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17 juin 2025
ABDOULAYE BATHILY SERMONNE LES CHEFS D'ÉTATS AFRICAINS
Le chef de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (MANUL), Abdoulaye Bathily, déconseille aux présidents africains qui veulent un troisième mandat de tenter le coup.
Le chef de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (MANUL), Abdoulaye Bathily, déconseille aux présidents africains qui veulent un troisième mandat de tenter le coup.
Dans un entretien qu'il a accordé à Jeune Afrique, M. Bathily précise : ‘’Il faut savoir partir que c’est une question de principe’’. Il ajoute dans la foulée qu’on ne touche pas aux Constitutions. ‘’En Afrique, dit-il, les membres de l’entourage d’un président les inciteront toujours à se maintenir au pouvoir. Ils disent : « restez, sinon ce sera le chaos. » », déplore-t-il.
Mais, les prévient-il, « la vérité, c’est que ce sont eux qui ont beaucoup à perdre et qui en oublient l’intérêt de leur pays ». En effet, il conseille à Macky Sall et Cie de s’inspirer du Président Julius Nyerere. « Quand il a décidé qu’il était temps pour lui de se retirer [en 1985], le Tanzanien Julius Nyerere n’a pas consulté son parti. Il a pris cette décision seul, pour ne pas prêter le flanc aux pressions », rappelle-t-il.
Quid des conseils qu’il avait donnés à Blaise Compaoré ? « Pour ma part, j’ai analysé la situation au Burkina ; j’en ai conclu qu’il n’était pas possible de modifier la Constitution, parce que les conditions n’étaient pas réunies pour faire du forcing, et il était de mon devoir de le faire savoir à Blaise Compaoré, que je connaissais depuis longtemps. »
MIMI TOURÉ ÉPINGLÉE PAR L'IGE
L’ancienne présidente du Cese ne serait pas exempte de tout reproche sur sa gestion lors de son passage à la tête l’institution si l’on se réfère à la lettre adressée par l'IGE au président Sall au terme de sa mission
Aminata Touré épinglée par l’Ige. Dans une lettre confidentielle adressée au chef de l’Etat et parcourue par «L’As», une mission de l’Inspection Générale d’Etat (Ige) dirigée par Pape Ousmane Guèye a fouillé la gestion de Aminata Touré lors de son passage à la tête du Conseil Economique, Social et Environnemental (Cese) et y a décelé des dysfonctionnements au niveau des dépenses. Un montant de 2.136.548.818 milliards de francs CFA décaissé a été orienté vers des destinations inconnues.
L’ancienne présidente du Conseil Economique, Social et Environnemental(Cese), Aminata Touré, ne serait pas exempte de tout reproche sur sa gestion lors de son passage à la tête l’institution si l’on se réfère à la lettre que l’Ige a adressée au Président Sall au terme de sa mission entamée en février 2020. Selon des informations contenues dans cette note «confidentielle adressée à la plus haute autorité», il y a bien des dysfonctionnements sur la manière dont l’argent appartenant au Cese a été dépensé quand Mimi Touré était aux commandes. D’après le document, l’Inspection Générale d’Etat(Ige) qui a procédé à la vérification administrative et financière de sa gestion du Cese a «décelé que la somme de 2.136.548.818 a été budgétisée et exécutée dans les conditions non conformes à la règlementation et orientée vers des destinations inconnues». Par Ordre de mission N°00024/PR.CAB.IGE du 02 décembre 2020, la mission de l’Ige a été dirigée Pape Ousmane Guèye qui était accompagné dans ce travail par Mouhamadou Lamine Diallo, Ahmadou Tall Yade, Mor Fall, etc.
Sur ces 2.136.548.818 FCFA, renseignent nos sources, les vérificateurs soulignent que la somme de 1.481.000.000 a été retirée en liquide et remise directement à la présidente du Cese par le biais de l’agent comptable qui a déclaré aux vérificateurs que «la destination de l’argent était laissée à l’appréciation exclusive de la Présidente» et du DAF qui ajoutera que «l’argent était remis à la Présidente sans aucune décharge». «Ainsi par exemple, 100.000.000 FCFA seront retirés le 31 janvier 2020, 60.000.000 FCFA le 28 février 2020, 120.000.000 FCFA le 07 avril 2020, 120.000.000 FCFA le 25 mai 2020. Face à la gravité de la situation, les vérificateurs se retrouvent dans l’obligation de faire une note d’étape pour alerter. Une note d’étape est produite parce que les règles de fonctionnement de l’IGE prévoient que ‘’si au cours de l’exécution de sa mission, l’Inspecteur Général d’Etat constate des faits suffisamment graves qui nécessitent la prise de mesures urgentes pour sauvegarder les intérêts de l’Etat, il doit en informer dans les meilleurs délais, par un rapport ou une note d’étape le chef de l’Etat», explique-t-elle.
PLUS DE 150 MILLIONS DISTRIBUES A DES ORGANES DE PRESSE POUR SON IMAGE….
Dans la même veine, la note relève «une élaboration et une exécution du budget en marge des lois et règlements ayant entrainés des fonds budgétisés et dépensés vers des destinations inconnues», «une violation systématique des règles applicables en matière de passation et d’exécution des marchés publics» et une «signature et(un) paiement de contrat de communication sans intérêts ni contrepartie pour le Cese», c’est-à-dire 150.000.000 FCFA dépensés pour l’image de la présidente Aminata Touré. Plusieurs organes de presse dont des sites internet (L'As n'en fait pas partie) ont bénéficié de cet argent. «Les Fonds budgétisés et dépensés vers des destinations inconnues l’ont été dans des rubriques créées de toutes pièces comme Fonds d’intervention sociale qui a englouti 1.020.000.000 FCFA, Œuvres sociales pour 642.205.510 FCFA et Aides et secours pour 474.343.309 FCFA. Selon les auditeurs, le Cese s’est permis la création de sous compte que ne prévoit pas le plan comptable de l’Etat. Le Cese a créé des sous comptes-Œuvres sociales (642.205.510 FCFA) et Aides et secours (474.343.309 FCFA).
En résumé, les vérificateurs ont constaté que Aminata Toute, agissant en qualité d’ordonnateur du budget, a donné des ordres de paiement à l’agent comptable sans aucun service fait en contrepartie et des fins qui lui sont personnelles comme dans la communication où 157.880.590 FCFA pour son image ont été dépensés, ajoute la source. Avec ce rapport accablant, l’ancien Premier ministre Aminata Touré aura du mal à convaincre les sénégalais qu’elle est plus vertueuse que les libéraux (Karim Wade et Cie) qu’elle a traqués ou encore les apristes ( les ministres épinglés dans le dernier rapport de la cour des comptes) qu’elle veut traduire devant la haut cour de justice. Nous avons tenté de recueillir sa réaction en lui envoyant un message, mais elle n’avait pas rappelé jusqu’au moment où nous mettions sous presse.
L’ENSEIGNANT BASSIROU MBAYE TUÉ PARLE FILS DE SON TUTEUR
Le Sadef et le Sudes condamnent et exigent une enquête sur cet assassinat
Les élèves de l’école Théophile Turpin à Ndiaffate, dans le département de Kaolack, vont devoir terminer l’année scolaire sans leur maitre de Cm2, Bassirou Mbaye, tué hier. Les syndicalistes exigent de l’Etat une meilleure protection des enseignants et la lumière sur cette affaire. Ils demandent à leurs collègues d’observer une «journée morte» aujourd’hui, et un débrayage vendredi prochain.
C’est le coordonnateur du Syndicat unique des enseignants du Sénégal (SUDES) de la section de Kaolack qui a donné l’information concernant la mort de l’enseignant Bassirou Mbaye servant à l’école Théophile Turpin. Selon lui, le défunt vivait dans la maison du père de son présumé meurtrier depuis plus de 16 ans. Il ajoute que le paternel du meurtrier vouait une grande confiance à Bassirou Mbaye, jusqu’à lui confier ses affaires. Mamadou Moustapha Dieng explique que Mbaye était de nature sérieuse et travailleuse, Bassirou avait fini par gagner la confiance du papa du meurtrier, qui lui avait confié ses affaires. ‘’Le présumé meurtrier avait en charge la vente du lait caillé dans le verger de son père. Jeudi dernier, ils ont fait l’état des comptes et Bassirou a constaté un énorme trou dans les recettes. Bassirou Mbaye a fait part des irrégularités décelées au vieux. Ce dernier a chassé son fils de l’entreprise. Ce qui n’a pas été du goût du présumé meurtrier’’. Il explique que c’est suite à cela qu’il a proféré des menaces de mort contre l’enseignant, qui s’en est ouvert à la tante du présumé meurtrier. « Vendredi dernier, le meurtrier s’est introduit dans la chambre de la victime et lui a asséné des coups de gourdin. Évacué à l’hôpital de Kaolack, il sera transféré à Dakar où il succombera d’un traumatisme crânien », raconte avec amertume M. Dieng. L’enseignant laisse derrière lui une femme et deux enfants. Les années passent, mais la saignée continue. Encore une agression perpétrée sur un enseignant en activité ! Bassirou Mbaye, maitre d’une classe de Cm2, a été victime d’une agression physique mortelle. En service à Ndiafatte, plus précisément à l’école Théophile Turpin de l’IEF (Inspection de l’Education et de la Formation) de Kaolack département, l’enseignant a été agressé jusqu’à ce que mort s’ensuive dans sa chambre.
