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12 septembre 2025
POUR LES JEUNES PÊCHEURS DE MBOUR, L'EUROPE COMME HORIZON, À LA FORTUNE DE L'OCÉAN
L'un raconte la soif, un autre la tempête, un autre encore le naufrage qui ont anéanti leur rêve d'Europe quelque part entre l'Afrique et les Canaries. Malgré les épreuves, ces jeunes pêcheurs sénégalais disent qu'ils repartiront à la première occasion
Qu'ils aient nom Djiby Dieng, Khalifa Samb ou Saliou Diouf, ils témoignent d'un mouvement massif de départs de Mbour, port de pêche sur l'Atlantique, et plus largement des côtes sénégalaises et ouest-africaines à destination des Canaries, archipel espagnol et porte d'entrée dans l'Europe.
Depuis septembre, des centaines, sans doute des milliers de Sénégalais mus par la pauvreté ou l'espoir d'une vie meilleure ont entamé sur de frêles esquifs de bois le périlleux voyage d’environ 1.500 km et une semaine à dix jours selon les circonstances, ignorant ce qui les attendait, mais sachant ce qu'ils laissaient derrière eux.
Le Sénégal suit avec consternation la chronique des mauvaises fortunes de mer, des dizaines de morts dont beaucoup n'auront pas de sépulture, des pirogues interceptées au large et aussi de celles, nombreuses, qui ont touché au but.
Le phénomène date de nombreuses années et ne se limite pas au Sénégal.Il a enflé récemment sous l'effet de la crise économique.A Mbour, il a été amplifié par le déclin de la pêche artisanale et, disent beaucoup, par la pandémie de Covid-19.
"Il n'y a plus rien ici", dit Djiby Dieng, 21 ans, une phrase qui revient dans bien des bouches.Les centaines de pirogues aux couleurs vives tirées sur le sable à perte de vue en attendant d'être mises à l'eau disent ce que signifie la pêche ici et sur 700 km de littoral sénégalais: un mode de vie de génération en génération et 1,8% du produit intérieur brut selon les Nations unies.
Mais "il n'y a plus de poisson ici", se désole Djiby Dieng.
Entre copains, on en parle beaucoup, de ceux qui sont partis et envoient des photos à ceux qui sont restés dans les modestes plain-pied de parpaings agglutinés face à l'océan et écrasés de soleil.
Djiby Dieng s'en est allé, pour gagner de l'argent en Europe et nourrir les siens, en remettant comme tous les autres son destin entre les mains de Dieu.
Pas compliqué de trouver un passeur.C'est quelqu'un de la communauté, éventuellement un voisin.Il organise le voyage et procure le bateau, souvent une pirogue d'une vingtaine de mètres pouvant transporter des dizaines de passagers bien serrés.Dans un scénario favorable, un oncle ou une tante quelque part en Europe est informé et aidera comme il ou elle peut, à distance.
Diby Dieng a fiché quelques vêtements dans un sac à dos esquinté à peine plus grand qu'une trousse.Il n'a pas prévenu sa mère, qui apprendra par le bouche-à-oreille qu'il est parti.Le 18 octobre à 10H00, "le passeur était là avec son équipe.Ils ont vérifié que tout le monde avait payé".Entre 150 et 300.000 francs CFA (228 à 457 euros), rapporte-t-il, un ordre de prix cité par plusieurs interlocuteurs, quand le revenu d’un jeune pêcheur peut osciller entre 75 et 130.000 FCFA par mois suivant la saison selon un spécialiste.
- "C'était l'affolement" -
Lui n'a pas payé.Il connaît la mer et a accepté de faire partie des quelques équipiers qui relèvent le pilote à tour de rôle.De petites embarcations, inaperçues dans le va-et-vient permanent, ont assuré le transfert vers la grande pirogue qui attendait au large.
"On était 131.Il y avait des gens de tous les âges, des jeunes, des vieux.Mais on s'est retrouvé à court d'eau et de nourriture.On avait une quinzaine de personnes déshydratées.Alors, au large du Maroc, on a décidé d'arrêter."
Pour Djiby Dieng et ses collègues, entreprendre le voyage ne diffère guère des campagnes de pêche de plusieurs jours au large de la Guinée par exemple.Mais leurs compagnons de route, parmi lesquels des enfants, des femmes, des étudiants, ne sont pas rompus à un exercice aussi sévère.Le sort des uns et des autres dépend des éléments, des passeurs et des scrupules de ces derniers.
Celui auquel a recouru Khalifa Samb, 22 ans, pêcheur également, "était de mauvaise foi.Tout ce qui l'intéressait, c'était l'argent".
Sa mère à lui savait qu'il allait tenter l'aventure.Elle avait même alimenté la tontine, la cagnotte communautaire, qui a financé son expédition.Au bout du compte: pas de marin dans l'équipage, un moteur défectueux, trop peu d'essence, pas assez à boire et à manger."On a décidé d'accoster en Mauritanie, sinon on serait mort." Lui et sa famille ont perdu 400.000 FCFA, une fortune. Ils étaient 120 dans le bateau.
Saliou Diouf, un autre pêcheur de 22 ans, et ses 200 ou 250 compagnons avaient navigué deux nuits et une journée quand, au matin du deuxième jour, un des moteurs a flanché et pris feu alors qu'on essayait de le réparer.
"C'était l'affolement.Le feu s'est propagé aux bidons de carburant." Les passagers ont sauté à l'eau les uns après les autres."Certains ne savaient pas nager et se sont agrippés à moi.Je me suis dit que je ne mourrais pas si Dieu ne l'avait pas décidé." Le jeune homme laisse entendre qu'accroché à la proue, il a fallu se débattre pour survivre et laisser les autres sombrer.
Combien sont morts ? Saliou Diouf dit qu'une cinquantaine de passagers s'en sont tirés, secourus par d'autres bateaux.Le chiffre est cohérent avec le bilan livré par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) de ce qui semble être le même évènement.
