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15 juin 2025
DRAMES SANS FIN
Naufrage de Betenty, accidents à Sikilo et Sakal, crash d’un avion de l’armée, incendie dans des hôpitaux…Les drames se suivent et se ressemblent presque tous
Les drames se suivent et se ressemblent presque tous. Beaucoup de pleurs, des plaies béantes et des mesures jamais appliquées dans leur rigueur.
Le 15 janvier 2022, un accident à Sakal dans la région de Louga fait 22 victimes. Une semaine auparavant, jour pour jour, une collision était enregistrée entre deux bus à Sikilo, localité située dans l’arrondissement de Gniby, région de Kaffrine, faisant 41 morts.
Dans la nuit du 19 août 2022, sur l'axe Koungheul-Kaffrine, deux bus de transport de passagers étaient entrés en collision, faisant 5 morts et 72 blessés.
Le 06 novembre 2017, un accident de la circulation sur l’axe Kébémer-Sagatta, à hauteur du village de Ndiengue Diaw, avait fait 25 morts dont sept membres d’une même famille. Un bus en provenance de Touba était entré en collision avec un minicar en provenance de Richard Toll, à destination de Touba. A l’époque, le gouvernement avait exigé plus vigilance dans le contrôle routier. Le ministère des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement avait tapé sur la table en exigeant le respect d’un certain nombre de mesures. Il s’agissait entre autres d’éviter toute surcharge de personnes et de bagages, de respecter la signalisation routière, d’éviter l’excès de vitesse sur la route, d’éviter les dépassements dangereux, de ne pas utiliser le téléphone au volant, d’attacher la ceinture de sécurité et enfin de vérifier les organes et accessoires de leur véhicule avant tout déplacement. Le ministère demandait enfin aux forces de sécurité une plus grande vigilance dans le contrôle routier.
Cinq ans après, le gouvernement sénégalais peine toujours à discipliner les usagers de la route et les acteurs de l’écosystème. Suite au drame de Sikilo, l’Etat a pris 22 mesures dont entre autres l’interdiction pour les bus et minibus de transport de circuler entre 23 heures et 5 heures. De même, les moteurs des véhicules de transport de personnes et de biens seront bridés à 90 km/h. Il a été aussi interdit de transformer les véhicules pour augmenter le nombre prévu de passagers ou installer sur le toit des porte-bagages souvent surchargés. Mais les transporteurs continuent de protester contre les mesures mises en place par les autorités qui cherchent à endiguer les causes des accidents.
En attendant de régler définitivement cette question et réduire considérablement les drames, il faut noter que l’application des décisions et autres directives gouvernementales constituent un vrai problème dans le pays. Nos autorités gèrent uniquement les émotions et effleurent les problèmes, y compris dans le système sanitaire.
Incendies dans les hôpitaux de Kaffrine et de Tivaouane
Le samedi 24 avril 2021, un incendie à la salle de néonatalogie de l’hôpital Maguette Lô de Linguère emporte quatre nouveaux nés. Deux autres étaient gravement blessés et admis en réanimation. A l’origine de ce feu, un court-circuit électrique. A la suite de ce drame, le président Macky Sall avait demandé au ministre de la Santé de l’époque, Abdoulaye Diouf Sarr, de faire la lumière sur cette affaire et pallier les « dysfonctionnements notables des services». Le chef de l’Etat appelait à sanctionner rigoureusement les manquements constatés et de déployer toute l’assistance psychosociale requise aux parents endeuillés. Mieux, le Président Sall réclamait des mesures préventives et des réformes profondes du système de santé dans les meilleurs délais. Il avait appelé aussi à un audit général des infrastructures sanitaires, notamment les constructions et installations abritant les services et équipements de santé sur l’ensemble du territoire national. Un mois plus tard, en mai 2021, onze bébés décèdent dans un incendie à l’hôpital de Tivaouane. La cause, un incendie qui s’est propagé rapidement dans l’unité néonatale. Un court-circuit électrique était à l’origine du sinistre. Juste après, le président Macky Sall avait reconnu l’«obsolescence» du système de santé du Sénégal en ordonnant l’audit des services de néonatalité afin que l’hôpital public ne soit «plus un espace de tragédie». Pour autant, le système sanitaire ne se porte toujours pas mieux qu’avant, et les Sénégalais continuent de galérer dans les établissements sanitaires.
Naufrage de Betenty et crash de l’avion de l’armée
Toujours dans le registre des accidents, un hélicoptère de l’armée s’est écrasé le 14 mars 2017, faisant six morts et 14 blessés. L’accident avait eu lieu aux environs de 20h 30 à hauteur de Toubacouta, dans la mangrove. L’hélicoptère de l’armée qui revenait de Ziguinchor avait chuté plus précisément à Missirah. Il revenait à Dakar après avoir transporté la dépouille de Jacob Sagna, frère de Robert Sagna. D’aucuns pointaient la vétusté de l’aéronef. Face à ce sinistre, le chef de l'Etat avait instruit le gouvernement et le chef d'Etatmajor Général des Armées (Cemga) de mettre en place une commission d'enquête afin de déterminer les circonstances de l'accident. Jusque-là, aucune information sur les vraies causes de cet accident. A noter que ce drame à Missirah s’était produit quasiment un an après le naufrage de Bettenty, toujours dans le département de Toubacouta. Une pirogue transportant plus de 70 personnes, en grande majorité des femmes, avait chaviré dans le delta du Sine Saloum, faisant 21 morts. Cela s’était produit au mois d’avril 2017. La surcharge de la pirogue était considérée comme étant à l’origine du naufrage. De plus, il n’y avait aucune mesure de protection, ni gilets, ni maîtres-nageurs, ni sauveteurs en cas d’accident.
Drame de Demba Diop
Dans cette liste qui est loin d’être exhaustive, on peut citer le drame du stade de Demba Diop qui a eu lieu le 15 juillet 2017 et qui a occasionné huit morts et des dizaines de blessés lors du match opposant le Stade Mbour à l’Union Sportive de Ouakam (USO). Même si certaines personnes ont été jugées coupables de ce drame et l’USO suspendue à l’époque, force est de constater aujourd’hui que la violence dans les stades et en l’occurrence lors des Nawetanes et autres combats de lutte a atteint des niveaux inquiétants.
JE CONSEILLE A CES CITOYENS QUI RECLAMENT MA DÉMISSION D’AVOIR PLUS D’ENDURANCE
Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement a fait face à la presse, hier, pour parler des 06 mesures convenues avec les transporteurs en vue de limiter les accidents de la route
Après les tragiques accidents de Sikilo (Kaffrine) et de Sakal (Louga) qui ont occasionné plus d’une soixantaine de morts, de nombreuses voix se sont élevées pour demander la démission de Mansour Faye du ministère des Infrastructures, des transports terrestres et du Désenclavement. Face à la presse hier, Mansour Faye a demandé à ses détracteurs d’avoir plus d’endurance avant d’évoquer les mesures prises par le gouvernement pour limiter les accidents de la route. Et c’est pour prévenir qu’il ne ménagera aucun effort pour mettre en œuvre ces décisions.
Le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement a fait face à la presse, hier, pour parler des 06 mesures convenues avec les transporteurs en vue de limiter les accidents de la route. Mais auparavant, Mansour Faye a tenu à répondre à ceux qui réclament sa démission du gouvernement. Il a demandé à ces derniers d’avoir plus d’endurance, car il ne compte pas bouger d’un iota de son moelleux fauteuil de ministre. Lors de la conférence de presse qu’il animait hier, Mansour Faye a martelé qu’il est pour le moment concentré sur les missions que le chef de l'État lui a confiées. «Nous sommes dans le temps de l’action. Par conséquent, je conseille à ces citoyens qui réclament ma démission d’avoir plus d’endurance. Parce que je me focalise sur les missions que le président de la République a bien voulu me confier et je ferai de mon mieux pour m’acquitter de ces tâches et essayer d’apporter des solutions par rapport aux préoccupations des Sénégalais», a-t-il répondu à la question.
RESPECT DES 6 MESURES : «TOUTES LES DISPOSITIONS SERONT PRISES POUR L'INTERET GENERAL»
S’agissant des 23 mesures prises par le Gouvernement afin de juguler le fléau des accidents, Mansour Faye a axé ses propos sur les 06 points discutés avec les syndicats des transporteurs. «Pour la mesure 1 (Brigades mixtes de sécurité routière), j'ai répondu que cette mesure sera mise en application avec les autorités territoriales et les forces de défense et de sécurité.
