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22 août 2025
SWISS VISIO VA ERIGER UN HOPITAL INTERNATIONAL DE 3 MILLIARDS FCFA A SALY
Contribuer à l’amélioration de la santé visuelle des populations sénégalaises et ouest africaines. Telle est la mission assignée à l’hôpital international Swiss Visio qui est une structure de soins oculaires de niveau 4
Etienne Ndiaye (Correspondant permanent à Mbour) |
Publication 08/03/2023
Contribuer à l’amélioration de la santé visuelle des populations sénégalaises et ouest africaines. Telle est la mission assignée à l’hôpital international Swiss Visio qui est une structure de soins oculaires de niveau 4 née des volontés et visions communes du président Macky Sall et de professionnels de la santé oculaire. Cet hôpital qui sera érigé dans la commune de Saly Portudal va s’étendre sur 2500m² de plateau technique et sera fonctionnel en moins de dix(10) mois, avant la fin de l’année en cours(2023). C’est un projet qui va être orchestré par le Sénégal et réalisé pour le Sénégal où évolueront des médecins sénégalais qui seront le relais et les ambassadeurs de la Médecine Suisse de haut niveau. La cérémonie de lancement des travaux de l’infrastructure a eu lieu samedi dernier en présence d’une pléiade d’autorités locales, administratives et de la Sapco, partenaire du projet.
Avec une prévalence de la cécité estimée à 1,4% de la population soit plus de 165 000 aveugles et près de 600 000 malvoyants au Sénégal parmi lesquels 4/5 sont inutilement handicapés pour lesquels les causes sont évitables ou restent encore curables, l’érection d’une structure de cette nature corrigera dans une large mesure les conséquences de la perte de la vue néfaste chez l’individu et ayant pour noms dépendance, mendicité et exclusion sociale. Mais également au sein de la société en matière de baisse de la productivité, augmentation des charges sociales et appauvrissement de la communauté.
Le contexte du Sénégal montre l’insuffisance de l’offre en soins oculaires en rapport avec l’inadéquation des ressources humaines; l’insuffisance et la mauvaise répartition des infrastructures en faveur des centres urbains ; l’existence de comportements favorables à la survenue de cécité comme l’ignorance ; le règne de l’analphabétisme et du fatalisme qui conduisent à la résignation, l’acceptation du handicap, la peur, le recours aux tradipraticiens ; l’existence des tabous et interdits alimentaires (cécité nutritionnelle) ; la persistance de la pauvreté des populations(accès à l’hygiène, surtout l’eau, à la bonne nourriture, aux soins), sous-développement (insuffisance des investissements).
C’est dans ce contexte particulier que le projet verra le jour pour appuyer l’offre existante mais insuffisante et susciter la demande en soins oculaires. La mission de l’hôpital international Swiss Visio est de participer à l’amélioration de la santé des populations dans le domaine oculaire ; contribuer ainsi à la réduction de la prévalence de la cécité en proposant des soins oculaires complets allant de la prévention des affections oculaires cécitantes évitables ; le traitement des affections oculaires curables par des soins de qualité à un coût compatible avec le revenu des populations en restant raisonnable ; la prise en charge (rééducation réhabilitation) des malvoyants.
Offrir une large gamme de prestations oculaires
D’un coût estimé à trois(03 ) milliards de Francs CFA, le centre va réaliser une large gamme de prestations en soins oculaires, notamment la consultation courante et permanente en ophtalmologie en priorité ; la fourniture de prestations en soins oculaires de 4ème niveau de soins avec des sous-spécialités ; la chirurgie oculaire avec réparation de rétines, poses de greffes, traitements de cataractes, traitement de glaucomes , utilisations de traitements aux lasers, pratique de la chirurgie pédiatrique …. Etc…
Le lourd investissement permettra au centre de disposer d’appareils très modernes répartis dans 10 salles d’examens complètes pour réaliser 45 000 consultations par an ; 2 blocs opératoires pouvant réaliser 6000 chirurgies par an ; un bloc réadaptation visuelle et de basse vision ; une salle d’exploration fonctionnelle complète équipée allant du champs visuel 3D au OCT(scanner) en passant par l’angiographie , l’échographie ainsi que la rétinographie ; un camion d’ophtalmologie mobile pour les stratégies avancées.
Des ressources humaines de qualité et en quantité (une quarantaine d’emplois directs) seront disponibles pour assurer la continuité des soins, dont : 10 médecins ophtalmologistes, 10 Assistants en ophtalmologie, des orthoptistes pour la rééducation fonctionnelle de l’œil, des optométristes, un personnel d’accueil.
La commune de Saly contribuera dans une large mesure en offre de personnel. Selon la volonté du Président Macky Sall, ce centre devrait être un trait d’union entre le public et le privé dont le fonctionnement en PPP (partenariat privé public) et les ressources pourront être mises en commun grâce au Ministère de la Santé et de l’Action Sociale par son coordinateur, Dr Mouctar Badiane.
En plus de ses aspects purement médicaux, ce centre contribuera à la lutte contre l’émigration clandestine et au ralentissement voire l’inversion du flux de malades Afrique sub-saharienne vers l’Afrique du Nord, l’Europe et les Amériques.
En somme, il épousera les ambitions de l’Etat du Sénégal et du maire de faire de la Commune de Saly Portudal un hub sanitaire dans le cadre plus large du tourisme médical, a fait remarquer Dr Babacar Ngom, coordinateur du projet.
Par Mamadou Oumar NDIAYE
IBRAHIMA BAKHOUM, L’HISTOIRE D’UNE DESCENTE AUX ENFERS QUI N’HONORAIT PAS LA MAGISTRATURE SENEGALAISE !
Une résurrection miraculeuse ou comment un brillant magistrat est, en quelques années, passé de la roche Tarpéienne au Capitole !
Une résurrection miraculeuse ou comment un brillant magistrat est, en quelques années, passé de la roche Tarpéienne au Capitole !
Répondant aux questions de la presse à l’issue de la cérémonie de passation de service entre les procureurs généraux sortant et entrant de la Cour d’Appel de Dakar, le patron de l’Inspection générale de l’Administration de la Justice (IGAJ), Cheikh Tidiane Lam, a dit qu’à sa connaissance, l’enquête menée à l’époque sur des faits de corruption au sein de la magistrature n’avait retenu aucune faute disciplinaire contre le magistrat Ibrahima Bakhoum. Lequel vient, justement, d’être promu procureur général de la Cour d’Appel de Dakar au cours du dernier Conseil supérieur de la Magistrature. Une nomination à ce poste prestigieux, et donc très convoité, qui, on s’en doute, n’a pas plu à beaucoup de gens. Qui ont donc exhumé cette vieille affaire de corruption pour tenter de salir ce magistrat compétent, élégant et bien de sa personne au point de susciter beaucoup de jalousies. Un magistrat qui a souffert dans sa chair de cette affaire pour laquelle il a été injustement sanctionné…avant d’être blanchi beaucoup plus tard de toutes les accusations infamantes portées contre lui. En répondant aux confrères qui l’interrogeaient, le vétéran Cheikh Tidiane Lam a expliqué que, tenu par l’obligation de réserve, il ne pouvait pas entrer dans le fond de ce dossier tout en suggérant à ses interviewers de mener leurs investigations auprès de sources, notamment des avocats, qui peuvent parler et livrer la bonne information. Nous nous sommes essayés à l’exercice et avons découvert des choses intéressantes. A savoir, en particulier, la manière dont on pouvait ruiner la réputation de quelqu’un sur la base de faits inventés de toutes pièces rien que pour le plaisir de faire mal. Et comment aussi certains fonctionnaires profitent de leurs fonctions pour régler des comptes.
A l’origine directe des malheurs d’Ibrahima Bakhoum, la fameuse affaire de corruption qui avait eu pour cadre l’alors tribunal régional hors classe de Dakar à la suite d’un contentieux opposant les sieurs Momar War Seck et Mouhamed Guèye. Des enregistrements sonores largement partagés à l’époque avaient permis d’entendre des magistrats se lâcher et évoquer de sommes d’argent qu’ils avaient perçues aux fins de faire libérer l’un des protagonistes.
Pour résumer, une magistrate de la Cour de Cassation radiée depuis avait demandé une somme de 15 millions de francs pour « gérer » ce dossier en compagnie de collègues qui avaient reçu chacun sa part. Lorsque cette affaire s’est retrouvée dans la presse, l’alors Garde des Sceaux, ministre de la Justice, M. Cheikh Tidiane Sy, avait saisi l’IGAJ par lettre confidentielle en date du 06 juillet 2006. Extraits de ce courrier : « Il a été porté à ma connaissance que dans une procédure pendante devant le Tribunal Régional Hors Classe de Dakar et opposant les nommés Momar War Seck et Mouhamed Guèye, un Magistrat de la Cour de Cassation aurait sollicité et obtenu pour le compte des Magistrats en charge du dossier, des sommes d’argent avoisinant les quinze millions de francs CFA. Il semblerait que les différentes transactions aient fait l’objet d’enregistrements sonores détenus par les personnes qui auraient assisté à leur déroulement.