La réaction de ses camarades ne s’est pas fait attendre. «C’est la énième fois que des enseignants sont agressés et tués. Un enseignant émérite qui tenait une classe de CM2 et qui chaque année faisait d’excellents résultats a été agressé dans sa chambre jusqu’à ce que mort s’en suive, c’est un acte criminel que nous condamnons», s’est indigné le secrétaire général national du Sadef, Mbaye Sarr. Le Sadef tout comme le Sudes disent condamner «vigoureusement ce meurtre odieux, ignoble et injustifiable». Selon le secrétaire national du Sudes, depuis quelques temps les soldats de la craie sont devenus «la cible de jeunes écervelés et pour qui ôter la vie est assimilé à un jeu». Une saignée à couper à partir de la racine ! C’est ce que réclament les syndicalistes qui demandent au gouvernement d’assurer la protection de tous les enseignants sur toute l’étendue du territoire national. Ils exigent surtout «justice» pour ce «valeureux soldat qui vient de tomber dans le champ du savoir, abattu par l’incurie de ceux à qui il venait apporter la lumière». Pour cela, ils demandent à l’Etat d’ouvrir une enquête et de faire la lumière faire sur cet acte ignoble. Et aussi que le bourreau de leur camarade soit puni conformément aux lois et règlements en vigueur dans ce pays afin que de tels actes ne soient plus perpétrés contre des enseignants.
Pour une «journée morte» et... un débrayage
En attendant, le Sadef demande à tous les enseignants d’observer dès aujourd’hui une «journée morte» dans toutes les écoles au niveau national. Ce, dit-il, en guise de protestation contre cet «acte criminel» perpétré sur Bassirou Mbaye. Les militants du Sudes, pour leur part, invitent leurs camarades à un débrayage vendredi prochain à partir de 11 heures et, surtout d’organiser des «moments prières pour Bassirou Mbaye et pour tous les autres collègues victimes d’agressions».
Pape Alé Niang préfère mourir en prison que dans un hôpital
Il y a eu une levée de boucliers depuis l’annonce de la dégradation de son état de santé. Mais Pape Alé Niang dit vivre de manière «stoïque l’abominable épreuve qu’on lui inflige pour un dessein non encore avoué ». Dans une note, le journaliste d’investigation informe l’opinion publique nationale et internationale que face aux auteurs de son emprisonnement injuste et arbitraire, il préfère mourir dignement dans la prison de Rebeuss que dans un hôpital. Le directeur de publication de Dakarmatin rappelle la citation d’un célèbre penseur qui disait qu’il ne faut pas avoir peur de la mort, mais du néant. Il se réjouit que sa vie n’ait pas été un néant car dans l’exercice de son métier, il dit avoir toujours posé, et de manière permanente, des actes pour défendre objectivement et exclusivement le peuple sénégalais. Ainsi Pape Alé Niang sollicite des prières des Sénégalais et confie sa vie au Bon Dieu, l’Unique et Véritable Juge.
Manifestation de Frapp pour la libération de Pape Alé Niang
Restons sur l’affaire Pape Alé Niang pour dire que les activistes vont manifester samedi pour la libération du journaliste. Dans un communiqué, Frapp informe avoir déposé une lettre d'information hier sur la table du préfet de Dakar, l'informant d'un rassemblement devant l'hôpital Principal de Dakar, samedi prochain à partir de 09h, pour exiger la libération du journaliste Pape Alé Niang arbitrairement emprisonné par le président Macky Sall. Quand l'essentiel est en danger, se lever est un devoir, écrivent-ils. A les en croire, la vie de Pape Alé Niang est mise en danger par le président Macky Sall.
Un enseignant tué par un jeune à Ndiaffate
Fin de mission pour l’enseignant Bassirou Mbaye en service à Ndiaffate, dans le département de Kaolack. Sa vie a été abrégée par le jeune P. Ch. Kandji, un neveu de son tuteur et agé d’une trentaine d’années. Il nous revient, de sources concordantes, que le présumé meurtrier nourrissait une jalousie à l’endroit de l’enseignant qui était devenu l’homme de confiance de son oncle. Les deux protagonistes se regardaient en chiens de faïence dans la maison. Avant que les choses ne dégénèrent, Bassirou Mbaye a eu la courtoisie de s’en ouvrir à son tuteur. Ce dernier invite son neveu à son verger pour arrondir les angles avec l’enseignant. Mais P. Ch. Kandji qui était animé par le désir de vengeance ne voulait rien entendre. Il a d’ailleurs offensé, nous dit-on, son oncle en soutenant qu’il n’allait pas répondre à son invitation s’il savait qu’il intervenait sur son différend avec l’enseignant. Il a même menacé de corriger Bassirou Mbaye. Après avoir bien mûri son plan, P. Ch. Kandji surprend l’enseignant en train de corriger des copies. Il lui assène plusieurs coups et le sang gicle. Après son forfait, le présumé meurtrier alerte la famille qu’il a tué Bassirou Mbaye qui gisait dans une mare de sang. Plongé dans le coma, l’enseignant est évacué à l’hôpital. C’est finalement hier qu’il a rendu l’âme, laissant derrière lui son épouse et deux enfants. Le présumé meurtrier en fuite est activement recherché. La gendarmerie de Ndiaffate a ouvert une enquête.
Débrayage du Sudes pour la mémoire de Bassirou Mbaye
Restons sur le meurtre de l’enseignant qui a suscité la colère du Sudes. Le secrétariat national du Sudes qui vient d´apprendre le meurtre odieux et injustifiable de Bassirou Mbaye en service à Ndiaffate, dénonce cette énième agression sur les enseignants qui n'ont pourtant d’ambitions que de traquer partout et d´exterminer l´ignorance. Mais voilà que depuis un certain moment, regrette le syndicat, ils sont la cible de jeunes écervelés et pour qui, ôter la vie est assimilé à un jeu. Le Sudes avertit que cela ne peut plus continuer. De ce fait, le secrétariat national ainsi les militants réclament justice pour ce valeureux soldat qui vient de tomber dans le champ du savoir, abattu par l´incurie de l´un de ceux à qui il venait apporter la lumière. Aussi, le Sudes exige du gouvernement d'assurer la protection de tous les enseignants partout sur le territoire national. Le syndicat demande à tous les enseignants d'observer un débrayage le vendredi 06 janvier à partir de 11h et d'organiser des prières pour la mémoire de Bassirou Mbaye, dans l´enceinte des établissements.
Le collectif «Sunu'y Milyaar du Rees» déterminé à poursuivre la lutte
Lors de la rencontre du chef du gouvernement avec le collectif «Sunu'y Milyaar du Rees» Aliou Sané de Y en a marre indique que la société civile dans son ensemble est déterminée à poursuivre la lutte pour que la lumière soit faite sur les fonds Force Covid19.Il s’est réjoui de l’opportunité qu’ils ont eue pour étaler les préoccupations des Sénégalais devant le gouvernement du Sénégal. Le coordonnateur national de Y en a marre cite entre autres sujets évoqués, la libération de tous les détenus politiques, notamment, le journaliste Pape Alé Niang, la question de la 3e candidature du Président Macky Sall. Aliou Sané a eu l’occasion de rappeler au ministre de la justice, Ismaïla Madior Fall présent à la rencontre, ses sorties médiatiques en soutenant l’impossibilité pour Macky Sall de briguer un troisième mandat.
Plainte contre le journaliste Ibrahima Lissa Faye
Le directeur de publication du site Pressafrik est également dans le viseur de la justice. Il a reçu lundi soir par voie d’huissier une citation directe du sieur Aliou Fall, un responsable de la coalition Yewwi Askan wi de Louga, pour un article publié le 2 août 2022. Ibrahima Lissa Faye est surpris même par la citation. Parce que, dit-il, le texte incriminé a été supprimé 15 mn après sa publication, quand le Président de la CEDA de Louga lui avait donné les résultats du scrutin à Syer. Non seulement il avait supprimé le texte du site et de ses plateformes sociales, mais il a fait une note d’excuse sur Facebook le 2 août. Il soupçonne qu’on lui cherche des poux. Ce qui l’étonne, c’est juste pourquoi Aliou Fall n’a pas porté plainte depuis août 2022, et qu’il ait attendu jusqu’à maintenant pour l’assigner à comparaître. Mais M. Faye, au front pour la libération de Pape Alé Niang, n’est nullement ébranlé par la plainte, dit-il. Il rappelle que depuis plus de 23 ans, il exerce ce métier de manière professionnelle et qu’il n’a jamais reçu une plainte. Ce n’est pas maintenant que je vais flancher, prévient-il.
