SenePlus | La Une | l'actualité, sport, politique et plus au Sénégal
6 août 2025
SERIE DE MEURTRES : ‘’ËTU JAMM’’ DENONCE ET CONDAMNE
La Plateforme de veille des femmes pour la paix et la sécurité ‘’ËTU JAMM’’ dénonce et condamne fortement les actes macabres de plus en plus fréquents à l’encontre de personnes notamment les femmes et les filles.
(Seneplus.com, Dakar) - La Plateforme demande une plus grande protection et sécurité à l’endroit des populations avec l’insécurité ambiante qui inquiète à plus d’un titre, renseigne l’organisation qui relève dans un communiqué transmis à la rédaction qu’il ne se passe pas de jour où il n’est fait cas d’agressions, de meurtres, d’attaques de toutes sortes, de disparitions de personnes.
‘’Des adultes mais aussi des jeunes, des enfants, des personnes âgées, sont régulièrement attaqués dans l’espace privé, public, socio- éducatif, dans la famille. Des agressions d’une violence inouïe commises avec des armes ces derniers jours continuent la série ignoble déjà notée depuis un certain temps’’, écrit la présidente Penda Diouf.
Des viols sur des cibles particulièrement vulnérables que sont les filles et petites filles, des viols sur des femmes âgées, sur des jeunes filles, de petits garçons, au détour d’un chemin, sur la route de l’école, tôt le matin en allant au marché, au travail, dans les transports en commun, dans la rue, rappelle la plateforme. Ainsi, ‘’les populations notamment les femmes et les filles sont énormément exposées à l’insécurité.
‘’ËTU JAMM’’ invite l’Etat à assumer davantage ses responsabilités de protection et de sécurité de ses citoyens et citoyennes. La plateforme exhorte les pouvoirs publics à veiller encore plus sur la sécurité des personnes et des biens et à contrôler la circulation des armes légères.
L’organisation qui regroupe essentiellement des femmes leaders en appelle également à la responsabilité des familles et des communautés pour plus de vigilance et de prévention. La Plateforme est convaincue que la paix et la sécurité sont à inscrire comme points forts du dialogue national en vue et des mesures prises pour la résolution des questions liées à l’insécurité.
MEURTRE DE BINTA CAMARA : LE GARDIEN EN GARDE A VUE
Le gardien du domicile du Directeur général de l'Agence de Développement Local (Adl), père de la victime, a été mis aux arrêts suite au meurtre de la fille Binta Camara - Elle a a été retrouvée étranglée dans sa chambre, dans la maison familiale
(Seneplus.com, Dakar) – Le drame a eu lieu au quartier Sarré Guilèle situé dans la commune de Tambacounda (centre) samedi 18 Mai 2019 vers 22 h. Après constat du médecin, le corps de la jeune fille a été déposé à la morgue de l’hôpital régional par les éléments des Sapeurs-pompiers en présence du procureur de la République, près le Tribunal de grande instance de Tambacounda.
Des traces de sperme ont été relevées sur son bas-ventre et sur le pantalon du principal suspect Malick Diop, garde du corps de son père, qui faisait aussi office de vigile, rapporte plusieurs journaux ce lundi.
Ce dernier a été arrêté par la Police. Mais d’après des sources médicales, précise l’AS, l’auteur de ce crime crapuleux n’a pas, du reste, réussi à déflorer la jeune fille qui a soufflé ses 23 bougies le 14 Mai dernier.
Découverte macabre dans la commune de Keur Moussa
Une découverte macabre a été faite dans la matinée du samedi dernier aux environs de 10 heures dans la commune de Keur Mousseu, précisément au village de Togony. Nos sources renseignent que le corps sans vie d’Ibrahima Diop, âgé de 60 ans, a été retrouvé dans sa chambre, en début de décomposition. En effet, Ibrahima Diop vivait seul dans une maison un peu isolée. Le corps a été évacué à la morgue de l’hôpital régional El Hadji Amadou SakhirNdiéguène de Thiès. Une autopsie sera certainement faite pour déterminer les causes réelles du décès.