De tels faits avérés, seraient d’une extrême gravité pour la crédibilité de la justice et je vous demande, en application des dispositions des articles 6 et 7 de la loi n° 98-23 du 26 mai 1998 instituant l’Inspection Générale de l’Administration de la Justice, de mener, toutes affaires cessantes, des investigations afin de situer les responsabilités et de me faire tenir à l’issue, un rapport circonstancié. Vous ne manquerez pas, lors de vos investigations, de me faire part du niveau d’information des deux chefs de juridiction, le Procureur de la République et le Président du Tribunal, ainsi que de leurs diligences dans cette grave affaire. »
Cité nulle part, Bakhoum suspendu avant même la saisine complémentaire de l’IGAJ
Dans ces enregistrements audio que les Sénégalais avaient pu écouter à l’époque tout en s’en délectant, des noms de magistrats étaient cités comme ayant reçu leur part de l’argent versé par le justiciable corrupteur. Il n’y était nullement question d’Ibrahima Bakhoum. En fait, lorsque ce dossier est arrivé au Tribunal, c’est bien lui qui l’a instruit avant d’initier une médiation pénale. Après quoi, il a été affecté ailleurs ce qui fait que, lorsque cette affaire de corruption a éclaté, il n’était plus au Tribunal régional hors classe de Dakar depuis longtemps. Et pourtant, dès le 14 juillet 2006, soit huit jours à peine après la saisine de l’IGAJ parle ministre de la Justice, il était suspendu de ses fonctions! Ce encore une fois sans jamais avoir été mêlé aux faits objets de la saisine de l’IGAJ.
Il y a mieux, si l’on ose dire puisque, se rendant sans doute compte que les mailles du filet de la première lettre de mission étaient trop larges et risquaient de permettre au poisson Bakhoum de s’échapper, on a jugé, au ministère de la Justice, qu’il fallait des mailles plus serrées. Car 11 jours après la première lettre, l’IGAJ était saisie d’une sorte de réquisitoire supplétif sous la forme d’une seconde lettre numéro 00239/MJ/CAB du 17 juillet 2006 dans laquelle on lui demandait « de faire la lumière sur l’ensemble du traitement de la procédure concernée, depuis la médiation pénale jusqu’à l’ouverture de l’enquête consécutive à la correspondance ci-dessus ». Il était aussi demandé à l’IGAJ « d’étendre les investigations à toute personne concernée sur qui des indices de corruption auraient été découverts ». Encore une fois, il fallait absolument ferrer le pauvre Ibrahima Bakhoum dans les mailles du filet des limiers de l’IGAJ. Lesquels ne se sont pas fait prier pour traquer en particulier leur collègue qui a fait l’objet à lui seul d’investigations durant une semaine. Et alors même que cela ne faisait pas partie du champ de l’enquête, le chef de la mission a adressé une réquisition à l’alors Société générale de banques au Sénégal (SGBS) pour demander qu’on lui communique tous les mouvements du compte bancaire d’Ibrahima Bakhoum depuis…l’an 2000 ! Pourtant, les faits visés par l’enquête se sont déroulés en 2006. A la réception de ce courrier, la banque n’avait pas voulu s’exécuter mais c’est Ibrahima Bakhoum lui-même qui l’a autorisée à transmettre toutes les informations demandées. De fait, il y a eu, dans ce compte bancaire, des versements anciens de 10 millions une fois, cinq millions une ou deux fois etc. pour des montants totaux gravitant autour de 25 millions de francs s’agissant en tout cas des grosses remises. Ah, ça y est, notre chef de l’IGAJ tenait son homme ! En réalité, Bakhoum avait sollicité et obtenu de la SGBS—dont le directeur général à l’époque, Bernard Labadens, était son ami personnel au même titre d’ailleurs que celui de votre serviteur — un prêt d’un montant de 150 millions de francs pour l’achat d’une villa à la cité Air Afrique au Point E. Un contrat d’ouverture de crédit sous seings privés avait été établi en bonne et due forme « entre M. Ibrahima Bakhoum, compte n°…., et la SGBS ». L’opération immobilière n’ayant pas pu se faire, l’emprunteur avait utilisé l’argent pour acheter un immense verger. Et après avoir décaissé une partie de l’argent, il l’avait reversée dans son compte en plusieurs tranches!
Bien que blanchi par l’IGAJ, le magistrat traduit devant le Conseil de discipline et lourdement sanctionné !
Après investigations, les inspecteurs de l’IGAJ ont conclu qu’aucune faute disciplinaire ne pouvait être retenue contre Ibrahima Bakhoum. Malgré cet « innocentement », comme aurait dit Claude Confortès, il fut décidé de le traduire devant le Conseil de discipline avec ses collègues mis en cause dans cette affaire de corruption et dont les noms, eux, étaient expressément mentionnés dans les audios. La comparution devait avoir lieu le 10 août 2006. A cette date, les autres furent « jugés » pas Bakhoum dont l’affaire fut renvoyée au 17 août au motif…qu’un nouveau dossier le concernant avait été transmis au même Conseil de discipline.
En réalité, il s’agissait de l’exhumation d’un vieux rapport établi suivant une lettre de mission n°00236/MJ/CAB du 25 juillet 2005 soit une année avant les faits de corruption pour lesquels Bakhoum et ses collègues étaient traduits devant le Conseil de discipline. Ce « nouveau » dossier produit dans les débats avait fait l’objet en son temps d’un classement sans suite. Malgré tout, l’infortuné Bakhoum a vu le couperet de ses collègues du Conseil de discipline s’abattre sur lui sous le prétexte de «manquements au devoir de loyauté, de neutralité et de dignité ». A défaut de corruption, il fallait bien trouver quelque chose ! Et les sanctions suivantes furent prises à son encontre : « Retrait de la fonction de Substitut Général près la Cour d’Appel de Ziguinchor juridiction non encore installée » et « Interdiction d’exercer des fonctions de Procureur de la République, de Procureur de la République adjoint, de Premier substitut, de Juge d’instruction et de Président de juridiction. Déplacement d’office ».
Bref, le pauvre Bakhoum était condamné à boire le calice jusqu’à la lie bien que n’ayant commis aucune faute. Ses juges avaient agi alors comme Ponce Pilate, ce procurateur romain qui, bien qu’ayant innocenté Jésus-Christ, l’avait condamné à mort… avant d’aller se laver les mains en s’écriant : « je suis innocent du sang de ce juste ! »
Ayant porté sa croix dignement, Ibrahima Bakhoum s’est quand même résolu à écrire à la Commission nationale de Lutte contre la Non Transparence, la Corruption et la Concussion (l’ancêtre de l’OFNAC) pour lui demander d’enquêter afin d’établir la vérité des faits sur la connaissance par lui, l’intéressement de sa part ou sa participation aux cas graves de corruption et d’usure qui lui valaient sa suspension. Après avoir enquêté, la Commission avait sans surprise blanchi Bakhoum et écrit au président de la République pour lui recommander de le rétablir dans ses fonctions ou de l’affecter à toute fonction que son grade et son expérience lui permettaient d’exercer. Bien plus tard, à son retour au ministère de la Justice, M. Cheikh Tidiane Sy avait reconnu avoir été induit en erreur à son propos et l’avait fait venir dans son cabinet pour en faire son conseiller technique numéro 1 jusqu’à la chute des libéraux en 2012. Pourquoi donc un tel acharnement contre un jeune magistrat à la carrière prometteuse ? L’explication pourrait se trouver dans la position courageuse prise par le procureur Ibrahima Bakhoum lors du procès d’Abdou Aziz Tall, ancien directeur général de la Lonase. Ce jour-là, prenant le contrepied des instructions qui lui avaient été données, il s’était levé et avait demandé la relaxe du prévenu ! Un réquisitoire à décharge qui lui avait valu, deux jours plus tard, une demande d’explication signée Abdoulaye Gaye…Procureur Général près la Cour d’Appel de Dakar. C’est-à-dire les mêmes fonctions que Bakhoum occupe actuellement ! Voici ce qu’il écrivait au procureur de la République de Dakar : « Suite à notre entretien téléphonique du mercredi 22 juin 2005 relatif à l’affaire visée en objet, je souhaite connaître le contenu des réquisitions du représentant du ministère public à l’audience, dans le cadre des débats sur cette affaire, ainsi que la réaction de votre Parquet, par rapport à la décision de relaxe qui a été prononcée par le Tribunal. Je compte sur une prompte réaction de votre part eu égard aux commentaires de certains organes de presse qui ont soutenu que la décision de relaxe est conforme aux réquisitions du Parquet ». Les ennuis lointains d’Ibrahima Bakhoum avec sa hiérarchie datent de ce moment-là. Une hiérarchie qui a volontairement oublié, s’agissant de ce réquisitoire dans l’affaire Abdou Aziz Tall que, comme le rappelait si pertinemment dans nos colonnes hier l’actuel président de l’UMS (Union des Magistrats du Sénégal), Ousmane Chimère Diouf, la plume est serve et la parole libre !
