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11 septembre 2025
LA DECLARATION DE POLITIQUE GENERALE D’OUSMANE SONKO A LA UNE DE LA ¨RESSE DU WEEK-END
Les quotidiens dakarois parus ce samedi mettent en exergue la déclaration de politique générale (DPG), prononcée ce vendredi devant les députés par le Premier ministre Ousmane Sonko.
Les quotidiens dakarois parvenus ce samedi à l’Agence de Presse sénégalaise (APS) ont surtout mis en exergue la déclaration de politique générale (DPG), prononcée ce vendredi devant les députés par le Premier ministre Ousmane Sonko.
‘’Ousmane Sonko peint le Sénégal de demain’’, affiche en une le Soleil. Le quotidien national fait un large tour d’horizon de l’exposé du chef du gouvernement, qui a duré 2h15 mn. C’est une DPG qui ‘’acte le changement de voilure et fixe le cap’’, relève le Soleil.
Il met exergue les grandes lignes de cette DPG, informant par exemple que la loi d’amnistie votée en mars sera rapportée.
Le foncier, la réédition des comptes, l’agriculture, les phosphates, la fiscalité, etc., sont les grandes annonces du chef du gouvernement, relève le journal.
Sud Quotidien note que ‘’le grand oral plus ou moins réussi’’ du PM a été rythmé par des ‘’piques, répliques et déballages’’.
Selon le quotidien du groupe Sud Communication, ‘’le Premier ministre a profité, hier, vendredi 27 décembre, pour lancer des piques au régime sortant coupable à ses yeux, d’avoir mis le pays à genoux via un carnage organisé que la cour des comptes ne devrait plus tarder à confirmer dans son rapport tant attendu’’.
Walf Quotidien abonde dans le même sens que Sud quotidien. ‘’Grand oral réussi’’, s’enthousiasme le journal, citant les mesures fortes annoncées par Ousmane Sonko.
Passant en revue les grandes lignes de cette déclaration, le journal relève sa volonté de réinstaurer les taxes sur les appels entrants, la réciprocité du visa et le lancement de la traque aux délinquants à col blanc.
WalfQuotidien relève aussi la réaction de la députée de l’opposition, Aissata Tall Sall, pour qui la DPG ‘’c’est tout simplement du populisme’’.
‘’DPG du PM Ousmane Sonko : des hauts et débats’’, titre pour sa part L’Observateur, mettant en relief les grandes lignes de l’action gouvernementale pour un Sénégal nouveau.
Parlant de l’exercice auquel s’est livré le chef du gouvernement, le Quotidien évoque une ‘’déclamation de politique générale’’, notant qu’Ousmane Sonko solde ses comptes avec le régime de Macky Sall.
Le journal insiste sur le ‘’chapelet d’annonces sur des réformes’’, égrené par le PM devant les députés.
Il relaie ce propos de la députée de l’opposition Aissata Tall Sall, qui déclare : ‘’Si vous voulez abroger la loi, abrogez-la… et vous ferez face aux conséquences.’’
Le journal Vox Populi, l’As et Libération mettent l’accent sur les ruptures annoncées par le Premier ministre Ousmane Sonko.
‘’Cap sur 2025-2029, Sonko entre ruptures majeures et réformes de fond’’, lance Vox Populi, tandis que l’As met l’accent sur les ‘’sept ruptures pour transformer le Sénégal’’.
Le journal revient sur les mesures annoncées par Ousmane Sonko, notamment les trois d’entre elles visant à »endiguer le fléau de l’émigration irrégulière’’ et ‘’la gouvernance vertueuse version Sonko’’.
Par Malick CISS
REVEILLER NOTRE POTENTIEL ET OSER
Le régime du président Bassirou Diomaye Faye a présenté, ses ambitions pour faire du Sénégal un pays prospère. Y parvenir exige d’abord et surtout de compter sur nos propres ressorts qui devront nous porter vers le développement
Porté au pouvoir sur la base d’un mécontentement populaire dont les soubassements sont éminemment d’ordre socioéconomique, le régime du président Bassirou Diomaye Faye a présenté, hier, par la voix du chef du gouvernement, Ousmane Sonko, ses ambitions pour faire du Sénégal un pays prospère. Y parvenir exige d’abord et surtout de compter sur nos propres ressorts qui devront nous porter vers le développement.
