Spécialiste en communication politique, Dr Momar Thiam cerne les contours du discours à la nation du président de la République hier, lundi 11 mai. Joint au téléphone, le Directeur de l’Ecole des hautes études en information et en communication (Heic Dakar) souligne que le président, en décidant l’ouverture des marchés et le décalage du couvre-feu (de 21h à 5h), a choisi de mettre en avant l’argument économique. Poursuivant son analyste, Dr Momar Thiam a relevé également, toujours concernant les nouvelles mesures, que celles-ci pourraient s’inscrire dans une sorte de pédagogie de l’action qui consiste à desserrer pour mieux serrer demain.
«Sur la forme, le président de la République s’est adressé aux Sénégalais comme un chef de guerre ou capitaine d’un bateau qui donne des directives. A ce niveau de la communication, il a commencé par livrer son diagnostic de la situation actuelle à travers cette phrase, «il faut adapter notre stratégie». Cette phrase ne veut pas dire forcément que la stratégie a failli mais que d’autres éléments sont en jeu et qu’il faut les prendre en compte pour mieux lutter contre cette pandémie.
L’autre élément qui a attiré mon attention dans ce discours du président de la République dans le fond, c’est quand il dit «faire vivre notre économie» tout en annonçant la reprise des marchés hebdomadaires communément appelés loumas, l’ouverture des marchés six jours sur sept. Je pense que même si certains vont dire qu’il s’agit de mesures d’assouplissement, je pense que ces mesures visent à accompagner notre économie qui est en train de subir les contrecoups de ces mesures de restrictions. Donc, si le président a tenu à mettre en avant l’argument économique dans son discours, cela veut dire, qu’à côté de la priorité sanitaire et politique, c’est la priorité économique qui prime. Aujourd’hui, on dit qu’en termes de mesures coercitives et de prévention, il faut porter un masque et respecter ce qu’ils appellent la distanciation sociale, un terme qui ne me parle pas parce qu’une distanciation ne peut pas être sociale. Donc, je préfère dire la distance physique entre les individus. Mais, tout le monde sait que dans les Loumas et marchés, les gens ne respectent pas une distance physique. Ouvrir donc les marchés et les loumas, c’est surexposer les individus.
L’autre élément que je pourrais retenir de ce discours du président la République, c’est de dire en tant qu’analyste, que c’est peut-être quelque part un test pour mieux prendre demain des mesures plus coercitives. En effet, supposons que ces mesures soient mises en place à partir d’aujourd’hui comme cela a été annoncé par le chef de l’Etat et qu’au bout d’une semaine, on se rend compte que le nombre d’infectés galope.
A partir de ce moment, le gouvernement sera fondé à tirer toutes les conséquences de cette situation en demandant un confinement général. Cela pour dire que ces mesures annoncées peuvent s’inscrire dans une sorte de pédagogie de l’action qui consiste à desserrer pour mieux serrer demain. Donc, je pense que toutes les mesures que le président a annoncées, notamment le rapatriement des corps des sénégalais décédés du Covid-19, l’ouverture des lieux de cultes et la reprise des loumas dans les limites de chaque département, le décalage de l’horaire du couvre-feu de 21 heures à 5 heures, au lieu de 20 heures à 6 heures entre autres, entrent dans le cadre d’une logique économico-religieuse. Laquelle consiste à éviter quelque part des foyers de tension naissante autour de la religion puisqu’on est en période de Ramadan.
Des foyers de tensions sociales qui viennent des compatriotes de la diaspora avec des ramifications ici puisque la plupart des personnes décédées du Covid-19 ont des parents ici. A ces foyers de tension sociale, on peut également ajouter le risque de frustrer ces centaines de personnes évoluant dans le secteur informel et dont l’activité est à l’arrêt.
Sachant que gouverner, c’est prévoir, le président de la République ne peut pas laisser tous ces foyers de tension se développer de part ces mesures et de la situation que l’on vit actuellement. Car, cela n’est ni bon pour sa gouvernance ni bon pour les projections que l’on peut avoir dans l’hypothèse de 2024 si toutefois il décide de se représenter. Fort de ces éléments d’analyse, le président peut être tenté de dire, je desserre un tout petit peu et si je vois que la situation va de mal en pis, ça serait vraiment l’occasion pour moi d’imposer un couvre-feu et un confinement total».
Par Abdoulaye THIAM
PARADOXES !
Fragilisé par la «révolte» grandissante des marabouts, le président de la République, qui sentait le risque d’avoir entre les mains, les émeutes de la faim, a été contraint de desserrer l’étau.
Il aura tenu un mois, deux semaines, 3 jours avant de craquer. Le 23 mars dernier, le président de la République avait pris des mesures dans le but de freiner la propagation du Covid-19 au Sénégal. Il déclenche alors l’état d’urgence, suivi d’un couvre-feu (de 20 h à 6h), ainsi que la fermeture des lieux de culte, des marchés hebdomadaires (loumas) et l’interdiction des déplacements inter-régions.
