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15 juin 2025
PAR Charles Faye
APAISEMENT
Deux ans après les émeutes sanglantes de mars 2021, le Sénégal court le danger de se retrouver dans la fournaise, comme au sortir de la dualité au sommet de l’Etat, entre Sédar Senghor et Mamadou Dia en 1962
Les vœux de bonne et heureuse année souhaités, arrêt sur la case réalité que la tension politique dope de surdoses subversives d’arrogance et hégémonie, d’accusations financières, d’inélégances républicaines, de menaces sociales non exemptes de risque de soulèvement.
Deux ans après les émeutes sanglantes de mars 2021, le Sénégal court le danger de se retrouver dans la fournaise, comme au sortir de la dualité, au sommet de l’Etat, entre le Président Léopold Sédar Senghor et le président du Conseil Mamadou Dia, en 1962.
Quarante personnes avaient succombé, 250 autres avaient été blessées, le 1er décembre 1963, lors de la première présidentielle couplée aux législatives.
Soixante ans plus tard, le pays voit le spectre de la violence prendre pignon sur rue, s’installant, allumettes en poche, dans les chaudrons gorgés d’excroissances, pour adouber un 2023 de surchauffe, avant l’implosion en 2024.
A tout point de vue, cette année, forcément transitoire, à fleur de peau, s’annonce lourde de conséquences sur la route de la prochaine présidentielle.
Pour dire les choses, elle n’a rien de rassurant, ce d’autant que tous s’accordent pour reconnaître, sans le dire, que la marmite bout à faire sauter le couvercle social. Une cocotte minute prete à embraser le pays si personne ne bouge.
Si le Macky ne prend pas l’initiative de désamorcer l’explosif. Si l’opposition ne fait pas montre de pragmatisme politique. Si la société civile ne joue pas pleinement sa mission de régulateur démocratique et d’utilité sociale. Si la presse ne prend pas position pour le peuple et l’apaisement. Si les guides religieux, toutes confessions confondues, ne prennent pas leur bâton de pèlerin, le risque est grand de voir la cohésion sociale voler en éclats.
Ce n’est pas pour rien d’ailleurs, que les tenants du pouvoir ont inscrit, tel un aveu de pêché originel, la croissance économique dans l’ordre de paix.
Pour avoir trop joué avec le feu, les jongleurs ont lancé leurs bolas enflammés de haine et d’antagonisme, dans les coins les plus reculés du pays, éblouissant la raison et semant les graines de la division, dont la germination éclot sous nos yeux incrédules.
Tant nous pensions avoir tourné le dos aux démons des politiques tropicales en 2012.
C’est à croire que nous n’avons rien compris. La gravité est que le Sénégal d’aujourd’hui n’est pas celui d’hier. Les choses ont changé.
Oeuvrons pour une année apaisée, un Sénégal de paix. Car qui trop embrase, mal éteint.
LE SECTEUR DES TRANSPORTS EN MUTATION
Avec Yango, Yassir, Heetch, on peut bien se servir de son smartphone pour décrocher un taxi grâce à des applications. Mais l’initiative fait grincer des dents chez les chauffeurs de taxis traditionnels
La digitalisation n’épargne aucun secteur… Aujourd’hui, le téléphone portable ne sert pas seulement à passer des coups de fil, il peut aussi être utilisé pour payer des factures, envoyer de l’argent, recevoir son salaire, et même prendre un taxi. Avec Yango, Yassir, Heetch, on peut bien se servir de son smartphone pour décrocher un taxi grâce à des applications. Mais l’initiative fait grincer des dents chez les chauffeurs de taxis traditionnels.
Le client est roi. Cette expression semble bien être comprise par Yango, Yassir, Heetch, ces nouvelles applications qui veulent innover le monde des transports à Dakar, mais aussi de livraison à domicile. Avec ces dernières, il suffit juste pour le client, de se connecter et donner sa destination. Rien ne peut arrêter la digitalisation.
Pour Yango, par le biais d’un Gps, le service localise l’endroit où se trouve l’utilisateur et trouve le conducteur le plus proche, qui arrivera le plus rapidement possible. Le montant de la course à payer également est calculé grâce aux algorithmes de l’application et fixé à l’avance, sans négociations avec le chauffeur. Tout comme Yango, Yassir et Heetch également proposent les mêmes services : une voiture avec un chauffeur avec son smartphone afin de se déplacer ou de faire des livraisons. Les prix sont préétablis par l’application et ne subissent aucune modification en cours de route. Mais parmi ces applications, Yango, qui utilise sa propre cartographie, son propre routage et sa propre navigation, semble être la plus utilisée par les Dakarois. Depuis l’arrivée de ces compagnies de taxi en ligne, si une bonne partie de la population reste encore fidèle aux chauffeurs de taxis traditionnels et ont l’habitude de négocier le prix, d’autres ont tout de même migré vers ce mode de transport. Pour plusieurs raisons : confort, professionnalisme, disponibilité. Moustapha Thiongane, teint noir, le visage en sueur, visiblement pressé, cet agent à la Senelec doit rejoindre le centre-ville. Trouvé à l’entrée de la porte de Sodida, il est obligé d’abréger la discussion car il attendait un taxi Yango qu’il avait commandé, il y a juste 5 minutes. «Excuse-moi, je dois partir», explique-t-il, brièvement. Poursuivant notre parcours, nous tombons sur une jeune femme, Mariétou, les yeux rivés sur son téléphone. Cette vendeuse de cosmétiques a testé les services de Heetch. «J’ai testé l’application, le même jour, quand je l’ai installée sur mon téléphone. J’ai vraiment aimé. C’est efficace, si je peux m’exprimer ainsi», a-t-elle confié. Ce sentiment de satisfaction qui anime cette jeune dame est largement partagé par un autre riverain de la zone. Mbaye Ndiaye embouche la même trompette. «Rien n’est plus facile que de rester sur son lit, commander un taxi, observer son déplacement jusqu’à sa porte, de connaître le prix à payer et le trajet jusqu’à destination», se réjouit-il. Il ajoute : «Tu peux même avoir toutes les informations du taxi, en cas de perte ou d’oubli d’un article dans le véhicule.»