Plus de 500 personnes ont perdu la vie cette année, la plupart en octobre et novembre, sur ce qui est l'autre route maritime de l'Europe, avec la Méditerranée, dit l'OIM.C'est une estimation basse mais c'est déjà deux fois plus qu'en 2019.
Plus de 18.000 migrants, des Africains de l'Ouest dans leur grande majorité, poussés par la pauvreté, la violence ou les persécutions, sont arrivés aux Canaries en 2020, les deux tiers ces deux derniers mois, dit l'OIM.
Les autorités sénégalaises se gardent d'énoncer des chiffres quand elles ne contestent pas ceux de l'OIM.
L'exode en cours dissone avec les promesses présidentielles de créer des centaines de milliers d'emplois et de mettre ce pays très jeune de 16 millions d'habitants sur la voie de l'émergence.
Autour de 20% des 15-24 ans seraient au chômage, selon l’Agence de la statistique, des chiffres à prendre avec précaution tant la prépondérance de l’emploi informel rend le marché du travail opaque.La moitié d’une population qui a presque triplé en un demi-siècle a moins de 18 ans et une forte proportion n’est ni à l’école ni au travail.
Accusé de pousser les jeunes à partir faute de leur fournir un travail et un avenir, le gouvernement a mobilisé ses services.
- "La mer, ils l'ont vendue" -
Police et gendarmerie ont multiplié les patrouilles, les interceptions de pirogues et les interpellations de passeurs.
Trois ministres dépêchés à Mbour ont été confrontés à la détresse des habitants se pressant devant eux dans la salle de réception d'un hôtel vidé par la pandémie.Ils ont entendu les Mbourois exprimer leur sentiment d'abandon.
Pour les autorités, le drame migratoire des dernières semaines a fâcheusement coïncidé avec un vote du Parlement européen qui a approuvé le renouvellement d'un accord permettant à des navires espagnols, français et portugais de pêcher le thon et le merlu dans les eaux sénégalaises.
Le vote a ravivé une vieille accusation de la pêche sénégalaise, artisanale aux quatre cinquièmes: on vend la ressource halieutique aux armements industriels européens, mais aussi aux bateaux usines chinois, alors que la surpêche, légale et clandestine, épuise les réserves autrefois pléthoriques de l'Atlantique.
La pêche génère plus de 53.000 emplois directs et 540.000 indirects au Sénégal selon l'ONU.
La crise actuelle est sans précédent, dit Mustafa Fall, un responsable de l'Association nationale des partenaires migrants qui oeuvre pour retenir les Sénégalais.
"On n'avait pas vu ça depuis 2006.Et encore, en 2006, les pêcheurs eux-mêmes ne partaient pas, c'étaient des gens de l'intérieur", dit-il en évoquant le pic d’affluence sur la route migratoire d’Afrique de l’Ouest vers l’Europe au milieu des années 2000.
Le poisson se faisait déjà rare.Mais avec la pandémie et l'état d'urgence sanitaire, les quais de pêche n’ont tourné que quelques jours par semaine et les marchés qui d'ordinaire transforment le bord de mer en un banc grouillant d'hommes et de femmes dans les relents de marée ont fermé précocement pendant une période prolongée.
"Les gens se sont appauvris brusquement.Ce sont des départs tous les jours, des milliers de personnes en tout", dit-il.
Le gouvernement répond que seuls 31 navires européens pêchent dans les eaux sénégalaises et qu'ils capturent des espèces qui intéressent traditionnellement peu les pêcheurs sénégalais.Il invoque les centaines de milliards de francs CFA dépensés ces dernières années en différents programmes pour l'emploi et la formation des jeunes, et la création d'entreprise.Il argue de l'épidémie qui a durement touché une économie en pleine croissance mais essentiellement informelle.Il dit que le Sénégal n'est pas seul concerné.
La ministre de la Jeunesse Néné Fatoumata Tall, venue à Mbour, pourfend "l'Eldorado qu'on a vendu à la jeunesse africaine" et la "pression énorme" exercée par le milieu social et les familles sur des jeunes qui entendent "tous les jours des propos du genre: +telle personne a construit un immeuble pour ses parents".
Dans la modeste maison aux fenêtres aveugles du quartier du Golfe à Mbour, en l'absence d'un père dont on est sans nouvelle depuis sept ans, la mère de Khalifa Samb, l'aîné de ses cinq enfants, envisage à nouveau son départ.
"Ici au Sénégal il n'y a rien, une seule personne doit en faire vivre 10 autres.Il y a de quoi manger le midi, mais pas le soir.La mer, ils l'ont vendue.Je préfère que les enfants partent, là-bas", dit Bemy Samb, 45 ans.
"Si l'occasion se représente, je n'hésiterai pas", dit résolument son fils.
NA SET, UNE COMPILATION POUR SENSIBILISER SUR L’ENVIRONNEMENT
Les artistes ont un très grand rôle à jouer pour la conscientisation des communautés.
Les artistes ont un très grand rôle à jouer pour la conscientisation des communautés. Pour ce faire, Enda Energie et Ive Sénégal ont réussi à mettre un programme qui vise à contribuer à l’éducation à la citoyenneté pour une transition écologique et économique dans l’Entente intercommunale de la Petite-Côte (Eicp). C’est dans ce cadre que des artistes de la Petite-Côte ont réussi à créer une compilation de 10 titres qui regroupe plus d’une dizaine d’artistes qui se sont engagés à sensibiliser sur la cause écologique.
Pour une mise en œuvre inclusive, le programme de bonne gouvernance écologique dans l’Entente intercommunale de la Petite-Côte (Eipc-Gizc) a trouvé nécessaire d’impliquer les artistes-musiciens de Mbour dans une compilation de sensibilisation sur les principales thématiques du programme. Lors de la cérémonie de lancement de la compilation Na Set, composée de 10 tires et regroupant plus de 13 artistes musiciens du département de Mbour qui se sont engagés à sensibiliser sur la cause écologique, Mme Irène Mingasson, ambassadrice de l’Union européenne (Ue) au Sénégal, a rappelé que l’Ue place au cœur des priorités de son projet la lutte contre le changement climatique, la préservation de la biodiversité, la promotion d’une agriculture durable et le développement circulaire.
