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20 août 2025
PAR Moussa Ngom
À MES CONFRÈRES
EXCLUSIF SENEPLUS - Ce n'est pas pardonnable d'être journaliste et relayer les propos des tenants d'un “troisième mandat” illégal mais avant tout immoral à tout point de vue. Ce n'est pas une question d'équilibre mais de responsabilité
Cette tribune destinée à la presse sénégalaise appelle à des prises de position éditoriales plus fermes face à la violence d’État exercée par le régime actuel.
Il est des glissements vers l’autoritarisme qu'on ne soupçonne pas mais qui se reflètent dans nos modes de pensée.
La plus illustrative d'entre elles est de pouvoir deviner qui, de nos jours, est susceptible d'être inquiété par la justice non pas pour ses propos mais pour son affiliation politique ou la contradiction du discours politique officiel.
Il faut des hommes pour matérialiser les injustices mais il y a des corps de profession pour le permettre. Si les politiques au pouvoir sont à l’initiative de cette entreprise globale de répression des opinions, il est deux entités qu’il faut tenir particulièrement pour responsables de la situation actuelle : la Justice et la Presse pour leur rôle actif ou passif, c'est selon, au service d'ambitions liberticides.
Le Sénégal a connu des jours sombres à la fin du règne d’Abdoulaye Wade avec des morts qui n'auraient pas dû être et des personnes marquées à vie par les conséquences d'une ivresse de pouvoir.
Aujourd’hui encore les mêmes déclarations incendiaires, les difficultés socio-économiques et le climat de tension encore plus exacerbé font craindre le pire.
Une tension entretenue car si le chef de l’État avait douteusement expliqué vouloir écarter tout débat nuisible à la suite de son mandat, il faut noter que sa promesse de sanctionner ceux qui iraient à l’encontre de sa ligne de conduite ne s’est globalement appliquée qu’à ceux qui ont rappelé ce que lui-même avait dit et redit très clairement : il ne pourrait se représenter en 2024.
Pourtant, ses ministres (en tête, son Premier ministre le pressant de se déclarer), directeurs d’agences publiques et partisans de tous bords, déroulent à leur aise leur agenda pour un “second quinquennat” par des pétitions, déclarations de presse et meetings, parfois en sa présence et disent se mobiliser pour concrétiser leur "unique option pour 2024" sans que cela ne semble gêner le chef du parti.
Il ne fait donc plus aucun doute que si ce n'est sa principale option, Macky Sall se ménage encore les moyens de concrétiser une volonté de se représenter à nouveau et/ou d’écarter les concurrents sérieux à son poste. Sa récente sortie dans le média L'Express s’ajoute à une longue liste de signaux rouges.
Il est important de parler de cette troisième candidature car elle est à la source de tout. Et il convient si ce n’est déjà tard, d’anticiper les conséquences meurtrières de l’instauration d’un tel débat car à ce stade, ce n'est pas pardonnable d'être journaliste et relayer, en estimant n’être que factuel, les propos de leaders politiques qui professent un “troisième mandat” illégal mais avant tout immoral à tout point de vue. Ce n'est pas une question d'équilibre entre parties mais de responsabilité vu le passé très récent.
En d'autres termes, on ne peut pas prétendre exercer un métier ayant pour vocation de préserver la démocratie et torpiller les rares piliers sur lesquels elle repose.
Bien que nous soyons dans une période d'extrême polarisation de l'information, il ne s'agit pas d'une position partisane mais bien républicaine. Si la presse doit servir d’arbitre du jeu démocratique, s’opposer aux méthodes déloyales d’un acteur est tout sauf une interférence, surtout lorsque cet acteur utilise les puissants moyens mis à disposition de l’État contre une partie de la société.
Il s’agit donc de servir de rempart face à la machine répressive du régime actuel, préserver l'État de droit et surtout la liberté d'expression, celle-là même qui nous permet d'exercer ce métier et que le régime actuel réduit de jour en jour à néant.
Suivre des principes est parfois pénible car il implique de défendre des personnes pour lesquelles nous n'avons aucune sympathie, y compris au sein de notre profession. Aucun membre de la corporation n’est d’ailleurs épargné.
De nos jours, ne pas être inquiété pour son travail journalistique n'est pas fonction du respect des règles, tout dépend de sa capacité à gêner le projet antidémocratique qui se déploie depuis plusieurs années.
Il y a déjà eu une succession de faits marquants sur lesquels nous avons raté le coche.
La première concerne les germes liberticides contenus dans les textes régissant notre métier. Il ne faut que le moment opportun pour qu'ils soient utilisés contre les voix discordantes.
La diffusion de fausses nouvelles, la diffamation, le secret défense, les supposés outrages à l'Institution, des concepts qui ont malheureusement eu de meilleurs avocats dans la presse que ceux qui s’en prévalent pour intimider journalistes, activistes et opposants ou simples citoyens.
Heureusement qu’il reste dans les évènements politiques, des moyens de comparaison avec les risques liés à notre métier pour une meilleure prise de conscience de l'enjeu.
Interrogeons-nous, par exemple, quatre fois :
- Pourquoi faut-il, aux journalistes comme aux citoyens épris de transparence, s’entourer de toutes les subtilités possibles voire même s’autocensurer quand ils savent détenir un document, rendu confidentiel à dessein, relatant des faits d’intérêt public ?
- Pourquoi l’exigence (injustifiée) à la presse de respecter le secret de l’instruction est moins évoquée dans le débat public, les fuites de pv ici et là devant permettre à grande peine d’avaliser dans l'opinion des détentions plus qu’arbitraires et humiliantes.
- Pourquoi est-il inconsciemment considéré comme plus risqué légalement de filmer l’acte que de procéder à un racket quotidien et systématique sur les routes ?
- Alors que les moments les plus décisifs d’une nation se jouent souvent dans le secret et que dans bien des pays, on se bat et force les barrières que les gouvernants imposent pour le préserver, il n'y a rien de plus aberrant que certains, ici, justifient d'être écartés au nom d’une certaine “légalité”. À qui donc cette protection du secret sert-elle et est-ce l'essence de notre métier et d’une démocratie ?
Des carrières sont brisées, des personnes sont mortes sans qu'il ne leur soit accordé la considération qui sied en leur rendant justice et d'autres anonymes séjournent en prison car, faillite collective, échapper de nos jours aux injustices dépend du degré d’engagement de sa corporation.
