Du nouveau dans l’affaire des émeutes de mars 2021. 7 des 14 familles ont décidé de déposer une plainte collective auprès de la Cour de justice de la Cedeao et le Comité des droits de l’homme des Nations Unies. Lasses d’avoir attendu une réaction judiciaire de l’Etat dans un dossier qui boucle ce mois de mars, deux années d’attente, 7 des 14 familles ont décidé d’internationaliser le dossier pour obtenir réparations de la part de l’Etat. D’ailleurs les organisations des droits de l’homme veulent amener les 7 autres familles à porter aussi le dossier auprès de la Cour de justice de la Cedeao.
Les familles des 14 victimes enregistrées lors des événements de mars 2021 ne croient plus à la volonté des autorités de leur rendre justice. La décision du président Macky Sall de mettre en place une commission nationale pour prendre en charge les réclamations de justice et de destruction de biens matériels dont ont été victimes certains Sénégalais lors de ces graves émeutes, est considérée comme un dilatoire et un mensonge puisque depuis deux années, rien n’a bougé à ce niveau.
Hier certaines de ces familles entourées d’organisations des droits de l’homme comme Amnesty International, la Raddho et la Ligue sénégalaise des droits de l’homme ont tout simplement décidé d’une plainte collective auprès de la Cour de justice de la Cedeao et du Comité des droits de l’homme des Nations Unies. Le directeur exécutif d’Amnesty International Seydi Gassama entouré de familles de victimes indique que « nous allons faire en sorte qu’il y ait une plainte collective des familles auprès de la Cour de justice de la Cedeao. Ce sera une première étape ». Il souhaite qu’un tel acte puisse convaincre les 7 autres familles qui ont refusé jusqu’ici de porter plainte de décider à rejoindre les autres.
Faisant le point des procédures judiciaires enclenchées depuis, Me Amadou Diallo, avocat commis par Amnesty international, la Raddho et la Lsdh, a informé que trois autres familles ont finalement décidé de porter plainte, deux ans après les faits. « Par rapport aux événements de mars 2021, Amnesty international a été saisi par les familles de Cheikh Wade, 20 ans, il y a deux ans de cela, par celle de Cheikhouna Ndiaye, 22 ans, de Sadio Camara, 18 ans, et Djiby Kandé », a expliqué la robe noire entouré par le frère de feu Cheikh Wade, Abdoulaye Wade et la grande sœur de feu Cheikhouna Ndiaye, madame Fall née Aminata Ndiaye. Me Amadou Diallo rappellera que « Cheikh Wade, c’est ce jeune qui a été tué aux Parcelles assainies, visé par un policier. Pour le cas de Cheikhouna Ndiaye, il ne participait à aucune manifestation. Mais, il a été tué lors de ces événements-là. Il a été enterré sans aucune enquête, sans aucune autopsie. De sorte qu’aujourd’hui la sœur ici présente ne sait pas dans quelles circonstances il a été tué et par quelle arme ».
Il a aussi indiqué que le jeune Djiby Kandé n’a pas perdu la vie, mais à l’époque élève en classe de Terminale, a été amputé d’une main. Ce dernier a réussi à surmonter cette douloureuse épreuve et décrocher son Bac. Il est étudiant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). Avant d’indiquer que les nouvelles plaintes envisagées concernent les familles de feus Alassane Barry, 17 ans, Baye Cheikh Diop, 17 ans, et Massiré Gueye, 15 ans. Me Diallo de fustiger le fait qu’après ces événements, « le premier réflexe des autorités judiciaires à travers le procureur de la République de la région concernée, c’était d’ouvrir une enquête pour déterminer les circonstances dans lesquelles ces personnes ont été tuées pour éventuellement identifier les auteurs et voir dans quelle mesure on pourrait engager leurs responsabilités pénales ». Mais, il notera pour le déplorer que : « la remarque qui est faite de façon générale, c’est que non seulement pour l’essentiel tant que la famille ne se mobilise pas, aucune enquête n’est ouverte. Ou lorsque cette enquête-là est ouverte, elle ne l’est que de nom. Puisque dans la plupart du temps, il ne s’agit que de simples auditions des parties civiles, de quelques témoins mais d’aucune audition d’un quelconque mis en cause ». « C’est ce qui est constaté dans les dossiers que je viens de vous citer pour l’essentiel, rien n’a été fait. Considérant qu’il y a une défaillance de notre système judiciaire par rapport aux dossiers où des forces de défense et de sécurité peuvent être impliquées, nous avons la possibilité de saisir des juridictions internationales. C’est ce qui sera fait dès la semaine prochaine » a révélé le défenseur des droits de l’homme.
La colère de Seydi Gassama
Le Directeur exécutif d’Amnesty international, Seydi Gassama, appréciant la nouvelle tournure du dossier note tout simplement que « nous avons tous suivi ces événements douloureux qui ont essentiellement eu lieu entre le 1er et le 8 mars 2021. Des jours d’incertitude et de troubles pour le Sénégal, pendant lesquels la stabilité du pays avait été mise en danger comme jamais auparavant, et à l’issue desquels nous avons eu d’énormes pertes en vies humaines.
La société civile en a dénombré treize (13), mais les autorités par la voix du président de la République, (Macky Sall), a parlé du chiffre quatorze (14). Comme c’est l’homme le plus renseigné du pays, nous considérons que le chiffre officiel de quatorze (14) est celui qui reflète le bilan de ces événements. Au lendemain, l’État avait annoncé une commission d’enquête indépendante. Que tout le monde avait bien accueillie. Parce qu’il y avait une forte aspiration au sein de la population pour que la lumière soit faite. Mais, cette commission d’enquête semble ne plus être à l’ordre du jour ». « Comme l’État du Sénégal est coutumier des faits en matière de refus de mise en œuvre des décisions de la Cedeao, nous sommes également entrés en contact avec le comité des droits de l’homme des Nations Unies, qui sera saisi sur ces cas de personnes tuées lors des manifestations de mars 2021. Nous n’accepterons pas qu’ils (les gradés) puissent aller dans les missions des Nations-Unies si les hommes sous leur commandement commettent des violations graves des droits humains en toute impunité. Nous les signalerons systématiquement aux Nations-Unies pour qu’ils ne participent pas à ces missions-là. Parce que les Nations-Unies sont fondées sur le respect universel des droits de l’homme. Toute personne qui est mêlée à des violations des droits humains n’a pas le droit de servir sous le drapeau des Nations Unies” vitupère Seydi Gassama.
LA CONVOCATION DE HADJIBOU SOUMARE A LA SURETE URBAINE A LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L'APS CE JEUDI
Les parutions de ce jeudi 9 mars commentent la convocation de l'ancien Premier ministre Cheikh Hadjibou Soumaré par les enquêteurs de la Sûreté urbaine et relatent la réaction de l'opposant Khalifa Ababacar Sall
Dakar, 9 mars (APS) - La convocation de l'ancien Premier ministre Cheikh Hadjibou Soumaré par les enquêteurs de la Sûreté urbaine, suite à sa dernière lettre ouverte adressée au président de la République, est l'un des sujets les plus en exergue dans la livraison de jeudi des quotidiens.
S'adressant à Macky Sall, l'ancien chef du gouvernement sénégalais sous Abdoulaye Wade (2000-2012) lui demandait de dire s'il a offert ou non un don de 7 milliards de francs CFA à une personnalité politique française, en l'occurrence Marine Le Pen.
''Il lui est reproché d'avoir posé des questions qui agacent, et de nature à discréditer le président Macky Sall et son gouvernement. Ce à propos d'un don supposé de 7 milliards de francs offert à Marine Le Pen récemment de passage à Dakar'', explique Le Témoin quotidien.
Le journal Le Quotidien note que l'Etat ''n'a pas perdu de temps avant d'activer les mesures pénales à l'encontre de l'ancien Premier ministre [...]'' après cette lettre ouverte dans laquelle M. Soumaré demande au chef de l'Etat ''des explications sur un supposé don de plus de 7 milliards de francs CFA à +une personnalité politique française+''.
D'autres journaux comme L'As et Sud Quotidien parlent aussi de ce sujet, de même que Vox Populi, lequel quotidien cite l'opposant Khalifa Sall qui "dénonce une tentative de musèlement''.
Vox Populi ajoute qu'Alioune Tine, figure de la société civile et fondateur du think tank Afrikajom center, ''regrette cette convocation +pour des questions qui peuvent être justifiées dans le débat démocratique sur la question de la redevabilité des gouvernants+''.
De son côté, le député Thierno Alassane Sall, un ancien ministre du président Sall devenu opposant au régime de ce dernier, rappelle pour faire bonne mesure, que ''les mallettes d'argent ont circulé du temps'' de Cheikh Hadjibou Soumaré également.
''Sans dédouaner le pouvoir actuel, il demande à M. Soumaré de rendre compte, auparavant, de l'affaire Alex Segura, similaire à celle de Le Pen'', indique Le Quotidien. ''Un sort en question'', affiche Bès Bi le Jour au sujet de Cheikh Hadjibou Soumaré. Tribune souligne que l'ancien Premier ministre ''risque le déferrement''.
L'Observateur, se fondant sur des éclairages apportés par certains spécialistes, fait observer que ''cette procédure enclenchée contre Cheikh Hadjibou Soumaré semble connaître des limites, en raison du style de son texte. De l'avis d'un des spécialistes interrogés par le journal, ''un questionnement dans une lettre ouverte ne constitue pas une infraction ni une diffamation''.