Les taximen protestent
Toutefois, ces innovations dans le secteur du transport ne font pas que des heureux. Comme le dit l’adage le malheur des uns fait le bonheur des autres. Confrontés désormais à une concurrence avec ces applications, des chauffeurs de taxis traditionnels craignent pour la qualité du service. Même si certains d’entre eux ont adhéré à ce mode de transport, la plupart des chauffeurs interrogés protestent contre ces applications et signalent que des véhicules particuliers ne comportant pas la mention taxi pratiquent le transport comme si de rien n’était.
A Grand-Yoff, il est bientôt 14 heures et quelques taxis sont stationnés au bord de la route. Mais, une trentaine de minutes plus tard, ils ont commencé à disparaître pour aller à la recherche de clients. A notre passage, dans l’espoir de rencontrer quelques chauffeurs de taxi, un laveur de véhicule est curieux de savoir l’objet de notre visite. A côté, Mamadou Sarr, un chauffeur de taxi, discute tranquillement avec des amis sous une tente de fortune au bord de la route. Non loin de là, quelques acteurs du transport prennent le déjeuner devant une gargote. Parmi eux, le président du garage, Saliou Diouf. Ce dernier ne cache pas sa réticence concernant ces innovations. «Personnellement, je n’ai jamais eu d’espoir pour Yango. Je disais qu’elle est là pour ses propres intérêts. Et aujourd’hui, j’ai eu raison parce que Yango commence à travailler avec ses propres véhicules et abandonne les taxis pour recruter des particuliers», a dénoncé le président du garage. Pour lui, Yango a compliqué la situation, pour un secteur qui était en difficulté. «Mais ce qui nous inquiète le plus, ce sont les particuliers qui font le transport. Si c’étaient seulement les taxis, il n’y aurait aucun problème, parce que tout taxi qui dispose d’une licence et d’un agrément a le droit de faire le transport», rappellent les taximen. Et Saliou Diouf de poursuivre : «Dans ce garage, on est plus de 50 chauffeurs, mais personne n’utilise Yango. Moi, je ne maîtrise même pas Yango», dit-il fortement avant d’aller faire ses ablutions pour faire sa prière de 14h. Pour étayer ses propos, Saliou Diouf dit avoir plus de 20 ans d’expérience dans le secteur des transports, certainement pour faire comprendre que la nouvelle technologie ne l’impressionne guère. Appuyé fortement par ses camarades, Mamadou Sarr soutient que Yango ne facilite pas le transport, mais, au contraire, il le détruit. «S’il avait poursuivi avec son principe de départ, son objectif, il allait continuer à travailler avec les taxis. Mais aujourd’hui, Yango recrute les particuliers et ne coopère plus avec nous», regrette-t-il, tout en invitant le gouvernement à prendre des mesures pour le transport en ligne.
Colère des taximen contre les particuliers
Ces chauffeurs de taxi regrettent le fait que ces véhicules de transport particulier gagnent du terrain, alors qu’ils ne sont pas habilités à le faire. Pour eux, c’est une concurrence déloyale. Justement, pour Maloum Faye, chauffeur de taxi et délégué des Syndicats de développement public et transport routier du Sénégal (Sdptrs), rencontré à Fann Bel-Air, les voitures particulières de Yango ne devraient pas travailler dans le transport, car elles n’ont pas l’agrément comme les taxis. «Les applications, nous ne sommes pas contre, mais la manière dont elles fonctionnent, nous ne sommes pas d’accord avec. Il y a des normes à suivre pour faire le transport. Mais aujourd’hui, ce sont des particuliers qui nous concurrencent. Avec Yango, si tu commandes, c’est un particulier qui va venir te chercher. Il y a même des chefs de parking qui inscrivent certains de leurs véhicules particuliers à l’agence de Yango. Il y a même des véhicules 4×4 qui font le Yango», s’insurge-t-il. Le chauffeur de taxi espère une intervention rapide des autorités pour régler ce secteur des transports «déstructuré» de jour en jour par des transporteurs clandestins. Même constat chez Ibrahima Ba, un autre chauffeur de taxi. Roulant à vitesse réduite, il vient de déposer un client à Emg. Interrogé sur la question, il ne cache pas son indignation face à ces applications de taxi qui gagnent du terrain à Dakar.
«J’ai eu deux propositions, mais j’ai refusé», tente-t-il d’expliquer avant de démarrer. Dans ce secteur du transport, la loi de chacun pour soi prédomine. Chaque partie impose sa loi. L’angoisse a fini de gagner les taximen de Dakar. Ces derniers sont confrontés à une terrible concurrence avec les compagnies de taxi en ligne et les tiak-tiak.
APPEL A LA LIBERATION DE PAPE ALE NIANG
Soixante-dix-huit journalistes africains ont lancé un "appel" à la libération de leur confrère sénégalais Pape Alé Niang, directeur du site d'information Dakar Matin, a appris l’APS, vendredi, à Dakar, de Reporters sans frontières (RSF).
Dakar, 6 jan (APS) - Soixante-dix-huit journalistes africains ont lancé un "appel" à la libération de leur confrère sénégalais Pape Alé Niang, directeur du site d'information Dakar Matin, a appris l’APS, vendredi, à Dakar, de Reporters sans frontières (RSF).
"Soixante-dix-huit professionnels des médias africains demandent la libération immédiate de Pape Alé Niang et l'abandon des charges [...] qui pèsent contre le journaliste", écrit RSF dans un communiqué reçu à l’APS.
Niang est hospitalisé "en raison de sa grève de la faim", et "sa santé commence à se dégrader", affirme le bureau de Dakar de cette organisation de défense de la liberté de presse.
La liste des signataires de l'"appel" comprend de grandes figures de la presse africaine, dont Pape Saine, directeur de publication du journal gambien The Point, Seidik Abba, analyste et spécialiste des questions africaines dans des médias internationaux, et Ignace Sossou, un journaliste béninois qui a été emprisonné pendant six mois dans son pays.