Bourses familiales non payées
Les bénéficiaires des bourses familiales commencent à ressentir véritablement la valeur de cette gratification qui leur est faire depuis quelques années. Eh oui, certaines familles n’ont toujours pas reçu leurs bourses depuis deux mois. Elles ont câblé « L’As» pour interpeller le chef de l’Etat et surtout le nouveau ministre Mansour Faye. En tout, cas avec le ramadan, certains l’ont rudement ressenti. Gare à celui qui supprimera cette aide …
Macky Sall de retour Macky Sall est de retour à Dakar.
Le président de la République et chef du Gouvernement vient de boucler un séjour de quelques jours à Paris. D’après le site «info15», il a savonné ses responsables Hamed Sarr, Amadou Diallo et Mme Mbacké qui, selon lui, n’auraient pas joué franc jeu lors de la présidentielle. Ces derniers ont en travers de la gorge le fait de n’avoir pas été reçus comme les responsables. «Il aurait dû au moins nous recevoir et nous remercier pour ce que nous avons fait pour sa réélection», a déclaré un source jointe à Pari.
L’absence intrigante de Moïse Sarr
Restons avec le voyage du chef de l’Etat à Paris pour souligner qu’en dehors de l’audience qu’il a accordée aux responsables et surtout son refus de recevoir les militants, ce qui défraie le plus la chronique au pays de Marianne c’est l’absence de Moïse Sarr. «Première visite du chef de l’Etat à Paris depuis sa nomination comme secrétaire d’Etat, on s’attendant à ce qu’il mobilise les troupes pour lui réserver un accueil chaleureux en guise de remerciements, mais personne ne l’a vu. Je pense que Moïse Sarr était au courant du courroux de Macky Sall et a voulu éviter de le subir comme les autres» , a confié un interlocuteur qui, de Paris, a câblé «L’As».
Birima Mangara reprend du service à l’Ige
Que c’est beau d’avoir un métier. Inspecteur des Impôts et Domaines puis Inspecteur Général d’Etat (Ige), Birima Mangara n’a pas perdu du temps à squatter les plateaux de télévisons pour taper dans l’œil du chef de l’Etat et se faire recaser. D’après des sources de «L’As», l’ancien ministre du Budget a repris, sans tambour ni trompette, son travail au lendemain de son départ du Gouvernement. Il a réintégré l’Inspection générale d’Etat (Ige). Mais auparavant, il a adressé une lettre de remerciements au Président Macky Sall dontil futle directeur de cabinet adjoint avant sa nomination dans le gouvernement. Cela dit, son épouse MadjiguèneDiongue continue ses activités politiques pour renforcer la base du chef de l’Etat notamment à Diourbel où elle distribue des Kits deNdogou en cette période de Ramadan.
30 tonnes de riz pour Kaffrine
Le député-maire de Ribot Escale a offert aux populations de la région de Kaffrine 30 tonnes de riz. La cérémonie de distribution s’est tenue samedi à Koungheul en présence de la quasi-totalité des maires des départements de Malem Hodar, Koungheul, Mbirkilane et Kaffrine. Ces derniers ont surtout salué le leadership de Yaya Sow «dont la générosité et surtout l’encagement en faveur des couches démunies n’est plus à démontrer dans le Bambouk et le Ndoucoumane», dira Ousmane Ndiaye, maire de Boulel.
L'Ong direct Aid prône la rationalisation de l'aide
Dr Mohamed Said Ba de l’Ong Direct Aid estime que l'aide au Sénégal n'est pas organisée. Il a tenu ces propos lors de la remise de kits ramadan à 580 personnes. A l’en croire, le Sénégal reçoit beaucoup d'aides surtout en cette période de ramadan et les autorités doivent la rationnaliser pour qu’elle ait un impact sur les populations. Pour Dr Ba, il faut conscientiser les populations pour que leurs dons et leurs aumônes soient bien ciblés, organisés et mutualisés. Il lance un appel solennel aux Sénégalais afin qu’ils revoient leur manière de donner et d'aider. Ce qui permettra de mieux lutter contre la pauvreté qui sévit dans ce pays. Cette Ong intervient au Sénégal depuis 30 ans dans les domaines de la santé, de l'éducation et la formation.