Concernant la mesure 2, il s’agit des « (heures de circulation des véhicules de transport public de voyageurs et de marchandises) ; j'ai indiqué que le caractère salutaire de cette décision et son impact sur les accidents et la mortalité sur les routes rendent nécessaires son maintien. Je pense que les acteurs ont compris cette position du gouvernement.
Relativement au point 3, les transporteurs demandent une dérogation pour la mesure d'interdiction des porte-bagages. Le gouvernement a accédé à la demande des transporteurs en établissant une période transitoire d'un an pour la mise en œuvre de cette mesure.
En attendant, les porte-bagages sont limités à 50 cm pour les 7/8 places et 70 cm pour les autres véhicules de transport de voyageurs. Sur le point 4 ayant trait à l’obligation de visite technique moderne à Dakar, le gouvernement trouvera avec les acteurs un mécanisme pour que des visites techniques modernes soient effectuées dans les régions intérieures. Cependant, le programme d'érection de 8 centres de contrôle technique moderne dans les autres régions sera accéléré.
Pour la question 5 relative à la durée d'exploitation des véhicules de transport public, un décret a été pris pour porter la durée d'exploitation des véhicules de transport public de voyageurs à 20 ans et celle des véhicules de transport de marchandises à 25 ans, à partir de la date de première mise en circulation. Cependant, à titre dérogatoire, une période d'exploitation supplémentaire de 2 ans a été accordée aux véhicules de transport public de marchandises et de voyageurs qui ont dépassé les durées limites fixées.
Enfin, sur le point 6 relatif aux âges des conducteurs, les dispositions du Code de la Route sont maintenues: 23 ans pour les chauffeurs des gros-porteurs et 25 ans pour les chauffeurs des véhicules de transport public de voyageurs», a souligné le ministre. Cependant, il n’a pas manqué de préciser que pour l'intérêt général, l'intégrité physique et la vie des citoyens seront assurées. «Toutes les mesures nécessaires à cet effet seront prises. La sécurité, en l'occurrence la sécurité routière, est notre premier critère d'analyse, le premier facteur de décision», affirme Mansour Faye.
LES ETUDIANTS DE L’UVS SUR LE PIED DE GUERRE
Le torchon brûle entre les étudiants de la sixième promotion de l’Uvs et leur administration
Les étudiants de l’Université virtuelle du Sénégal (Uvs) de la promotion 6 qui ont déjà en poche leurs licences 3 menacent d’organiser des séries de manifestations pour se faire entendre. Dans tous leurs états, ils accusent l’administration de l’université de vouloir privatiser l’accès en master et de se partager les places en mettant en place un système de quotas. Lesquels quotas sont revendus aux plus offrants
Le torchon brûle entre les étudiants de la sixième promotion de l’Uvs et leur administration. En effet, les premiers nommés accusent les responsables de l’établissement de fouler au pied les textes en instaurant un système de quotas pour l’accès au Master. Une mesure rejetée par les étudiants qui dénoncent ainsi «le non-respect de la loi 2011-05 du mars 2011 portant sur le système LMD».
Pour eux, le système LMD n’a pas de quotas. «La moyenne demandée est au minimum de 11/20 pour le trimestre. Le décret 2012-1114 stipule que les étudiants ayant les 180 crédits au moins sans redoubler une seule fois doivent être admis en master», soulignent les pensionnaires de l’Uvs. Forts de ce décret, les étudiants de la promotion 6 qui se disent victimes d'une injustice notoire ne comptent pas baisser les bras afin de jouir de leurs droits. «Nous alertons le peuple sénégalais que l'administration de l’Uvs sacrifie vos fils. Nous avons enduré 4 ans d'études avec des problèmes notoires au niveau de l’université. Et alors que nous sommes arrivés à la licence, l’administration n'a jamais voulu nous sélectionner pour les admissions au master, ce qui est notre droit, puisque nous avons satisfait à tous les critères», indiquent Diaga Ngom (un des signataires du communiqué) et ses camarades. «L'administration nous parle de quotas au moment où les places des étudiants sont mises en vente. Nous réclamons ce qui nous revient de droit. Nous ne voulons pas qu’on nous vende ce qui nous appartient. Nous sommes des citoyens sénégalais, avons fait tout ce qu’il fallait pour accéder au Master. Nous nous sommes sacrifiés pour suivre les cours, la connexion n'a jamais été suffisante, mais nous étions toujours au sommet du pavé pour obtenir de bonnes moyennes», martèlent-ils.
Soupçonnant l’Etat du Sénégal de vouloir écarter de nombreux d’étudiants, les licenciés non orientés ruent dans les brancards. «Pourquoi vous voulez mettre fin aux études des jeunes amoureux du savoir, des jeunes engagés qui ont accepté leur destin d'être orientés dans cet univers virtuel, au point que les étudiants des autres universités se moquent de nous ? Ils avaient raison lorsqu’ils disaient que l'UVS est l'université des vies sacrifiées. Cela vient d’avoir tout son sens. Nous allons leur donner raison, parce que nous sommes en train d'être sacrifiés par des membres de l’administration. Ces derniers veulent transformer l’Uvs en une structure privée», martèlent Diaga Ngom et ses camarades.
Grève des transports aujourd’hui
Des jours de galère des populations. L'intersyndicale des transporteurs, composée du Snttrs de Alassane Ndoye, de l'Urs de Gora Khouma et du Sattrans de Pape Mamadou Ndiaye, entame aujourd’hui son mot d’ordre de grève illimitée pour exiger la baisse du prix du carburant et dénoncer les mesures prises par les autorités à la suite de l’accident de Sikilo. Même si le Cadre Unitaire des Syndicats des Transports routiers (Custr) et l’Aftu se sont démarqués de la grève, le mot d’ordre d’Alassane Ndoye et Cie affectera sans doute les nombreux usagers. D’autant qu’en temps normal, les gens sont confrontés à des problèmes de transport. Affaire à suivre
Aftu nargue les autorités
Restons dans le secteur du transport pour dire que l’Aftu semble narguer les autorités. Au sortir de la réunion avant-hier avec le Cetud, l’Aftu avait renoncé à revoir à la hausse le prix du transport en se conformant aux termes de la convention de concession des lignes de transport signée avec le Cetud. Eh bien ! C’était du bluff. Car, des usagers ont été surpris de constater une hausse du prix du transport dans les bus d’Aftu. D’après passager de la ligne 38, les voyageurs ont payé entre l’église Saint Paul de Grand Yoff et Castors la somme de 150 francs. Le même constat a été fait sur d’autres lignes notamment la 62.
Le Cetud met en demeure Aftu
Ne quittons pas le secteur du transport sans signaler que le Cetud a été informé de ces pratiques mafieuses de l’Aftu. Le directeur général Thierno Birahim Aw a envoyé une mise en demeure au président de l’Aftu. Il déclare qu’il lui est revenu que le véhicule immatriculé DK9019AK affecté à la ligne 62 du réseau de AftuDakar a appliqué une hausse des tarifs sans consentement du Cetud. Cette pratique qui, selon le Dg du Cetud, viole les termes de la convention liant l’association avec l'Etat, et ne respecte pas les conclusions de la rencontre tenue le 16 janvier 2023 avec les opérateurs de transport de l'Aftu sur les tarifs du transport urbain. Ainsi, M. Aw le met en demeure de prendre immédiatement les mesures idoines pour demander aux membres du Gie de respecter les tarifs en vigueur. Au demeurant, il rappelle que l'Etat compte poursuivre les concertations avec tous les acteurs du sous-secteur pour fixer les modalités de subvention des opérateurs afin que le réajustement des prix du carburant n'ait pas d'impact sur la tarification du transport routier.