Des organisations de défense des droits des journalistes ont également signé et apporté leur soutien à cet "appel". On peut citer la Fédération des journalistes africains, la Fondation des médias pour l'Afrique de l'Ouest ou le Comité pour la protection des journalistes.
“Cet appel est une action solidaire envers notre confrère Pape Alé Niang, déclare le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire. Il est remarquable que tant de grands noms de la presse africaine se mobilisent, et c'est un message qui doit être entendu par les autorités sénégalaises […] L'état physique de Pape Alé Niang est très préoccupant.”
Accusé de "divulgation d'informations de nature à nuire à la défense nationale", “recel de documents administratifs et militaires" et "diffusion de fausses nouvelles", Pape Alé Niang a été emprisonné une première fois, le 9 novembre.
Le journaliste avait bénéficié d'une liberté provisoire avant d’être remis en prison, mardi 20 décembre. Le parquet estime qu'il n'a pas respecté les termes de sa mise en liberté provisoire.
"Nous […] lançons un appel aux autorités sénégalaises pour libérer le journaliste Pape Alé Niang", affirment ses confrères.
"Les autorités judiciaires […] doivent le libérer immédiatement et abandonner toutes les charges qui pèsent contre lui", soutiennent-ils, disant être "alarmés par [sa] situation" et "les conséquences de son incarcération sur sa santé".
Des “agressions très fortes”
"Je souhaite qu'il rentre chez lui, que rien ne lui arrive", a déclaré le porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana, dans un entretien avec l'APS dont il était l'invité, mardi.
M. Fofana dit cependant souhaiter que la CAP, la Coordination des associations de presse, et le CORED, le Conseil pour le respect des règles d’éthique et de déontologie dans les médias, tout en critiquant "la position du gouvernement et la justice sur cette question", puissent aussi en faire autant pour "la pratique journalistique".
"C'est l'information qui détermine et permet de choisir la voie politique, de faire des choix économiques. Et c'est la qualité de l'information qui permet au citoyen de se déterminer sur les sujets d'intérêt national", a-t-il déclaré.
"Si on se permet de ne plus garantir la qualité de l'information, nous mettons en péril la qualité de notre démocratie", a estimé M. Fofana, selon qui, "au-delà de la personne de Pape Alé Niang" et de toute autre personne, "le plus important est la survie de notre démocratie, qui est en train de subir des agressions très fortes".
Reporters sans frontières et les signataires de cet “appel'' notent de leur côté que l'incarcération de Pape Alé Niang “soulève d'autres enjeux pour les médias au Sénégal, jadis fleuron de la liberté de la presse en Afrique”. ”Nous rappelons que malgré l'existence d’un projet de loi, le Sénégal ne dispose pas d'une loi sur l'accès à l'information, ce qui empêche les journalistes et les citoyens d'accéder à des informations publiques."
Ils estiment qu'"il est temps d'y remédier sans délai et d'amender le Code de la presse, afin de dépénaliser les délits de presse" au Sénégal.
Le Sénégal a perdu 24 places et occupe la 73e place sur 180 pays au classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2022.
SIX ARTISTES SENEGALAIS EN LICE POUR LES TROPHEES AFRIMA
La cérémonie de remise des prix ‘’Afrima’’ de la musique africaine est organisée pour la première fois en Afrique francophone. Pour cette huitième édition qui se tiendra à Dakar, six artistes sénégalais sont nominés différentes catégories
Dakar, 6 jan (APS) – Les chanteurs sénégalais Djibril Ba, alias Jeeba, Viviane Chidid, Sidy Diop, Dip Doundou Guiss, Wally Seck et Bass Thioung ont été nominés dans différentes catégories pour la remise des ‘’All Africa Music Awards’’, appelés aussi ‘’Afrima’’ et prévus à Dakar du jeudi 12 au dimanche 15 janvier, a appris l’APS des organisateurs, vendredi.
Sidy Diop a été sélectionné pour le prix de l’‘’Auteur compositeur de l’année’’, pour son morceau ‘’Ngalam’’.
Djibril Ba, dit Jeeba, a été nominé dans la catégorie ‘’L’artiste le plus prometteur de l’année’’. Il doit cette sélection à son célèbre tube ‘’Lamou seff’’.
Les chanteurs Wally Seck et Viviane Chidid, en featuring pour le tube ‘’Reugine tass’’, ont été nominés dans la section ‘’Meilleur duo ou groupe de musique contemporaine africaine’’.
Le rappeur Dip Doundou Guiss figure parmi les nominés du prix du ‘’Meilleur rappeur et parolier africain de l’année’’, pour le morceau ‘’Califat’’, qu’il a chanté en compagnie de Bass Thioung, également sélectionné pour la distinction.
Près de 400 artistes ont été nominés pour disputer les prix ‘’Afrima’’. Ils viendront de plusieurs pays d’Afrique.
Le chanteur nigérian Burna Boy, classé récemment 197e de la liste des 200 plus grands chanteurs de tous les temps par le magazine américain ‘’Rolling stone’’, en fait partie.
Dans la sélection figurent le Franco-Congolais Dadju, son frère Fally Ipupa, et les artistes maliens Oumou Sangaré et Sidiki Diabaté.
Selon les organisateurs de la compétition musicale, les lauréats recevront leur récompense lors d’une cérémonie prévue au Dakar Arena de Diamdiadio, à une trentaine de kilomètres à l’est de Dakar, dimanche 15 janvier.
‘’Ils reçoivent un trophée plaqué or de 23,9 carats, qui mélange des éléments traditionnels et contemporains de la musique - le djembé, tambour africain, et un microphone’’, explique le site Internet dédié à l’événement.
Les promoteurs des ‘’All Africa Music Awards’’ estiment que la fusion de ces deux instruments de musique reflète l'objectif de ‘’combler le fossé entre les formes musicales classiques et contemporaines de l'Afrique’’.
Au total, une quarantaine de prix dédiés à différents genres musicaux et expressions créatives seront attribués.