Alerte sur la récurrence des cas de violences
Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA) alerte sur la recrudescence de cas d’agressions, d'enlèvements et de meurtres commis par des individus mal intentionnés sur des personnes vulnérables que sont les enfants et les femmes sans défense. Le président de l’organisation, Adama Mbengue exprime sa vive préoccupation et son indignation face à la situation. A l’en croire cette situation en dit long sur le problème de sécurité des personnes et des biens dont les autorités compétentes sontles premiers garants. L’organisation recommande l’autorité judiciaire d’ouvrir une grande enquête et de tout mettre en œuvre pour que les auteurs de ces actes odieux soient sévèrement sanctionnés. Pour Adama Mbengue, l’heure est venue pour l'État de prendre toutes ses responsabilités en mettant en place une stratégie rigoureuse et efficiente afin de contrer cette violence intolérable, qui n'honore pas le Sénégal de Teranga et de paix.
Attaque à main armée à l’Université de Bambey
Le banditisme est en train de prendre des proportions inquiétantes, surtout dans les régions. L’Université Alioune Diop de Bambey a fait l’objet d’une attaque armée. Une bande de malfaiteurs a fait irruption à l’Université avant de ligoter les vigiles et de défoncer les portes du Rectorat pour prendre le coffre-fort sous le regard impuissant des gardiens. Selon un vigile qui s’est confié à la «Rfm», c’est au moment où la bande s’affairait autour du coffre-fort, qui ne contenait pourtant rien, qu’ils ont subitement détalé. La gendarmerie a ouvert une enquête.
Latif Coulibaly sur l’affaire Sudatel
Abdou Latif Coulibaly a tourné la page de l’affaire de la licence de Sudatel. Le journaliste, qui avait révélé des faits incriminant Thierno Ousmane Sy et Kéba Keinde, a refusé de commenter la tournure des évènements hier sur «Iradio» ; puisque les deux mis en cause ont été finalement blanchis par la justice, après toutefois un séjour carcéral. Interpellé sur la question, l’ancien ministre de la Communication précise qu’il avait déjà fait l’objet d’une condamnation, et il préfère ne pas en parler. Il souligne avoir fait à l’époque une investigation qui avait abouti à des conclusions et la justice avait émis des doutes et l’avait condamné. Sur les mêmes faits, regrette-t-il, la justice elle-même en était venue à dire qu’il y avait matière à enquêter et à inculper deux personnes, notamment Thierno Ousmane Sy. A un certain moment, souligne-t-il, la justice avait jugé nécessaire de vérifier certaines choses. Abdou Latif Coulibaly ne regrette rien. D’ailleurs, il dit être fier de tout ce qu’il a fait.
La Dscos démolit des constructions de Rose Wardini
La Direction de la Surveillance et du Contrôle de l’Occupation du Sol (Dscos) est en train de rétablir l’ordre sur la corniche ouest qui est sévèrement agressée par des constructions irrégulières. En effet, les gendarmes ont arrêté plusieurs chantiers qui ont été par la suite détruits. La brigade de la Dscos de Dakar, d’après nos confrères de seneweb, a démoli les chantiers édifiés par la gynécologue et présidente de l’Ong Medisol-international, Rose Wardini. Ces chantiers étaient érigés sur la corniche ouest, à côté du Radisson, derrière le bâtiment de Collé Ardo. Mme Rose Wardini, selon nos informations, soutient que les locaux sont destinés à la sécurité du Président Wade. Ayant effectué une visite des lieux, les agents de la Dscos balaient cela d’un revers de main.
