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4 juillet 2025
LA FILIÈRE ANACARDE A GÉNÉRÉ 22 MILLIARDS DE FRANCS EN 2020
Près de 39.000 tonnes d’anacarde ont été collectées en 2020 dans la région de Ziguinchor (sud) pour un chiffre d’affaires de 22 milliards de francs CFA
Ziguinchor, 12 Fév (APS) – Près de 39.000 tonnes d’anacarde ont été collectées en 2020 dans la région de Ziguinchor (sud) pour un chiffre d’affaires de 22 milliards de francs CFA , a appris l’APS vendredi de source officielle.
’’Malgré le contexte de Covid-19 où les acteurs étaient gagnés par la peur de ne pouvoir exporter ou de disposer des financements, la campagne 2020 est jugée satisfaisante avec près de 39.000 tonnes collectées et 22 milliards FCFA gagnés’’, a salué l’adjoint au gouverneur de Ziguinchor, Babacar Niang.
Il s’exprimait au sortir d’un Conseil régional de développement (CRD) consacré à l’évaluation de la campagne 2020 de commercialisation de l’anacarde en présence des acteurs économiques (producteurs, opérateurs, transformateurs, transporteurs), des responsables d’établissements financiers, des responsables de lignes maritimes et des services techniques.
’’L’année dernière, nous avions comptabilisé plus de 54.000 tonnes contre près de 39.000 tonnes pour la précédente campagne’’, a poursuivi M. Niang se félicitant des chiffres qui boostent l’économie locale parce que l’anacarde est ’’l’une des filières porteuses pour la région’’.
Selon lui, le dispositif d’accompagnement et les systèmes innovants mis en place par les pouvoirs publics depuis l’année 2018 pour une meilleure organisation de la filière anacarde, ont permis d’atteindre ces chiffres ‘’encourageants dans un contexte de pandémie de covid-19’’.
’’Le financement de 20 milliards FCFA pour le développement du port de Ziguinchor qui était très sous-exploité (…) et la contribution de la DER (Délégation à l’entreprenariat rapide) qui a financé les acteurs de l’anacarde à hauteur de 3 milliards FCFA ont fait la différence cette année’’, a t-il dit.
’’Pour la campagne 2020, les banques étaient réticentes. L’intervention de la DER et du COSEC (Conseil sénégalais des chargeurs) nous a beaucoup aidés en tant qu’opérateurs. Cela nous a permis de juguler un peu les difficultés liées au covid-19’’, a admis Siaka Diallo, président de la filière anacarde de la région de Ziguinchor.
L’adjoint au gouverneur de Ziguinchor a par ailleurs noté des ’’avancées’’ dans le domaine de la transformation de l’anacarde par des unités locales.
’’Pour la campagne 2020, un total de 500 tonnes a été transformé au niveau local par quatre sociétés. L’année derrière, ces mêmes unités n’ont pu transformer que 200 tonnes. L’Etat va continuer d’appuyer les acteurs de la transformation surtout en perspective de la mise en œuvre de l’agropole sud’’, a assuré Babacar Niang
AFRICTIVISTES MET EN GARDE LE GOUVERNEMENT
Les blogueurs et Cyber-activistes disent ne pas comprendre la nouvelle législation que le président de la République veut initier pour réguler les réseaux sociaux.
Il existe, depuis 2008, des lois encadrant les réseaux sociaux. C’est en substance ce que révèle AfricTivistes. Ces blogueurs et Cyber-activistes disent ne pas comprendre la nouvelle législation que le président de la République veut initier pour réguler les réseaux sociaux. « Depuis 2008, le Sénégal est doté d’un arsenal juridique sur la société de l’information. Des textes qui ont mis en avant la neutralité technologique pour prendre en compte toutes les technologies, y compris les réseaux sociaux que le gouvernement du Sénégal veut réguler », renseigne-t-ils.
Le 3 février dernier lors du Conseil des ministres du gouvernement du Sénégal, le Président Macky Sall a demandé au gouvernement de mettre en place un "dispositif de régulation et d’encadrement spécifique aux réseaux sociaux". D’après AfricTivistes, ce dispositif est inutile. Ils voient derrière cette initiative du gouvernement, la volonté de museler les ’’réseaux sociaux’’. « Vu les textes déjà existants, il y a lieu de se demander ce que le gouvernement veut réellement réguler étant donné que la liberté d’expression est un droit fondamental que les technologies ne devraient pas remettre en question. Mettre en place un dispositif en dehors de l’appareil judiciaire pour réguler les réseaux sociaux peut être dangereux pour la démocratie et la liberté d’expression », ont déclaré les blogueurs, avant de mettre en garde les autorités : « AfricTivistes tient cette fois-ci à mettre en garde contre toute tentative d’utiliser ce "dispositif de régulation et d’encadrement des réseaux sociaux" pour porter atteinte aux libertés fondamentales. Elle rappelle aux autorités la nécessité de clarifier l’objectif du dispositif et de consulter les différents acteurs de l’écosystème, notamment la société civile spécialisée dans les domaines des données personnelles et de la cyber sécurité ».