Toujours est-il qu'à partir du procès-verbal qui découlera de son audition, ''le procureur pourra intenter ou non des poursuites'' contre l'ancien Premier ministre, précise le quotidien Enquête, pendant que Libération renseigne que le procureur de la République ''a demandé aux enquêteurs d'entendre Cheikh Hadjibou Soumaré sous le régime de l'audition libre''.
Les enquêteurs devront rendre compte au maître des poursuites ''une fois l'audition terminée. En clair, l'issue de cette journée, pour Cheikh Hadjibou Soumaré, dépend de ce qu'il va dire aux policiers'', poursuit le quotidien Libération.
Une question de l'Evidence : M. Soumaré est-il ''dans l'œil du cyclone ?'' Kritik' répond partiellement à cette question en affirmant qu'il ''risque de tomber sous le coup de l'article 80'' du Code pénal sénégalais, à l'origine des déboires de plusieurs opposants.
Le Mandat tente d'élargir l'horizon à partir de ce sujet et d'autres. Le journal, parlant du ''discrédit de la justice sénégalaise'', se demande : ''A qui la faute ?''. ''Quand la politique rentre au prétoire, la justice sort par la fenêtre. Cette célèbre maxime résume le mal que traverse notre pays en matière de justice'', avance le journal.
Et d'ajouter : ''Des jugements rendus selon la tête ou l'appartenance politique du mis en cause. C'est un total discrédit depuis que les Sénégalais n'ont plus confiance en leur justice. Mais à qui la faute ?''
Le quotidien Yoor-Yoor rapporte justement à ce sujet que l'opposant "Ousmane Sonko traîne l'Etat du Sénégal et X en justice''. ''Cela fait suite à son agression et [..] à son enlèvement [...] par les forces de l'ordre, le 16 février dernier [...]'', alors qu'il revenait du tribunal, en lien avec le procès que lui a intenté le ministre du Tourisme et des Loisirs Mame Mbaye Niang, qui le poursuit pour diffamation.
Sur un tout autre sujet relatif à la perspective de la présidentielle de 2024, Walfquotidien note que le leader du parti Rewmi, Idrissa Sek, actuel président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), ''pèse ses forces''.
''A moins d'un an de l'élection présidentielle du 25 février 2024, Idrissa Seck veut connaître son poids électoral. Les responsables de son parti, qui ont entrepris une opération de recensement des militants durant une dizaine de jours, vont lui rendre compte de sa force politique'', écrit Walfquotidien.
Un peu dans le même sens, Le Soleil évoquant la révision exceptionnelle des listes électorales, rapporte que le président de la République ''presse le gouvernement'' et insiste sur le ''bon déroulement'' de cette opération, partie intégrante du processus électoral.
LES FEMMES DE LA CASAMANCE PREOCCUPEES PAR LA MONTEE DE LA TENSION POLITIQUE
La célébration de la journée du 8 mars a été l’occasion pour Ndèye Marie Diédhiou, la présente de la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance, d’exprimer les inquiétudes des femmes de la Casamance
Jean DIATTA correspondant permanent à Ziguinchor. |
Publication 09/03/2023
La célébration de la journée du 8 mars a été l’occasion pour Ndèye Marie Diédhiou, la présente de la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance, d’exprimer les inquiétudes des femmes de la Casamance par rapport à la tension qui ne cesse de monter en flèche au Sénégal. Une tension, marquée, selon elle, par des violences physiques et verbales qui mettent en péril tous les secteurs de la vie des populations, ce qui, à son avis, n’honore pas du tout le Sénégal.
‘’Je voudrais saisir ce moment solennel pour exprimer, au nom du Comité Consultatif de la Femme, notre inquiétude par rapport à la tension sociale et politique actuelle qui plane sur le pays… De plus en plus, des violences physiques et verbales assombrissent le tableau culturel, social, politique et religieux de notre cher Sénégal. Ces actes n’honorent point notre pays, réputé pour ses belles convenances sociales et sa Teranga élégante. A ce sujet, il est important de rappeler que chacun a le droit de s’exprimer, mais également chacun de nous a l’obligation de respecter le choix de l’autre, et surtout de respecter nos institutions. Œuvrons tous ensemble pour bâtir une société paisible et inclusive, au bénéfice de tous’’, a-t-elle lancé.
Elle est largement revenue également sur le thème choisi cette année pour célébrer cette journée, à savoir ‘’La Protection des femmes et des filles dans les espaces numériques’’. ‘’Cette thématique a justement, pour objectif d’enseigner à bon dessein aux femmes et aux filles, l’usage approprié de l’outil numérique, afin qu’elles puissent l’intégrer avantageusement dans leurs activités, d’autant que la technologie offre des moyens multiformes pour l’autonomisation des femmes et des filles, relève-t-elle. Elle poursuit pour dire que ‘’mais, elle peut, dans le même temps, être source de divers maux pour elles, en raison des violences véhiculées sur la Toile… Il nous incombe dès lors un devoir de veille et d’alerte sur l’utilisation de l’outil informatique, ainsi que sur la nécessité d’un recadrage de cet important véhicule de communication et d’échanges. Vous conviendrez avec moi que les normes à poser devront être imposées à tous les utilisateurs sans différence de genre’’, mentionne-t-elle à ce propos. Toujours dans ce même sillage, la présidente de la Plateforme des femmes pour la paix en Casamance a fait un très fort plaidoyer pour mettre fin aux violences sexuelles basées sur le genre en ligne.
Mettre fin aux violences sexuelles basées sur le genre en ligne
‘’Il s’agit encore et surtout d’une alerte, d’un plaidoyer, d’une sensibilisation, pour mettre fin à la violence sexuelle basée sur le genre en ligne. Fléau qui impacte de plus en plus notre société, et dont nous sommes tous victimes, principalement les femmes, les jeunes filles, les enfants et aussi les hommes. Le combat contre ce fléau passe par l’information, la formation et la sensibilisation de toutes les franges de la population. Car nous sommes tous en réalité, acteurs et victimes sans distinction. Une autre arme contre ce mal, chers jeunes, Mesdames et Messieurs, c’est le respect d’autrui, le déni du jugement non fondé, et l’éthique conformément à nos valeurs et principes de société’’, fait-elle remarquer.
Sur un autre plan, elle s’est félicitée des résultats obtenus de haute lutte par les femmes, il s’agit notamment du retour progressif de la paix en Casamance pour laquelle son organisation a toujours œuvré et d’autre part de l’adoption de la loi qui permet à un époux étranger d’une Sénégalaise d’obtenir la nationalité du pays. La paix a été facilitée par les efforts faits, de part et d’autre, l’Etat du Sénégal et le Mouvement des forces démocratiques de Casamance (Mfdc), confie -t-elle. ‘’L’heure est à la consolidation de cet acquis que nous, de cette accalmie que nous vivons, les effortsfaits par les deux parties ; l’Etat du Sénégal et le Mfdc. Nous, en tant que femmes, nous devons accompagner cette dynamique pour arriver à une paix définitive en Casamance’’, appelle-telle. Par contre, pour ce qui est de l’autonomisation des femmes qui demeure un sujet très préoccupant, elle souligne que le travail qui reste à faire demeure immense pour atteindre cet objectif. Et le principal obstacle est lié aux problèmes récurrents du foncier en Casamance. Le conflit qui perdure dans la région, depuis des décennies, demeure le second facteur de blocage, souligne Madame Diédhiou. ‘’Ce conflit a tellement affaibli les femmes à tous les niveaux au point que ces femmes casamançaises que l’on connaissait pour leur indépendance économique ont perdu cette indépendance’’, déplore-t-elle. À ce sujet, elle pense qu’on doit impérativement déminer les sols de la Casamance et que ceux-ci soient répartis de façon équitable aux populations.
SERAIT-IL DEVENU UN CRIME DE POSER DES QUESTIONS AU PAYS DE MACKY SALL ?
La convocation de Hadjibou Soumare ce matin à la Sûreté urbaine et l’arrestation successive de journalistes, opposants et activistes prouve à suffisance que tous ceux qui oseraient faire face au régime de Macky Sall ont un pied en prison
L’ancien Premier ministre sous le régime de Me Abdoulaye Wade, Cheikh Hadjibou Soumaré, est convoqué ce matin pour avoir posé quatre questions au chef de l’Etat. Serait-il devenu un crime de poser des questions au pays de Macky ?
Le pouvoir rend fou, le pouvoir absolu rend absolument fou, disait John Emerich Edward Dalberg-Acton dans une lettre adressée à Bishop Mandell Creighton le 5 Avril 1887. La convocation de l’ancien Premier ministre Hadjibou Soumaré ce jeudi 09 mars 2023 à la Sûreté urbaine peut sans doute être classée dans le registre des folies de Macky Sall et de son pouvoir. Pour preuve, le sort tort de l’ancien président de la Commission de l’Union économique, monétaire ouest africaine (Uemoa) est d’avoir posé quatre questions au président de la République Macky Sall.