C’est là tout le défi que se sont lancé Ousmane Sonko et son gouvernement. Et pour cause. Le drame de l’Afrique, c’est d’être le seul continent au monde à concevoir ses propres stratégies de développement en faisant du « copier-coller » d’autres modèles, sans prendre en considération ses propres singularités, ses forces à capitaliser et ses faiblesses à gommer pour aller de l’avant. Au vu des résultats après plus de 60 ans d’indépendance, force est d’en conclure que rompre avec cette manie de confier aux autres notre destin, notre sort, est devenu une urgence vitale. « Nous sommes capables de nous développer, et nous ne le ferons que par nous-mêmes », dit Ousmane Sonko, constant dans sa ligne souverainiste. Le seul préalable, c’est être conscient du potentiel qui sommeille en chacun de nous. Mais faudrait-il que nous acceptions de nous regarder dans le miroir pour croire en nous-mêmes. Le combat contre nos (pseudo) limites exige de nous départir du « complexe du colonisé », mais aussi de gommer toutes ces aspérités comportementales qui font le lit de la corruption, de la prévarication, de la prédation, aux antipodes de nos valeurs ancestrales de « Jub » (probité). Le Sénégal sera ce que les Sénégalais en feront. Les stratégies court-termistes, au-delà de nous rassurer (parfois faussement) face à la gravité de l’heure, doivent céder la place à ce que Ousmane Sonko appelle « une logique de vision et de planification à long terme » menant vers des résultats palpables et durables.
Le fétichisme autour des chiffres d’une croissance proche des deux chiffres a tellement laissé en rade des cohortes de Sénégalaises et de Sénégalais à cause du caractère extraverti de notre économie qu’à la fin, le commun des citoyens se demande bien à qui profitent ces performances. Certes, tout n’est pas négatif, mais le défi, c’est l’inclusivité pour le bien d’un peuple très éprouvé ces dernières années. C’est heureux que le Premier ministre ait donné, dans son discours, une place importante à l’équité sociale, « préoccupation prioritaire pour le gouvernement ».
Le défi, c’est aussi bâtir une paix sociale, qui est le socle de nos ambitions pour atteindre les objectifs d’émergence de la Vision « Sénégal 2050 », bâtie sur une justice non pas tyrannique, mais qui met le faible et le fort sur le même pied. L’abrogation en vue de la loi d’amnistie concourt à renouer avec ce principe qui donne à la justice tout son sens. Valoriser l’humain par une formation adéquate, mettre les ressources naturelles au profit du peuple sans oublier les générations à venir, faire renaître l’espoir chez les jeunes, sacraliser le bien public, parler d’égal à égal avec le reste du monde, tel est le pari du chef du gouvernement. Et comme le dit Baden Powell, « l’optimiste est une forme de courage qui donne confiance aux autres et mène au succès ». L’histoire a montré que l’optimisme et le courage réalisent des rêves.
VERS UNE NOUVELLE POLITIQUE FISCALE AU SENEGAL
le Premier ministre Ousmane Sonko a, lors de sa Déclaration de politique générale, annoncé une nouvelle vision pour la politique fiscale du pays, visant à améliorer l’efficacité de la collecte des recettes fiscales tout en renforçant la justice sociale
Dans un contexte économique marqué par des défis de développement et de réformes structurelles, le Premier ministre Ousmane Sonko a, lors de sa Déclaration de politique générale, annoncé une nouvelle vision pour la politique fiscale du pays, visant à améliorer l’efficacité de la collecte des recettes fiscales tout en renforçant la justice sociale. Cette politique repose sur plusieurs axes majeurs, destinés à augmenter la pression fiscale, rationaliser les dépenses fiscales et mieux cibler les exonérations, a-t-il dit.