JEUX DE CARTES- Pilotage à vue...
«A travers un don de 200 000 doses du vaccin Sinopharm fait au Sénégal, le président Xi Jinping réaffirme son amitié à son Excellence Macky Sall et son attachement à la coopération sino-sénégalaise. Un engagement commun résolu à vaincre le #Covidsn. Ensemble nous vaincrons », tel était le contenu d’un message du ministre de la Santé etl’Action sociale sur Twitter, supprimé par la suite. Avec le recul, on comprend aisément les raisons de la suppression de ce message. On nous annonce que l’État a débloqué 2,2 milliards FCfa pour acheter des vaccins de la firme chinoise Sinopharm. Ce laboratoire a annoncé en fin décembre 2020 une efficacité de 79% pour l’un de ses vaccins anti-Covid. Qu’est-ce qui est à l’origine de cette précipitation du ministre ? Une erreur stratégique au moment où le Sénégal attend des dons venus d’ailleurs ? Un tweet annonciateur de l’ouverture du Sénégal au-delà du « cercle fermé de l’Oms » ? En tout cas, de telles contradictions montrent un pilotage à vue qui pouvait être évité dans un Etat organisé. On ne nous “donne” plus, on “achète”. Dans une situation de pandémie comme celle liée au coronavirus, la fin peut bien justifier les moyens. Mais dans une démocratie, la transparence sur les actes posés est une obligation. Au-delà de la sensibilisation pour l’acceptation, nous voulons avoir assez de vaccins. En ces temps si durs et plein d’incertitudes, l’excès de prévention ne nuit pas. Que tout se passe dans les meilleures règles de gestion possibles. La situation est devenue plus que jamais préoccupante. Au même moment, un fait divers tient en haleine tout un pays. On continuera de disserter durant encore longtemps sur cette grosse histoire de fesses. Ainsi va la vie politicienne et sociétale du Sénégal. Miim Reew
Sonko fera-t-il face à deux procédures ?
Il y a un fait anodin qui n’a pas du tout échappé aux radars de L’As. En effet, d’après des sources dignes de foi, dans son réquisitoire de feu contre les militants d’Ousmane Sonko qui se sont attaqués aux forces de l’ordre avant de brûler des véhicules et de s’en prendre aux intérêts français, notamment Auchan Sacré-Cœur et la station Total de liberté 6, Serigne Bassirou Guèye n’a pas visé que les 19 personnes qui ont avoué être venues soutenir leur leader. Il a visé X et visiblement, X fait référence à Ousmane Sonko d’autant plus que ses militants n’ont fait que répondre à son appel à résister et à faire face quand les autorités voudront le conduire de force dans ce dossier de viol qui l’oppose à une masseuse. D’après un spécialiste du droit, tout porte à croire que le leader de Pastef sera appelé dans cette procédure devant le Doyen des juges, en plus du dossier de viol dans lequel la procédure de levée de son immunité est lancée. Le cas échant, c’est l’article 80 qui sera visé d’autant qu’il punit l’appel à l’insurrection expressément visé dans le réquisitoire du parquet contre les manifestants. C’est dire donc….
Karim Khan succèdera à la Gambienne Fatou Bensouda
Le britannique Karim Khan, 50 ans, succèdera le 16 juin à la Gambienne Fatou Bensouda au poste de procureur général de la Cour pénale internationale. Il a été élu hier pour un mandat de neuf ans par 72 voix sur 122. Il aura en charge des dossiers volumineux et des affaires complexes, dans un tribunal dont la légitimité est en permanence remise en cause.
