la Culture et du Patrimoine historique a remis des cadeaux, dont un trophée, un boubou en bazin et une somme d’argent, à Cheik Aliou Ndao, lauréat en 2012 du Grand Prix du chef de l'Etat pour les Lettres, pour l’ensemble de son œuvre.
Cheik Aliou Ndao a également reçu un diplôme de reconnaissance de sa ‘’contribution inestimable au rayonnement des langues nationales’’.
Très ému par l’hommage ‘’surprise’’ qui lui a été rendu, il a invité les membres de l’association ‘’Fonk sunuy làmmiñ’’ à continuer à promouvoir les langues nationales. ‘’C’est ce qui va nous aider à nous réconcilier avec notre être profond et à contribuer au développement du Sénégal’’, a-t-il dit.
Le Nigeria et l’Indonésie ont réussi à s’approprier leurs langues nationales, même s’ils sont d’anciennes colonies de puissances étrangères, a rappelé Cheik Aliou Ndao, invitant ses compatriotes à faire de même.
M. Ndao est romancier, conteur, dramaturge, poète et essayiste. Il a publié plusieurs livres en français et en wolof.
L’écrivain a enseigné l’anglais pendant plusieurs années avant d’être nommé conseiller du Premier ministre Abdou Diouf. Il était également conseiller de ce dernier lorsqu’il est devenu président de la République.
GREVE DU SYNDICAT DES TRANSPORTS, LES ACTEURS DIVISES A SEDHIOU
La gare routière de Sédhiou (sud) était divisée mercredi au sujet de la grève des syndicats des transporteurs dont le mot n'a pas été suivi par certains conducteurs.
Sédhiou, 18 jan (APS) - La gare routière de Sédhiou (sud) était divisée mercredi au sujet de la grève des syndicats des transporteurs dont le mot n'a pas été suivi par certains conducteurs.
Seule une partie d'entre eux ont répondu à l'appel à la grève lancée par le syndicat des transporteurs pour protester contre la vingtaine de mesures prises par le gouvernement pour renforcer la sécurité sur les routes sénégalaises.
Ces mesures ont été annoncées à la suite de l'accident de Sikilo, dans la région de Kaffrine (centre), où 42 personnes sont mortes le 8 janvier dans la collision entre deux bus de transport en commun.
Lundi dernier, 22 autres personnes ont péri dans un accident survenu à Sakal (nord), dans la région de Louga, et impliquant un car de transport en commun et un camion.
Dans la capitale du Pakao, les conducteurs peinent à s'accorder sur le fait d'observer ou non cette grève.
"Nous ne sommes pas en grève, la décision prise à Dakar ne nous concerne pas du tout'', tranche par exemple Lamine Diatta, un conducteur opérant à la gare routière de Sédhiou.
Contrairement à Diatta, d'autres conducteurs se disent en faveur de ce mouvement, à l'image de Daouda Ndiaye.
"La grève est nationale, donc les conducteurs de Sédhiou ne doivent rester derrière, car c'est dans l'intérêt général des transporteurs'', fait valoir ce dernier.
Le chef de gare, Modou Fall, dit s'être gardé de donner une consigne, préférant laisser aux uns et autres le choix de décider de la conduite à tenir.
L’INSÉCURITÉ, ENCORE L’INSÉCURITÉ, TOUJOURS L’INSÉCURITÉ...
Depuis quelques années, l’insécurité prend une proportion très inquiétante à Keur Massar qui est devenu le 46ème département du Sénégal.
Depuis quelques années, l’insécurité prend une proportion très inquiétante à Keur Massar qui est devenu le 46ème département du Sénégal. Considérée comme la commune la plus vaste et la plus peuplée de la région de Dakar, Keur Massar a connu une ascension fulgurante ces derniers années qui a causé une insécurité grandissante pour la population.
Keur Massar tire son nom de Massar Dièye qui fut l’un des premiers habitants de la localité. Une des 16 communes du département de Pikine, elle est limitée à l’est par le département de Rufisque, à l’ouest par les communes d’arrondissement de Yeumbeul-nord et sud, au nord par la commune d’arrondissement de Malika et au sud par, notamment, la réserve forestière de Mbao. La commune de Keur Massar a été créée en 1996 et érigée en département en 2021. Elle compte à présent 6 communes (Yeumbeul Nord, Yeumbeul Sud, Malika, Keur Massar Nord, Keur Massar Sud et la commune de Jaxaay-Parcelles).