Il nous faut ramener la logique démocratique et replacer l’humain au cœur de notre métier, privilégier la légitimité du but démocratique que nous poursuivons face à une légalité contraire aux intérêts du public, analyser ce que vaut et signifie le "respect" d’une Institution quand les hommes qui l’incarnent temporairement piétinent la dignité de ceux qu'ils devraient servir.
A mes confrères, il y a urgence démocratique.
LES CONDAMNATIONS DE LA LSDH À PROPOS DE LA SITUATION DU PAYS
La Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH), à travers son vice-président, a fait hier une sortie pour condamner, avant de donner des pistes de solution et des recommandations pouvant sortir le pays de cette situation tendue qu’il vit.
La Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH), à travers son vice-président, a fait hier une sortie pour condamner, avant de donner des pistes de solution et des recommandations pouvant sortir le pays de cette situation tendue qu’il vit depuis quelques jours.
Aux yeux de la Ligue sénégalaise des droits humains (LSDH), les heurts de ces dernières heures n’honorent pas le Sénégal, car une injustice ne peut se réparer par une autre injustice. La tournure de la situation sociopolitique du moment, en prélude de la prochaine élection présidentielle de 2024, selon son vice-président, est assez tendue, et ne devrait laisser aucun citoyen sénégalais indifférent.
Pour le professeur Denis Ndour, l’indignation et la peur animent la plupart des Sénégalais, à chaque fois que les politiques, pouvoir comme opposition, profèrent des discours musclés de défiance et de menace.
‘’Au moment où nous enregistrons deux morts en 48 heures, on s’interroge sur le mutisme de certaines personnalités (figures historiques vivantes, leaders religieux, leaders d’opinion, communicateurs traditionnels...) pour un appel à l’apaisement. Mais, à mon avis, on ne peut étouffer que par de simples discours cette violence graduelle que nous constatons au Sénégal, depuis quelques années et, particulièrement, durant ces dernières 72 heures qui, à la limite, agasse tout le monde. En effet, il s’agit là d’une violence dormante qui nécessite une analyse profonde pour des remèdes durables. Pourquoi une simple convocation au tribunal pour un différend entre deux Sénégalais devrait prendre le pays en otage ? Au nom de quelle loi devrait-on imposer, voire conduire de force un citoyen lambda qui a choisi d’aller répondre librement à sa convocation au tribunal ? Ceci n’est-il pas une forme de violence ? À qui la faute et quelles solutions ? Des citoyens sont tués fréquemment, lors des manifestations, et cela ne constitue aucunement une menace de sanction du côté des forces de sécurité chargées de maintenir l’ordre, en sachant pertinemment que ces homicides font rarement l’objet d’une enquête ou de poursuites’’, souligne le Pr. Ndour à travers une note rendue publique.
D’ailleurs, fait-il remarquer, il est difficile d’obtenir des chiffres fiables sur les homicides commis par des forces de l’ordre, car dans de nombreux pays, ces données ne sont pas collectées ou pas publiées. C’est toujours le mutisme de l’État qui, souvent, se réfugie derrière des commissions d’enquête qui finissent par être oubliées. ‘’Quand l’autorité qui doit interdire la violence et éduquer à la non-violence, se désole-t-il, exerce la répression ou perpétue devant tout le monde des scènes de violence, on peut comprendre ceux qui ont la perception d’un sentiment d’injustice quand les forces de l’ordre brutalisent, humilient et arrêtent des leaders politiques, des citoyens et des journalistes lors des manifestations pacifiques’’.
Légitimation de la violence par l’Etat
‘’En effet pour légitimer la répression, le pouvoir, souvent, se réfugie derrière le slogan habituel ‘’Force doit rester à la loi’’. Sans chercher à accabler tel ou tel corps de métier, les faits constatés durant ces 72 heures nous poussent à dire que, quelles que soient les circonstances, ces images posent la question de l’usage proportionné de la force par certains policiers. Le fait de commettre des bavures au cours de la dispersion d’une manifestation augmente simplement les heurts et les confrontations, mais ne les limite pas. D’ailleurs, depuis un certain temps, au Sénégal, la violence étatique, entendue comme l’emploi illégitime de la force physique par les agents de l’État, survient systématiquement lors des rassemblements ou marches politiques, lors de contrôles policiers, au cours de l’interpellation des manifestants ou pendant leur détention, ou durant les séances d’interrogatoire, particulièrement propices aux mauvais traitements, donc à la torture’’, dénonce le professeur Denis Ndour.
Ainsi, poursuit le droit-de-l’hommiste, contrairement à la bavure, la torture possède une définition juridique internationalement reconnue. Elle désigne tout acte commis par un fonctionnaire public ou une autre personne sur son instruction, qui inflige intentionnellement à une personne des peines ou souffrances graves, physiques ou mentales ou simplement pour la priver de sa dignité d’être humain, pour lui ôter sa capacité de penser.
Quant à la violence émeutière, elle ne résulte pas seulement d’un choix tactique de ‘’guérilla urbaine’’ de la part des manifestants, elle est aussi une pratique de contournement de la répression policière, souligne-t-il.
‘’Permettez-moi de rappeler que le Conseil des Droits de l’homme de l’ONU (CDH) a adopté, unanimement, une résolution condamnant les violences policières et déplore tous les incidents de recours excessif à la force et d’autres violations des Droits de l’homme par les forces de l’ordre contre des manifestants pacifiques. Certes, nous souhaitons que les coupables de violence policière puissent payer pour leurs fautes, c’est pourquoi comme pistes de solutions nous pouvons nous inspirer de l’exemple de la législation belge. En effet, la difficulté provient précisément de ce que, à défaut de pouvoir filmer, des particuliers, victimes de violences policières, se retrouvent généralement sans moyen de preuve. La loi belge n'interdit pas à un particulier de filmer des policiers en cours d'intervention. Il serait bon de le rappeler aux policiers qui peuvent certes trouver cela désagréable, mais doivent l'accepter. Ce qui pourrait poser problème, c'est la diffusion de telles images qui, dans certaines circonstances, peut constituer une infraction. Mais au cours de leur intervention, les policiers ne peuvent présumer que les images seront diffusées, éventuellement de manière illégale, et ne peuvent donc en aucun cas empêcher l'enregistrement’’, indique le Pr. Ndour.