Me Moussa Diop minimise la décision de justice
L’ancien Directeur général de Dakar Dem Dikk n’a pas tardé à réagir sur la décision de justice qui lui a été défavorable dans l’affaire des primes de départ qui l’oppose à l’actuel Directeur général. Le tribunal a annulé l’ordonnance du 5 janvier dernier l’autorisant à saisir les comptes de la société jusqu’à hauteur de 90 millions Fcfa. Pour le président de Agir/Jotna, la rétraction de l’ordonnance par le tribunal est une stratégie de dilatoire de la part de ses adversaires. A l’en croire, cette décision s’explique par l’introduction d’un dossier en pénal par le Directeur général, Omar Boun Khatab Sylla l’accusant d’avoir fabriqué de faux documents. L’objectif de cette requête, dit-il, c’est l’annulation de l’ordonnance parce qu’il sait que le pénal tient le civil en l’état. Il a espoir que tôt ou tard la confrontation aura lieu. A l’en croire, le dossier n’a pas été abordé dans le fond. Me Moussa Diop crie à la politisation du dossier parce que son prédécesseur Dame Diop avait reçu ses indemnités de départ dans les mêmes conditions.
201 personnes interpellées dans la banlieue
Les opérations de sécurisation se poursuivent et se ressemblent dans la banlieue dakaroise. Pour la nuit du jeudi au vendredi, les limiers de Pikine et de Guédiawaye ont interpellé 201 personnes en banlieue dans le cadre de l’opération couvre-feu. Parmi elles, 76 sont poursuivies pour violation du couvre-feu, 120 pour non-respect du port obligatoire du masque, une pour violation de l’arrêté préfectoral portant fermeture des salles de sport et mise en danger de la vie d’autrui, 02 pour détention de 74 cornets de chanvre et 02 pour Ivresse publique manifeste. Les limiers ont aussi saisi 130 pièces de véhicules, mis en fourrière 02 véhicules et immobilisé 08 motos. Les amendes forfaitaires de ce jour s’élèvent à 204 mille francs.
Le juge du 8e cabinet veut faire des tests d’ADN
L’Assemble nationale se précipite dans l’illégalité. C’est du moins la conviction du député Mamadou Lamine Diallo qui pense que l’Assemblée nationale n’avait pas besoin d’une procédure de levée de l’immunité parlementaire de Sonko pour satisfaire la requête du juge d’instruction du 8e cabinet. Selon le président du mouvement Tekki qui a pris part à la réunion du bureau de l’Assemblée nationale, à ce stade, il est inconstitutionnel et illégal, selon les articles 61 de la constitution et 51 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale de demander la levée de l’immunité parlementaire du député Ousmane Sonko. A l’en croire, dans la lettre du juge d’instruction du 8e cabinet lue par le président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse, devant les membres du bureau, le magistrat veut faire des tests d’ADN. Ce qui fait dire au député Mamadou Lamine Diallo qu’il s’agit de mesures d’instructions et non de poursuites. C’est pourquoi, regrette le parlementaire, Moustapha Niasse et sa majorité mécanique du bureau de l’Assemblée nationale ont tout faux en enclenchant de manière dictatoriale la procédure de levée de l’immunité parlementaire.
Le Directeur de Ddd gagne une manche
Rebelote dans l’affaire des 90 millions d’indemnités de l’ex directeur général de Dakar Dem Dikk, Me Moussa Diop. La bataille judiciaire entre Me Diop et son successeur Omar Boun Khatab Sylla est partie pour être âpre. Le Tribunal Hors classe de Dakar a annulé et rétracté hier l’ordonnance autorisant Me Moussa Diop à saisir à hauteur de 90 millions de CFA constituant le reliquat de son indemnité de départ à la tête de la société de transport public. En fait, c’est suite à une saisine du nouveau Directeur général que l’affaire a été évoquée pour une seconde fois au tribunal. Omar Boun Khatab Sylla avait saisi le juge pour une annulation et une rétraction de l’ordonnance en soutenant que les prétendues indemnités n’étaient ni certaines ni exigibles. En outre, il accuse Me Moussa Diop de faux dans un document public pour percevoir 120 millions d’indemnités de départ. Affaire à suivre.
10 milliards FCFA pour la construction de Lycées
Le ministre de l’Éducation nationale a annoncé jeudi, lors d’une réunion de coordination, la construction de lycées dans les régions de Dakar, Kaolack et Thiès, et l’augmentation du nombre d’enseignants. Dans son propos introductif, lors de cette visioconférence, Mamadou Talla a rappelé les priorités du département qui sont programmées dans le budget de cette année estimé à environ 541 milliards FCFA. C’est ainsi qu’il informe ses collaborateurs de la décision du président de République d’augmenter le nombre d’enseignants à recruter cette année, à savoir 3 700 pour l’élémentaire et le moyen secondaire. Aussi, a-t-il salué l’avènement des nouveaux projets comme «Faire L’école», «Promet» et «Adem 2» qui vont accompagner la construction de lycées dans les régions de Dakar, Thiès et Kaolack à hauteur de 10 milliards FCFA. Par ailleurs, le ministre de l’Education Nationale a tenu à féliciter les inspecteurs et les enseignants pour le bon déroulement du premier trimestre de l’année scolaire 2020-2021. Une satisfaction qu’il dit avoir exprimée lors de la réunion de coordination avec les Inspecteurs d’académie (AI) et les inspecteurs d’éducation et de la formation (IEF). Il avait saisi l’occasion pour appeler avec insistance au respect strict des gestes barrières dans toutes les écoles et établissements scolaires. Clôturant la réunion, Mamadou Talla a donné des recommandations sur le pilotage efficace et efficient du système pour l’amélioration de la qualité des enseignements apprentissages.