Le département de Keur Massar est riche d’une brigade de gendarmerie, de cinq commissariats de police et une Maison de justice pour la sécurité publique. Toutefois, pour ce qui concerne les communes de Keur Massar nord et sud, seule la brigade de gendarmerie est censée gérer la sécurité.
L’insécurité prend une proportion inquiétante
En 2018, la mort de la militante du Pastef avait remis au gout du jour l’insécurité dans cette localité. Quelques heures après avoir participé au meeting du Pastef, Mariama Sagna avait été retrouvée chez elle tué par des malfrats. Ses présumés agresseurs l’avaient étouffé à mort après avoir tenté de la violer. Trois jours plus tard, le chef de la Brigade spéciale des douanes de l’aéroport international Blaise Diagne de Diass, Cheikh Sakho, a été retrouvé mort dans sa voiture, dans la nuit du 4 au 5 octobre. Depuis, des séries d’agressions continuent de plus belle. "Ici nous n’osons pas sortir la nuit de peur d’être tué par des agresseurs. On vit la peur au ventre nous dit Djeynaba Diallo qui habite Keur Massar Nord et qui a vu l’évolution du quartier qui était, jadis, très calme. "On vivait en paix auparavant, mais depuis quelques années, c’est devenu très difficile avec des séries d’agressions presque tous les jours. Sortir les soirs à Keur Massar, c’est vraiment risquer sa vie", nous informe ce sexagénaire qui demande aux autorités de renforcer la sécurité".
Les populations s’organisent pour gérer leur propre sécurité
Dans certains quartiers des communes de Keur Massar Nord et Sud, ce sont les populations mêmes qui essaient, à leur manière, de gérer leur propre sécurité. À Aladji Pathé, des jeunes se sont mobilisés pour sécuriser leur quartier les soirs. "Nous ne pouvons plus vivre tranquillement à cause des agressions. Ici, il est impossible de rester des jours sans entendre une série de cambriolages ou d’agression, c’est pourquoi nous avons décidé de gérer notre propre sécurité. Tout récemment, un jeune du quartier a été poignardé par des agresseurs, il a failli mourir ", nous dit Fallou Faye qui appelle l’État du Sénégal à renforcer la sécurité pour garantir à la population la sécurité.
"Depuis quelques années, il nous parle d’un poste de police qui n’a pas encore vu le jour. Il est temps de mettre un terme à cette situation. La gendarmerie à elle seule ne peut pas gérer la sécurité de la population de Keur Massar qui est devenue très nombreuse.
L’État interpellé pour la mise en place d’un poste de Police
Le maire de la ville de Keur Massar Nord nous annonçait il y a quelques mois la construction d’un poste de police dans sa commune pour lutter contre l’insécurité. Mais, depuis lors, les choses ne semblent pas bouger, et tout porte à croire que les populations continuent d’en pâtir. Des malfrats, armés, attaquent les commerçants et agressent la population.
Très ému par la mort de ce vigile qui a été tué par des agresseurs qui ont tenté de cambrioler un magasin au quartier Grand Médine, Saliou Seck pense que l’État du Sénégal doit se soucier des habitants de Keur Massar. "La sécurité fait partie des doléances des habitants de la localité. Il faut que les autorités le sachent et mettent en place un poste de police pour pallier l’absence de la gendarmerie qui ne peut pas être partout dans Keur Massar. Et en plus, les autorités doivent penser à éradiquer la forêt classée de Mbao qui est le refuge des malfrats", nous informe cet étudiant de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.
