La pandémie du Sida est en dégringolade au Sénégal. Le taux de prévalence, selon les dernières estimations du Spectrum 2021 de l’ONUSIDA montrent une baisse progressive de la prévalence chez les 15-49 ans depuis 2005, passant de 0,75% à 0,32%. Néanmoins, au Sénégal, la prévalence est un peu plus élevée chez les femmes : 0,5% des femmes et 0,4% des hommes de 15-49 ans sont positifs au VIH.
L’épidémie du Sida, au Sénégal, est d’ampleur modérée et en déclin. La prévalence se situe, présentement, au niveau de la population générale, à 0,3%. Seulement, dans cette situation, les femmes continuent d’être les plus vulnérables au virus du Sida. Selon les estimations de l’ONUSIDA, au Sénégal, en 2021, le nombre de personnes vivant avec le VIH (PVVIH, adultes et enfants) est estimé à 40.277 personnes dont près de 21.703 femmes et 3.957 enfants de moins de 15 ans. En termes de valeur relative, dans le pays, 0,5% des femmes et 0,4% des hommes de 15- 49 ans sont positifs au VIH. « Même si, de façon irrégulière, les pourcentages de femmes et d’hommes séropositifs augmentent avec l’âge, chez les femmes, elle est très faible au sein des moins de 20 ans, mais augmente avec l’âge pour atteindre un maximum de 1,2% à 45-49 ans» a renseigné ONUSIDA. Et de poursuivre : «chez les hommes, les variations par âge sont plus irrégulières. En excluant le groupe d’âge 30-34, où la prévalence est très basse, le pourcentage de séropositifs augmente jusqu’au maximum de 1,5% chez les hommes de 40-44 ans, pour redescendre à partir de cet âge».
ONUSIDA a aussi fait ressortir que dans l’ensemble, 0,2% des jeunes femmes et jeunes hommes de 15-24 ans sont positifs au VIH. Il n’y pas de différences entre la prévalence de VIH chez les femmes et chez les hommes à cet âge. Toutefois, la prévalence du VIH parmi les jeunes femmes est plus élevée parmi les célibataires qui ont déjà eu des rapports sexuels (2,1%). Chez les femmes enceintes, le Spectrum (ONUSIDA 2021) soutient que la séropositivité du VIH s’élève à 0,26%. Quant aux nouvelles infections à VIH, le rapport a relevé une baisse régulière au Sénégal, passant de 5167 en 2005 à 1590 en 2021 ; soit une baisse de 69,2% dont 60,5% des nouvelles infections qui surviennent chez les 25-49 ans ; 22,2% chez les 0-4 ans ; 14,3% chez les 15-24 ans ; 3,0% chez les 50 ans et +
Revenant sur les modes de transmission dominant du VIH, ledit rapport rendu public en décembre dernier estime qu’elles sont essentiellement la voie sexuelle et la transmission mère enfant. Et les estimations sur les décès font état d’environ 1024 liés au VIH en 2021. «Les décès ont subi une légère baisse entre 2020 et 2021 passant de 1167 à 1024», selon ONUSIDA.
«LE SENEGAL A CONNU UN NET RECUL QUE L’ETAT NE PEUT NIER»
Le Chargé des Affaires Juridiques et de la Protection de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho), Senghane Senghor, analyse dans cet entretien rétrospectif de l’année 2022, l’exercice des droits et libertés au Sénégal
Le Chargé des Affaires Juridiques et de la Protection de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’homme (Raddho), Senghane Senghor, analyse dans cet entretien rétrospectif de l’année 2022, l’exercice des droits et libertés au Sénégal. Il constate ainsi un recul démocratique du fait des nombreuses arrestations d’activistes. Jetant un regard sur la justice, il constate un pouvoir exorbitant du Parquet, à l’origine de la systématisation du mandat de dépôt, une des principales causes du surpeuplement carcéral. Senghane Senghor revient aussi sur l’affaire Pape Alé Niang et l’absence d’enquête sur les évènements de mars 2021.
Quel regard portez-vous sur l’actualité politico-judiciaire en 2022 ?