Serigne Habib Sy, un «Y en a marriste»
Le fils du défunt Khalife général des Tidianes, Abdoul Aziz Sy Dabakh adhère au mouvement Y en a marre. Serigne Habib Sy ibn Serigne Abdou Aziz Sy Dabakh a rendu une visite, vendredi, au mouvement Y en a marre dirigé par Aliou Sané. Le guide a marqué son adhésion à la lutte citoyenne des «Y en a marristes» pour les intérêts du peuple. «Considérez-moi comme un de vos compagnons dans ce chemin de vérité que l’on vous connaît depuis la création de votre organisation», a-til dit à Aliou Sané et compagnie
BOUBACAR BORIS DIOP, ÉLOGE DE LA DISSIDENCE
Le journaliste et écrivain revient sur l’héritage de Cheikh Anta, évoque Senghor sans complaisance, parle de la mondialisation et de la néocolonisation sans oublier de recommander aux lecteurs quelques auteurs - ENTRETIEN
Les devenirs africains sont au cœur des débats sur le continent. 60 ans après les indépendances, comme des marronniers en journalisme, les mêmes sujets reviennent continuellement. Franc CFA ou pas Franc CFA, langues nationales ou langues de l’ancien colon, enracinement ou ouverture, pour n’en citer que quelques-uns. En toile de fond, toujours, l’émancipation de l’Afrique. Parmi les intellectuels et penseurs contemporains qui interviennent le plus souvent sur la nécessité pour le continent de se prendre en charge, figure en bonne place Boubacar Boris Diop. L’écrivain nous a reçu dans les locaux de la maison d’édition en langues nationales, EJO, fondée il y a trois ans avec quelques amis.
Dans cette seconde et dernière partie de notre entretien, Boris Diop revient sur l’héritage de Cheikh Anta Diop, évoque Senghor sans complaisance, nous parle de la mondialisation et de la néocolonisation sans oublier, à notre demande, de recommander à nos lecteurs quelques auteurs.
Le temps passe et la discussion n’a pas l’air d’avoir commencé tant elle est passionnante. Parfois, le téléphone interrompt notre entretien. Parmi ces appels, celui de sa « sœur » Aminata Dramane Traoré avec qui il a écrit en 2014 La Gloire des imposteurs. Nous abordons plusieurs autres questions. Toujours les devenirs africains au cœur. La colonisation, les indépendances, la néocolonisation, la mondialisation sont au menu.
La colonisation, les indépendances, la néocolonisation, la mondialisation
Sur les indépendances Boubacar Boris Diop, même s’il comprend que nous en sommes encore aux « douleurs de l’enfantement d’une nation », n’en constate pas moins que « les pays anglophones sont beaucoup plus libres et souverains que les pays francophones. Chez eux l’ancien colonisateur n’a pas voix au chapitre et c’est une différence fondamentale avec ce qui se passe dans la Françafrique ». Il parle en connaissance de cause, ayant enseigné pendant quatre ans à l’Université américaine du Nigéria.
« Boris Johnson, alors ministre des Affaires étrangères, y est passé quand j’étais là-bas et les journaux ont à peine mentionné son séjour. »
Il raconte aussi une anecdote significative de l’état d’assujettissement des élites francophones. Un ancien ambassadeur de Grande-Bretagne à Dakar, devenu un ami proche, lui a confié :
« Avant de venir ici, j’ai été en poste à Abuja et si j’avais eu là-bas le même comportement que l’ambassadeur de France au Sénégal, on m’aurait égorgé dans mon propre bureau ! «
Senghor était un être à la fois complexe et complexé
Poussant plus loin son analyse, il observe que la France a eu la chance de pouvoir compter dans son pré carré sur les services d’un homme comme Senghor.