‘’C’est quand les agents de la force publique tuent que le scandale surgit’’
Ainsi, pour parvenir à un dégel, il émet trois recommandations. À l’opposition, il faut désormais, selon lui, suivre la procédure de recours jusqu’au bout, quand une demande de manifestation n’est pas accordée et éviter le discours de défiance du genre : ‘’Autorisation ou pas, nous allons faire notre manifestation.’’
À l’endroit des autorités étatiques, il demande de faire preuve de respect du droit constitutionnel de manifester, puisqu’il ne fait aucun doute que l’interdiction des manifestations génère l’affrontement, et éviter, non seulement, d’interdire les manifestations, quand on sait que les effectifs des forces de sécurité sont assez suffisants pour assurer l’encadrement, mais encore éviter de notifier le refus de l’autorisation à quelques heures de l’événement. Ceci n’est pas professionnel.
Concernant les forces de défense et de sécurité, il demande d’éviter d’exécuter des ordres sans humanisme ni respect de la dignité humaine. ‘’Nous sommes tous des Sénégalais. Mais surtout, durant les manifestations, veuillez identifier et arrêter ceux qui commettent des exactions pour ensuite venir se réfugier auprès de vous sans être inquiétés. Si l’absence de libertés facilite le jaillissement de la violence policière, il n’est pas nécessaire que celle-ci se termine dans le sang. Tout dépend des techniques et des moyens employés pour faire face aux altérations de l’ordre public. Les policiers doivent communiquer avec les manifestants au lieu de les charger systématiquement’’.
Il ajoute : ‘’Faisons attention, car c’est quand les agents de la force publique tuent que le scandale surgit et réveille l’hostilité populaire. L’impunité est une injustice. Il est temps d’éteindre cette braise de violence qui commence à ternir l’image du Sénégal. Trop, c’est trop ! Dans la concordance, l’unité et le respect de la dignité du citoyen, remettons-nous au travail à travers une co-construction sincère entre acteurs pour un pays de la Teranga terre de paix et de démocratie’’.
par Madiambal Diagne
NE PLUS LAISSER FAIRE OUSMANE SONKO
A chaque fois que Sonko sort de sa maison, tout le monde s’enferme chez soi. Il s’autorise tout ce qu’aucun autre Sénégalais n’ose faire. Combien de personnes ont déjà perdu la vie pour les caprices de cet homme politique ?
C’est bien curieux ! Le 5 décembre 2022, révélant «la dernière manœuvre idiote de Ousmane Sonko», qui s’agissait d’un projet d’empoisonnement qu’était venu me proposer un de ses sbires, j’affirmais qu’il ne faudrait pas être surpris qu’il organise son propre empoisonnement pour se faire interner à l’hôpital et demander une évacuation sanitaire, afin de se soustraire à l’action de la Justice, se débiner d’un procès dans l’affaire Adji Sarr. D’ailleurs, le 3 novembre 2022, un de ses lieutenants, Bassirou Diomaye Faye, avait sorti de son chapeau «un projet d’empoisonnement que préparerait le régime de Macky Sall en complicité avec deux pays étrangers». La ficelle était trop grosse. Mais Ousmane Sonko préférerait de la sorte prendre la fuite, que de faire face à ses responsabilités. Aussi, au prétoire, le subterfuge est ordinaire qu’un prévenu se fasse interner à la veille d’un procès pour éviter de comparaître. Mais un tel stratagème n’empêche pas toujours les juges de statuer.
Franchement, je ne pouvais pas m’imaginer que Ousmane Sonko, qui clamait son impatience de confondre Mame Mbaye Niang, allait finir par imiter l’acteur Molière, jouant une représentation de la célèbre pièce Le malade imaginaire, pour faire ainsi renvoyer l’audience de confirmation de ses propos et d’exhibition de ses preuves qu’il disait accablantes. Son mal s’est subitement déclaré après qu’il eut, devant la barre, fini de débiter ses diatribes contre le président Macky Sall et son régime, et surtout juste au moment où le juge Pape Mohamed Diop lui a demandé s’il pouvait fournir les preuves de ses affirmations contre la partie civile, Mame Mbaye Niang, qui le poursuit pour diffamation. Son conseil, Me Ciré Clédor Ly, était, lui aussi, bizarrement tombé malade après avoir fait des déclarations aux journalistes, fustigeant des brutalités policières et après avoir plaidé devant le prétoire, pour le renvoi de l’audience. Evacué sur une chaise roulante, on le verra sur des images, une fois à Paris, retrouver la plénitude de ses moyens comme par enchantement.
Avant lui, Guy Marius Sagna s’était lui aussi retrouvé en moins de 24 heures, tout fringant, après une hospitalisation. Le simple fait que Ousmane Sonko, Me Ciré Clédor Ly ou Guy Marius Sagna ont été internés à la même clinique médicale dont les responsables sont connus pour des prises de position publiques favorables à Ousmane Sonko et à son camp politique, suffit pour rendre dubitatif le plus candide ou crédule. D’ailleurs, l’information livrée par Bamba Fall, maire de la Médina, selon laquelle le parti Pastef aurait signé un contrat d’exclusivité avec la clinique médicale pour ramasser ses victimes lors des dernières manifestations est grave et serait un motif de poursuites pénales pour participation à un mouvement insurrectionnel et non-assistance à personne en danger pour avoir refusé de soigner les victimes qui n’étaient pas du parti Pastef. Toutes les limites sont ainsi franchies.
C’est dire que le «malaise physique» de Ousmane Sonko était apparu si opportun que personne ne pouvait s’y tromper. Mais le juge a discrétionnairement décidé du renvoi du procès en audience spéciale pour le 30 mars 2023. Il reste qu’au sortir de l’audience, le prévenu, dans sa fuite en avant, a poussé l’art de la comédie jusqu’à demander une évacuation sanitaire à l’étranger pour éventuellement se dissiper dans la nature, pour disparaître et n’avoir jamais à faire face à celui qui prétend être diffamé et à la pauvre dame Adji Sarr qui l’accuse de viols et de sévices sexuels. Bassirou Diomaye Faye de rejouer alors le disque de l’empoisonnement. Molière avait fini sa célèbre pièce par disparaître définitivement sans demander ses restes, victime d’un malaise fatal, lors d’une représentation.
