La Fédération des syndicats de la santé (F2S) menace d’aller en grève les jeudi 2 et vendredi 3 janvier 2025. Elle dénonce, entre autres, la diminution du budget du ministère de la Santé, le non-respect des accords signés en 2022, etc. Dans un entretien avec Le Soleil, le ministre de la Santé et de l’Action sociale invite les syndicats à surseoir à leur plan d’action.
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale tend la main aux partenaires sociaux. Il demande aux 11 syndicats dans le secteur de la santé d’établir un pacte de stabilité sociale de 3 ans, mais aussi de lever les mesures de rétention des donnés. « Aujourd’hui, on veut élaborer des projets à soumettre à des bailleurs de fonds. On a besoin d’avoir des données parce que ce sont ces indicateurs qui vont permettre à un bailleur de savoir l’évolution d’une maladie, où nous en sommes et jusqu’où nous voulons aller, s’il nous donne de l’argent », a dit Ibrahima Sy dans un entretien avec Le Soleil. Selon le ministre de la Santé, « s’ils (les syndicats) peuvent lever ces mesures de rétention, ce serait vraiment salutaire ». « L’argent qu’on amènera va leur servir parce que ça va accroitre leur pouvoir d’achat. Ce sont eux qui travaillent dans la santé. Cela peut même combler ce qu’ils sont en train de poser comme revendication », a soutenu Ibrahima Sy.
À l’en croire, le système sanitaire du Sénégal est un peu en retard comparé à celui de la Côte d’Ivoire, du Rwanda ou même du Malawi. « Il y a énormément de choses à construire. Les cycles de grèves exposent les populations à des risques de maladies. Notre secteur est trop sensible, on a besoin de paix sociale parce qu’il faut surveiller, prévenir. Pour cela, il faut que tout le dispositif marche », a-t-il estimé. Ibrahima Sy demande aux syndicats d’accorder du temps au gouvernement, « parce que nous devons ensemble bâtir un système de santé résilient, durable et souverain ». Le ministre de la Santé et de l’Action sociale est revenu sur les principales revendications des syndicats de la santé. « Il y a un point sur le statut des travailleurs de la santé, la question du reclassement, sur laquelle nous sommes très avancés avec le ministère de la Fonction publique », rassure-t-il.
Un gap de 18 947 agents
Il y a aussi, souligne Ibrahima Sy, la question de l’indemnité de logement « qui doit être généralisée aux cadres de la santé », celle des avancements des travailleurs, de la formation et de la reconnaissance des diplômes, surtout avec le rattachement de l’École nationale de développement sanitaire et social (Endss) à l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad) depuis plus de deux ans. « Cela pose aujourd’hui énormément de problèmes parce qu’une cohorte a été formée, et on a du mal à l’intégrer au ministère de la Santé », a regretté Ibrahima Sy.
Il révèle en outre qu’il faut recruter 1.500 agents par an pour combler le gap du ministère de la Santé et de l’Action Sociale en termes de personnel. « Nous avons un besoin de plus de 18.947 agents. Le plan de recrutement 2025-2029 s’articule comme suit : 4.042 en 2025, 3.968 en 2026, 3.718 en 2027, 3.685 en 2028 et 3.661 en 2029 », a détaillé le ministre de la Santé et de l’Action sociale.
LES RAISONS DE LA DETERIORATION DU DEFICIT BUDGETAIRE
La Lfi 2025 fait état de « mesures correctives engagées par les autorités pour assainir le secteur et poser les premiers jalons de la conduite des orientations budgétaires en phase avec la vision Sénégal 2050 ».
La Lfi 2025 fait état de « mesures correctives engagées par les autorités pour assainir le secteur et poser les premiers jalons de la conduite des orientations budgétaires en phase avec la vision Sénégal 2050 ».