Assane Ndiaye tente d’assouvir sa libido sur une fille de 15 ans
Agé de vingt-deux ans et habitant au village de Thiourour, commune de Coki, Assane Ndiaye risque de comparaître devant la chambre criminelle de Louga. Le 13 décembre, ce jeune cultivateur a jeté son dévolu sur M. S., une jeune fille de quinze ans. Armé de machette et en train de conduire son troupeau, il aperçut de loin la fille qui se rendait au marché de Bélel Diop. Ayant surpris la fille, il l’a prise par le collet pour l'entraîner dans la brousse. A l’abri des regards indiscrets, Assane l’a sommée de se déshabiller. Mais M. S. lui oppose un niet catégorique et Assane entre alors dans une colère noire. Il donne quelques gifles à la gamine qui s’exécute. Alors il la renverse sur les herbes mortes et ôte son pantalon. Sachant qu’elle allait être violée, M. S. se débat de toutes ses forces et crie au secours. Ses cris sont entendus par le nommé Ahmed Ndiaye et ses camarades qui passaient dans les parages. Lorsque ces derniers débarquent sur les lieux pour porter secours à la fillette, Assane Ndiaye prend ses jambes à son cou. Ahmed et ses amis se lancent aussitôt à sa poursuite avant de perdre sa trace au bout d’une cinquantaine de mètres. C’est ainsi que M. S. est conduite chez elle dans un piteux état. Après avoir fait consulter son enfant, la mère de M. S. est allée déposer une plainte contre X à la brigade de gendarmerie de Coki. Mais l’enquête menée par les gendarmes a abouti à l’arrestation du cultivateur Assane Ndiaye que M. S. a identifié. Au terme de sa garde à vue, il a été présenté au juge d’instruction qui l’a placé sous mandat de dépôt à la prison de Louga, après l’avoir inculpé de détention illégale d’arme blanche et de tentative de viol sur une mineure de moins de seize années.
Par Mamadou Oumar NDIAYE
PAPE ALÉ NIANG, UN DESTIN DE BOBBY SANDS ?
Devant la détermination du patron de Dakar Matin d’aller jusqu’au bout de sa diète afin de protester contre sa détention arbitraire, le pire est à redouter. En réalité, Macky Sall voit à travers le journaliste Ousmane Sonko ; l’homme qui hante ses nuits
Le 05 mai 1981 mourait, au terme de souffrances indicibles, à la prison de Maze, à Belfast, le détenu nationaliste nord-irlandais Bobby Sands. Il avait 27 ans. Ce membre de l’IRA (Armée républicaine irlandaise), élu député pendant qu’il purgeait une peine de 14 ans de prison pour lutte armée, avait entamé une grève de la faim deux mois plus tôt pour exiger, en sa faveur et celle de ses codétenus, le statut de prisonniers politiques. Il est mort défiguré par la faim, sourd et aveugle au terme de 66 jours de grève de la faim. Au 54ème jour de sa diète, déjà, il ne pesait plus que 44 kilogrammes et, pour éviter que ses os ne transpercent son corps, on l’avait enveloppé d’une épaisse couverture.
Malgré les appels à l’assouplissement du monde entier, notamment du Pape, la Première ministre britannique de l’époque, Margaret Thatcher, surnommée la Dame de fer ou Iron Lady, était demeurée inflexible, refusant de considérer Bobby Sands et ses camarades comme des prisonniers politiques et ne voyant en eux que des « terroristes ».
A la mort de Sands, d’autres de ses compagnons de détention ont pris le relais les uns à la suite des autres, refusant de s’alimenter jusqu’à ce que mort s’ensuivit. Ainsi, neuf autres militants de l’Ira, dont John McDonnell et Martin Hurson, ont succombé à la faim après Bobby Sands. Cette grève de la faim en série, fortement médiatisée, avait ému le monde entier admiratif devant le courage de ces jeunes gens qui avaient accepté de consentir le sacrifice suprême, dans des conditions extrêmement douloureuses, pour le triomphe de leur cause.
Pour la petite histoire, Margaret Thatcher, cette Dame de fer extrêmement dure et sans pitié qui reconvertît au forceps le secteur de la sidérurgie britannique au prix de milliers de licenciements et d’autant de drames familiaux, qui déclara la guerre à l’Argentine pour reprendre l’archipel des Malouines (Falklands pour les Britanniques) avec là aussi des centaines de soldats tués de part et d’autre — rien que le bombardement du Général Belgrano, le navire amiral de la flotte argentine par la Royal Navy avait fait quelque 800 morts —, cette dame au cœur de pierre, donc, fut pourtant celle là même que l’on vit pleurer à chaude larmes lorsque son fils, pilote de course, se perdit dans le désert du Sahara en participant au rallye Paris-Dakar !
La tragique histoire de Bobby Sands, qui m’avait beaucoup ému à l’époque, m’est revenue à l’esprit lorsque j’ai appris que notre confrère Pape Alé Niang est dans un état critique après avoir observé une grève de la faim durant plus de trois semaines en tout. Une grève il est vraie interrompue lorsqu’il avait obtenu une liberté provisoire durant une semaine à peine. Devant l’obstination et la détermination du patron du site « Dakar Matin » d’aller jusqu’au bout de sa diète destinée à protester contre sa détention arbitraire, le pire est à redouter. Surtout qu’en face, le président de la République, faisant montre de la même intransigeance que l’alors Première ministre britannique Margaret Thatcher reste lui aussi sourd à tout appel, autiste et n’entend pas faire preuve de la moindre magnanimité. Un véritable « lion sourd » (Gainde gu tëx) comme disent les Ouolofs ! Sa haine dans cette affaire est d’autant plus grande qu’en réalité, à travers Pape Alé Niang, il voit Ousmane Sonko, c’est-à-dire l’homme qui hante ses nuits ! Et sans doute aussi ses jours. Un homme avec qui il a engagé un Mortal Kombat qui se terminera par la mort de l’un ou de l’autre, si ce n’est des deux au profit d’un troisième larron comme nous le soutenions il y a quelques mois dans ces mêmes colonnes.
Sous ce rapport, le « crime » de Pape Alé Niang mais aussi des 21 autres personnes, majoritairement des jeunes gens (parmi lesquelles une pauvre mère de famille !) qui croupissent actuellement en prison c’est évidemment d’avoir choisi le mauvais camp, celui de l’actuel opposant numéro 1 au pouvoir en place. Pour des faits bénins — voire carrément en l’absence de faits ! —, ils ont été jetés en prison sous des qualifications volontairement corsées et aggravées (on a même parlé de terrorisme !), pour les briser et dissuader quiconque voudrait s’engager plus avant pour le compte du leader de Pastef. Autrement dit, ils sont des otages du régime qui nous gouverne depuis 2012 et qui veut visiblement jouer les prolongations en 2024.
Un « lion qui dort » qui plus est sourd !
C’est évidemment pourquoi le cas de notre confrère n’est pas simple. Beaucoup de journalistes, prenant prétexte de la proximité de Pape Alé Niang avec Ousmane Sonko, refusent de se mobiliser en sa faveur même si, de mon point de vue, et fort heureusement, la majorité de la profession est ulcérée par cette détention arbitraire qui, par-delà la personne du patron de « Dakar Matin », vise une certaine forme de pratique du journalisme dans notre pays. C’est-à-dire celle-là même qui refuse de faire du griotisme, de s’agenouiller, de lécher les pouvoirs publics. Celle-là qui fait dans l’investigation et débusque les gros cafards que le régime veut cacher dans ses placards. A ceux-là gare, l’arsenal répressif et les lois liberticides genre diffusion de fausses nouvelles, violation du secret-défense et autres sont ressortis comme une épée de Damoclès susceptible de s’abattre sur la tête de tout journaliste mal-pensant. C’est pourquoi, le combat pour la libération de Pape Alé Niang est bien le nôtre. Il faut se mobiliser sans toutefois se faire beaucoup d’illusions quant aux chances de succès de ce combat car Macky Sall n’est ni Abdou Diouf, ni Abdoulaye Wade, autrement dit des présidents à qui l’on pouvait parler. Intraitable, il ira jusqu’au bout. Nous avons parlé plus haut de « lion sourd ». En réalité, cette surdité n’est que partielle car le Président est sensible aux arguments des courtisans qui viennent lui tenir à peu près ce langage : « Ô César, toi l’Illustrissime et le Brillantissime, toi le Puissantissime qui tutoie le Ciel, toi le maître de l’Univers et des Horloges, Toi qui as fait passer ce fichu pays de l’Indigence à l’Emergence, toi sous le magistère duquel nos Lions ont gagné la Can et sous le règne le Sénégal va devenir un Emirat pétrolier et Gazier, Ô Majesté, écrase donc cette vermine qui veut ternir l’éclat de ton règne ! » Pour son malheur, PAN fait partie de cette vermine. A ces mots, nul doute que notre Roi de la forêt a réfréné une envie de dire à Pape Alé Niang, comme dans la fable « Le Lion et le Moucheron » de La Fontaine : « Va t’en chétif insecte, excrément de la terre ! »
Car la raison du plus fort a toujours été la meilleure, surtout dans nos démocraties tropicales où la religion du Prince est celle de ses juges qui emprisonnent et libèrent selon son bon plaisir. Pape Alé Niang doit donc rester fort et tenir pour le salut et l’honneur de la profession. Jusqu’au sacrifice suprême que fit Bobby Sands ?