En effet, dans ladite lettre, l’ancien Inspecteur du Trésor a simplement demandé au Chef de l’Etat sénégalais s’il a donné récemment de l’argent à une personnalité politique française notamment un montant 12 millions d’euros environ 7,5 milliards de francs CFA. L’ancien président de la Commission de l’Uemoa a, dans sa deuxième question, demandé au Président Macky Sall s’il a envoyé à l’issue de leur rencontre, « une note revêtue de votre sceau, non en souvenir de son passage au Sénégal et de sa vision pour un nouveau partenariat entre la France et l’Afrique ». Dans sa troisième interrogation, M. Soumaré avait demandé, si par extraordinaire tout cela était avéré, au Chef de l’Etat d’éclairer le peuple sénégalais avoir agi ès qualité de Président de la République du Sénégal ou de Chef de Parti politique et avec quel argent ? Hadjibou Soumaré avait bouclé la boucle en demandant, dans sa quatrième question, au Chef de l’Etat de dire au peuple s’il est sérieusement dans la logique du report des élections Présidentielles prévues en février 2024.
Sommes-nous dans une dictature qui ne dit pas son nom ?
Depuis 2012, nombre d’opposants ont séjourné en prison pour divers motifs. Des journalistes et activistes sont traqués jusqu’à leurs dernières retranchements et emprisonnés. Des militants de l’opposition ne sont pas aussi épargnés par le régime dictatorial du président Macky Sall. Le régime de Macky Sall ne s’est pas uniquement contenté de ça depuis sa prise de pouvoir. Il interdit régulièrement aussi des manifestations partout dans le pays. Et ce sont des préfets qui sont mis à profit pour empêcher l’opposition et/ou la société civile de tenir ses manifestations. Aucune surprise si le ministère de l’Intérieur est membre du parti au pouvoir, Alliance pour la République, et obéit au président de la République, son « patron » qu’il obéit sans ambages.
Tout le monde en sursis...
La convocation de l’ancien Premier ministre Hadjibou Soumare ce matin à la Sûreté urbaine et l’arrestation successive de journalistes, opposants et activistes prouve à suffisance que tous ceux qui oseraient faire face au régime de Macky Sall ont un pied en prison. Personne n’est, en effet, à l’abri des agissements de Macky Sall et de son pouvoir. Le pire est d’ailleurs que Macky Sall semble, dans ses agissements dictatoriaux, bénéficier du soutien des forces de sécurité et de la justice qui semblent lui dérouler le tapis rouge. Après Hadjibou Soumaré, à qui le tour ?
Hausse des tarifs sur le réseau de l'Aftu
Depuis la hausse du prix du carburant, certains transporteurs du réseau de l'Aftu tentent d’augmenter les tarifs. Le directeur général du Cetud, Dr Thierno Birahim Aw, a eu écho que certaines lignes du réseau de transport appliquent une hausse des tarifs sans le consentement de son service. A cet effet, il a saisi les présidents des Gie de l’Aftu pour leur signifier que cette pratique viole les termes de la convention d'exploitation et entre en contradiction avec la démarche concertée en cours, sous la supervision du ministère en charge des Transports terrestres. M. Aw met en demeure les présidents des Gie de prendre immédiatement les mesures idoines pour demander à leurs membres de respecter les tarifs en vigueur. Le directeur général du Cetud menace de retirer les autorisations de transport aux opérateurs qui persisteront dans cette modification unilatérale des tarifs en cours. M. Aw rappelle, par ailleurs, que les travaux du comité mis en place à l'effet de formuler des recommandations sur les modalités de financement de l'impact du réajustement des prix du carburant sur le transport urbain sont finalisés et doivent suivre un processus de validation.
Des photos de Serigne Touba acquises à 40 millions FCFA
Des photographies originales de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké ont été mises aux enchères hier, à la maison De Baecque et Associés de Lyon (France). Mais la communauté mouride n’a pas lésiné sur les moyens pour acquérir les photos du guide religieux. Le collectif composé de disciples mourides (Dahiras, dignitaires religieux, chercheurs, professionnels, etc.), en lien avec l’ambassade du Sénégal en France informe, dans un communiqué reçu à «L’As», l’acquisition de 06 photographies originales de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké mises aux enchères à la maison De Baecque et Associés de Lyon. Selon le Collectif, ces photos historiques représentent la pose de la première pierre de la mosquée de Diourbel en 1918. Ainsi, elles deviennent de facto un patrimoine commun et inaliénable de la communauté mouride. Les photos seront remises officiellement et en dernier ressort aux autorités mourides qui en détermineront les modalités de conservation, indique la même source. D’après le Collectif, ces photos (composant le lot 93) ont été adjugées, à l’issue des enchères, à 48 000 euros, auxquels s’ajoutent des frais estimés à environ 12 000 euros. Ce qui porte leur valeur finale à 60 000 d’euros, environ 40 millions de FCFA. En plus de ces six photos, ajoute le collectif, toutes les autres photographies et supports figurant dans le même album (lot 94), ont été également acquis
Défis de la révolution numérique
A l’instar des autres services, les femmes du ministère de l’Intérieur ont célébré la journée internationale de la femme. Représentant le ministre de l’Intérieur, Alioune Aïdara Ndiaye, secrétaire général du ministère, a invité les femmes à réfléchir davantage sur les nouveaux défis de la révolution numérique fracturée au détriment des femmes qui demeurent encore largement des «laissées pour compte» face au phénomène persistant de violence basée sur le genre qui accroît leur vulnérabilité. Il rassure qu’à l’image de la Communauté internationale, le gouvernement du Sénégal accorde une importance particulière à la situation des femmes qui est prise en compte dans tous les aspects du processus d’émergence, de développement humain, de la promotion de la paix et de la sécurité. C’est tout le sens, dit-il, de la stratégie d’équité et de genre adoptée sur l’horizon 2015-2025 en vue de rétablir les équilibres entre les hommes et les femmes en cohérence avec les ambitions du Plan Sénégal Émergent.
RSF demande la libération de Pape Ndiaye
Reporters Sans Frontières (RSF) dénonce l’arrestation du journaliste de Walfadjri Tv, Pape Ndiaye. Dans une note, l’organisation déplore une décision disproportionnée vis-à-vis d'une information donnée de bonne foi et appelle à sa libération. Pour rappel, le chroniqueur judiciaire qui est placé sous mandat de dépôt est poursuivi pour provocation d'un attroupement, outrage à magistrat, intimidation et représailles contre un membre de la justice, discours portant discrédit sur un acte juridictionnel, diffusion de fausses nouvelles et mise en danger de la vie d'autrui.
Comité national de médiation et de conciliation
Après l’installation du président et du secrétaire général, le ministre de la Justice a complété la liste des membres du Comité national de Médiation et de Conciliation. Deux magistrats sont comptés, en l’occurrence Mbaye Pouye, président de Chambre à la Cour d'Appel de Thiès et Ibou Sarr, juge au Tribunal de Commerce de Dakar. Le secteur privé est représenté par Ibrahima Sow et Mamadou Lamine Latouff, tous des juges consulaires. Les deux représentants des organismes de médiation ou de conciliation par les pouvoirs publics : Thierno Diallo du Centre d'Arbitrage et de médiation et Ndèye Coura Sèye de l’Observatoire de la Qualité des Services Financiers. L’économiste du Comité estle Professeur agrégé Chérif Sidy Kane. Les autres membres sont : Laffon Mbaye administrateur de société ; Pr Mohamed Bachir Niang représentant des Universités, Maître Siaka Doumbia de la Chambre des Notaires et Me Moussa Félix Sow de l'Ordre national des Avocats:
La révision exceptionnelle des listes électorales
Les populations attendent avec impatience l’ouverture de la révision exceptionnelle des listes électorales. Déjà que certains partis sont en train de faire le tour des quartiers pour recenser les gens qui ne sont pas inscrits sur les listes électorales. En conseil des ministres hier, le chef de l’Etat a demandé au ministre de l’Intérieur en charge des élections, d’accomplir toutes les diligences nécessaires au bon déroulement de la révision exceptionnelle des listes électorales en vue de l’élection présidentielle du 25 février 2024, sur l’étendue du territoire national et à l’étranger pour le vote des Sénégalais de l’extérieur.
Félicitation aux Lions U20 en finale
Restons avec le chef de l’Etat qui a profité de la tribune qu’est le conseil des ministres pour féliciter le ministre des Sports, la Fédération sénégalaise de Football, les joueurs de l’équipe nationale U20 et leur encadrement pour la brillante qualification du Sénégal à la phase ultime de cette compétition.
Daaka de Médina Gounass
Ne quittons pas la rencontre hebdomadaire du gouvernement sans rappeler les instructions du chef de l’Etat pour le renforcement des investissements à Médina Gounass pour une meilleure organisation du Daaka. A cet effet, le Président Macky Sall a demandé au gouvernement de poursuivre les efforts consentis en matière d’aménagement et d’équipement de la commune de Médina Gounass, collectivité territoriale qui connaît un développement urbain accéléré. Il a adressé ses remerciements au Khalife Thierno Amadou Tidiane Ba, pour son accueil chaleureux et les prières formulées avec les fidèles pour la paix, la stabilité et le progrès économique et social du Sénégal
Mouvements au ministère de la Microfinance
Le président de la République a secoué hier le ministère de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire. Il a promu Mme NicoleOlga Edith Mansis, jusquelà Conseiller technique au cabinet du ministre de la Microfinance, au poste de Directeur général du Fonds National de la Microfinance, en remplacement de Amadou Boudia Guèye. Docteur en Économie, Mohamet Diop dévient Directeur des Stratégies et de la Prospective au ministère de la Microfinance et de l’Économie sociale et solidaire. Amadou Aliou Sarr, expert en microfinance, est nommé Directeur de la Microfinance et de l’Inclusion financière.
