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5 août 2025
LA CLASSE POLITIQUE RECHERCHE SON MESSIE
A peine la majorité a-t-elle lâché du lest au sujet de la demande de l’opposition de créer une commission cellulaire et de désigner une personnalité indépendante pour conduire le dialogue, que la question du profil de ce dernier se pose
A peine la majorité a-t-elle décidé, dans le cadre des concertations sur le processus électoral initiées la semaine dernière en prélude au dialogue national prévu le 28 mai prochain, de lâcher un peu du lest au sujet de la demande de l’opposition d’une personnalité indépendante et de la mise en place d’une commission cellulaire devant conduire ces concertations, voilà qu’une autre question se pose. Il s’agit du profil de cette personnalité indépendante devant présider ces pourparlers autour du processus électoral. Interpellés hier, vendredi 17 mai par Sud quotidien, Moussa Sarr, porte-parole de la Ligue démocratique, Daouda Guèye, porte-parole du Grand parti et Babacar Ba, porte-parole adjoint du Parti Rewmi semblent adopter le même avis autour du profil du futur patron des concertations politique.
DAOUDA GUEYE, PORTE-PAROLE DU GRAND PARTI : «Nous ne faisons pas de fixation sur telle ou telle personne »
«Je pense que nous avons déjà décliné le profil de la personnalité qu’on voudrait voir diriger les concertations, notamment dans le courrier que le Front de résistance nationale a adressé au ministre de l’Intérieur mais aussi dans les différentes requêtes que nous avions formulées et dont la non prise en charge a fait que nous n’avons pas participé aux différents dialogues organisés par le régime en place. Mais, maintenant que le pouvoir a compris que la gestion d’un pays ne se fait pas seulement sur la base d’un rapport de forces et qu’il faut s’asseoir autour de la table pour discuter, nous nous réjouissons de cette décision tout en félicitant les membres de l’opposition et de la société civile qui ont porté ce combat. Je rappelle au sujet de ce profil que nous avions toujours dit, que la personnalité doit être une personne dont on ne connait aucune affiliation politique, il doit être quelqu’un avec de hautes qualités mais aussi qui peut conduire les discussions en toute indépendance et à équidistance des différentes stations politiques. Pour ce qui est des personnalités citées par certains acteurs de la société civile, je dois dire qu’on les connait tous puisqu’ils ont toujours pris part au processus électoral tout en gardant une certaine neutralité transcendant des chapelles politiques tout en jouant un rôle d’observation qui fait qu’aujourd’hui, on ne peut rien leur reprocher. Mais, encore une fois, je précise que nous ne faisons pas de fixation sur telle ou telle personne. Ce qui nous intéresse, c’est le profil pour voir si ces personnes répondent ou non aux critères que nous avons établis dans le cadre du Front de résistance nationale.
MOUSSA SARR, PORTE-PAROLE DE LA LIGUE DEMOCRATIQUE : «Nous avons dans ce pays suffisamment de personnalités capables de diriger les concertations… »
«Je me félicite tout d’abord de la décision de tous les acteurs politiques : majorité comme opposition de répondre à l’appel au dialogue. Nous sommes en démocratie et le dialogue doit être permanent parce qu’il est consubstantiel à la démocratie. C’est pourquoi nous avons toujours demandé à l’opposition de répondre aux différents appels au dialogue pour discuter avec la majorité de toutes les questions qui interpellent la démocratie sénégalaise. Cela dit, je voudrais également me féliciter de la décision de mettre en place un comité de pilotage de ce dialogue. J’ai également vu dans la presse des propositions de noms pour diriger ce dialogue mais pour le moment, je me réserve de proposer tel ou tel sénégalais pour être le coordonnateur du comité de pilotage.
En revanche, je pense que nous avons dans ce pays suffisamment de personnalités capables de diriger les concertations jusqu’à terme. Nous en avions de par le passé au niveau des Assises nationales : le professeur Amadou Makhtar Mbow a eu à diriger ces concertations pendant un an. Plus récemment, nous avons eu son excellence l’ambassadeur Seydou Nourou Ba et il y a eu d’autres personnalités qui ont dirigé à tel ou tel moment de notre histoire politique des concertations. Donc, il ne manque pas dans ce pays des hommes et des femmes capables de piloter des concertations en vue. Le plus important pour nous, c’est d’être d’accord sur le profil de celui qui va diriger et sur sous rapport, celui qui sera désigné devra avoir un vécu autrement dit, une expérience du champ politique sénégalais, il doit également être pondéré, efficace et de niveau intellectuel et d’une expérience qui lui permettent de piloter ces concertations. Il devra également être capable de faire preuve d’une bonne écoute pour s’imprégner des politisions des uns et des autres et d’une égale distance de tous les acteurs politiques».
BABACAR BA, PORTE-PAROLE ADJOINT DU PARTI REWMI : «Le Frn se réunira le moment venu pour statuer et donnera sa position»
«Comme j’ai eu à le dire lors de mes précédentes interventions, le Front de résistance nationale se réunira le moment venu pour statuer et donner sa position sur toutes les questions relatives à ces concertations, y compris celle concernant la ou les personnalités qui constitueront la commission cellulaire. Mais pour le moment retenez que ce n’est pas encore le cas.»
AU-DELA DES CHIFFRES !
Les performances dont le directeur général du Pad Aboubacar Sédikh Bèye a fait état avant-hier, jeudi, avec un bénéfice de 9 milliards de francs Cfa sont loin de la réalité.
En conférence de presse avant-hier, jeudi 16 mai, le directeur général du Port autonome de Dakar a livré les chiffres obtenus par la société portuaire pour l’année 2018. Dressant un bilan reluisant du port, il a fait savoir que la société a réalisé un bénéfice de 9 milliards de francs CFA avant impôt. Certains opérateurs qui s’activent dans le secteur portuaire trouvent que ces performances sont loin de la réalité. Selon eux, contrairement à ce que dit Aboubacar Sédikh Bèye, le port aurait fait perdre à des opérateurs des pénalités estimées à 15 millions de dollars.
Les performances dont le directeur général du Pad Aboubacar Sédikh Bèye a fait état avant-hier, jeudi, avec un bénéfice de 9 milliards de francs Cfa sont loin de la réalité. Contrairement à ce que fait croire le directeur général, l’entreprise portuaire traverse aujourd’hui une crise. C’est du moins l’avis de certains opérateurs qui ont relevé que le port a fait enregistrer durant l’année 2018 des pertes estimées à 15 millions de dollars, soit 9 milliards de francs Cfa. «L’année dernière, il y a une quinzaine de milliards de dollars perdus par les opérateurs. Et d’ailleurs, les plus impactés sont les cimentiers. Aujourd’hui, le port de Dakar est un vrai problème et les opérateurs souhaitent vivement pour que le port de Sendou démarre demain et qu’il soit capable de prendre en charge l’ensemble des flux vaques qui vont décongestionner le port de Dakar. En ce moment, le port pourrait retrouver sa compétitivité. Mais dans les trois années à venir, il n’y a aucune solution envisageable », ont indiqué différentes sources.