NIIT DOFF PLACÉ EN POSITION DE GARDE À VUE
On vous l’annonçait ce matin, Mor Talla Guèye alias "Niit Doff" a été arrêté par la sûreté urbaine (SU). Ensuite, il a été acheminé au commissariat central également siège de la SU
On vous l’annonçait ce matin, Mor Talla Guèye alias "Niit Doff" a été arrêté par la sûreté urbaine (SU). Ensuite, il a été acheminé au commissariat central également siège de la SU. Selon les derniers développement de l’affaire, le rappeur a été placé en position de garde à vue. Selon Me Cheikh Koureïssy Ba : « l’entretien avec ses conseils Moussa Sarr, Michel Mahécor Diouf et moi-même terminé, Nit Doff - à qui vient d’être notifiée la mesure de garde à vue le frappant entame son interrogatoire ». La robe noire indique le rappeur et activiste est interrogé pour « appel à l’insurrection, outrage à magistrats, appel à la violence, appel à la désobéissance aux institutions, menaces de mort à l’encontre des autorités judiciaires, injures publiques suite à son live de la semaine dernière ».
LE COLLECTIF INTERMINISTÉRIEL DES AGENTS DE L’ADMINISTRATION MENACE
Le Collectif interministériel des agents de l’Administration sénégalaise composé de 16 ministères a noté des dysfonctionnements sur le système de rémunération dans la Fonction publique.
Le Collectif interministériel des agents de l’Administration sénégalaise composé de 16 ministères a noté des dysfonctionnements sur le système de rémunération dans la Fonction publique. Il s’agit des problèmes de reconnaissance et de reclassement des diplômes des agents de l’État dans la fonction publique, en plus de l’iniquité salariale. Pour corriger cela, le collectif a interpellé le ministère de l’Enseignement supérieur et celui de la Fonction publique et les invite à diligenter la question liée aux difficultés des agents, concernant la reconnaissance et le reclassement des diplômes qui est devenu une véritable épée de Damoclès pour la carrière des agents. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, le collectif écrit : « nous ne pouvons pas comprendre après que des agents s’investissent durement pour obtenir leur diplôme professionnel ou même que l’État prenne en charge leur formation à travers le Bureau organisation et méthode (BOM) et les budgets mis en place au niveau des ministères dans ce cadre et qu’il n’y ait aucune suite (…). Pour corriger l’injustice liée à l’inégalité salariale, le président de la République Macky Sall avait instruit le ministre des Finances et du Budget d’alors, celui de la Fonction publique, ainsi que tous les ministères concernés de prendre toutes les dispositions idoines afin que ces engagements soient matérialisés à date échue, après la revalorisation des salaires des enseignants, des agents de la santé, de l’armée, des secrétaires d’administration, des administrateurs civils, entre autres. Finalement, les salaires des agents interministériels ont été aussi valorisés à travers une émission spéciale faite le 3 août 2022, en obtenant une indemnité spéciale complémentaire », indique le document.
Par ailleurs, le Collectif des agents de l’Administration qui avait positivement accueilli cette nouvelle mesure de haute portée sociale et remercié les efforts de l’État qui étaient venus à son heure pour l’amélioration des conditions de travail des agents, note que « pour éradiquer définitivement le dysfonctionnement dans le traitement salarial, devrait se poursuivre avec la généralisation de l’indemnité de logement où 88 % des agents de l’Administration en disposent. Seuls 12 % des agents interministériels restent. Et d’ailleurs, le chef de l’État avait donné des instructions pour la généraliser ». Sur ce, le texte notifie que la mesure devrait entrer en vigueur ce mois de janvier. C’est sur ces entrefaites que le collectif interpelle directement le ministre des Finances et du Budget Mamadou Moustapha Ba afin de corriger cet état de fait et de matérialiser les directives du chef de l’État. « Si rien n’est fait dans ce sens, nous allons, dans les prochains jours, être en mesure de mener des actions », menace-t-il.
ACCIDENT DE KAFFRINE, LE PAQUET DIT LA LOI AUX PROPRIETAIRES DES BUS
Le tribunal des flagrants délits du tribunal de grande instance de Kaolack juge actuellement l’affaire des deux propriétaires des véhicules impliqués dans l’accident survenu sur la route de Kaffrine et qui a occasionné 42 morts.