Ndlr : Ce sont sans doute aussi les mêmes courtisans qui ont dû convaincre notre César que le carnage gravissime débusqué par la Cour des comptes à propos de l’argent de la Force Covid…ne méritait pas plus qu’une phrase dans son discours de fin d’année !
VERS UN PROGRAMME DE CONSTRUCTION DE MARCHES
Le gouvernement travaille à la mise en place prochaine d'un vaste programme d'érection de marchés répondant aux exigences de la pratique moderne du commerce selon le ministre en charge du Commerce, de la Consommation et des Petites et moyennes entreprise
Dakar, 4 janvier (APS) - Le gouvernement travaille à la mise en place prochaine d'un vaste programme d'érection de marchés répondant aux exigences de la pratique moderne du commerce, a indiqué mardi, le ministre en charge du Commerce, de la Consommation et des Petites et moyennes entreprises.
"Peut-être que nous aurons d'ici à quelques mois, un grand programme visant à ériger plusieurs marchés qui répondent aux exigences de la pratique moderne du commerce", a notamment assuré Abdou Karim Fofana.
S'exprimant lors d'un entretien avec l'APS, le porte-parole du gouvernement a salué l'esprit d'anticipation qui a guidé la mise en place du Programme national de reconstruction des marchés.
"Aujourd'hui, nous travaillons à la reconstruction de beaucoup de marchés à travers le pays. Le nombre de marchés à reconstruire à travers le pays est de l'ordre de 380", a fait savoir Fofana. Il a insisté sur l'importance même si la "demande est très forte".
Le grand programme en gestation permettra d'avancer très rapidement dans la modernisation de la pratique du commerce au Sénégal, a-t-il laissé entendre.
Il a souligné la nécessité de repenser la réalisation des marchés en tenant compte de l'importance d'aménager des espaces dédiés au stationnement des véhicules en plus des équipements marchands.
"C'est une question d'urbanisme avec l'encombrement de l'espace public", a expliqué le ministre du Commerce, de la Consommation et des PME.
"Si vous disposez d'un espace pour les équipements marchands vous devez de la même manière envisager un espace pour les véhicules", a-t-encore dit.
UN CAMION DE SABLE ECRASE MORTELLEMENT UN CONDUCTEUR DE MOTO
Mort atroce sur la Vdn, Conducteurs, Ong et piétons listent les raisons de cette hécatombe sur nos routes.
Au Sénégal, une enquête réalisée entre 2015 et 2019 fait état de plus de 600 morts chaque année sur nos routes. Nos compatriotes dénoncent surtout le manque d’expérience au volant, appellent les autorités à plus d’intransigeance et aussi plus de surveillance et de fermeté dans le contrôle des véhicules.
C’est une moto presque méconnaissable sous les roues d’un camion et des débris partout sur la route. Le drame a fait verser beaucoup de larmes hier ! Un camion a fini sa course folle sur un conducteur de moto Jakarta du nom de Souleymane Diouf, un agent de l’USAID domicilié à Diass. Le drame est survenu sur la Vdn (Voie de Dégagement Nord) à côté du siège de la Sonatel.
Le choc est plus qu’impressionnant. L’image est terrible ! La moto est passée sous les roues du camion. Lesquelles sont tachetées de sang et de...chair. Inconsolable devant un tel choc, un témoin raconte. «Ils étaient deux sur la moto. Le camion était sans frein. Il les a percutés avant de les projeter à environ 100 mètres plus loin. Le camion a presque broyé la victime qui était assis derrière le conducteur. C’est terrible. C’est terrible», a-t-il crié, la voix grelottante. Les témoins de l’accident sont tous inconsolables devant ce drame qui aurait emporté un «agent de l’Usaid». Le chauffard aurait pris la fuite en laissant derrière lui un mort et des blessés. Sans compter les dégâts matériels
Vdn, un axe du mal ?
Au mois d’octobre dernier, un accident similaire s’était produit au même endroit à côté du siège de la Sonatel faisant deux morts, une femme et un homme. Il y a aussi cet accident qui avait emporté un homme d’un certain âge mortellement fauché toujours sur la VDN à côté de la permanence du Pds (Parti démocratique sénégalais). Il y a juste trois mois, un accident similaire était survenu à Mermoz. «J’ai longtemps alerté sur cet axe. L’Etat laisse trop faire. Il ne devait pas y avoir à cet endroit un arrêt dont les cars rapides et Ndiaga Ndiaye ont fini de faire un terminus. D’où ces d’accidents. Normalement la traversée doit se faire sous le pont», indique Amadou Assane Ndoye qui pense que l’Etat devrait aménager des barrières pour empêcher la traversée aux piétons.
Malgré l’amélioration du réseau routier, les accidents se multiplient, les uns plus dramatiques que les autres. Bada Loum, un passant qui a assisté à l’accident survenu sur la Vdn hier, est formel. «On doit revoir la visite technique des gros porteurs. Aussi, ce n’est pas parce qu’un jeune à un permis qu’il doit conduire un camion», a-t-il martelé. Il pense qu’il urge de renouveler le parc des transports routiers. Parce que, dit-il, l’état des véhicules laisse présager le pire à tout moment et en tout lieu.
«90 % des accidents dû aux comportement de...»
Chocs violents, dégâts matériels, pertes en vies humaines, le bilan macabre des accidents de la route atteint des proportions plus qu’inquiétantes. En moyenne, plus de 600 morts sont dénombrées sur nos routes chaque année, selon les estimations de l’Ong Partners West Africa Sénégal (Pwa). L’enquête menée par l’organisation entre 2015 et 2019 révèle que «90% de accidents routiers sont liés aux comportements humains». Trois ans après, le phénomène ne faiblit pas. Au contraire, il étale ses tentacules de jour en jour et presque dans toutes les régions. Malgré les campagnes de sensibilisation, nos routes continuent de rendre des enfants orphelins, des conjoints veuves ou veufs. L’année dernière, en pareil moment, un véhicule 307 qui avait perdu le contrôle avait fait se renverser un bus et provoqué une collision entre un véhicules «sept places» et un taxi causant une dizaine de morts.
Indiscipline et incivilité
L’âge des véhicules, le manque d’expérience et l’indiscipline des chauffeurs ainsi que l’incivilité de certains passants font que nos routes deviennent de plus en plus des mouroirs. Daouda Youm est un taximan. Agé d’une cinquantaine d’années, il indexe le manque d’expérience des jeunes chauffeurs et la non maitrise des règles du code de conduite. «Ils conduisent très mal parce que ne maitrisant pas les règles de conduite routière. Ce qui fait qu’ils constituent un danger», indique notre interlocuteur tout en demandant de «revoir nos comportements d’autant plus les hommes sont en grande partie responsable de ces accidents, surtout les chauffeurs. Si on maitrise le code, même s’il y a accident, cela ne devrait pas faire des morts. Peut-être des dégâts et encore de moindre importance. Il faut dire que l’habitude est une seconde nature. C’est comme le mariage. La mariée, le plus souvent, est une jeune fille sans expérience. C’est au mari de l’éduquer et de la mettre sur les bons rails. Sinon, c’est le divorce. On doit toujours aller se parfaire. C’est impératif de connaitre le code de la route. C’est un problème de comportement. Sur nos routes, c’est le Sénégal en miniature. Tout le monde est indiscipliné».
De plus en plus, des automobilistes procèdent à des dépassements dangereux, utilisent le téléphone au volant, ne respectent plus les distances de sécurité... Les Sénégalais s’indignent devant ces comportements désinvoltes des conducteurs tandis que les titulaires de permis poids légers indexent leurs collègues au volant de gros porteurs. Selon Bada Youm, l’axe qui passe par Sindia est très dangereux parce que, dit-il, les chauffeurs de camions n’en font qu’à leur tête. «Ils conduisent n’importe comment. Nous croisons toujours les doigts pour rentrer indemnes. Il y a aussi la délivrance des permis dont il faut parler. On doit aussi être plus solidaires pour s’éviter ces drames. On doit revoir nos comportements. Il y a trop de haine dans les cœurs», s’est-il indigné. Les chauffeurs des camions renvoient la balle dans le camp des transporteurs qu’ils accusent de négligence dans l’entretien des véhicules. «D’habitude nous rencontrons de problèmes mécaniques avec les camions. Les propriétaires doivent davantage nous aider. Ils ne donnent pas les moyens pour l’entretien. Ce qui constitue un danger pour tout le monde», confie Badara Niang, un conducteur de gros-porteur.