Selon Mme l’ambassadrice de l’Ue au Sénégal, cette mobilisation des artistes-musiciens de la Pette-Côte magnifie la créativité de la jeunesse sénégalaise, qui exprime son combat pour la salubrité et son engagement pour la protection de l’environnement. A travers cette compilation Na Set, ce collectif d’artistes capacités sur les défis climatiques de la Petite-Côte a conscience de l’urgence de la situation et veut éveiller les consciences à travers les mélodies accompagnées de lyrics très engagés pour la préservation de la planète.
Face à la crise liée à la pandémie, elle invite la population à saisir l’opportunité de cette situation et des défis à relever pour «rebondir et promouvoir une relance verte, inclusive et durable. Mais cette relance verte ne sera possible que si nous nous engageons, toutes et tous, pour plus d’hygiène, pour un cadre de vie plus sain, pour plus de biodiversité, pour un environnement protégé et libéré des pollutions et des agressions», a-t-elle déclaré. Elle ne doute pas que cette compilation va inspirer les jeunes, c’est pourquoi elle n’a pas manqué de savourer cette œuvre. «Avec vos mots, avec vos rimes et vos mélodies, vous y contribuerez avec force. Les messages que vous portez résonnent aux oreilles des jeunes et des moins jeunes. Grace à cette compilation, vous éveillerez les consciences, vous créez des vocations, vous montrez que réussir au Sénégal, c’est possible. Vous êtes des leaders d’opinion dans un monde qui est à réinventer. De manière ludique, créative et artistique, vous contribuez à faire en sorte que désormais la protection de l’environnement soit au cœur de nos préoccupations», a souligné l’ambassadrice de l’Ue au Sénégal.
Cette compilation, enregistrée à Nianing, a été réalisée en collaboration avec le studio Khidma Music et Dawise, Mamj Ras Soul, Bu Ak El Badi, Groupe Tama, Amdy Moustapha, Maestro Ely, King Fada, Fresh Boys Opc, Gora Algaf Family et Pape Line. Ces artistes musiciens ont participé à cette compilation Na Set et ont abordé dans leurs chansons des thématiques liées à l’érosion côtière, la gestion des déchets, la pollution, la justice climatique, l’écocitoyenneté, entre autres.
Auparavant, l’ambassadrice de l’Union européenne au Sénégal a inauguré également la zone écologique communautaire de Ngaparou réalisée par les femmes du groupement «And Suxali Sunu Gokh»
L’UE CHARGE LES POURFENDEURS DE SON ACCORD DE PÊCHE AVEC LE SENEGAL
L’Union européenne brise le silence sur ses accords de partenariat avec le Sénégal dans le secteur de la pêche. Chiffres à l’appui, elle essaie de démonter les «affirmations inexactes et, pour certaines, calomnieuses…»
L’Union européenne brise le silence sur ses accords de partenariat avec le Sénégal dans le secteur de la pêche. Chiffres à l’appui, elle essaie de démonter les «affirmations inexactes et, pour certaines, calomnieuses…».
Les dernières sorties des pourfendeurs des accords dans le secteur de la pêche entre le Sénégal et ses partenaires n’ont pas laissé les responsables de l’Union européenne indifférents. Ces derniers sont sortis de leur mutisme pour éclairer la lanterne de l’opinion.
Dans un communiqué, l’Ue précise que tous ses protocoles avec le Sénégal ont été paraphés en toute transparence. «L’Ue est le seul acteur de pêche distante à concrétiser la transparence dans la négociation et la gestion de ses accords conclus pour l’accès aux zones économiques exclusives de ses partenaires, conformément au Droit de la mer», soutient-elle.
S’agissant du nouveau protocole qui a été signé le 18 novembre 2019, l’Union précise que «les négociations se sont déroulées en 2019, en étroite consultation avec les principaux acteurs privés sénégalais (armateurs, mareyeurs, industrie). Avant la tenue des négociations en 2019, les représentants de l’Union ont également rencontré les acteurs de la pêche artisanale sénégalaise et ouest-africaine afin d’échanger et de partager les résultats de l’appui sectoriel. Les Ong de la pêche artisanale ouest-africaine ont publié leurs recommandations destinées aux négociateurs». Quid de l’accord de partenariat de pêche signé en 2014 ? Les partenaires européens affirment qu’il «a fait l’objet d’une évaluation complète en 2019, en amont des négociations du nouveau protocole de mise en œuvre ainsi que le prévoit la réglementation de l’Ue.
Publiée sur internet le 5 avril 2019, cette étude est disponible en libre accès». Cette étude, disent-ils, «a été réalisée par un cabinet indépendant sur la base d’entretiens et de données fournies par les autorités (ministères en charge des Pêches et des Finances), les scientifiques et les acteurs privés sénégalais. L’évaluation apporte des éléments précis sur l’état de la ressource halieutique, les activités des navires de l’Union et des flottes sénégalaises, et les réalisations financées par l’appui sectoriel fourni par l’Ue.
L’évaluation, partagée avec les autorités sénégalaises avant la négociation du nouveau protocole, identifie l’existence d’un reliquat de ressource que les autorités sénégalaises ont décidé d’allouer partiellement à la flotte de l’Ue». Tout cela, pour dire que tous les acteurs qui fustigent ces accords ont été consultés. L’Ue rappelle que le protocole 2019-2024 «instaure un quota de merlu alloué à la flotte Ue pour la Zee (Zone économique exclusive) du Sénégal et il instaure un tonnage de référence pour les thons tropicaux. Et en conformité avec la recommandation du Copace (Comité des pêches pour l’Atlantique centre-est ) de diminuer les captures de merlu, le total admissible de captures a été réduit de 2 000 à 1 750 tonnes dans le protocole 2019-2024. Le suivi des captures de merlu est renforcé dans le protocole 2019-2024, afin de dissuader tout dépassement : les autorités sénégalaises connaissent, au jour le jour, les captures des chalutiers merlutiers européens». Mieux, ajoute l’Ue, «il n’existe pas de concurrence entre la flotte démersale de l’Ue et les pêcheurs artisanaux du Sénégal…».