Ainsi, le déficit budgétaire, dons compris, est projeté à 2362 milliards de FCfa, soit 11,6% du Pib en fin 2024 contre une évaluation du déficit à hauteur de 1891,1 milliards en 2023 (10,1% du Pib), soit une détérioration de 1,4%. « Ces déficits reflètent des tirages sur financement extérieur élevés, l’impact des charges de la dette contractée les années antérieures, le niveau élevé des subventions sur les produits énergétiques et alimentaires, associés à une performance modeste du recouvrement des recettes. Les tirages sur prêts projets devraient passer de 1225,2 milliards en 2023 à 1113 milliards de FCfa en 2024 reflétant la réalité constatée », indique le document. Toutefois, le déficit budgétaire en 2024 excluant les rattachements à l’exercice de 2023 d’un montant de recettes estimé à 200 milliards (0,9% du Pib) ressortirait plutôt à 10,6% du Pib.
Un budget de rupture
Un budget de rupture, « tant dans sa méthodologie que dans le contenu ». C’est l’ambition du gouvernement à travers la loi de finances 2025 qui « s’articule autour de plusieurs priorités stratégiques, visant à consolider la souveraineté nationale et à renforcer le développement économique et social du pays ». Il prévoit notamment de renforcer la souveraineté énergétique, de gagner la bataille de la souveraineté alimentaire, de préserver l’environnement tout en promouvant un développement territorial durable et harmonieux, de réaffirmer notre souveraineté en matière de sécurité et de défense, de poursuivre les actions pour une justice sociale et territoriale renforcée voire consolider les capacités des Collectivités territoriales pour une meilleure prise en charge des besoins au niveau des terroirs.
À titre d’exemple, une enveloppe de 120 milliards de FCfa est prévue pour le secteur primaire sous forme de subventions afin de stimuler la production. Au total, une enveloppe de 1070 milliards de FCfa est prévue pour renforcer la productivité de l’agriculture, le développement de chaînes de valeur et des filières moteurs de croissance. La hausse des dépenses liées au renforcement du capital humain (1377 milliards de FCfa) et l’équité sociale s’inscrivent dans une dynamique de « transformation profonde de notre modèle de développement ». « Il jette les bases de la souveraineté économique et engage le Sénégal sur une trajectoire nouvelle, caractérisée par une gestion budgétaire transparente, plus rigoureuse et soucieuse de l’allocation optimale et de l’utilisation efficiente des ressources publiques, tout en mettant un accent particulier sur la reddition des comptes », indique le document.
LES RESERVES DU PIT-SENEGAL À PROPOS DE LA DPG
Dans un communiqué de presse, le Parti de l’indépendance et du travail du Sénégal (Pit-Sénégal) a émis des réserves sur la Déclaration de politique générale d'Ousmane Sonko
Aliou DIOUF et Souleymane WANE |
Publication 30/12/2024
Dans un communiqué de presse, le Parti de l’indépendance et du travail du Sénégal (Pit-Sénégal) a émis des réserves sur la Déclaration de politique générale (Dpg) de Ousmane Sonko. Selon cette formation politique, les propos et le programme énoncés par le Premier ministre sont différents des actes posés par le Gouvernement depuis sa prise de fonction.
Le Parti de l’indépendance et du travail du Sénégal (Pit-Sénégal) s’est prononcé, à travers un communiqué de presse, sur la Déclaration de politique générale (Dpg) du Premier ministre, Ousmane Sonko. D’emblée, le Pit a indiqué que le Premier ministre a attendu d’avoir créé sa «propre tribune pour se jeter à l’eau, réussissant ainsi à éviter cet exercice devant la mandature précédente». Abordant le fond, le Pit relève que « la Dpg tardive » du chef du gouvernement n’est, en réalité, qu’une «profession de foi» survenant après les élections.