Le Collectif des transporteurs de conteneurs renonce à la grève
A quelques heures du démarrage de la grève des transporteurs, on note des défections. Le Collectif des Entreprises agréées pour le transport et la livraison de conteneurs au Sénégal (C.E.A.T.L.C.S), constitué du Cap Sénégal, de l’Ustr et de l’Usette, renonce à sa participation à la grève illimitée des transporteurs prévue mardi 17 janvier 2023 à partir 23h 59mn. Cette décision a été prise, d’après un communiqué du Collectif, suite à la série d'accidents (Sikilo et Sakal) survenus en l'espace d'une semaine. Il rappelle que la décision de participer à la grève était tributaire des décisions des autorités, notamment celle relative à l'interdiction par le gouverneur de Dakar de la circulation des véhicules de plus 3,5 tonnes sur certains axes stratégiques. Entre-temps, des discussions avec les autorités de tutelle ont abouti à des prémices de solutions. Pour ces raisons, le Collectif renonce à son mouvement d’humeur.
Le TER célèbre sa première année d'exploitation
Le Train Express Régional (Ter) a célébré, hier, sa première année d'exploitation commerciale. Depuis sa mise en service commercial, il a transporté 17 millions de Sénégalais, soit l'équivalent de la population sénégalaise. D'ailleurs, pour marquer ce premier anniversaire, le chef de l'Etat a décidé d'accorder une journée gratuite aux usagers du Ter. Bien que tardivement reçue, l'annonce a déchaîné une foule de personnes vers les gares. De Dakar à Diamniadio, toutes les gares ont été prises d'assaut. Ainsi, ceux qui n'avaient pas encore pris le train ont rivalisé avec les abonnés et autres habitués du Ter.
L'Apix passe l'exploitation à la Senter
Pour fêter l'anniversaire du Ter, les autorités n'ont pas lésiné sur les moyens. La cérémonie s'est déroulée à la gare de Dakar en présence du ministre des Transports Terrestres Mansour Faye et de l'ambassadeur de France au Sénégal, Philippe Lalliot. Ces derniers se sont joints au directeur général de l'Apix, Abdoulaye Baldé, au directeur général de la Senter, Abdou Ndéné Sall pour vendre le partenariat gagnant-gagnant entre le Sénégal et la France. D'ailleurs, même le président de la Société nationale des chemins de fer (Sncf), Jean Pierre Farandou, a fait le déplacement à Dakar. Dans son discours lu devant les officiels, Abdoulaye Baldé a annoncé que désormais l'Apix va passer le relais sur la mission d'exploitation à la Senter. Ainsi, l'Agence va se concentrer sur l'achèvement de la phase 2 du Ter prévue le 27 décembre 2023.
Une embarcation de 91 migrants échoue au Cap-Vert
La migration irrégulière continue de faire parler d’elle. Le ministère de l'Administration Interne du Cap-Vert a annoncé l'arrivée sur l'île de Boa Vista d'une embarcation qui cherchait à atteindre les îles Canaries. D’après le communiqué du ministère, la Direction nationale de la police, par l'intermédiaire du commandement régional de Boa Vista, informe que le 14 janvier, vers 19h30, la police nationale a été informée de l'apparition d'un bateau dans la zone de Morro Negro, Ponta Norte sur l'île de Boa Vista, avec 91 individus à bord de nationalités gambienne et sénégalaise, dont 03 femmes et 88 hommes originaires du Sénégal. Deux de ces individus ont perdu la vie, rapportent nos confrères de «Dakaractu». Parmi les survivants, il y a 02 adolescents âgés de 14 et 16 ans et 07 autres qui sont admis au pavillon social d’un centre de santé.
Voleur de paquet de jambon en prison
M. S. Diallo âgé de 34 ans se trouve actuellement à la citadelle du silence pour vol. le gars s’est introduit dans un magasin Auchan pour voler un paquet de jambon qu’il a réussi à dissimuler dans son pantalon. Malheureusement, il a été vu par le vigile qui surveillait ses moindres gestes. M. S. Diallo a été sommé de rendre le jambon qu’il a volé à la porte. Niant tout vol, il a été fouillé. C’est ainsi que le vigile a découvert le paquet de jambon. Audacieux, le mis en cause déclare l’avoir déjà payé à la caisse en brandissant un reçu. Après vérification, il se trouve qu’il a volé le jambon. Ce qui a motivé son interpellation et sa remise aux limiers de la Médina qui l’ont placé en garde-à-vue avant de le déférer au parquet pour flagrant délit de vol.
Usagers de chanvre indien
Adeptes de l’herbe qui tue, le livreur N. Ndiaye âgé de 32 ans et son ami mécanicien O. Diallo âgé juste de 19 ans ont l’habitude de se retrouver sur la terrasse d’une maison à Colobane pour prendre leurs doses avec des amis. Mais, les hommes du Commissaire Abdou Sarr qui sont régulièrement en patrouille dans cette zone ont surpris les mis en cause. Le livreur et le mécanicien ont été interpellés et conduits à la police de Médina. N. Ndiaye a été une fois déféré pour détention et usage de chanvre indien. Le duo sera présenté au procureur pour usage de chanvre indien.
Vols de bétail à Cas-Cas
Le vol de bétail hante le sommeil des population de Cas-Cas, un village de la commune de Madina Ndiathbé. A en croire Maimouna Tall Lom, enseignante dans le village, le phénomène est devenu récurrent depuis l’année dernière au point que les gens ont peur de se lancer dans l’élevage. Pour elle, cette situation est liée au manque d’éclairage public. C’est pourquoi, elle invite les autorités à installer une brigade de la gendarmerie dans le village et à renforcer la sécurité avec des patrouilles nocturnes.
Stratégie de coopération 2023-2026 de l’Oms et du Sénégal
La représentante résidente de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) au Sénégal, Dr Lucine Imbua, a remis hier, le document de la stratégie de coopération 2023-2026 de son organisation au Sénégal, au ministre de la Santé et de l’Action sociale, Dr Marie Khémesse Ngom Ndiaye. La Stratégie de Coopération Pays (SCP) définit les priorités et les interventions de l'OMS au Sénégal, guide le dialogue politique et représente l’instrument de base pour le développement des plans de travail biennaux et l'allocation des ressources. Elle prend en compte les priorités de santé, notamment la Lettre de Politique Sectorielle de Développement (LPSD) et le Plan National de Développement Sanitaire et Social (PNDSS) pour la période 2019-2028. Pour le ministre de la Santé, «cette stratégie est avant tout une vision parce qu’elle représente ce que nous voulons apporter comme changement majeur dans la période 2023-2026». Cette vision, poursuit-elle, doit s’accompagner d’axes stratégiques dont la mise en œuvre permet d’obtenir ce changement souhaité, notamment l’atteinte du «triple milliard» à savoir : Un milliard de personnes supplémentaires bénéficiant de la Couverture Sanitaire Universelle ; un milliard de personnes supplémentaires mieux protégées face aux situations d’urgence sanitaire et un milliard de personnes supplémentaires bénéficiant d’un meilleur état de santé et d’un plus grand bien-être.
Le maire de Kolda demande l’arrêt des travaux d’une station
L’affaire défraie la chronique à Kolda depuis quelques temps. Un promoteur a entamé la construction d’une station sur les berges du fleuve de Kolda. Ce qui a suscité une levée de boucliers de la société civile et des jeunes qui voulaient d’ailleurs y tenir un sit-in. Mais, le Préfet de Kolda a interdit la manifestation. Depuis lors, des voix s’élèvent pour dénoncer cette situation et interpeller le maire Mame Boye Diao et le président du Conseil départemental, Pr Moussa Baldé. Finalement, l’édile de Kolda a envoyé depuis lundi une sommation d’arrêt immédiat des travaux de la station au niveau des berges du fleuve Casamance. Le Collectif pour l’aménagement et la sauvegarde du fleuve qui se félicite de la décision de Mame Boy Diao invite les populations et les défenseurs de l’environnement à rester vigilants. Maintenant, la balle est dans le camp des autorités administratives qui doivent procéder à l’arrêt définitif de ce chantier à polémiques. D’autant que la mairie de Kolda ambitionne d’aménager ces berges.
Les solutions de la Coalition JUSTE sur les accidents
Sur les 22 mesures prises par le gouvernement pour la sécurité routière, la coalition JUSTE n’est favorable que pour 7 mesures. Pour le président de la coalition, Amadou Bassirou Ndiaye, c’est l’occasion pour le gouvernement d'organiser les assises du transport en prenant le temps d'écouter les acteurs et identifier ensemble les dysfonctionnements et les pistes de solution durable pour une sécurité routière au top. En attendant, il suggère l’érection des glissières de séparation sur les routes nationales les plus fréquentées après leur élargissement. Il propose aussi d'accompagner les propriétaires des véhicules de transport de personnes pour la mise à niveau de leur instrument de travail et l'acquisition, individuelle ou en groupements, de véhicules de transport de marchandises avec la suppression des porte-bagages. La coalition JUSTE pense que la mesure interdisant le transport de personnes et de marchandises entre 23h et 05h du matin n’est pas pertinente, parce que la circulation de nuit désengorge et participe à la fluidité de la circulation et à la performance économique.