Mamadou Oumar NDIAYE
En post scriptum d’un éditorial paru en septembre 2013 dans ce journal et intitulé «Un gouvernement décapité », voici ce que j’écrivais : « L’image était très parlante. A côté de Mme Aminata Touré « Mimi », croisée de la traque aux biens mal acquis, se tenait Abdoul Aziz Tall, le nouveau directeur de cabinet du président de la République, et…ancienne victime de cette même traque du temps de libéraux ! Eh oui, au lendemain de l’arrivée des libéraux du Pds au pouvoir, ils avaient entrepris eux aussi une chasse aux sorcières. Pour cela, et pour prétendre lutter contre l’enrichissement illicite, ils avaient jeté en prison beaucoup de directeurs généraux d’entreprises nommés par le régime du président Abdou Diouf. Parmi ceux-là, précisément Abdoul Aziz Tall accusé d’avoir détourné des fonds à la Lonase dont il était le directeur général. A l’époque, Le Témoin avait dès le départ pris la défense de tous ces DG injustement emprisonnés d’après nous. Les faits nous avaient donné raison puisque la plupart d’entre eux avaient été blanchis par la justice. Aziz Tall, après avoir passé plus d’un an en prison, avait été relaxé purement et simplement. Son procès avait donné lieu à un coup d’éclat de la part d’un brillant substitut du procureur nommé Ibrahima Bakhoum. Ayant reçu des instructions pour requérir la condamnation d’Abdoul Aziz Tall, il s’était rebellé et avait demandé sa relaxe pure et simple ! Pour cela, il avait été sanctionné… »
«JE SAIS CE QUE JE DOIS A LA FEMME…»
Que ce soit sa mère, son épouse, les femmes qui l’ont accompagné dans son combat et la femme tout simplement, Macky Sall a chanté la femme hier
Moustapha DIA et Moustapha Boye |
Publication 08/03/2023
Que ce soit sa mère, son épouse, les femmes qui l’ont accompagné dans son combat et la femme tout simplement, Macky Sall a chanté la femme hier. « Je sais ce que je dois à ma mère, à mon épouse, à toutes les femmes qui m’ont accompagné, à la femme tout court » a exalté Macky Sall dans une cour du Grand Théâtre remplie de femmes venues participer aux Assises nationales de l’entrepreneuriat féminin et de l’autonomisation. Le chef de l’Etat a révélé à cette occasion que 80 % de femmes ont bénéficié de financements de la DER/FJ, parmi lesquelles 90% en nano-crédit, selon Macky Sall.
Un hymne à la femme sénégalaise. Le président de la République n’a pas raté hier ce grand moment de rassemblement des femmes en prélude à la Journée internationale qui leur est dédiée ce mercredi 08 mars. Le chef de l’Etat, accompagné de son épouse, sous le regard du Gouvernement conduit par le Premier ministre Amadou Ba a voulu tout simplement rendre « un hommage appuyé à la femme sénégalaise qui a été au cœur de tous les combats inlassables dans la marche du Sénégal ». « Je sais ce que je dois à ma mère, à mon épouse, à toutes les femmes qui m’ont accompagné dans ma carrière politique » a souligné le président de la République devant les caméras de la RTS.
Macky Sall, entouré par une marée humaine toute blanche composée de membres de groupements féminins venus des 14 régions du pays, des autorités administratives, de la ministre de la Femme, de la Famille et de la Protection des enfants s’est dit déterminé à travailler davantage pour l’autonomisation des femmes. « Toutes les opportunités du pays sont à votre portée. Si le Sénégal a avancé, c’est parce que vous êtes là, vous les femmes. Je renouvelle, en cette date symbolique pour toutes les nations éprises de paix et de progrès durable, mes chaleureuses félicitations à l’ensemble des femmes avec une mention particulière aux femmes militantes des causes nobles dont l’engagement et le plaidoyer constants constituent des stimulants dans le processus d’amélioration de la condition des femmes » a indiqué Macky Sall.
Le président de la République a expliqué qu’il veut, à travers cette célébration, « rendre un hommage appuyé à la femme sénégalaise dont le rôle pour la cohésion sociale et la consolidation des valeurs qui fondent notre nation, ainsi que son développement, n’est plus à démontrer. C’est aussi l’occasion de vous témoigner que l’Etat est à vos côtés, le restera et que son action en faveur des femmes et des filles ne fera que se renforcer » s’est-il engagé.
D’après lui, cette date est fortement symbolique pour toutes les nations éprises de paix et de progrès durable. Il a souhaité renouveler ses chaleureuses félicitations à la communauté féminine avec une mention particulière aux femmes militantes dont l’engagement et le plaidoyer constituent de puissants stimulants dans le processus d’amélioration de la condition féminine. « Comme nous y invite le thème international de la journée de cette année « Pour un monde digital inclusif : l’innovation et la technologie pour l’égalité des sexes », nous devons porter la réflexion et l’action sur les moyens innovants permettant de donner un nouveau souffle au processus d’autonomisation des femmes et de faire progresser nos sociétés » dira Macky Sall.
80 % DE FEMMES ONT BENEFICIE DES FINANCEMENTS DE LA DER/FJ ET 90 % EN NANO-CREDIT
Evoquant le thème de la journée notamment l’Entreprenariat féminin et l’autonomisation des femmes, le chef de l’Etat a révélé que 80 % de femmes ont bénéficié des financements de la DER/FJ et 90% en nano crédit.
Le président de la République Macky Sall a salué les efforts faits par l’Etat pour soutenir les femmes afin qu’elles soient autonomes. Il a cité les différents financements octroyés par les structures chargées de fiancer les femmes. ‘’A ce jour, 80 % des bénéficiaires des financements de la DER/FJ sont des femmes, soit 180.284 sur un total de 225 879. Afin de renforcer l’autonomisation socio-économique des femmes, la DER/FJ a accompagné 178 555 initiatives entrepreneuriales féminines pour un volume total de 43 milliards de FCFA. S’agissant du nano-crédit, les femmes sont largement majoritaires avec 90 % des bénéficiaires (soit 120 137 femmes bénéficiaires) et 87 % des financements soit 27 milliards de FCFA octroyés’’, a ajouté le chef de l’Etat.
Macky Sall a également cité les crédits alloués aux femmes par le Fongip à hauteur de 5.650.0874.941 FCFA et de 2.068.867.066 FCFA pour 4116 bénéficiaires avec 7002 emplois créés. Il ajoute qu’en perspective, une enveloppe de 13.500.000.000 FCFA est mobilisée par le FONGIP dans le cadre des programmes ETER et PAAICE pour accompagner l’autonomisation économique des femmes. Concernant le 3FPT (Fonds de formation professionnelle et technique), 10 milliards FCFA ont été alloués pour 111.493 travailleurs des entreprises et organisations professionnelles formés en 2022 dont 61 218 femmes, selon lui.
Quant au volet Financement pré emploi des jeunes, il a mobilisé en 2022 6 316 420 068 FCFA pour 27 120 jeunes formés dont 41 % de femmes. ‘’L’enjeu reste la constitution d’un fichier national unique des bénéficiaires des formations et des financements afin d’optimiser les interventions et asseoir leur efficacité’’, a dit Sall.
Pour lui, favoriser l’autonomisation économique des femmes et des jeunes filles passe aussi par une formation professionnelle adaptée et l’émergence d’un entreprenariat actif, inclusif, durable et porteur de croissance.
Selon le président de la République, c’est ce qui a motivé la mise en place de la Délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et des jeunes (DER/FJ), du Fonds de Garantie des Investissements Prioritaires (FONGIP) et du Fonds de Financement de la Formation Professionnelle et Technique (3FPT). A l’en croire, la DER/FJ a, dès sa création, affirmé une stratégie volontariste envers l’entrepreneuriat féminin en supprimant la contrainte d’âge pour les projets portés par des femmes.
INDIGNATION SUITE À LA STIGMATISATION DES MIGRANTS SUBSAHARIENS EN TUNISIE
Dans une déclaration commune, le Collectif des organisations et acteurs de la migration au Sénégal dit suivre avec beaucoup d’intérêts l’évolution de la situation des africains, notamment subsahariens, en Tunisie.
Le Collectif des organisations et acteurs de la migration n’est pas resté indifférent vis-à-vis de la situation des africains, notamment subsahariens, en Tunisie. Situation exacerbée par les propos «haineux et racistes» du président Kaïs Saïed, tenus le 21 février 2023 envers des ressortissants subsahariens qu’il a qualifiés de «horde de migrants clandestins» et source de «violence et de crimes». Face à la presse hier, mardi 7 mars 2023, les membres de ce collectif ont exprimé leur indignation contre ces propos venant d’un président africain. Pa conséquent, ils recommandent au président tunisien de retirer ses propos.
Dans une déclaration commune, le Collectif des organisations et acteurs de la migration au Sénégal dit suivre avec beaucoup d’intérêts l’évolution de la situation des africains, notamment subsahariens, en Tunisie. «Cette situation, selon le collectif, a été exacerbée par les propos discourtois, haineux et racistes du président Kaïs Saïed, tenus le 21 février 2023 envers les populations subsahariens qu’il a qualifiée sans retenu de «horde de migrants clandestins» et de source de violences et crimes», dénoncent-il.
Face à cette situation, fulmine Cheikh Tidiane Chérif Sy, «le Collectif des organisations et acteurs de la migration au Sénégal s’indigne et condamne fermement ses propos «indigne» et «discourtois» d’un président africain. Ces diatribes débitées contre les populations subsahariennes, par le président tunisien contrastent d’avec les valeurs qui fondent la cohésion, l’unité et la paix dans le monde, d’une part, et d’autre part, notre commun vouloir de vivre ensemble dans le respect»
Sous ce rapport, déclare le porte-parole du jour, «Le collectif recommande au président tunisien de prendre de la hauteur et de retirer ses propos. Et, de présenter ses excuses à toute la communauté africaine et s’engager à respecter et à faire respecter des droits des populations africaines sur son territoire».
Par ailleurs, «le collectif s’offusque de la décision unilatérale et sans fondement du préfet de Dakar, ayant refusé d’accorder la manifestation pacifique (sit-in) qu’il a voulu tenir le jeudi 02 mars et le vendredi 03 mars 2023, partir de 15h, respectivement devant l’Ambassade de Tunisie à Dakar et à la Place de la Nation (ex-Obélisque), pour dénoncer les agissements du président tunisien», a-t-il fait savoir.