Laquelle reprend « les nombreuses idées » du référentiel « Sénégal 2050 », dont des pans entiers étaient déjà présents dans « le Plan Sénégal émergent ». Revenant sur la loi d’amnistie dont le Premier ministre a annoncé qu’elle serait rapportée, le Pit-Sénégal soutient qu’il s’est toujours opposé à l’adoption de celle-ci. Ce, parce qu’il estimait qu’aucune violence physique, morale ou politique ne doit être amnistié et mise sous silence dans l’intérêt de dessein politique. Cependant, le Pit demande quel serait le sort de nombreux présumés acteurs ou instigateurs des violences de 2021 à 2024 de tous bords, qui ont été libérés dont le Premier ministre Ousmane Sonko ?
En effet, le Pit dit être favorable pour la reprise des enquêtes et des auditions liées aux violences afin de situer les responsabilités de chacun. Mais, précise-t-on dans le document de presse : « le Pit ne milite pas pour la réouverture du cycle de tensions ayant conduit notre pays au bord du précipice ». Il regrette également que sur les 130 pages du document lu par le Premier ministre, une demi-page ait été consacrée « au plan politique pour évoquer brièvement des points comme la bonne gouvernance, les conditions de participation aux élections, le statut du chef de l’opposition… ».
Selon le Pit, cela est bien insuffisant et trahit une grande méprise quant aux jalons posés bien avant l’avènement de Pastef et de ses dirigeants. De l’avis de ce parti, le système politique sénégalais est certes perfectible, mais il a atteint un certain seuil après de longues luttes de la gauche sénégalaise et d’autres forces qui se sont sacrifiées pour le Sénégal. « Ousmane Sonko dirige un parti politique depuis environ 10 ans sans avoir jamais organisé le moindre congrès pourtant indispensable à une organisation politique démocratique », a rappelé le Pit. La formation politique a, par ailleurs, apporté son soutien à l’ancien député Moustapha Diakhaté actuellement dans les liens de la détention et à Barthélémy Dias, révoqué de ses fonctions de maire de la Ville de Dakar.
LES QUALIFIÉS POUR LE CHAN 2025
Le Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) 2025, qui se tiendra du 1er au 28 février prochain au Kenya, en Ouganda et en Tanzanie, connaît désormais presque tous ses participants.
Le Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) 2025, qui se tiendra du 1er au 28 février prochain au Kenya, en Ouganda et en Tanzanie, connaît désormais presque tous ses participants.
Les derniers matchs de qualification, disputés les 28 et 29 décembre, ont livré leur verdict. Si des équipes phares comme le Sénégal, la RDC ou encore le Nigéria seront présentes, d’autres comme la Côte d’Ivoire ou le Cameroun manqueront à l’appel.
Cette édition est marquée par des absences notables. L’Algérie, l’Égypte, la Tunisie et la Libye, bien que qualifiées d’office, ont choisi de se retirer. Seul le Maroc représentera la zone Afrique du Nord (UNAF). Les pays hôtes – Kenya, Ouganda, et Tanzanie – avaient déjà assuré leur place.
L’Afrique du nord au tapis
Les qualifications ont offert des moments historiques. La Centrafrique a obtenu son tout premier billet pour la compétition en éliminant le Cameroun grâce à un match nul (2-2). D’autres surprises incluent le Burkina Faso, victorieux face à la Côte d’Ivoire (3-2), et la Mauritanie, qui a créé l’exploit en écartant le Mali (1-0).
Parmi les équipes qualifiées figurent également des habitués comme le Sénégal, tenant du titre et dominateur face au Libéria (3-0, 1-1), la RDC, victorieuse face au Tchad (4-2), et le Nigéria, vainqueur du Ghana (3-1).
Le dernier ticket, réservé à la « meilleure équipe de la zone CECAFA » selon la CAF, devrait revenir au Burundi, à l’Éthiopie ou au Soudan du Sud.