2022 peut être décrite comme une année à l’actualité politico-judiciaire remplie d’événements fortement médiatisés et souvent suivis à travers le monde entier. En ma qualité de militant des droits de l’homme, je note les arrestations d’hommes politiques et d’activistes et les multiples violations des droits de l’homme qui ne sont pas suivies, en général, de sanction. En matière de liberté, il faut souligner le rétrécissement de l’espace public, qui est d’ailleurs à l’origine de la tension quasi permanente entre les autorités administratives et l’opposition et la Société civile. Au plan judiciaire, on relève de nombreux procès d’activistes et d’hommes politiques ; mais le fait le plus marquant en la matière, c’est l’arrestation de Pape Alé Niang, journaliste d’investigation, dans le cadre de son métier. Il est important de rappeler que depuis 2005, avec l’arrestation de Madiambal Diagne dans des circonstances presque similaires, un tel fait ne s’est pas produit. Ce qui atteste du recul démocratique. Enfin, je pense à des familles de compatriotes qui vivent un drame continu dû aux décès toujours inexpliqués de François Mancabou et Fulbert Sambou mais aussi à la disparition de Didier Badji et ses conséquences.
Les défenseurs des droits humains ont longtemps dénoncé le pouvoir «abusif» du Parquet, avec les nombreux mandats de dépôt. Certaines détentions en prison ne pouvaient-elles pas être évitées ?
Au Sénégal, les pouvoirs du Parquet sont exorbitants et la facilité avec laquelle les mandats de dépôt sont délivrés a toujours été dénoncée par les militants des droits de l’homme. Car il est important de rappeler q u e , quelques soient les raisons qui justifient les poursuites, ces personnes bénéficient de la présomption d’innocence. Compte tenu des relations qui lient le Parquet à l’Exécutif et même de sa spécificité, nous demandons régulièrement à l’Etat l’institution d’un Juge des Libertés pour une plus grande impartialité dans les dossiers dont le traitement peut aboutir à un mandat de dépôt. Au-delà des mandats de dépôt, il y a une autre pratique que la fréquence a rendue ordinaire, mais qui constitue une grave violation flagrante des droits des personnes : c’est le retour de parquet qui viole les engagements internationaux du Sénégal et ne repose sur aucun texte légal.
On fait allusion trop souvent à une justice à double vitesse. Les proches du régime qui ne sont presque jamais inquiétés et des opposants toujours traqués. Quel est votre avis sur la question ?
Il vrai que la justice ne fait l’unanimité dans aucun pays ; mais, quand-même, il y a des constantes. En démocratie, les citoyens doivent garder l’espoir d’être traité équitablement devant la justice. Ce qui nous amène à dire que la perception que les citoyens ont de la justice est très importante. Et le talon d’Achille du régime qui gouverne le Sénégal, c’est qu’on a l’impression que la justice n’est efficace que quand il s’agit de traquer des opposants ou des activistes. Comment, par exemple, peut-on expliquer les nombreux opposants au régime qui croupissent en prison alors que les partisans et les souteneurs du Président se permettent des dérives qui restent impunies ?
La question de son indépendance toujours d’actualité, comment réconcilier la justice avec les justiciables ?
Avec le second et dernier mandat du Président Macky Sall, nous nous attendions à des réformes substantielles dans le domaine de la justice. Le diagnostic est clair et c’est pourquoi le Président SALL s’était engagé fermement à réformer le secteur. Mais, malheureusement, nous sommes restés sur notre faim. La prépondérance du pouvoir exécutif sur les autres pouvoirs ruine nos institutions car, en réalité, le Président de la République a tous les pouvoirs entre ses mains. La justice appelle des réformes qui sont exigées par le niveau de maturité et d’exigence du peuple sénégalais. Même si nous avons l’obligation intellectuelle de reconnaitre que nous avons de bons magistrats, de bons juges qui font correctement leur travail, nous devons reconnaitre que la place du Parquet dans notre système judiciaire en fait un acteur central qui permet à l’Etat de tout contrôler mais aussi d’influer dans un sens ou dans l’autre. D’où l’impérieuse nécessité d’encadrer les pouvoirs du Parquet et de le rendre plus autonome vis-à-vis de la chancellerie.
L’affaire Pape Alé Niang insinue une restriction des libertés de presse. Quelle lecture faites-vous de cette situation ?