Aussi, dit M. Sy, «le collectif exprime sa désolation face à la position inerte et passive de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) qui ne semble pas être préoccupée par le sort de ses citoyens bloqués en Tunisie. Aucun acte n’a été pris par cette institution pour condamner les propos du président Kaïs Saïed ou encore faciliter le retour de ses compatriotes, si ce n’est un tweet».
Cependant, le collectif a magnifié la démarche du gouvernement sénégalais et lui demande de faire mieux pour être auprès des populations sénégalaises établies en Tunisie, et à l’étranger en général, pour mieux leur venir en aide de manière efficace, tout en renforçant le dispositif et les initiatives en place.
LE SENEGAL A LA TRAINE DU TRAITEMENT CONTRE LES MALADIES RÉNALES
Les personnes souffrant de maladie du rein sont nombreuses au Sénégal. Plus de 800 mille ont une défaillance et la majorité est soumise à la dialyse. Malgré la loi sur la transplantation rénale, le pays est toujours à la traine.
Les personnes souffrant de maladie du rein sont nombreuses au Sénégal. Plus de 800 mille ont une défaillance et la majorité est soumise à la dialyse. Malgré la loi sur la transplantation rénale, le pays est toujours à la traine. Pour cette journée mondiale du rein qui aura lieu demain 09 mars, l’occasion sera mise sur la sensibilisation avec comme thème : « Protéger ses reins, c’est sauver son cœur».
Dans le monde, un adulte sur dix est atteint d’insuffisance rénale chronique. Le taux de mortalité lié aux maladies rénales continue d’augmenter chaque année et elles devraient devenir la cinquième cause de décès d’ici 2040, selon l’Organisation mondiale de la santé. Pour amoindrir les risques, la Journée Mondiale du Rein est lancée à l’initiative de l’International Society of Nephrology.
Pour cette année, le thème choisi est : «« Protéger ses reins, c’est sauver son cœur». Un moment pour sensibiliser le grand public sur l’importance des maladies rénales qui sont des affections silencieuses dont le diagnostic tardif multiplie les conséquences. Selon les néphrologues, il arrive souvent que nombre d’entre elles ne soient dépistées qu’à l’approche du stade terminal et, dans ce cas, le recours à la dialyse ou la greffe est rendu obligatoire.
Selon les acteurs de cette journée, en 2023, la campagne du 9 mars 2023 est concentrée sur les efforts à faire pour maintenir la bonne santé rénale pour tous afin de faire face à l’inattendu, en soutenant les plus vulnérables, en développant des campagnes d’information et de prévention des maladies rénales.
PRISE EN CHARGE DU REIN AU SENEGAL
Au Sénégal seule la dialyse est autorisée pour la prise en charge des maladies du rein aigues. Bien que la loi ait été votée sur la transplantation rénale, la pratique reste encore non autorisée. Le Sénégal reste toujours au stade des réorganisations, des ajustements au moment où beaucoup de malades perdent la vie.
Dans la prise en charge des maladies du rein, l’Etat du Sénégal en a fait une priorité et s’est fixé comme objectif d’augmenter les centres de dialyse afin de permettre aux patients de bénéficier d’une prise en charge adéquate.
Seulement dans ce maillage du pays avec 23 centres de dialyse et malgré la gratuité de la dialyse, des problèmes persistent. Des problèmes qui ont pour nom la panne de machine, la non disponibilité des intrants, des malades toujours en attente de dialyse, la cherté des analyses. Pour le ministère de la santé et de l’action sociale, en 2022, il a procédé au recrutement de 30 prestataires pour la formation au master en suppléance rénale à la faculté de médecine de Dakar.
COMMENT LES EVITER
Selon l’association internationale de néphrologie, nos modes de vies actuels, alimentation déséquilibrée, sédentarité, sont des facteurs aggravants et l’augmentation du nombre de patients souffrant de diabète ou d’hypertension artérielle, entraîne “mécaniquement” une augmentation des cas d’insuffisance rénale. A cet effet, il est recommandé de bien bouger, en faisant du sport, suivre sa tension artérielle, aller souvent voir son médecin. Il est aussi conseillé de faire attention au tabac qui est un facteur aggravant des maladies rénales.
Par Fatou SOW
LES ENJEUX DU FÉMINISME AU SÉNÉGAL
Le fondamentalisme culturel et religieux est rampant. Les femmes sont prises au piège. Trois domaines doivent être examinés pour leur pertinence : le corps féminin, le système juridique et l’organisation politique
Nous ne pouvons pas nous prétendre féministe, si nous n’en connaissons pas les principes et les règles, si nous les comprenons pas, si nous ne les déconstruisons pas, si nous ne les adaptons pas pour capter nos réalités et nos préoccupations qui peuvent être lointaines ou proches des celles du reste du monde. Nous devons lire, apprendre, discuter, réfléchir, échanger, participer aux débats (féministes ou veiller à les rendre féministes) de notre propre société et de notre continent (l’Afrique des femmes pense et bouge plus qu’on ne le croit), des femmes du Sud (des Caraïbes à l’Asie, de l’Amérique latine au Moyen-Orient dont nous partageons des expériences dont celles de la colonialité). Oui, comme Africaines et femmes du Sud global, nous avons nos débats particuliers. Nous devons faire le même exercice avec les femmes d’Occident (le terme est vague, car les différences peuvent être vertigineuses). Nous partageons le même espace humain ; ne leur laissons pas le pouvoir de dominer la réflexion et organiser l’agenda des femmes en leurs termes.
Préoccupations majeures
Parmi les inégalités inhérentes à la société sénégalaise, celle entre les sexes représente un défi primordial : les abolir est un enjeu capital de nos luttes. Ces inégalités sont évidentes et connues. Le sociologue Abdoulaye Bara Diop ne dénonçait-il pas, dans ses travaux scientifiques, « les systèmes d’inégalité et de domination » (1981) de la société wolof ? Le féminisme a fondamentalement pointé du doigt la construction sociale des rapports sociaux entre les sexes, comme rapports de pouvoir, leur construction politique dans les cultures africaines : hiérarchie des âges, des sexes, des ethnies, des castes, des classes, des formations sociales, etc. On a tendance à penser que l’égalité est une requête des féministes occidentales, qu’elle est une utopie. Mais cela nous empêche-t-il de mesurer ce que nous avons longtemps qualifié de pesanteurs de toute sorte, puis de discriminations et enfin d’inégalités imposées comme normes sociales, culturelles et religieuses. On a du mal à dénoncer ces dernières, de peur de déranger un ordre social et sacré, d’être inconvenante, de pécher, d’offenser, de blasphémer; il est des pays où l’on peut passer en justice pour blasphème, comme en Mauritanie ou au Soudan. Le fondamentalisme culturel et religieux est rampant. Ce que j’appelle fondamentalisme, c’est le supposé retour à la culture et à la religion dites authentiques et en appliquer les règles, alors que le monde change (Sow 2018).
Il est plus qu’urgent de rechercher à quel moment la culture devient source et lieu d’expression des fondamentalismes et se laisse happer parles dérives fondamentalistes qu’elles soient sociales, morales ou religieuses. Pour discuter des inégalités de genre et de l’influence des fondamentalismes, trois domaines doivent être examinés pour leur pertinence : le corps féminin (santé, sexualité, fécondité), le système juridique (code de la famille et autres lois et règlementations) et l’organisation politique (positionnement dans la prise de décision, parité dans les institutions).
Nous avons besoin de connaître notre histoire et nos valeurs sociales, tout en cessant « d’essentialiser », c’est-à-dire nous réduire à notre condition féminine qui est d’être enfant, épouse, mère et grand-mère/ancêtre qualifiée de Grande Royale, merveilleusement décrite par Cheikh Hamidou Kane (1961). Nous «essentialiser », c’est nous figer dans une identité figée d’un passé africain ; ceci nous empêche de contester les privilèges réels de la masculinité face à des sociétés qui « culturalisent » les inégalités entre les sexes, à des religions patriarcales (islam, christianisme) qui les « fondamentalisent » ou encore à des États qui se disent musulmans et chrétiens, qui les « légalisent », alors que leur constitution est laïque. Il faut toujours interroger le « avant, c’était mieux » et faire le tri entre nos différents héritages sociétaux d’avant la colonisation (période qui a ses défis), durant la colonisation et de la post indépendance, de nos conversions à diverses confessions religieuses et spirituelles.
Le patriarcat, comme donnée anthropologique universelle, a été largement décrié par la recherche africaine, alors que le mouvement féminin avance son impact, donc son existence, dans l’analyse des situations contemporaines des femmes. Auteur de L’Unité culturelle de l’Afrique noire (1982, 2° édition), Cheikh Anta Diop, théoricien du matriarcat africain, en fait la base de nos sociétés. « « Le matriarcat n’est pas le triomphe absolu et cynique de la femme sur l’homme; c’est un dualisme harmonieux, une association acceptée par les deux sexes pour mieux bâtir une société sédentaire où chacun s’épanouit pleinement en se livrant à l’activité qui est la plus conforme à sa nature physiologique. Un régime matriarcal, loin d’être imposé à l’homme par des circonstances indépendantes de sa volonté est accepté et défendu par lui » (p.114). Les principes fondamentaux ont été l’assurance de la filiation par les femmes, l’hérédité par la lignée utérine, transmission des droits politiques, etc. D’où un statut éminent des femmes. Diop montre que « le régime matriarcal est général en Afrique, aussi bien dans l’Antiquité qu’à nos jours et ce trait culturel ne résulte pas d’une ignorance du rôle du père dans la conception de l’enfant » (p. 69). C’est ce qui fait noter une certaine dualité mettant en parallèle lignages matrilinéaires et patrilinéaires et la place d’un patriarcat africain. Enfin les femmes occupent une place importante dans les représentations et pratiques religieuses, différente de celle des hommes. Ce sont l’introduction de religions nouvelles (ici, islam et christianisme) et l’intervention coloniale européenne qui ont imposé le patriarcat et ses hiérarchies.