KREPIN DIATTA, METAMORPHOSE AU BORD DU ROCHER
Enchaînant les titularisations, l’ailier droit de Monaco multiplie les prestations de haute facture. Il est même buteur lors de la 19e journée de championnat de Ligue 1 qui a vu son équipe étriller Ajaccio sur le score de 7 buts à 1
Dans nos notes consacrées aux poulains du sélectionneur national des Lions du Sénégal, Aliou Cissé, sur leurs prestations respectives lors de la Coupe du monde de football 2022 qui s’est déroulée à Doha, au Qatar, du 18 novembre au 20 décembre, nous collions à Krepin Diatta, auteur d’un tournoi plus que décevant, celle de…1/20. La pire note enregistrée dans ces joutes les plus prestigieuses du landerneau sportif mondial.
Dans la foulée, le quotidien sportif français de référence, L’Equipe, confortait nos appréciations en alignant le sociétaire de l’As Monaco (Ligue 1 française) dans la pire équipe du mondial 2022. L’attaquant sénégalais qui fêtera ses 24 ans le 25 février prochain, était d’ailleurs le seul Africain présent dans ce pire Onze du mondial qatari établi par le journal L’Equipe. Autant le dire ici et maintenant, l’ancien joueur de Bruges FC était durant ce tournoi la tête de turc des supporters sénégalais qui digéraient mal l’entêtement du sélectionneur Aliou Cissé à toujours le titulariser malgré ses prestations plus décevantes les unes que les autres.
Seulement, de retour en hexagone, après l’élimination des Lions en huitièmes de finale de la Coupe du monde par les Three Lions d’Angleterre, sur le score sans appel de 3 buts à 0 (avec encore une piètre prestation de Krepin Diatta sorti à la mitemps grâce à une intervention énergique et salutaire de son capitaine Kalidou Koulibaly), Krepin Diatta a repris du poil de la bête au bord du Rocher. Enchaînant les titularisations, l’ailier droit de Monaco multiplie les prestations de haute facture et est même buteur lors de la 19e journée de championnat de Ligue 1 qui a vu son équipe étriller Ajaccio sur le score de 7 buts à 1. Dans son édition N°24992 du lundi 16 janvier dernier, le quotidien L’Equipe intègre l’attaquant monégasque dans l’équipe-type de la 19e journée avec une note flatteuse – la plus élevée du reste - de 8/10, à côté de son coéquipier en club Ben Yeder auteur d’un triplé, du Lillois Jonathan David et du portier nantais Albert Lafont. Une métamorphose qui suscite pas mal d’interrogations sur les prestations du joueur en équipe nationale où d’aucuns le voyaient déjà comme le futur remplaçant de Sadio Mané. Ses mauvaises prestations en sélection lors de la Coupe du monde sont-elles le fruit d’une forte pression, d’une mauvaise utilisation par son coach ou tout simplement d’une méforme passagère ?
Entraîneur diplômé de football, Vieux Ba, notre consultant sportif durant la dernière Coupe du monde estime qu’Il y a un peu de ça nonobstant une méforme survenue après son retour d’une longue période d’inactivité due à une blessure. Pour l’ancien entraîneur du Stade de Mbour et de Mbour Petite Côte, «Krépin avait un brin perdu ses repères dans le jeu et semblait nourrir quelques appréhensions, ce qui l’enfonça de plus en plus dans le doute»
Et de poursuivre : «À la Coupe du monde où ses prestations ont été très loin des attentes, son utilisation à un poste d’excentré qui demande de la spontanéité, de l’explosivité et surtout de la percussion balle au pied, toutes qualités trop en berne chez un joueur revenant d’une longue période d’indisponibilité, il est évident que cela a pu jouer en sa défaveur»
Notre consultant maison attitré ne doute cependant point des qualités intrinsèques de l’attaquant monégasque qui va retrouver ses marques en sélection. Pour lui, les mauvaises prestations du joueur lors de la Coupe du monde qatarie découlaient «beaucoup plus d’un manque de confiance chez le joueur lui-même que d’un quelconque dysfonctionnement technique ou tactique même s’ils sont sous-jacents».
Par Mohamed Bachir DIOP
LA CRISE DE FACHODA
Fachoda est située à 650 km au sud du Soudan, Depuis le départ des Britanniques après la révolte mahdiste de 1885, cette région du Soudan est convoitée par les principales puissances coloniales européennes : Royaume-Uni, France, Italie et Belgique
Alors qu’Anglais et Français se faisaient une concurrence féroce pour étendre leur empire colonial, leurs deux armées se sont fait face à Fachoda, occasionnant un incident diplomatique sérieux qui opposa la France au Royaume-Uni en 1898 dans le poste militaire avancé de Fachoda au Soudan (aujourd’hui, Soudan du Sud). Le retentissement de cet incident a été d’autant plus important que ces pays étaient alors agités par de forts courants nationalistes.
Fachoda est située à 650 km au sud de la capitale soudanaise, Khartoum. Entre 1865 — date de sa création — et 1884 — année de son démantèlement —, Fachoda est un poste militaire égyptien destiné à lutter contre les trafiquants arabes. Bien que désertée, la place reste le principal point de contrôle du Bahr el-Ghazal.
Depuis le départ des Britanniques après la révolte mahdiste de 1885, cette région du Soudan est convoitée par les principales puissances coloniales européennes : Royaume-Uni, France, Italie et Belgique. Ces dernières recherchent activement un débouché sur le Nil Blanc et, de la sorte, un point d’ancrage vers l’Égypte
En effet, au-delà de l’intérêt stratégique de cette position, le vide créé par le départ britannique s’opère à un moment où le partage de l’Afrique est presque achevé et où les occasions d’acquisition de nouveaux territoires se font rares. Ainsi, les projets d’expansion français vers l’Est (pour relier l’Atlantique — Dakar — à la mer Rouge — Djibouti) et les projets britanniques d’extension du chemin de fer Le Cap - Le Caire, se sont heurtés à Fachoda le 19 septembre 1898. L’incident s’est déroulé dans un contexte d’extrême ferveur nationaliste de part et d’autre, qui laisse un moment craindre un conflit ouvert.
L’Égypte reste une question épineuse, car les deux États y ont des prétentions. Le Royaume-Uni ne peut se permettre de négocier avec la France alors que cette région lui est vitale sur la route des Indes. De son côté, la France a pris pied dans le pays depuisla campagne d’Égypte de Napoléon Bonaparte en 1798. Elle y est effectivement soutenue depuis 1811 par le pacha d’Égypte Méhémet Ali, théoriquement vassal du sultan de l’empire turc mais concrètementsouverain indépendant. En 1856, Saïd Pacha, descendant et successeur de Méhémet Ali, accorde d’ailleurs à Ferdinand de Lesseps la concession du futur canal de Suez, inauguré par l’impératrice Eugénie en 1869, malgré l’opposition britannique. La France, initiatrice du projet, acquiert 52 % des actions de la société d’exploitation du canal, et le khédive 45 %. Ce canal, prouesse technique de 161 km de long, aux mains des Français, bouleverse considérablement la donne géopolitique.
En novembre 1894, Théophile Delcassé, alors ministre français des Colonies, ordonne à Victor Liotard, gouverneur du Haut Oubangui, d’organiser une expédition vers le Haut-Nil. L’objectif est alors surtout de pousser les Britanniques à faire quelques concessions sur le statut de l’Égypte.
En mars 1895, sir Edward Grey, sous-secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, déclare que l’éventualité d’une mission française dansla région serait un « acte tout à fait inamical etserait considéré comme tel par l’Angleterre ». Gabriel Hanotaux, ministre des Affaires étrangères, réfutant les accusations britanniques, reçoit toutefois dès juillet le capitaine d’infanterie de marine Jean-Baptiste Marchand afin d’étudier avec lui le projet d’une éventuelle expédition vers Fachoda dont le caractère stratégique quant à l’installation d’un barrage sur le Nil a été démontré par le polytechnicien français Alexandre Prompt. Au mois de septembre de la même année, un remaniement ministériel voit le départ de Théophile Delcassé au profit d’Émile Chautemps qui suspend aussitôt l’expédition de Victor Liotard. La rupture est évitée de peu avec Londres mais le double jeu de la France est manifeste.