L’affaire Pape Alé Niang est, dans le premier comme dans le deuxième épisode, déplorable dans la mesure où c’est une balafre sur le visage de la démocratie sénégalaise. C’est une question de principe, il faut toujours regretter l’arrest a t i o n d ’ u n journaliste dans l’exercice de son métier. Et personne ne doit se faire d’illusion, c’est l’Etat qui veut régler ses comptes à Pape Alé Niang. Pour s’en convaincre, il suffit de lire les articles visés par le Maître des poursuites à savoir les articles 139 du Code de Procédure Pénale et 255 du Code pénal. L’affaire Pape Alé Niang est un baromètre qui permet de mesurer le recul noté dans l’exercice de nos libertés. Il faut impérativement se mobiliser pour sa libération, mais rester plus regardant pour une conservation de nos acquis démocratiques.
Le Sénégal est très souvent condamné pour des violations des droits humains, ce que l’Etat rejette. Selon vous, est-ce que des efforts sont faits dans ce sens ?
Il est clair que sur le plan du respect des droits humains, le Sénégal a connu un net recul que l’Etat ne peut nier en produisant des arguments pertinents. A titre d’exemple, nous pouvons citer les nombreuses interdictions de manifestations de personnes opposées au régime et les dizaines de personnes décédées à la suite de manifestations (dont celles de mars 2021) et dont les dossiers n’avancent pas, si on se fie aux dires de leurs parents. En lieu et place de chercher des solutions à ces pratiques, l’Etat persiste dans une polémique stérile en opposant des chiffres et des articles de lois.
Alors que des Sénégalais réclament toujours justice pour les personnes tuées lors des évènements de mars 2021, à plusieurs occasions des décès ont été déplorés, y compris en détention. Sentez-vous une volonté de l’Etat d’élucider et de mettre la lumière sur ces faits qui mettent en cause des Forces de l’ordre?
Sur l’obligation qui pèse sur l’Etat d’ouvrir des enquêtes sérieuses et impartiales sur les cas de décès et de blessés de Mars 2021, je suis au regret de dire que nous n’avons pas senti la volonté de l’Etat. Or, lors de ces évènements, les preuves des violations de droits humains ont circulé partout (médias, réseaux sociaux). Il y a lieu de rappeler aux autorités que dans pareil cas, il y a un besoin de célérité pour éviter un dépérissement des preuves. Ce comportement de l’Etat n’est rien d’autres qu’une façon de promouvoir l’impunité. L’Etat est toujours dans sa logique de protection des Forces de l’ordre, même dans le cas où elles sont accusées de graves violations des droits de l’homme tels que la torture et les traitements inhumains et dégradants.
Le gouvernement a engagé des réformes notamment des peines alternatives, comme le port du bracelet électronique pour lutter contre le surpeuplement carcéral, et la réfection des lieux de détention. Pensez-vous que cela suffit pour lutter contre le surpeuplement carcéral ?
C’est déjà un effort à saluer car lorsque la personne présente des garanties de représentativité, on doit lui éviter la prison avant la condamnation définitive, sauf s’il s’agit de certaines infractions. Donc, en plus de ces mesures, les magistrats doivent davantage prononcer les autres peines alternatives, telles que le travail au bénéfice de la Société, afin de rendre effectif le principe qui veut que la liberté soit le principe et l’emprisonnement l’exception.
L’affaire dite des «Forces spéciales» a amené plusieurs personnes en prison. Qu’est-ce que vous en pensez ?
A mon avis, l’affaire dite des Forces spéciales reste «spéciales» car, selon plusieurs membres de l’opposition, cette affaire n’est qu’un prétexte pour affaiblir l’opposition et le contraire ne nous a pas été démontré depuis. Et pour des évènements moins graves, le Procureur de la République a organisé ici, dans le passé, des conférences de presse. Dans ce dossier, l’Etat doit montrer une célérité non seulement pour édifier l’opinion mais aussi pour faire respecter les droits des prévenus. Et les autorités ont les moyens de faire avancer n’importe quelle affaire ; il suffit de se référer à l’actualité judiciaire pour s’en rendre compte.
2022 a aussi été marqué par l’insécurité avec de nombreux cas de meurtres et braquages ayant viré au drame. Quelle approche sécuritaire pour dissiper la peur chez les populations?