A l’époque, le Sénégal comptait 79 cas déclarés positifs, dont 6 cas importés, 2 contacts suivis et 4 cas issus de la transmission communautaire, 8 guéris et 71 sous traitement. Toujours dans le but de faire face à la pandémie du Covid-19, le 2 avril, le Chef de l’Etat promulgue la loi l’habilitant à prendre, par ordonnances, des mesures relevant du domaine de l’Assemblée nationale. Autant de pouvoirs étaient alors concentrés entre les mains d’un hyper-président. Sauf, le Chef de l’Etat n’imaginait pas qu’il allait faire face à une résistance aussi farouche que le coriace Covid-19, de la part des religieux.
De Médina Gounass, à Yoff, en passant par Touba et Dakar, des imams piétinent l’ordre et décident de braver les interdits en se rendant dans les mosquées. Fragilisé par la «révolte» grandissante des marabouts, le président de la République, qui sentait le risque d’avoir entre les mains, les émeutes de la faim, a été contraint de desserrer l’étau. Il libère ainsi le covid-19, confiné depuis plusieurs semaines par des vaillants médecins nonobstant le sous-équipement de nos structures sanitaires et les différents scandales notés dans gestion de la pandémie. Le serment d’Hippocrate en bandoulière, Dr Moussa Seydi et ses autres collègues avaient pourtant réussi à guérir 715 patients. Mais, leurs efforts et autres audaces entrepris risquent de voler en éclat.
Et pour cause, «leur» Chef a décidé et/ou contraint de céder à la pression maraboutique au moment fatidique. En effet, le Sénégal compte à la date d’hier, lundi 11 mai, 1151 malades sous traitement, dont 19 décédés. Pis, 7182 contacts sont suivis par les Services de santé. Sans occulter les cas communautaires qui circulent aveuglément dans le pays. Face à cet état de fait qui donne du tournis au corps médical, le Chef de l’Etat demande aux populations désarçonnées d’apprendre à vire avec le virus et à l’Etat d’adopter une nouvelle stratégie. D’où la réouverture des lieux de culte et des marchés hebdomadaires (Loumas). Quels paradoxes !
PS : Le président de la République a encore une fois oublié le sport. Pourtant les stades ont été les premières infrastructures à être fermées, bien avant les lieux de culte et autres marchés hebdomadaires. Les acteurs ont été renvoyés chez eux. Ils attendaient avec impatience un geste de la part du Chef de l’Etat. Hélas ! Comme d’- habitude, le sport restera le parent pauvre.
Par Calame
DISCOURS ASYMPTOMATIQUE : ET VOGUE LA GALERE…
Le Président de la République a parlé,l'objectif stratégique reste le même, la stratégie elle-même a semblé à la fois tatillonne et poussive.
Le Président de la République a parlé. Il a énuméré un certain nombre de mesures d'allègement des dispositions prises dans la riposte contre le Covid 19. D'abord on passe de la riposte au repli, en renonçant à poursuivre l'application des moyens et instruments de lutte contre la pandémie au moment même où le virus gagne du terrain et prend de l’ampleur.
L'objectif stratégique reste le même, la stratégie elle-même a semblé à la fois tatillonne et poussive. Le premier cas de Covid 19 a été officiellement déclaré 2 mars. L'Etat a attendu 3 semaines pour annoncer son plan de riposte. L'aéroport de Diass, les aéroports secondaires comme celui de Ziguinchor, les frontières maritimes et terrestres sont restés des passoires pendant toute cette période, malgré le fait que le virus a frappé notre pays à travers des voyageurs venus de l'extérieur, les fameux cas importés. On était dans la troisième décade du mois de Mars dont les Ides n'ont pas été très inspirants pour nos stratèges.
Des demi mesures d'hygiène et de prévention prises à l'emporte-pièce par des autorités rattrapées par une situation politique, économique et sociale délétère, soumises à la pression des urgences, ont réagi à la sénégalaise, c'est à dire en cherchant d'abord à sauver les apparences. S'ensuivit une ronde des intermittents d'un spectacle politico- médiatique joué sur l'air d'un concerto pour damoiseaux et autres notabilités de la scène de notre Grand Théâtre national, véritables grenouilles de bénitier – à quelques notables exceptions-en pâmoison devant les ors et les apprêts du pouvoir.
Ainsi, fort de ce consensus mou, véritable masque d'apparat du "maslaha" sénégalais, les pleins pouvoirs transférés par l'Assemblée nationale qui s'est fait harakiri, on en oublie de commencer par le commencement. Les mesures d'hygiène, de prophylaxie, la distribution de masse de masques et de désinfectants, la vulgarisation des comportements et gestes barrières appropriés auraient dû constituer les tout premiers éléments de la riposte qui n'est point "contingentement". Cette erreur répétée dans le discours du Président de la République n'est pas que d'ordre sémantique ou langagier. Elle renseigne sur la nature et le niveau des malentendus et quiproquos ayant infecté et corrompu la stratégie qui en lieu et place des méthodes et techniques d'endiguement (containment en anglais) conseillées par les professionnels de santé, s'est embourbée dans les sables mouvants du "contingentement" (rationnement, limitations, quotas).