Depuis 2014, indiquent-ils, «des navires sénégalais se sont lancés dans la pêche au merlu, inspirés par les deux chalutiers espagnols…». Concernant sa flotte, l’Union indique que «30 senneurs, canneurs et palangriers (ciblant thon et grands migrateurs) et 2 chalutiers par trimestre (ciblant le merlu noir, espèce démersale profonde) sont autorisés à fréquenter les eaux du Sénégal en 2020, sur les 45 possibilités…»
Par Yoro DIA
APR, UN PARTI MÉTÉORE
Après Macky Sall, l'APR rejoindra le PS et le PDS au rang des partis historiques. Pour le Sénégal, le dauphin est un anachronisme politique qui n’a réussi qu’à Abdou Diouf, parce que Senghor a contourné les urnes
Selon le Larousse, «météore» au figuré signifie «personne ou chose qui brille d’un éclat vif, mais passager». Il me semble que c’est la meilleure définition pour camper le parti de Macky Sall. L’Alliance pour la République qui souffle sa douzième bougie, dont huit au pouvoir, est un parti météore.
Quatre ans pour conquérir un pouvoir que Wade et le Pds ont eu après 26 années d’une très longue marche et dont rêve Idrissa Seck depuis 20 ans est un vrai mirage pour toutes les gauches depuis 1968. Quatre ans dans l’opposition et au pouvoir depuis 8 ans. Un éclat aussi vif ne peut être que passager, parce que Macky Sall ne peut être que de passage au pouvoir, et au Sénégal les partis politiques ne sont que des instruments pour concrétiser l’ambition d’un homme. C’est pourquoi ils survivent difficilement à leur fondateur ou à la perte du pouvoir.
L’avenir de l’Apr est le présent du Pds après la perte du pouvoir, c’est-à-dire querelles de légitimité et fragmentations autour d’ambitions personnelles. ce qui est inévitable parce que les partis ne sont pas bâtis autour d’idées, mais pour concrétiser l’ambition d’un homme.
Ainsi, le Pds a atteint son horizon indépassable quand Wade est arrivé au pouvoir. Le déclin du Ps est inexorable depuis la perte du pouvoir, car le parti de Senghor a choisi la mort lente dans le confort politique du compagnonnage de route.
La volonté de Macky Sall de ne pas structurer le parti qui a été une grande force et qui a permis de gagner tant d’élections va être la principale faiblesse en fin de mandat et dans l’après-Macky Sall, et le fait d’avoir coupé la tête des généraux politiques comme lors du dernier remaniement n’y fera rien. Un météore se consume pour éclairer. C’est pourquoi son éclat vif est forcément passager. C’est dialectique. C’est comme le corona chez nous. Pendant qu’on attendait le pic, on avait déjà atteint l’immunité collective ou croisée sans s’en rendre compte.
L’APR a atteint le pic ou son apogée avec la réélection de Macky Sall en 2019. Après Macky Sall, il rejoindra le Ps et le Pds au rang des partis historiques. Le Ps est un parti historique parce que c’est le parti qui nous a donné notre bien le plus précieux : l’Etat. Cet Etat qui fait si souvent défaut en Afrique. Le Pds est historique parce que c’est l’un des piliers de l’exception sénégalaise, avec la décision de Wade d’opter pour une opposition légale au temps des guérillas et des coups d’Etat. Le Pds est aussi le parti de la conquête des libertés politiques et de l’ouverture démocratique.
D’ailleurs, notre code électoral n’est rien d’autre qu’un résumé des 26 ans de lutte de Wade pour plus d’ouverture et de transparence électorale. J’ai toujours pensé que l’ancien siège du Pds à Colobane devait être classé bâtiment historique, car ce vieil immeuble incarne la longue marche politique vers l’alternance.
L’Apr est déjà dans l’histoire pour avoir été un parti météore en prenant le péage pour arriver au pouvoir. C’est une entrée fulgurante. Macky Sall ne veut pas que son parti reste dans l’histoire par une sortie aussi fulgurante que son entrée. Il a la hantise du syndrome du météore.
S’il réussit à conjurer ce syndrome (se faire remplacer par un membre de son parti à la tête de l’Etat), il réussira une prouesse historique, car la seule fois que nous l’avons eu, c’était entre Diouf et Senghor grâce à l’article 80, un yakale politique qui a permis à Diouf de devenir Président sans passer par les urnes. C’est la côte d’Ivoire qui en est à l’ère de l’art. 80.
Pour le Sénégal, le dauphin est un anachronisme politique qui n’a réussi qu’à Abdou Diouf, parce que Senghor a contourné les urnes.
SADIO MANE PARMI LES PRÉSÉLECTIONNÉS POUR L' EQUIPE TYPE DE L'UEFA
Auteur d’une saison fantastique avec Liverpool, le natif de Bambaly a inscrit 20 toutes compétitions confondues en 43 apparitions
Après la liste des joueurs pour le trophée de «The Best Player» qui récompense le meilleur joueur de l’année, c’est autour de l’Uefa de publier la liste des footballeurs nominés pour le onze type de l’année. Parmi les joueurs retenus, on retrouve le Sénégalais Sadio Mané.
L'UEFA a dévoilé la liste des cinquante joueurs nominés pour l'équipe type de l'année. Et il y a du très beau monde parmi lesquels Sadio Mané. Auteur d’une saison fantastique avec Liverpool, le natif de Bambaly a inscrit 20 toutes compétitions confondues en 43 apparitions. Grâce à ces performances, le joueur formé à Génération Foot (Sénégal) est un sérieux candidat pour figurer dans l’équipe type de la saison.
En effet, l'instance dirigeante du football européen a expliqué en détail le processus de sélection sur son site officiel. «Les nommés sont proposés par l'équipe éditoriale de l'UEFA avant d'être validés par le panel d'observateurs techniques sur la base de leurs performances dans les compétitions de l'UEFA et les compétitions nationales au sein des associations membres de l'UEFA de janvier à décembre 2020 », a expliqué l’instance dirigeante du football européen.