Augmenter la pression fiscale à 20 %
Actuellement inférieure à 18 %, le taux de pression fiscale pourrait augmenter à 20 % selon les projections du chef du gouvernement. Cette mesure vise à renforcer les recettes fiscales de l’État, permettant ainsi une meilleure allocation des ressources pour les investissements dans les infrastructures, la santé et l’éducation.
Cette augmentation devra toutefois être accompagnée de réformes profondes pour éviter une pression trop forte sur les secteurs économiques vulnérables et garantir une collecte plus juste des impôts, a-t-il fait savoir.
L’un des éléments clés de cette nouvelle politique consiste à rationaliser les dépenses fiscales en réduisant les exonérations fiscales. Entre 2019 et 2022, les exonérations ont coûté au trésor public 2232 milliards de FCFA, un montant colossal qui aurait pu être utilisé pour financer des projets de développement. L’objectif est de mieux cibler ces exonérations afin de réduire leur impact budgétaire tout en augmentant les marges budgétaires disponibles pour d’autres investissements prioritaires.
Révision des exonérations fiscales
Face aux députés, ce vendredi, le Premier ministre a également annoncé qu’une évaluation approfondie de l’impact économique et social des avantages fiscaux sera réalisée. L’objectif est de mesurer leur efficacité et de vérifier si les exonérations accordées à certains secteurs ou entreprises ont réellement conduit à des résultats positifs pour l’économie nationale. Il s’agira de s’assurer que les avantages fiscaux contribuent réellement à la croissance économique et à la création d’emplois, et non à des dérives qui pourraient profiter à des secteurs privilégiés au détriment du bien-être collectif.
Le Premier ministre a également proposé la réalisation d’un audit exhaustif des mesures fiscales en place, dans le but de dresser une nouvelle matrice des mesures dérogatoires d’ici décembre 2025. Cet audit permettra de dresser un état des lieux précis de la situation fiscale du pays et de faire un état des lieux sur les mesures fiscales existantes, afin d’identifier celles qui nécessitent des ajustements.
Le chef du gouvernement a enfin fait savoir que ertaines exonérations, notamment celles concernant l’impôt sur les sociétés de cimenterie, l’impôt sur le revenu et la tranche sociale des livraisons d’eau et d’électricité, seront révisées. Le but, selon lui, est de rationaliser ces exonérations et de cibler davantage les ménages défavorisés qui en ont besoin, tout en limitant les effets de ces exonérations sur les finances publiques.
REINSTAURATION DE LA TAXATION DES APPELS ENTRANTS
Cette taxation sur les appels entrants devrait permettre à l’État d’engranger des recettes parafiscales de l’ordre de 50 milliards de FCfa par année
Par Aliou DIOUF, Demba DIENG, Makhfousse NGOM et Ndèye Seyni SAMB |
Publication 28/12/2024
Toujours dans l’ambition de mobiliser plus de recettes, le gouvernement du Sénégal va procéder à la réinstauration du dispositif de contrôle et de taxations des appels entrants supprimé en 2012. Cette taxation sur les appels entrants devrait permettre à l’État d’engranger des recettes parafiscales de l’ordre de 50 milliards de FCfa par année. « Ce cadeau fiscal bien généreux ne se fondait sur aucun argument techniquement documenté et économiquement justifié, si ce n’est le respect d’engagements de campagne auprès du patronat étranger du secteur des télécommunications », a déploré Ousmane Sonko au cours de la Déclaration de politique générale, vendredi.
À côté, promet-il, il sera procédé à une vaste réforme du Code général des Impôts en agissant inversement sur les taux et l’assiette d’imposition. « Pour nous, élargir l’assiette fiscale, tout en abaissant graduellement les taux d’imposition moyens, est la stratégie appropriée pour parvenir à une fiscalité efficace et équitable. Pour ce qui est de l’assiette, par exemple, la correcte fiscalisation de secteurs à fort potentiel tels l’immobilier, le foncier et l’informel est un impératif budgétaire prioritaire », a ajouté M. Sonko.