« C’est une chose de contrôler un pays en étant obligé de pactiser avec des soudards brutaux comme Bokassa ou Eyadéma et c’en est une autre de pouvoir s’assurer la même docilité de la part d’un Senghor, grand poète, personne intègre et digne de respect à tous points de vue. Ce qui importe pour le colonisateur, c’est que le résultat est le même, le Sénégal de Senghor n’était pas plus maitre de son destin que le Gabon de Bongo. »
Nous lui rappelons que dans son recueil d’essais L’Afrique au-delà du miroir, il en est un intitulé « Le Sénégal entre Cheikh Anta Diop et Senghor » et il dit avoir fait de son mieux pour être juste avec l’enfant de Joal. Il ne se gêne pourtant pas pour rappeler le fond de sa pensée.
« Senghor était un être à la fois complexe et complexé, c’est ce que j’ai retenu de l’importante biographie que lui a consacrée l’américaine Janet Vaillant. On peut avoir du respect pour l’homme Senghor, un être humain tout à fait décent et honnête qui n’a pas détourné les biens du pays mais qui, tout à son envie de servir la France, a violenté non pas les corps mais les esprits. Il a voulu faire de nous des Français à peau noire. Cette servitude volontaire est tout à fait incompréhensible. Je ne suis pas en train d’exprimer une rancœur personnelle, je n’ai vraiment pas de ressentiment contre Senghor mais tout de même celui qu’on veut nous présenter comme le libérateur de ce pays a clairement clairement exprimé son hostilité à l’indépendance. En témoigne ce passage de son discours de 1950 au Parlement européen de Strasbourg : ‘Au siècle polytechnique de la bombe atomique, le nationalisme apparait dépassé et l’indépendance n’est qu’une illusion.’ Il se fera plus sarcastique en 1956 dans cette déclaration reprise par Marcien Towa dans Léopold Sédar Senghor :Négritude ou servitude : ‘Parler d’indépendance, c’est raisonner la tête en bas et les pieds en l’air, ce n’est pas raisonner. C’est poser un faux débat. » Et Boris Diop de conclure :
« Inutile d’en dire plus, c’est la clarté même des propos de Senghor, la forte conviction qui s’en dégage, qui rendent sa cause si peu défendable. On ne va revenir sur son choix de diriger un pays souverain en continuant à se prévaloir de la nationalité de l’ancienne puissance occupante. »
Les dérives des politiciens ne disent rien de l’âme d’un peuple
Naturellement, Cheikh Anta Diop arrive dans la discussion. Pendant toute leur vie, Senghor et Diop se sont opposés sur la vision, sur la philosophie et sur la démarche capable de tirer l’Afrique du sous-développement. Notre interlocuteur appelle cela « une adversité fondatrice » et revient sur le sort injuste fait à l’auteur de Civilisation ou barbarie.
« Bien avant que le mot ne soit aujourd’hui à la mode, Cheikh Anta Diop a été confiné dans son laboratoire de l’IFAN par celui qui avait mis tout l’appareil de propagande de l’Etat au service de son propre prestige littéraire. En ce temps-là, il n’y en avait, on le sait bien, que pour lui. Mais le verdict de l’histoire est tombé et il montre à quel point ces manœuvres étaient finalement dérisoires. La postérité de Cheikh Anta Diop est tout simplement glorieuse, elle est à l’échelle du monde. En termes de projet pour la jeunesse africaine, celui qui a une proposition, c’est bel et bien Cheikh Anta Diop. »
Que dire alors des résistances et des forces qui, encore aujourd’hui, à l’image des défenseurs de Faidherbe ou du Franc CFA, sont favorables au statu quo ? Quid de ceux qui convoquent à tout bout de champ la mondialisation et le village planétaire pour canaliser les ardeurs d’une jeunesse africaine en quête de liberté et d’identité ? Pour Boris Diop, cela n’a aucun sens de gommer les identités particulières. Il rappelle une phrase de Birago Diop « Ce n’est qu’en enfonçant ses racines dans la terre nourricière que l’arbre s’élève vers le ciel ». En d’autres termes, on ne peut être universel qu’en étant soi-même »…Et notre interlocuteur de préciser :