Revenant sur le critère des votes, l’Uefa annonce que ce sont les supporters qui vont choisir l’équipe type. «L'équipe masculine de l'année d'UEFA est choisie pour refléter les votes des supporters en parallèle avec les performances des joueurs au cours de l'année civile. Les votes sont pondérés par le panel d'observateurs techniques de l'UEFA», ajoute l’organisation européenne.
LIVERPOOL BIEN REPRESENTE
Toutefois, Sadio Mané ne sera pas seul joueur du côté de Liverpool. En effet, Mohamed Salah, Virgil Van Dijk et le portier brésilien Alisson Becker sont également nominés en raison de leurs performances, en remportant le titre de champion d'Angleterre. Parmi les autres candidats, il y a les joueurs des équipes finalistes de la dernière ligue des champions (Bayern de Munich et le PSG). L’équipe de la capitale est bien représentée également, puisque Keylor Navas, Marquinhos, Kylian Mbappé, Angel Di Maria et Neymar Jr sont nommés. Tous ces joueurs sont en concurrence avec la crème de la crème, notamment les incontournables Lionel Messi et Cristiano Ronaldo qui est nommé pour la 17ème année consécutive. Auteur d'une année explosive avec le Bayern Munich, Robert Lewandowski, qui a tout raflé (Ligue des champions de l’UEFA, Bundesliga allemande et Coupe d’Allemagne) en terminant meilleur buteur de la Ligue des Champions 2020, figure également dans cette liste. A noter que le 11 définitif sera connu au mois de janvier.
Par Abdoulaye WILANE
PLAIDOYER POUR UNE JUSTICE POUR TOUS AU SENEGAL
Dans de nombreux pays, le droit à un avocat au moins à un moment donné de la procédure pénale est inscrit depuis longtemps dans la législation ou dans la Constitution, ne serait-ce que pour les infractions les plus graves.
«La méconnaissance et le mépris des droits de l'Homme ont conduit à des actes de barbarie qui révoltent la conscience de l'humanité...» René Cassin* Diplomate, Homme politique (1887 - 1976)
Dans de nombreux pays, le droit à un avocat au moins à un moment donné de la procédure pénale est inscrit depuis longtemps dans la législation ou dans la Constitution, ne serait-ce que pour les infractions les plus graves.
Ainsi le règlement 5 de l’UEMOA exige, si la personne interpellée en fait la demande, la présentation la présence d’un avocat. Cette présence était, avant ce règlement, exigible au moment de la garde à vue. Il s’agit là d’une avancée décisive dans la garantie des droits de la défense mai surtout une limite bienvenue aux pressions et autres intimidations voire violences auxquelles étaient soumises les personnes gardées à vue surtout à cette étape de la procédure où elles-sont particulièrement vulnérables.
Cependant, le degré de prise de conscience des citoyens vis-à-vis de ce droit et de leurs autres droits civils et la possibilité de les exercer, varie grandement d’un pays à un autre. L’accès à la justice est, comme le montrent de nombreux instruments, essentiel à la protection des droits de l’homme.
Faisant de la justice un droit fondamental, la Déclaration universelle des droits de l’homme consacre les principes que sont l’égalité devant la loi, la présomption d’innocence, le droit à un procès équitable et public par un tribunal indépendant et impartial, auxquels s’ajoutent toutes les garanties nécessaires à la défense de quiconque est accusé d’une infraction pénale.
L’article 14 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques accorde, entre autres garanties minimales, le droit d’être jugé sans délai, le droit à un procès équitable et public par un tribunal compétent, indépendant et impartial institué par la loi et le droit“ d’être présent au procès et de se défendre soi-même ou d’avoir l'assistance d'un défenseur de son choix; si l’on n'a pas de défenseur, d’être informé de son droit d'en avoir un, et, chaque fois que l'intérêt de la justice l'exige, de se voir attribuer d'office un défenseur, sans frais” ainsi que le droit “de disposer du temps et des facilités nécessaires à la préparation de sa défense et de communiquer avec le conseil de son choix”.
L’Ensemble de principes pour la protection de toutes les personnes soumises à une forme quelconque de détention ou d’emprisonnement dispose qu’un détenu doit pouvoir se faire aider d’un conseil, tandis que l’Ensemble de règles minima pour le traitement des détenus recommande de fournir une assistance judiciaire aux détenus en attente de jugement. Dans notre pays, le Sénégal, j’ai le fort sentiment que le gap qui nous sépare de ce droit est encore grand et la pratique quotidienne semble me conforter dans l’idée que nous vivons dans une situation de non-assistance à personne en détresse judiciaire.
En effet, nombreux sont nos compatriotes en conflits avec la loi mais non représentés par un avocat, ne serait-ce que commis d’office comme le prévoient les textes, sont encore nombreux, sauf en matière criminelle. Or cette assistance d’office devait pouvoir être offerte dans les autres procédures. Cependant, faute d’une aide juridictionnelle suffisamment dotée à vocation universelle, le gap que notre pays accuse dans la garantie des droits de la défense à l’aune des pratiques et recommandations internationalement admises restera encore longtemps grand. Le cas de ce laissés-pour compte de notre système judicaire, m’a poussé à m’interroger sur la question suivante : Comment nos tribunaux peuvent-ils bien traiter les causes des personnes non représentées par un avocat ?
Monsieur le Ministre, l’enjeu social qui se dégage à travers cette question est important pour notre pays longtemps cité comme référence en Afrique en matière de respects des droits de l’homme. Parfois du fait de leur situation sociale peu enviable, jalonnées par la pauvreté et ses corollaires, le manque d’éducation et d’information, certains citoyens partent à l’avance désavantagés et techniquement démunis lorsqu’ils doivent face à une procédure judiciaire.
L’une des conséquences d’une telle situation est que beaucoup d’entre eux sont oubliés dans les prisons dans l’attente d’un hypothétique jugement. Bien que les causes de ces personnes puissent engorger les tribunaux déjà débordés, il n’en demeure pas moins que ces compatriotes justiciables ont le droit d’être traités de manière équitable et humaine mais surtout pardessus tout de faire valoir leurs droits en justice. Trop souvent cependant, ces personnes sont incapables de naviguer dans les méandres du système judiciaire complexe et parfois terrifiant et ne réussissent pas à faire bien entendre leur cause auprès d’un juge.