Tout au long de l’année 1895, Jean-Baptiste Marchand se heurte à l’instabilité ministérielle et ne peut faire adopter son projet. Ce n’est que le 24 février 1896, avec l’appui du président Félix Faure et du lobby colonial, que l’explorateur obtient l’accord officiel ainsi que le financement de l’opération. Le retour de Gabriel Hanotaux en avril lui permet d’accélérer les préparatifs de départ versle Congo français. Afin,sans doute, de ménager le gouvernement britannique, le gouvernement français avait déclaré que la mission Marchand n’était pas « un projet de conquête » et qu’elle était une expédition « exclusivement pacifique ».
Parti le 29 juin 1896 de Marseille, JeanBaptiste Marchand débarque un mois plus tard à Loango. Rien n’est pourtant joué car, dans le même temps, une expédition belge est elle aussi en route. De son côté, ce n’est qu’après deux années d’un très difficile voyage à travers la forêt tropicale (opposition de Pierre Savorgnan de Brazza, expédition par la terre trop risquée car en proie à des guerres tribales, utilisation de deux bateaux à vapeur le Faidherbe et le Duc d’Uzès démontés pièce par pièce pour les transporter jusqu’aux marécages de Bahr el-Ghazal qu’il faut traverser, puis affrètement de trois baleinières…), en compagnie de douze officiers et sous-officiers européens, cent cinquante tirailleurs sénégalais et plusieurs milliers de porteurs razziés, que Jean-Baptiste Marchand atteint Fachoda le 10 juillet 1898. Marchand hisse le drapeau tricolore et rebaptise Fachoda Fort Saint-Louis. Deux autres expéditions devaient le rejoindre depuis l’Abyssinie mais ne purent le faire faute d’une logistique suffisante. En 1897, Paris décide d’envoyer du renfort : ce sera la « Mission Julien », dite « Relève Marchand ».
En août 1898, après la victoire face aux mahdistes, Horatio Herbert Kitchener reçoit de Salisbury, Premier ministre britannique, des ordres très stricts. Le sirdar doit repousser toute invasion étrangère dans le Haut-Nil. Prévenu de l’implantation française à Fachoda après que Jean-Baptiste Marchand se fut heurté à quelques derviches du Mahdi, Lord Kitchener parvient à Fachoda où il rencontre Marchand le 19 septembre 1898, à 10 heures du matin. Le général britannique exige l’évacuation des lieux par le détachement français le 30 septembre. Les Français ne recevront l’ordre de se retirer que le 12 novembre, tout en cherchant à éviter un affrontement direct. Cela transparaît dans le rapport Marchand :
« Après les présentations réciproques, le sirdar me demanda si je me rendais bien compte de la signification de l’occupation française de Fachoda, territoire égyptien […]
- C’est bien par ordre du gouvernement français que vous occupez Fachoda ?
— Oui, mon général, c’est par ordre de mon gouvernement que Fachoda est aujourd’hui poste français.
— C’est mon devoir alors de protester au nom de la Sublime Porte et de Son Altesse le khédive que je représente au Soudan contre votre présence à Fachoda. Inclinaison de tête.
— Sans doute, votre intention est de maintenir l’occupation de Fachoda.
— Oui, mon général ; et j’ajoute qu’au besoin nous nous ferons tous tuer ici avant…
Le sirdar me coupe la parole :
— Oh, il n’est pas question de pousser les choses aussi loin. Je comprends et j’admets que, chargé d’exécuter les ordres de votre gouvernement, votre devoir vous commande de rester à Fachoda jusqu’à ordre contraire […]. J’espère que nous pourrons arriver tous deux à une entente qui me permettra de remplir cette simple formalité après laquelle nous laisserons les choses en l’état jusqu’à la décision de nos gouvernements. »
Les deux hommes s’en remettent donc à leurs chancelleries respectives. À Paris, Théophile Delcassé, ministre des Affaires étrangères depuis juin 1898, pense d’abord résister mais doit rapidement se faire une raison devant l’intransigeance de Salisbury soutenu par une opinion britannique déchaînée, depuis le jubilé de la reine Victoria en 1897, par le jingoïsme ambiant. Alphonse Chodron de Courcel, l’ambassadeur français à Londres, expédie à ce sujet un télégramme prioritaire à Théophile Delcassé dans lequel il explique que « la population britannique, toutes classes confondues, accepte l’idée d’une guerre ». Quelques jours plus tard, il ajoute : « À mon avis, il convient de décider de notre propre chef […] l’évacuation de Fachoda ». Le 28 octobre, le Premier ministre britannique explique à Courcel qu’il « ne peut y avoir de possibilité de négociation ni de compromis tant que le drapeau français flotte sur Fachoda ». Delcassé répond, par le biais de l’ambassadeur britannique Monson : « Ne me demandez pas l’impossible, ne me mettez pas au pied du mur. » tout en questionnant avec inquiétude : « Vous ne feriez pas de Fachoda une cause de rupture entre nous ? », ce à quoi répond affirmativement Monson
Au cours de ces négociations, la Royal Navy effectue des démonstrations devant Brest et Bizerte.
De plus, le gouvernement françaissait que l’alliance russe est peu fiable et que l’Allemagne cherche à tout prix à diviser les deux puissances coloniales. Le 3, la nouvelle est officiellement confirmée au gouvernement de Salisbury par Courcel. Le 11 décembre 1898, Jean-Baptiste Marchand quitte Fachoda pour Djibouti qu’il n’atteint que six mois plus tard, le 16 mai 1899.
Pour éviter l’humiliation nationale et justifier cette soudaine retraite à l’opinion publique française, le gouvernement prétexte un mauvais état sanitaire de la troupe de Marchand (ce mauvais état est à l’origine une campagne de désinformation de Lord Kitchener).
Après ce conflit évité de justesse par Théophile Delcassé, un sentiment national d’impuissance et d’humiliation règne sur la France, ce qui débouche par la suite sur une vague d’anglophobie. Les nationalistes français héroïsent Marchand et, à l’instar de la Ligue de la défense nationale, intègrent Fachoda à leur défense d’une armée mise en cause par la campagne dreyfusarde.
Le 21 mars 1899, une convention francobritannique est signée, qui limite les zones d’influence respectives des deux puissances coloniales à la ligne de partage des eaux entre le Nil et les affluents du lac Tchad. Afin de sauver la face et pour limiter la portée de l’humiliation, cet accord est intégré, en tant qu’acte additionnel, au texte du 14 juin 1898 qui fixait les limites nord du Dahomey et de la Côte-de-l’Or et rectifiait à l’avantage de la France certains points de la ligne Say-Barraoua. La « peur de l’autre » venant des deux nations se dissipe par la suite grâce à la conclusion de l’Entente cordiale,signée le 8 avril 1904 par le Royaume-Uni et la France. Cette entente, au début pleine de défiance, se transforme peu à peu en amitié. Concrètement, la France reçoit en compensation le Ouadaï, le Kanem, le Baguirmi, le Tibesti. De plus, exploitant son succès, le gouvernement britannique impose la création, en janvier 1899, du condominium britanno-égyptien du Soudan, placé sous l’autorité de Lord Kitchener.
Malgré la ferveur nationaliste, les deux gouvernements ont toujours gardé une relative sérénité et des rapports cordiaux face à cette crise. L’opinion britannique, malgré le succès de la diplomatie britannique, aurait pu garder une certaine animosité vis-à-vis de la France si la Seconde Guerre des Boers n’était survenue aussitôt. En France, les réactions furent violentes mais de courte durée. En effet, la question de l’Alsace-Lorraine, la laïcité et surtout l’affaire Dreyfus ont, sûrement plus que Fachoda, exacerbé les sensibilités du moment.