«A un moment donné, on avait appris que les camions ne pouvaient pas accéder à Dakar à une certaine heure. Il faut que cela soit désormais une exigence. Il faut que les autorités sévissent», a plaidé Ibrahima Gningue. Ce natif de Mbour pense que les propriétaires doivent arrêter d’exiger des versements quotidiens élevés. « 400 000 à 800 000 francs, surtout en période d’évènements d’envergure comme le magal, c’est insensé». Et le sieur Gningue de se demande combien de morts il faudrait encore pour obliger le ferroutage obligatoire pour les camions»?
L’Etat invité à brandir le bâton
Quoi qu’il en soit, Seydou Bâ demande de «toujours montrer le meilleur exemple à nos enfants. Aujourd’hui, on doit éviter certaines infractions. Les conducteurs sont disciplinés. Chauffeurs de taxis, de véhicules particuliers, de gros porteurs, tous sont pareils. C’est l’éducation reçue qui est en cause. La manière dont le permis de conduire est délivré laisse à désirer. Les chauffeurs doivent respecter le code de la route. S’ils sont en panne, qu’ils mettent leurs triangles de signalisation. Aux particuliers et taxis, il faut arrêter de doubler au niveau des virages et surtout restés concentrés et évitez le téléphone au volant», recommande Seydou Bâ. «Tous les anciens chauffeurs sont au chômage. Les propriétaires des véhicules refusent de leur confier leurs véhicules. Ils préfèrent les jeunes. On devrait aussi faire endosser la responsabilité aux propriétaires pour qu’ils prennent en change tous ces blessés et ses morts». Ce qui, dit-il, participerait à freiner la recrudescence de ces accidents le plus souvent évitables.
MACKY SALL A LES MAINS LIÉES SUR CE RAPPORT DE LA COUR DES COMPTES PARCE QUE SON BEAU-FRERE Y EST CITÉ
Mimi Touré s’est entretenue à bâtons rompus avec Le Témoin. Au menu, la condamnation de ses deux collègues députés de Yewwi Askaan Wi, le rapport de la Cour des comptes, la récente sortie du ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall, etc.
Propos recueillis par Moustapha BOYE et Nogaye SECK |
Publication 04/01/2023
Aminata Touré se radicalise de jour en jour. Le leader de « Mimi 2024 » s’est livrée hier mardi 3 janvier 2023 s’est entretenue à bâtons rompus hier avec « Le Témoin ». Les questions d’actualité les plus brûlantes ont été abordées avec celle qui a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de 2024 le dimanche 1er janvier dernier. L’arrestation et la condamnation de ses deux collègues députés de Yewwi Askaan Wi, le rapport de la Cour des comptes, la récente sortie du ministre de la Justice Ismaïla Madior Fall, son appartenance à l’Alliance pour la République, ses chances pour 2024, etc. Rien n’a été omis. Mimi appuie sur la pédale et accélère la cadence sur Macky Sall. Entretien avec une dame qui n’a pas la langue dans la poche !
LE TÉMOIN : Deux de vos collègues députés viennent d’être condamnés à six mois de prison ferme pour agression sur une députée de la majorité. Quelle lecture faites-vous de cette condamnation ?
Aminata TOURE : Les évènements sont regrettables et condamnables mais j’espère que, pour le reste, la législature sera plus calme pour répondre aux attentes des Sénégalais. C’est un incident malheureux que j’ai condamné et regretté. La justice est en train de faire son travail sur ce dossier. Peut-être qu’au sortir de cette affaire, la tonalité va changer à l’Assemblée nationale et que les provocations vont s’arrêter pour qu’on vive notre situation de députés avec les attitudes qu’il faut.
Beaucoup de tensions sont notées à l’Assemblée nationale depuis l’installation de la quatorzième législature. Qu’est-ce qui explique cela ?
Il faut d’abord noter que ce n’est pas la première fois que ce genre de choses se passent au Sénégal. C’est presque pareil dans toutes les Assemblées nationales du monde. Les Assemblées nationales sont des places d’échanges politiques vigoureux. Dans toutes les assemblées, il y a des incidents. Mais il faut les limiter et surtout privilégier les questions qui intéressent les Sénégalais. Je crois d’ailleurs que tous les députés sont d’accord sur ce point et tout le monde regrette ces incidents, que ce soit du côté de l’opposition, de la majorité et des non-inscrits. Il faut juste retenir que l’Assemblée nationale est un lieu politique où les passions sont exacerbées mais également c’est un lieu important car c’est là où on vote les lois qui nous régissent tous. Donc, je pense que nous tous nous ferons des efforts supplémentaires. N’oubliez pas que c’est la première fois qu’on a une Assemblée aussi équilibrée qui va analyser les textes de lois, faire des propositions de lois, etc., comme l’ont voulu les Sénégalais. C’est la démocratie sénégalaise qui en est arrivée là, une démocratie avancée, une démocratie majeure. Car, on voit un équilibre quasiment net des forces. Toutefois, il faut que chacun prenne la responsabilité et la mesure de son attitude. Que les provocations s’arrêtent. Que les femmes ne servent pas d’outils ou qu’elles ne soient pas instrumentalisées. C’est un grand combat qui a amené la parité à l’Assemblée nationale. Pourquoi ce sont des femmes que d’autres hommes utilisent pour des invectives… Autant on condamne les actes de violence, autant on condamne la provocation qui est permanente. Par exemple, moi-même quand je parle ces gens sifflent mais mon expérience politique fait que ça ne peut pas me déstabiliser. Il faut que leurs états-majors le leur disent. Car, elles reçoivent des instructions des états-majors qui leur disent que quand untel prend la parole huez-le. Alors pourquoi on ne demande pas aux hommes de le faire ? Donc, je crois que ce sont les états-majors qui sont responsables de tout ça. Il faut inviter les gens à se maitriser face à la provocation. Ce qu’on peut faire, c’est d’avoir notre attitude personnelle et d’essayer de la répandre comme exemple pour les autres qui seraient sur cette voie qui ne les honore vraiment pas. On peut être en désaccord mais il faut rester correct parce qu’il y a des électeurs qui nous ont envoyés à l’Assemblée nationale. Donc, par respect à ces électeurs-là, il faut avoir une attitude décente.
Vous avez saisi le Conseil Constitutionnel pour forcer le gouvernement à venir s’expliquer sur le rapport de la Cour des comptes. Pourquoi cette insistance ?
Ce rapport de la Cour de la Comptes a meurtri tous les Sénégalais. Ce n’est pas une question politique. Ce sera une question de citoyenneté. Les fonds qui ont été mis en place (1000 milliards F CFA), c’était pour soutenir les Sénégalais qui étaient dans la détresse, une détresse phycologique. Pendant ce moment de détresse extrême, nos dirigeants pensaient à s’enrichir. C’est une double abomination pour moi. D’abord, l’argent public doit être utilisé de manière honnête et efficiente. Ensuite pendant que les gens sont en pleine détresse, au lieu de compatir, de mettre chaque franc là où il doit aller, des gens s’enrichissent. Ce qui est inacceptable. La question ne va pas quitter l’actualité. Je suis effarée quand j’ai entendu la réponse du ministre de la Justice parce qu’il a dit qu’on va demander après aux gens d’amener des justificatifs. Mais de qui on se moque ? Il a dit que ces gens impliqués dans ce scandale sont justiciables devant la Haute cour de justice. On va installer la Haute Cour de justice. C’est tout. Je respecte la Cour des Comptes. C’est d’ailleurs la première fois dans l’histoire du Sénégal qu’on entend des ministres attaquer une institution publique. Ce qui est inédit. On a entendu des ministres attaquer l’Ofnac qui est une institution mise en place par le président de la République. Qu’on puisse, en tant que ministre, attaquer une institution publique, je trouve que c’est scandaleux. La Cour des comptes, c’est une institution sérieuse. On ne peut pas l’attaquer en disant qu’elle est politicienne. Quand on est un homme d’Etat, on n’affaiblit pas les institutions de l’Etat. On peut réagir sur le contenu, mais pas sur l’institution. Si on se met nous tous à attaquer les institutions, on ne s’en sortirait pas. Je prends le rapport de la Cour des comptes tel quel. Il a démontré de manière très claire les manquements et a fait des recommandations. Des noms ont été cités. Donc, je recommande à tous ces gens indexés de quitter leurs fonctions officielles et qu’ils aillent défendre leur honneur. Mais, je considère qu’il faut renforcer nos corps de contrôle. La Cour des Comptes est une institution très sérieuse avec des magistrats qui connaissent leur travail depuis toujours. La Haute cour de justice doit être mise en place et les gens viendront se défendre. Mais, ce que j’ai entendu c’est une histoire de noyer le poisson, avec des procédures dont je n’ai jamais entendu parler, comme amener des pièces justificatives. Ils veulent noyer le poisson parce qu’il y a le beau-frère du président, Mansour Faye, qui est cité. Ça devient une question familiale. Les autres ont de la chance, car Mansour Faye est le protecteur de tout le monde. Le président de la République ne peut agir sur la question parce que c’est une question familiale dont je viens de parler. Ce qui justifie le projet de loi que j’ai présenté à l’Assemblée nationale sur les incompatibilités familiales. C’est pour éviter ce genre de situation. Il ne faut pas mêler sa famille proche aux affaires de l’Etat parce que, quand vous devez agir et qu’il y a votre beau-frère, l’affaire prend une autre dimension. Donc, le président de la République a les mains liées pour éclaircir cette affaire.