Mame Diarra Diouf nouvelle directrice des Loisirs
Le chef de l’Etat a opéré également un changement à la tête de la Direction des Loisirs. Mame Diarra Diouf, spécialiste en Marketing et gestion commerciale, est nommée Directeur des Loisirs, en remplacement de Astou Bèye. Par ailleurs, Ousmane Sall, enseignant chercheur, accède au grade de Professeur titulaire, spécialité informatique à l’Université numérique Cheikh Hamidou Kane.
Jamm a gën 3eme mandat» reçu par l'Archevêque de Dakar
Le collectif jamm a gën 3ème mandat a bouclé ses rencontres avec les acteurs de la classe politique pour la mise en place d’une large plateforme contre la troisième candidature du Président Macky Sall en 2024. Maintenant, c’est au tour des religieux. A ce propos, une délégation du collectif a été reçue hier par l’Archevêque de Dakar, Mgr Benjamin Ndiaye. La délégation de «Jamm a Gën 3ème mandat» conduite par le coordonnateur Mamadou Mbodj a présenté «l’initiative qui est avant tout une démarche de paix et de prévention» à l’Archevêque. Mamadou Mbodji et compagnie ont échangé avec Mgr Benjamin Ndiaye sur la situation politique nationale, sous régionale et africaine. Dans une note reçue à «L’As », l’Archevêque de Dakar s’est félicité de l’engagement citoyen, du souci de la protection du bien public et de la nécessité de cultiver la paix notés dans le discours de la délégation avant de prier pour la délégation composée de Aisha Dabo de Africtivistes, Senghane Senghor de la Raddho, Denis Ndour de la Ligue sénégalaise des droits humains/section Kaffrine.
Soutien de Khalifa Sall à Cheikh Aguibou Soumaré
Comme beaucoup de Sénégalais, Khalifa Sall est surpris de la convocation de l’ancien Premier ministre Cheikh Aguibou Soumaré à la Sûreté urbaine (Su). L’ancien maire de Dakar rappelle qu’il est de coutume, dans une démocratie, qu’un citoyen interpelle ses dirigeants, au moyen d’une lettre ouverte, sur des questions d’intérêt national. Il est donc inconcevable en l’absence de réponse, dit-il, de chercher à passer par une porte dérobée en activant la justice. M. Sall condamne fermement cette tentative de musellement d’Aguibou Soumaré et apporte son soutien à l’ancien chef de gouvernement.
Un vigile retrouvé mort calciné au CEM de Grand Yoff
Scène d’horreur au CEM de Grand Yoff. Le corps sans vie et calciné du vigile de l’établissement a été découvert hier dans la matinée. L’homme s’est brûlé alors qu’il tentait d’allumer un fourneau, selon les premiers éléments de l’enquête. Les cours ont été suspendus au sein de l’établissement pour faciliter le travail de la police, rapporte «Seneweb». Le corps sans vie du vigile a été acheminé à la morgue de l’hôpital général de Grand Yoff.
Ndorna : un incendie ravage des habitations
Ndorna, ce village chef-lieu de commune dans le département de Médina Yoro Foulah, a été en proie aux flammes hier. Un violent incendie a ravagé une bonne partie des habitations. Les populations, y compris les enseignants, ont essayé ensemble d'éteindre le feu. Mais c’était sans compter avec le vent violent qui souffle ces derniers jours. Les flammes ont réduit en cendres tous les logements des enseignants. Vêtements, bonbonnes de gaz, lits, matelas, et autres… rien n'a été épargné par les flammes. Une situation qui a plongé les enseignants dans une désolation. A en croire Ousmane Coly, Principal du CEM de Ndorna, tout est allé très vite devant l'impuissance des populations qui se battaient avec les moyens du bord pour circonscrire le feu. Des enseignants sont venus d'autres localités pour prêter main forte à leurs collègues de Ndorna dans le combat contre l’incendie. Les sapeurs-pompiers qui ont quitté Kolda sont arrivés tard sur les lieux du sinistre pour éteindre certains foyers où le feu restait actif sous l'effet du vent, renseigne «Seneweb». Il faut signaler que le département de Médina Yoro Foulah ne dispose pas d’une caserne de sapeurs-pompiers. Les victimes sollicitent le soutien de l'État afin de permettre aux enseignants de continuer leurs missions dans de bonnes conditions à quelques mois de la fin de l'année scolaire
«L’ACCES ET LE CONTROLE D’UN FONCIER SECURISE PAR LES FEMMES EST DE NATURE A AMELIORER LA RESILIENCE DE LEURS FAMILLES»
Selon l’expert foncier Kader Fanta Ngom, Les femmes doivent être mieux accompagnées afin qu’elles puissent jouer leur partition dans l’atteinte de la sécurité alimentaire et nutritionnelle.
Les femmes doivent être mieux accompagnées afin qu’elles puissent jouer leur partition dans l’atteinte de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Parmi les mesures à prendre pour cela, il faut, selon l’expert foncier Kader Fanta Ngom, commencer par une forte vulgarisation des avancées juridiques de promotion des droits fonciers de la femme.
Alors que l’Etat semble être à fond dans sa volonté/politique d’autosuffisance alimentaire, qui peine encore à produire les résultats escomptés, force est de constater que plus de la moitié de la population (les femmes) éprouve d’énormes difficultés à accéder à la terre. Quelle est la place des femmes dans l’agriculture au Sénégal ?
La place de la femme dans l’accès au foncier agricole est ambivalente. La femme peut avoir physiquement accès au foncier, mais ne le gère pas et n’a aucune maitrise sur ces terres. Cela me rappelle cette fameuse citation du président Julius Nyerere qui disait qu’en Afrique : «la femme trime toute sa vie sur une terre qu’elle ne possède pas pour produire ce qu’elle ne contrôle pas. Et si son mariage se termine par un divorce ou la mort de son mari, elle peut être renvoyée les mains vides.»Or, il n’est plus à démontrer la place fondamentale de la femme dans la production agricole notamment en zone rurale. Selon le Plan d’action national de la femme, les femmes constituent 60% de la force de travail et assurent environ 70% de la production vivrière. Cela veut dire qu’en réalité, c’est la femme qui nourrit le monde. Ce constat se vérifie aussi au niveau international. Une étude de la FAO (2010) avait déjà publié des statistiques selon lesquelles «les femmes produisent 60 à 80% des aliments et sont responsables de la moitié de la production alimentaire mondiale». Malheureusement, elles ne tirent pas, proportionnellement à cette production, les retombées économiques adéquates. Les femmes sont en général des ouvrières et non propriétaires de ces exploitations agricoles. Elles ne maitrisent pas le principal facteur de production, à savoir la terre qu’elles mettent en valeur. Et pourtant, elles sont fortement impliquées au Sénégal dans toute la chaine de valeur agricole (transformation, commercialisation…). L’accès et le contrôle d’un foncier sécurisé par les femmes est de nature à améliorer la résilience de leurs familles respectives et de la communauté en général. La faible maitrise des principales sources de production (terres, eau à usage agricole, etc.) rend les femmes dépendantes des hommes, eux-mêmes confrontés aujourd’hui au rétrécissement du foncier dû aux accaparements fonciers et à la poussée démographique. Pour contribuer efficacement à l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire, les femmes doivent être appuyées à dépasser ces activités de subsistance pour la satisfaction de leurs besoins élémentaires et embrasser des activités économiques consistantes. Pour ce faire, la femme doit avoir accès à un foncier sécurisé et aménagé dans le cadre d’une production à grande échelle et une autonomisation économique pérenne. Enfin, le renforcement de la participation des femmes dans les activités agricoles et l’amélioration de leurs accès aux terres contribuent largement au développement et à la sécurité alimentaire et nutritionnelle ; d’où la pertinence de l’adoption de mesures de discrimination positive à leur égard.
Qu’est-ce qui explique que les femmes ont des difficultés à accéder à la terre au Sénégal notamment en milieu rural ?