Je savais l’homme Sonko lâche et l’avais souligné dans plusieurs textes, notamment en date du 14 janvier 2019, du 15 novembre 2021, du 23 mai 2022, du 13 février 2023. On oublie par ailleurs que, confondu par l’enquête de la gendarmerie d’avoir été un client assidu du salon de massage Sweet Beauté, il avait invoqué un coriace mal de dos qu’il y soignait et qui le handicapait depuis sa tendre enfance. Pourtant, on le verra, quelques semaines après, faire des démonstrations athlétiques, révélant que sa pathologie était on ne peut plus imaginaire. Jouer au malade imaginaire, il n’en est donc pas à sa première pièce de théâtre ! Le 22 mai 2021, à Bignona, en pleine tempête de sa première comparution devant les enquêteurs dans l’affaire Adji Sarr, il avait donné l’impression de tomber dans les pommes avant de se remettre quelques minutes après à chahuter avec ses compagnons.
Les Sénégalais avaient aussi pu mesurer sa lâcheté lors de sa confrontation avec la plaignante Adji Sarr, dans le bureau du juge d’instruction, et aussi en le découvrant, en direct sur les écrans de télévision, perdre ses moyens quand des agents de la police l’exfiltraient de sa voiture, lui qui appelait les jeunes au «Mortal kombat». Pathétique et ridicule. Seulement, je parie que Ousmane Sonko ne pourra pas rester à l’hôpital jusqu’après le 30 mars 2023, jour de procès pour diffamation intenté par Mame Mbaye Niang.
En effet, il ne saurait rester sans se faire applaudir et parler aux médias, se faire en quelque sorte oublier, tant soit peu. («Sonko a donné la verge pour se faire battre», 15 février 2021). C’est le propre du narcissique, dirait un psychanalyste. De toute façon, il va réaliser que sa stratégie d’évasion sera inopérante et il se résoudra à quitter la clinique, pour parader devant les flashs de ses partisans. Quid des nombreuses personnes qui s’émouvaient de son sort et demandaient son évacuation sanitaire à l’étranger ? «Sonko sait rendre ridicules ceux qui le soutiennent», n’avais-je pas déjà «tweeté» le 19 février 2023 ?
En effet, lors d’un rassemblement politique, il cherchait à sauver la face pour avoir fait montre de passivité pour ne pas dire de couardise devant les policiers qu’il avait pourtant bravés ou défiés. Il affirmait après coup que ces derniers voulaient, par leur intervention, lui éviter de tomber dans un guet-apens de nervis commis par ses adversaires. Il aura couvert de ridicule les personnalités politiques de divers bords et ses soutiens aveugles au sein de la Société civile sénégalaise, qui s’étaient fait fort de dénoncer l’intervention policière ! En outre, combien de fois ses mensonges sordides à des fins de manipulation ont-ils été éventés ? Le 29 août 2022, dans ces colonnes, nous disions : «Ils découvrent enfin le véritable visage du leader de Pastef.»
A Macky Sall d’assumer sa responsabilité historique contre ce disciple de Bakounine
La stratégie du dilatoire est manifeste. Va-t-on le laisser tenir le pays en haleine avec ses multiples affaires judiciaires, ses incartades politiques ou ses pérégrinations provocatrices ? A chaque fois que Ousmane Sonko sort de sa maison, tout le monde s’enferme chez soi, les écoles et les commerces sont fermés. Il s’organise de sorte à provoquer le tohu-bohu, indisposer ses autres concitoyens en bloquant la circulation et en suscitant de violentes émeutes. Il s’autorise tout ce qu’aucun autre Sénégalais n’ose faire, et le tribut est lourd pour les autres citoyens. Combien de personnes ont déjà perdu la vie pour les caprices de cet homme politique ? L’Etat va-t-il continuer de laisser compter les morts ? Combien de Sénégalais ont perdu des biens et autres patrimoines, du fait de ses appels publics insurrectionnels, des appels à la violence et aux pillages ? Qui va réparer les graves préjudices subis par les personnes victimes collatérales ? Ni l’Etat, ni les municipalités, encore moins les fauteurs de troubles ne paient les dommages et le manque à gagner pour les acteurs économiques ; et les victimes sont abandonnées à leur pauvre sort. En agissant de la sorte, donc avec passivité, l’Etat finira par se mettre lui-même en danger, et les personnes qui en ont les moyens organiseront désormais leur propre sécurité, celle de leurs proches et de leurs biens. Ousmane Sonko a lui-même appelé au «gatsa-gatsa» (la loi du Talion), ils seront nombreux à ne pas se laisser agresser et riposteront à la hauteur des attaques. Et après coup, personne ne devrait s’en prendre aux autres qui auront fait usage de leur droit à la légitime défense ? On ne le dira jamais assez, il appartient alors à l’Etat de s’interposer et de mettre un terme aux agissements du fauteur de troubles, du donneur d’ordres subversifs qui est bien identifié, qui ne s’en cache pas d’ailleurs, qui l’assume et s’en vante. Il y aura fatalement un prix à payer, mais force est de dire que différer l’acquittement de ce prix va provoquer un renchérissement des coûts humains, politiques, économiques et sociaux.
Je refuse de croire à une stratégie de pourrissement des autorités de l’Etat qui, par attentisme, chercheraient à montrer, au gré des tumultes politiques, le caractère dangereux d’un homme. La preuve est largement faite que Ousmane Sonko est un danger pour la paix civile dans ce pays. Ce serait d’un cynisme abject que de laisser des personnes continuer de mourir, de voir des gens perdre leurs biens, d’assister au saccage de biens et édifices publics, simplement pour montrer la véritable face hideuse d’un homme politique. Le coût budgétaire des opérations de maintien de l’ordre consécutives aux heurts provoqués par les déplacements et manifestations du parti Pastef ne sont pas négligeables, encore que la lassitude et l’exaspération des éléments sur le terrain peuvent, à la longue, être dommageables d’autant que cette situation de tension ou de troubles récurrents peut être réglée dans l’immédiat. Qui plus est, personne ne peut plus affirmer n’avoir pas pris la mesure de la situation. Il demeure que ceux qui le suivront dans sa surenchère continueront à le faire et n’auront pas besoin d’être persuadés d’un danger ou d’une menace quelconque pour changer d’avis. Le peuple du parti Pastef est constitué pour l’essentiel d’un monde de frustrés professionnels, sociaux, politiques ou économiques, qui ne se soucient pas des voies et moyens pour assouvir une revanche ou une vengeance sur la vie. Il ne les intéresse pas de savoir les politiques à mettre en œuvre ou encore moins de se prononcer sur les questions fondamentales comme l’éducation, la santé, l’agriculture, la sécurité ou les infrastructures.