Monsieur le Ministre, l’heure est grave et il nous faut réagir ! Le Ministère de la Justice doit faire quelque chose et au regard du profil de l’autorité en charge de notre système judiciaire que vous êtes, le respect de ce droit que je qualifie d’élémentaire ne devrait, en principe, pas poser problème. En effet, le droit de bénéficier d’un avocat lorsqu’on est accusé d’une infraction pénale est inhérent au droit à un procès équitable, droit fondamental que reconnaissent la Déclaration universelle des droits de l’homme, le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (article 14) et les conventions et traités régionaux relatifs aux droits de l’homme que sont la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales (article 6), la Convention américaine relative aux droits de l’homme (article 8) et la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (article 7).
Et notre pays a ratifié tous ces textes. Que faisons-nous de toutes ces garanties dans notre pays, de tous ces principes et de toutes ces règles ? Depuis l’indépendance, les différents régimes qui se sont succédés dans notre pays ont tous veillés à assurer une éducation gratuite, ceux qui est en soit une option empreinte de justice sociale et d’équité.
A côté de l’éducation gratuite, nous avons la santé presque gratuite avec la mise en œuvre de la CMU qui reste un bon indicateur d’une gouvernance publique qui se soucie du bien-être social et de la santé de sa population. Dans le même sillage, nous devons aspirer à avoir une justice pour tous à travers un accès équitable à la justice, autrement dit la justice pour tous et par tous dans un Sénégal pour tous. Nous n’avons plus le droit de parler d’un Sénégal de tous et d’un Sénégal pour tous, formule si chère à notre Président de la République Monsieur Macky SALL, sans un accès total à une justice pour tous.
En définitive, il s’agit simplement du respect des droits universels à propos desquels Madame Eleanor Roosevelt ancienne Présidente de la Commission des droits de l’homme de l’ONU se demandait : « Mais où commencent les droits universels ? » Et de répondre aussitôt « ils commencent dans de petits endroits, près de chez vous, des endroits si petits qu’ils n’apparaitraient dans aucune carte du monde. Si ces droits ne signifient rien dans ces recoins, ils n’auront alors aucun sens nul par ailleurs. Sans un effort concerté des citoyens, de les faire respecter chez eux, nous chercherons en vain le progrès sans jamais l’apercevoir dans un monde encore plus vaste ».
L’assistance judiciaire garantie par les règles et normes internationales doit donc être une réalité dans notre pays. Les citoyens sans défenses dans nos cours et tribunaux doivent au moins en bénéficier. Voilà le cri du cœur qui justifie mon plaidoyer auprès du Ministre de la Justice que vous êtes, investi de la confiance de Monsieur le Président de la République, Chef suprême de la Magistrature, et dont le seul but est de vous faire une proposition au regard du pouvoir que vous avez pour faire bouger les choses dans notre système judiciaire. C’est pourquoi, je voudrais vous proposer d’inviter vos experts à réfléchir sur les possibilités de mis en place au niveau de votre département d’un programme ou projet qui pourra être libellé ainsi : Justice pour tous. Ce projet devra bénéficier d’une dotation budgétaire assez conséquente, au besoin faire appel aux partenaires techniques et financiers dans le cadre d’un appui budgétaire, pour prendre en charge toutes les possibilités de représentation légale qui s’offrent aux personnes suspectées ou accusées d’une infraction pénale. Le but étant placé sur l’offre de services intégrée d’assistance juridique aux accusés pauvres ou indigents, à tous les stades essentiels de la procédure.
A l’image des mécanismes de la CMU, cette assistance pourrait être une sorte de « CMU de la Justice ». Cette proposition de format programme ou projet vise l’urgence mais l’objectif devra être de mener à termes des réformes législatives profondes qui garantissent une représentation légale conforme aux règles et normes internationales. Ledit programme ou projet prendra en charge les honoraires des avocats qui seront mis à disposition des justiciables en attendant les réformes en profondeurs dans le fonctionnement des tribunaux.
In fine, le fait de disposer d’un avocat commis d’office au pénal pour tout justiciable sénégalais, pauvre ou indigent, doit être une obligation légale à tout point de vue. Dans cette perspective l’adoption d’une loi sur l’aide juridictionnelle à vocation universelle dont je crois savoir qu’un projet existe serait une étape cruciale. Ce dispositif est innovant en ce qu’il diversifie les sources de financement de l’aide permettant une implication financières des partenaires mais également en ce qu’il prévoit la mise en place de bureaux d’aide juridictionnelle au niveau national et au sein de chaque cour d’appel.
Monsieur le Ministre, le challenge est là et vous avez une grande opportunité pour marquer l’histoire judiciaire de notre pays. Permettez-moi juste de terminer avec cette belle citation d’Eleanor Roosevelt « Il faut faire les choses qui nous semblent impossible ».
Pour le Parti Socialiste, Le Secrétariat national à la Communication
Abdoulaye WILANE
Député-Maire de Kaffrine Parlementaire CEDEAO
DES MANQUEMENTS RELEVÉS DANS LE FONCTIONNEMENT D'AIR SENEGAL
Recevant mardi le ministre des Transports Aériens, Alioune Sarr, dans le cadre du marathon budgétaire, les députés ont demandé des correctifs par rapport à la hausse des charges d’exploitation et au niveau d’endettement
Disséquant le fonctionnement d’Air Sénégal, les parlementaires ont relevé de nombreuses insuffisances qui plombent l’envol de cette société. Recevant hier le ministre des Transports Aériens, Alioune Sarr, dans le cadre du marathon budgétaire, les députés ont demandé des correctifs par rapport à la hausse des charges d’exploitation et au niveau d’endettement.