Selon eux, le bilan dressé par le directeur général du Pad Aboubacar Sédikh Béye est loin d’être exhaustif. « Quand on fait le bilan du port, il faut être exhaustif. On ne peut pas seulement s’arrêter à faire un focus sur les états financiers d’une structure qui a aussi un impact transversal de notre économie. On peut dire qu’ils ont peut-être gagné de l’argent mais en même temps ils en ont fait perdre aux autres. Même si le port était capable de régler ces problèmes-là, nous n’aurions pas pu perdre dans l’année 15 millions de dollars », se désolent certains. Pour eux, les performances d’un port s’apprécient non seulement par rapport aux résultats financiers mais aussi en comparaison avec l’impact que ce port a sur les autres activités. «Quand on fait un bilan économique des performances du port, on ne peut pas faire abstraction de l’impact des contreperformances du port sur la communauté des utilisateurs. Aujourd’hui, quand on regarde seulement les importateurs de produits vraques au Sénégal, on parle d’une quinzaine de millions de dollars de pénalité en 2015, soit 9 milliards de francs Cfa», font-ils part.
Poursuivant, ils confient: «on a créé toutes les conditions pour que l’accès au port soit complétement privatisé et rendant plus difficile les gros flux. Pour le moment il n’y a aucune solution technique possible. Chacun planifie ses approvisionnements dans l’année en fonction de ses contraintes d’exploitation et des enjeux par rapport à son propre budget ». Selon nos interlocuteurs, le dynamisme d’un port se mesure également par la mise en place d’un plan d’extension et d’investissement de massifs. «Quels sont les investissements sur de nouvelles installations, de nouvelles infrastructures en dehors de Dubai Port World ? Donc, où sont les plans de développement et gestion du port ? Il n’y en a pas ! Il faut que les gens sachent que le port est un problème plutôt qu’une structure qui apporte des solutions», ont-ils tenu à relever.
LE SENEGAL REMPLACE LA GUINEE
Ainsi en a décidé le Conseil disciplinaire de la CAF, lors de sa réunion tenue le 12 mai dernier sur l’affaire dite de fraude supposée sur les âges des joueurs Ahmed Tidiane Keïta et Aboubacar Conté lors du match Sénégal-Guinée du 18 avril 2019
Les «Lionceaux» du Sénégal vont danser la «samba» à la place du «Syli» Cadets. Ainsi en a décidé le Conseil disciplinaire de la CAF, lors de sa réunion tenue le 12 mai dernier sur l’affaire dite de fraude supposée sur les âges des joueurs Ahmed Tidiane Keïta et Aboubacar Conté dans le cadre du match Sénégal-Guinée du 18 avril, au tournoi final de la Coupe d’Afrique des Nations U17 (Tanzanie). La Guinée ne sera non seulement pas au Brésil, mais elle sera aussi privée des deux prochaines CAN de cette même catégorie. Prise en flagrant délit, la Féguifoot a pourtant décidé d’introduire un recours auprès de la commission de recours de la CAF.
L’information livrée en exclusivité hier, vendredi 17 mai, par le journal Sud Quotidien, a créé une onde de choc en Guinée où certains responsables ont même tenté de nier l’évidence. Mais, c’est peine perdue. Pour cause, une copie est disponible sur la décision du Conseil disciplinaire de la CAF du 12 mai dernier, qui a pris huit (8) sanctions à l’encontre de la Fédération Guinéenne de Football reconnue coupable de fraude sur l’âge de deux de ses joueurs. La première sanction prise par ce Conseil présidé par M. Raymond Hack, concerne les deux joueurs, Aboubacar Conté et Ahmed Tidiane Keita qui «n'étaient pas éligibles pour participer avec la Guinée au tournoi final de la CAN U17 disputée en Tanzanie». Conséquence immédiate : «en raison de leur participation, l’équipe est exclue de la compétition et tous ses résultats et réalisations au cours de la compétition doivent être annulés», selon le conseil disciplinaire. Deuxièmement, le conseil estime que «la Fédération Guinéenne de Football, à la suite de sa disqualification, est empêchée de représenter la CAF lors de la Coupe du Monde FIFA U17 ans qui aura lieu en 2019». Troisièmement, «conformément aux règlements de la CAN U17, la Fédération Guinéenne de Football est bannie des deux (2) prochaines éditions de la CAN U17 de la CAF». Quatrièmement, «les joueurs Aboubacar Conté et Tidiane Keïta sont interdits d’exercer toute activité liée au football pour une période de deux (2) ans».
LA GUINEE SOMMEE DE RETOURNER SES MEDAILLES DANS 21 JOURS
Qui plus est, «toutes les médailles reçues en tant que «finalistes» doivent être retournées à la CAF dans un délai de vingt et un (21) jours. A défaut, une sanction financière de 20.000 USD (vingt mille dollars Américains), plus de 11 millions F CFA, sera imposée». Outre la peine infligée à la Féguifoot, «la Commission d’Organisation sera invitée à réintégrer le Sénégal et le Comité Exécutif d’approuver la participation du Sénégal en tant que 4ème représentant de la CAF à la Coupe du Monde de la FIFA U17 qui se jouera en 2019», au Brésil. Il a été également suggéré que «la personne responsable de la saisie de la date de naissance des joueurs concernés dans le tournoi final de la CAN U17 soit sanctionnée, conformément à l'article 135.2 et être interdite d’exercer toutes les activités liées au football pour une période de deux (2) ans».
UNE AMENDE DE PLUS DE 11 MILLIONS A PAYER
Par ailleurs, «la Fédération Guinéenne de Football est sanctionnée d’une amende de 100.000 USD (cent mille dollars américains) pour la falsification des informations communiquées concernant la participation des joueurs au tournoi AFCON U17 organisé en Tanzanie». Néanmoins, «La moitié de cette amende, notamment 50.000 USD (cinquante mille dollars américains) est suspendue pour une période de quatre (4) ans à condition que la Fédération Guinéenne ne soit pas coupable d'une infraction similaire au cours de cette période», plaide le conseil disciplinaire.