LE SENEGAL EN ROUTE POUR UN FABULEUX SEXTUPLE EN 2025
CAN senior, U15, U17, U20, féminine, CHAN, Le Sénégal aura un « sextet » en 2025. Notre pays disputera toutes les compétitions africaines de football organisées l’année prochaine.
Le Sénégal aura un « sextet » en 2025. Notre pays disputera toutes les compétitions africaines de football organisées l’année prochaine. Voici les détails.
Le Sénégal a décroché samedi au stade Abdoulaye Wade de Diamniadio, sa qualification pour l’édition du CHAN 2024, qui se déroulera du 1er au 28 février 2025 au Kenya, en Ouganda et en Tanzanie. Ce sera d’ailleurs la première compétition africaine des équipes nationales de l’année, et ce ne sera pas la dernière pour le Sénégal. En effet, le pays disputera toutes les compétitions africaines de football organisées en 2025.
Trois titres à défendre
En plus du CHAN, où il est le champion en titre, le Sénégal défendra également sa couronne à la CAN U20. Après le sacre de la bande à Lamine Camara en 2023, de nouveaux lionceaux se lanceront à la conquête du titre lors d’un tournoi qui se déroulera du 26 avril au 25 mai 2025 en Côte d’Ivoire. Ce sera peut-être l’occasion pour les Sénégalais de prendre leur revanche sur le sol ivoirien après la défaite en huitième de finale de la CAN 2023…
Avant cette CAN U20, le Sénégal aura d’abord disputé celle des U17. La compétition se tiendra au Maroc, du 30 mars au 19 avril 2025. Et comme pour le CHAN et la CAN U20, les Sénégalais arriveront avec le costume de champions en titre.
L’occasion d’écrire l’histoire
Au mois de mai (du 18 au 24), les U15 du Sénégal seront à Zanzibar, en Tanzanie, pour le Championnat africain de football scolaire U15. Juste après, les Lionnes disputeront la CAN féminine, qui se déroulera du 5 au 26 juillet 2025, au Maroc. L’objectif pour les coéquipières de Ndèye Awa Diakhaté sera de décrocher leur premier titre continental.
Enfin, l’année footballistique se clôturera avec la CAN 2025, qui aura également lieu au Maroc. Les hommes de Pape Thiaw chercheront à renouer avec le sacre continental remporté lors de l’édition 2021. En outre, il y aura peut-être une volonté de battre le record de trophées obtenus entre 2022 et 2023. Le Sénégal avait en effet glané quatre titres continentaux en un an : la Coupe d’Afrique des nations (CAN 2021 disputée en 2022) au Cameroun, le Championnat d’Afrique des nations (CHAN 2022 disputé en 2023) en Algérie, la CAN de beach soccer au Mozambique et la CAN des moins de 20 ans en Égypte. Un sacré défi à relever.
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LES UNES DE LA PRESSE DE CE LUNDI 30 DECEMBRE 2024
Sud Quotidien, Walf Quotidien, Vox Populi, Le Soleil, Le Verdict News, Yoor-Yoor Bi, l'EnQuête, L'Observateur, Record, Le Quotidien, L'As Quotidien, Libération, WiwSport
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AES, ÉMIGRATION ET L'EUROPE HYPOCRITE
En marge de la 5e édition de Condition Report, organisé par Raw Academy, dont le symposium est intitulé « Sens du lieu : déplacement, replacement, non-placement », l’angliciste Maboula Soumahoro s’est prononcée sur certaines problématiques prégnantes.
La Franco-Ivoirienne Maboula Soumahoro, maîtresse de conférences à l’université de Tours (France), a participé il y a quelques jours à Dakar à la 5e édition de Condition Report, un symposium intitulé « Sens du lieu : déplacement, replacement, non-placement ». Cette thématique a permis aux différents participants - chercheurs, artistes, activistes, architectes et autres spécialistes de la ville - de se pencher sur les modalités d’habitation de la ville, du monde et de l’environnement de manière globale.