Le gouvernement, dans le cadre de la politique fiscale, compte lutter contre les pratiques permissives, corruptrices et dommageables à l’intérêt national telles que celles consistant en des manipulations du Code général des impôts pour y introduire des dispositions comme les remises gracieuses aux entreprises, ou la procédure de l’arbitrage fiscal permettant au ministre chargé des Finances, de renoncer à des recettes fiscales votées par l’Assemblée nationale au nom du peuple sénégalais.
S’agissant de la Douane, l’État juge nécessaire de procéder à la révision du Code des douanes pour intégrer la possibilité légale et d’adopter une liste limitative de produits considérés comme essentiels (fixée annuellement par arrêté du ministre en charge du Budget). Pour ce qui est du Programme de modernisation de l’administration des douanes (Promad), le gouvernement compte miser davantage sur la modernisation des systèmes grâce à la digitalisation.
LE CHEMIN VERS UNE CROISSANCE ENDOGENE
Une tâche ardue tant les indicateurs macroéconomiques se sont dégradés ces derniers mois avec un déficit budgétaire atteignant 11,6% du Pib (Lfr 2024) et une dette publique représentant 76,3% du Pib.
L’exercice était très attendu. Lors de sa Déclaration de politique générale, vendredi, devant les députés, le Premier ministre Ousmane Sonko a fixé le cap pour redresser une économie malade. Une tâche ardue tant les indicateurs macroéconomiques se sont dégradés ces derniers mois avec un déficit budgétaire atteignant 11,6% du Pib (Lfr 2024) et une dette publique représentant 76,3% du Pib.
Malgré cette situation « catastrophique », le chef du gouvernement ambitionne d’assainir les finances publiques et de « hisser le Sénégal parmi les économies les plus compétitives d’Afrique ». L’objectif est de passer d’une économie de type colonial peu compétitive (une croissance annuelle moyenne de 3,1% entre 1960 et 2023) à une croissance endogène et durable. Ce qui requiert la participation de tous. Oui, les Sénégalais devront consentir des sacrifices pour espérer récolter demain les fruits. À commencer par le civisme fiscal. C’est ce qu’il faut entendre par la réforme fiscale annoncée par le Premier ministre.
L’idée est d’élargir l’assiette fiscale, tout en abaissant graduellement les taux d’imposition moyens. Autrement dit, « faire payer moins à tous les Sénégalais, mais faire payer à tous les Sénégalais ». Toutefois, il convient de trouver le juste équilibre pour éviter d’étouffer les Pme. En annonçant une « rationalisation des subventions à l’énergie pour qu’elles bénéficient essentiellement aux ménages pauvres », le gouvernement accède à une vieille demande du Fmi qui a toujours dénoncé ces mesures non ciblées. La rationalisation des dépenses fiscales trop coûteuses (2,232 milliards de FCfa entre 2019-2022) s’inscrit dans ce même souci de créer des marges de manœuvre budgétaires dans un contexte de raréfaction des ressources.
Pour maintenir une viabilité de la dette compatible avec une croissance durable, il sera crucial d’accélérer les réformes budgétaires visant à ramener le déficit sous le seuil de 3%, tout en augmentant l’accès aux financements concessionnels et la mobilisation des ressources domestiques. D’où le recours aux obligations dites « Patriotes bonds », les « Diaspora bonds » et autres Fonds d’investissement alternatifs (Fia). Une des règles de base en économie est qu’aucun pays ne peut se développer sans compter d’abord sur ses propres ressources domestiques et l’épargne longue. Or, les Sénégalais n’ont pas la culture d’épargne. Un changement de paradigme est attendu sur ce point. Au total, il faut saluer la volonté de transparence et de lutte contre la corruption.
En revanche, quoique se justifiant du point de vue de la souveraineté, la réciprocité pour la délivrance de visa d’entrée pourrait porter un rude coup à un secteur (le tourisme) qui se relève difficilement de la Covid-19. Gageons que le gouvernement a tiré les leçons de la précédente expérience qui n’avait pas produit les résultats escomptés.