RAPPEL DES FAITS
À la suite d’une plainte déposée par la Fédération Sénégalaise de Football concernant le match joué entre le Sénégal et la Guinée, lors du tournoi final de la CAN U17 Tanzanie 2019, le 18 Avril 2019, la Fédération Sénégalaise s'est opposée à la participation des joueurs Ahmed Tidiane Keita et Aboubacar Conté. Et ce, compte tenu du fait que les dates de naissance indiquées dans la liste des joueurs et la feuille du match reflètent les dates de naissance des deux joueurs comme étant nés en 2002. Ces dates de naissance étaient contraires à la fiche d'informations de l'équipe lors de la Coupe internationale des moins de 16 ans disputée au Japon en 2017. La fiche d’information de l’équipe Guinéenne indique: Joueur no. 12 Aboubacar Conté – Date de Naissance en 2001 ; Joueur no. 6 Ahmed Tidiane Keita - Date de Naissance en 2001.
OBSERVATIONS
L’article 32 des règlements de la Coupe d’Afrique des nations U17 stipule que : «si la CAF apprend, quelle que soit la source, qu’une fraude et ou falsification de documents accomplie par quelque moyen et / ou support que ce soit a été commise par une ou plusieurs équipe (s) nationale (s), une enquête sera ouverte». L’article 135 du Code Disciplinaire de la CAF stipule que : «Celui qui, dans le cadre d’une activité liée au football, crée un titre faux, falsifie un titre, fait constater faussement dans un titre un fait ayant une portée juridique ou utilise pour tromper autrui un titre faux sera puni..». À la suite de ce qui précède, l’administration de la CAF a ouvert une enquête sur cette allégation et a adressé plusieurs courriers au Secrétaire Général de la Fédération Japonaise de Football (JFA), demandant des informations à ce sujet, notamment si la Fédération japonaise était en possession des formulaires nécessaires pour obtenir un visa d’entrée au Japon, reflétant les dates de naissance des deux joueurs concernés. En réponse aux correspondances de la CAF, la Fédération Japonaise de Football a fourni à la CAF les copies des passeports des deux joueurs concernés, à savoir Aboubacar Conté et Ahmed Tidiane Keita. Selon les copies des passeports transmis à la CAF, le joueur Ahmed Tidiane Keita a obtenu un passeport de la République de Guinée sous le numéro de référence 00252540 le 11 avril 2017. Ce passeport indiquait que sa date de naissance était le 31 décembre 2001. La copie du passeport délivré à l'égard du joueur Aboubacar Conté est sous le numéro de référence 00253147, ce passeport ayant été délivré le 11 avril 2017 avec la date de naissance le 13 Novembre 2001. Les informations sur ces passeports correspondent aux fiches d’information de l’équipe Guinéenne lors de la Coupe internationale des moins de 16 ans.
En ce qui concerne le système d’enregistrement de la CAF (système CMS), la Fédération Guinéenne a soumis les passeports pour participer au tournoi final de la CAN U17. Le passeport de M. Aboubacar Conté est sous le numéro 00401191, dans lequel la date de naissance de M. Conté est indiquée: le 13 Novembre 2002, et le joueur Ahmed Tidiane Keita, sous le numéro de passeport 00401166, où sa date de naissance est indiquée comme étant le 31 Décembre 2002. Suite à ce qui précède, le Secrétaire Général de la CAF a adressé une lettre à la Fédération Guinéenne de Football, le 29 Avril 2019, pour l’informer de l’ouverture d’une enquête et l’inviter à prendre position et à répondre aux allégations concernant la divergence entre les dates de naissance des joueurs entre les informations soumises lors de la Coupe internationale des moins de 16 ans au Japon et les informations soumises à la CAF pour le tournoi final de la CAN U17 organisée en Tanzanie.
LE MENSONGE DE LA FEGUIFOOT
En réponse à ce qui précède, la Fédération Guinéenne de Football a indiqué qu’en ce qui la concerne, les passeports présentés pour la CAN U17 étaient corrects et établis à partir de documents d'actes de naissance légaux et de tests IRM reconnus par les autorités. Les responsables de la Fédération Guinéenne de Football ont en outre indiqué que la Fédération Japonaise de football n'était en possession d'aucun autre passeport ni d'aucun autre test IRM et que, par conséquent, ils ne voyaient pas d'autre problème que celui de "déceptions sportives". Le Jury Disciplinaire a recherché des preuves auprès de la Commission médicale de la CAF, qui avait indiqué que les tests d’IRM ne vérifiaient pas un âge particulier, mais confirmaient simplement que le niveau de croissance du joueur n’avait pas dépassé le niveau 6. La Fédération Guinéenne de Football ne s’est pas faite représenter à l’audience du Jury Disciplinaire de la CAF malgré qu’ils aient été invités à prendre part à la réunion par une correspondance adressée à leur Secrétaire Général le 5 Mai 2019.
En conséquence, considérant les dispositions des règlements de la CAN U17, en particulier l’art. 27.3 (deuxième paragraphe) qui stipule «Si, une personne visée à l'art. 2(2) du code disciplinaire de la CAF a été jugé d’avoir violé la clause 1 de l’article 135 en ce qui concerne tout test d'IRM, alors cette (ces) personne(s) sera interdite de toute activité de football pendant une période de 4 (quatre) ans. Qui plus est, les dispositions de l’art.32 des règlements de la CANU17 de la CAF, de l’article 135 (1), (2) et (3) du code disciplinaire de la CAF ont été également activées. En raison de l'existence de deux passeports différents pour chacun des joueurs concernés ! Un passeport qui a été utilisé pour la Coupe internationale des moins de 16 ans organisé au Japon, l'année de la date de naissance étant 2001, et un autre pour le tournoi final de la CAN U17 en Tanzanie, qui a indiqué l'année de naissance comme étant 2002. Toutes choses qui montrent clairement qu'il y a eu falsification
L’AFFAIRE DE CORRUPTION PRÉSUMÉE À LA DAF ET D’AUTRES SUJETS À LA UNE
Dakar, 18 mai (APS) – Les quotidiens reçus samedi à l’Agence de presse sénégalaise (APS) abordent divers se sujets se rapportant à une affaire de corruption présumée à la direction de l’automatisation du fichier (DAF), à la fiscalité, au dialogue politique, entre autres.
’’Corruption présumée à la direction de l’automatisation du fichier (DAF), l’Etat ouvre une enquête’’, selon Le Quotidien. ‘’Dans une vidéo, un Sénégalo-suisse informe que certains fonctionnaires de la DAF lui ont demandé de l’argent pour lui confectionner une carte d’identité nationale. En écho à ces accusations, le ministre de l’Intérieur a annoncé l’ouverture d’une enquête’’, écrit le journal.