Mbaye Dionne pour la limitation du mandat des maires
A l’instar du président de la République, le secrétaire général de l’Association des maires du Sénégal (Ams) Mbaye Dionne plaide la limitation des mandats des maires. L’édile de Ngoundiane estime qu’une démocratie doit être globale et transversale. A cet effet, souligne-t-il, la logique voudrait que tous les mandats soient limités. Pour lui, on ne peut pas exiger du président de la République deux mandats et laisser les autres élus s’éterniser à leur poste. Cela ne contribue pas au rajeunissement de la classe politique et crée même de l’immobilisme. Il est pour la globalisation de la limitation des mandats, notamment ceux des maires et députés, etc.
Pr Babacar Guèye et Mazide Ndiaye récusés
Le choix de la personnalité neutre qui doit diriger le dialogue politique risque de plomber les concertations. En effet la majorité récuse déjà les choix du Pr Babacar Guèye et de Mazide Ndiaye. La ministre de la Micro finance, Zahra Iyane Thiam, explique sa position par le fait que ces derniers sont des membres du Collectif des organisations de la société civile pour les élections (COSCE). Au Grand Jury de Rfm, elle indique que le collectif prend part aux concertations comme l’opposition. Elle relève une incohérence parce que, selon elle, ils ne peuvent pas être juges et parties.
Aida Niang en deuil
La coordinatrice des jeunes du M23, Aïda Niang, est endeuillée par la disparition de son père. Alité depuis quelques temps, ce dernier est décédé avant-hier samedi et a été enterré le même jour à Yoff. «L’As» présente ses condoléances les plus attristées à Aida Niang et à sa famille
GRAND PRIX RECITAL DU CORAN 2019 : SOKHNA KHADY DRAME CHAMPIONNE DU SENEGAL
La 5ème édition du grand prix de récital du Saint Coran 2019 a désigné une championne. Elle se nomme Sokhna Khady Dramé originaire de la région de Louga (nord).
(Seneplus.com, Dakar) – Devant ses camarades issus des autres localités, elle a remporté le concours après avoir totalisé 99,67 points /100. Pour avoir remporté le grand prix de récital du Coran au niveau national, Sokhna Khady Dramé empoche 19 millions Fcfa dont 15 millions offerts par l’initiateur du concours en plus d’un billet pour la Mecque.
La session 2019 du baccalauréat démarre aujourd’hui, lundi 20 mai, avec les épreuves physiques - L'anticipé de Philo suivra le 29 mai, le Bac technique à partir du 11 juin et le bac général retenu pour la date du 1er juillet
(Seneplus.com, Dakar) – Dans un entretien avec le directeur de l’Office du Baccalauréat, Sosse Ndiaye, Sud Quotidien revient avec des chiffres sur la session de cette année.
Les candidats en lice pour ce premier diplôme de l’enseignement supérieur seront au total 159 386 sur l’ensemble du territoire, toutes les séries confondues. 80% issus des séries littéraires, 17% des séries scientifiques et 2% pour les séries techniques, rapporte le journal.
Trois millions de copies, 8200 correcteurs, 371 centres d’examen, en plus des 68 centres secondaires et 510 jurys, 673 présidents de jury y compris l’éducation physique, 840 examinateurs des épreuves physiques, 6 mille secrétaires de jury et 16 mille surveillants.
DES SANS-PAPIERS ENVAHISSENT L'AÉROPORT CHARLES DE GAULE
Entre 200 et 500 sans-papiers se revendiquant comme des « gilets noirs » ont occupé dimanche le terminal 2F de l'aéroport de Roissy pour dénoncer « la collaboration d'Air France » dans les expulsions
Entre 200 et 500 sans-papiers se revendiquant comme des « gilets noirs » ont occupé dimanche le terminal 2F de l'aéroport de Roissy pour dénoncer « la collaboration d'Air France » dans les expulsions, a-t-on appris auprès des deux collectifs organisateurs et de source aéroportuaire. Le collectif des « Gilets Noirs » et celui de La Chapelle debout ! ont réclamé qu'Air France « stoppe toute participation financière, matérielle, logistique ou politique » aux reconduites à la frontière.