Mais, Mme le Premier ministre, quand vous étiez active dans le Benno Book Yaakar, il y avait des personnes épinglées par des rapports...
La lutte contre la corruption, ce sont des efforts carminatifs. Mais, ce rapport de la Cour des Comptes concerne une somme qu’on n’a jamais rassemblée au Sénégal. Dites-moi un projet qui a fait 1000 milliards ici. C’est tant par le volume et par le contexte. Pourquoi les Sénégalais sont aussi révulsés ? C’est parce que, pendant cette période de Covid-19, tout le monde vivait dans la peur et dans l’incertitude. Personne ne savait qui allait mourir ou survivre. C’était quelque part une question de chance. Je pense d’ailleurs que c’est l’occasion pour aller de l’avant. Mais, il y a aussi comme vous le dites une question systémique. J’ai souvent dit qu’on doit travailler en amont, éviter que les fonds soient détournés en amont. J’ai dit que je ferai une proposition de loi dans ce sens. C’est de proposer de moderniser l’Inspection générale d’Etat (IGE). L’IGE constate les faits après leur commission. Il faut décentraliser les inspecteurs. Au lieu qu’ils soient assis là, il faut les affecter dans les ministères. Au niveau de chaque ministère, il y a une cellule d’inspection financière ; ce qui permet de faire la prévention. Mais, malheureusement, ces gens sont nommés et ils n’ont pas la liberté qu’il leur faut pour faire leur travail comme il se doit. Donc, je pense qu’il faut améliorer fondamentalement le système, procéder à des audits annuels.
Pourquoi quand vous étiez très active dans votre parti, l’Apr, vous ne dénonciez pas les voleurs comme vous le faites aujourd’hui ?
J’ai retrouvé ma liberté de parole. Quand vous êtes dans un parti, vous êtes tenu de respecter sa discipline. C’est aussi simple que cela. Ce que je dis, je le dis à l’interne ; je ne le dis pas à l’externe. Et sur cette question de bonne gouvernance, j’ai toujours défendu ma position publiquement. Si vous êtes un député non-inscrit, vous appréciez les choses.
Êtes-vous toujours membre de l’Alliance pour la République ?
Je suis fondamentalement avec l’opposition et nous nous battons contre toute idée d’un troisième mandat. C’est ça la ligne de démarcation aujourd’hui. Elle est très nette. Car, les conséquences vont être désastreuses pour tout le monde, pour la démocratie pour laquelle on s’est battu en 2012 contre le troisième mandat du président Abdoulaye Wade. On est allé en 2016 proposer une constitution aux Sénégalais. Dans toutes les campagnes, le président de la République Macky Sall lui-même assurait qu’on avait verrouillé la Constitution, que la question du mandat ne se poserait plus. On l’a dit partout. On ne peut pas six ans après dire non ce n’était pas de troisième mandat, on parlait de quinquennat. On ne peut pas tromper les Sénégalais. Ce n’est pas possible. Cependant, je ne doute point que le Conseil constitutionnel rejetterait la candidature du président Macky Sall s’il la déposait. Je n’ai aucun doute là-dessus parce que les textes sont on ne peut plus clairs. Il y a sa parole de chef de l’Etat ; sa parole a une valeur. Elle est fondamentalement une source de droit et une source morale et éthique.
Certains pensent que le Président Macky Sall ne fera pas un troisième mandat. Êtes-vous de leur avis ?
Le Président Macky Sall va aller vers un troisième mandat. Maintenant on connait les démarches. Ils vont attendre la veille du parrainage quand tous les souteneurs auront parlé, certains feront même de grandes assemblées générales et à la demande générale, le président déclarera qu’il est obligé de se présenter. Ce sera le scénario ; on le sait. Autrement dit, il se serait prononcé le 31 décembre. Mais, c’est un scénario inacceptable qui viole la loi, qui viole la Constitution, qui gâche l’image du Sénégal, qui installe la tension dans le pays et qui met en stand-by les investisseurs. Or cette question, elle avait été réglée par nous-mêmes quand on s’est opposé au troisième mandat de Abdoulaye Wade et pour régler définitivement la question on a organisé un référendum. Il l’a dit mais il ne l’a pas fait. Il ne faut pas vivre avec des problèmes de parole comme ça. La première personnalité dans ce pays, du point de vue administratif, c’est le président de la République. Mais, il devait, à un an des élections, libérer le pays en disant que moi je ne suis pas candidat, j’organiserai les élections et les Sénégalais éliront qui ils veulent élire. C’est ça la démocratie. Mais c’est dommage qu’on soit en train de refaire l’histoire.
Allez-vous vous avoir cette même attitude si vous étiez présidente de l’Assemblée nationale ?
Je suis restée constante sur cette question de troisième mandat parce que c’est une conviction. J’aurais pu ne pas être à l’Assemblée nationale et aller prendre tranquillement un autre poste, rester chez moi… Mais, pour moi, ceci n’est pas important car j’ai tourné la page. Et ce qui m’a amenée à m’engager avec Macky Sall en 2012, c’est sur ça que je reste constante. Ce n’est pas une question personnelle. Je considère, à cette étape de vie, que je suis en train d’apporter ma contribution pour mon pays. C’est de veiller à ce que notre avancée démocratique continue à se faire, qu’on reste sur cette trajectoire. Mais, c’est dommage qu’on se mette à refaire l’Histoire. Et c’est ça aussi le retard de l’Afrique. On fait deux pas en avant, trois en arrière et on pensait en avoir fini avec cette histoire de nombre de mandats. C’est dommage qu’un professeur de droit constitutionnel soulève ces arguments. J’invite à voir toutes les vidéos qu’il a sorties. Mais c’est son choix personnel de dire le contraire du droit qui a été dit partout. Les textes sont très clairs. La parole du président est venue renforcer ces textes. Il n’y a pas de doute. Le président de la République ne peut pas faire un autre mandat. Je reste convaincue que le Conseil constitutionnel ne l’autorisera pas à faire un autre mandat. Pour moi, ça parait très clair. D’ailleurs, cette question ne devrait jamais être sur la table. Comme le dit le président Macky Sall lui-même, le Sénégal est une démocratie majeure, mature. Les citoyens ne l’accepteront pas etle théorème de 2012 va se répéter en 2024.
Qu’est-ce qui explique votre candidature pour l’élection présidentielle de 2024 ?
Je suis en âge de me présenter. J’irai chercher des parrainages. J’ai des idées et une vision pour mon pays et j’ai une expérience qui me permet de candidater.
Est-ce que ce sera facile pour la femme que vous êtes ?
On va aller tester le système et demander aux Sénégalais ce qu’ils en pensent. Ce n’est pas une histoire de femme ou d’homme, ni de jeune ou de vieux. C’est une question de vision. Le Sénégal est un pays très ouvert. Il faut aller parler aux Sénégalais, leur faire des propositions. C’est ce que nous comptons faire. Il n’y a que le peuple qui est souverain. Nous allons miser sur une démarche ouverte. Vous avez 53 % de Sénégalais qui n’ont pas voté aux dernières élections, qui ne sont certainement pas satisfaits. Je rappelle qu’en 2012, l’appareil qu’avait Me Abdoulaye Wade était le plus dominant. Les choses évoluent aujourd’hui. Il y a des mouvements ouverts… Nous allons tenir compte de cette contrainte-là, travailler et être le plus ouverts possible. Aujourd’hui, les électeurs sont libres. Ils ne sont pas embrigadés et ils ne peuvent pas être embrigadés. La preuve : vous voyez des changements dans le vote en fonction de comment ils perçoivent la situation. Quelqu’un qui gagne une élection aux municipales, qui la perd aux législatives. Donc, les électeurs sont libres. Ce qui est une chance d’ouverture pour nous. On va parler aux jeunes et on va parler surtout aux femmes. Etre femme peut être un avantage. Avec peu on sait beaucoup faire. Et c’est peut-être ça qu’il faut appliquer au niveau de la gestion de l’Etat, et surtout avoir une alliance entre les jeunes et les femmes qui font 80 % de l’électorat.
Beaucoup de candidats ont été bloqués au stade des parrainages lors de la dernière présidentielle. Ne craignez vous pas les parrainages ?