Selon Vox Populi, ‘’un scandale de corruption éclabousse la DAF’’. ’’Un Sénégalo-suisse accuse des agents de lui avoir réclamé un million pour la confection de deux pièces d’identité’’, selon le quotidien qui ajoute : ‘’Plusieurs agents cités, le ministre de l’Intérieur annonce une enquête pour tirer l’affaire au clair’’.
Le journal Enquête met en exergue ‘’une étude sur le potentiel fiscal’’ et affiche à sa Une : ‘’Les lacunes du Sénégal’’. ‘’La dernière étude sur le potentiel fiscal du Sénégal, publiée par la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE), montre que sur un potentiel fiscal de plus de 3000 milliards de francs Cfa, les régies financières ne parviennent à recouvrer que 1 845 milliard’’, souligne la publication.
Elle ajoute : ’’Au-delà des limites de la douane et de la direction générale des impôts et domaines (DGID), ce sont les politiques même de l’Etat qui sont épinglées’’. ‘’Le Sénégal, selon le journal, fait certes des efforts en matière de recettes fiscales, mais il lui reste encore beaucoup à faire’’.
L’As déplore la ‘’cascade’’ de morts par accident et titre : ‘’Oumar Youm livre ses solutions’’.
’’Face à la recrudescence des accidents de la route, le ministre des Transports a décidé de prendre le taureau par les cornes en prenant des mesures hardies. En visite, vendredi, à la gare des Baux maraîchers, Oumar Youm a annoncé l’audit des auto-écoles et la régulation des mécanismes d’obtention et de délivrance des permis de conduire afin de freiner les nombreux accidents routiers’’, écrit le journal qui rapporte que, depuis le début de l’année, plus de 120 personnes ont trouvé la mort sur les routes sénégalaises.
En politique, Sud Quotidien et Walfadrji abordent le dialogue entre pouvoir et opposition.
Walf évoque ‘’le statut chef de l’opposition’’ et écrit : ‘’La loi consacrant le statut du chef de l’opposition a été votée depuis avril 2016. Mais le chef de l’Etat traine encore les pieds pour la mettre en pratique. Peut-être que les discussions en cours dresseront son profil’’.
Après l’acception par la majorité d’une personnalité neutre pour diriger les travaux du dialogue politique, ’’il reste maintenant l’engagement par écrit du président de la République, Macky Sall, d’appliquer les conclusions qui sortiront des concertations pilotées par une commission cellulaire dirigée par une personnalité neutre’’, estime Sud Quotidien.
’’A l’image du président Abdou Diouf qui a appliqué la trentaine de points d’accord issus du dialogue de 1992, avec comme résultat le +code consensuel+ Kéba Mbaye, l’actuel chef de l’Etat (…) est mis à l’épreuve’’, ajoute le journal.
Le Soleil revient sur la participation du chef de l’Etat au salon Vivatech à Paris. A sa Une, le journal se fait écho de ces propos du président de la République : ‘’L’Afrique n’exporte pas que des sportifs’’. Selon le chef de l’Etat, ‘’l’Afrique dispose d’atouts pour développer le numérique’’.
LE MINISTRE DE L’INTÉRIEUR OUVRE UNE ENQUÊTE
C’est une vidéo qui est devenue virale sur le net. Sans se cacher, un Sénégalo-suisse prénommé Aiman Steiner accuse des fonctionnaires de la Direction de l’automatisation des fichiers (Daf) d’être corrompus.
Dans une vidéo, un Sénégalo-suisse informe que certains fonctionnaires de la Daf lui ont demandé de l’argent pour lui confectionner une carte d’identité nationale. En écho à ces accusations, le ministre de l’Intérieur a annoncé l’ouverture d’une enquête.
C’est une vidéo qui est devenue virale sur le net. Sans se cacher, un Sénégalo-suisse prénommé Aiman Steiner accuse des fonctionnaires de la Direction de l’automatisation des fichiers (Daf) d’être corrompus. Il dit : «Des fonctionnaires de la Daf m’ont demandé un million de francs Cfa pour confectionner les cartes nationales d’identité de ma sœur et moi.» Ces accusations gravissimes interpellent les autorités étatiques qui ont déci- dé d’ouvrir une enquête pour en connaître les tenants et les aboutissants.
Joint par téléphone, Fiacre Badiane, fraîchement nommé à la tête de la Daf, avance que c’est une affaire prise très «au sérieux» par le ministre de l’Intérieur : «C’est un dossier qui sera traité avec diligence parce que c’est le ministre (Aly Ngouille Ndiaye) qui a demandé l’ouverture de cette enquête. La police judiciaire a été saisie par la direction.» Il rappelle que les faits datent d’avril 2019, même s’ils viennent de connaître leur déchaînement public. Un dossier dont il aurait pu se passer en accédant à ce poste très névralgique au ministère de l’Intérieur.
En tout cas, il promet une investigation impartiale pour tirer cette affaire au clair. Car les accusations du Suisse sont extrêmement détaillées même s’il ne s’agit évidemment que de simples présomptions. Interrogé par Seneweb, M. Steiner a maintenu l’accusation en donnant les détails de l’affaire. «Le 14 juin 2018, ma sœur et moi avions déposé une demande pour obtenir des cartes nationales d’identité sénégalaises auprès du consulat sénégalais de Madrid. Neuf mois après, nous ne les avions toujours pas reçues. C’est là que le consulat nous a demandé de contacter la Daf via l’hôtel de police de Dakar», dit-il.
Il explique qu’il a suivi les conseils donnés par le consulat de Madrid. «Quand nous avons appelé à l’hôtel de police de Dakar, un monsieur a pris l’appel. Je lui ai expliqué ce que je voulais et lui ai communiqué nos données personnelles. Ainsi, il nous a mis en rapport avec un de ses collègues qui travaille à la Daf. Ce dernier nous apprend que nos cartes n’ont pas encore été validées et pour que cela soit fait, il fallait contacter Monsieur T... Ce dernier m’a alors demandé 1 million de francs Cfa pour avoir les cartes. Sinon, nous dit-il, les dossiers de ma sœur et moi seraient rejetés. J’ai refusé cette forme de corruption», raconte-t-il. M.
Steiner annonce qu’il a contacté le ministère de l’Intérieur. Là aussi, dit-il, les choses ne sont pas déroulées comme il le souhaitait : «Quand j’ai appelé pour me plaindre, un standardiste m’a demandé la somme de 200 mille francs Cfa pour valider nos cartes d’identité. La dernière personne que j’ai eu à contacter est M. T. qui travaille au ministère des Affaires étrangères. Il m’a clairement fait savoir que nos cartes d’identité n’ont même pas encore été saisies, donc elles ne sont même pas dans les machines.»