Le premier défi de l’Etat, c’est de disposer d’effectifs en nombre suffisant pour assurer la sécurité dans tout le pays. Le deuxième défi renvoie à son obligation de rapprocher les populations des Forces de l’ordre car elles doivent travailler ensemble et dans la confiance. Malheureusement, il y a beaucoup de tensions généralement entretenues par des dérives, un excès de zèle et une impunité quasi systématique accordée aux agents qui sont soupçonnés de tortures et de graves violations de droits humains.
«JE M’ENGAGE A NE PLUS PARLER DE MON DOSSIER JUDICIAIRE… ET DES FORCES DEFENSE…»
Topp bannex justice* - Pape Alé Niang dit céder ainsi à une injonction de sa famille
Nouveau développement dans l’affaire Pape Alé Niang. Sur demande de sa famille, de ses amis mais également de ses conseils, le journaliste aurait promis, dans un message, de ne plus évoquer son dossier judiciaire ni formuler des messages contre les Forces de défense et de sécurité, s’il obtient une liberté provisoire. Le journaliste dit céder ainsi à une injonction de sa famille
«Suite à la demande de ma famille, de mes parents, de mes avocats, je m’engage à ne plus parler du dossier judiciaire me concernant et son environnement. Mais également des forces de défense et de sécurité et des autorités qui les incarnent jusqu’au règlement définitif du dossier».
Et d’ajouter : «Face à la tournure de mon dossier judiciaire, avec ma nouvelle arrestation, j’avais sollicité mes avocats sur la meilleure manière de clore ce dossier. Ils m’ont suggéré de faire un engagement écrit pour ne plus parler du dossier, conformément aux exigences du contrôle judiciaire», lit-on dans le message dans lequel le journaliste directeur de publication du site d’informations Dakar Makar défend n’avoir pas violé les clauses de sa liberté provisoire, révoquée par le Procureur. «J’estime, par ailleurs, que je n’ai jamais violé ce contrôle judiciaire».
Selon le journaliste affaibli par la grève de la faim qu’il observe même sur son lit d’hôpital à Principal, ses proches lui ont mis la pression pour sauver sa «santé très fragile». «Ma famille, des parents et des amis m’ont mis également la pression pour sauver ma santé très fragile»
Et déclarer que c’est sur son lit d’hôpital qu’il a écrit cet engagement, en âme et conscience. «C’est sur mon lit d’hôpital que j’ai rédigé, de bonne foi, cet engagement en ces termes : «Suite à la demande de ma famille, de mes parents, de mes avocats, je m’engage à ne plus parler du dossier judiciaire me concernant et son environnement. Mais également des forces de défense et de sécurité et des autorités qui les incarnent jusqu’au règlement définitif du dossier».
Pape Alé Niang renseigne que le Garde des Sceaux ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall, et le Maître des poursuites, Amady Diouf, sont informés de cet engagement écrit. Et c’est sur la base de ce document que la dernière demande de mise en liberté provisoire, qui lui a été refusée, a été introduite par ces conseils. «Cet engagement, le ministre de la Justice est au courant, de même que le Procureur de la République. Car c’est sur cette base qu’une nouvelle demande de liberté provisoire a été introduite.»
Suffisant pour qu’il prenne acte de cette décision du Parquet de s’opposer à sa liberté conditionnelle. «Je prends acte de la décision du Procureur et invite l’opinion à trancher qui a été véritablement un «homme d’honneur». Ils sont déterminés à me liquider. Je suis autant déterminé à mourir dignement. Merci aux nombreux sénégalais épris de justice qui me manifestent leur soutien dans cette douloureuse épreuve. Que Dieu veille sur ma famille», précise le texte signé Pape Alé Niang, depuis son lit d’hôpital.
*Se conformer aux exigences de la Justice
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YEWWI ASKAN WI PREND LE RELAI DE LA SOCIETE CIVILE
Quelques jours après son concert de casseroles du 31 décembre dernier, la principale force de l’opposition annonce une autre manifestation pour ce vendredi 6 janvier à la Place de la nation
Après la société civile, la coalition Yewwi Askan Wi va investir à son tour la Place de la Nation. S’exprimant lors d’un point de presse hier, mercredi 4janvier, la conférence des leaders de Yewwi Askan Wi a appelé à un rassemblement populaire à la Place de la Nation et dans les autres localités du pays le vendredi 6 janvier.