En réalité, deux séries de difficultés peuvent être notées. Premièrement, il s’agit de la faible (voir absence) mise en application des textes juridiques favorables à l’égalité d’accès entre homme et femme et d’autre part de la persistance des pesanteurs socioculturelles. Le Sénégal a non seulement ratifié les instruments internationaux relatifs à la protection et à la promotion des droits fonciers de la femme, mais a adopté, au niveau national, un cadrage politique très favorable aux droits de la femme ainsi que des textes juridiques progressistes. Le PSE, par exemple, fait la promotion de «l’équité et de l’égalité de genre» et prévoit la prise en compte des questions de genre considéré comme un enjeu transversal pour l’ensemble des programmes de développement national. Quant à la Constitution, elle proclame, dès son préambule, le rejet et l’élimination, sous toutes leurs formes, de l’injustice, des inégalités et des discriminations. L’article 15 de la Constitution dispose que«l’homme et la femme ont également le droit d’accéder à la possession et à la propriété de la terre dans les conditions déterminées par la loi». Cela veut dire que l’accès à la possession et à la propriété foncière est érigé au Sénégal en règle constitutionnelle. Concernant la loi d’orientation agro-sylvo-pastorale (loi n°2004- 16), elle institue même une discrimination positive en faveur de la femme. Aux termes de son article 54, l’Etat doit assurer «la parité des droits des femmes et des hommes en milieu rural, en particulier dans l’exploitation agricole. En outre, des facilités d’accès au foncier et au crédit sont accordées aux femmes». Le cadre juridique interdit toute forme de discrimination envers les femmes. Les textes en vigueur donnent ainsi aux femmes des droits d’accès à la terre égaux à ceux des hommes. Malgré toutes ces avancées, la réalité de terrain est tout autre. Ces textes et visions politiques ne se traduisent pas en actes concrets dans la réalité. Cette volonté d’opérationnaliser l’équité et l’égalité de genre dans la distribution foncière n’a toujours pas permis de lever toutes les contraintes relatives à la question. Les statistiques révèlent que les femmes ne possèdent que 4% des terres agricoles au niveau national (IRD, 2018). L’autre série de difficultés est la persistance des pesanteurs socioculturelles qui constituent les contraintes majeures auxquelles les femmes sont confrontées dans le contrôle du foncier. Dans beaucoup de localités rurales au Sénégal, la femme accède au foncier par le canal d’un homme (mari, frère, père etc.). C’est pourquoi, on dit que la femme est encore placée sous «tutelle foncière». Son accès au foncier dépend de la volonté et des grâces d’un homme et non de la législation ou autre document de vision politique officielle. Certains, pour rejeter les droits fonciers de la femme, considère celle-ci comme une cible mobile qui peut, à tout moment, quitter le village pour aller rejoindre le domicile conjugal qui peut se trouver dans une autre localité. Donc, elle n’a pas droit là où elle habite, mais là où elle doit vivre avec son mari. Or, la famille d’accueil, également, rétorque que ce sont ses enfants qui ont droit au patrimoine foncier du mari et non la femme qui pourrait, demain (en cas de divorce ou de décès du mari), avoir un autre mari d’une autre localité. Ce ballotage de la femme est constant en zone rurale. Pour rejeter ces droits, il est dit que la femme est une cible mobile alors que le foncier est une cible fixe, donc les deux ne peuvent aller de pair. Tout ce contexte fait que les femmes sont en général exclues des assemblées où on discute des questions foncières. Pour justifier cette marginalisation foncière de la femme, des idées mystiques sont même développées, telles que la femme ne doit pas assister à ces séances au risque qu’un malheur ne s’abatte sur elle et ses enfants. Il faut quand-même avouer que certains maires développent de bonnes pratiques de promotion des droits fonciers de la femme (Toubacouta, Mbadakhoune, Tattaguine etc.), mais il ne faut pas aussi perdre de vue l’impuissance des communes rurales face au poids des coutumes portées par certains propriétaires fonciers coutumiers ou autres notabilités encore réticentes à la promotion des droits fonciers de la femme. En effet, les communes rurales, malgré leurs prérogatives d’affecter et de désaffecter, sont obligées de négocier avec les chefs de villages, les notables et/ou les propriétaires terriens, pour obtenir des parcelles à affecter aux GIE de femmes. La situation est encore plus difficile pour les femmes individuelles qui souhaitent s’investir dans la production agricole puisque, contrairement aux GIE de femmes, elles bénéficient rarement du soutien des propriétaires terriens.
La culture et l’interprétation de la religion (favorable aux hommes) n’ont-elles pas une grande part de responsabilité dans cette donne ?
A la place de la religion, je parlerais plutôt de certaines coutumes. Car, selon le système successoral musulman, la femme hérite la moitié de ce qu’hérite l’homme. Mais cette règle ne saurait s’appliquer sur les terres du Domaine National. En effet, la règlementation sur le Domaine Nation (l’essentiel des terres du Sénégal), interdit toute transaction sur ces terres dont l’héritage (art. 3 décret 72/1288). Les entraves auxquelles les femmes sont confrontées sont effectivement d’ordre social avec ces pesanteurs socioculturelles très ancrées dans le monde rural ainsi que la réticence encore manifeste de certains hommes. Dans ce même ordre d’idées, nous pouvons citer la conception patriarcale qui se définit comme l’accès prioritaire des hommes aux moyens de production et dans les prises de décisions. Ce sont donc les représentations sociales qui accordent aux hommes le maximum de chances pour accéder aux ressources, dès lors qu’ils doivent supporter les dépenses familiales.
Les textes et lois en vigueur sur le foncier favorisent-ils un accès équitable à la terre?
Sur ce plan, le Sénégal a enregistré des avancées salutaires. Les textes juridiques en vigueur sur le foncier favorisent effectivement un accès équitable à la terre. Les instruments internationaux (CEDEF, Protocole de Maputo…), sont ratifiés pour la promotion de l’accès et du contrôle par les femmes des ressources productives telles que la terre. Au niveau national, au-delà des textes fondamentaux et référentiels politiques (Constitution PSE…), plusieurs textes vont dans ce sens. La loi n°2010-11 du 28 mai 2010 sur la parité absolue Homme-Femme et son décret d’application instituent la parité dans les Institutions municipales ainsi que les Commissions techniques dont la Commission domaniale. C’est important, parce que l’essentiel des terres du Sénégal relève du Domaine National et la gestion de ces terres est confiée aux Collectivités territoriales. Malheureusement, si le respect de la parité au niveau de l’Institution municipale est acquis, tel n’est pas le cas au niveau de la Commission domaniale qui est le bras technique de la commune sur toutes les questions foncières, en termes d’investigation, d’enquête et de préparation des décisions foncières de la commune. L’objectif de cette disposition était de renforcer la participation égalitaire des femmes dans le processus décisionnel. En outre, en 2018, le ministre de l’Agriculture avait pris une importante circulaire portant réduction des inégalités genre au niveau des activités agricoles, en accordant aux femmes 15% des parcelles dans les aménagements, 20% des engrais subventionnés, 20% de semences certifiées, 10% des tracteurs subventionnés, 40% du financement et 20% de taux de représentation. Même si l’application laisse à désirer, je la considère comme une bonne initiative. Globalement, le cadre juridique interdit toute forme de discrimination envers les femmes, même si certaines dispositions devraient être revues. Par exemple, l’article 7 du décret 72/1288 dispose qu’une nouvelle demande de réaffectation de la parcelle doit être adressée au maire, dans un délai de trois mois qui suivent le décès du précédent affectataire (par exemple le mari). Les femmes jugent que ce délai est très court, en ce sens qu’il coïncide avec la période de veuvage. Et, socialement, la femme serait mal vue par la société, si elle s’occupait de telles formalités administratives pendant cette période. Ensuite, aux termes de l’article 18 du décret 64-573 portant application de la loi 64-46 sur le Domaine National, la cessation de résidence sur le terroir est une cause de désaffectation. Or, par nature, la femme est mobile et pourrait quitter le terroir pour rejoindre le domicile conjugal. Cette disposition est alors en défaveur de la femme qui serait ainsi dans une insécurité foncière constante.
Quelle politique foncière pour corriger un tel préjudice à l’égard des femmes ?
Plusieurs leviers peuvent être actionnés. Il faudra commencer par la forte vulgarisation/médiatisation des avancées juridiques de promotion des droits fonciers de la femme. Dans certains milieux en zone rurale, l’ignorance de ces textes est patente. Il faudra les traduire en termes très simples et en langues locales et tenir des émissions dans les radios locales, avec la participation de toutes les parties prenantes (élus, autorités administratives, notabilités religieuses et coutumières, chefs de village etc.). Ce qui permettra de faciliter progressivement la réduction des pratiques discriminatoires à l’égard des femmes dans la distribution foncière. Dès l’instant que le foncier est une compétence transférée, les maires ont un grand rôle à jouer dans cette dynamique. Et je magnifie, au passage, les bonnes stratégies locales. Je pense notamment aux vastes campagnes de délivrance de délibérations foncières aux femmes dans certaines communes, où des négociations ont été d’abord organisées dans les ménages et auprès des autorités coutumières, dans le cadre d’un dialogue communautaire, pour recueillir les accords des différentes parties prenantes. La stratégie consistait à mettre le focus sur les arrangements locaux. Certaines communes également, pour faciliter cet accès juridique, procèdent à l’allégement ou à la gratuité des frais de bornage, pour faire sauter toute contrainte d’ordre financier dans l’accès au foncier pour les femmes. A Matam, un Projet (SAED/Coopération française) a mené des caravanes de sensibilisation auprès des chefs religieux et des autorités coutumières sur la promotion des droits fonciers de la femme rurale. Les messages positifs et de soutien ont été enregistrés et ont fait, par la suite, objet de large diffusion au niveau des radios locales. Le renforcement de l’adhésion des leaders d’opinion (coutumiers et religieux) à la reconnaissance des droits fonciers des femmes est fondamental. Ces résultats ont «libéré» les maires qui ont, par la suite, facilité les processus d’attribution de titres aux femmes. Ce qui a fait dire à certains experts, qu’il n’y a pas de problème d’accès des femmes au foncier, mais plutôt un problème d’approche. Par ailleurs, les représentants de l’Etat, de leur côté, doivent veiller à ce que la réglementation sur la parité soit rigoureusement appliquée, afin d’améliorer la gestion inclusive et paritaire du foncier, avec une bonne implication des femmes. En résumé, la politique foncière devra aussi promouvoir des sessions de formation massive sur les procédures foncières. Une étude réalisée en 2018 montre que les femmes déposent rarement des demandes au niveau des communes. Or, le dépôt d’une demande foncière est une condition substantielle avant toute délibération foncière. Je suis aussi de ceux qui pensent que la promotion des droits fonciers de la femme ne doit pas se faire avec les femmes exclusivement. Il faudra mobiliser et engager les hommes, pour un soutien et un meilleur plaidoyer des droits fonciers de la femme. Il est constaté, également, un faible taux d’alphabétisation des femmes. Ceci ne favorise pas la maitrise des procédures foncières et des voies de recours. Le taux d’analphabétisme est de 54,6% au Sénégal dont 62% de femmes (RGPHAE 2013). Cette situation réduit forcément l’accès à l’information sur les droits fonciers de la femme ainsi que les procédures pour accéder à la terre. Pour une durabilité de l’activité économique, l’accès au foncier ne doit pas être considéré comme une fin en soi. Il y a aussi des entraves d’ordre technique, avec le manque de moyens de production (équipements agricoles modernes), sans oublier les entraves financières marquées par des difficultés d’accès au crédit et enfin les entraves organisationnelles qu’il faudra corriger par un meilleur niveau d’organisation et d’encadrement des femmes. Une fois l’accès au foncier est acquis, les autres accès doivent suivre, par exemple l’accès au financement adéquat, l’accès aux équipements, l’accès au marché etc.