Centrales mais pas égales
L’une des lignes importantes de fracture dans les analyses des femmes est à ce niveau. Tout un pan de la recherche des Africaines récuse la division sexuelle bio-logique des sociétés africaines, arguant du fait que l’idéologie du genre occidentale ne correspondait pas à leurs réalités. Les femmes pouvaient tenir un rôle masculin et diriger, de même que les hommes pouvaient endosser un rôle féminin, rôles masculin et féminin n’étant pas aussi rigides pour être sources de transgression. C’est la démonstration de l’ouvrage de Ifi Amadiume, Male Daughters, Female Husbands (1987), qui s’interrogeait sur les notions de sexe et genre dans la société africaine. Nombre d’Africaines, à partir de leurs histoires, reconnaissent cette base sociale illustrée par la place de la maternité dans la vie des femmes comme valeur sociale et obligation divine. Elles reconnaissent aussi l’importance de la transmission matrilinéaire de la filiation (naissance) et de liens spécifiques bâtis entre enfants sur cette relation utérine (doomu ndey). Il reste encore des indices de dévolution du pouvoir politique (appartenance requise à une famille maternelle pour qu’un homme accède au pouvoir), de transmission de certains biens matériels, culturels et spirituels, etc. Mais, nous posons cette question : ce rôle si essentiel donnait-t-il pour autant du pouvoir aux femmes, en dehors des Lingeer, femmes de l’aristocratie, et des personnalités féminines de l’élite politique ? Quelle sorte d’autorité et à quel niveau ? Si des tâches de gestion et de contrôle leur ont été attribuées, dans l’espace sénégalais, ce sont des hommes qui ont été au faîte du pouvoir. Ces souverains ou autorités ont porté des titres masculins : Dammel, Buur, Brak, Maad, Teeñ, Almaami, Lamaan, Jaraaf, etc. Le débat s’engage difficilement dans le féminisme sénégalais (et africain), alors qu’il est indispensable, car la place « exceptionnelle » du féminin, dans les sociétés précoloniales, est toujours agitée, avec plus ou moins de bonheur, face à ses revendications. Ne peut-on s’atteler une relecture du matriarcat, de la matrilinéarité, des faits et des valeurs en découlant, pour en comprendre l’impact sur nos sociétés d’alors et d’aujourd’hui ? Car, quel que soit le système, la masculinité y porte sa marque : rôles importants des frères et oncles, dans tous les cas de figure.
L’espace de cet article ne permet pas de développer la question. Je pense, personnellement, que la base matriarcale a laissé ses indice ; on est frappé de la centralité des femmes dans l’organisation sociale. Leurs contributions à la reproduction des familles, à leur entretien domestique, à l’éducation et à la transmission des valeurs culturelles, l’utilisation de leurs connaissances et compétences indispensables au développement économique des sociétés et leurs charges sociales et morales (leurs xew de toute nature organisent la société) ont occupé une telle place dans les structures précoloniales que celles-ci n’ont pu les marginaliser dans la gestion des affaires et du politique. D’où la présence de toutes ces femmes « fortes » et la valeur de notre « matrimoine », malgré leur invisibilisation dans les mémoires, la rivalité dans les précessions masculines. Les femmes ont été centrales, mais n’ont jamais été égales. Elles ont rarement accédé au niveau suprême du pouvoir. Mais, y-étaient-elles attendues ? La colonisation, avec sa logique patriarcale, les a marginalisées en instaurant de nouvelles institutions d’éducation et de gestion du politique, tout en utilisant leur force de travail pour nourrir et entretenir la colonie. Les pouvoirs indépendants, en maintenant les modalités coloniales de gouvernance, ont continué d’utiliser cette force, sans leur redonner plus de pouvoir. Les obstacles à cette conquête du pouvoir sont massifs.
Nous avons encore besoin, au Sénégal, de cerner et de déconstruire la domination masculine et toutes les autres formes de domination que forge le patriarcat qui en est la source ou en découle. Ces forces de domination peuvent être locales et/ou mondiales, comme en témoignent les interventions de la mondialisation sur tous nos systèmes socioculturels, économiques et politiques. Il est important de reconnaître que la domination masculine explique de très nombreuses situations d’oppression actuelles. On n’élargit pas les espaces de pouvoir des femmes, en niant ceux de l’oppression.
Nous avons besoin de reconsidérer, voire remettre en question, les rapports de pouvoir dans la famille, dans le monde politique (quelle parité ?), dans la société globale (lutte contre les inégalités et les discriminations). Les combats contre les inégalités dans le code de la famille ont été significatifs à ce niveau. Je n’en exposerai pas le débat, sauf pour dire que la lutte a été longue et que chaque point gagné est une victoire à préserver, car c’est un défi contre les abus des forces conservatrices.
Notre corps est politique. Il est l’objet de tant de normes, de règles, de règlementations, de tabous et de préjugés. Il est l’objet à la fois de contrôle et de violence que tout le monde trouve normales. Écoutez ou lisez ce qui se dit dans la société, à travers les media, les réseaux sociaux, les autres moyens de communication. Je prendrai quelques exemples d’enjeu, un peu en vrac.
Scolariser les filles est, reconnaissons-le, une ambition des familles et du politique. Leur scolarisation est en progression, selon les chiffres officiels. La SCOFI et les politiques d’éducation ont fait leur chemin. Mais cette scolarisation bute encore sur bien des obstacles, si ce n’est des discriminations. Scolariser une personne, c’est développer ses capacités intellectuelle et morale vers la connaissance, mais pour les femmes, c’est aussi leur apprendre le chemin vers la liberté sous tous ses aspects et l’égalité. Scolariser, ce n’est pas seulement créer l’autonomie des femmes (comme le veut un certain lexique du genre), mais c’est développer leur pouvoir (empowerment), les former à le gérer, à le renforcer pour leur position dans la famille, en société. Diverses contraintes continuent de peser sur elles. Les premières sont liées à des attitudes culturelles affectant leurs statuts et rôles des femmes dans la famille qui les empêchent d’accéder à l’éducation, à l’achever dans les meilleures conditions. Ce sont les difficultés de leur maintien à l’école, les mariages et les grossesses précoces, même si les derniers recensements montrent le recul progressif de l’âge d’entrée en nuptialité et en fécondité. Les conditions matérielles et financières (pauvreté des familles, insuffisance des infrastructures éducatives et précarité des niveaux d’enseignement), les maigres débouchés vers l’emploi, la préférence masculine à certains emplois et positions, la complexité des tendances de l’économie informelle qui est pourtant la plus grande pourvoyeuse d’emplois et d’activités rémunérées et regroupe la majorité des activités féminines), autant que les diverses crises climatiques, politiques et sanitaires sont sources de multiples contraintes et discriminations.
Requalification
Nous sommes dans des sociétés où le développement des femmes, bien que ces dernières constituent plus de la moitié de la population, crée une sorte de panique, sinon de gêne morale dans la société. Il leur est demandé de se développer, de grandir par la formation, sans pour autant changer et surtout ne pas déranger leur positionnement en société. Malgré leurs diplômes et formations, quel qu’en soient les niveaux, il leur est toujours exigé de prouver leur capacité en faisant plus d’efforts, de restreindre leurs ambitions audessous de leurs capacités et performances, de subir toutes sortes de préjugés sexistes dévalorisantes et d’actes de violences sexuelles qui visent soit à punir leurs ambitions soit à casser leur progression, droit de cuissage toujours en vigueur dans les facultés sénégalaises de toutes disciplines, harcèlement sexuel, viol, refus du congé maternité aux jeunes femmes médecins en spécialisation, etc. La liste n’est pas close.
Le féminisme force à revisiter les liens entre rapports familiaux et rapports économiques. Qui entretient les familles et quel pouvoir en retire-t’on ? S’agit-il de l’entretien domestique, de l’entretien économique ? Comment jauger les tâches domestiques des femmes ? Ligeey, dit-on en wolof ; c’est du « travail gratuit des femmes », renforcent les féministes. Le code la famille a fini par le reconnaître dans cette qualification et le compte dans la contribution des femmes au ménage. Comment gère-t-on les ressources naturelles dans les familles rurales : qui est responsable de l’allocation des terres ? Qui a accès à la terre ? Les tâches sont réparties dans les économies de la pêche, selon une répartition sexuelle du travail. Qu’en-est-il aujourd’hui ? L’approche habituelle de la femme lebu en fait une femme forte. En quels termes ? Comment devons-nous repenser ce rôle. En quoi devoir être « une femme forte » vulnérabilise les femmes? Nous avons tellement à faire à cause des débats incroyables sur la fécondité et l’exigence de maternité (valeur morale et religieuse sublimée de la femme). La maternité, par-delà le besoin d’enfant, est une obligation, à la fois sociale et religieuse. On attend des femmes qu’elles en assurent la fonction jugée « naturelle » et divine. Le non-désir d'enfant est vécu comme un sacrilège et un égoïsme féminin. Seules les femmes sont poursuivies en cas de néonaticide. N’oublions pas que la recherche en paternité est interdite par l’islam. La loi interdit dans la déclaration de naissance d'un enfant la référence au père incestueux. La femme stérile est incriminée pour ne pas avoir contribué à la « fabrication » de cette descendance (nombreuse) qui permet à l’homme d’assurer sa masculinité et d’asseoir son pouvoir social. Ce prestige, d’abord masculin, passe par le corps des femmes, dont la sexualité et la fécondité sont contrôlées par des règles sociales définies dans chaque groupe : virginité, circoncision, surveillance, dot, mariage, soumission au désir du conjoint, capacité de fécondité, gestion de la fertilité, durée et rituels contraignants du veuvage (coupe des cheveux, habillement spécifique, interdiction de se regarder dans le miroir, réclusion et absence de relations sexuelles), lévirat/sororat, etc…
Ce devoir de reproduction (devoir conjugal) peut renforcer la subordination des femmes, conditionnées socialement, idéologiquement, religieusement à assurer la reproduction physique du groupe, au prix de leur santé. Ce défaut de reproduction, qu’il s’agisse d’infécondité ou de stérilité, est d’abord imputée aux femmes. Ce sont elles qui s'inquiètent de la stérilité ou de la non-survenue de la grossesse socialement requise. Elles sont critiquées soit directement, soit par des allusions ou des conduites relationnelles spécifiques : angoisse, nervosité, mauvaise humeur, etc. Elles endossent la responsabilité de l'échec et, après le recours à diverses thérapeutiques laissent un membre de l'entourage ou le médecin aborder le problème avec le mari, alors que lui-même est impliqué dans cette infertilité. Les médecins le diront mieux que moi.