L'endiguement non seulement vise à stopper une influence ou une avancée au-delà des limites atteintes par l'ennemi, le covid 19 dans le cas d'espèce, mais à le bouter hors de ses frontières et à contrer toute possibilité de récidive et/ou de propagation par ce même ennemi ou ceux qui tenteraient de lui emboîter le pas. Le «contingentement", en langage commercial, renvoie au rationnement, à la limitation autoritaire par l'État d'activités économiques ou commerciales ne devant pas dépasser certaines limites, quotas ou contingents.
Probablement cette acception du vocable a largement imprégné la toute première conception de la stratégie, celle des marchés distribués à la clientèle politico affairiste et à leurs parentèles, alliés et associés par le moyen de quotas de denrées alimentaires, de produits phytosanitaires, d'équipements de protection individuelle (Epi).
Les vivres connaissent à peine un début de distribution que l'on parle de la reprise des activités pour faire redémarrer la machine économique. La plupart des adjudicataires des marchés de fournitures de denrées et autres produits de résilience n'ont pas encore honoré leurs commandes. Certains, faute de capacités financières et de sources d'approvisionnement sécurisées. Que va-t-il advenir de ces commandes ? Le décalage, pour dire le moins, entre le discours et la réalité observée dans le traitement de la pandémie est d'une affligeante morbidité.
Sans même se donner la peine- recevabilité oblige !- de fournir des éléments d'évaluation de cette première phase de la riposte, on fait l'impasse sur la suite attendue qui devrait se transformer en grande offensive généralisée. On nous sert au nom de la résilience, un ordre de réédition inconditionnelle-apparemment conditionnée par la pression sociale et religieuse (musulmane). Les autorités de l'Église catholique qui n'avaient pas attendu les décisions de l’Etat pour protéger leurs ouailles, continuent de le faire en ne tenant pas compte de l'annonce présidentielle.
La pire des choses pour un dirigeant, chef d'État, chef d'entreprise ou de famille, c'est de vouloir s'imposer et imposer des décisions que l'on n'est pas en mesure de faire respecter, à cause notamment de la prégnance du contrôle de forces centrifuges sur les populations maintenues dans un système d'allégeance défiant toute rationalité.
A 27 cas signalés, on ferme les écoles, aujourd'hui 1800 cas plus tard on décide d'ouvrir les vannes, écoles, marchés, lieux de culte et tutti quanti alors que le virus vogue allègrement vers des pics Inimaginables. Et que le chef de guerre lui-même avertit que l'ennemi prendra encore ses quartiers et ses aises dans un temps encore plus long que celui écoulé depuis le début de son invasion. Nous sommes prévenus : il ne nous reste qu'à nous résigner à vivre avec notre virus de la mort, véritable "malakal mawti (ange de la mort) chez les musulmans, en attendant d'être accueillis au Paradis firdaws (le plus élevé) par nos saints patrons dont certains apôtres temporellement superpuissants ont circonvenu l'État et la République.
On appliquerait la théorie de la contamination de masse en laissant le virus circuler librement dans nos esprits, nos organismes, nos espaces, afin d'arriver à une immunisation communautaire et collective, prônée par un médecin sénégalais largement relayé par nos médias-dont une représentante du ministère de la Santé avait publiquement déclaré tenir compte en l'intégrant dans leur réflexion-que l'on ne s'y prendrait pas autrement. Nous nous accommodons bien de la grippe, du paludisme, de la variole, de la varicelle, du sida, d’Ebola, de la tuberculose (malgré l’existence de vaccins), la cécité des rivières, et tant d’autres pathologies disparues de la plupart des pays du globe, alors ce dernier né de la famille corona, pschitt ! Ces hôtes qui vivent parmi nous et qui s’y sentent si bien finiront surement par s’acclimater et nous rejoindre dans la chronicité endémique de nos pathologies et de nos précarités qui font notre résilience à toute épreuve. Et vogue la galère ! Et les galérien
L’Eglise maintient la suspension des célébrations publiques
A peine le Président Macky Sall avait-il fini son adresse à la nation que Mgr André Guèye, Evêque de Thiès, rendait public un communiqué pour demander à la communauté chrétienne de patienter. Pour le religieux, la levée de la mesure ne signifie pas pour eux la reprise des célébrations publiques avec la présence du peuple. Il demande aux chrétiens d’attendre le prochain communiqué des Evêques de la Province Ecclésiastique de Dakar, avant toute initiative. Autrement dit, la suspension des célébrations à caractère public est encore de rigueur. Il invite la communauté à rester prudente.
Envoyé en prison, Karim Xrum Xax face au juge demain
Abdou Karim Guèye alias « Xrum Xax » a été placé hier sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt du Cap manuel. Il est poursuivi pour «provocation à un attroupement armé, selon l’article 95 du code pénal, et outrage à agent de police et de gendarme, selon l’article 196». Son avocat Me Khoureyssi Ba informe que son client sera jugé demain en flagrants délits. Selon la robe noire, le procureur a allégé les charges en retirant le délit d’offense au chef de l’Etat et incitation à la désobéissance et autre. Malgré tout, il déplore l’arrestation de son client qui a parlé «sous le coup de l’émotion». Selon Me Ba son client est un peu sorti des sentiers battus, mais ce n’est pas une raison pour l’arrêter. A l’en croire, l’activiste a essayé de servir de porte-parole à des populations privées de leurs mosquées au moment où ils en avaient le plus besoin. Pour rappel, l’activiste a été arrêté vendredi dernier par les éléments de la section de recherches de Dakar, suite à une vidéo publiée après la convocation du deuxième imam de la mosquée de Léona Niassène.