« On a parfois l’impression que les intellectuels africains, et peut-être surtout les francophones, sont particulièrement friands de la globalisation, de ce monde débarrassé de ses aspérités identitaires vues comme des nuisances. Vous avez tous ces textes à la fois mièvres et prétentieux, faussement savants et qui au fond n’en finissent pas de supplier l’Occident : ‘Ne faites pas attention à la couleur de ma peau, c’est le soleil qui m’a brûlé !’ J’espère que l’actuelle pandémie ouvrira les yeux des plus honnêtes parmi ces gens. Par une chance à peine croyable, le Covid-19 est moins virulent avec nous qu’avec les autres mais qui ne voit, dans cette atmosphère de sauve-qui-peut universel, que même si nous devions y passer tous, faute par exemple de vaccin, cela n’intéresserait personne ? »
Pour être universel il faut être soi-même
À son avis, la mondialisation bien comprise n’a rien à voir avec l’occidentalisation du monde, qui est en fait le rêve secret de certains. Et Diop, semblant réfléchir à haute voix de se demander s’il ne faut pas mettre tout cela en lien avec les traumatismes d’une histoire particulièrement violente. « Nous avons survécu à la Traite négrière et à la colonisation mais nous n’en sommes apparemment pas sortis indemnes. » fait-il remarquer avec une certaine retenue. Une des qualités de cet intellectuel, c’est son effort pour analyser les phénomènes sociaux et historiques avec fermeté mais en restant pondéré. C’est le cas lorsque, pour conjurer la tentation de l’afropessimisme, Boubacar Boris Diop nous fait remarquer que « les dérives des politiciens ne disent au fond rien de l’âme du peuple sénégalais ». Pour l’anecdote, c’est ce qu’il aurait dit dans un pays européen à des jeunes de la diaspora qui n’arrêtaient pas de taper sur les citoyens sénégalais jugés presque tous malhonnêtes, cupides, paresseux et sans courage.
La place des journalistes
Selon Boubacar Boris Diop, le journalisme est par essence la bonne passerelle entre les dirigeants, la société civile organisée et la population mais malheureusement, constate-t-il, le monde médiatique a tendance à s’identifier à l’élite, créant ainsi un entre-soi dont une grande partie de la population est exclue.
« C’est une vision plutôt étriquée de ce noble métier. Les journalistes n’ont souvent d’yeux que pour Dakar et les politiques ont toujours vu l’arrière-pays comme un réservoir électoral inerte. En fait, il y aussi la couverture de l’actualité africaine. J’ai appelé récemment un ami patron de journal pour m’étonner que RFI soit seule à commémorer le soixantième anniversaire de l’assassinat de Lumumba ou à rappeler les grands moments de la vie de Jerry Rawlings. En vérité nous avons, nous les intellectuels ‘francophones’ des comportements quelque peu énigmatiques. Je crois que la seule exception que je connaisse c’est Barka Bâ qui en plus d’un documentaire sur le génocide des Tutsi, connaît sur le bout des doigts la situation dans des pays comme la Guinée-Bissau, la Guinée-Conakry ou le Mali, pays où il se rend régulièrement » assure l’ancien Directeur de publication du Matin.
Il dirige aujourd’hui defuwaxu.com le premier journal en ligne de langue wolof de l’histoire du Sénégal, fondé il y a trois ans avec des amis et où un groupe de ses anciens étudiants de wolof de Gaston Berger jouent un rôle central. Tout est par ailleurs fin prêt pour le lancement ce 7 février 2021 de cours en wolof en ligne.
Un des projets d’après-covid de la maison d’édition est l’organisation d’ateliers d’écriture dont Boubacar Boris Diop assure qu’ils seront surtout pour lui une occasion de partager son expérience de romancier avec ceux qui veulent embrasser une carrière d’écrivain.
Quoi lire ?
La discussion est si intéressante qu’on ne voit pas l’heure filer. Nous culpabilisons un peu de retenir notre hôte sans doute pressé de retourner à son prochain livre en wolof – « Un roman nigérian », précise-t-il – qu’il compte faire paraitre au mois de mai. Et puis, comme on dit chez nous « Mag dañ koy sakkanal »…
Mais nous ne pouvons pas prendre congé de Diop sans lui demander de conseiller à nos lecteurs quelques auteurs.