Le tribunal des flagrants délits du tribunal de grande instance de Kaolack juge actuellement l’affaire des deux propriétaires des véhicules impliqués dans l’accident survenu sur la route de Kaffrine et qui a occasionné 42 morts. Les deux propriétaires des bus placés sous mandat de dépôts pour les chefs d’inculpation que sont : mis en danger de la vie d’autrui, abandon d’un véhicule à un tiers non titulaire du permis de conduire de catégorie D (requis pour la conduite d’un bus de transport), défaut d’assurance pour l’un et de pneumatiques défectueux pour l’autre, risquent gros. En effet, lors de leur procès ce mercredi, le parquet a requis 2 ans dont 1 an ferme contre Moussa Sow et 1 an dont 6 mois ferme contre Birame Tine.
Le dernier nommé avait soutenu à l’enquête : « mon véhicule était en règle. Je disposais d’une assurance en cours de validité. Elle m’a été délivrée par la compagnie ‘Salam Assurance’. Ma carte grise aussi était valable, les services compétents de l’État l’ont signée. J’avais confié mon véhicule au défunt Samba Ndiaye, qui était un chauffeur professionnel, titulaire d’un permis qui l’autorisait à conduire des véhicules de transport en commun. » Birane Tine, dont le véhicule venait de Tamba pour Dakar, admet cependant quelques « légèretés comme les modifications du véhicule (‘Versailles’ et porte-bagage) ». C’est pourquoi, il « demande pardon », se disant « conscient du drame que (s)on véhicule a causé ». Pour sa part, Moussa Sow, propriétaire de la voiture qui venait de Dakar, s’est également défendu face aux enquêteurs. Le procès suit son cours…
par Aminata Touré
MARINE LE PEN N'AURAIT DÛ JAMAIS ÊTRE AUTORISÉE À VENIR AU SÉNÉGAL
Au regard du passé, des discours et de la ligne politique de son parti, la présidente du Rassemblement national, principale formation de l’extrême droite française, n’est pas la bienvenue au pays de la Teranga
Jeune Afrique |
Aminata Touré |
Publication 18/01/2023
Le Sénégal s’honore d’être un pays d’accueil et de brassage, de tolérance et d’ouverture. De nombreux étrangers, de toutes origines, ont choisi d’en faire leur lieu de vie et d’épanouissement. Cela est très bien ainsi. Depuis des temps immémoriaux, cette tradition d’hospitalité (la Teranga, en langue wolof) est ancrée dans notre culture – ou plutôt dans nos cultures, car nous comptons 22 langues codifiées au Sénégal. Les brassages culturels et ethniques y sont la norme. C’est ce « vivre ensemble » qui contribue largement à notre volonté atavique de dialogue et qui est, in fine, un des gages de notre stabilité.
Le Sénégal est aussi un pays de fierté et de refus. De refus de l’indignité. De refus de l’aplatissement. C’est pourquoi il est inacceptable que Marine Le Pen, dirigeante de 2011 à 2021 du Front national [renommé Rassemblement national en 2018], parti raciste et xénophobe français, ait été autorisée à fouler le sol sénégalais. Depuis des décennies, nos centaines de milliers de compatriotes africains vivant en France subissent les attaques racistes verbales – et même physiques – du Front national, lequel a d’abord été dirigé par son père, Jean-Marie Le Pen.
Terreur
Je me souviens encore, quand j’étais étudiante en France, de la violence raciste et de la terreur que faisait régner sur les campus français le GUD (Groupe Union Défense), organisation estudiantine d’extrême droite violente et directement liée au Front national. À l’annonce de la présence de ses membres sur le campus, nous, étudiants africains et arabes, nous terrions dans nos chambres pour ne pas être victimes de leurs expéditions punitives sans fondement. Le mouvement « Touche pas à mon pote », initié par l’association SOS Racisme, en 1985, avait constitué une riposte massive de la jeunesse de l’époque, dans toute sa diversité, à ces militants d’extrême droite.
Le mouvement de grève déclenché mardi par certains syndicats de transporteurs est peu suivi dans les gares du centre-ville de Dakar, où les usagers n'éprouvent pas beaucoup de difficultés dans leurs déplacements
En ce début de matinée, quelques nuages parsèment le ciel au dessus de la gare Lat-Dior.