2 045 enfants âgés de 4 à 17 ans déjà retirés de la rue
Dans le cadre du déploiement du dispositif spécial de protection sociale des enfants en situation difficile (dspsesd), le ministre de la Famille a organisé, hier, une cérémonie de retour en famille d’enfants retirés de la rue. A cette occasion, Ndèye Saly Diop Dieng annonce que plus de 2 045 enfants âgés de 4 à 17 ans ont été retirés de la rue pour leur garantir une meilleure protection contre le Covid-19. Parmi eux, 205 enfants viennent des pays de la sous-région. Ainsi, 1 219 sont renvoyés chez eux notamment dans les régions de Diourbel, Fatick, Thiès, Louga, Kaffrine, Kaolack, Tambacounda et Kolda. En plus, 390 autres enfants qui étaient en difficulté dans les régions de Dakar et de Diourbel ont regagné hier leurs familles. A ceux-là s’ajoutent les 399 enfants qui avaient quitté Dakar et Rufisque depuis la semaine dernière.
Accident tragique à Darou Khoudoss
Un accident tragique est survenu hier à Darou Khoudoss, précisément dans l’enceinte des Industries Chimiques du Sénégal(ICS). En effet, un chauffeur du nom de Moustapha Fall, marié et père de 5 enfants de très bas âge, s’est tué suite à un accident. Le véhicule 4X4 qu’il conduisait a fait des tonneaux et il est mort sur le coup. Selon nos sources, les deux autres passagers sont grièvement blessés Le défunt était le chauffeur de l’ancien député Maire de Tivaouane de 2002 à 2014.
Un cas positif au COVID-19 à Pire
Un cas positif au coronavirus est sur toutes les lèvres, dans cette paisible cité religieuse de Pire, dans le département de Tivaouane, mais il s’agit en vérité d’un cas importé. Selon nos sources, il s’agit d’un homme originaire de Pire, mais qui était à Dakar où il a chopé le virus. Il était en traitement à l’hôpital de Fann jusqu’à sa guérison. C’est ainsi qu’il a décidé, ce samedi, de retourner à sa famille à Pire, non loin du terrain central. Mais malheureusement, il a rechuté. Conduit au poste de santé vers 20 heures alors qu’il avait des difficultés respiratoires, le chef de poste a aussitôt alerté le District sanitaire de Tivaouane où il a été transféré dans la nuit du samedi au dimanche. Des prélèvements ont aussitôt été effectués et ils sont revenus positifs au COVID-19. Le malade a finalement été transféré à Dakar où il est pris en charge. Pour l’heure le personnel du poste de santé de Pire est mis en quarantaine, ainsi que les contacts déjà retracés.
Cinq autres cas contaminés par le comédien
« L’As » avait révélé en exclusivité qu’un comédien officiant dans une télévision bien suivie a été testé positif au coronavirus et que certains de ses co-animateurs ont été appelés pour être testés. Eh bien, les résultats des tests ne sont pas fameux. Au moins cinq personnes ont été contaminées en attendant d’autres résultats attendus ce matin. Il s’agit sont en grande partie de stagiaires et de techniciens contact du comédiens qui ont été contaminés. «L’As» leur souhaite prompt rétablissement.
Répartition des cas enregistrés lundi
Le Sénégal a enregistré hier 177 cas positifs au coronavirus. Le plus grand nombre de cas est de la région de Dakar et particulièrement du département. C’est le district de Dakar-centre qui a enregistré plus de cas pour la journée d’hier, avec 33 cas. Dakar-Ouest se retrouve avec 15 cas, Dakar-Sud 21 cas et Dakar Nord 26. La ville de Touba a enregistré 21 cas, Sédhiou 4 cas, Guédiawaye 26 cas, Mbao 4 cas et Sangalkam 1 cas. Il y a eu 13 cas dans la capitale du Rail, Pikine 2 cas, Rufisque 1 cas, Yeumbeul 1 cas, Keur Massar 2 cas, Tambacounda 5 cas, Tivaouane 1 cas et Diakhao 1 cas.
Urgentistes de l’hôpital de Tambacounda positifs
Le personnel médical de Tambacounda est fortement affecté par la coronavirus. En effet, parmi les 5 cas enregistrés hier à Tambacounda, les 3 cas sont des urgentistes à l’hôpital régional. Il s’agit de deux femmes et d’un homme, plus précisément des 3 cas communautaires cités dans le communiqué du Ministère de la Santé et de l’Action sociale. Le quatrième cas est une technicienne de surface qui a chopé le virus au centre de santé de Tambacounda. Les deux autres cas sont des contacts qui sont suivis par les autorités sanitaires. A ce jour, Tambacounda compte 69 cas positifs, 26 cas sous traitement et 43 guéris.