Même s’ils ont exprimé leur fierté de voir le Sénégal disposer d’une flotte répondant aux normes internationales, les députés ont néanmoins relevé manquements à propos du fonctionnement de Air Sénégal. Ils ont été nombreux à déplorer la hausse des charges d’exploitation, le niveau élevé de l’endettement, les primes d’assurance ainsi que les taxes et les redevances onéreuses.
Face au ministre de Tutelle Alioune Sarr, ils ont décrié les fortes contraintes réglementaires qui plombent la compétitivité de la compagnie nationale. C’est pourquoi, en guise de solution, ils ont invité la société à diversifier sa politique d’exploitation pour desservir aussi bien les lignes intérieures que celles internationales. Dans la même foulée, ils prônent la desserte de toutes les capitales de l’Afrique de l’Ouest et du Centre ainsi que l’ouverture de nouvelles lignes notamment sur New York, Madrid, Milan et Montréal.
«L’OUVERTURE DE LA LIGNE NEW-YORK-DAKAR-WASHINGTON REPORTEE EN 2021»
Toujours est-il que les députés qui demandent l’ouverture d’une ligne sur New York devront prendre leur mal en patience. «L’ouverture de la ligne New-York-Dakar-Washington a été reportée en 2021 à cause de la pandémie de Covid-19», a révélé le ministre des Transports Aériens à l’Assemblée nationale. En revanche, le ministre Aliou Sarr a soutenu que Air Sénégal est aujourd’hui leader sur plusieurs destinations, comme Dakar-Paris, Dakar-Banjul, Dakar-Conakry et Dakar-Bamako. Malgré la pandémie du coronavirus, le secteur du tourisme a été résilient. De son côté, le ministre des Finances Abdoulaye Daouda Diallo renseigne que le budget du ministère du Tourisme et des Transports Aériens a quadruplé par rapport à celui de l’année dernière, puisqu’il s’élève à près de 80 milliards Fcfa.
DES DEPUTES METTENT DU POISSON POURRI SUR LE PLAT D’ALIOUNE NDOYE
Le passage du ministre des Pêches devant l’Assemblée nationale pour défendre le projet de budget de son ministère n’a pas été de tout repos pour ce dernier
Le passage du ministre des Pêches Alioune Ndoye devant l’Assemblée nationale pour défendre le projet de budget de son ministère n’a pas été de tout repos pour ce dernier. Il a été littéralement descendu en flammes par les députés de l’opposition qui ont déchiré les nouveaux accords de pêche signés avec l’Union Européenne et dénoncé l’attribution sauvage des licences de pêche. Alioune Ndoye a été également interpellé sur le nombre exact de personnes décédées en mer depuis la résurgence de l’émigration clandestine.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les députés n’ont pas raté hier Alioune Ndoye venu défendre le projet de budget de son ministère. Il a été pris à partie par les députés libéraux à l’image de Woré Sarr qui estime que le renchérissement des prix du poisson sur le marché local dû, en partie, à la maladie mystérieuse apparue chez les pêcheurs. Très en verve, elle a sommé le ministre Alioune Ndoye à dire le nombre exact des Sénégalais décédés ou portés disparus ces derniers mois à cause de l’émigration clandestine. Demandant à être édifiée sur le nombre de Sénégalais retenus actuellement aux îles Canaries, la députée libérale a égratigné ses collègues de la majorité qui ont voulu éclipser la question migratoire. Par ailleurs, Mamadou Diop Decroix qui avait initié une question orale sur les licences de pêche juge rassurante la volonté du ministre Alioune Ndoye d’échanger avec tout le monde. Seulement, souligne-t-il, cela ne suffit pas pour régler les nombreux problèmes liés au secteur de la pêche. «Il y a la problématique de la protection de la ressource et de la mer. Pour régler ces contraintes qui étranglent le secteur de la pêche, il faut mettre en place un Fonds national de modernisation de l’armement de la pêche», a-t-il soutenu.
De l’avis de Mamadou Diop Decroix, le ministre des Pêches et de l’Economie maritime devrait se saisir du problème avec les licences de pêche pour aller vers l’élaboration d’un nouveau code de la Pêche. Prenant la parole, Toussaint Manga trouve que la valeur dérisoire de la contrepartie financière rapportée par coup de tonnage de poisson prélevé par les navires de l’UE pendant 5 ans est un problème. «Il ne suffit que de diviser les 15.253.750 Fcfa de redevance payée par l’UE par la contrepartie de 58,75 tonne autorisée pour avoir le prix insignifiant auquel est cédée la tonne de poisson qui est à 259 euros soit 170.000 Fcfa la tonne. Ce qui revient à 170 Fcfa le kg de poisson. Quelle a été la base de calcul de la contrepartie», s’est-il interrogé. Pour Toussaint Manga, la signature d’un accord de pêche doit être basée sur des évaluations scientifiques récentes déterminant notamment le surplus qui correspond aux potentiels halieutiques que la flottille nationale n’est pas en mesure de pêcher. «Sur quelles données scientifiques le ministre s’est basé pour prendre sa décision de brader les merlus noirs qui sont considérés comme des espèces en surexploitation», se demande le jeune député libéral.
CHEIKH BAMBA DIEYE : «DE 1960 A NOS JOURS, TOUS LES REGIMES ONT ECHOUE SUR LE VOLET DE L’EMPLOI DES JEUNES»
En plus des sempiternels problèmes du secteur de la pêche comme les licences de pêche avec la Mauritanie, Cheikh Bamba Dièye estime que l’émigration clandestine est un autre mal qui touche les pêcheurs. «Quelle que soit la manière avec laquelle on veut gérer ce problème, l’émigration sonne comme un aveu d’échec pour nous tous et de quelque bord que l’on se situe. De l’indépendance à nos jours, les offres d’emplois n’ont pas suffi pour absorber l’énormité de la demande des jeunes en matière d’emploi», a indiqué le leader du Fsd/Bj. «Avec tous ces problèmes, l’Etat à travers son nouveau protocole de pêche signé avec l’UE est venu fragiliser davantage les jeunes. Pour arrêter cette tragédie que sont en train de vivre les jeunes, il est important d’adopter d’autres stratégies en développant, par exemple, des accords de pêche un peu partout avec nos voisins», affirme Cheikh Bamba Dièye.