‘’Afrima’’ va aussi décerner des prix honorifiques à deux musiciens sénégalais de renommée internationale, Youssou N’Dour et Baaba Maal, des ‘’légendes’’ de la musique africaine.
‘’C’est un honneur spécial fait à un vétéran de la musique africaine dont la personnalité et l'art musical ont énormément contribué à l'avancement des secteurs de la musique et de la création du continent. Ce célèbre vétéran, à travers sa carrière professionnelle, a apporté une perception internationale positive du patrimoine et de l'art africains’’, expliquent les promoteurs des ‘’All Africa Music Awards’’.
La cérémonie de remise des prix ‘’Afrima’’ de la musique africaine est organisée pour la première fois en Afrique francophone. Elle se tient annuellement depuis 2014, avec le soutien de la Commission de l’Union africaine. L’Etat du Sénégal soutient la huitième édition.
CAN20 RUGBY, LE SENEGAL FACE A LA COTE D'IVOIRE LE 28 JANVIER PROCHAIN
L'équipe nationale de rugby du Sénégal des moins de 20 ans va affronter celle de la Côte d'Ivoire le 28 janvier, en match comptant pour les éliminatoires de la Coupe d'Afrique des nations de la catégorie, dénommée Trophée Barthes
Dakar, 6 jan (APS) - L'équipe nationale de rugby du Sénégal des moins de 20 ans va affronter celle de la Côte d'Ivoire le 28 janvier, en match comptant pour les éliminatoires de la Coupe d'Afrique des nations de la catégorie, dénommée Trophée Barthes, a annoncé le secrétaire général de la Fédération sénégalaise de la discipline, Oumar Diagne.
Le match de repêchage des Lionceaux se tiendra au stade Lat-Dior de Thiès, à une date non encore fixée, a précisé M. Diagne, responsable de la commission d'organisation des compétitions nationales (COCN).
Dans un entretien paru vendredi dans le quotidien national Le Soleil, le chargé de communication de la FSR, Madiagne Niang, a déclaré que l'objectif de l'instance dirigeante de la discipline est de qualifier l'équipe nationale à cette compétition continentale. Le Sénégal s'était classé troisième lors des éditions de 2019 et 2021.
Le Trophée Barthés U20 est une compétition réservée aux joueurs de moins de 20 ans et organisée chaque année par Rugby Afrique.
La première édition organisée en 2007, en Ouganda, avait été remportée par la Namibie.
Le vainqueur du tournoi se qualifie pour le championnat du monde junior de l'année suivante. L'édition de 2020 avait été reportée en raison de la pandémie de Covid-19. L'équipe du Zimbabwe est la championne en titre.
Le chargé de communication de la FSR a par ailleurs annoncé le démarrage prochain de la saison de rugby et des compétitions de la Coupe du Sénégal, qui étaient à l'arrêt depuis deux ans à cause du Covid-19.
"Nous aurons ainsi beaucoup de matchs à disputer. Si on y ajoute le championnat national U19 et les championnats régionaux, on peut dire que la saison sera bien meublée pour nos différentes sélections nationales", a-t-il rassuré.
Il a toutefois regretté le manque d'infrastructures auquel est confrontée la Fédération sénégalaise de rugby pour tenir les championnats nationaux.
"Depuis le début de la saison de football, a-t-il déploré, nous n'arrivons pas à avoir une confirmation pour organiser des rencontres au stade Iba-Mar-Diop. L'enceinte est quasiment occupée tous les week-end, par le championnat de football", a-t-il déploré.
LA CRISE DE L'ELECTRICITE ET LA HAUSSE DU PRIX DU GASOIL AU MENU DE LA REVUE DE PRESSE CE SAMEDI
L’édition des quotidiens parvenus à l’APS ce samedi, annoncent La hausse annoncée sur le prix de l’électricité et du gasoil ainsi que des sujets politiques et sociaux
Dakar, 7 jan (APS) - La hausse annoncée sur le prix de l’électricité et du gasoil ainsi que des sujets politiques et sociaux dominent largement l’édition des quotidiens parvenus, samedi, à l’APS
Le Soleil qui rapporte des propos du ministre du Pétrole et des Energies évoque ‘’un réajustement nécessaire’’, en parlant de cette hausse sur le prix du gasoil et de l’électricité.
Aissatou Sophie Gladima annonce par ailleurs ‘’des mesures d’accompagnement (…) pour subventionner directement les transporteurs afin que ce réajustement n’ait pas d’impact sur le coût du transport'', poursuit le même journal.
Avec la hausse des prix du carburant et de l’électricité, ‘’l’Etat a satisfait une vieille doléance du FMI et va, par conséquent, obtenir dans les jours à venir de l’institution de Breton Woods, un financement qui tourne autour de 237 milliards de FC FA'', indique pour sa part Besbi-le jour.
Le journal a ouvert ses colonnes au porte-parole du gouvernement Abdou Karim Fofana, qui lui estime que ‘’la réalité des prix n’est pas appliquée''.
‘’Si elle était appliquée, le prix du gasoil serait à 1000 et quelques francs. Le prix du carburant serait à 1400 et les personnes qui ont des revenus modestes avec peu d’électricité auraient payé plus’’, assure-t-il.
‘’Le gouvernement allège sa souffrance dans les subventions’’, titre L’Observateur.
Le même journal souligne que ‘’pour mieux ajuster ses subventions vers les foyers vulnérables et financer des projets à fort impact social, le gouvernement a procédé à la réduction des subventions sur l’électricité, le gasoil et le supercarburant''.
Ce qui justifie un peu le titre du journal Vox Populi : ‘’L’Etat pompe les propriétaires de 4X4 pour renflouer les pauvres’’.
La publication indique que ‘’le gouvernement projette d’économiser avec ce réajustement quelque ‘’258, 2 milliards à orienter vers les foyers vulnérables et financer des projets à fort impact social''.
‘’Autosuffisance alimentaire''
Le Soleil qui s'éloigne des sujets politiques fait une large ouverture sur le conseil interministériel tenu vendredi et consacré à la souveraineté alimentaire.