Un homme se donne la mort par pendaison à Vélingara
Bassirou Sall âgé de 40 ans a mis fin à ses jours, hier à Vélingara. Il a été retrouvé pendu sur un anacardier juste derrière la pépinière du service des Eaux et Forêts, sur la route de Djimini. Les premiers qui ont retrouvé le corps qui balançait en plein air ont alerté les éléments de la brigade de gendarmerie de Vélingara. Ainsi, le commandant Ousmane Sall et les sapeurs-pompiers, en plus d’un agent de santé, se sont rendus sur les lieux. L’enquête ouverte par la gendarmerie a permis de savoir que Bassirou Sall s’était établi ces derniers mois à Diaobé où il exerçait comme mototaxi. La dépouille a été acheminée au centre de Santé de Vélingara. Bassirou Sall est inhumé hier à Vélingara. Il nous revient que le défunt est originaire de Haynoumane dans le Koungheul, mais il souffrait de problèmes psychiques. D’ailleurs, il était venu à Vélingara pour se soigne.
Le fonds Force Covid-19 divise les transporteurs
Le Syndicat National des Transporteurs de Proximité (SNTP) dénonce le favoritisme dans la répartition de la subvention du secteur du Transport inter urbain au Sénégal. Le Secrétaire Général du SNTP, Karamba Goudiaby, note une incohérence inacceptable et une injustice. Il interpelle le Coordonnateur national du Comité de suivi du Covid-19, le Général François Ndiaye, afin que cette répartition se fasse sans discrimination. Karamba Goudiaby rappelle que toutes ses composantes ainsi que les personnes gravitant autour sont directement ou indirectement affectées par l’immobilisation des véhicules.
La chambre de commerce accompagne les tailleurs
La guerre contre le Covid-19 s’intensifie à Saint-Louis où toutes les dispositions sont prises par les autorités pour endiguer sa propagation. Des institutions comme la Chambre de Commerce, d’Industrie et d’Agriculture de Saint-Louis jouent leur partition. En ce sens, le président Cheikh Sourang a offert une session de formation à la confection des masques selon les normes Afnor à l’Association des Tailleurs de la région. Ainsi les tailleurs de la région de Saint-Louis s’engagent-ils à tirer au maximum leurs épingles du jeu dans le cadre de la riposte contre le Covid-19. Les tailleurs ont confectionné un premier lot de masques ; 600 sont remis au Gouverneur. Pour l’heure, l’association des tailleurs de la région de Saint-Louis déroule ses activités avec la démultiplication de la formation avec le respect des normes édictées par l’Association sénégalaise de normalisation. En attendant, les populations se réjouissent de la qualité des masques.
Admirez donc la parfaite synchronie ! le jour même où un record de contaminations était atteint dans notre pays faisant dire avec des trémolos dans la voix à la directrice générale de la santé, Dr marie Khemesse Ngom Ndiaye, que « la maladie est en train de se propager de manière très grave dans le pays », c’est ce jour-là, donc, que le président de la république a choisi pour assouplir les mesures de confinement qu’il avait édictées ! Cherchez l’erreur… une fois de plus, Macky Sall a dansé à contretemps. au moment où il décrétait l’état d’urgence sanitaire, le 16 mars dernier, le Sénégal ne comptait que 27 cas positifs dont 25 sous traitement et un seul mort. il décide de desserrer la vis le 11 mai 2020, le jour même où le pays bat un record de contaminations avec 177 cas positifs enregistrés en un seul jour et alors que la maladie a frappé 1886 personnes et en a tué 19 ! C’est ce qu’on appelle une décision illogique et inconséquente, en tout cas défiant le bon sens. Confiner vigoureusement alors que la pandémie est balbutiante et déconfiner alors qu’elle est en passe d’atteindre un pic, ça c’est du grand art et il fallait être Macky Sall pour le faire ! en fait, il est plus juste de penser que le président de la république a capitulé en rase campagne devant les menaces de chefs religieux dont certains d’ailleurs n’ont jamais respecté les mesures de confinement prises par l’etat et son Chef. des religieux qui ne reconnaissent l’état que quand ils ont besoin d’évacuations sanitaires dans les pays de ces toubabs impies, ou lorsqu’il s’agit d’obtenir des passeports diplomatiques, des lettres de recommandations auprès des souverains du Golfe. ou encore pour tenir des Crd afin d’organiser leurs magals et autres gamous pour lesquels la présence d’un représentant du chef de l’etat muni d’une grosse enveloppe remplie de billets de banque est requise ! le même soutien de l’etat est demandé quand il s’agit d’avoir des titres de voyage pour la Mecque ou encore… des titres fonciers ! Pour le reste, aucune décision de ce même etat et de son Chef ne saurait être appliquée par lesdits guides religieux. Lesquels ont donc menacé le président de la république de leurs foudres…et de leurs chapelets s’il s’avisait de leur interdire de prier dans leurs mosquées ! et pourtant, regardez bien ce qui suit comme nous le dit un internaute : le Maroc, grand soutien de nos marabouts, compte 36 millions de musulmans. Toutes les mosquées du royaume sont fermées et il y a eu zéro manifestation. L’Algérie a 42 millions de musulmans mais toutes les mosquées du pays sont encore fermées. En Turquie, il y a 82 millions de musulmans, les mosquées sont fermées. L’Arabie saoudite, qui abrite la Kaaba et le tombeau du Prophète, compte 34 millions de musulmans, les mosquées y sont fermées et le pèlerinage est annulé. L’Iran des ayatollahs a 84millions de musulmans dont l’écrasante majorité prient à la maison. au sénégal, avec 14 millions de personnes seulement, on manifeste pour qu’on ouvre les mosquées ! Il est vrai que dans tous les grands pays d’islam cités dessus, les musulmans ne voient qu’une seule lune et ne célèbrent donc qu’une seule Korité contre deux ou trois croissants et donc deux ou trois Korité au Sénégal ! Un pays singulier, on vous dit… Valse à contretemps !