NENE FATOUMATA TALL APPELLE LES ACTEURS A IMPLIQUER LES JEUNES DANS LA LUTTE CONTRE LE VIH
La montée du taux de prévalence du VIH chez les jeunes de la tranche 15 -24 ans préoccupe les acteurs de la lutte contre le Sida, notamment les autorités étatiques
Le Conseil National de Lutte contre le SIDA (Cnls) a célébré hier la Journée Mondiale de lutte Contre le Sida. C’était en présence du ministre de la Jeunesse, Néné Fatoumata Tall, qui a invité les acteurs à impliquer davantage les jeunes dans le combat afin d’empêcher la transmission du virus et de mettre fin à la pandémie du Sida d’ici 2030. Ce qui permettra également de faire face à la hausse de nouvelles infections chez les jeunesde15 – 24 ans.
La montée du taux de prévalence du VIH chez les jeunes de la tranche 15 -24 ans préoccupe les acteurs de la lutte contre le Sida, notamment les autorités étatiques. Ces dernières années, cette tranche d’âge contribue pour plus du quart des nouvelles infections.
En réponse en cette situation, la ministre de la Jeunesse, Néné Fatoumata Tall, estime que les jeunes devraient être impliqués plus efficacement en vue de s’attaquer aux nombreuses dimensions sociales et économiques de la crise afin d’empêcher la transmission du virus et de mettre fin à la pandémie. «La solidarité mondiale etla responsabilité partagée supposent que l’ensemble de la société doit se mobiliser, au premier rang les jeunes».
A l’en croire, les actions menées doivent se fonder sur les valeurs citoyennes et s’appuyer sur les solides institutions mais aussi les compétences et les ressources nécessaires. «Chacun doit apporter sa pierre à l’édifice en respectant pleinement les droits humains et l’égalité des sexes en évitant toute stigmatisation», soutient la ministre de la Jeunesse.
Pour elle, cela permettra de mettre fin aux pandémies concomitantes du VIH et de la COVID-19. «Il est essentiel d’éliminer la stigmatisation et la discrimination, de mettre les individus au centre de l’action, d’ancrer nos ripostes dans les droits humains et d’adopter des stratégies en tenant compte du genre», déclare Néné Fatoumata Tall qui, par ailleurs, appelle les jeunes à utiliser les technologies innovantes et les nouveaux modes de communication en vue d’atteindre les 4,6 millions de personnes vulnérables ou affections avec le VIH dans le monde. Elle annonce que le gouvernement, avec l’appui de ses Partenaires Techniques et Financiers (PTF), a pris plusieurs initiatives allant dans le sens de la protection des jeunes contre le VIH. Elle ajoute que les efforts en matière de prévention et de traitement du VIH devraient être adaptés aux besoins spécifiques des jeunes gens et des groupes plus vulnérables pour réduire le nombre de nouvelles infections au VIH chez les jeunes et inverser la tendance de l’épidémie.
LE SENEGAL A LA CONQUETE DE L’AFRIQUE
Après la belle campagne des «Lions» au tournoi de Kigali, le Sénégal lance ses deux sélections nationales U18 à l’Afrobasket féminin et masculin.
Après la belle campagne des «Lions» au tournoi de Kigali, le Sénégal lance ses deux sélections nationales U18 à l’Afrobasket féminin et masculin. La compétition se tiendra chez les garçons du 3 au 9 décembre et chez les filles du 5 au 9 décembre. Très attendus, les Lionceaux aura la ferme ambition de remporter le trophée que les Aiglons du Mali leur ont ravi à la finale de ma dernière édition disputée à Bamako. Les «Lioncelles» effectueront elles, leur retour dans la compétition 8 ans après leur dernier sacre à Dakar.
Quelques jours après le beau parcours des «Lions» au tournoi qualificatif à l’Afrobasket 2021, le basket sénégalais repart en compétition avec l’Afrobasket U18 féminine et masculine. Cette compétition qui devait démarrer ce 1er décembre 2020 au Caire (Égypte) a été finalement décalé et se tiendra du 03 au 9 décembre et du 5 au 9 décembre chez les filles. Les Championnats d’Afrique U18 de basket-ball qualifient deux pays pour les Mondiaux U19 initialement prévue en 2021.
Les féminines du coach par Ousmane Diallo effectuent un retour dans cette compétition. Leur dernière participation à une compétition internationale de la catégorie remonte à l’Afrobasket 2012 disputée à Dakar. Une édition que la Bande à Yacine Diop (MVP), Aminata Kamara et autre Ndèye Fatou Ndiaye avait remporté avant d’être sanctionnée par la Fiba. La Fédération sénégalaise qui avait évoqué le principe de rotation pour ne pas faire participer les U18 masculin s’est finalement résolue à engager ses deux sélections. Finalistes de la dernière édition disputée au Mali, avec à la clé une qualification au Mondial, les Lionceaux seront encore attendus.
Selon leur coach Madiéne Fall, le Sénégal aura la ferme ambition de reconquérir le trophée après avoir perdu à Bamako la finale de l’édition 2018 contre le Mali. Les Lionceaux s’étaient inclinés que de deux points seulement (78-76). «C’est une très bonne chose que le Sénégal puisse participer à l’Afrobasket U18 masculine. Nous sommes finalistes de la dernière Edition perdue contre le Mali dans les conditions que vous savez. Donc, ça aurait été très dommage de ne pas y retourner. Nous visons le trophée. Si toutes les conditions sont réunies, nous pouvons le faire. On avait perdu une finale en 2018 mais il n’est pas question que cette finale ne se rejoue pas. Donc, notre objectif est clair, on ne va pas se cacher, nous allons en Egypte pour gagner le trophée», a déclaré le sélectionneur des Lionceaux.
A rappeler que les finalistes des compétitions, Garçons et Filles, représenteront l’Afrique aux différentes Coupes du monde U19 Fiba 2021. Les deux équipes maliennes sont toutes les deux tenantes du titre des tournois dans les deux catégories.