En marge de ce symposium tenu au Musée Théodore Monod de Dakar, Maboula Soumahoro, angliciste et spécialiste de la diaspora noire africaine, a répondu aux questions d’AfricaGlobe TV pour revenir sur certains des échanges qui ont eu lieu au cours de cette rencontre pluridisciplinaire, laquelle vise à « produire une pensée globale, collective et spontanée ».
À bâtons rompus, Maboula Soumahoro, connue pour débattre sans concession des enjeux africains dans les médias internationaux, a abordé les grandes thématiques du symposium. Elle a dénoncé l’hypocrisie de l’Europe sur la question migratoire et a mis à nu la fiction du « Grand remplacement », une théorie complotiste et raciste chère à l’extrême droite française, théorisée et promue par un certain Renaud Camus.
Lors du quatrième et dernier jour du symposium, a émergé le débat la teranga sénégalaise attendu que l’hospitalité a été un aspect central de la thématique, dans un monde où l’Occident tend à se barricader et à fermer ses portes aux ressortissants du Sud global, notamment ceux d’Afrique subsaharienne.
Et cela se fait en violation flagrante des droits humains fondamentaux, sachant que le fait migratoire est un droit inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l’homme. Comme l’a souligné à juste titre Felwine Sarr dans son entretien avec AfricaGlobe, « Le monde est cosmopolite, et cette condition cosmopolite est inéluctable ».
Maboula Soumahoro a également partagé son point de vue sur l’Alliance des États du Sahel (AES), - le Burkina, le Mali et le Niger qui ont claqué la porte de la CEDEAO- , en espérant fortement que l’Alliance puisse produire des résultats concrets.
Elle a toutefois averti contre le risque de sombrer dans une situation similaire à celle de la Guinée sous Sékou Touré : des intentions louables au départ, mais qui ont abouti à une profonde déception.
Regardez l’entretien complet avec Maboula Soumahoro.
Soupçons de terrorisme, massacre de leur bétail, expropriations domaniales injuste, attaques collectives contre leurs camps..., depuis quelques années, la communauté peule du Benin est victime d’injustices. Patrice Talon s’engage à y remédier
Historiquement nomades et présents presque partout en Afrique subsaharienne, la communauté peule semble traverser des moments difficiles ces dernières années en Afrique de l'Ouest . Alors que le terrorisme continue de sévir dans la région, cette communauté est souvent accusée, à tort ou à raison, de s’allier aux groupes terroristes. Le cas le plus emblématique se trouve dans le Sahel, notamment au Mali.
Cependant, plus récemment, ce sont les Peuls du Bénin qui semblent être pris pour cible. Expropriés de leurs terres, certains de leurs membres sont également accusés de crimes qu’ils rejettent catégoriquement. Face à cette situation, des représentants de la communauté ont sollicité une rencontre avec le président Patrice Talon au palais de la Marina, à Cotonou.
Lors de cette rencontre, le président Patrice Talon a tenu à les rassurer, leur donnant des garanties de protection. Il a affirmé qu’il était hors de question de pratiquer une discrimination positive en faveur des Peuls, mais a précisé que son rôle en tant que chef de l’État est de garantir l’accès à l’emploi pour tous les jeunes Béninois, y compris ceux de la communauté peule.
Le président a également déclaré qu’il veillera à assurer la sécurité de tous les citoyens béninois, sans exception.
En outre, il a exprimé sa volonté de promouvoir la sédentarisation et d’améliorer les conditions d’élevage, qui constituent l’activité principale des Peuls.
Selon Patrice Talon, les jeunes Peuls ne sont pas obligés de rester dans un mode de vie strictement nomade ni de se limiter à l’élevage. Cependant, pour ceux qui souhaitent poursuivre cette activité, il est nécessaire qu’ils puissent vivre dans des conditions décentes.