Très vite, Georges Clemenceau et son ami l’amiral Maxse militent pour l’apaisement. Quant à Théophile Delcassé, bien que nationaliste convaincu, il amorce le rapprochement avec le Royaume-Uni, prenant à contre-pied la politique de Gabriel Hanotaux. Le courage de Delcassé réside dans le fait qu’il commence à mener une politique réaliste bien souvent à l’encontre des émotions de son opinion publique. La caution allemande à la Seconde Guerre des Boers, et le refus de tout soutien français à cette cause, contribuent également au réchauffement des relations tout comme la stricte neutralité française dansla guerre survenue entre l’Empire russe et l’Empire du Japon, soutenu par le Royaume-Uni. Les visites réciproques d’Édouard VII à Paris et du président Émile Loubet à Londres sont la manifestation d’une plus grande coopération. Le 8 avril 1904, la France signe à Londres une convention par laquelle elle s’engage « à ne pas faire obstruction à l’action du Royaume-Uni dans ce pays l’Égypte par des demandes visant à limiter le temps d’occupation britannique, ou de quelque autre manière. ». En outre, ce texte règle tous les contentieux territoriaux entre les deux nations.
L’incident de Fachoda est donc indéniablement un échec d’une diplomatie française impuissante qui pensait faire céder un régime britannique décidé à garantir ses intérêts en Égypte. La France sort malgré tout relativement gagnante en obtenant immédiatement, en guise de contrepartie, des territoires sahariens du Soudan occidental. Plus tard, elle confirma cet avantage en troquant ce qu’elle ne possédait pas au Soudan contre son hégémonie sur le Maroc.
Toutefois, l’incident de Fachoda permet aux deux ennemis de sortir de cette logique d’affrontement en recadrant leurs politiques étrangères respectives dorénavant tournées contre l’Empire allemand.
LES POIDS LOURDS DU SECTEUR DISENT NON, MANSOUR FAYE MENACE LES «FAUTEURS DE TROUBLES»
On connaitra aujourd’hui en fin de journée les forces de frappe des syndicats contrôlés par Gora Khouma, SG de l’Union des transporteurs routiers du Sénégal, et Alassane Ndoye, SG du Syndicat national des travailleurs du transport routier du Sénégal
La grève illimitée décrétée par les transporteurs routiers à compter de ce mardi ne fait pas l’unanimité au sein de leur profession. Après la défection de grosses pointures comme la société publique Dakar Dem Dikk et, surtout, l’AFTU (Association pour le financement du transport urbain qui gère les milliers de bus Tata), c’est au tour du Cadre unitaire des syndicats des transports routiers du Sénégal (CUSTRS) de se démarquer de l’appel lancé par l’UTRS de Gora Khouma et le SNTTRS d’Alassane Ndoye. Le ministre des Transports dit « tolérer » ceux qui veulent aller en grève tout en martelant qu’il ne saurait accepter les fauteurs de troubles. L’Etat restera ferme, a-t-il menacé.
On connaitra aujourd’hui en fin de journée les forces de frappe des syndicats contrôlés par Gora Khouma, SG de l’Union des transporteurs routiers du Sénégal, et Alassane Ndoye, SG du Syndicat national des travailleurs du transport routier du Sénégal (SNTTRS) qui ont appelé à une grève illimitée pour dénoncer les 22 mesures issues du conseil interministériel du 09 janvier suite à l’accident de Sikilo qui avait fait 42 morts. Comme nous l’écrivions hier, en effet, de puissants segments du monde des transports routiers se sont démarqués du mouvement. C’est ainsi que Dakar Dem Dikk et AFTU ne feront pas grève ce mercredi. Dakar Dem Dikk, transporteur public avec ses centaines de bus, et l’AFTU, premier réseau de transport en commun par minibus appelés Tata, sont des poids lourds du secteur. Aucune grève ne saurait réussir sans ces deux structures. Qui plus est, elles sont rejointes dans leur refus d’aller à la grève par le Cadre unitaire des syndicats des transports routiers du Sénégal (CUSTRS). Lequel cadre est sorti hier de la rencontre avec le ministre des Transports convaincu par les aménagements apportés sur certaines mesures parmi les 22 arrêtées le lundi 09 janvier dernier à Diamniadio par le Premier ministre. Le 13 janvier dernier, le CUSTRS avait avancé des doléances tournant autour du réaménagement de 6 parmi ces 22 mesures. Elles concernaient la mise en place effective des brigades mixtes de sécurité routière relatives aux contrôles routiers sur les corridors nationaux ; le réaménagement des heures de circulation pour les véhicules de transport public de personnes désormais interdits de rouler de 23 heures à 05 heures ; des dérogations pour la mesure d’interdiction des porte-bagages ainsi que l’obligation pour tous les véhicules de transport public de voyageurs de venir faire leur visite au Centre de contrôle technique moderne de Dakar. Les deux autres doléances concernaient le réaménagement des mesures relatives à la durée d’exploitation des véhicules de transport public et la décision de revoir les âges plancher et plafond pour les chauffeurs des véhicules de transport public de voyageurs et de marchandises.
Les réponses satisfaisantes apportées aux six mesures poussent le CUSTRS à s’opposer à toute grève
Lors des concertations entre le ministère des Transports et le CUSTRS, il a été finalement retenu que la mesure concernant les brigades mixtes de sécurité routière cette mesure sera mise en application avec les autorités territoriales et les forces de défense et de sécurité. Concernant la mesure relative aux heures de circulation des véhicules de transport public de voyageurs et de marchandises, le CUSTRS a convenu que, du fait de son caractère salutaire et son impact sur les accidents et la mortalité sur les routes, son maintien est nécessaire. Les acteurs ont compris cette position du Gouvernement selon le ministre Mansour Faye. Relativement aux dérogations pour la mesure d’interdiction des porte-bagages, le Gouvernement a accédé à la demande des transporteurs en établissant une période transitoire d’un an pour la mise en œuvre de cette mesure. En attendant, les porte-bagages sont limités à 50 cm pour les 7/8 places et 70 cm pour les autres véhicules de transport de voyageurs. Sur l’obligation pour tous les véhicules de visite au centre technique moderne de Dakar, le Gouvernement s’est engagé à trouver avec les acteurs un mécanisme pour que des visites techniques modernes soient effectuées dans les régions intérieures. En même temps, le programme d’érection de 8 centres de contrôle technique modernes dans les autres régions sera accéléré. Pour la durée d’exploitation des véhicules de transport public, un décret a été pris pour porter la durée d’exploitation des véhicules de transport public de voyageurs à 20 ans et celle des véhicules de transport de marchandises à 25 ans, à partir de la date de première mise en circulation. Cependant, à titre dérogatoire, une période d’exploitation supplémentaire de 2 ans a été accordée aux véhicules de transport public de marchandises et de voyageurs qui ont dépassé les durées limites fixées. Enfin, sur le point relatif aux âges des conducteurs, les dispositions du Code de la Route sont maintenues : 23 ans pour les chauffeurs des gros porteurs et 25 ans pour les chauffeurs des véhicules de transport public de voyageurs. En considération des résultats de cette concertation, les membres du Cadre Unitaire des Syndicats des Transports routiers du Sénégal (CUSTRS) ont décidé de ne pas suivre le mot d’ordre de grève décrété par les autres acteurs.
« L’Etat restera ferme contre les fauteurs de troubles », selon Mansour Faye
Devant la presse, hier, les ministres des Transports a indiqué que « nous tous, nous en convenons, il y a trop de morts et de blessés dus aux accidents de la route : trop c’est trop ! Et ne pas agir, serait une négligence coupable que l’État ne peut endosser ». Mansour Faye d’ajouter que « ceux qui veulent aller en grève sont libres de le faire mais l’Etat va réprimer fermement les fauteurs de troubles ». Pour ce faire, il a martelé que l’Etat va rester ferme et les forces de défense et de sécurité vont veiller au grain. « La circulation ne sera pas perturbée » assuret-il. Une menace à peine voilée pour encourager « les défaillants » qui invitent l’Etat à protéger leurs biens car redoutant que leurs véhicules soient caillassés par les grévistes. « Je réaffirme que le Gouvernement reste ouvert au dialogue avec tous les acteurs. En réalité, nous n’avons pas d’adversaires. Les transporteurs, quels que soient les syndicats ou les associations auxquels ils appartiennent, sont et demeurent nos partenaires. Cependant, et je le dis de la façon la plus officielle et clairement : l’intérêt général, l’intégrité physique et la vie des citoyens seront assurés ; et toutes les mesures nécessaires à cet effet seront prises. La sécurité, en l’occurrence la sécurité routière, est notre premier critère d’analyse, le premier facteur de décision » a conclu le ministre Mansour Faye.