TOUT SAVOIR SUR LA RÉCIPROCITÉ DES VISAS
Dans sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre Ousmane Sonko a affirmé la volonté de son gouvernement d’instaurer une politique de « réciprocité » envers les pays imposant des visas aux citoyens sénégalais
Dans sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale ce vendredi, le Premier ministre Ousmane Sonko a affirmé la volonté de son gouvernement d’instaurer une politique de « réciprocité » envers les pays imposant des visas aux citoyens sénégalais. Retour sur une mesure souverainiste fréquemment évoquée au Sénégal.
Ousmane Sonko a pris position sur une question de plus en plus centrale dans les relations internationales :la réciprocité en matière de visas. S’adressant aux parlementaires ce vendredi, dans le cadre de sa déclaration de politique générale, il a exposé les grands projets nationaux en cours et à venir. Parmi ceux-ci, il a insisté sur la mise en place de mesures de réciprocité envers les pays qui imposent des visas aux Sénégalais.
Il a souligné la nécessité pour le Sénégal de mieux encadrer les flux migratoires tout en garantissant à un traitement équitable des citoyens sénégalais à l’étranger.
Les modalités envisagées
« Nous devons appliquer la réciprocité », a-t-il déclaré, sans nommer de pays précis, tout en indiquant que le gouvernement surveillera désormais de plus près les mouvements de personnes aux frontières.
« La suppression des visas biométriques payants est entrée en vigueur, mais les textes législatifs et réglementaires les régissant n’ont pas été abrogés. Tenant compte de l’expérience passée, il sera essentiel d’en analyser les failles avant toute décision », a-t-il précisé.
Il a également affirmé : « Nous engagerons des discussions avec les pays des catégories A et B pour exiger la gratuité des visas pour leurs ressortissants, dans le cadre de cette réciprocité, et pour traiter les procédures portant préjudice à nos compatriotes (vérifications d’authenticité, tarifications, etc.) ».
Vers une obligation de visa pour certains pays ?
Des pays comme la France, les États-Unis, et plus d’une trentaine d’autres pourraient-ils bientôt être soumis à l’obligation de visa pour entrer au Sénégal ? Pour l’instant, aucune décision officielle n’a été prise. Cependant, cette annonce fait écho aux déclarations récentes de la ministre des Affaires étrangères, Yacine Fall, qui, en septembre dernier, avait évoqué l’étude d’une telle politique de réciprocité.
« Nous examinons actuellement la loi sur la réciprocité des visas avec certains pays », avait assuré la ministre lors de l’examen du projet de loi autorisant le président de la République à ratifier la Convention de l’Union africaine sur la coopération transfrontalière (Convention de Niamey), adoptée à Malabo le 27 juin 2014. L’objectif affiché est d’imposer un visa, ou des frais de visa, aux ressortissants des pays imposant des visas aux Sénégalais.
Pays hors Cedeao exemptés de visas
Cette décision s’inscrit dans un contexte où de nombreux pays, comme la Namibie récemment, cherchent à équilibrer leurs relations diplomatiques en adoptant des mesures similaires.
Le Sénégal accorde actuellement une exemption de visa à des ressortissants de nombreux pays, y compris ceux qui exigent un visa pour les citoyens sénégalais. D’après le site spécialisé visasnews.com, cette exemption concerne notamment tous les pays européens, ainsi que le Brésil, le Canada, la Chine, le Congo, la Corée du Sud, Djibouti, les Émirats arabes unis, les États-Unis, l’Île Maurice, l’Inde et le Japon.
Ces nations pourraient ainsi être directement impactées par une éventuelle réintroduction de l’obligation de visa pour entrer au Sénégal.
Un retour à une mesure déjà envisagée
Ce n’est pas la première fois qu’une telle initiative est évoquée au Sénégal. Un an après son accession au pouvoir, le gouvernement de Macky Sall avait mis en place cette mesure controversée. Cependant, elle avait été abandonnée dès le 1er mai 2013, après une évaluation des pertes économiques et sous la pression du secteur touristique.