Balla Moussa Sanogo, chauffeur d'un minibus de marque Tata, a fini de s'installer dans la cabine de conduite de son véhicule qui fait la navette entre la ville de Dakar et celle de Rufisque.
La main gauche sur le volant, la main droite sur le levier, les pieds appuyés fermement sur l'embrayage, le conducteur s'apprête à reprendre la route.
A la question "Vous n'êtes pas en grève ?", il répond d'un signe négatif de tête.
Le bus vrombit, laissant s'échapper dans l'atmosphère, une fumée âcre et noire.
Malgré la pression que lui mettent certains clients qui s'impatientent de voir le minibus prendre la route, Moussa prend le temps de glisser quelques mots à l'endroit de l'État et des transporteurs.
“Il faut une discussion sérieuse entre les deux parties. Cette grève ne sert à rien. Il y a des gens qui travaillent au quotidien pour nourrir leurs familles", lance-t-il, avant que le minibus ne s'ébranle en direction de la banlieue de dakaroise.
Comme lui, Racine, dont le "car rapide" assure depuis huit ans le transport de passagers entre la gare Petersen, dans le centre-ville, et la comme de Grand-Dakar, a lui décidé de boycotter le mot d'ordre des transporteurs grévistes.
"Dans ce secteur, (…), il n'y a pas union, il n'y a pas non plus de concertation. Je travaille tout espérant que les deux parties vont trouver une issue favorable pour nous", explique-t-il.
Assis dans l'habitacle d'un véhicule vétuste stationné au milieu de la gare, un client vêtu d'une tenue traditionnelle confie n'avoir "pas ressenti les effets de cette grève''.
"Je ne ressens pas la grève. Quand je me suis réveillé, je n'ai pas eu de problème pour avoir un moyen de transport", déclare avec un brin de sourie cet homme qui a choisi de garder l'anonymat.
A Lat-Dior, l'ambiance est celle des jours ordinaires. Le ballet des véhicules qui entrent et sortent de la gare est incessant. L'endroit est empli d'un brouhaha faits d'éclats de rires et de voix.
"Il faut négocier avec l'État. Nous travaillons avec lui, donc nous ne pouvons pas prendre une décision unilatérale. Il faut travailler et continuer le dialogue avec l'Etat", soutient Mamadou Moustapha Ba, commissaire aux comptes de la gare Lat-Dior.
Un léger impact à la gare Petersen
A la gare Petersen, l'impact de la grève des transporteurs est légèrement perceptible, malgré la présence de bus Tata de la société AFTU et d'autres véhicules qui roulent comme à l'accoutumée.
"Les bus Tata ne font pas partie de la grève. Concernant les cars +Ndiaga Ndiaye+, il y a une partie qui travaille et une autre qui suit le mot d'ordre de grève", explique Matar Diallo, le chef de gare.
Il note toutefois que des informations lui reviennent "selon lesquelles il y a des jeunes qui bloquent certains cars +Ndiaga Ndiaye+ et les empêchent de travailler".
La grève a cependant affecté certains usagers des transports en commun, qui ont peiné ce matin à rallier leur lieu de travail.
"J'ai eu quelques difficultés à trouver un véhicule. J'habite Les Maristes. Je prends souvent le bus Tata de la linge 40, mais avec la grève, il était bondé ce matin. J'étais obligé de prendre un taxi", raconte Alioune Mbaye.
Des mécaniciens et techniciens réparant des cars "Ndiaga Ndiaye" se disent eux aussi impactés par cette grève.
"Je suis soudeur, les autres sont des mécaniciens. Nous travaillons tous avec les cars +Ndiaga Ndiaye+. Donc, si une partie [de leurs conducteurs] est en grève, cela va forcément impacter nos revenus journaliers", confie un jeune soudeur qui a choisi de garder l'anonymat.
La plupart des usagers et des acteurs du transport rencontrés plaident pour un dialogue entre l'Etat et les syndicats, pour trouver une solution définitive aux revendications des grévistes.
Ces derniers protestent contre la vingtaine de mesures prises par le gouvernement pour renforcer la sécurité sur les routes sénégalaises.