De mère sénégalaise, Aiman Steiner, issu de la famille Steiner, propriétaire du Groupe Steiner, spécialisé dans le secteur du génie civil et du bâtiment, voulait obtenir une carte d’identité nationale pour pouvoir «investir au Sénégal». «Malheureusement, la corruption et les escrocs freinent l’élan de beaucoup de personnes qui veulent développer et créer des emplois au Sénégal», regrette-t- il. Et l’enquête pourra éclairer tout ça, surtout que l’accusateur cite des noms, joint des conversations écrites, vocales entre lui et les supposés agents suspects de la Daf et divulgue des photos de leurs prétendus profils WhatsApp.
TROIS TOURNOIS AU MENU DES LIONS
Les Lions vont participer à trois tournois de préparation en perspective de la prochaine Coupe du monde de la discipline prévue en Chine du 31 août au 15 septembre, annonce le président de la Fédération sénégalaise de basket, Me Babacar Ndiaye.
«Nous envisageons d’avoir une quarantaine de jours de préparation avec trois tournois majeurs en Italie, en Turquie puis en Chine", a-t-il déclaré dans un entretien avec l’APS. Ce programme constitue "une bonne préparation avant la phase finale de la compétition où il faut le reconnaître, le Sénégal doit faire face à de grandes nations de basket avec le Canada, la Lituanie et l’Australie", a dit le président de la FSBB. "Cela ne veut pas dire qu’on ira là-bas pour faire de la figuration", a relevé Babacar Ndiaye, selon qui l’ambition du Sénégal est de se qualifier pour le second tour de cette compétition, comme lors de la précédente édition en Espagne. "L’objectif ultime, c’est de faire partie des 23 meilleures nations pour prendre part au tournoi de qualification olympique (TQO)", a-t-il indiqué, sachant que les sept meilleures nations masculines de la Coupe du monde 2019 en Chine seront directement qualifiées pour les Jeux olympiques de Tokyo (Japon) en 2020. Il signale qu’un "accord de principe" a été trouvé avec Abdourahmane Ndiaye dit Adidas, pour qu’il conduise l’équipe nationale masculine lors de la Coupe du monde en Chine. Le technicien sénégalais a fait des propositions. "Nous lui porterons nos contrepropositions", a-t-il dit, assurant qu’il est toutefois acquis que c’est ce technicien qui va conduire les Lions en phase finale de Coupe du monde en Chine.
ME BABACAR NDIAYE PENSE A L’ERECTION D’UNE LIGUE SEMI-PROFESSIONNELLE
La Fédération sénégalaise de basket-ball (FSFBB) envisage des changements dans la gestion des compétitions en lançant au moins une ligue semi-professionnelle dans les années à venir, a fait savoir son président Babacar Ndiaye, seul candidat à sa propre succession. "Quand on voit les chiffres, la plupart de nos clubs paient des salaires et ils sont au-dessus de ceux pratiqués dans le football", a dit le président de la FSFBB, qui a dirigé pendant plusieurs années le Dakar Université club (DUC). Il dit que "de bons salaires sont également pratiqués à l’AS Douanes, à la Ville de Dakar, à Saint-Louis basket, à l’UGB pour ne citer que ces quelques clubs".
En attendant de passer directement au professionnalisme, a-t-il indiqué, il serait bien de franchir un premier palier avec le semi-professionnalisme. Il a annoncé que cette idée sera mise sur la table lors de la prochaine assemblée générale de la fédération prévue le 15 juin prochain.
En plus de ce changement, le président de la FSBB pense à la mise en place d’une 2-ème division d’élite divisée en deux zones comme les Conférences Est et Ouest aux Etats Unis d’Amérique. Toutefois, le gros chantier du prochain mandat (2019-2023) de Me Babacar Ndiaye demeure la reconquête des deux titres continentaux aussi bien chez les filles que chez les garçons. Dans cet objectif, "au vu de la qualité de nos infrastructures avec le Dakar Arena, il y a moyen d’abriter les prochains Afrobasket féminin et masculin", a-t-il estimé. Il a signalé que pour l’Afrobasket féminin prévu en août, la FIBA Afrique n’a pas encore désigné de pays hôte, celui des hommes étant prévu en 2021. "Nous avons le temps de voir venir", a t-il conclu.
IL Y AURA DE LA LUTTE, DE LA BAGARRE
A plus de deux mois de leur combat, Lac de Guiers 2, Le puncheur du Walo a lancé un message fort à Boy Niang fils de De Gaulle.
A plus de deux mois de leur combat, Lac de Guiers 2 et Boy Niang se mesurent par presse interposée. Dans un entretien accordé à Dakaractu, le puncheur du Walo a lancé un mes- sage fort au fils de De Gaulle.
Lacs de Guiers 2 prend très au sérieux son combat contre Boy Niang 2, prévu le 13 juillet prochain à l’Aréne nationale. Suite à la sortie de son adversaire louant ses qualités de « bagarreur », le puncheur du Walo a apporté la réplique. « Je ne peux pas vous dire ce que je vais faire. Mais il faut savoir que tout sera dans ce combat. Boy Niang dit qu’il va se battre contre moi. Il aime ma posture de bagarreur. Je n’attends que ce jour là. Aucun de nous ne va pas attendre son adversaire », a déclaré Lac de Guiers, dans un entretien à Dakaractu.
Considéré comme un derby entre Pikine et Gédiawaye, ce duel sera âprement disputé. « Il y aura de la lutte, de la bagarre. Je suis certain que les amateurs seront contents. Chacun de nous doit aller chez ardo, C’est inévitable. Vous avez vu mon combat contre Eumeu Séne. C’est quelqu’un qui lutte avec le pied droit. Et c’était un combat difficile. Mais que ça soit le pied droit ou gauche, cela m’est égale », a expliqué Lac de Giuers.
Tombeur de Yahya Diop Yékini, Lac de Guiers pense plus que jamais intégrer le cercle des ténors de l’arène. « Je fais partie des cinq meilleurs lutteurs du Sénégal. Il faut attendre le jour du combat, vous allez vous rendre compte. Si j’ai pris Boy Niang, c’est pour lui donner sa chance. Et lutter avec lui n’est pas un risque pour moi Je le connais très bien. C’est vrai qu’il a terrassé pas mal de lutteurs à Guédiawaye. Mais cette fois-ci, ça ne sera pas pareil », prévient le pensionnaire de l’écurie Walo.