Considérant que l’agriculture au Sénégal est essentiellement familiale et que les revenus des femmes servent grandement à nourrir la famille et entretenir les enfants, le fait qu’elles n’aient pas accès au foncier n’accentue-t-il pas les récurrentes menaces d’insécurité alimentaire dans certaines régions du pays ?
Au Sénégal des enquêtes de terrain, portant sur l’affectation des revenus des femmes chefs de ménage, ont révélé que : - 50% de leurs ressources sont destinées aux dépenses alimentaires, 15% aux dépenses de santé, 15% à l’éducation des enfants, 10% à l’habitat, 10% aux dépenses vestimentaires (habillement et parure). Sachant que le foncier constitue le principal facteur de production pour les femmes, le fait qu’elles n’aient pas accès à cette ressource constitue naturellement un sérieux frein à l’autonomisation économique des femmes que le président de République surnomme les «héroïnes au quotidien». L’insécurité foncière ou parfois la dépossession foncière que vivent les femmes, enfonce celles-ci dans une situation de vulnérabilité, ce qui constitue une menace d’insécurité alimentaire pour toute la communauté.
Le fait qu’elles soient mises à l’écart ou presque des politiques agricoles, parce que n’ayant pas accès au foncier, n’impacte-t-il pas négativement à l’atteinte de l’autosuffisance ?
Vous me donnez ici l’occasion de saluer l’approche du PSE qui intègre les questions de genre de façon transversale dans tous les programmes publics. Cette approche est utilisée pour faire en sorte que les exigences et la situation des femmes, comme celles des hommes, soient prises en compte dans toutes les actions, dans le but d’améliorer la gouvernance foncière. Cette approche permet notamment de combattre la marginalisation foncière de la femme. Cette marginalisation impacte effectivement et négativement l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire. La femme constitue une part très importante de la main d’œuvre agricole ; il est alors fondamental de mobiliser et de mettre cette main d’œuvre dans de bonnes conditions de production. Je crois que l’appui à la sécurisation foncière de cette main d’œuvre féminine est nécessaire dans la stratégie de l’autosuffisance alimentaire. Cet objectif pourrait être atteint avec la mise en place, à l’échelle nationale, de fermes agricoles génératrices d’emplois. Il faut, par contre, déplorer le fait d’affecter un lopin de un à deux hectares à un GIE composé d’un nombre important de femmes. Chaque femme se retrouve, après morcellement, avec une parcelle de taille peu viable et non rentable. Ainsi, les gains obtenus sont très en deçà des efforts fournis et cela hypothèque très souvent la pérennisation de l’investissement et entraine des abandons. Les revenus tirés de ces lopins sont très faibles pour ne pas dire nuls. Tous ces facteurs impactent négativement à l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire.
Les changements climatiques ont des conséquences sur la rentabilité des productions agricoles. Pensez- vous que les femmes qui n’ont pas accès à la bonne terre peuvent développer dans ce contexte une activité qui garantira leur indépendance financière ?
Le contexte actuel n’est pas favorable, ce qui justifie la nécessité pour l’Etat d’accorder une attention toute particulière à l’autonomisation économique de la femme. Dans certaines localités, la nappe baisse, ce qui complique l’accès à l’eau au niveau des exploitations agricoles des femmes. Dans d’autres sites, c’est la salinisation qui progresse ou l’érosion côtière qui amenuise par exemple les terres utilisées par les femmes transformatrices de produits halieutiques. L’érosion côtière a réduit, dans la plupart des sites, leurs aires de travail. Bref, la dégradation de l’environnement et le changement climatique réduisent la disponibilité des ressources en terres et rendent encore plus vulnérables les femmes, déjà socialement et économiquement marginalisées. Ces conditions sont aggravées parfois par l’attribution aux femmes de terres éloignées du village, d’accès difficile et de moindre qualité. Ce qui entraine leur abandon de l’activité agricole. Il est clair que, dans ces conditions générales, la femme ne pourrait développer une activité qui garantira son indépendance économique ou financière. Ce contexte a même obligé bon nombre de femmes à se repositionner dans le segment de commercialisation de produits agricoles produits par d’autres ou à exploiter d’autres opportunités économiques qui n’offrent pas des gains importants.
LA DISCRIMINATION, L’ANALPHABETISME ET LA PAUVRETE FONT LE BOULEVARD DU MAL !
L ’accès à la terre n’est toujours pas facile pour les femmes de la région de Sédhiou. Les raisons sont à chercher dans plusieurs facteurs socio-culturels et, dans une moindre mesure, institutionnels
Très peu de femmes ont accès à la terre dans les régions du Sud et de l’Est du pays. C’est du moins ce qui ressort d’une Enquête du projet Femmes et agriculture résilientes (FAR), qui situe à seulement 13% le nombre de femmes ayant accès au foncier dans le Sud et l’Est du pays. C’est le résultat d’une discrimination dans la répartition des parcelles, sur l’autel de pratiques culturelles obsolètes, et l’analphabétisation chronique qui les éloigne du cadre législatif à en exiger de droit.
L ’accès à la terre n’est toujours pas facile pour les femmes de la région de Sédhiou. Les raisons sont à chercher dans plusieurs facteurs socio-culturels et, dans une moindre mesure, institutionnels. En réalité, en milieu mandingue traditionnel, la croyance populaire a répandu dans la conscience collective que «la femme est appelée à se marier, parfois très loin de ses parents. Donc, lui attribuer des terres qu’elle va laisser derrière est dénudé de tout sens et de bon sens», dit-on dans le cercle des sages mandingues.
Dans la zone du Pakao, l’approche culturelle dans la répartition des terres n’autorise pas la femme de disposer de parcelles. L’ancien maire de Oudoucar, Sankoung Sagna, explique qu’«en milieu mandingue, on considère que la terre appartient à la famille dans son sens large. Et la femme qui arrive pour les besoins de lien conjugal, intègre le cercle et peut avoir accès à une parcelle à usage d’exploitation agricole. Cela, pour éviter de morceler le foncier et qui va sans doute fragiliser l’approche communautaire dans la gestion des terres», a-t-il souligné avec force.
Et l’ancien édile de ce gros bourg de l’Est de Sédhiou d’ajouter : «en réalité, les femmes, chez nous, ont la possibilité d’exploiter une parcelle, une fois qu’elles intègrent la concession. Mais, par mesure de prudence, on se garde de lui faire des titres d’attribution, pour éviter que l’assiette foncière ne se brise entre les membres d’une même et grande famille et le tout dans un contexte de polygamie »
UNE OPTION OBSOLETE ET DISCRIMINATOIRE !
Selon les organisations de femmes de la région de Sédhiou, aidée par la classe d’intellectuels en puissance, cette option est jugée obsolète et discriminatoire car elle exclut les femmes de la course au foncier. «Les droits humains encouragent les femmes à disposer de la terre, à égale dignité avec les hommes. Il faut progressivement se départir des pratiques vieilles de plusieurs siècles et qui sont vraiment rétrogrades et facteurs de pauvreté féminine», se désole Mme Khady Mané, ancienne parlementaire de Sédhiou.
Comme pour conforter ses allégations, le projet FAR(Femmes et agriculture résilientes au Sénégal), qui intervient dans les régions de Sédhiou et Tambacounda en faveur de l’amélioration des conditions sociales et économiques des jeunes et des femmes, promeut l’accès à la terre. Lors d’un atelier organisé par ce projet mis en œuvre par le GADEC, il est ressorti des débats «la problématique de la divagation des animaux dans la région de Sédhiou, l’égalité hommes-femmes notamment dans le Pakao où il est établi qu’il faut un plaidoyer fort envers les hommes pour qu’ils comprennent qu’il ne s’agit pas de leur ôter leur pouvoir social, mais de donner aux femmes ce qui leur revient de droit »
SEULS 13% DES FEMMES ONT ACCES A LA TERRE
Dans ce contexte potentiellement défavorable pour les femmes, il apparait dans une Enquête menée par le projet FAR que seuls 13% des femmes ont accès à la terre dans le Sud et l’Est du pays. Ce qui dénote assurément la dépendance de la femme à l’agenda de l’homme mais aussi les pesanteurs qui astreignent son élan d’autonomisation économique. «Les femmes exploitent les terres qui ne leur appartiennent pas. Et, généralement, ce sont des parcelles familiales difficiles à valoriser»,reconnait Sankoung Sagna, l’édile de sortant de Oudoucar. Les contraintes sont nombreuses et multiformes. D’abord l’analphabétisme chronique qui fait que rares sont celles qui peuvent lever le bout du doigt pour en formuler la demande, au risque de se faire congédier pour activité fractionniste. Toutefois, cette considération tend à disparaitre.