‘’Le gouvernement du Sénégal travaille sur une stratégie quinquennale de 5000 milliards pour assurer la souveraineté alimentaire'', note le journal.
L’objectif à travers cette stratégie est ‘’d’assoir l’extension des surfaces cultivées, l’amplification des productions agricoles et horticoles au regard des volumes de nos importations'', renseigne le Premier ministre Amadou Ba dans le journal.
Il rappelle que la stratégie permettra de ‘’mettre en valeur le potentiel de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche''.
Le ministre de l’agriculture, de l’équipement et de la sécurité alimentaire Aly Ngouille Ndiaye évoque pour sa part des ‘’projections réalistes et réalisables''.
«ON A UN GROUPE QUI A ENVIE D’ECRIRE SA PROPRE HISTOIRE»
Pape Thiaw qui s’apprête à vivre sa première compétition africaine en tant que sélectionneur s’est expliqué sur plusieurs points.
À quelques jours du coup d’envoi de la compétition, le sélectionneur des Lions locaux s’est confié à wiwsport. Pape Thiaw qui s’apprête à vivre sa première compétition africaine en tant que sélectionneur s’est expliqué sur plusieurs points. Les absents de sa liste, le bilan de la préparation à mi-parcours, ses prochains adversaires et ses ambitions, tout est passé à la loupe dans cet entretien.
Alors coach, comment avez-vous apprécié le discours et les recommandations des autorités sportives lors de la cérémonie officielle ?
Oui j’ai beaucoup apprécié les discours des autorités lors de la remise du drapeau national. Ce sont des discours poignants, pertinents qui peuvent galvaniser un groupe qui part pour chercher quelque chose. Et aussi les encourager, leur dire d’aller chercher le meilleur d’eux-mêmes. Donc c’est quelque chose qui peut nous valoir de la motivation supplémentaire. Même si on reste déterminé pour aller chercher notre objectif qui est d’aller le plus loin possible dans cette compétition.
Quel est l’état d’esprit du groupe à quelques jours de la compétition ?
Je dirai que l’état d’esprit du groupe est intact. Les gamins travaillent sereinement, nous aussi. Nous essayons de mettre beaucoup de choses en place. Sur la confiance de soi, surtout travailler aussi beaucoup mentalement, parce que nous savons que c’est un aspect très important dans cette compétition. Il faut le mental, parce que les matchs ne sont pas faciles. J’ai envie de dire que c’est groupe qui vit bien. Il y’a la solidarité, il y a des points très positifs qui sont là. Cela se voit, c’est un groupe qui a envie de faire quelque chose, qui a envie d’écrire sa propre histoire.
Samedi, vous avez procédé à la publication de votre liste des convoqués, pensez-vous avoir fait les bons choix ?
Oui bien sûr, je pense que ce sont de bons choix. Même si, ceux qui n’ont pas été pris, n’ont pas démérité aussi. Parce qu’il fallait faire un choix. On devait mettre que 23 joueurs. Et quand on a un pays comme le Sénégal dont le championnat est pétri de talents, un vivier qui attire les grands pays, ce n’est pas facile. Mais, je pense que c’est un groupe vraiment équilibré, parfois choisir ce n’est facile, quand on dit choisir on doit forcément éliminer malheureusement y a ceux qui ne sont pas là, ils ont bien travaillé mais à un moment il fallait choisir. Maintenant la compétition nous dira…
Qu’est-ce qui explique les non-convocations de Meleye Diagne, Tendeng ou Jean Louis Diouf ?
Je n’aime pas trop personnaliser quand je parle de mon équipe. Même si certains comme Tendeng, Jean Barthelemy sont vraiment des joueurs talentueux, des joueurs très importants. Meleye, on ne pouvait pas l’utiliser parce qu’il est en instance de départ. C’est donc mieux de prendre un joueur qui a plus la tête à vouloir disputer cette compétition. Nous savons que les joueurs ont tous envie d’aller monnayer leurs talents et nous lui souhaitons vraiment très bonne chance parce qu’il le mérite. Il l’a montré lors des éliminations. C’est un excellent joueur, nous lui souhaitons une très grande carrière. Pour rebondir sur le cas de Tendeng, les gens en parlent mais ils ne savent même pas qu’il est parti depuis un moment. Jean Barthélémy, c’est un garçon qui nous a vraiment fait du bien durant les éliminatoires. Il y a eu pas mal de choses mais je pense s’il avait plus de compétition dans ses jambes, je pense qu’il serait là, parce que c’est un élément très important. À un moment, j’avais même convoqué tous les joueurs qui avaient participé à cette préparation pour leur expliquer. Maintenant les dés sont jetés, et je pense que pour être là, il faut jouer. Il faut jouer avec son club déjà c’est le plus important. Pour avoir beaucoup de matchs dans les jambes, on a besoin des joueurs qui ont de la compétition. Et cela fait 12 ans qu’on n’a pas participé à cette compétition. On revient encore, donc on va dire qu’on est des novices et pour découvrir, je pense qu’il faut emmener toutes les armes pour pouvoir rivaliser contre les équipes qui ont l’habitude de participer à cette compétition surtout que quand on est dans un groupe où il y a une équipe qui a deux fois gagné le titre, et une autre qui a disputé tous les CHAN, ça explique pourquoi certains ne sont pas là.
Que savez-vous de votre premier adversaire, la Côte d’Ivoire ?
La Côte d’Ivoire, nous savons que c’est un grand pays de football. Qui a envie de faire des choses au niveau africain. Parce que quand même, elle avait un championnat très élevé, réputé et connu. Aujourd’hui, c’est sûr que ce n’est plus comme avant mais nous savons la Côte d’Ivoire est un pays qui a l’habitude de révéler de très grands joueurs en l’occurrence Didier Drogba, Yaya Toure et consort. Aujourd’hui nous savons que c’est un pays qui, à tout moment, peut sortir un génie, donc c’est pas mal. Nous allons nous préparer en conséquence. Nous allons observer leurs matchs pour avoir plus d’idées et savoir comment jouer contre eux.