Le plus important actuellement c’est qu’il faut aller chercher les parrainages. Il faut savoir que le contrôle est quand même assez encadré. Tout le monde est présent. La Cena est présente, les partis aussi. C’est la collecte qui est difficile en réalité. Il y a des recommandations, il faut les mettre sur la table et les discuter parce que tout système est améliorable. Il faut quand même reconnaitre que c’est un système qui est équitable pour tout le monde. La difficulté c’est d’aller chercher ces parrainages dans 7 régions du pays avec les moyens qu’il faut déployer... Nous sommes prêts a satisfaire à cette exigence telle que ça existe. Ça permet aussi d’aller discuter avec les électeurs, d’agréger aussi les forces.
Envisagez vous de nouer des alliances politiques pour la présidentielle ?
En politique, il y a deux camps : la majorité et l’opposition. L’opposition a un sujet commun c’est le 3ème mandat. Tous ceux qui sont contre le 3ème mandat vont se regrouper. À partir de là naîtra toute forme de collaboration.
Peut-on s’attendre a ce que Mimi accompagne quelqu’un comme Sonko qui est présenté comme leader de l’opposition ?
Je suis déjà candidate moi. C’est déjà certain. Rappelez-vous qu’en 2012, le président Macky Sall a été avec le président Abdoulaye Wade jusqu’en 2009 et il avait en face de lui Moustapha Niass, feu Ousmane Tanor Dieng et les autres. Quand il a quitté le Pds il s’est retrouvé dans l’opposition et d’autres dynamiques ont été enclenchées. Et c’est dommage que ce soient les mêmes thèmes qui sont là aujourd’hui. Dix ans après le 3e mandat de Wade, on est là à parler de la même chose. C’est ça aussi qui freine l’avancée de nos pays en Afrique. Pour que les pays avancent, il faut des progrès cumulatifs. Des problèmes se présentent, on les règle et on avance. On pensait en 2016 que les histoire de mandat, c’était définitivement terminé. On refait un retour en arrière.
Quels sont vos rapports avec Khalifa Sall et certains leaders de l’opposition ?
Quand vous vous retrouvez dans l’opposition toutes les dynamiques sont possibles. Comme lui (Macky Sall), quand il s’est retrouvé dans l’opposition après avoir passé l’essentiel de sa vie politique avec le président Wade. Il s’est présentée et gagné. Notre candidature est une candidature enthousiaste et ouverte qui va aller à la conquête des suffrages des Sénégalais. Comme je vous l’ai dit, les 53 % d’électeurs qui ne se sont pas déplacés, on va leur accorder un intérêt particulier en termes de proposition, en termes de mesures alternatives, se battre avec tous ceux qui sont contre ce 3e mandat et pour le rapport de la Cour des comptes. Ce rapport qu’ils essaient d’enterrer mais ce n’est pas possible parce qu’il symbolise quelque chose d’extrêmement détestable, l’argent public que l’on dilapide dans un moment de détresse générale extrême.
Comment comptez-vous gagner sans base politique ?
La base politique, c’est les Sénégalais. Le président de la République il habite là à Mermoz. Il y a un bureau de vote près de chez lui il ne l’a jamais gagné.
Mais il gagne à Fatick...
Vous savez, ce n’est pas parce que quelqu’un remporte une collectivité locale qu’il est un leader incontesté et incontestable. La base n’appartient à personne. La preuve vous avez des maires qui ont été élus et qui, aux élections législatives, ont été battus. Aujourd’hui les Sénégalais n’appartiennent à personne. Et puis la notion de base même est péjorative. Cela veut dire que quoi que vous fassiez on votera pour vous, cela a perdu beaucoup de politiciens. Certains ont pensé que même s’ils sont couchés les gens voteront pour eux. Le réveil fut dur.
Avez-vous des soutiens dans l’Apr ?
Moi je m’intéresse aux électeurs, les Sénégalais qui sont partout. Au marché. Ils sont aussi dans l’Apr. Maintenant, en sourdine nous avons énormément de contacts à l’intérieur de l’apr. Mais, encore une fois, ce qui m’intéresse le plus, c’est cette large majorité d’électeurs, 53 %, qui n’ont pas jugé utile d’aller voter. Il faut les mobiliser. Tout comme il faut aussi demander aux autres de s’inscrire.
Pouvez-vous être plus claire. Voulez-vous dire qu’il y a dans l’APR des responsables qui sont prêts à vous soutenir ?
Bien-sûr ! Maintenant, l’une des démarches est de dire que le président ne s’est pas présenté. Mais le président, il aurait dû se prononcer depuis longtemps pour libérer le pays. Il aurait dû se prononcer depuis longtemps, juste après les législatives comme il l’avait dit. Mais ça n’a pas été fait. Il a été attendu le 31 décembre. Il ne se prononcera pas non plus le 4 avril. Je peux prendre le pari avec vous. Il va attendre la veille du dépôt des parrainages. Comme je l’ai dit : «devant la demande générale, je suis obligé de me présenter ». Il ne peut pas se présenter ni selon la loi ni selon son engagement.
Êtes-vous sur un projet de création de votre propre parti ?
On y réfléchit. On va le faire de la manière la plus inclusive possible.
Le temps n’est-il pas court d’ici la présidentielle ?
Le temps peut aussi être un facteur favorable. Beaucoup de temps génère aussi beaucoup de contraintes. Je pense que les Sénégalais sont ouverts a écouter les propositions des uns et des autres. Je crois que les prochaines élections seront des élections ouvertes, il faudra veiller à aller à la rencontre de nos concitoyens et leur présenter nos propositions. Je pense qu’il est temps d’ailleurs que les choix soient des choix éclairés. Les journalistes que vous êtes doivent y jouer un rôle important. Il faudra qu’on aille vers des débats croises sur des questions particulières, que les candidats soient interpellés.
Faisons le bilan de la traque des biens mal acquis, Mme le Premier ministre. Combien a été dépensé et combien a été recouvré ?
Ça c’est dans une autre vie. C’est le chapitre fermé dont je vous parle. Un autre s’est ouvert. Maintenant, s’il y a un bilan à faire le Gouvernement n’a qu’à le faire, moi je ne suis plus dans le Gouvernement. En tant que député, ce qui m’intéresse c’est comment améliorer le système, prévenir la corruption. Il faut réviser et améliorer la mission de l’IGE, faire l’éducation pour un changement des mentalités. Aussi, il faut dématérialiser. Mais, pour le moment, il faut éclairer les 1000 milliards du Covid.
Parlons de l’Affaire Ousmane Sonko et Adji Sarr dont certains considèrent que c’est un complot. Quel est votre avis là-dessus ?
La Justice est en train de se faire, qu’elle se fasse et rien d’autre. C’est tout ce que je peux dire sur cette question.
LA SOCIETE CIVILE A EXPRIMÉ AU PREMIER MINISTRE LA RUPTURE DE CONFIANCE ENTRE LES AUTORITÉS ET LE PEUPLE
Selon Aliou Sané, coordonnateur de Y en A marre et porte-parole du jour, la Société civile a exprimé au Premier ministre la rupture de confiance qu’il y a entre les autorités gouvernementales et le peuple
Le Premier ministre, Amadou Ba a rencontré hier, les acteurs de la société civile, suite à la mobilisation du collectif « SUNUY MILLIARDS DU REES ». Ledit collectif exige des poursuites judiciaires contre les autorités épinglées parle rapport de la Cour des comptes sur la gestion des fonds de la force Covid-19. Selon Aliou Sané, coordonnateur de Y en A marre et porte-parole du jour, la Société civile a exprimé au Premier ministre la rupture de confiance qu’il y a entre les autorités gouvernementales et le peuple.
La rencontre entre le Gouvernement et la Société civile sur le rapport Covid 19 de la Cour des Comptes a abouti à des échanges et des positions contradictoires. « C’est une rencontre qui a réuni les ministres des Finances, du Commerce, de la Justice et la Société civile sénégalaise sur des questions importantes de l’heure liées à la gestion des fonds destinés à la lutte contre la Covid 19 au Sénégal. Nous avons échangé avec le Gouvernement et exprimé la rupture de confiance qu’il y a entre les autorités qui nous dirigent et le peuple. Ceux qui protestaient pour dire que « SUNY MILLIARDS DOU RESS » qui voulaient assister à cette rencontre estiment qu’elle n’en valait pas la peine », a regretté Aliou Sané
Il rappelle que les membres de la Société civile faisaient partie des acteurs qui avaientrépondu à l’appel du Président Sall lorsqu’il appelait à l’unité. « Nous avions donné nos idées avec des recommandationsfortes pourla gestion de cesmilliards destinés à la lutte contre la Covid 19. Et vous avez vu finalement ce qu’ils ont fait de nos milliards. Notre argent a été détourné. Nous trouvons que ce n’était pas utile de venir à cette rencontre puisqu’il y a une quarantaine de rapports de l’Ofnac, de la Cour des Comptes et autres,sans suite. Nous avions dit au Président que ceux qui ont détourné l’argent, au lieu de subir des poursuites judiciaires, ont eu des promotions. Ce qui semble être fait pour narguer les Sénégalais », a expliqué Aliou Sané.