Kàccoor bi
RÉOUVERTURE DES LIEUX DE CULTES L’ÉVÊQUE DE THIÈS JOUE LES PROLONGATIONS SANITAIRES Hier, le président de la république a annoncé plusieurs mesures dont le réaménagement des horaires du couvre-feu qui passent de 21 h à 05 heures du matin (contre 20 h à 06 heures jusqu’à ce matin) à partir de ce soir mardi. il a aussi annoncé la réouverture des lieux culte à savoir les mosquées et les églises. Aussitôt après son adresse à la nation, l’évêque de Thiès, monseigneur André Guèye, a publié un communiqué aux allures d’une prolongation sanitaire. en effet, Mgr Guèye informe que l’église maintient toujours la suspension des prières collectives et autres célébrations à caractère public. « le président de la république vient d’autoriser l’ouverture des lieux de culte à partir du mardi 12 mai 2020. Pour nous, cela ne signifie pas encore la reprise des célébrations publiques, avec présence du Peuple. C’est pourquoi je demande à tous d’attendre le prochain communiqué des Évêques de la Province ecclésiastique de Dakar, avant toute initiative. Donc la suspension des célébrations à caractère public est encore de rigueur », lit-on dans le document de l’évêque de Thiès. Monseigneur André Guèye indique qu’il compte sur la collaboration de tous pour que personne ne fasse autrement que ce qui est prescrit par les Évêques jusqu’à nouvel ordre. « Restons prudents et ayons le sens de la communion ecclésiale » conseille l’évêque de la capitale du rail.
MÉDINA-GOUNASS FOYER DE FRAGILISATION DE L’ÉTAT D’URGENCE
Dans une vidéo, le khalife général de Leona niassène, Cheikh Ahmed Tidiane Niass, a publiquement déclaré qu’il dirigera la prière de grande prière du vendredi en toute violation de l’état d’urgence. Mieux, il invitait tous les fidèles à venir prier à Leona niassène. Pendant ce temps « le témoin » quotidien a appris que certains chefs religieux se concertent avec des dahiras dans l’attente des dix derniers jours du mois de ramadan pour célébrer le « laylat-al-Qadr » ou nuit du destin dans leurs localités et lieux de culte. et pourquoi pas prier le jour de la Korité, avaient menacé ces barbus tout en dénonçant ce qu’ils qualifient de « deux poids deux mesures ». On aura compris qu’ils faisaient allusion à la cité religieuse de médina-Gounass où depuis l’instauration de l’état d’urgence sanitaire doublé d’un couvre-feu nocturne, les mosquées n’ont jamais été fermées. Mieux, les cinq prières quotidiennes mais aussi la grande prière du vendredi y étaient effectuées comme si de rien n’était. Face à cette situation, force est de constater que médina-Gounass est devenu le foyer de la fragilisation de l’état d’urgence. Si à Dakar l’état d’urgence a été respectée, c’est au niveau des cités et autres villages situés en rase campagne que l’autorité de l’etat a été piétée…
ABDOUL MBAYE SUR LE DECONFINEMENT «LA DÉMISSION DE L’ETAT…»
Comme l’évêque de Thiès, l’ancien premier Premier ministre, Abdoul Mbaye, a immédiatement réagi après le discours de Macky sall annonçant des mesures d’assouplissement de l’état d’urgence sanitaire. Selon Abdoul Mbaye, le Sénégal est le premier pays à renoncer presque totalement aux mesures de lutte contre la pandémie au moment où elle y atteint son pic. « Cela ressemble fort à du « faites ce que vous voulez désormais je m’en moque ! », a-t-il écrit sur sa page Facebook. Puis, il dénonce : « Macky sall choisit de faire démissionner l’etat. il faut reconnaître que la question du déconfinement ne pouvait être simple à résoudre. il était devenu nécessaire de remettre le pays en activité tout en préservant les populations contre la propagation des contaminations. Cela supposait un travail important et rigoureux, de la compétence et un sens élevé de l’intérêt national. la simplicité et le recul face aux pressions ont été le choix » estime le leader de l’alliance pour la Citoyenneté et le travail (aCt). selon lui, maintenant, il nous reste à prier dieu (swt) et à nous protéger. « Citoyens, prenez soin de vous. Prenez le maximum de précautions pour vous protéger ainsi que vos familles et vos voisins », conseille Abdoul Mbaye.