Par rapport à la tactique pour sortir vainqueur de ce duel, Lac de Guiers 2 a déjà une idée. Personne ne veut de défaite dans la lutte. Je suis prêt à faire tous les calculs pour sortir vainqueur dans ce duel. Je ne vais pas vandaliser mon combat. « En tout cas, s’il respecte ses paroles, je vais lui mettre KO. En ce qui me concerne, je lutte pour la population de Guédiawaye. Avec ce mois béni du Ramadan, j’ai un planning spécial pour mes entrainements. Tous les lutteurs de Guédiawaye sont réunis comme un seul homme pour ma victoire », a-t-il ajouté.
CHEIKH BÉTHIO A TOUJOURS ÉTÉ UN INCOMPRIS
De son vrai nom Cheikh Ibrahima Fam, Free-Style vient de mettre sur le marché un nouvel album dénommé « Thiossane » ou retour aux valeurs anciennes. Le nouveau pensionnaire de l’Orchestra Baobab parle de ses rapport avec son guide.
De son vrai nom Cheikh Ibrahima Fam, Free-Style vient de mettre sur le marché un nouvel album dénommé « Thiossane » ou retour aux valeurs anciennes. Dans cet opus, il déplore l’indiscipline dans le pays. Dans cet entretien avec «L’As», le nouveau pensionnaire de l’Orchestra Baobab parle de ses rapport avec son guide feu Cheikh Béthio Thioune et la polémique autour de sa succession.
Qui est Free-Style ?
Je me nomme Cheikh Ibra Fam, je suis né à Mbour, mais j’ai grandi à Dakar. Je suis né dans une famille mouride Baayfaal, mais dans une famille artiste aussi, puisque ma mère est une artiste ; mon père est un douanier à la retraite. J’ai eu très tôt des parents mélomanes, ils m’ont bercé dans l’atmosphère de la musique Soul, des rétros d’Otis Reading, et cela m’a beaucoup influencé.
Votre mère est-elle une chanteuse ?
Non elle est plutôt artiste styliste, designer. Là, elle était à l’exposition pour le grand prix du Prince de Monaco. D’ailleurs elle a remporté le prix de l’Open des artistes de Monaco, un prix qui était mis en jeu. Et pendant deux mois, il y avait 87 pays qui étaient en compétition pour ce grand prix du Prince de Monaco dédié à la mode.
Vous venez de signer avec le label Prince arts. Comment cela s’est passé ?
Les dirigeants de «Prince arts» sont venus vers moi. Et on a discuté. On a fait une coproduction. J’ai ma boîte de production audiovisuelle, du coup je voulais sortir l’album moi-même, quand Ibou Ndour est venu me voir pour travailler avec lui à «Prince arts». Lui et moi, nos relations datent de bien avant la musique. On se connaît depuis très longtemps. Et au Sénégal on ne peut pas parler de musique sans parler de ce grand label.
Parlez-nous de votre album Thiossane et des thèmes développés ?
L’album Thiossane est un album mixte de douze titres et cela m’a pris quatre ans où j’ai eu à faire plusieurs voyages à travers le monde. Au Sénégal, comme la musique ne nourrit pas son homme, je me suis dit qu’il fallait faire un break pour pouvoir lancer mes activités professionnelles. A la base je suis webmaster j’ai lancé mon propre business. Et après quatre ans, j’ai décidé de réaliser mon album avec mes propres moyens. J’ai réalisé mes propres vidéos et tout ce qui touche à mon image, je peux intervenir grâce à mon équipe. Les interpellations des fans ne m’ont pas laissé indifférent parce qu’ils réclamaient souvent un album après toute cette période où je suis resté loin de la scène. Si ça ne dépendait que de moi, j’allais rester encore un moment avant de sortir ma production. Je suis très patient dans la vie. Le premier morceau composé dans cet album est Thiossane que j’ai écrit depuis 2013. Le clip a été tourné à Saint Louis. Faire une bonne musique nécessite beaucoup de temps. L’album a été réalisé en collaboration avec plusieurs musiciens tels que certains membres du groupe Orchestra Baobab ; je peux citer Thierno Kouyaté, Jean Pierre Senghor, etc. Cet album montre réellement la maturité artistique que j’ai acquise. Ce que je faisais avant, comparé à l’album Thiossane, est différent. On trouve beaucoup de sonorités dans ce nouvel opus. Les thèmes souvent abordés sont la paix, la femme, le spirituel, le social. Je chante aussi l’unité africaine, le courage, etc. L’album Thiossane reflète la société africaine dans son ensemble. J’essaie, à travers cet album, de représenter toutes les couches sociales.
Pourquoi le choix de retourner au « Thiossane » ?
A travers Thiossane, j’invite les jeunes à un retour aux sources des valeurs anciennes. Tous les textes de l’album font référence aux qualités humaines, à la solidarité, à l’hospitalité, à l’entre- aide, au respect absolu de l’autre, et aussi à toujours dire de bonnes choses. Nos ancêtres vivaient ainsi et ils étaient heureux. Je remarque que de nos jours, avec l’avènement des réseaux sociaux, beaucoup de ces valeurs sont quasi inexistantes. Par exemple pour le cas de Cheikh Béthio, il a toujours été insulté à chacune de ses sorties ; pourtant ceux qui l’insultent, il a peut être l’âge de leur grand-père. Personne ne dira à son grand-père qu’il ne dit pas la vérité. Bien vrai qu’ils ont accentué la crise des valeurs, il faut reconnaître aussi qu’ils ont dévoilé la face cachée de beaucoup de Sénégalais. Qu’on se dise la vérité, l’indiscipline de beaucoup de Sénégalais a atteint son summum. A mes débuts, je copiais le style américain ; maintenant je suis plus africain, je m’habille souvent en costume africain ou en wax pour dire que le retour au Thiossane s’impose à tout le monde. Avec l’Orchestra Baobab, on fait les plus grandes scènes au monde, donc il faut vendre à l’occident notre africanité. Ce que je souhaite, c’est la restauration des valeurs anciennes qui faisaient que tout le monde nous estimait.
Vous êtes rare dans les medias, est-ce que cela n’a pas retardé votre reconnaissance auprès du public ?
Oui, je pense que ça a joué un peu dans ma carrière. Après la sortie de mon deuxième album, j’ai observé une longue pause. En fait, je ne suis pas un artiste qui a toujours envie d’occuper l’espace médiatique. Avec l’album Thiossane, je fais toutes les émissions, télés comme radios, parce que j’ai un produit à vendre. Je ne communique que quand le besoin se fait sentir. Aussi je tourne beaucoup avec l’Orchestra Baobab, cela me prend énormément de temps. Avec mes activités personnelles, je voyage beaucoup ; ce qui fait que souvent je suis hors du territoire.