Qu’en est-il des deux autres adversaires ?
Pour les autres adversaires, si on prend la RDC, c’est une équipe avec qui on a déjà joué même si on perdu (2-1). C’était lors du tournoi des quatre nations qu’on avait joué en Algérie. On sait aussi que c’est une équipe avec des joueurs d’expérience, des joueurs qui sont dans un club qu’on ne présente plus au niveau africain, TP Mazembe. Il y a aussi d’autres clubs. Leur équipe nationale est composée en général de joueurs issus de leur championnat. J’ai envie de dire que c’est un pays qui a l’habitude de jouer cette compétition, il en a gagné deux. Il y a aussi l’Ouganda qui a participé à tous les CHAN même s’il a du mal à sortir en phase de poules. Mais, c’est d’ailleurs l’équipe A de l’Ouganda qui joue. Donc il ne faut pas les oublier, que ce soit la RDC, ou l’Ouganda en général c’est l’équipe A qui participe au CHAN.
Oui, notre préparation est bonne selon moi. On va déjà féliciter la Fédération mais aussi le DTN parce qu’on a fait beaucoup des regroupements. On sait que ça pèse au niveau financier et à d’autres niveaux aussi. Mais, on a fait tout ça pour pouvoir ratisser très très large mais aussi partir en stage au Maroc et en Algérie pour jouer contre le pays organisateur selon les dispositifs de la CAF et humer ainsi le parfum du CHAN : comment ça aller se passer sur le terrain où on joue nos trois matchs. Le Maroc aussi été un bon adversaire car ils ont gagné les deux dernières CHAN. C’était un adversaire qui nous a permis de nous jauger. Aujourd’hui on sait qu’on a une très bonne équipe on a fait 2-2 contre l’Algérie et perdu 1-0 contre le Maroc. Le contenu était vraiment bon dans l’ensemble des deux matchs donc je suis vraiment satisfait. On a voulu gagner contre le Maroc mais malheureusement on a pas réussi maintenant ça nous permet aussi d’apprendre parce que comme on dit c’est dans la défaite qu’on apprend plus donc on continue à travailler pour être prêt le jour j.
Est-ce que d’autres matchs amicaux ont été prévus avant le coup d’envoi de cette compétition ?
A l’heure actuelle où je vous parle, on est en Tunisie en train de continuer notre préparation. On est ici dans une ville qui s’appelle Tabarka qui n’est pas loin de notre camp de base du CHAN qui est à 1h ou 1h 15mn de Annaba. On est entrain de s’acclimater mais aussi on s’entraîne comme il faut on est bien arrivé. Le groupe vit bien, on travaille sereinement. Les conditions sont bonnes et on met vraiment les choses en place d’ici là on sera vraiment prêt. On a deux matchs amicaux avant de rejoindre notre camp de base qui sera contre le Niger demain (aujourd’hui) et le 09 on jouera contre le Congo. Ainsi tester les profils de nos adversaires et je pense que ces deux matchs sont vraiment intéressants pour pouvoir bien entamer cette compétition.
RAPHAËL NDIAYE NOUS QUITTE POUR REJOINDRE SENGHOR
Ce n’était pas qu’un ami. C’était un frère d’âme et de cœur.
Ce n’était pas qu’un ami. C’était un frère d’âme et de cœur. Raphaël Ndiaye qui vient de nous quitter ce jeudi 05 janvier 2023, était une totalité. Il me manquera. Il manquera au Président Moustapha Niasse, à Maître Boucounta Diallo, au Pr Amadou Ly, au Pr Élimane Kane, à Aminata Sow Fall. Voilà la famille de la Fondation Senghor dont Raphaël était à la fois la guitare et l’âme. Il a dirigé la Fondation du grand maitre avec un amour rare. Il se sentait investi d’une mission à la dimension de la pensée de Sédar, de l’exigence de Moustapha Niasse, de la générosité et de l’éclat des membres du Conseil d’Administration de la prestigieuse Fondation dont il tenait le gouvernail. La mort est arrivée. Elle arrive toujours sans agenda et sans permission !
A Fadiouth et Joal, nous présentons nos condoléances ! Vous avez donné de beaux et grands enfants au monde, à la terre : Senghor, Raphaël, parmi d’autres ! Au frère bien-aimé du même sein que Raphaël, l’Archevêque du Sénégal Benjamin Ndiaye, nous présentons nos condoléances émues. A la famille, aux enfants, aux amis d’ici et par le monde, nous sommes à vos côtés. Dans la douleur.
Raphaël, c’était mon poète. Raphaël c’était ma guitare. Raphaël c’était mon Sérère préféré. Il me manquera. Il me manque déjà. J’ai les larmes aux yeux en écrivant cet hommage, car il m’est difficile de croire qu’il est soit vraiment parti. Je te garderais au plus chaud dans mon cœur. Entre poètes, nous nous parlerons et nous savons comment. Nous avons des chemins de nuit et des abris du jour que nous seuls connaissons. Et puis, cher ami Raphaël, tu m’as appris tant de choses ! Le Peul que je suis avait fini par rendre les armes au fascinant Sérère !
Les Sérères ont le charme de tout vous ravir et quand l’incontournable Racine Senghor s’y mêle, tout est perdu ! Avec Senghor, Yandé Codou Sène, Raphaël Ndiaye, Racine Senghor, Pape Massène Sène, Amy makha Diouf la linguère de Fatick Diakhao, c’est un combat perdu d’avance. Rendre les armes à ceux-là si bien-aimés, n’était plus une faiblesse pour un Peul. Il arrive que l’amour et l’admiration vainquent toute résistance ! C’était même reposant, même si Binta Diallo la rebelle bergère peulh, ma douce, belle et immortelle maman, ne rendra jamais les armes. Les Sérères sont avertis et le combat long. Le fils béni a certes fini par céder, mais pas la mère.