« Pour dire le vrai, je suis en général plus attaché à des textes particuliers qu’à un auteur, je crois qu’il est possible de n’aimer vraiment qu’un seul roman de tel ou tel écrivain en détestant tout le reste de sa production. Cela dit, en fiction je conseillerais bien le ghanéen Ayi Kwei Armah, puissant brasseur de mondes et d’époques, les romans en wolof de Cheik Aliou Ndao mais aussi l’argentin Ernesto Sabato, qui raconte quelque part, d’une façon saisissante, les derniers instants de Che Guevara. Je suis littéralement fou d’un roman comme Disgrace du sud-Africain John Coetzee et je place très haut Pedro Paramo de Juan Rulfo et Le monde s’effondre de Chinua Achebe. Pour les essais, je mets en tête Cheikh Anta Diop, Aimé Césaire et le kenyan Ngugi wa Thiong’o. »
Il commence à se faire tard. Pape Moussa Diop, alias « Pappaa », l’assistant éditorial de EJO, nous propose un chocolat chaud. Il est d’autant plus bienvenu qu’en le dégustant, nous pouvons glisser deux ou trois autres questions… sans problème de conscience…
Nous en venons ainsi à évoquer, par exemple, l’affaire Diary Sow qui est à ses yeux « une réussite individuelle exemplaire qui a fini par symboliser notre naufrage collectif. Et cela a eu lieu sous le regard éberlué et un rien moqueur du monde entier. On a beau vouloir éviter les raccourcis mais parfois on a l’impression que certaines choses ne peuvent arriver qu’au Sénégal, que si on peut dire d’un pays qu’il est farfelu, le nôtre l’est assurément ».
Quand nous cherchons à savoir s’il y a selon lui des chances que la jeune fille reprenne une vie normale, il avoue, un peu surpris par la question, n’en rien savoir et ajoute : « Les choix de vie d’une personne majeure ne me regardent évidemment pas, à la fin des fins elle fera ce qu’elle voudra mais dans cette période de transition où elle se trouve, le plus urgent est de la protéger d’une société cannibale mais aussi, je crois, de son propre imaginaire. Mon sentiment est que, quoi qu’elle prétende, elle risque de se faire beaucoup de tort. Ce serait bien triste, car c’est l’une des plus belles intelligences produites par ce pays ».
Une vingtaine de partisans de Sonko, qui avaient été arrêtés lors des manifestants de lundi, ont fait face au procureur ce vendredi. Ils sont finalement placés sous mandat de dépôt.
Les 20 partisans de Sonko, qui avaient fait face au procureur ce vendredi, ont finalement été envoyés en prison. Ils ont été placés sous mandat de dépôt pour organisation d’un mouvement insurrectionnel, violence et voie de fait sur agent de la force publique dans l’exercice de leur fonction, incendie criminelle dégradation de biens appartenant à l’Etat, entre autres.
«Ils ont tous nié les faits et expliqué largement qu’ils ne sont pas auteurs de ces troubles à l’ordre public ni de ces destructions qui ont été constatées à l’issue des évènements lu lundi passé. C’est pourquoi nous sommes confiants, la vérité éclatera», a confié, à la rfm, l’un de leur avocat, Me Babacar Ndiaye.
Il s’est dit surpris que le parquet ait retenu le chef d’incendie criminel pour tous les accusés. Pour lui et ses collègues avocats, l’objectif visé est de décourager les partisans de Sonko, «parce qu’ils savent que les militants de Pastef sont engagés.»
PRÈS DE 3 MILLIARDS POUR LE FINANCEMENT DES TPE ET PME
Le partenariat signé ce jour porte sur l’octroi par Proparco de deux garanties de portefeuille à Société Générale Sénégal pour un total de 4,5 millions d’euros permettra à la banque d’accentuer son activité de financement des PME
Dakar, 12 fev (APS) – Proparco, une filiale de l’Agence française de développement (AFD), a accordé deux garanties de portefeuille à Société Générale Sénégal pour un total de 4,5 millions d’euros (soit près de 3 milliards de FCFA) pour partager le risque lié au financement des très petites, petites et moyennes entreprises (TPME), a appris l’APS, vendredi.
’’Le partenariat signé ce jour porte sur l’octroi par Proparco de deux garanties de portefeuille à Société Générale Sénégal pour un total de 4,5 millions d’euros (soit près de 3 milliards de FCFA). Le dispositif de partage des risques proposé par la filiale, secteur privé du Groupe AFD, permettra à la banque d’accentuer son activité de financement des PME’’, indique t-on dans un communiqué.
La même source explique que ‘’les garanties proposées par le Groupe AFD via sa filiale Proparco permettent aux banques partenaires de partager le risque lié au financement des très petites, petites et moyennes entreprises (TPME), augmentant ainsi leur capacité de financement de l’économie’’’.
Elle souligne que ‘’ARIZ est ainsi un instrument efficace pour encourager l’investissement et la création d’emplois dans de nombreux secteurs d’activités (agriculture, santé, industrie, microfinance, transport…). Cet outil clé de l’intermédiation financière est particulièrement adapté aux spécificités de l’économie sénégalaise’’.