La coalition Yewwi Askan Wi durcit le ton contre le régime en place. Quelques jours après son concert de casseroles du 31 décembre dernier, cette principale force de l’opposition a annoncé hier, mercredi 4 janvier une autre manifestation. Il s’agit d’un rassemblement populaire prévu le vendredi 6 janvier prochain à la Place de la Nation et dans les autres localités du pays à partir de 15 heures. Lors d’un point de presse tenu au siège du PRP (parti politique de Déthié Fall) sis sur la Vdn, Khalifa Ababacar Sall, coordonnateur de la conférence des leaders de Yewwi Askan Wi a invité tous les Sénégalais à prendre part à ces manifestations qui s’inscrivent dans la continuité du rassemblement du 30 décembre dernier de la société civile. Lequel rassemblement populaire avait pour objectif d’exiger l’application des poursuites recommandées par la Cour des comptes dans son rapport sur la gestion des fonds du Covid-19
Prenant la parole, le maire de Ziguinchor et leader du parti Pastef, Ousmane Sonko a invité tous les Sénégalais à répondre massivement à ce rassemblement qui selon lui, vise trois objectifs. Poursuivant son propos, il a indiqué que le premier est de dire non à la « mauvaise gestion des deniers publics » qui selon lui, est à l’origine des difficultés que rencontrent les Sénégalais notamment les acteurs des secteurs primaire et secondaire. Ensuite, « non à la régression de la démocratie sénégalaise » du fait de « l’instrumentalisation de la justice par Macky Sall » à travers les procureurs, les juges d’instruction, la Cour suprême. Sous ce rapport, le maire de Ziguinchor n’a pas manqué de s’interroger sur le silence du président de l’Union des magistrats sénégalais (Ums), suite aux propos des ministres sur ses collègues magistrats de la Cour des comptes et de l’Ofnac. « Le plus grand adversaire des politiques, journalistes, activistes et influenceurs sénégalais reste la justice. Ni Benno ni l’Apr ne sont nos adversaires », a-t-il fait remarquer avant d’ajouter au sujet du troisième objectif du rassemblement de vendredi prochain que c’est pour dire « Non à la vie chère ».
Auparavant, l’ancien maire de Dakar a fustigé le système d’oppression de l’opposition érigé par le régime en place qui se traduit, selon lui, par des emprisonnements tous azimuts dont les derniers sont ceux des députés Massata Samb et Mamadou Niang. « 2022 a été très difficile pour nos camarades emprisonnés. Ils sont des dizaines et des dizaines de femmes et d’hommes qui croupissent en prison. Nous leur réitérons notre soutien. Mamadou et Massata sont des otages. Ils ont été incarcérés pour leurs principes et pour la lutte qu’ils mènent», a dénoncé Khalifa Ababacar Sall qui interpelle vivement le régime en place sur le sort du journaliste d’investigation Pape Alé Niang « très mal en point ». «Si Pape Alé Niang meurt en prison, je me demande comment pourrat-il relever la tête pour faire face à la Nation ? L’incarcération de Pape Alé Niang ainsi que tous les autres otages politiques ne seront pas vains », a-t-il cependant annoncé avant d’appeler les citoyens à une mobilisation soutenue jusqu’au départ de Macky Sall en 2024.
Abondant dans le même sens, Déthié Fall, leader du Partirépublicain et du progrès (Prp) invite à maintenir la mobilisation soutenue jusqu’au départ de Macky Sall. « Nous devons redoubler notre détermination en 2023 parce que c’est une année déterminante. Le Président Macky Sall nous trouvera sur son chemin. Il faut une mobilisation pour que le Président Macky Sall puisse connaître ses limites », a lancé l’ancien numéro 2 du parti Rewmi d’Idrissa Seck
Prenant la parole pour sa part, Aïda Mbodj estime que « Macky Sall est bien victime de son entourage qui ne cesse de montrer son incompétence et ses manquements ». Poursuivant son propos, l’ancienne présidente du groupe parlementaire « Liberté et démocratie » du Parti démocratique sénégalais (Pds) a toutefois invité le Chef de l’Etat à ne pas être passif sur la question de la mauvaise gouvernance et du troisième mandat car précise-t-elle, « nous avons les armes pour faire tomber ce régime. »