L’accès contrôlé à la contraception, ce qui est en parfaite contradiction avec la loi sénégalaise et le Protocole de Maputo et autres conventions signées par le Sénégal, ainsi que la criminalisation du droit à l’avortement rendent souvent problématique la santé des femmes. Que fait-on des femmes qui subissent descente d'organes et fistules à cause des grossesses répétées? Quel est le sort des enfants qui perdent leur mère morte de fatigue d'enfanter. Cette santé qui n’est pas seulement maternelle. On devrait plus s’interroger sur ce qui arrive à la femme, hors de cette période de fécondité. Quel est le vrai statut de la ménopause ? Quel est chemin pavé de lourdes conditions et d’embûches qui mène au statut de grande royale?
Il a fallu requalifier les actes de violences physiques, morales, symboliques et sexuelles autant qu’obstétrico-gynécologiques, etc. Se souvient-on encore du cas Doki Niasse, qui a fait marcher des centaines de femmes dans les rues de Kaolack et Dakar ? À cette occasion, les femmes et leurs mouvements (féministes ou non) ont été accusées de remettre en question le droit du mari à battre sa femme que l’on disait autorisé par la tradition et l’islam. N’est-il pas temps de penser les femmes en termes de droits sur la base d’un contrat social qui ne dépende pas de textes religieux, mais d’un contrat négocié, arraché sur la base de principes contemporains de justice et de liberté ? Le code de la famille se débat encore dans ses principes religieux. On a échappé, au début des années 2000, à un retour légal de la Sharia proposé par le CIRCOFS, délaissant le code actuel aux non-musulmans.
En conclusion
Les femmes sont prises au piège entre les préjugés ordinaires des communautés à leur égard, les argumentaires religieux de soumission, les décisions et attitudes paradoxales du politique, légitimés au nom de la culture et de la religion. Elles doivent faire face à leurs défis. Des droits à plus d’égalité et de justice sociale acquis de haute lutte au niveau local, national et international par le mouvement des femmes sont comme des espèces en danger, car subvertis par la remontée des fondamentalismes d’ordres divers. Aucune révolution culturelle, aucun retour aux sources ou à l’authenticité ethnique, religieuse ou nationale revendiqués par les groupes qui s’en réclament ne sauraient légitimer la persistance, imprégnée d’idéalisation, de valeurs dites traditionnelles ou ancestrales, porteuses de graves discriminations et d’inégalités. C’est un immense défi pour les femmes qui ont entériné culturellement et religieusement le discours patriarcal ou celui de la domination masculine, de les remettre en question. C’est une tâche immense pour les féministes de les en sortir pour transformer notre monde d’inégalités et de transformer le regard et le discours masculin qui dominent la scène politique, pour comprendre et porter les mutations nécessaires en cours au Sénégal, en Afrique et dans le monde.
* De la conférence prononcée en janvier 2023, au Musée Henriette Bathily, par Mme Fatou Sow, Sociologue CNRS, à l’occasion du lancement du Réseau des féministes du Sénégal, nous proposons une synthèse à nos lectrices, à nos lecteurs, en ce 8mars, Journée internationale de la femme.
1. SCOFI est le programme de scolarisation des filles, créé au Sénégal en 1994
2. CIRCOFS : Comité islamique pour la réforme du Code de la famille au Sénégal, créé en 1996 qui a voulu supprimer le code de la famille pour mettre la Sharia. M° Mbaye Niang, avocat, en était le président.
LA CELEBRATION DU 8 MARS A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE MERCREDI
Les parutions de ce mercredi 8 mars met à l'honneur la gent féminine, en lien avec les initiatives marquant la commémoration de la journée internationale des droits des femmes.
Dakar, 8 mars (APS) - La livraison de mercredi de la presse quotidienne met à l'honneur la gent féminine, en lien avec les initiatives marquant la commémoration de la journée internationale des droits des femmes.
''Toutes des Linguères'', affiche le quotidien Kritik', pour rendre "hommage à nos mères, femmes et filles''. ''Mères, elles comblent de bonheur leurs enfants ! Epouses, elles assurent ! Au travail, elles n'hésitent pas à damer le pion aux hommes, notamment dans la gestion !''
''Elles, ce sont les braves femmes qui sont célébrées, ce 8 mars, par toute la communauté internationale'', note Kritik', pendant que le quotidien Yoor-Yoor met en exergue à sa une quelques profils de femmes modèles, ''amazones de la résistance contre l'injustice''.
Tribune complète la lecture de Yoor-Yoor par un retour sur des figures féminines historiques telles que Mame Diarra Bousso, Aline Sitoë Diatta, Mame Astou Dianka, Fawade Wellé. ''Le Sénégal, pays de femmes modèles'', titre ce journal.
L'Observateur, pour sa part, porte son attention sur les ''femmes plurielles [aux] vies singulières''. Il revient, de cette manière, sur ''le calvaire des femmes +déclassées+ de Bopp Thior'', une île de Saint-Louis "sans eau, ni électricité'', qui ne dispose pas non plus de marché ni d'infrastructure sanitaire.
Le journal parle aussi des femmes sans abris à Dakar, qui vivent ''le péril de la rue''. De même ouvre-t-l une fenêtre sur ''les héroïnes du Net'', spécialisée notamment dans la vente en ligne.
Bès Bi Le jour choisit de faire une incursion dans le monde des femmes opérant dans l'exploitation minière à Diogo, sur un site de la société Grande Côte Opérations dans la région de Thiès (ouest).
Ces femmes ''sont aux avant-postes en termes de responsabilités et tiennent parfois tête aux hommes qui continuent de dominer malgré tout'' la vie de ce secteur, écrit le journal.
''Mars toujours haute'', affiche le journal Le Quotidien, un jeu de mots du journal pour faire constater que pour les femmes, la marche demeure toujours haute, en raison de ''retards [toujours notés] dans l'autonomisation financière, les arts ou au niveau professionnel''.
Il reste que le Sénégal ''a franchi beaucoup d'étapes concernant la lutte pour l'émancipation des femmes'', estime le quotidien L'As, lequel ajoute que dans les instances de décision ''les Sénégalaises occupent des rôles prépondérants''.
''Par conséquent, poursuit le journal, l'image de séductrice [...] qu'on lui colle par le truchement des productions cinématographiques et dans les médias doit évoluer [...]''.
Ce qui corroboré en certains points par l'éditorial de l'Observateur, signé de la journaliste Jacqueline Fatouma Bocoum, une femme en vue qui a fait la preuve de sa renommée à la tête de nombreux médias au Sénégal.
''Etre femme aujourd'hui, c'est faire accepter qu'on soit l'autre moitié impactante du monde'', avance la ''guest éditorialiste'' de l'Observateur.
''Il est fini le temps où nous célébrions en toue timidité, les moments consacrés à notre infime présence professionnelle, à notre militantisme secondaire, à nos droits égratignés'', écrit-elle.
''Des femmes avant nous ont tracé un chemin en arrachant aux plantes de nos pieds, les épines qui, pourtant, s'y tardent encore'', analyse Jacqueline Fatima Bocoum.
Le Soleil rapporte que le président de la République, Macky Sall, en présidant mardi les Assises nationales de l'entreprenariat féminin, a ''annoncé d'importantes mesures, qui seront prises [ce mercredi], lors de la réunion du Conseil des ministres''.
«C’EST LE SIGNE D’UNE PRISE DE CONSCIENCE DU SECTEUR DANS LA RESORPTION DU CHOMAGE ET DE LA PAUVRETE»
Le président de la République, Macky Sall, a présidé hier, mardi 7 mars, la Journée internationale de la Femme et Assises nationales de l’entreprenariat féminin et de l’autonomisation des femmes.
Le président de la République, Macky Sall, a présidé hier, mardi 7 mars, la Journée internationale de la Femme et Assises nationales de l’entreprenariat féminin et de l’autonomisation des femmes.