Comment avez-vous intégré l’Orchestra Baobab ?
Par l’aide de Dieu, j’ai pu intégrer cet orchestre. Le style musical que je fais est différent de celui que fait Baobab. Mon album Thiossane est différent du répertoire de l’Orchestra Baobab. Néanmoins les membres de ce mythique groupe ont fait appel à moi grâce à leur chef d’orchestre Thierno Kouyaté. Ils disent que je suis talentueux, et j’ai le potentiel d’être polyvalent avec tous les genres musicaux. Mes chansons avec Baobab sont souvent en créole, en espagnol et même en des langues que je ne maitrise pas. Pour vous dire qu’il faut avoir une certaine maturité musicale pour réussir cela. Si j’ai pu intégrer ce groupe, c’est grâce à la patience et au travail que j’abats sans relâche. J’ai gagné beaucoup d’expérience avec Baobab. N’entre pas qui veut dans ce mythique orchestre.
Beaucoup disent que vous symbolisez le trait d’union entre le passé et l’avenir dans l’orchestra Baobab ?
Oui, c’est exact. C’est la relève. Il faut noter qu’il y a d’autres jeunes dans le Baobab tels que Alpha Dieng, fils de feu Ndiouga Dieng, René Swatch, le guitariste qui est d’ailleurs le plus jeune. Je pense que la relève est assurée. On dit souvent que le Baobab ne meurt jamais, c’est un orchestre qui a fait 50 ans de scène. On tourne beaucoup à travers le monde et on remplit les grandes salles. Récemment, on a joué à guichets fermés à Philharmonie de Paris.
Comment parvenez-vous à gérer votre carrière solo et celle avec l’orchestra Baobab ?
Pour les deux carrières, on essaie juste de s’arranger. J’ai le calendrier intégral des tournées de l’Orchestra Baobab. Déjà on sait quelles sont les dates à faire avec l’orchestre. C’est en fonction de cela que mon staff planifie mes tournées ou mes prestations solo. Mon équipe sait comment gérer ma carrière tout en respectant mes engagements avec Baobab. Il n’y a aucun problème pour le moment.
Comment faites-vous pour être à l’aise dans beaucoup de genres musicaux ?
Je ne sais pas (rires). Peut-être que c’est un don. Je suis très bien à l’aise quand je chante les khassaïdes. Je joue très bien aussi au piano et au violon. Je peux chanter dans beaucoup de langues. Je peux jouer vraiment avec beau- coup de styles de musique. Je pouvais rester des heures devant mon piano. Je me rappelle, il m’est une fois arrivé de jouer du piano à partir de 10h jusqu’au lendemain à midi. Il m’arrivait même de jouer de la guitare ou du piano jusqu’à tomber en transe. Il faut noter que je ne suis pas un rappeur. Au Sénégal, on est très limité musicalement. Si on n’est pas mbalaxman, on est rappeur. J’ai fait un duo avec le rappeur talentueux Dip Doundou Guiss. Il y a d’autres styles de musique qui existent. Je fais de la « world music ». Et pour faire de la « world music », il faut avoir une connaissance large de tous les styles de musique. En plus, je suis parti étudier la musique pendant trois ans en Italie. Cela m’a beaucoup aidé à obtenir cette diversité musicale. Il faut une bonne formation musicale et étudier la musique dans ses rythmes les plus profonds. En Europe, on retrouve une école de musique à chaque coin de rue ; un médecin blanc peut être très bien au piano comme un vrai artiste, alors qu’il est juste un passionné de cet instrument. J’interpelle le ministre de la Culture à penser à promouvoir plus d’écoles de musique dans chaque localité du pays. Il faut que les Sénégalais aient cette culture d’apprentissage de la musique dès le bas âge. Cela fait partie de ce qui peut développer notre musique à l’avenir.
Quel impact ont le piano et le violon dans votre musique ?
C’est l’instrument de musique qui détermine le style de musique. Il sera très difficile pour un artiste de composer un morceau sans pour autant savoir jouer un instrument. Je sors la mélodie de tous mes morceaux avec mon piano avant de passer à l’enregistrement au studio. Quand j’étais en Europe, j’avais remarqué que seuls les blancs jouaient au violon, les noirs ne le faisaient pas. Quand les blancs viennent ici, ils apprennent à jouer au « Sabar (Ndlr : tam-tam). Ils sont toujours animés par cette curiosité intellectuelle. J’ai voulu faire comme eux en allant apprendre à jouer au violon. Cet instrument fait aussi voyager.
Quel regard portez-vous sur la musique au Sénégal ?
Les choses avancent, mais il y a un manque de concentration chez certains artistes. Un artiste ne doit pas se distraire. Il faut obligatoirement être en retrait des fois pour aller chercher cette inspiration qui fera qu’un artiste élève la barre à chacune de ses
productions. On ne peut pas avancer quand on passe tout son temps sur les plateaux médias. Il faut tuer cette obsession pour le buzz, et c’est fréquent chez les artistes. Maintenant pour occuper les médias, les artistes sont prêts même à choquer pour exister. Il faut viser la qualité, c’est important. Il faut aussi être des visionnaires. Pourquoi après plus de 50 ans de carrière, l’Orchestra Baobab joue toujours à guichets fermés dans les plus grandes salles d’Europe avec le même répertoire ? Tout cela n’est possible que grâce à un travail bien fait dès le début. Il ne suffit pas d’avoir mille albums, il suffit juste d’avoir des tubes. La musique est devenue une affaire de quartier, chaque artiste se limite à son quartier pour évoluer. Quand on faisait de la bonne musique, on était apprécie par tous les mélomanes. Il faut transformer les fans en vrais mélomanes. Si on veut que notre musique atteigne le niveau international, il faut la faire passer obligatoirement par les sonorités. Baba Maal a conquis le monde grâce à ses sonorités pulaar, de même que Youssou Ndour.
Est-ce que vous avez d’autres activités à côté de la musique ?
Je gère une société de production audiovisuelle dénommée Free Visual. La structure est basée entre Dakar et Montpellier. On travaille avec des maisons de production à Montpellier. On fait de la publicité, des publi-reportages, des documentaires, etc.
Vos projets ?
On projette de faire beaucoup de « live ». On prépare des tournées dans les villages. C’est un nouveau concept qu’on souhaite mettre en place, des concerts et des prestations internationales aussi sont prévus. Actuellement, on discute avec les sponsors. Aussi tous les morceaux de l’album seront tournés en vidéos clips et chaque deux mois, un nouveau clip sortira.