D’après le leader de Y EN AMARRE, c’est de cette façon que les choses ont été dites au Premier ministre pour expliquer cette rupture de confiance entre les autorités et le peuple. « Nous avions estimé nécessaire que tous ceux qui étaient venus vendredi protester à la place de la Nation devaient venir devant le Premier ministre. C’est ce qu’on a fait. Les choses ne se règlent pas parla communication. Elles doivent être prises en compte le plus rapidement possible par les juridictions compétentes pour les régler. Le problème n’est pas à débattre », estime le rappeur.
Selon lui, le Premier Ministre a dit que le ministre de la Justice a reçu un document de la Cour des Comptes. Et ses services sont entrain d’y travailler. Seulement voilà, les membres de la Société civile estiment que les informations judiciaires doivent être ouvertes au plus vite. Et le Gouvernement doit savoir que c’est une exigence populaire des Sénégalais. Les informations judiciaires doivent être ouvertes dans les plus brefs délais. Interrogé sur le fait de savoir ce qu’il entend par « plus brefs délais », Aliou Sané a répondu : « Ils n’ont pas donné de délai. Mais le peuple est là et il est en train de se battre pour que nos milliards soient restitués », a-t-il insisté devant les journalistes.
Selon le coordonnateur de Y’EN A MARRE, aucune organisation n’a pris la parole sans demander la libération de Pape Alé Niang, Abdou Karim Guèye et des autres détenus politiques. « J’ai dit au Pm que le travail n’est possible que dans un climat serein », soutient-il. Aliou Sané a rappelé au Pm les sacrifices d’Abdou Karim Guèye et Cie qui ont pris des risques pour permettre à Macky Sall et Marième Faye Sall de venir au Palais. « Ce qui était important est de venir dire au gouvernement ce que les Sénégalais disent dans les chaumières. On a dit ce qu’il fallait dire. Mais, tout sera fait pour retrouver notre argent », a promis en conclusion Aliou Sané qui portait la parole des organisations de la Société civile.
QUAND LE MANQUE D’HYGIENE S’INVITE DANS LES ETALS
Fréquentés à longueur de journée par les Sénégalais, les marchés offrent un environnement qui laisse à désirer. Les aliments sont souvent exposés en plein air dans une odeur nauséabonde et impure.
Le décor des marchés reste un véritable problème au Sénégal. La majeure partie des Sénégalais consomme des produits venant de ces lieux de commerce. Cependant, beaucoup émettent de sérieux doutes sur les règles d’hygiène et de salubrité. Une visite aux marchés Castor et Tilène, à Dakar, a permis de s’enquérir de la situation réelle.
Fréquentés à longueur de journée par les Sénégalais, les marchés offrent un environnement qui laisse à désirer. Les aliments sont souvent exposés en plein air dans une odeur nauséabonde et impure. Les marchés semblent petits et étroits pour contenir le monde de commerçants qui exerce sur les lieux. Difficiles alors pour les clients qui fréquentent le marché de se frayer un chemin. Des étales sont exposées à l’intérieur et sur le pourtour du marché. S’occuper d’une bonne hygiène des aliments est le cadet des soucis des vendeurs. Exposés à même le sol, à l’aide de cartons, de tissus ou de sacs de riz, les légumes et autres denrées ne cessent d’encaisser passivement la poussière soulevée par les pas des usagers. Dans certains endroits, des eaux polluées rougeâtres ou noires campent le décor et titillent les narines. Des amas de déchets, d’une distance à une autre, cohabitent avec les marchands, le tout dans un univers envahi par une clientèle habituée à ce milieu impropre.
Fréquence des eaux usées
Le marché de Castor est l’un des lieux de commerce les plus fréquentés de Dakar, il constitue un espace cosmopolite du fait de nombreux ressortissants de la sous-région qui tiennent leurs commerces. Il ne cesse d’être pris d’assaut par les Dakarois et en particulier les femmes. Paniers, saut ou sachets en plastique, tout est bon pour s’approvisionner en denrées. Le marché s’agrandit de jour en jour au point d’agresser les maisons environnantes. Sur une route délimitant le marché où les commerçants ont fini par dicter leurs lois, les eaux usées circulent incessamment au point de prendre contact avec les étals des marchands. Des digues de sable sont montées pour empêcher l’envahissement de certains commerces installés sur la route. Kiné Sall, habillée d’une robe traditionnelle décorée de fleurettes, est assise sur une caisse, arborant un masque sur les narines et la bouche. La commerçante est gênée par la mauvaise odeur des eaux, mais elle n’a pas d’autre choix que d’entretenir son commerce. « C’est vrai que nous respirons mal à cause de cette odeur nauséabonde, mais nous n’avons pas d’autres lieux pour mener notre activité », déclare-t-elle. Mme Sall reconnaît que la santé des commerçants est réellement menacée du fait de l’envahissement des eaux.
Ousmane Dramé, vendeur de légumes, bonnet Cabral bien ajusté sur la tête, sa sacoche autour des reins expose ses produits sur le chemin emprunté par les eaux. « J’ai un énorme problème pour m’installer, c’est pourquoi je pose des caisses en caoutchouc pour prendre de la hauteur », fait-il-savoir. Arame Thiam, vendeuse, pagne bien ceinturé autour à la poitrine, arrange ses tas de navets et de carottes. Elle supporte difficilement cette situation qui affecte lourdement son activité commerciale. « Certains clients ne badinent pas avec l’hygiène, s’ils remarquent cet environnement, ils préfèreraient acheter ailleurs », argumente-t-elle. Arame souhaite que les autorités prennent de fortes décisions pour enrayer définitivement cette situation.
Marie-Hélène Carvalho, teint noir, avec sa perruque petite-tête, est une cliente habituée du marché Castor. Elle affirme tremper tous les légumes à l’eau de javel avant toute cuisson. Selon la jeune dame, c’est difficile d’acquérir des aliments avec toutes les normes d’hygiène dans les marchés sénégalais, néanmoins, elle s’assure de leur propreté avant toute consommation. Madame Ndèye Awa Bâ fait le marché fréquemment au marché Castor. « Presque tous les marchés de la capitale se présentent de cette façon, c’est pourquoi beaucoup de gens préfèrent les supermarchés parce qu’ils ont beaucoup plus d’hygiène et de propreté », martèle-t-elle. Elle soutient que les autorités doivent réfléchir à organiser et à assainir le secteur pour beaucoup plus d’attractivité.
L’insalubrité dans les marchés ne gêne pas seulement les clients, mais également les riverains qui souffrent des dégâts collatéraux des activités menées par les commerçants. Trouvée en train de balayer la devanture de sa maison, Khady Traoré est une riveraine qui reçoit les déchets transportés par le vent. « C’est vraiment déplorable, je suis obligée de nettoyer tout le temps à cause de la saleté », se désole-t-elle. Ndiaga Samb, habite aussi à Castor, il dénonce l’occupation anarchique et les amas de déchets laissés par les marchands devant leurs demeures. « Même pour évacuer un malade ou un disparu, tu as d’énormes problèmes, à partir de 4 h du matin, les bruits des camions et des marchands perturbent tout notre sommeil », soutient-il avec amertume.
Des toiles d’araignée flottants
Cap sur l’avenue Blaise Diagne, au cœur de la Médina de Dakar, se trouve le marché Tilène, autre lieu d’attraction et de convergence de bon nombre de ménagères. C’est le même constat des étals à perte de vue. Des murs très entachés et souillés, souvent gagnés par la vétusté, des toiles d’araignée flottant de part et d’autre surplombant les aliments. L’odeur forte des poissons taquine les narines. Sans couverture ni conservation, les poissons reçoivent les rayons du soleil. Les fuites d’eau issues de la glace utilisée pour la conservation de la viande donnent une couleur rouge sang. Des flaques d’eau puantes venant de la fonte des blocs de glace utilisés par les poissonniers qui débarquent leurs produits. Des intestins de poissons et des écailles sont envahis par les mouches.
Moustapha Mbaye, vendeur de poisson, ne semble pas gêné par cet environnement. « Fichez-nous la paix, tous les lieux de commerce de produits halieutiques sont pareils, vous n’êtes pas plus propre que les marchands », lance-t-il avec un visage renfrogné. Khadim Mbaye, son voisin, semble plus lucide. « J’avoue que le marché ne respecte pas toutes les normes d’hygiène requises, mais il y a une nette amélioration parce que la municipalité déploie des moyens pour le nettoyer. Ce sont les marchands qui doivent être plus organisés pour participer à l’effort de nettoyage », explique-t-il. Andréa Nzaba est une expatriée, elle vient souvent faire le marché. « Je pense qu’il y a une amélioration par rapport à l’hivernage, où il y avait de l’eau stagnante mélangée aux eaux usées presque partout », soutient-elle. Elle se réjouit, cependant, des efforts fournis par la municipalité.
En espérant une nette amélioration du cadre de vie dans les marchés, les acteurs et gestionnaires sont interpellés pour un espace beaucoup plus sain et attrayant de ces lieux de commerce.