Ousmane Sonko devrait servir de bélier pour forcer les portes du destin ou du pouvoir pour des militants politiques qui n’ont jamais pu espérer d’un «grand soir», et des enturbannés de tout acabit s’en servent comme un «cheval de Troie». Dans une telle ambiance, il ne peut sortir du discours rien de positif, plutôt que de l’invective, de la haine, de la violence, de la dénonciation et de l’aigreur. Même les succès et réussites du Sénégal sont chahutés. Ousmane Sonko n’exprime pas une pensée politique élaborée, mais de ses faits et gestes et de ses déclarations éparses et à l’emporte-pièce, exhale un véritable anarchisme ou nihilisme. Il remet en cause l’Etat et les institutions, toute hiérarchie sociale, politique ou économique, et prône un égalitarisme social. Il ferait un bon disciple de l’activiste d’origine russe, Mikhaïl Bakounine (1814-1876). Il urge de stopper cet aventurier funeste, même si je reste persuadé que «Sonko se brûlera avec le feu qu’il aura allumé» (13 juin 2022).
Les opportuns exemples de la France et des Etats-Unis d’Amérique
La France n’est peut-être pas une grande démocratie, encore moins une référence pour nous autres Sénégalais. C’est pour cela qu’on a assisté, blasés, à des tabassages d’opposants qui continuent de manifester dans les rues pour s’opposer à l’adoption d’une loi allongeant principalement l’âge du départ à la retraite. Des mobiliers urbains ont été détruits par la furie des manifestants dans de nombreuses villes françaises. Mais dans ce pays, l’autorité de l’Etat est telle que des fauteurs de troubles, qui s’en prennent à des biens publics ou privés lors de manifestations, en paient le prix fort en se voyant appliquer rigoureusement la loi pénale. C’est sans doute pourquoi tous les responsables syndicaux ou politiques opposés à la réforme des retraites ont vite couru sur les plateaux de télévision pour se démarquer des casses et autres émeutes, et de souligner «le caractère spontané des événements». D’ailleurs, pour éviter de se laisser soupçonner d’être à l’origine ou d’avoir inspiré des troubles violents, nul n’a osé fustiger l’interdiction, par le Préfet de police, de rassemblements à la Place de la Concorde à Paris. En France, l’autorité de l’Etat est de rigueur, mais au Sénégal, l’Etat apparaît si faible que des citoyens peuvent revendiquer devant les caméras de télévision les saccages de biens publics et privés et des violences contre les Forces de l’ordre ou des menaces de s’en prendre physiquement à des concitoyens, de surcroît des personnes investies de l’autorité de l’Etat comme des juges, des procureurs, des officiers de police ou de gendarmerie.
En France, les manifestants de ces derniers jours agissent pour prétendre défendre une cause générale, impersonnelle, mais au Sénégal, les manifestants sont jetés dans la rue pour défendre un homme de ses actes de fornication présumés délictuels ou criminels ou d’accusations fausses et gratuites qu’il a proférées à l’endroit d’un concitoyen.
On attend de voir aux Etats-Unis d’Amérique, comment la force publique s’abattra sans pitié sur les hordes de manifestants que l’ancien Président Donald Trump voudrait dresser, demain, mardi 21 mars 2023, comme des barricades pour l’empêcher d’aller répondre devant la Justice de ses actes de coucherie qui auraient mal tourné. Du Ousmane Sonko en quelque sorte, à tous points de vue ! Mais la différence sera qu’aux Etats-Unis, la loi passe, quoi qu’il en coûte, et est égale pour tout le monde, et que le Président Trump comparaîtra, de gré ou de force, devant le juge ! Le Sénégal ne saurait faire moins sur le registre du respect de la légalité républicaine et de l’égalité des citoyens devant la loi.
PAR Pape Demba Sy
LA CDS N'EST PAS EN LÉTHARGIE
Notre conception de la politique est aux antipodes de la politique spectacle en cours dans notre pays. Convaincus que l’unité des forces de gauche ne se fera pas en un claquement de doigts, nous la construisons avec méthode et patience
A Monsieur le Directeur de publication de SenePlus
Monsieur le Directeur
Dans votre site d’informations SenePlus du 13/03 /2023, monsieur Félix Atchadé a publié une contribution intitulée « De quoi Ousmane Sonko est-il le nom ? »
Faisant allusion à deux tribunes que la Confédération pour la Démocratie et le Socialisme (CDS) aurait publiées en une dizaine de jours, monsieur Félix Atchadé attribue ces expressions à la CDS : « populisme », « fachopopulisme », « néonazi », « islamisme radical anti-confrérique » , et « groupes d’obédience irrédentiste » pour désigner Pastef et son leader.
En ma qualité de coordonnateur de la CDS, je voudrais apporter les clarifications suivantes :
1 Les tribunes auxquelles monsieur Félix Atchadé fait référence n’ont pas été publiées par la CDS.
2 La CDS n’a jamais utilisé les expressions ci-dessus pour désigner Pastef et son leader.
3 Les déclarations publiques de la CDS sur la situation nationale et internationale sont dûment signées par son coordonnateur.
Dès lors, nous osons espérer que monsieur Félix Atchadé s’est trompé de bonne foi.
A l’avenir, il gagnerait à faire preuve de plus de rigueur. Il y va de sa crédibilité et de celle de ses publications.
Pour le reste, il est superfétatoire de revenir, ici, sur les actions communes des partis membres de la CDS. Ceux qui suivent les actualités politiques, au Sénégal, en sont régulièrement informés par nos déclarations, nos conférences de presse et autres débats publics.
La dernière activité publique de la CDS sous forme de panel a été tenue le samedi 11 mars 2023 sur le thème « Besoin de Gauche au Sénégal, entre urgences et écueils ».