Ces mesures ont été annoncées à la suite de l'accident de Sikilo, dans la région de Kaffrine, où 42 personnes sont mortes le 8 janvier dans la collision entre deux bus de transport en commun.
Lundi dernier, 22 autres personnes ont péri dans un accident survenu à Sakal, dans la région de Louga, et impliquant un car de transport en commun et camion.
par Khandiou
ACCIDENTS RÉCURRENTS, QUI POUR ARRÊTER LA SÉRIE ?
EXCLUSIF SENEPLUS - Le pays a mal et tout le monde le ressent. Certains voyagistes (structurés ou informels) apparemment un peu moins que d’autres. Pas besoin de convoquer un quelconque scénario de rapport de forces
Le récital est-il condamné à devenir hebdomadaire ? Le constat est que le fil des évènements est resté ininterrompu depuis ce début d’année 2023, emportant chaque semaine des vies tombées dans des chocs qui ensanglantent routes, pistes rurales, ponts et autoponts du pays. La litanie s’est invitée multiconfessionnelle, dans tout le Sénégal, depuis que Sikilo a re-commencé à peser lourd sur le cœur des Sénégalais, après la sombre nuit du 7 au 8 janvier 2028 sur la RN1. Il y a eu sur cet axe et pas loin de la capitale régionale Kaffrine, une série dont l’explication des causes avérées physiques et/ou métaphysiques va dans tous les sens, à la faveur de conjectures sans frein dans une conjoncture faite de déni de responsabilités.
Depuis quelques semaines en effet, les évènements dramatiques s’enchainent, impliquant tous les moyens de locomotion, du camion surchargé à l’âne égaré, de la Jakarta insouciante à l’incendie inexpliqué, en passant par un transport de passagers en conflit avec les normes de sécurité routière.
Tout l’Est et le Sud-Est n’ont pas encore fini de boucler les prières dédiées aux morts relayées largement jusqu’au-delà de nos frontières, que le Centre-Nord-Ouest se signale dans une quasi identique catastrophe routière.
Sikilo d’une part, Sakal-Ngeune Sarr d’autre part, les bilans évoluent quasi quotidiennement, émanant des sources de différentes régions médicales. Premières concernées, Kaffrine, Kaolack, Louga, Dakar entre autres destinations des morts et blessés dont le nombre évolutif s’approcherait bientôt de la centaine, suivant les statistiques égrenées quotidiennement dans l’espace public par une presse qui s’est abstenue de sensationnalisme.
On ne parle plus que de routine, depuis que dimanche 8 janvier dernier, le soleil s’est levé pour jeter sa vive lumière sur un Sénégal dont des filles et fils par dizaines, venaient quelques heures plus tôt, de fermer les yeux pour l’éternité, morts sur l’asphalte et dans les buissons alentour, à environ 250 km, à l’Est de Dakar. Le choc entre deux (2) bus communément appelés ‘’horaire’’ a été suivi une semaine plus tard, d’un autre sur l’axe Sakal-Ngeune Sarr.
Les autorités – on s’en doute - ont évité de gêner cette communauté internationale qui avait manifesté sa compassion et sa solidarité de nombreux messages adressés au premier des Sénégalais.
Le président Macky Sall aurait plus négativement altéré l’image de notre pays, s’il décidait après Sakal comme après Sikilo, de décréter un deuil national. Bien lui en a pris, évitant au drapeau en berne de faire la navette entre le sommet du mât et le milieu du poteau.
Toutes les vies se valent. Toutes les victimes méritent de la nation, toutes les familles ont besoin de réconfort, quand la douleur les assaille sous la forme de perte d’un membre. Quand les disparus, proches et consanguins se comptent en autant de doigts de la main, comme c’est arrivé à Ngueun Sarr, Nguith et autre Deungour, aucun geste de solidarité ne peut être de trop. Mais le pays ne peut s’arrêter comme l’ont envisagé des syndicats de transporteurs, au lendemain immédiat du drame sur la voie qui ouvre sur la RN1, vers Saint-Louis.
L’éternel Coran a été et reste présent dans les foyers et localités éplorés où l’on prie pour le repos de l’âme des morts.