Tu resteras avec nous Raphaël. Tu resteras. Les sons de ta guitare inoubliable et de ta voix si douce, resteront en nous, vibrants, comme les chants de Yandé Codou, les poèmes du fils de Diogoye le lion vert. Raphaël, comme tu fus beau, généreux, savant, cultivé, redoutablement armé de ta savoureuse culture sérère, intraitable dans ta foi chrétienne. Tu fus un bel exemple de modestie, d’humilité, de beauté d’âme. Nous t’avons aimé et beaucoup, beaucoup aimé. Dors en paix ! Dors ! Même loin, derrière cet inconnu horizon que tu as rejoint, rien ne saura nous séparer. Notre amitié sera plus forte que la mort. Rien ne la vaincra. Tu te rappelles cher ami quand tu me racontais avec les vieux de Fadiouth et de Joal comment Senghor, tard très tard la nuit, tardait à repartir, venu causer avec les vivants ? Tu m’as tant émerveillé Raphaël, si émerveillé ! Tu te rappelles quand tu me contais la magie des chasseurs et hommes Sérères de la mer ? Tu n’étais pas que Raphaël ! Tu n’étais pas que poète, chansonnier, artiste dans l’âme, archiviste, bibliothécaire sorti des grandes écoles de Paris, philosophe sorti de Panthéon Sorbonne et philosophe nourri aux sources et légendes du terroir natal, ethnolinguiste, homme de radio et combattant des arts et lettres. Tu étais aussi un sage issu et informé des traditions de ta haute et incandescente culture sérère. Merci. Merci de tant de dons partagés. Qui, qui donc prendra le relais ? Difficile !
Pour ce qui nous reste de temps de vie sur terre avant ce que nous espérons être le grand repos, nous tenterons de sauver le patrimoine de la Fondation du grand maitre Senghor, perpétuer ton œuvre. Tu as largement accompli ta part du contrat, mon cher Raphaël ! Mais, même s’il nous arrivait d’échouer - car la tâche est colossale -, nous savons que de là où il dort, Sédar indiquera le chemin à suivre, celui de la victoire. Il a toujours le dernier mot, même sur les vivants. Il veille sur nous dans un temps du monde où nous avons besoin d’héritage rare pour survivre. En effet, « le monde s’en va. Ce ne sont plus seulement les banquises qui s’effondrent, c’est notre cœur. » C’est comme si « nous avons broyé les jambes de « Dieu ». IL ne peut plus faire un pas vers nous ».
Raphaël tu appartenais à un monde fini, vaincu, souillé par d’autres que toi. Celui que tu rejoins ne finit jamais. Il commence et recommence. Il éblouit et il est éblouissant quand des êtres comme toi y arrivent avec leur lumière, leur encens. Tu auras deux tombes : celle que Le Seigneur assigne et celle de notre cœur. Nous veillerons sur les deux, chaque jour, toujours. Raphaël, si cher, la douleur que j’éprouve aujourd’hui avec ta disparition est tellement plus grande que mon pays, ce pays si cher mais si anxieux !
Janvier 2023
Amadou Lamine SALL
POèTE MEMBRE DU CONSEIL D’ADMINISTRATION DE LA FONDATION LéOPOLD SéDAR SENGHOR
RÉACTIONS MITIGÉES À LA SUSPENSION DE LA VENTE DU FONCIER DE LE DANTEC
Le président de la République du Sénégal aurait suspendu la vente des 3ha devant servir à financer la reconstruction de l’hôpital Le Dantec sur les 3ha restant, selon nos confrères du journal Source A.
Le Président de la République du Sénégal aurait suspendu la vente des 3ha devant servir à financer la reconstruction de l’hôpital Le Dantec sur les 3ha restant, selon nos confrères du journal Source A. A l’annonce de cette décision, des entités de la société tout comme des acteurs syndicaux de la santé ont salué l’acte avant de rester sceptiques pour un nouvel hôpital Le Dantec qui doit en principe selon les engagements du chef de l’Etat voir le jour en décembre 2023.
La vente de 3 hectares sur l’assiette foncière de l’hôpital Le Dantec estimée à plus de 6ha a suscité lutte, indignation de la part de bon nombre de sénégalais. Constitué en collectif des défenseurs du foncier de Dantec, la colère fut grande lorsqu’ils ont appris que les 3ha doivent être vendus pour reconstruire ledit hôpital qui a déjà fait l’objet de dislocation. Aujourd’hui, après la suspension de la cession d’une partie de l’assiette foncière de Dantec par le Chef de l’Etat, selon nos confères de Source A, c’est un sentiment d’espoir qui renait dans le cœur et l’esprit de ces acteurs de lutte pour la restitution de ces hectares à ladite structure sanitaire, mais qui restent sceptiques à l’idée de voir sortir de terre un nouvel hôpital sur le même site.
Pour Mangue Ngom personnel de santé de l’hôpital Le Dantec et membre du collectif pour la défense du foncier du site a avancé : « c’est une décision salutaire. C’était inadmissible de vendre la moitié du foncier de l’hôpital au moment où le restant n’aurait pas suffi pour faire pousser un hôpital moderne qui répondrait aux normes internationales. La médecine se développe, de nouvelles expériences font leur apparition. On a toujours besoin d’espace pour implanter des services». Et de poursuivre: «nous avons gagné un combat mais pas la bataille. Nous avons décidé de poursuivre la lutte pour la libération de notre camarade Dione, emprisonné depuis trois mois dans cette af faire.» Du côté syndical, Cheikh Seck de la fédération des syndicats de la santé (F2S) est aussi en phase avec la décision du Président de la République. «C’est une sage décision du Président. L’annulation (on parle plutôt de suspension, Ndlr) de cession de ces hectares était une demande nationale et nous avons toujours apporté notre soutien au collectif pour la défense du foncier de Le Dantec.»
Si l’annulation de la cession de ces trois ha est effective, la reconstruction de l’hôpital est d’actualité avec les travaux qui avancent à pas de caméléon. Le terrassement des bâtiments étant déjà fait, les ouvriers sont en train de faire l’excavation, toutefois, les anciens pensionnaires de ces lieux demeurent sceptiques quant à la restitution d’un nouvel Aristide Le Dantec au 31 décembre 2023.