À l’époque, cette mesure s’appliquait exclusivement aux ressortissants des pays situés en dehors des zones Cedeao et Uemoa, conformément aux principes de libre circulation établis au sein de ces communautés.
Elle imposait notamment des visas aux citoyens français, belges, américains et d’autres nationalités.
Octobre 2019, les autorités sénégalaises annoncent le retour de la mesure « Pour des raisons de sécurité, nous avons besoin de contrôler qui entre et sort du pays », avait détaillé Aly Ngouille Ndiaye, alors ministre de l’intérieur, qui avait souligné la nécessité pour le Sénégal de mieux protéger ses frontières.
« Nous allons réintroduire le visa pour que toute personne pénétrant sur le territoire puisse être identifiée », avait-il ajouté, évoquant également un « dossier très avancé », qui pourrait être mis en œuvre dès la « fin de l’année 2019 ».
Elle concernerait uniquement les citoyens résidant en dehors de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa), soumises à la libre circulation des biens et des personnes.
Aujourd’hui, le débat est relancé, et le gouvernement semble prêt à réintroduire cette politique, mais avec plus de précaution et une attention particulière à ses impacts économiques et diplomatiques.
MULTIPLE PHOTOS
LES UNES DE LA PRESSE DE CE WEEK-END
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Record, Le Soleil, Vox Populi, Yoor-Yoor Bi, l'EnQuête, L'Observateur, Le Verdict News, Le Quotidien, L'As Quotidien, Libération
LA SAR DÉVOILE SA STRATÉGIE POUR TRIPLER SON CHIFFRE D’AFFAIRES
Avec le Plan Sar 2.0, la Société africaine de raffinage ambitionne de répondre pleinement à la demande nationale en produits pétroliers tout en s’ouvrant au marché international. Son directeur général détaille les perspectives de diversification.
Avec l’exploitation du pétrole et du gaz au Sénégal, la Société africaine de raffinage (Sar) devrait occuper une place centrale. Dans cet entretien, son directeur général, Mamadou Diop, dévoile les grands axes de cette nouvelle stratégie et les objectifs dans les court et moyen termes.
Pour la relance de la Société africaine de raffinage, vous avez misé sur le Plan Sar 2.0. En quoi consiste-t-il ?
À la Sar, nous avons ce qu’on appelle l’activité industrielle : le raffinage et l’import. L’activité industrielle représente à peu près 50 % par rapport à la demande nationale. Le reste, nous le couvrons par l’importation ; ce qui nous permet de couvrir à peu près 80 %. Donc, vous voyez qu’il y a une marge en termes de couverture. L’objectif, c’est d’aller au-delà de notre capacité de raffinage, voire dépasser les besoins nationaux. L’idée, c’est même d’aller vers un deuxième site de raffinage qui ferait à peu près quatre millions de tonnes par an. Aujourd’hui, sur le site actuel, nous sommes à 1,5 million de tonnes. Donc, le tout fera 5,5 millions de tonnes par an pour une demande nationale qui est autour de 3 millions de tonnes. Cela va nous ouvrir le marché de l’export.
Quid de la souveraineté énergétique ? Et est-ce qu’elle est dans vos cordes ?
Nous ne pouvons pas parler de souveraineté énergétique si nous n’arrive pas à couvrir toute la demande nationale en termes de produits pétroliers. On ne peut pas, en effet, comprendre que le Sénégal commence à exploiter son pétrole et qu’il continue à importer. Cela dépasse l’entendement. Je salue la vision du président de la République et du Premier ministre. À ce propos, il faut d’ailleurs préciser que le Projet Sar 2.0 est même inscrit dans la « Vision Sénégal 2050 ». C’est pour dire que nous avons le soutien de l’État. C’est pourquoi nous comptons aller au-delà de la sphère raffinage en diversifiant nos activités. Il y a énormément de filières que l’on peut créer avec le pétrole et le gaz.
Est-ce que ce ne sont pas des niches que le secteur privé national pourrait explorer ?