«J ’ai tenu à présider personnellement la cérémonie de restitution des conclusions de ces assises, pour rendre un hommage appuyé à la femme sénégalaise dont le rôle pour la cohésion sociale et la consolidation des valeurs qui fondent notre nation, ainsi que son développement, n’est plus à démontrer», a déclaré le Chef de l’Etat, devant un public venu nombreux. A l’en croire, la tenue des premières Assises nationales de l’entreprenariat féminin et de l’autonomisation des femmes est le «signe d’une prise de conscience des énormes atouts du secteur dans la résorption du chômage et de la pauvreté».
«Les conclusions et recommandations issues de ces assises, depuis les larges consultations régionales sous l’égide des Gouverneurs, démontrent la volonté d’engager les ruptures nécessaires et de mettre en place des réformes consensuelles et des projets susceptibles de renforcer la marche du Sénégal vers l’émergence. J’ai pris bonne note des mesures phares issues de vos assises et vous assure qu’elles feront l’objet d’un examen attentionné de la part de mon Gouvernement», a dit Macky Sall. Et d’ajouter : «Qu’il s’agisse de l’accompagnement des femmes dans l’entreprenariat agricole ; de la généralisation des maisons de la Femme dans chaque département ; de l’élargissement de la base de données des bénéficiaires des bourses de sécurité familiale ; et de la motivation des Badjiénou Gox, entre autres».
Selon Macky Sall, «favoriser l’autonomisation économique des femmes et des jeunes filles passe aussi par une formation professionnelle adaptée et l’émergence d’un entreprenariat actif, inclusif, durable et porteur de croissance». C’est ce qui a motivé, dira-t-il, «la mise en place de la Délégation générale à l’Entreprenariat Rapide des femmes et des jeunes (DER/FJ), du Fonds de Garantie des Investissements Prioritaires (FONGIP) et du Fonds de Financement de la Formation Professionnelle et Technique (3FPT). « L’enjeu reste la constitution d’un fichier national unique des bénéficiaires des formations et des financements afin d’optimiser les interventions et asseoir leur efficacité», a fait savoir le Chef de l’Etat.
Revenant sur la célébration de la Journée internationale de la Femme, le Chef de l’Etat dira : «Comme nous y invite le thème international de la journée de cette année, «Pour un monde digital inclusif : l’innovation et la technologie pour l’égalité des sexes», nous devons porter la réflexion et l’action sur les moyens innovants permettant de donner un nouveau souffle au processus d’autonomisation des femmes et de faire progresser nos sociétés».
Poursuivant son propos, il ajoute : «Cette exigence de changement de rythme s’impose pour l’avènement d’une Planète 50-50 et l’atteinte des Objectifs de Développement Durable. La transformation qualitative vers des sociétés suffisamment inclusives, passe nécessairement par une vision globale et une démarche holistique».
LA TENSION COUVE ENTRE LES PROPRIETAIRES DE TITRES ET LES PROMOTEURS
La tension est vive à Bambilor, entre les promoteurs impliqués dans la réalisation des logements sociaux et les détenteurs de titres de propriété sur le site choisi par la CDC et d’autres promoteurs privés.
La tension est vive à Bambilor, entre les promoteurs impliqués dans la réalisation des logements sociaux et les détenteurs de titres de propriété sur le site choisi par la CDC et d’autres promoteurs privés. Face à la presse, ces derniers ont dénoncé un forcing et des intimidations dont ils font l’objet. Aujourd’hui, ces occupants disent ne pas s’opposer au projet de l’Etat, mais exigent d’être indemnisés et relogés.
L e feu couve à nouveau à Bambilor, sur le site qui faisait l’objet du titre 4859/R, plus connu sous le titre de Bertin. Des propriétaires de maisons et de vergers sont dans une situation d’inquiétude et menacent de laisser leur vie, contre ceux qui veulent les exproprier sans droit. En effet, le site objet du litige est une partie qui a été distraite du titre Bertin et enregistré sous le numéro 1975/R, avec une superficie de 200 ha.
A en croire les occupants, leurs propriétés leur sont disputées aujourd’hui ; des structures de l’Etat et des promoteurs privés réclament chacun des dizaines d’hectares pour la construction de logements sociaux. Le problème est que ces privés et cette structure étatique, la CGIS qui agit au nom de la CDC, ont entrepris des activités de démolition et de bornage, sans aucune discussion ou rencontre préalables. «Le site où nous sommes aujourd’hui est distrait de ce titre foncier appelé Bertin et on lui a donné le numéro 4859/R. Ce site s’étendait sur 200 ha. Maintenant qu’on réclame 49 hectares pour la Caisse des dépôts et consignations (CDC), on se pose des questions : que sont devenus les 51 autres ha ? Qu’est-ce qui se cache derrière cette affaire-là ?», a expliqué Bira Cissé, porte-parole du collectif «And Sammeu sa moomel».
Ces propriétaires disent soupçonner une volonté d’accaparement du foncier, sous le couvert de programmes de logements sociaux car toute la zone jusqu’à Déni est en train d’être partagée. C’est pourquoi il se pose des questions sur les réelles motivations de la CGIS et des autres, surtout sur les premiers hectares qui lui avaient été attribués ; la CDC n’a pas exploité la moitié alors qu’aujourd’hui on parle de projet d’extension.
«Bambilor c’est du social, ce sont des logements sociaux, «entre guillemets, à coût des dizaines de millions». Et pourquoi Bambilor seulement et pas les autres régions pour des logements sociaux de la CDC… ? On se pose beaucoup de questions finalement ». Toutefois, ces occupants et propriétaires disent ne pas vouloir s’inscrire dans une logique de confrontation, mais souhaitent être associés à des discussions pour les modalités d’indemnisation. Car ils ne sauraient être question de s’opposer à un projet d’utilité publique. Mais, au lieu de cela, les autorités, le maire de la commune, le responsable de la structure incriminée et les autres promoteurs privés refusent de les rencontrer. Pis, ce sont des milices et des brigades privées qui sont envoyées pour les intimider, pendant que leurs engins sont en train de faire leur entreprise de démolition et de bornage. Face à cette situation, ils lancent un appel aux autorités pour faire entendre raison et que des discussions soient ouvertes avec ces différents promoteurs. «Si l’Etat, à travers la CDC, a pris la décision de faire des logements ici, il est normal que les propriétaires soient indemnisés correctement et qu’ils reçoivent des parcelles d’habitation», disent-ils en chœur.
KEEMTAAN GI - CES AUTRES FEMMES OUBLIEES…
« Talaatay Nder » (Mardi de Nder) ! L’histoire à rebrousse-poil… Les femmes du Waalo, qui s’immolèrent par le feu plutôt que d'être réduites en esclavage, sont assurément à l’opposé de celles qui seront ce mercredi 08 mars sur les scènes de la capitale. Déjà que, hier, certaines d’entre elles ont donné un avant-goût de cette journée qui leur est dédiée et qui n’est pas que réjouissances, agapes et musique. Hier, elles étaient toutes coquettes et enveloppées dans de beaux et coûteux tissus pour faire le spectacle. Pour des Assises de l’entreprenariat féminin, on aurait pu trouver un autre format. Tant pis pour elles, réduites à faire l’animation voire le décor et convoyées comme du bétail par d’autres qui tirent profit de ces foules et faire croire à celui qui nomme qu’il est dans les cœurs. A ces dames au port postiche, nous préférons celles du monde rural. Ou celles qui portent les familles. Celles qui prennent très tôt l’asphalte pour nourrir leurs progénitures. Epouses et cheffes de famille. Elles sont au coin des rues tenant un restaurant de fortune pour nourrir d’autres nécessiteux. Ceux pour qui le pays est passé de l’indigence à l’émergence, les regardant avec dédain à partir de leurs véhicules aux vitres teintées. Une grosse escroquerie et une insulte faites à toutes ces braves femmes qui ne dorment pas et devant nourrir encore des enfants en âge de travailler et qui peinent à trouver un emploi. Ces femmes des villes et villages de l’intérieur du pays et de la banlieue font notre fierté. Le plus grand baromètre pour mesurer la pauvreté est justement de faire le tour des coins de Dakar et de sa banlieue. Dans le monde rural, le quotidien de ces braves femmes est infernal. On les utilise et leur ment. Elles sont sur les routes pour vendre jusque tard la nuit et rentrent fourbues pour s’occuper de leurs familles. Un cercle vicieux qui se poursuit inlassablement avec des enfants qui grandissent dans la rue et à la merci d’adultes pervers. Toutes ces femmes qui triment au quotidien font notre fierté. Analphabètes pour la plupart, elles méritent un soutien plus accessible à leurs revenus plutôt que d’être embarquées par des politiciennes qui profitent d’elles plus qu’elles ne les soutiennent. Ou qui les soutiennent comme la corde soutient le pendu ! KACCOOR BI - LE TEMOIN
VOL DE BETAIL: CONFLITS PERMANENTS ENTRE ELEVEURS ET AGRICULTEURS A PIRE GOUREY
De plus en plus l’inquiétude gagne les populations de Ngeugeuth, village situé dans la commune de Pire Gourey, département de Tivaouane. A l’origine, la lancinante question du vol du bétail. Un phénomène récurrent dans plusieurs villages de ce département où l’on enregistre à longueur d’année des conflits, souvent violents, entre éleveurs et agriculteurs. Les populations riveraines qui sollicitent l’intervention des autorités compétentes s’offusquent du fait qu’ « il ne se passe pratiquement pas une seule semaine sans que des séances de pugilat ne soient signalés », relève Cheikh Kane, porte-parole des populations de Ngeugeuth et conseiller municipal à Pire. Ce « malgré les efforts fournis par les associations d’éleveurs très bien organisées en leur sein ». Un état de fait d’autant plus inquiétant que les populations de la zone, qui ne parviennent plus à dormir du sommeil du juste, se disent « dépassées » au point de penser appeler d’urgence les autorités à réagir pour enrayer le phénomène. Cheikh Kane souligne que « le vol de bétail s’amplifie de jour en jour dansle département où il ne se passe pas une seule semaine sans qu’un cas de vol de bétail ne soit signalé. Nous sommes constitués en association d’éleveurs mais malgré cela le phénomène s’amplifie chaque jour que Dieu fait ». À cela s’ajoute « l’équation de la divagation des animaux dans les champs qui inquiète vraiment tout le monde, parce que souvent source de conflits entre éleveurs et agriculteurs. En fin de compte, éleveurs et agriculteurs sollicitent l’aide de l’État » selon Cheikh Kane.