Dans la matinée de ce même jour du samedi 11 mars 2023, s’est tenue l’Assemblée générale des responsables départementaux de la CDS avec pour objectif la mise en place des coordinations départementales de notre Confédération. Ce pas qualitatif dans la construction de l’unification de la gauche n’a jamais été atteint dans toutes les expériences de tentative d’unité de la gauche.
Avant, le 4 février 2023, sur initiative de la CDS, des partis de la gauche plurielle se sont rencontrés et ont décidé de construire une Gauche plurielle, unie, démocratique, laïque et panafricaniste. Le processus est en cours. Les TDR en voie de finalisation.
Toutes ces initiatives et actions montrent clairement que contrairement à l’opinion de monsieur Félix Atchadé, la CDS n’est pas en léthargie. Il se trouve seulement que notre conception de la politique est aux antipodes de la politique spectacle en cours dans notre pays.
Convaincus que l’unité des forces de gauche ne se fera pas en un claquement de doigts, nous la construisons avec méthode et patience.
Dans l’espoir que cette mise au point sera publiée incessamment par votre site d’informations, veuillez recevoir, monsieur le Directeur, mes sentiments respectueux.
PRESIDENTIELLE DE 2024, MARY TEUW NIANE CANDIDAT
Mary Teuw Niane, ancien ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, a déclaré sa candidature pour la présidentielle de 2024.
Mary Teuw Niane, ancien ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, a déclaré sa candidature pour la présidentielle de 2024.
Le leader du mouvement pour la transformation nationale (Mtn) a solennellement officialisé sa candidature.
Mary Teuw Niane fait part d’un projet collectif et solidaire afin de faire « renaître la confiance dans notre pays et l’espoir dans un futur meilleur ».
Le candidat à l’élection du 25 février 2024 se fixe des objectifs à réaliser d’ici le 02 avril 2029. Il s’engage à la scolarisation universelle de tous les enfants, l’éradication de l’analphabétisme, l’accès aux soins pour tous et l’équité sanitaire. Mary Teuw compte également faciliter l’accès à l’eau potable, à l’électricité et à internet sur tout le territoire sénégalais.
Le retour aux valeurs fondamentales et l’amélioration des conditions de vie des Sénégalais représentent les socles de son projet.
KU BËREY DAAN
N’ayons pas la crainte des mots, nous avons en face de nous un pouvoir dictatorial. À l’arbitraire, la justice a ajouté la méchanceté - DÉCLARATION DU CPR DOOLEEL PIT-SÉNÉGAL
La semaine dernière, le Sénégal a vécu des moments — des plus sombres et des plus tristes — de son histoire contemporaine. Le pouvoir de Macky Sall déboussolé, débordé par les affects les plus vils et vindicatifs comme nul esprit rationnel ne peut le soupçonner a fait un grand pas vers le démantèlement total de notre démocratie. N’ayons pas la crainte des mots, nous avons en face de nous un pouvoir dictatorial ! Que reste-t-il de la démocratie sénégalaise ? Rien, absolument rien ! L’État de droit bafoué et réduit à sa plus simple expression, les libertés muselées, l’égalité des citoyens devant la loi piétinée, les contre-pouvoirs vassalisés, la puissance publique patrimonialisée et mise au service d’intérêts privés.
Du lundi 13 mars au jeudi 16 mars 2023, le domicile du président du Pastef et maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko, a été assiégé par une escouade de gendarmes et policiers — sans mandats ni décisions de justice — affirmant exécuter « des ordres ». Le jeudi 16 mars se rendant au tribunal pour l’audience du procès qui l’oppose au ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang, il a été extrait manu militari de son véhicule, violenté, aspergé de gaz lacrymogène et d’un liquide de nature inconnue puis conduit au tribunal dans un fourgon. Cette fois encore, les forces de défense et de sécurité impliquées ont agi sans mandat du juge chargé d’arbitrer ce différend. Ousmane Sonko a été l’otage d’éléments de forces de l’ordre agissant comme des miliciens. Son avocat Maitre Ciré Clédor Ly, plusieurs décennies de barreau, a été malmené, aspergé de gaz lacrymogène. Il a fait un malaise en pleine audience et est, après un séjour dans une clinique de Dakar, à l’extérieur du pays pour faire les analyses que nécessite son état de santé. Maître Ly qui a plaidé dans pratiquement tous les pays de la sous-région dit qu’il n’a jamais été confronté à un tel déchaînement de violence.
Depuis plus de trois mois, l’Assemblée nationale ne siège pratiquement pas. Les interpellations des ministres par les députés de l’opposition sont mises sous le boisseau. Le président du parlement a organisé la mise à l’arrêt de l’institution. Des dizaines de questions écrites et d’actualités n’ont pas de réponses, des propositions de loi ne sont pas examinées. Les seules fois où le bureau de l’Assemblée nationale a été convoqué par son président, l’ordre du jour était consacré à la satisfaction des demandes du clan présidentiel à savoir la déchéance d’Aminata Touré de son mandat de députée. Le président du parlement perpétue le coup de force qui l’a installé au perchoir ce triste soir du 12 septembre 2022.
Plus que jamais la justice est devenue l’instrument d’ajustement politique du camp présidentiel. Des dossiers sont ouverts sur des bases fallacieuses et fantaisistes contre des militants de l’opposition. Des dossiers d’infractions supposées qui devraient être jugées par le tribunal des flagrants délits sont confiés à des juges d’instruction. Après des mois de détention préventive, les prévenus sont mis en liberté provisoire sans qu’un procès soit programmé. À l’arbitraire, la justice a ajouté la méchanceté ! Toutes ces forfaitures relèvent d’une propension du pouvoir à judiciariser la vie politique. On est passé de la paix par le droit à la guerre contre le droit par les FDS.
Le CPR Dooleel PIT-Sénégal :
appelle à l’unité et à la mobilisation des forces vives, des forces démocratiques, des forces progressistes
exhorte tous ceux qui sont attachés à la paix et à la République laïque, démocratique et sociale du Sénégal à se mettre en ordre de bataille pour s’opposer à la candidature illégitime et illégale de Macky Sall en 2024 ;
exige la libération immédiate de tous les détenus politiques et l’arrêt des poursuites contre les manifestants ;
soutient toute initiative visant à mettre un terme au régime de terreur, à la dérive dictatoriale du pouvoir rétrograde, de démission nationale de Macky Sall.
L’heure de la résistance a sonné !
Ku bërey daan !