L’image du sang séchant lentement sur nos routes et sur ce qui reste de la ferraille des véhicules accidentés a été plus forte dans les consciences, que les préoccupations d’ordre syndical de transporteurs encore secoués par la promesse des autorités d’aller ‘’jusqu’au bout’’.
L’État dit s’engager dans l’application des mesures de sécurité routière issues du Conseil interministériel convoqué et tenu à Kaffrine, en temps et géographiquement plus près possible du drame qui a endeuillé le Sénégal dans la nuit du 7 au 8 janvier 2023. Pas besoin de convoquer un quelconque scénario de rapport de forces. Le pays a mal et tout le monde le ressent. Certains voyagistes (structurés ou informels) apparemment un peu moins que d’autres. Les questions ne s’arrêtent plus sur qui de l’humain ou de la machine est vraiment en cause.
PRÉSIEDNTIELLE, UNE FLORAISON DE DÉCLARATIONS DE CANDIDATURES AVANT L'HEURE
À presque un an de l’élection présidentielle de 2024, les déclarations de candidatures fusent de partout. Au moins six leaders de l’opposition ont déjà manifesté leur volonté de briguer la magistrature suprême
L’élection présidentielle de 2024 arrive à grands pas et les potentiels candidats pour présider aux destinées des Sénégalais se signalent. Le maire de Ziguinchor et non moins chef de file de « Pastef Les Patriotes » et membre fondateur de la coalition « Yewwi askan wi » (Yaw) a été l’un des premiers à avoir officialisé sa candidature. « Moi Ousmane Sonko, s’il plaît à Dieu et si mon parti le veut, je suis candidat à l’élection présidentielle de 2024. Personne n’est mieux placé que nous pour gagner », avait déclaré l’ancien parlementaire qui a réorganisé son parti avant de lancer sa tournée nationale appelée « Nemekou Tour ». Ousmane Sonko n’est pas le seul opposant, appartenant à cette coalition de l’opposition à avoir manifesté son désir d’occuper le fauteuil présidentiel à l’issue de l’élection présidentielle de 2024. Malick Gakou, écarté de la course au Palais en 2019 pour défaut de parrainages, se dit prêt à relever le défi de la conquête du pouvoir. « La charge est lourde, elle est pleine d’angoisse et d’émotion, mais je peux vous assurer que je suis prêt à relever ce défi puisque vous savez qu’aucun sacrifice n’est de trop pour servir son pays », disait-il le 3 août dernier, tout en s’engageant à être « le candidat de la démocratie, de la défense des libertés, de la cohésion sociale, du pouvoir d’achat, des couches vulnérables ». Les deux premières personnalités politiques citées sont loin d’être les seules à vouloir s’aligner sur la ligne de départ.
Un autre leader politique et toujours de l’opposition s’est aussi signalé : Dr Abdourahmane Diouf. Celui-ci, investi sur liste de la coalition « Aar Sénégal » lors des dernières élections législatives, a quitté le navire de ladite coalition. Considéré par certains observateurs comme l’un des grands perdants des élections législatives, il a décidé de faire cavalier seul pour la prochaine élection présidentielle et sous la bannière de son parti « Awalé ». Il se définit comme « le candidat de la concordance, le candidat du développement endogène, le candidat de la reprise en main de notre pays ». Et ce n’est pas tout ! Dans l’opposition, Boubacar Camara et Bougane Gueye Dani, respectivement leaders du Parti de la construction et de la solidarité « Pcs/Jengu Tabax » et du mouvement « Gueum sa Bop » sont aussi en mode 2024. Idem pour l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall. Ce dernier ne compte pas attendre la loi d’amnistie qui le rétablira dans ses droits civils et politiques pour entamer sa tournée nationale. Le leader de « Taxawu Senegaal » compte sillonner le pays pour convaincre du bien-fondé de son programme. En effet, dans la perspective de la Présidentielle de 2024, il a annoncé le démarrage d’une tournée nationale d’écoutes et d’échanges dénommée « Motali Yeené » aux fins de recueillir les préoccupations des populations.