Le président a même évoqué l’exemple d’éleveurs brésiliens ou américains qui, grâce à des infrastructures modernes, peuvent posséder des avions et prospérer économiquement.
par Souleymane Gueye
L'IMPOSTURE PANAFRICAINE DE DROITE DE SONKO SUR LE CFA
Entouré de ses 'chiens de garde' - comme les nommait Nizan -, le nouveau régime perpétue la ligne de Macron et de ses valets africains : des ajustements cosmétiques qui ne remettent rien en cause
En réponse au "Zemmour de Ndoumbelane," Tahirou Sarr, Ousmane Sonko s’est proclamé panafricaniste à plusieurs reprises au sein de l’hémicycle. Mais être panafricaniste ne se limite pas à se draper dans des mots.
Le panafricanisme, c’est l’action collective pour l’émancipation des peuples africains. Ce n’est pas une posture, encore moins un slogan creux. Si de simples déclarations suffisaient, Ismaël Lô et sa chanson Africa auraient fait de lui le leader du panafricanisme. Mais la réalité est toute autre.
Ousmane Sonko, perçu comme l’incarnation de l’espoir pour une jeunesse africaine désabusée, est attendu sur le front du panafricanisme de combat. Ce combat, toutefois, ne peut être mené qu’en reconnaissant d’abord la fracture entre le panafricanisme des institutions, conservateur et complice de l’ordre établi, et le panafricanisme des peuples, révolutionnaire et porteur de véritables ruptures.
Cette reconnaissance est indispensable, car l’histoire ne s’écrit que dans le choc des idées. Le panafricanisme, loin d’être une utopie consensuelle, doit assumer sa polarisation : un camp défend l’émancipation populaire, l’autre perpétue la soumission institutionnelle.
L’histoire a toujours été façonnée par des clivages idéologiques. Le panafricanisme, ce grand rêve collectif africain, n’échappe pas à cette logique. Aidé par la face hideuse de l'imposture communiste occidental, l'idéologie dominante a réussi à limiter ce clivage gauche/droite à un clivage capitalisme /communisme.
Cependant, la gauche est bien plus qu’un dogme économique. Elle est l’esprit du soulèvement contre l’ordre établi. Elle ne commence pas avec Marx. Elle se manifeste dans chaque réponse à l'oppression, comme le soulèvement de Spartacus contre Rome ou la révolution haïtienne menée par Toussaint Louverture.
C’est précisément là où le peuple sénégalais attend le gouvernement dirigé par Ousmane Sonko : dans la mise en œuvre d’un panafricanisme de gauche, tel qu’évoqué dans le programme du président Diomaye. Être panafricaniste de gauche, c’est renverser l’ordre établi incarné par le panafricanisme de droite, celui des institutions
Lors de sa Déclaration de Politique Générale, Ousmane Sonko a pourtant trahi les attentes. Sur la question cruciale du franc CFA, il n’a pas tenu le discours audacieux que les peuples espéraient. Là où on attendait un rugissement contre l’ordre françafricain, nous avons entendu un murmure servile, digne d’un bureaucrate de la BCEAO. Cette posture de droite, celle d’un panafricanisme institutionnel aligné sur les intérêts des élites, est indigne de celui qui prétend incarner la rupture.
Le gouvernement de Sonko tiré par des chiens de garde, au sens que Paul Nizan attribuait à ces intellectuels soumis aux institutions anti-populaires, s’enfonce dans le sillon tracé par Emmanuel Macron et ses valets africains : des ajustements cosmétiques qui ne remettent rien en cause. Ce pour retarder les réformes audacieuses attendues et donner du temps à la pieuvre néocoloniale de se régénérer ce bras monétaire sous une autre forme.
Le peuple sénégalais n’a pas voté pour un gouvernement qui s’aligne. Il a voté pour une révolution. Le panafricanisme de gauche exige du courage : briser les dogmes, démanteler les institutions néocoloniales et redonner le pouvoir aux peuples.