POUR INCITATION À UN ATTROUPEMENT NON ARMÉ ABDOU KARIM GUEYE «XRUM XAX» SERA JUGÉ DEMAIN
Dans un post vidéo, l’activiste Abdou Karim Guèye « Xrum Xax » a dénoncé la convocation du khalife général de Leona niassène au commissariat central de police de Kaolack et invité toutes les familles religieuses à ouvrir leurs mosquées. Cela a suffi pour qu’il soit arrêté, déféré au parquet et placé sous mandat de dépôt. Selon son avocat, me Cheikh Khouressy Ba, joint Abdou Karim Guèye « Xrum Xaxx » malgré les chefs d’inculpation, a réitéré ses déclarations devant les enquêteurs de la gendarmerie et le procureur de la république. Mieux, son client n’a pas varié dans le fond de ses déclarations c’est-à-dire la convocation de Khalife de Leona niassène et la fermeture des mosquées qu’il qualifie d’ « injustice ». Il sera jugé demain mercredi devant le tribunal des flagrants délits.
PROCÈS L’AFFAIRE THIONE SECK RENVOYÉE AU 8 JUIN PROCHAIN
La Cour d’appel de Dakar a encore renvoyé le procès de l’affaire des faux billets dans laquelle le chanteur Thione Seck est impliqué. L’affaire est renvoyée au 8 juin prochain pour plaidoirie. Pour rappel, Thione Seck et Alaye Djité ont été arrêtés pour détention de signes monétaires, tentative d’escroquerie, association de malfaiteurs et blanchiment d’argent. Après huit mois de détention préventive, le lead vocal de raam daan avait bénéficié d’une liberté provisoire. Son présumé complice est toujours en prison. En première instance, le chanteur Thione Seck et son codétenu avaient été relaxés. En rendant sa sentence, le juge de la deuxième chambre correctionnelle, Maguette Diop, avait déclaré la procédure irrégulière car ayant violé l’article du règlement intérieur de l’uemoa qui institue la présence de l’avocat dès les premières heures de l’interpellation avant de mettre les prévenus hors de cause. Insatisfait de la décision, le procureur avait interjeté appel pour que l’affaire soit rejugée. Elle le sera le 8 juin prochain.
RAPATRIEMENT DES SÉNÉGALAIS BLOQUÉS EN FRANCE
C’est via un communiqué officiel du ministère des affaires étrangère et des sénégalais de l’extérieur que les deux compagnies, air Sénégal et air France, ont porté à la connaissance de nos compatriotes bloqués en France et inscrits auprès des services consulaires du Sénégal en France, que des vols de rapatriements seront organisés. Pour air France, le rapatriement se fera le mardi 12 mai 2020. Cette compagnie contactera au préalable les personnes ayant des billets retour (Paris-Dakar). Par ailleurs pour toutes les autres personnes, le rapatriement se fera par le biais d’air Sénégal à partir du jeudi 14 mai 2020. Cependant ces passagers doivent remplir certaines conditions à savoir : « le paiement de frais de dossiers de 100 euros pour ce qui ont des billets retour. Au cas échéant, les billets seront à 400 euros pour ceux qui n’en disposent pas », lit-on dans le communiqué.
A PROPOS DE L’INTERVIEW DU DG D’AKILEE
dans notre édition de vendredi dernier, nous avons publié une interview du directeur général de aKilee, m. amadou ly. dans le chapeau rédigé par nos soins, nous précisions que l’entrevue en question n’avait pas été réalisée par « le témoin » mais par un journaliste indépendant qui nous l’a proposée après avoir essuyé un refus chez des confrères d’un groupe de presse de la place. eh bien, à la sortie de cette interview, nos amis et confrères mamadou ibra Kane et mamadou ndiaye du Groupe i-média nous ont appelés pour se plaindre — ou en tout cas s’étonner — de la publication par nos soins d’un article leur appartenant. en clair, nous aurions pillé leur propriété intellectuelle. de fait, comme ils nous l’ont expliqué, le journaliste qui nous a proposé l’interview n’était pas celui qui l’avait réalisée ! après explications confraternelles et amicales, les confrères ont reconnu que notre bonne foi a été abusée dans cette affaire. malgré tout, nous tenons à présenter nos excuses à la direction du Groupe i-médias pour le préjudice que nous leur avons fait subir et ayant consisté à publier sans leur consentement une interview réalisée par eux et pour le compte de leur site internet !
La direction de publication du « Témoin» quotidien
J’aurais soutenu les jeunes entrepreneurs africains en leur fournissant des capitaux d’amorçage et des services de renforcement des capacités afin qu’ils continuent à penser globalement mais à agir localement
La pandémie du Covid 19 a certainement prouvé que nous sommes tous égaux face à cet horrible virus et que le monde ne sera plus jamais le même !
Je ne doute pas que les grands groupes de consultants proposeront toutes sortes de recommandations sur la façon dont les pays pourraient se reconstruire après Covid 19. Laissons cela à ces brillants consultants en stratégie comme ils ont déjà commencé!
En lisant ce matin la récente liste Forbes de milliardaires dont le premier est à nouveau Jeff Bezos, je ne pouvais pas m’empêcher de noter qu’en dépit de tous ces milliards, le monde ne pouvait pas surmonter cet “ami” invisible, destructeur et opportuniste : le virus COVID 19.