LA LD DEBOUT APPELLE MACKY SALL À LA RAISON
Le parti demande au président, pour l’intérêt du pays et le sien, de renoncer au projet de troisième candidature, d’arrêter l’instrumentalisation de la justice, des forces de défense l'ordre, et de respecter les libertés individuelles - COMMUNIQUÉ
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Secrétariat Exécutif National de la LD Debout, reçu ce 20 mars 2023, relatif à la situation sociopolitique nationale.
« A un an de l'élection présidentielle 2024, le Sénégal, auparavant vitrine de la démocratie en Afrique, est plombé par des manœuvres basses et inédites du régime actuel qui risquent de plonger le pays dans l’instabilité politique. Les événements du 16 mars 2023, qui ont sans nul doute renforcé l’inquiétude de tous les citoyens Sénégalais et de nos amis de la communauté internationale, sont à inscrire dans le contexte du projet funeste, illégal et immoral du président Macky Sall de briguer un troisième mandat.
La LD Debout demande solennellement au président de la République, pour l’intérêt du pays et le sien propre, de renoncer à ce projet, et, dans le sillage, d’arrêter l’instrumentalisation de la justice et des forces de défense et de sécurité, et de respecter les libertés individuelles et collectives. La LD Debout condamne ainsi vigoureusement l’agression dont ont été victimes le président du Pastef Ousmane Sonko, à qui elle souhaite prompt rétablissement, ses avocats et le député Guy Marius Sagna. La LD Debout rappelle au président Macky Sall son cortège et foule de militants pour aller répondre à une convocation en janvier 2009 à la Direction de la Sureté urbaine. A aucun moment il n’avait été malmené ou forcé sur un choix d’itinéraire.
La LD Debout demande à tous ses militants et sympathisants de participer à la lutte pour la sauvegarde de notre démocratie, de l'Etat de droit et du respect de l'exercice des libertés individuelles et collectives, en ralliant les forces vives partout au Sénégal et dans la diaspora. »
UN MORT À BIGNONA DANS DES HEURTS ENTRE PARTISANS DE PASTEF ET LES FORCES DE L'ORDRE
Un gosse a été abattu lundi par les forces de l'ordre, selon Yankhoba Diémé, président du conseil départemental éponyme suite à des heurts impliquant "des jeunes sortis manifester de façon spontanée sont dans la rue" contre le pouvoir
Une personne est morte lundi en Casamance, dans le sud du Sénégal, lors de heurts entre les forces de l'ordre et des partisans de l'opposant Ousmane Sonko, "hospitalisé" depuis quatre jours à Dakar, a appris l'AFP de sources locale, administrative et auprès de son parti.
L'opposant se trouve depuis le 16 mars dans une clinique privée de Dakar où il reçoit des soins, après avoir affirmé s'être senti mal à cause du gaz lacrymogène envoyé par les forces de l'ordre lors de son transfert forcé vers le tribunal de Dakar où s'est tenu son procès en diffamation contre un ministre, ont affirmé à l'AFP deux responsables de son parti El Hadji Malick Ndiaye et Ousseynou Ly.
"Depuis que les FDS (Forces de défense et de sécurité) m'ont déposé chez moi (à Dakar), je suis sujet à de terribles vertiges, je souffre de douleurs au bas ventre et j'éprouve des difficultés respiratoires", avait écrit l'opposant jeudi soir sur sa page Facebook à son retour chez lui.
Le président sénégalais "Macky Sall se livre ouvertement à une énième tentative d'assassinat sur ma personne", avait-il ajouté, des accusations reprises par son parti qui parle "d'empoisonnement". Les autorités n'ont pas réagi. Macky Sall a maintenu ouverte la question de sa candidature à un troisième mandat en 2024, dans un au magazine français L'Express et mis en ligne lundi.
Depuis le 16 mars, jour du début du procès de M. Sonko poursuivi en diffamation par le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang, des heurts ont opposé des groupes de jeunes aux forces de sécurité dans plusieurs villes du pays. L'audience a été renvoyée au 30 mars. Dans la ville de Bignona, un fief de M. Sonko à une trentaine de km de Ziguinchor, principale ville de Casamance, "un gosse a été abattu" lundi par les forces de l'ordre, a déclaré à l'AFP Yankhoba Diémé, le président du conseil départemental éponyme, une institution locale. Des heurts ont éclaté avec les forces de l'ordre quand "des jeunes de façon spontanée sont sortis manifester dans la rue" contre le pouvoir, a dit M. Diémé, membre du parti de M. Sonko. L'information a été confirmée à l'AFP par un responsable administratif. Les forces de l'ordre ont depuis le 16 mars arrêté plus de 400 personnes dans tout le pays lors des manifestations contre le pouvoir, a assuré lundi à l'AFP M. Ndiaye, responsable de la communication du parti de M. Sonko. Contactées par l'AFP, la police et la gendarmerie n'ont pas réagi.
Le ministre Niang poursuit M. Sonko pour diffamation, injures et faux. Il lui reproche d'avoir déclaré qu'il avait été épinglé par un rapport d'une institution de contrôle pour sa gestion d'un fonds pour l'emploi des jeunes dans l'agriculture. L'enjeu dépasse largement la réputation du ministre. Les textes en vigueur prévoient une radiation des listes électorales, et donc une inéligibilité, dans certains cas de condamnation. M. Sonko risque donc d'être déclaré inéligible pour la présidentielle de 2024. Lui et ses supporteurs dénoncent une instrumentalisation de la justice par le pouvoir pour l'éliminer politiquement.
En mars 2021, la mise en cause de M. Sonko dans une autre affaire de viols présumés et son arrestation sur le chemin du tribunal avaient contribué à déclencher les plus graves émeutes depuis des années dans ce pays réputé comme un rare îlot de stabilité dans une région troublée. Elles avaient fait au moins une douzaine de morts. Le procès n'a pas encore eu lieu.
Par Assane SAADA
UN BRUISSEMENT DE TAM-TAM MAUDIT
Au-delà des indignations, des chants partisans, des logiques binaires et leurs lots d’assignations… essayons d’écouter et de comprendre la clameur, l’écho des voix qu’elle porte. Ce messager infidèle qui perd des politiciens et fait trembler des pays.