Si les leaders de l’opposition s’affirment et se positionnent, du côté de la majorité présidentielle, le président de la coalition « Benno bokk yaakaar » (Bby) maintient le suspense. C’est toujours le « ni oui ni non » qui plane sur une possible troisième candidature ou pas du Chef de l’État. Il faut, cependant, relever que la plateforme « Macky Pour 2024 », composée d’anciens membres de la Convergence des Jeunes républicains (Cojer) et de hauts cadres du parti présidentiel a investi Macky Sall comme leur candidat à la présidentielle de février 2024. Toujours du côté de la mouvance présidentielle, l’ancien Secrétaire général du Mouvement des élèves et étudiants socialistes (Mees), Mor Faye, a annoncé qu’il sera candidat en 2024. Il se réclame de l’héritage de Ousmane Tanor Dieng, l’ancien Premier secrétaire du Parti socialiste (Ps). Malgré ce flou, le scénario de 2024 se précise de plus en plus : une floraison de candidats dans l’opposition face au camp présidentiel.
« On verra des candidatures farfelues parce que… »
Mais ces déclarations de candidatures ne sont-elles pas prématurées ? À cette question, l’analyste politique Hamidou Hann répond par la négative. « Ceci est normal à la veille d’une année électorale. C’est tout à fait normal de voir que des leaders de partis politiques des différentes entités se déclarent », a déclaré M. Hann. Avant d’ajouter : « mais aussi, on verra des candidatures farfelues parce que ce sont des positionnements, des postures politiques qui motivent un peu les individus qui se déclarent candidats pour un peu monnayer leur ralliement dans les grandes coalitions qui vont se structurer ».
À l’instar de M. Hann, le journaliste analyste-politique, Abdoulaye Mbow estime que les Sénégalais doivent connaître dès à présent les candidats qui prétendent diriger le pays. « C’est une démarche normale parce qu’il n’a jamais été question pour l’opposition de penser à la création d’une coalition qui irait ensemble pour la présidentielle. Une déclaration de candidature en perspective de la présidentielle doit se faire très vite parce qu’il faut engranger des voix, faire des tournées politiques et susciter l’intérêt autour de sa personne en tant que candidat déclaré », a fait remarquer M. Mbow. Enseignant-chercheur en sociologie politique à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, Ibou Sané pense que ce sont des candidatures « d’intention », « prématurées » faites parfois dans le show. « La majorité d’entre eux n’ont pas de base. C’est un peu de la mégalomanie. Ils annoncent leur candidature et, à la fin, ils se retirent. Ils nous ont habitués à ça », souligne-t-il.
« Il y aura forcément le choc des ambitions dans l’opposition »
En effet, force est de reconnaître que ces déclarations de candidature auront quelques conséquences sur le plan politique. Elles vont conduire à l’émiettement de l’électorat de l’opposition de manière générale. Les voix engrangées par l’opposition lors des élections locales et celles législatives en tant que coalition homogène seront départagées entre les candidatures en perspective de cette présidentielle. « Ces déclarations vont fragiliser ces coalitions parce que le risque de confiance va se poser, la lutte des égos va survenir et il y aura forcément le choc des ambitions dans cette grande coalition de l’opposition et qui va fragiliser la dynamique collective », a déclaré Hamidou Hann, estimant qu’on pourrait même assister à des affrontements symboliques entre des leaders de l’opposition.
Un autre écueil se dresse devant les prétendants au fauteuil présidentiel : le parrainage. Chaque déclaration de candidature, devant le Conseil constitutionnel, doit être accompagnée de la signature de 53.457 électeurs au minimum et, au maximum, 66.820 électeurs. Ainsi, pense M. Hann : « le parrainage va freiner beaucoup de candidats déclarés surtout pour des candidats qui n’ont aucune assise nationale, qui sont parfois d’illustres inconnus. La collecte de parrains est un travail sérieux qui demande de la rigueur et de l’organisation. Ce qui n’est pas le fort des hommes politiques sénégalais et des appareils politiques de manière globale ». Mais, d’après Abdoulaye Mbow, l’État a les moyens, en concertation avec l’opposition et la société civile, d’aller dans le sens d’une réforme profonde de la loi sur le parrainage pour permettre à la démocratie de mieux souffler à travers une pluralité de candidatures.