Le texte signale que ‘’les garanties ARIZ et EURIZ constituent deux outils emblématiques de l’offre de garantie du Groupe AFD’’.
La garantie de portefeuille ARIZ est le 4ème programme de ce type entre le Groupe AFD et Société Générale Sénégal, d’un montant de 3 millions d’euros tandis que la seconde garantie de portefeuille EURIZ, première au Sénégal, porte sur un montant de 1,5 millions d’euros.
Le communiqué rappelle que la garantie EURIZ a été lancée en mai 2019 avec le soutien de l’Union européenne et du Fonds européen de développement, et du Groupe des Etats d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP).
Elle vise à ‘’faciliter l’accès des TPME au crédit, en particulier dans les secteurs à fort impact de développement, afin de les aider à jouer leur rôle essentiel dans la croissance économique et la création d’emplois’’.
UN RECORD DE 462 INFECTIONS EN VINGT-QUATRE HEURES
La maladie a provoqué la mort de 735 patients. A ce jour, 4.750 malades sont encore sous traitement.
Dakar, 11 fév (APS) - Le Sénégal a enregistré un record de 462 cas de Covid-19 en vingt-quatre heures et 11 décès, a-t-on appris vendredi du ministère de la Santé.
Les nouvelles contaminations ont été détectées à la suite de 2.688 tests virologiques effectués, a expliqué El Hadj Mamadou Ndiaye, directeur de la prévention et porte-parole du ministère de la Santé.
Elles sont composées de 201 cas contacts suivis par le corps médical et de 261 autres issus de la transmission communautaire, dépistés dans une dizaine de localités du pays.
Dans les structures sanitaires de prise en charge de la maladie, 293 patients ont été contrôlés négatifs et déclarés guéris, et 56 cas graves se trouvent dans les services de réanimation.
Depuis l’apparition du Covid-19 au Sénégal, le 2 mars 2020, 30.376 personnes ont été infectées. Et 24.890 patients ont recouvré la santé.
La maladie a provoqué la mort de 735 patients. A ce jour, 4.750 malades sont encore sous traitement.
MON TEMPÉRAMENT, MA RIGUEUR ET MES AMBITIONS AVEC LE SÉNÉGAL
Malick Daf, le sélectionneur national de l'équipe du Sénégal des moins de 17 ans, s'est confié à IGFM. Il a évoqué sa nature, sa méthode et ses ambitions avec les cadets.
A la veille de la finale de l'UFOA/A contre le Mali, Malick Daf, le sélectionneur national de l'équipe du Sénégal des moins de 17 ans, s'est confié à IGFM. Il a évoqué sa nature, sa méthode et ses ambitions avec les cadets.
"Il faut apporter de la rigeur quand on dirige une équipe. Et si je ne le faisais pas, ça risque de se répercuter sur moi. Donc, il est bon d'avoir de la rigueur dans le travail. On veut juste travailler pour essayer d'avancer. Et, pusqu'on le fait depuis le début et que ça paye, je pense qu'il faudra continuer sur cette lancée. Que Dieu nous aide à aller de l'avant", a-t-il dit dans cet entretien accordé à IGFM, ce vendredi.
"Je suis un humain et un gagneur"
"Je suis un humain et gagneur. J'ai du tempérament, c'est ma nature. Mais, je ne dis pas que je vais gagner tous les matchs car seul Dieu sait, mais mon ambition est d'aller le plus loin possible", a soutenu Daf par ailleurs entraîneur du Jaraaf de Dakar club de Ligue 1 (Sénégal).
"Quand je prépare mes joueurs pour une compétition, on sent qu'il y a de la rigueur et le reste on laisse ça entre les mains de Dieu", a-t-il ajouté, relevant son vécu en tant que joueur. " Pour avoir évolué dans le haut niveau, je sais comment les choses se passent".
"Travailler l'état d'esprit"
Déjà qualifié à la prochaine CAN U17 qui aura lieu au Maroc en mars prochain, le technicien vise néanmoins le trophée de l'UFOA/A, samedi, contre le Mali, à Thiès (16h00). Selon lui cela passe par un bon état d'esprit. "Je ne souhaite pas que les jeunes aient le même sort que nous. C'est pour cela que je leur prévienne. Je leur souhaite la réussite dans le football. Le Sénégal n'a jamais manqué de talents, donc on doit plus travailler l'état d'esprit pour pourvoir gagner. Nous sommes en train de faire des efforts et j'espère que Dieu va nous aider. Jouer une compétition, c'est sérieux et nous voulons porter haut le drapeau national. Je souhaite gagner."