Au-delà des indignations, des chants partisans, des logiques binaires et leurs lots d’assignations… essayons d’écouter et de comprendre la clameur, l’écho des voix qu’elle porte. Ce messager infidèle qui perd des politiciens et fait trembler des pays. Il est l’allié du temps qui passe emportant des sincérités saoulent qu’elles ne sont plus convergentes. Le monde en a tant vu. Des enseignements des luttes politiques et sociales témoignent. Si d’aucuns pensent refaire l’histoire, que d’autres retrouvent ou projettent des fantasmes de jeunesse sur des évènements d’un moment, l’idéalisme débordant, un fait est irréfutable. Toutes les révolutions ont fini en désastre, horreur et désolation, dévorant leurs propres enfants. Les promesses des fleurs des printemps toujours attendues.
Ils ne seraient pas présomptueux bien que portés par leurs émotions. Oublieux de la supercherie électoraliste qu’ils assimilent à tort ou à dessein à une condition fondamentale d’une transformation radicale. Nourrissant un destin de tromper des populations dont beaucoup ne se laissent point duper. Ils parlent et elles les écoutent comme avec des conteurs qui « doivent charmer, par-delà les oreilles, le cœur et l’esprit ». Le temps qui passe les ayant instruites que « la promesse est une couverture bien épaisse mais qui s’en couvre grelottera aux grands froids » (dixit Birago Diop). Aucune désespérance n’habite donc ces populations et c’est le sens de leur courage de vivre.
Le messager infidèle, gavé de la misère des masses populaires, repu de leurs déceptions, reste une hantise. Il murmure aux oreilles de certains à travers les insomnies de leurs désirs fougueux. Il continue à virevolter comme un tueur à gages au service de la supercherie de politiciens jacassant des idées folles, une parole démente. Des preux qui, malgré le courage dont ils se targuent ou font montre, sont, dans la mêlée, rendus à leurs limites, leurs faiblesses, voire leur simple condition humaine. Une situation appelant à savoir raison garder. « Une communication devient un poison quand elle débouche sur l’illusion que le verbe suffit », disait le journaliste, philosophe, Jean-François Revel.
S’affranchir de la supercherie
Que d’échecs dénoncés, que d’espoirs trahis, rarement la supercherie combattue. Autant il est nécessaire de libérer des populations d’une crainte injustifiée du pouvoir, de les sortir de leurs précarités, il est impérieux que ces populations s’affranchissent de la supercherie des politiciens. « Si vous voulez une République, vous devez vous occuper de tirer le peuple d’un état d’incertitude et de misère qui le corrompt », disait Saint-Just dans son Discours sur les subsistances prononcé à la convention du 29 novembre 1792. Il ajoutait : « On n’a point de vertus politiques sans orgueil ; on n’a point d’orgueil dans la détresse. » Cette détresse sur laquelle surfe la supercherie pour s’outiller d’une lame de fond, un combustible qui emporterait tout sans substituer la grandeur de l’homme à la petitesse des politiciens.
La situation du pays n’oblige-t-elle pas à chercher d’autres chemins que ceux empruntés malgré la galère ? Pourquoi malheur à qui ne prendrait pas partie et ne se reconnaîtrait pas dans une quelconque surenchère ? Il croit déjà à un dieu qui lui laisse la liberté de ne pas croire et il est conscient que : « Abreuvés au mêmes rivages/Et nourris aux mêmes festins,/Victimes des mêmes breuvages/Nous eûmes les mêmes destins… », comme l’écrivait Birago Diop dans son poème Sympathie (recueil Leurres et lueurs). Des certitudes et des emballements, parfois revanchards, étant aussi répugnants que la vanité de mots qui cachent mal des agendas autres dans une nébuleuse d’orfèvres de la schizophrénie et de l’égocentrisme, semblables et divers en même temps qu’il est difficile de démêler leur confort de la démesure.
Dans Le courage de la nuance, Jean Birndaum, traitant de Rolland Barthes, écrit : « En finir avec l’arrogance (…) telle est bien l’obsession de Barthes, ce qui rend son héritage encore si subversif aujourd’hui, dans le vacarme des certitudes assénées, des ennemis jurés : rêver un discours qu’on pourrait tenir sans l’imposer, inventer une parole qui viendrait miner les dominations routinières, les jugements tout faits. Cette utopie, (…) il s’en inspire pour forger une catégorie qu’il nomme le « Neutre ». Par-là, il désigne ce lieu où l’on refuse de choisir un terme contre un autre, où l’arrogance se trouve suspendue. « Je réunis sous le nom d’arrogance tous les “gestes” (de parole) qui constituent des discours d’intimidation, de sujétion, de domination, d’assertion, de superbe : qui se placent sous l’autorité, la garantie d’une vérité dogmatique… » Tout dogme étant bête et rend bête, selon des philosophes. Et quand plus personne pour dissuader des politiciens de battre un tam-tam maudit, un pathétique advient. Des populations n’ayant plus de réconfort, rien que des peines.
LA COMMISSION DE RECENSEMENT DES VOTES EST TRANSPARENTE
Invité de l’émission Jury Du Dimanche, le médiateur de la république Demba Kandji a affirmé que le processus électoral est fiable. D’ailleurs, il est revenu sur le rôle des magistrats.
Invité de l’émission Jury Du Dimanche, le médiateur de la république Demba Kandji a affirmé que le processus électoral est fiable. D’ailleurs, il est revenu sur le rôle des magistrats.
« Les gens n’ont pas suffisamment fait attention au rôle que jouent les magistrats dans la phase de supervision du vote, dans la phase de collecte et de traitement des suffrages. C’est une phase éminemment délicate. La commission nationale de recensement des votes est une trouvaille sénégalaise, une originalité de la démocratie sénégalaise. J’ai présidé cette commission pendant 10 ans et je n’ai jamais vu une situation aussi transparente », a-t-il déclaré.
La fiabilité est du ressort des appréciations des uns et des autres mais il trouve que « c’est normal que les uns et les autres contestent. Je pense que dans tous les pays on entendra plus ou moins une voix discordante. Mais, le processus que j’ai connu qui implique les magistrats est un processus très fiable. Je n’ai jamais subi de pressions venant du pouvoir. Je n’en ai jamais subi. Tout le monde est représenté et tout le monde a le même procès-verbal. Ça me gêne d’en parler parce qu’il n’y a pas de réponse à ça. A mon avis, le processus est fiable ».