«Face au déroulement des travaux, à l’état actuel du site, nous restons sceptiques de voir le nouvel hôpital sortir de ces gravas à la date indiquée», soulignent-ils. Aujourd’hui avec la suspension de cette cession, des sources de la société civile avancent que l’Etat n’a pas eu le choix face au refus des promoteurs qui risquent de voir leur acquis remis en cause. «Nous allons vers une élection présidentielle. Si un autre régime prend le pouvoir, il peut tout simplement annuler cette vente. L’Etat du Sénégal a donné des garanties qui n’étaient pas suffisantes pour les bailleurs qui ont tous renoncé. Face à la situation, l’Etat n’avait plus autre choix que de renoncer», ont confié des sources.
A RECONSTRUCTION DE LE DANTEC, UNE DEMANDE DE LA CMS
La reconstruction de l’hôpital Aristide Le Dantec a été une demande des praticiens qui ont demandé l’arbitrage du Chef de l’Etat. Face à la situation de dégradation avancée des locaux, le président Macky Sall avait pris la décision de démolir les bâtiments pour faire reconstruire une nouvelle structure moderne sur ledit site. En 2005, le personnel médical et paramédical a présenté un projet d’établissement 2014- 2018, validé et arrimé à un projet de reconstruction de l’hôpital sur le même site et en mode phasage. La maquette et le plan architectural ont été validés et présentés au Président Sall en 2014.
Selon une note de la commission médicale d’établissement (CMS), du fait du retard noté dans la reconstruction, le projet d’établissement a été révisé et réactualisé et au mois d’avril 2022, en réponse à une demande d’audience, le Président en recevant une délégation du ministère de la santé et de l’action sociale en présence du président de la Cme a déclaré que la reconstruction sera faite sur une assiette foncière de trois hectares, avec une architecture monobloc respectant les standards internationaux en matière hospitalière. Les trois autres hectares devant être vendus pour financer une partie du projet. « Ce qui est très loin d’avoir l’assentiment de tous les acteurs du projet», selon le collectif pour la défense de l’hôpital Aristide Le Dantec.
Le Fonds souverain investissement stratégique (Fonsis) comme maitre d’ouvrage délégué, chargé de la mobilisation des ressources financières pour la mise en œuvre du projet aurait mené de manière parallèle le projet en présentant un avant-projet sommaire du groupe espagnol Quantum GHesa qui a été finalement choisi et le premier projet architectural validé, dont la maquette a été présentée en 2014. Avec un plan de redéploiement du personnel vers d’autres structures, plusieurs malades ont été délogés, des personnels soignants laissés en rade, des dettes des patients non encore remboursées. Tout ça pour rien. Ainsi va le Sénégal !
LA RECETTE D’AMIDOU DIEDHIOU DU SELS
Le secrétaire général national du Syndicat des enseignants libres du Sénégal (SELS), Amidou Diédhiou, soutient que l’Etat doit mettre en place des dispositifs pour assurer la sécurité des enseignants
L’agression à mort d’un enseignant à Ndiaffate a relancé le débat sur les violences dans le cadre de l’école. Interpellé sur le phénomène, le secrétaire général national du Syndicat des enseignants libres du Sénégal (SELS), Amidou Diédhiou, soutient que l’Etat doit mettre en place des dispositifs pour assurer la sécurité des enseignants. Mieux, il a fait savoir que « l’Etat doit travailler à respecter la question des normes à l’école ». A l’en croire, c’est cela qui pourrait aider à «donner de la valeur à notre école», et « permettre de résoudre cette lancinante question des violences dans nos écoles ».
«La violence est devenue un phénomène sociétal. C'est dans toute la société où on note des scènes de violence. Le politique, on l’a vu à l'Assemblée nationale. On a vu des gens qui sont derrière leur clavier pour exercer des actes de violence. À l'école également, on constate ces scènes de violence. Les relations tendues entre élèves et enseignants font partie des causes mais également l’environnement scolaire, les infrastructures scolaires, le mode de gestion de nos établissements sont aussi une autre cause de la violence. Je considère également que la défaillance de l'éducation de base en constitue une autre cause principale parce que si nous, parents, avons réussi notre éducation de base, on aurait éduqué nos enfants à ne jamais taper sur quelqu'un, à ne jamais injurier, à ne jamais calomnier. L’éducation de base est fondamentale. Sa défaillance constitue une cause de la spirale de violences que nous notons. Mais autre cause également, c'est notre religion, la défaillance. C’est-à-dire que si on se réfère à sa religion, que l'on soit musulman, catholique ou juif, il y a des choses qu'on ne fera jamais.
Pour moi, ce que nous avons noté à Ndiaffate, nous considérons que c’est un acte de lâcheté, un acte barbare et nous l'avons condamné. C’est pourquoi nous avons demandé au gouvernement du Sénégal de travailler conformément à la loi 75-33 à assurer la sécurité des enseignants parce que c'est l'État qui doit assurer la sécurité des populations et des biens, que l'on soit enseignant, journaliste ou autre. Il faut que désormais, des dispositifs soient mis en place pour assurer de la sécurité des enseignants. Maintenant, l'école, elle-même, constitue le terreau, donc l'espace où on peut formater des esprits. Il me semble que nous devons avoir recours à l'enseignement de certaines valeurs. C’est-à-dire que c’est à l’école qu'on peut régler ce problème sociétal. Il faut donc donner du crédit à cette école, de l'intérêt à cette école, de la considération à cette école. Il est bon que le gouvernement du Sénégal se dise, puisque c’est l'école qui peut aider, je dois travailler à respecter la question des normes.
La question des normes, c'est quoi ? C’est un enseignant pour 45 élèves. L'enseignant n'a pas le temps de s'occuper de chaque élève, de connaître chaque élève, de chercher à connaitre ses problèmes et l’aider à résoudre ses problèmes. Donc, la question des ratios. Ce sont globalement ces normes-là qui, il me semble, si elles sont respectées, peuvent aider à donner valeur à notre école et peuvent également permettre de résoudre cette lancinante question des violences dans nos écoles ».