Vous êtes un disciple de Cheikh Béthio Thioune, quels étaient vos rapports ?
On avait des rapports assez particuliers, puisqu’on était très proches. J’ai grandi au Daara des Hizbut Tarhiya. A un moment, on est allé vers feu Serigne Saliou Mbacké pour faire notre allégeance auprès de lui, mais il nous a réorientés vers Cheikh Béthio. C’est comme ça qu’on est devenu des Thiantacones, toute ma famille et moi. Je me rappelle, ma mère avait offert une voiture Mercedes au Cheikh pour sceller son allégeance. Notre famille et celle du Cheikh sont presque devenues une seule famille. Notre maison était un Daara, on chantait continuellement des Khassaïdes ; les Thiantacones étaient en permanence là-bas. D’ailleurs, il arrivait que des Thiantacones en conflit avec leurs familles viennent loger chez nous. Ma mère les accueillait à bras ouvert. On a œuvré au sein du Thiant pendant très longtemps. En fait, on ne peut pas aimer Serigne Saliou et détester Cheikh Béthio, et vice versa. En plus, pour nous qui sommes à Dakar, Cheikh Béthio était plus accessibles. Je suis le premier artiste qui a osé revendiquer à la télé son appartenance aux Thiantacones et son amour pour Cheikh Béthio.
Que pensez de la polémique autour de sa succession ?
Sur cela, je ne vais pas me prononcer. Je me cantonne toujours sur mon statut de disciple. Je préfère parler des relations qui me liaient à Cheikh Béthio et de mon amour pour lui.
Comment aviez-vous vécu sa dernière condamnation ?
Lors de sa première condamnation, je me rappelle, j’avais fait des interviews, et je pensais à l’époque que c’était juste la volonté divine puisque l’humain doit toujours accepter le sort qui lui arrive. Je faisais de va-et-vient souvent à la prison de Thiès où il a été incarcéré. Je me rappelle, je le trouvais toujours serein et il acceptait ce qui lui arrivait. Son comportement serein devant ce malheur nous rassurait nous les disciples et cela nous donnait plus de courage. Par contre, sa dernière condamnation m’a beaucoup choqué ; par amour pour le Cheikh, on ne souhaitait pas qu’il endure une épreuve aussi pénible. Mais les choses sont parties tellement vite et au final, c’est le verdict divin qui sera appliqué.
Quel appel lancerez-vous à l’endroit de vos condisciples Thiantacones qui sont divisés actuellement?
Je ne souhaite la division dans aucune maison. Je priais souvent Dieu d’accorder une certaine longévité au Cheikh parce que je m’inquiétais pour l’après Cheikh. On ne peut présager de ce qui va se passer après le décès d’un guide aussi important pour la communauté Mouride. Que tout se passe dans l’unité et la paix, c’est mon souhait. La chose que souhaite Cheikh Béthio de là où il se trouve, c’est l’union des cœurs. C’était une personne éprise de paix. Je me rappelle, Cheikh Béthio a toujours été un incompris, mais n’empêche, il avait une certaine grandeur et se rabaissait pour demander pardon. Il n’hésitait jamais à faire des sorties médiatiques pour faire son mea culpa lorsqu’il y avait un problème qui le concernait, et cela malgré sa dimension spirituelle.
AUDIT DES AUTO-ECOLES
Délivrance des permis de conduire, passage des codes, – Me Youm prend le contrôle de la circulation
Le ministre des Transports, Me Oumar Youm, veut en finir avec les accidents de la route en mettant en place une bonne politique de sécurité routière. En visite hier à la gare des Baux Maraîchers, le ministre a annoncé l’audit des auto-écoles et la régulation des mécanismes d’obtention et de délivrance des permis de conduire afin de freiner les nombreux accidents routiers.
Face à la recrudescence des accidents de la route, le ministre des Transports a décidé de prendre les taureaux par les cornes en prenant des mesures hardies. En visite hier à la gare des Baux Maraîchers, Me Oumar Youm a soutenu que les autorités gouvernementales ne peuvent être inertes face à cette situation. Il informe le dispositif de délivrance et d’obtention des permis de conduire va être renforcé dans les plus brefs délais. «J’estime que ces documents ne doivent pas être délivrés à n’importe qui. Ils ne doivent pas être des permis de mort.
Des dispositions seront prises pour que le mécanisme d’obtention en amont comme en aval soit régulé avec une très forte attention», a indiqué le maire de Thiadaye pour qui il y aura une forte implication et une responsabilisation des formateurs, notamment les auto-écoles.
D’ailleurs, souligne-t-il, l’audit des auto-écoles sera effectué pour voir dans quelles mesures la formation est dispensée. Il en sera ainsi des curricula au niveau de ces établissements. «Dans un mois, nous allons mettre en place toutes les dispositions pour que l’obtention du permis de conduire, notamment l’examen, soit revue dans le sens de la délivrer à des personnes suffisamment responsables», affirme le ministre des Transports terrestres.
Il est aussi prévu une révision de la période de passage des codes. D’autant que, selon Me Oumar Youm, la période pour passer un code est très courte. «C’est insuffisant. Il va falloir revoir la période de formation pour être apte à conduire une voiture», affirme le ministre des Transports Terrestres. Autres mesures susceptibles de réduire le nombre d’accidents routiers au Sénégal, souligne l’avocat, les autorités vont poursuivre les efforts de renforcement et de renouvellement du parc automobile.
Brigade mixte de contrôle
Malgré les efforts consentis dans ce cadre, indique Me Oumar Youm, il y a la vétusté du parc automobile. Aussi, cite-t-il le cas des deux véhicules à l’origine de l’accident survenu récemment à Nioro, sur la route de Kaolack. «Ces véhicules ont au moins trente ans d’existence. C’est inacceptable qu’ils soient encore en circulation», dit-il avant d’ajouter : «Il nous faut un organisme dédié qui va faire de la politique de sécurité routière son cœur de métier, son domaine exclusif de compétence». En plus de ces mesures, sera mise en place une brigade mixte avec des agents qui vont faire le contrôle de manière permanente sur les routes.
Par ailleurs, le ministre Me Oumar Youm assure que le processus de numérisation des cartes grises sera bientôt effectif. «Les tests pilotes ont été déjà effectués. Nous allons, dès le prochain mois, procéder à l’enrôlement d’un maximum de bénéficiaires», affirme le successeur de Abdoulaye Daouda Diallo.
Il informe que depuis le début de l’année à aujourd’hui, plus de 120 personnes ont trouvé la mort sur les routes. Et plus de 200 blessés ont été enregistrés. Chaque année, indique le ministre, le Sénégal perd 500 personnes par accident de la route.