L’IMPACT DE LA SENSIBILISATION DE AJWS EN MILIEU RURALE
De concert avec son partenaire traditionnel de mis en œuvre dans la région de Sédhiou, l’association «Le Gabou», la fondation AJWS (American Jewish world service) a accompagné les communautés de plusieurs collectivités territoriales de Sédhiou, notamment la cible féminine, à connaitre leurs prérogatives en matière d’accès à la terre. Ainsi et à titre d’exemple, avec les rencontres de partage plusieurs fois organisées à Diendé, les femmes sont passées de 05% à plus de 10% de demandes officielles d’attribution de parcelles, selon le registre de la Sous-Préfecture.
La solution durable passe nécessairement par la volonté politique manifeste de l’Etat à mettre en œuvre l’égalité des chances entre homme et femme et la lutte contre la féminisation de la pauvreté au Sénégal. En attendant, généralement, les femmes sont aussi victimes de surcharge des travaux domestiques, de manque de temps et de violences qui freinent leur autonomisation. A cela s’ajoute l’analphabétisme des femmes, avec un taux jugé élevé de 93% contre 70% chez les hommes, si l’on en croit le projet FAR. Au demeurant, le renforcement du leadership des femmes apparait comme la meilleure intégration dans les processus décisionnels.
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NÉGROPHOBIE : KAÏS SAÏED DOIT S'EXCUSER ET PRENDRE LA PORTE
En marge du concert, qu’elle a donné samedi dernier à l’Agence TRAMES de Dakar, la chanteuse Corinna Fiora d’origine italienne et viscéralement africaine, s’est indignée sur la dérive oratoire du président tunisien Kaïs Saïed, à propos des émigrés
En marge du concert, qu’elle a donné samedi dernier à l’Agence TRAMES de Dakar, la chanteuse Corinna Fiora d’origine italienne et viscéralement africaine, s’est indignée sur la dérive oratoire du président tunisien Kaïs Saïed, à propos des émigrés d'Afrique subsaharienne présents sur le sol tunisien.
Que fait donc encore Kaïs Saïed à la tête de la Tunisie après ses propos racistes et profondément négrophobes qui ont heurté les habitants d’Afrique subsaharienne ?
En tout cas pour l’artiste Italo-africaine Corinna Fiora qui a profondément le continent à cœur, non seulement le président tunisien doit présenter des excuses pour cette offense, mais il doit rendre le tablier.
En d’autres termes, Kaïsd Saïed n’est plus qualifié pour présider aux destinées du pays de Habib Bourguiba. Démission pure et simple. L’intérêt d’AfricaGlobe tv on ne peut pas pour des intérêts politiciens immédiats se permettre diviser un continent. Le séparatisme ce n’est pas pour l’Afrique.
Le président tunisien se doit de comprendre que les présidents (politiciens) passent mais le peuple reste. Attention donc à ce genre de dérives. Pour Corinna, cette sortie malvenue n’est qu’une diversion puisque Kaïs Saïed fait face à une grogne interne dans le pays. Face à son incapacité à apporter de réponses adéquates et à apaiser son peuple, il se trouve un bouc émissaire en la personne de migrants subsahariens. Monsieur le président Saïed, le séparatisme, ce n’est pas pour l’Afrique !
Pour mémoire, le 21 février, M. Saied a affirmé que la présence de « hordes » d’immigrés clandestins provenant d’Afrique subsaharienne était source de « violence et de crimes » et relevait d’une « entreprise criminelle » visant à « changer la composition démographique » du pays. Des propos racistes qui ont indigné beaucoup de citoyens africains.
Corinna Fiora est née en Egypte, mariée à un Gambien, elle vit au Sénégal depuis 17 ans où elle développe ses projets artistiques.
DÉCÈS DE MAÎTRE OUSMANE SÈYE
L'avocat à la Cour est mort ce jeudi à Dakar des suites d’une maladie. Inscrit au Barreau depuis 1985, cette éminente figure du prétoire était également le leader du parti Front républicain, membre de la coalition présidentielle, Benno Bokk Yaakaar
Lesoleil.sn a appris le décès jeudi matin de Maître Ousmane Seye, avocat à la Cour, des suites d’une maladie, qui l’avait éloigné de la scène médiatique à son retour de la Mecque. Une grande perte pour la justice mais aussi pour la classe politique sénégalaise. Car, Me Seye, inscrit au Barreau depuis 1985, était également le leader du parti Front républicain, membre de la coalition présidentielle, Benno bokk yaakaar (BBY).
Avocat de l’Etat pendant plusieurs années, le défunt donnait toujours ses avis tranchés sur des questions de l’actualité judiciaire.
PAR GUIMBA KONATÉ
LE DISCOURS DE LA HONTE DU PRESIDENT TUNISIEN
Depuis la nuit des temps et l’apparition de l’Homme, l’homme NOIR démange, dérange et enrage parce qu’il est NOIR . Ce qui ne semble pas NORMAL pour les AUTRES Tous les AUTRES . Le Blanc n’aime pas le Noir, le Rouge n’aime pas le Noir, le Jaune ...
Dans un discours à consommation nationale, Monsieur KAÏS SAÏED ci-devant Président de la Tunisie a cru devoir déverser toute sa bile sur les NOIRS africains qui seraient à l’origine de tous les maux de sa chère Tunisie : Vols, agressions , assassinats et j’en passe. BIGRE !
C’est qu’il n’y est pas allé de main morte pour ne pas dire de «voix morte» ce NAAR. Ce faisant, il exprime tout haut ce que nombre d’arabes et de Blancs pensent du NOIR en général et expose ces derniers à la chasse à courre dans son pays. Pour cela et malgré ses rétropédalages de circonstance, il sera tenu pour RESPONSABLE de tout ce qui arrivera aux africains de Tunisie et d’ailleurs car le discours a été plutôt bien accueilli par presque toute la planète blanche. Vous en doutez ? Dites-moi quelles autres réactions énergiques et indignées ont été enregistrées à part celles des africains Noirs ? Aucun grand pays dit de démocratie et de Droits de l’Homme n’a émis la plus petite condamnation, même pas de circonstance contre ces propos haineux, véritable appel au meurtre des Noirs. AUCUN .
Ils se sont tous emmurés dans un silence d’autruche qui vaut tacite approbation. Car « qui ne dit mot, consent » nous rappelle l’adage. QUELLE HONTE !!! AH ! si c’était sur les LGBTS ou le GENRE ou autres calembredaines occidentales que n’aurait-on enregistré de réactions bruyantes et très indignées et de dénonciations véhémentes de la société des « bien pensant » blancs qui auraient réduit le Président tunisien en une charpie médiatique pour de tels propos homophobes. Mais puisqu’il s’agit des NOIRS, bof , on peut se cacher derrière son petit doigt et se taire . QUELLE HYPOCRISIE qui met à nu le RACISME ANTI-NOIR qui est dans l’ADN du BLANC. On se souvient du célèbre mot de Nadine MORANO éphémère ministre française qui disait après un dérapage raciste : « je n’ai pas à m’excuser car je suis blanche » . Vous avez bien lu et le VAR est là pour…
En tenant du haut de sa station de Chef d’Etat, de tels propos ouvertement racistes quelque soit l’onguent sémantique dont on voudrait les oindre pour les édulcorer, le Président tunisien a fait la sale besogne de TOUS les racistes du monde et particulièrement du monde arabe où la situation des NOIRS malgré le partage de la religion musulmane se passe de commentaires. Tenez , dans l’Hagiographie islamique, on ne parle presque jamais de BILAL , fidèle compagnon du Prophète et premier muezzin de l’Islam. Pourquoi ? Parce qu’il était NOIR. CQFD. C’est Tout dire ! Passons.
Le discours de la Honte du Président tunisien a déclamé une véritable fatwa contre les NOIRS de son pays et va donner des idées à tous les autres pour avoir le courage de sonner ouvertement l’hallali contre les NOIRS . C’est pourquoi, au nom de TOUS LES MIENS , Monsieur le Président , sauf votre Honneur, je vous tiendrai personnellement RESPONSABLE de TOUT ce qui arrivera aux NOIRS à travers le Monde et cela devant DIEU et devant les Hommes . BILLAHII.
En réalité, le NOIR dérange PARTOUT et fera toujours l’objet de dérives calculées et de persécutions programmées. Et le discours haineux du Président tunisien n’est que le n-ième épisode des éruptions racistes cycliques anti-noirs qui caractérisent le monde des Blancs. Ce n’est donc ni plus ni moins qu’un nième épisode sordide d’une équation INSOLUBLE que pose la QUESTION NOIRE pour l’Humanité toute entière.