Je ne porterais certainement aucun jugement sur ces milliardaires car je suis sûr qu’ils ont travaillé dur pour bâtir leur fortune et défendent probablement de nombreuses grandes causes à travers leurs fondations et d’autres plateformes.
Cependant, ce qui précède m’a fait penser, à la lumière du monde en évolution dans lequel nous vivons maintenant, ce que j’aurais fait, d’original pour l’Afrique, si j’étais milliardaire.
Que diriez-vous de ces 10 actions / engagements concrets ?
1. J’aurais réorienté mon objectif de vie vers une mission humanitaire plutôt que d’acquérir plus d’actifs qui ne feraient probablement pas grande différence pour l’Afrique. Pensez-y, de combien de milliards une personne a-t-elle besoin pour être satisfaite ou heureuse ?
2. J’aurais partagé une partie de ma fortune avec mes collaborateurs en leur donnant des parts dans l’entreprise car, après tout, ce sont eux qui m’ont permis, en partie, d’être milliardaire. De cette façon, ils seront davantage motivés et sécurisés à vie.
3. J’aurais promu le concept d’«indice de bonheur» à travers l’Afrique comme à Buthan, au lieu de poursuivre ces chiffres de PIB non inclus qui ne font aucune différence dans la vie de nombreux pauvres Africains. Il est grand temps que nous mettions le capital humain, par opposition à la création de richesses, au cœur du développement de l’Afrique.
4. J’aurais défendu des thèmes comme «les soins de santé pour tous» et «l’éducation pour tous» en Afrique comme mes deux principales missions de vie, parce que comme Covid 19 nous l’a enseigné, sans la santé et l’éducation, rien n’est durable. J’investirais massivement avec les gouvernements africains pour rendre les soins de santé et l’éducation accessibles à tous sur le continent noir.
5. J’aurais consacré beaucoup de ressources financières et de temps pour soutenir la recherche et le développement dans les universités africaines afin que nos scientifiques africains puissent mettre en pratique leurs idées créatives tout en aidant à résoudre les problèmes de l’Afrique. Des solutions africaines aux problèmes africains!
6. J’aurais soutenu les jeunes entrepreneurs africains en leur fournissant des capitaux d’amorçage et des services de renforcement des capacités afin qu’ils continuent à penser globalement mais à agir localement. De cette façon, ils s’aventureront davantage dans la fabrication, les technologies et l’agro-industrie localement développées afin qu’en tant qu’Africains, nous consommions ce que nous produisons. Covid-19 nous a offert un aperçu du danger de tout pays de s’approvisionner à l’étranger.
7. J’aurais consacré du temps et de l’énergie et convaincu d’autres personnes de se joindre à moi pour développer un solide programme de mentorat à travers l’Afrique. De cette façon, chaque jeune africain aurait accès à des mentors et à une bonne orientation de la vie, en particulier ceux qui n’avaient pas un bon départ dans la vie. Notre dividende démographique est notre plus grand atout.
8. J’aurais soutenu tous les Africains de la diaspora, quelle que soit leur appartenance politique, qui souhaitent rentrer chez eux et faire partie des solutions car l’Afrique a besoin de tous ses fils et filles. Nous avons des Africains talentueux à travers le monde occidental qui sont prêts à rentrer chez eux si les conditions sont réunies.
9. J’aurais consacré au moins 10 milliards de dollars US à un “Fonds africain de relance et de croissance Covid-19”, et j’aurais convaincu d’autres milliardaires et institutions de financement africaines comme la BAD de contribuer à ce projet pour en faire une plateforme de 100 milliards de dollars US. Le fonds fournirait les prêts concessionnels, les subventions, les investissements et d’autres instruments financiers adéquats aux pays africains pour les aider à démarrer et à faire croître leurs économies dévastées par Covid-19.
10. Enfin, j’aurais créé un Fonds africain d’investissement social entièrement dédié au soutien de toute initiative visant à développer des médicaments génériques et des vaccins abordables fabriqués en Afrique afin que nous puissions cesser de dépendre des médicaments importés. J’ai été surpris de découvrir que la plupart de nos médicaments génériques proviennent d’Inde. Il est temps de responsabiliser notre industrie pharmaceutique!
Pour rappel, je ne suis pas milliardaire et je n’ai aucun intérêt à l’être, mais Dieu merci, il n’est pas nécessaire d’être milliardaire pour faire et / ou contribuer à tout ou partie de ce qui précède. Après tout, nous avons tous des milliards d’idées brillantes, ce qui fait de nous tous des «milliardaires».
Espérons que les milliardaires africains apprendront de cette saga Covid-19 et montreront la voie en réorientant leurs missions et leurs ressources vers une plus grande différence en Afrique au lieu de célébrer des slogans vides comme «l’homme ou la femme le plus riche d’Afrique» ou d’accumuler des actifs dont ils ne jouissent guère.
N’oubliez pas que même sans être milliardaire, vous pouvez contribuer à votre manière à faire de l’Afrique un endroit formidable. Ensemble, riches ou pauvres, construisons l’Afrique que nous voulons et méritons.
Profitez de la nourriture de l’esprit et restez en sécurité !
Ibrahima Cheikh Diong est Fondateur et Président de ACT Afrique Group, ancien expert de la SFI, de la Banque mondiale et de BNP Paribas