DON FINANCIER A MARINE LE PEN : DU PIPEAU SELON LES MILIEUX DIPLOMATIQUES EN FRANCE
On en rit sous cape dans les milieux diplomatiques sénégalais, africains et français. La déclaration de Cheikh Aguibou Soumaré relative à un don de 7 milliards de francs qu’aurait fait le président Macky Sall à Marine Le Pen, c’est simplement du pipeau. En fait un gros mensonge dans l’expression argotique. L’on se demande d’ailleurs ce qui a pris l’ancien Premier ministre pour tenir de tels propos qui ne cadrent pas véritablement avec le personnage de l’homme. Dans les milieux diplomatiques sénégalais, africains et français basés à Paris, on estime que si de tels propos avaient une certaine réalité, cela ne saurait guère échapper à la presse française très fouineuse et très libre. Marine Le Pen en sait quelque chose puisqu’elle a été obligée de s’expliquer sur le financement russe de ses activités politiques suite aux révélations de la presse française. A Paris, les propos de l’ancien président de la Commission de l’Uemoa sont à l’ordre du jour dans les cafés et les milieux diplomatiques. En tous cas, l’on n’est pas loin de se demander si l’ancien Premier ministre qualifié de politicien sans être un vrai politicien n’a pas été tout simplement manipulé. Une affaire qui n’a pas encore fini de révéler ses contours surtout que Cheikh Aguibou Soumaré est attendu pour édifier l’opinion publique nationale et française.
FORUM INVEST IN SENEGAL: AMADOU BA LANCE LA CAMPAGNE DE MOBILISATION
Le Premier ministre Amadou Ba lance ce jeudi une campagne de mobilisation du prochain Forum Invest in Sénégal prévu en juillet. Cet événement drivé par l’Agence Nationale pour la Promotion des Investissements et des Grands Travaux (APIX-SA) sera un moment pour le Gouvernement d’inciter lesinvestisseurs à s’intéresser aux opportunités offertes par notre pays. « Investir au Sénégal, c’est pousser les portes de l’Afrique par la pointe la plus occidentale du continent en accédant aux marchés africains et plus loin, aux marchés européens, américains et asiatiques. Investir au Sénégal, c’est découvrir une terre d’opportunités car chaque région recèle des richesses, d’hommes et de femmes qualifiés qui facilitent l’investissement dans les niches croissantes de l’économie mondiale : agriculture, exploitation minière, gazière et pétrolière, industrie, économie numérique, tourisme, transport, pêche, aquaculture… Investir au Sénégal, c’est rencontrer un peuple accueillant qui garantit la liberté d’affaires et la qualité de vie. L’engagement au quotidien du gouvernement sous l’impulsion de S.E.M Macky Sall, Président de la République du Sénégal, est de créer les meilleures conditions d’affaires pour les entreprises et les accompagner dans la réalisation de tous leurs projets. Cette volonté de rendre le Sénégal compétitif sur le plan international, repose en partie sur l’organisation de lieux de rencontres et d’échanges entre les acteurs économiques locaux, notamment du secteur privé, et les investisseurs nationaux et internationaux » lit-on dans la note de cadrage des services du Dg de l’Apix, Abdoulaye Baldé.
DIFFUSION DE FAUSSES NOUVELLES :LE JOURNALISTE PAPE NDIAYE EN PRISON
Le journaliste chroniqueur judiciaire de Walf Tv, Pape Ndiaye, a passé hier sa première nuit en prison. Il a été placé sous mandat de dépôt par un juge d’instruction. Il est poursuivi pour provocation d’un attroupement, outrage à magistrat, intimidation et représailles contre membre de la justice, discours portant du discrédit sur un acte juridictionnel, diffusion de fausses nouvelles et mise en danger de la vie d’autrui. Une information qui a été confirmée par un des ses avocats, Me Moussa Sarr, après que l’inculpé a bénéficié d’un deuxième retour de parquet. Pour rappel, le journaliste Pape Ndiaye dans une émission sur Walf Tv avait soutenu laissé entendre que, dans l’affaire Sweet Beauté, «19 substituts du procureur ont voulu que le dossier n’aille pas en jugement à la chambre criminelle alors que le procureur voulait le contraire que Macky Sall aurait également soutenu ». La Coordination des acteurs de la Presse (CAP) dénonce un mandat de dépôt sous « des inculpations saugrenues et tirées par les cheveux ». Elle promet de revenir avec une riposte contre l’emprisonnement de Pape Ndiaye.
JEUNES DE MIMI2024
Les jeunes de MIMI2024 déplorent l’acharnement dont fait l’objet leur leader, Aminata Touré dite Mimi, ces derniers temps. Ils l’ont fait savoir à travers une déclaration où ils jugent « immorale » l’attitude du PDS et de BBY à tout faire pour écarter leur leader de la course en la trainant dans des combines. Ainsi, selon les rédacteurs de ce communiqué, « depuis que Macky Sall exige du PDS de prendre clairement position en faveur de son projet de troisième candidature illégitime et immorale, la direction du PDS pense tromper les Sénégalais en essayant d’invoquer le cas “Mimi“ comme la raison de leur TRAHISON du combat qu’engagent tous les démocrates du Sénégal contre la violation de la Constitution qui indique très clairement que “Nul ne peut faire plus de deux mandats consécutifs. « Dès son entrée à l’Assemblée nationale, le jeu trouble de la direction du PDS a commencé : tous les projets de loi du Président Macky n’ont pu être votés qu’avec les voix supplétives de députés du PDS. Le PDS ne s’est jamais joint aux initiatives de l’opposition parlementaire. Les députés du PDS n’ont pas voté la motion de censure proposée par l’opposition, ils ne se sont pas joints à l’initiative de mise en accusation des ministres pilleurs des Fonds Covid et au niveau du bureau de l’Assemblée nationale. Ils ont voté sur instruction du Président Macky Sall avec les députés de Benno Bokk Yaakaar la confiscation illégale du poste de député de Mme Aminata Touré. » En outre le communiqué de ces jeunes parle « du véritable Bara Yéggo politique que tout le monde a compris. Aujourd’hui pour expliquer leur défection dans le combat contre le 3ème mandat, toutes les structures du PDS, hommes, femmes, jeunes répètent en chœur un message comme dicté depuis Doha par Karim Wade pour attaquer Mimi et épargner Macky. De qui se moque-t-on ? Les Sénégalais ne sont pas dupes! Ces manœuvres politiciennes grossières ne trompent personne. Mme Aminata Touré l’a dit et le répète, elle assume tous les actes allant dans le sens de la bonne gouvernance qu’elle a eu à poser dans le cadre de ses fonctions de Garde des Sceaux sous les instructions du Président Macky Sall. »
FESPACO :LE SENEGAL, MAUVAIS PERDANT
Si ce ne sont pas de mauvais compatriotes jaloux d’un confrère, c’est toujours les autres. Si on gagne, ce sont les résultats d’une bonne politique cinématographique. Et bien entendu, le chef de l’Etat n’hésite pas, en ces occasions, à faire dans la récupération. Si lors des Fespaco précédents le Sénégal figurait en bonne place dans le palmarès, cette année, la délégation du nouveau ministre Alioune Sow « qui sait tout et connaît tout » est rentrée bredouille du Burkina. Aucun film sénégalais dans le palmarès. Autrement dit, le Monsieur n’a pas porté chance à nos cinéastes. Nous n’allons pas dire qu’il a porté la poisse à nos remarquables cinéastes. Mais voilà, pour se donner bonne conscience, de mauvais perdants font porter la débâcle au président du jury qui est Tunisien et aurait favorisé ses compatriotes. Trop légère comme explication ! Bon, puisque le ministre veut son Festival pour concurrencer le Fespaco, il suffira juste de choisir un compatriote comme Président du jury pour que ce soit à nous les médailles ! Et bien entendu la voix des autres membres du jury, ce sera zéro.
DU FOLKLORE AU MINISTERE DES AFFAIRES ETRANGERES ET DES SENEGALAIS
De L’extérieur Autres temps, autres mœurs. En prélude de cette journée du 8 mars, les femmes du ministère des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur s’étaient regroupées autour de leur ministre, Me Aissata Tall Sall. Ceux qui s’attendaient à des réflexions soutenues devront repasser. Preuve qu’on nous a carrément changé notre diplomatie. Plutôt donc que de belles réflexions, c’était une journée d’agapes avec, tenez-vous bien, Fatou Guewel Diouf. Ce fut d’ailleurs partout ainsi même au Grand théâtre où se tenaient des assises de l’entreprenariat féminin qui ont vite fait de faire place au folklore. Loin de l’époque des Clubs Soroptimist et autres avec des dames qui impressionnaient par leur savoir. La valeureuse Aminata Maiga Ka ne reconnaitrait plus ces dames si elle revenait dans ce monde !