UN TAUX DE CROISSANCE DE 10,1 % ATTENDU CETTE ANNEE !
Selon Moustapha Ba, le gaz et le pétrole devraient doper l’économie
Dès la première année de production de gaz et de pétrole, c’est-à-dire à la fin de 2023 qui vient de débuter, l’économie sénégalaise connaîtra pour la 1ère fois de son histoire un taux de croissance à deux chiffres. Les prévisions tablent sur 10, 1% contre 4,8 % en 2022 et 6,5 % en 2021. La révélation a été faite hier par le ministre des Finances et du Budget, Moustapha Ba, qui présidait l’atelier de lancement de la gestion 2023. La Direction générale du Budget et les différentes parties prenantes ont échangé au cours de cet atelier sur le processus de l’exécution des dépenses publiques attachées à la mise en œuvre des budgets programmes.
Selon Moustapha Ba, les évènements tels que la crise russo- ukrainienne, le renchérissement des prix des hydrocarbures et des produits alimentaires, des tensions inflationnistes affectant tous les secteurs économiques, ont conduit à l’adoption d’une loi de finances rectificative (Lfr) en mai 2022. L’objectif était de procéder à des réorientations et ajustements « indispensables » pour atténuer l’impact de ces chocs sur les populations.
Bilan d’exécution des dépenses 2022 satisfaisant !
Ces politiques de soutien au pouvoir d’achat des ménages, qui se sont traduites notamment par l’augmentation des subventions aux produits énergétiques et alimentaires, la revalorisation des salaires des agents de la fonction publique, précise-t-il, ont fortement pesé sur les finances publiques, a reconnu le ministre des Finances et du Budget. « Nous pouvons cependant nous réjouir de constater que le budget a été exécuté dans de bonnes conditions avec un taux d’engagement de 95,7 % et d’ordonnancement de 95, 4 % grâce à une bonne maitrise des procédures sur toute la chaine de dépenses. Pour vous donner l’ampleur des transactions, il faudra noter qu’en termes de nombre, pour cette année, ce n’est pas moins de 88 000 bons d’engagement qui ont été émis et pris en charge à 97, 85% » s’est réjoui Moustapha Ba qui rassure qu’aujourd’hui, la déconcentration et l’ordonnancement des dépenses relèvent d’un processus totalement maîtrisé.
Feuille de route de la gestion budgétaire 2023
Officiellement lancée hier, la programmation budgétaire 2023 connaît déjà un taux d’exécution de 5 % (activité au premier jour de l’an). En effet la gestion 2023 verra, selon le ministre des Finances et du Budget, l’accélération de la mise en œuvre de la stratégie de mobilisation des recettes à moyen terme (srmt) qui se traduira par l’élargissement de la base fiscale et l’amélioration du recouvrement. « La gestion 2023 sera marquée par la poursuite des réformes budgétaires avec une responsabilité accrue des acteurs, qui devra se traduire dans le processus de l’exécution du budget pour une meilleure efficacité. Cette responsabilité s’accompagne cependant par un renforcement du contrôle interne budgétaire et la planification infra annuelle des dépenses à exécuter» a expliqué le grand argentier de l’Etat.
Un taux de croissance de 10,1% en 2023
Il informe que, dans le processus d’implémentation du contrôle interne, les services de la Direction générale du Budget, avec l’appui du projet Assistance technique à la mise en œuvre du Pse, ont procédé à l’accompagnement de cinq ministères pilotes (Santé, Éducation nationale, Formation professionnelle, de la Femme et des Mines), à travers des sessions de formation sur le contrôle interne budgétaire, la cartographie des risques et l’audit basé sur les risques. « Nous sommes bien conscients qu’il nous faut, de manière régulière, questionner en permanence nos pratiques, afin d’en sortir des recommandations pertinentes d’exécution budgétaire au titre de l’année 2023. Le dialogue de gestion au sein et entre les programmes se poursuivra en permanence avec le ministère des Finances et du Budget, en cours d’année, à travers divers ateliers sur la planification des investissements publics, la mise en œuvre de la maitrise d’ouvrage délégué, le contrôle de la gestion et sur bien d’autres thématiques encore, dans le souci d’une internationalisation de la réforme dans tous ses aspects » a promis le ministre des Finances et du Budget. Dans son sillage, le directeur général du Budget, Maguette Niang, a rassuré quant à lui sur une réelle performance de notre économie durant l’année 2023. « Avec les prévisions liées aux taux de croissance l’année 2023 doit atteindre deux chiffres 10, 1 % contre 4, 8 % en 2022 et 6,5 % en 2021. Cette hausse s’explique par l’exploitation des hydrocarbures qui devra avoir un impact positif sur la croissance économique» a ajouté le directeur du Budget, Maguette Niang. Moustapha Ba a, sur ce point, jugé utile de rappeler que le budget de cette année intervient dans un contexte de prolongement de la crise russo-ukrainienne, de consolidation de la politique de justice et d’équité sociale de l’Etat à travers la revalorisation des salaires (+236 milliards de frs), la lutte contre la vie chère grâce à la poursuite des subventions (550 milliards dont 450 milliards de frs pour l’énergie et 100 milliards de frs pour les denrées de première nécessité, non compris les renonciations de recettes fiscales), et le soutien accru aux ménages les plus vulnérables (bourses de sécurité familiale qui passent de 25.000 frs à 35.000 francs par trimestre), et des effectifs qui passeront à terme à 500.000 ménages contre 316.000.
FAIBLESSE RESTERA À LA LOI
Un État intraitable face aux opposants et autres activistes qui contestent son pouvoir et terriblement faible devant certains groupes de pression qui défient ouvertement son autorité. Ainsi apparaît le Sénégal
Un Etat intraitable face aux opposants et autres activistes qui contestent son pouvoir et terriblement faible devant certains groupes de pression qui défient ouvertement son autorité ! Ainsi apparaît le nôtre. Prompt à faire jeter en prison, souvent sans autre forme de procès, les premiers par son bras armé, la justice, ce même Etat se couche et s’aplatit dès que certains groupes de pression, les syndicats de transporteurs par exemple, brandissent les muscles. Un Etat faible qui peine à faire respecter la plupart de ses décisions par ses administrés. Et qui, de reculs en reniements, en est devenu paralysé !
« Si l’Etat est fort, il nous écrase, s’il est faible, nous périssons », disait Machiavel. Le Sénégal semble s’être inscrit depuis quelques années dans le lot des États faibles. Et il devient de plus en plus couché à mesure qu’approche l’élection présidentielle de 2024. Les exemples sont nombreux pour illustrer cette défaillance. Le dernier en date est constitué par sa reculade après avoir, à travers le Premier ministre, pris 22 mesures censées améliorer la sécurité routière au lendemain de l’accident qui a fait 42 morts sur la route de Kaffrine. Parmi ces mesures, l’interdiction de la pose de porte-bagages sur les toits des bus de transport en commun de voyageurs assortie du démontage immédiat des porte-bagages existants. Hélas, le gouvernement est revenu sur cette décision dès que les professionnels s’y sont opposés. Et c’est le ministère des Transports terrestres qui a, dans un arrêté publié sur les réseaux sociaux, annulé cette mesure à savoir l’interdiction des porte-bagages sur les toits des bus. D’autres mesures notamment l’interdiction faite aux bus et minibus de circuler la nuit (plus précisément de 23h à 05h) ou celle d’importer des pneus usagésseront bientôt mises aux oubliettes face à la détermination des tout-puissants transporteurs qui ont déclenché à partir de 0h ce mercredi une grève « illimitée » pour exiger du gouvernement l’annulation pure et simple de la plupart des 22 mesures arrêtées à Diamniadio. Déjà, celle concernant les âges plancher et plafond des conducteurs de véhicules de transport public de voyageurs ainsi que la durée d’exploitation desdits véhicules ont été « réaménagés ». En attendant d’être tout simplement abrogées !
Quand l’Etat se montre incapable de faire respecter les prix denrées qu’il a homologués...