L'action entamée vers 14 heures s'est achevée environ deux heures plus tard, selon La Chapelle debout ! qui entendait dénoncer « les pressions » sur le personnel d'Air France et sur les passagers qui s'opposent aux expulsions. Quatre référents des « Gilets Noirs » ont été reçus en fin d'après-midi par une délégation d'Air France qui s'est engagée « à faire part des doléances auprès de la direction », a affirmé un membre de la Chapelle debout à l'Agence France-Presse. Air France n'a pas souhaité faire de commentaires et renvoie à la préfecture de police en ce qui concerne les expulsions.
« D'autres actions vont suivre »
Diakiaté, un sans-papiers qui a participé à la mobilisation, « souhaite une campagne de régularisation collective ». « Nous avons aujourd'hui ciblé Air France et d'autres actions vont suivre », a-t-il ajouté, joint par téléphone. Fin janvier, entre 200 à 300 personnes sans papiers et demandeurs d'asile s'étaient rassemblés devant la préfecture de police de Paris pour réclamer leur régularisation. Une autre action avait été menée fin décembre devant le théâtre parisien de la Comédie Française.
L'ODYSSÉE DES SOLDATS AFRICAINS PRISONNIERS DE GUERRE
En 1939, la France mobilise ses troupes coloniales pour affronter l'Allemagne nazie - Après la débâcle de 1940, les Allemands se retrouvent avec des dizaines de milliers de prisonniers, dont nombre d'entre eux viennent des colonies
franceinfo |
Pierre Magnan |
Publication 19/05/2019
Prisonniers de guerre 'indigènes'... tel est le titre du livre qu'Armelle Mabon consacre à ces soldats venus de l'empire colonial pour défendre la France et qui ont été faits prisonniers par les Allemands. Un épisode peu connu qu'elle fait découvrir avec précision et souvent émotion. Une histoire qui s'est terminée parfois tragiquement, comme pour ceux qui ont été massacrés par la France lors de leur retour au pays, à Thiaroye au Sénégal.
Le racisme du régime hitlérien a valu à ces soldats défaits un sort particulier. Certains furent massacrés dès leur capture. "Entre la fin des combats et le début de la captivité, il existe un sombre interstice, celui des massacres dont ont été victimes les tirailleurs 'indigènes' principalement les Sénégalais", écrit Armelle Mabon qui cite un historien allemand évoquant au moins "quinze massacres perpétrés contre les tirailleurs, dont le plus connu eut lieu à Chasselay, dans le Rhône, où est érigé un monument aux morts appelé 'Tata sénégalais'."
La honte noire a laissé des traces dans l'inconscient allemand
C'est durant cette période que Jean Moulin pose l'un des premiers actes de résistance en refusant de faciliter un telle tuerie alors qu'il est préfet, préférant se trancher la gorge.
Au-delà du racisme, le rejet des soldats noirs par l'Allemagne remonte à la guerre de 14-18 et au souvenir de l'occupation du sol allemand par des troupes coloniales après le conflit. "La 'honte noire' a laissé des traces dans l'inconscient collectif. En 1940, les Allemands refusent de voir des Noirs fouler leur sol, même en qualité de prisonniers. A la crainte de la 'contamination' raciale s'ajoute celle des maladies tropicales contagieuses", précise l'historienne.
Léopold Sédar Senghor dans un "Frontstalag"
Résultat, ces dizaines de milliers d'hommes prisonniers de l'armée française en déroute ne sont pas envoyés en Allemagne, mais sont répartis dans des Frontstalags, des camps de prisonniers situés en France. "A la date du 8 avril 1941, l'on recense 69 053 prisonniers de guerre 'indigènes'", précise Armelle Mabon.