Depuis la nuit des temps et l’apparition de l’Homme, l’homme NOIR démange, dérange et enrage parce qu’il est NOIR . Ce qui ne semble pas NORMAL pour les AUTRES Tous les AUTRES . Le Blanc n’aime pas le Noir, le Rouge n’aime pas le Noir, le Jaune n’aime pas le Noir et même - n’ayons pas peur de le dire- certains Noirs n’aiment pas le NOIR . Pourquoi ? Personne ne pourra vous donner une raison valable, une SEULE qui puisse -non pas justifier ce qui est impossible -mais seulement expliquer cet état de fait. La HAINE envers le NOIR trouve sa source dans l’incapacité de l’autre, de voir et d’admettre qu’il existe UNE PERSONNE de peau noire, faite de chair et d’os et dans les veines de laquelle coule le même sang fait d’hémoglobine, de plasma et de sérum avec les mêmes groupes sanguins A ; B ; AB ; O et des globules blancs et rouges etc. et qui parle, chante , pleure et pire… pour les Autres ose PENSER . Non, c’est justement cela qui n’est pas concevable dans l’esprit des RACISTES. N’est- ce pas l’illustre Montesquieu Précurseur adulé de « l’Esprit des Lois » qui s’écriait : « Comment DIEU a -t-il pu mettre une AME dans une peau aussi noire ? ». C’est TOUT DIRE. Non ! çà ne passe pas .Voilà toute la problématique du Blanc et de tous les autres envers le NOIR.
En 2020, au lendemain du lâche assassinat de Georges FLOYD aux USA j’avais publié un article d’indignation et j’avais écrit ceci, je me cite : « Ils peuvent voir un taureau blanc et un taureau noir, un bel alezan noir et un cheval blanc ; un coq blanc et un coq noir , des chats, des chiens noirs et les aimer à la folie . Mais une personne NOIRE ? NON …çà ne passe pas. Pour certains Blancs et ils sont malheureusement de plus en plus nombreux qui développent une véritable mélanophobie ; le Noir n’est bon qu’en saltimbanque, danseur, chanteur, amuseur public et autres boules de muscles violents mais pas en citoyens libres d’égale dignité et méritant de vivre AVEC le Blanc. NON . çà les rend FOUS . Et beaucoup d’entre eux pour pas dire presque tous notamment en France et dans beaucoup d’autres pays du monde, ne se privent plus comme le Président tunisien, de proférer ouvertement des propos racistes dévoilant le tréfonds de leur âme de Raciste pour ensuite se rétracter gauchement pour s’amender sous les tollés des gens.» Fin de citation.
TOUS à l’instar du Président tunisien ont eu -en diverses occasions – à dévoiler leur mépris du Noir par des propos insultants et publics. On pourra citer à l’envi des propos ouvertement racistes proférés par d’éminentes personnalités françaises sur les NOIRS jusqu’aux illustres écrivains comme Voltaire ou Hugo. Chacun y est allé de ses commentaires insultants envers le Noir. La VAR est là.
Ma conviction est que foncièrement le Blanc est Raciste et n’aime pas le Noir. J’en suis tellement convaincu que je sais que par exemple et jusqu’à la nuit des temps, un Noir ne deviendra jamais PAPE de la Chrétienté quand bien même il existerait chez les Papabiles des cardinaux noirs de très haut niveau . Ce serait l’implosion de l’Eglise Romaine. De même, un Noir ne sera jamais Grand Imam à la Mosquée de la Mecque ou à AL AZAR.
Un noir ne sera JAMAIS Directeur Général de la Banque Mondiale. JAMAIS. Ce n’est pas acceptable pour le Blanc. Il ne faut pas se faire d’illusion. Certes, on me dira qu’un Noir a été SG de l’ONU et Président des USA. Pour OBAMA ; c’est un accident de l’histoire qui ne risque pas de se reproduire de sitôt et pour l’ONU, des mesures cosmétiques pour donner un semblant d’ouverture aux pays membres. La reprise en mains est déjà bien amorcée pour que cela n’arrive plus. Suivons.
Les effroyables épisodes des différents et nombreux massacres et autres pogroms perpétrés durant toute l’histoire contre les NOIRS pour les éradiquer complètement de la vue des blancs et des autres et dont certains sont remis au goût de jour de façon virale sur le NET, n’ont toujours pas permis aux autres de comprendre et de reconnaitre que le Blanc est Là parce que le NOIR est à côté. Dans leur rage contre le Créateur qui aurait eu à leurs yeux l’outrecuidance (ASTAFIROULAH 3 fois) d’avoir crée des hommes NOIRS, ils s’évertuent à vouloir supprimer par tous les moyens possibles et imaginables, les NOIRS de la surface de la terre. TERRIBLE. L’esclavage, la traite négrière, la guerre de sécession, les guerres mondiales, la colonisation, l’Apartheid, n’y ont rien pu faire, « le NEGRE » comme ils aiment fulminer, est là, Toujours là vivant, respirant, chantant, dansant, travaillant, s’habillant et surtout toujours PLUS NOMBREUX, de plus en plus fortunés, instruits et très ambitieux.
Ils ont institué la différenciation pour ne pas dire la stigmatisation par des catégorisations sémantiques qui ne font qu’édulcorer leur Haine de devoir supporter la présence des NOIRS à leurs côtés.
Ainsi, dans leurs vaines tentatives de toujours dévaloriser et de rabaisser les NOIRS ; les américains noirs deviennent des afro-américains pour bien les différencier des Américains blancs dont on ne dira jamais euro-américains mais américains quand bien même nombre de Noirs sont sur place depuis des siècles bien avant beaucoup d’entre ces WASP. En Europe notamment en France, un Noir quand bien même il aurait été de par ses parents, en place depuis trois à quatre générations, restera Toujours un Français d’origine africaine. Là où un français d’origine slave, polonaise, hongroise, roumaine etc. est UN Français tout simplement. N’’est ce pas Monsieur Philipe DIALLO Président intérimaire de la FFF ?
Malgré tout, tout et tout, « ces sales nègres » comme ils aiment à éructer- sont toujours là, souriants, insouciants et évoluant dans une résilience hors du commun. Çà énerve, çà enrage et Ils paniquent et optent pour la violence quotidienne permanente pernicieuse et atroce pour assouvir leur haine du NOIR. Jusqu’à quand ? Des scènes d’horreur qu’on avait pensé ne jamais revoir que dans des fictions cinématographiques, se jouent au quotidien contre les NOIRS dans presque Tous les pays du monde sans que cela n’émeuve grand monde. C’est la force du NOIR d’être fait de souffrances, de douleurs, d’endurance, de mépris, d’injustice et de TOUJOURS Rester DEBOUT .
Les pogroms nazis contre les juifs qui auraient fait six millions de victimes parmi les Juifs ont tellement horrifié les Blancs qu’ils se sont juré de ne plus vivre un tel cataclysme pour quelque race Blanche. Et ils ont créé Israél de toutes pièces sur le territoire des autres pour leur faire de la place et les protéger plus que tout autre.
Au point qu’un mot déplacé, un SEUL, sera taxé d’antisémite et son auteur recevra les foudres rageuses et vengeresses d’une meute de chiens de garde commis à cet effet et très vigilants sur la question juive. Parce que les Juifs sont des BLANCS. Pourtant bien avant les guerres mondiales et jusqu’à ce jour, des cruautés hors de l’imaginable se jouent contre les NOIRS partout dans le monde et cela n’entraine –s’il y’en a -que des condamnations de façade, des regrets diplomatiques et autres contritions philosophiques léonines jusqu’au prochain épisode d’un massacre voulu et planifié des NOIRS. Jusqu’au discours de haine d’un Président tunisien. La malédiction du NOIR qu’ils refusent d’accepter comme une personne humaine continuera toujours à les hanter quoiqu’ils fassent. RIEN n’y fera. Car ils ont conscience que dans un à deux siècles au plus, les NOIRS seront -nolens volens - aux commandes du Monde après le siècle chinois. Ils n’y peuvent RIEN . C’est la logique tout simplement ; il n’est point besoin d’avoir des agrégations et autres doctorats d’Université pour savoir que l’avenir appartient aux NOIRS.
Et ce ne sont pas des actes ignobles de « genoux sur le cou» de Georges Floyd ou de discours haineux d’un Président vomi par son propre peuple et d’autres dénigrements orchestrés et encouragés chaque jour dans les médiats surtout français où des racistes déclarés -en service commandé comme BHL ou Eric ZEMOUR passent leur temps à cracher leur venin immonde contre les NOIRS qui va arrêter la déferlante NOIRE. Elle est déjà en route et arrivera à maturité dans deux siècles au maximum.
La question NOIRE pour ne pas dire le problème du NOIR dans le monde est du domaine DIVIN -pour ceux qui y croient- et DIEU est le SEUL à y trouver REPONSE.
Tout le reste n’est que flatulences fétides d’un monde Blanc en pleine déconfiture et en agonie avancée.
Et puis, le monde n’est-il pas assez vaste pour tout le monde, les blancs, les jaunes, les rouges, et surtout LES NOIRS ? Alors daignez nous faire de la place SVP. « We just want to breathe » Pour parler comme Georges FLOYD à ses tortionnaires qui l’étouffaient.
Pour terminer Monsieur le Président, Regardez-vous un peu dans la glace et sauf votre honneur, vous ressemblez beaucoup plus à un ALBINOS qu’à un arabe de souche. Cela devrait vous amener à tourner votre langue quatorze fois ( 2 fois 7) dans votre bouche avant de dire « ce qu’un Président ne doit pas dire » . WA SALAM.
DIEU NOUS GARDE DES RACISTES DE TOUT BORD ET CONTINUE DE PRESERVER TOUJOURS LA RACE NOIRE. AMINE.
Guimba KONATE
DAKAR guimba.konate@gmail.com