Absolument ! Quand je parle de dérivés, il y a la production d’urée, d’engrais, de butines, de granulés de plastique… J’ai d’ailleurs échangé avec le patronat national. En effet, ils importent tout ce qui est granulés de plastique et à un coût assez élevé. Demain, le Sénégal peut en exporter et à des prix compétitifs. Sur ces aspects, nous pourrons aider nos capitaines d’industrie à être plus compétitifs. D’ailleurs, c’est cela le sens du patriotisme économique.
Le document de programmation pluriannuelle budgétaire fait état d’importantes perspectives pour la Sar. Quels sont les objectifs en termes de chiffre d’affaires sur la période 2025-2027 ?
Cette année, nous étions dans un contexte assez difficile, assez complexe. Nous savons tous que le secteur des Btp connaît un certain nombre de difficultés. Et qui dit difficultés dans ce secteur, dit consommation moindre en carbone. Mais, on verra que nous avons atténué cette tendance baissière en faisant de l’optimisation des coûts. Dès ma prise de fonction, j’ai inculqué la culture d’amélioration. Nous avons fait énormément d’économies sur nos charges fixes, mais aussi en matière d’approvisionnement. Nous avons optimisé tout ce qui est approvisionnement ; ce qui nous permettra d’espérer de très belles perspectives. Nous allons continuer dans cette dynamique d’amélioration continue, d’optimisation des coûts.
Nous allons également améliorer les processus. Là, nous venons de finir un audit organisationnel, plus l’audit financier qui est en cours. Aujourd’hui, nous avons une dizaine d’investisseurs prêts à financer le projet. Le retour sur investissement est hyper intéressant. Je ne peux pas aller en détail parce que nous avons la priorité sur le marché national en termes d’activité industrielle. Cela veut dire que ce cap que nous allons couvrir, c’est forcément des bénéfices qui seront générés. C’est pour cela qu’il y a énormément d’investisseurs intéressés. L’objectif, c’est de tripler le chiffre d’affaires. Aujourd’hui, on parle de 1.000 milliards de FCfa. L’objectif, c’est d’aller jusqu’à 3.000 milliards de FCfa en termes de chiffre d’affaires avec la pétrochimie et avec le deuxième site.
FRANC CFA, SONKO APPELLE À UNE RATIFICATION DE LA RÉFORME DE LA BCEAO
Cette réforme ambitionne de poser les bases d’une monnaie unique en Afrique de l’Ouest, marquant une avancée majeure dans l’intégration économique régionale.
Dakar, 27 déc (APS) – Le Premier ministre a souhaité, vendredi, à Dakar, la ratification de la réforme faite par la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) en 2019, concernant le franc CFA, en vue de l’instauration de l’eco, la monnaie que souhaitent partager plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest.
‘’Monsieur le président de l’Assemblée nationale, faites des recherches pour voir si vous avez dans vos archives la réforme de 2019 de la BCEAO sur le franc CFA. Elle doit être ratifiée, car c’est déjà un pas en avant dans notre volonté d’avoir une monnaie unique, dans un cadre communautaire’’, a dit Ousmane Sonko en faisant sa déclaration de politique générale devant les députés.
Selon lui, cette réforme du franc CFA devait servir à préparer plusieurs pays de la région à l’avènement d’une nouvelle monnaie commune, l’eco.
Cette réforme envisage ‘’le changement de nom du franc CFA en eco, lorsque les pays de l’UEMOA intégreront la nouvelle zone eco de la CEDEAO’’, a poursuivi le Premier ministre.
Cette mesure prise par la banque centrale en 2019 préconise ‘’l’arrêt de la centralisation des réserves de change [des pays de l’UEMOA] au Trésor français, la fermeture du compte d’opérations et le transfert à la BCEAO des ressources disponibles dans le compte’’, a-t-il dit.
La réforme menée par la banque centrale prévoit en même temps ‘’le retrait de tous les représentants français dans les organes de décision et de gestion de l’Union économique et monétaire ouest-africaine’’, a poursuivi Ousmane Sonko.
‘’Il s’agit là, à mon avis, de très belles avancées […] qui méritent d’être concrétisées’’, a-t-il martelé.