Cette chronique d’un combat tôt ou tard gagné par les puissants syndicats de professionnels du transport est la continuation de celui perdu par l’Etat devant les commerçants. En effet, malgré les exonérations de taxes et de droits de douane et autres douceurs qu’il a accordées aux importateurs et aux grossistes, dans les marchés, les boutiques, les magasins et autres kiosques, les prix restent au mieux les mêmes qu’avant la croisade présidentielle pour leur baisse. Dans certaines parties du pays, ils ont même pris l’escalier dans un sens ascendant. Les commerçants et autres vendeurs ont catégoriquement refusé de respecter les prix homologués par le gouvernement du président Macky Sall. Lequel ne semble avoir que ses yeux pour observer. Voire pleurer. La baisse des loyers est à inscrire dans ce même registre du renoncement ou de la capitulation de l’Etat. Après avoir été adoptée en grande pompe en 2014, la loi sur la baisse des loyers a été vidée de son objet par des bailleurs qui ont su exploiter ses nombreuses failles congénitales. L’Etat, qui est aplati devant eux, a été obligé au mois de novembre 2022 de décréter une nouvelle baisse du loyer qui devait entrer en vigueur le 1er janvier de cette année. Hélas, le gouvernement de Macky Sall ne parvient toujours pas à faire appliquer sa décision malgré le tollé qui l’a accompagnée. Les tarifs du loyer ont même augmenté, particulièrement à Dakar, du fait de la supériorité de l’offre sur la demande. Le programme des 100.000 logements, annoncé à cor et à cris par l’Etat et censé réguler le marché de l’immobilier, peine à réaliser 5.000 logements seulement malgré les effets d’annonce ! Ce qui fait que les spéculateurs immobiliers ont encore de beaux jours devant eux…
Pape Alé Niang libéré suite à la pression de la presse... Dans l’Éducation, la Santé, etc., l’Etat se montre en faillite
Inébranlable à ses débuts au pouvoir, le président Macky Sall et son régime sont devenus au fil des années faibles devant certains acteurs comme la presse, la santé, l’éducation. Récemment, tout le monde a constaté que le gouvernement de Macky Sall a flanché devant la pression de la Coordination des associations de presse — et les organisations internationales de journalistes ! — qui ont réussi à faire libérer leur confrère Pape Alé Niang. Les acteurs de la santé et de l’éducation n’ont cessé de faire reculer l’Etat à coups de plans d’actions malgré pourtant les augmentations de salaires répétées qui leur sont consenties. Hélas, ces acteurs boulimiques en veulent toujours plus et continuent à tenir l’Etat à la gorge. A chaque fois qu’ils exigent, l’Etat cède. Ce que n’ont pas perdu de vue les syndicats de transporteurs ! Bien évidemment, ne parlons pas des marabouts qui, eux, dictent carrément leur volonté au président de la République qui s’exécute dans récriminations ni murmures. Ainsi est gouverné le Sénégal en ce début d’année 2023… A quand donc un pouvoir fort à la tête de ce pays ?
Par Henri Valentin B. GOMIS
MACKY, LE DERNIER MANDAT
Il n’existe pas de nouvelle Constitution autre que celle de 2001, c’est-à-dire celle de la loi n° 2001-03 du 22 janvier 2001. La Constitution de 2016 n’en est pas une comme tentent de le faire croire les bellâtres de la troisième candidature
Il est heureux de constater qu’à l’heure actuelle et à ce jour, en 2023 c’est la Constitution du 22 janvier 2001 qui régit le peuple Sénégalais et la République du Sénégal. Cette Constitution votée en 2001 sous la présidence de Abdoulaye Wade par référendum remplace et abroge la Constitution de 1963 qui elle-même remplace celle de 1960.
Elle est adoptée à la suite du référendum constitutionnel du 7 janvier 2001 qui a recueilli 94 % de votes positifs. Il est également tout heureux de noter que le Président Abdoulaye Wade avait été élu président en 2000 sous l’égide de la Constitution de 1963. Or le président Macky Sall a été élu en 2012 sous l’égide de la Constitution de 2001 toujours et encore en vigueur.
Force est alors de constater que c’est la même Constitution, celle de 2001 qui nous régit encore jusqu’à ce jour où ma plume ou « Kalima » tente de rappeler aux « amnésiques politiques » ou autres « boulimiques alimentaires politiques » que leurs errements ne sauraient nous distraire.
Il n’existe pas de nouvelle Constitution autre que celle de 2001, c’est-à-dire celle de la loi n° 2001-03 du 22 janvier 2001. La Constitution de 2016 n’en est pas une comme tentent de le faire croire les bellâtres de la troisième candidature ou du troisième mandat ou du deuxième mandat pour certaines loufoques gens. En effet, il n’y a pas eu de Constitution en 2016 mais plutôt une révision constitutionnelle ou modification constitutionnelle ou encore réforme constitutionnelle. Que les pyromanes politiques sachent que cette révision ne portait que sur près de 17 articles que dispose la Constitution de 2001. Il s’agit entre autre des articles 4, 6, 25.1.2.3, 26, 27, 28, 58, 59, 60, 62, 71, 78, 81, 86, 89, 102, et 103 en ma souvenance. Il s’agit de la loi constitutionnelle n° 2016-10 du 05 avril 2016. C’est pourquoi ces révisions sont inscrites dans la Constitution de 2001 (LOI N° 2001-03 DU 22 janvier 2001 portant constitution, modifiée - jors, numéro spécial 5963 du 22 janvier 2001, p. 27)
La Constitution qui nous régit aujourd’hui avait déjà réglé la question du nombre de mandats qui était limité à deux (2). L’article 27 du Titre III disposait que « la durée du mandat du Président de la République et de cinq ans. Le mandat est renouvelable une seule fois». Cet article 27 modifié (nouveau) par l’article premier (1er ) de la loi constitutionnelle n° 2016- 10 du 05 avril 2016 portant révision de la Constitution (JORS, numéro spécial 6926 du 07 avril 2016, p. 505), dit ce qui suit : « La durée du mandat du Président de la République est de cinq ans. Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs ». A la lecture de l’article modifié on peut allégrement constater qu’en plus de la durée du mandat, le Président Macky Sall pour en finir avec les problèmes que la candidature de Wade en 2012 avait engendrés, y a ajouté la clause « Nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs» pour limiter le nombre de mandats. Cela veut dire que le mandat de Macky Sall acquis en 2012 fait partie du décompte. Et en cela il s’agit du premier mandat qu’il a exercé. Celui acquis en 2019 est le second et dernier mandat.
Par ailleurs, analysons le mot « Nul ». Nul, en français, est un adjectif indéfini ou un pronom indéfini ou un nom ou adjectif qualificatif. Mais dans ce contexte, c’est l’adjectif indéfini et le pronom indéfini qui nous intéressent. Dans l’hypothèse d’un adjectif « Nul » signifie « aucun » et serait un antonyme à certain, quelque…. Par contre dans l’hypothèse ou « Nul » serait un pronom, il signifierait « personne » ou « aucune personne » ou « nul homme au monde » en wolof « Bène mindef ci kaw souf » ne peut faire plus de deux mandats consécutifs. A moins qu’il ne soit homme ni mindef sur terre, il ne peut faire plus de deux mandats consécutifs, lui le Président Macky Sall.
Pour preuve, lui-même sait qu’il ne peut se présenter en 2024, pour l’avoir dit Urbi et Orbi à travers tous les médias du monde, dans les institutions mondiales, internationales, régionales et sous-régionales et même à travers un livre programme (Le Sénégal au cœur ) pour l’élection de 2019.
En effet ce sont ses sous-fifres, ces larbins et autres prébendiers qui finassent pour tromper le peuple souverain qui leur a permis d’être là où ils sont.
Il faut retenir qu’il n’y avait aucune raison en 2016 de mettre une clause transitoire quelconque portant sur le nombre de mandats. Ceux qui disent qu’il faut reconduire ou qu’il ne faut pas changer une équipe qui gagne sont des simplets, car il n’a jamais été question dans le contrat social qui lie le peuple au Président de continuer en cas de bonnes réalisations mais de partir au bout de deux mandats. Senghor est parti, Diouf est parti, Wade est parti malgré toutes leurs réalisations, Macky doit partir et partira pour que quelqu’un d’autre vienne à son tour faire sa part et ainsi de suite. Il est d’adage que les institutions demeurent mais les hommes passent.
Je rappelle que le Prophète Mahomet PSL est parti, Jésus Christ est parti mais cela n’a pas tué la foi des croyants. Macky n’est pas plus qu’eux. Le Sénégal lui survivra quoi qu’il advienne.