On découvre donc que des soldats français, du fait de leurs origines, sont enfermés dans des camps sur le territoire national, gardés par des soldats allemands. Cette étrange situation permet à ces prisonniers de guerre de nouer des relations avec leur environnement, avec la population française qui, elle-même, rencontre des cultures différentes.
L'historienne enrichit son récit de nombreux témoignages, parfois pleins d'émotion, sur l'attitude des populations proches des camps, à l'endroit de ces détenus venus de loin. Le livre fourmille d'exemples de gestes généreux : envoi de pain aux détenus, rédaction de lettres pour les familles ou messages aux autorités pour dénoncer d'éventuels mauvais traitements.
Comme pendant la guerre de 14, des marraines de guerre se rapprochent des détenus, allant jusqu'à nouer de vraies relations, pouvant parfois déboucher sur des histoires d'amour, suscitant la réprobation des autorités. Parmi ces soldats, on retrouve un certain Léopold Sédar Senghor qui eut pour marraine la belle sœur de Georges Pompidou.
Jusqu'en novembre 1942, les relations entre la métropole et l'empire ne sont pas coupées. Cela permet aux lettres de passer, mais aussi à des colis envoyés par les familles d'arriver aux prisonniers. Cela autorise aussi des retours de prisonniers au fil des accords entre Vichy et l'Allemagne.
52 tirailleurs sénégalais dans le Vercors en 1944
Alors que le STO (Service du travail obligatoire) tente de s'imposer, les Allemands, en difficulté sur le front de l'Est, demandent en janvier 1943 "au gouvernement de Vichy de remplacer les sentinelles allemandes par un encadrement français pour les hommes de couleur"... Situation incroyable qui fait que des soldats français se retrouvent à garder – pardon, encadrer – des soldats... français.
Cette situation étrange n'empêche pas certains de ces détenus de gagner la résistance et les maquis "qui apprécient ces renforts, qui ont la réputation de troupes de choc. Au moins cinquante-deux tirailleurs sénégalais se trouvent d'ailleurs dans le Vercors en juin 1944", note Armelle Mabon.
Arrive la libération du territoire. Certains des soldats coloniaux sont mobilisés contre les Allemands. Mais la fin de la guerre, la libération des camps reposent immanquablement la question coloniale. La IVe République naissante ne remet pas en cause l'empire.
Dans la deuxième partie de son livre, Armelle Mabon se penche sur le retour des soldats coloniaux dans leurs régions. "Les premiers départs avec l'aide des navires alliés ont lieu en octobre 1944 à Cherbourg. Il s'agit de gagner l'AOF (Afrique occidentale française, NDLR) et l'AEF (Afrique équatoriale française, NDLR)." Un voyage qui se fait dans des conditions difficiles, du fait de l'état général du pays, du manque de moyens... mais pas seulement. Le tout semble se faire dans un grand désordre, notamment en ce qui concerne le règlement des soldes, et des cas d'indiscipline sont notés.
L'historienne termine son livre sur le drame de Thiaroye, au Sénégal, où des soldats ont été fusillés, et son combat d'historienne pour faire naître la vérité sur cet épisode tragique. Elle qualifie l'événement de "mensonge d'Etat", affirmant que "depuis 2014, il est clairement établi qu'il n'y a jamais eu de rébellion armée, ni de mutinerie", thèse avancée auparavant pour expliquer le massacre de plusieurs centaines d'innocents.
Que reste-t-il aujourd'hui de ces "prisonniers indigènes" ? En France, la question sur la cristallisation des pensions se trouve résolue par une décision du Conseil constitutionnel en 2010. Plus humainement, il y a en France des descendants des amours de ces prisonniers avec des habitantes. Là encore des vies parfois compliquées.
Le livre d'Armelle Mabon, une réédition enrichie, éclaire avec humanité et précision cet épisode méconnu de la guerre, ainsi que ces "visages oubliés de la France occupée". Pour cela il faut le lire.