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6 août 2025
LES OPÉRATIONS DE DÉMINAGE SUSPENDUES EN CASAMANCE
Cinq démineurs de l’ONG Humanité et Inclusion, ex-Handicap international ont été enlevés mardi avant d'être relâchés - Simple vol isolé ou intimidation de la part des rebelles ?
Au Sénégal, les opérations de déminage en Casamance sont suspendues depuis ce mardi 14 mai. Cinq démineurs de l’ONG Humanité et Inclusion, ex-Handicap international ont été enlevés mardi matin par deux hommes armés. Ils ont été relâchés dans la même journée. En 2013, douze démineurs avaient été enlevés par des combattants du MFDC, le mouvement indépendantiste Casamançais. C’est le deuxième incident de ce type.
Ce mardi matin, l’équipe des démineurs prend ses marques près du village de Bafatá, entre Ziguinchor et Sédhiou. Comme tous les jours, le groupe se divise en deux : une partie va déminer le terrain ; l’autre reste basée à l’arrière, afin de pouvoir réagir en cas d’accident grave.
C’est dans cette forêt, très dense et peu habitée, que deux hommes armés interpellent ceux qui sont restés à l’arrière, puis prennent possession d’une moto, comme de certains effets personnels. Cinq démineurs sont enlevés sans violence pour porter les objets volés. Les hommes en bleu sont relâchés près de la frontière avec la Guinée-Bissau.
« N'oublions pas que le conflit n'est pas encore éteint. Nous ne faisons pas du déminage post-conflictuel. Il y a des aléas qui sont liés à ce cadre de travail là. Le dialogue n'est pas rompu. Les autorités au plus haut niveau sont en train de discuter. Nous également à notre niveau de l'exécutant, nous sommes en contact assez huilé avec toutes les parties au conflit », dit à RFI Bahram Thiam, le directeur du Centre national d'action antimines.
Simple vol isolé ou intimidation de la part des rebelles ? Pour l’instant, difficile de trancher d’après nos informations. L’acte n’a fait l’objet d’aucune revendication de la part des branches du MFDC.
Une cellule de crise reste active au sein d’Humanité et Inclusion afin d’évaluer les risques. Et de déterminer à quel moment la reprise des opérations sera envisageable.
par Mame Birame Wathie
L'AFRIQUE, CETTE POUBELLE À CIEL OUVERT
Les produits toxiques ne sont pas les seules calamités importées en Afrique - Chaque années, c’est des milliers de tonnes d’habits qui quittent l’Europe et les USA en direction du continent noir où ils sont appelés friperie
Le mois de Ramadan est le moment idéal pour les vendeurs de poison d’écouler leur stock. Vendredi dernier, le service départemental du commerce de Pikine a annoncé avoir retiré du marché près de 14 tonnes de produits de consommation. Deux semaines plus tôt, c’est la Brigade du service régional du commerce de Diourbel qui s’illustrait en mettant la main sur 2356 articles de produits périmés. Le 8 mai dernier, des éléments du service des Douanes en poste à Vélingara stoppaient un camion frigorifique transportant 75 cartons et 13 sacs de médicaments frauduleux. Seulement, ces saisies ne sont que l’arbre qui cache la forêt. Plus d’un an après le scandale « Public Eye », l’Occident, qui se gargarise d’écologie, déverse des tonnes de déchets plus nuisibles que le poison sur l’Afrique berceau de l’humanité, victime de toutes les avanies et poubelle du monde.
«Les sociétés suisses produisent en Europe des carburants qui ne pourraient jamais y être vendus. Elles sont par ailleurs responsables d’une part importante des exportations de diesel et d’essence à haute teneur en soufre entre la zone ARA et l’Afrique de l’Ouest. De nombreux pays d’Afrique de l’Ouest, qui exportent vers l’Europe du pétrole brut d’excellente qualité, reçoivent ainsi en retour des carburants toxiques». Le document est accablant. Les nombreuses dénégations des autorités des huit pays ouest-africains concernés n’occultent en rien la consistance de son contenu. Bien au contraire, elles participent à décrédibiliser davantage les autorités tout en mettant à nu une pratique qui n’est guère une première dans le continent africain, dépotoir des Occidentaux.
La Convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières de déchets dangereux et de leur élimination, entrée en vigueur le 5 mai 1992, a été fortement inspirée par deux scandales qui ont, dans les années 90, fortement secoué le continent africain. En juin 1988, plus de mille futs de déchets chimiques sont déversés par des Italiens sur la plage de Koko au Nigéria. La même forfaiture sera rééditée en Guinée-équatoriale où des centaines de futs contenant des déchets radioactifs ont été balancées dans l’ile d’Annobon. Le tollé suscité par ces deux scandales aux conséquences environnementales monumentales n’avait guère laissé le choix aux dirigeants africains. Malgré la signature de la Convention de Bâle, ils s’étaient débrouillés, comme des grands, pour mettre en œuvre la Convention de Bamako. Sous l’impulsion de l’Union africaine, alors Organisation de l’unité africaine (OUA), les Etats africains avaient décidé d’interdire l’importation dans le continent de déchets dangereux et radioactifs. Entrée en vigueur le 20 mars 1996, ladite Convention n’aura servi à rien du tout. D’une part, avec la délocalisation industrielle, les déchets générés par les usines occidentales n’avaient plus besoin d’être importés. Michelin s’était rapproché des plantations d’hévéas dans l’état d’Edo, au sud du Nigéria où sur des milliers d’hectares, la fabrique française produisait ses pneus, tout en rejetant sur place les déchets qui en résultaient. La même chose est notée avec la Compagnie Sucrière sénégalaise qui a fini de faire du Lac de Guiers, qui abreuve Dakar, un véritable dépotoir. D’autre part, incapable de surveiller ses côtes, l’Afrique est une destination favorite de bateaux pirates qui encaissent des milliards pour transporter des déchets en Afrique. Le scandale Probo Koala reste encore vivace dans la mémoire de nombreux Ivoiriens dont certains continuent à subir les conséquences du désastre. Les 581 tonnes de déchets toxiques déversées au port d’Abidjan, en aout 2006, ont occasionné la mort d’une vingtaine de personnes et intoxiqué des dizaines de milliers d’autres.
Nonobstant l’ampleur des dégâts, le commissaire européen à l’environnement d’alors, Stavros Dimas, repris par le journaliste Jean-Christophe Servant, déclarait que le Probo Koala « n’est que la partie émergée de l’iceberg ». Sur son blog, le journaliste au magazine Géo, allait plus loin : «Les plus de 100 millions de tonnes de déchets toxiques qui seraient produites chaque année, estiment les experts en environnement, 10% seraient ainsi exportés, souvent au mépris des lois internationales, et en partie à destination du continent africain. Pour l’Allemand Andreas Bernstorff, spécialiste de ce trafic et à qui l’on doit un rapport détaillé commis au début de ce siècle pour l’association Greenpeace, le continent abriterait près 80 sites recélant parmi les déchets les plus néfastes de la planète».
Les produits toxiques ne sont pas les seules calamités importées en Afrique. Chaque années, c’est des milliers de tonnes d’habits qui quittent l’Europe et les USA en direction du continent noir où ils sont appelés friperie. Appareils électroménagers, véhicules, ordinateurs…, tout ce qui est suranné et que l’Occidental n’utilise plus est déversé en Afrique.
Mais le plus inquiétant touche désormais la nourriture et les faux médicaments. «Comment un poulet surgelé d’Europe a-t-il réussi à chasser la volaille locale du menu d’un restaurant situé à l’intérieur d’un pays au milieu de l’Afrique ? », s’interrogeait Maurice Oudet missionnaire au Burkina Faso. Avant de répondre à sa question : « Pendant des années les restes servaient à nourrir nos vaches jusqu’à ce que la crise de « la vache folle » nous convainque que ce n’était pas une bonne idée. Vous ne pouvez pas simplement jeter des poulets morts, vous devez les brûler et cela a un prix. De toute évidence l’idée qui a suivi était de les exporter à des prix bradés, ce qui devient encore plus profitable quand l’Union Européenne vous paye un subside substantiel à l’exportation. Ainsi les poulets européens atteignent les marchés africains à la moitié du prix de la production locale. Les ménagères sont les mêmes partout, elles achètent au meilleur prix, d’autant plus qu’elles n’ont qu’un euro par jour pour nourrir leurs familles». Et progressivement, l’élevage de la volaille est abandonné au profit de cuisses de poulet venant d’Europe. Le même missionnaire, donnant l’exemple du Cameroun, note «En 1994 le Cameroun importait environ 60 tonnes de volaille. En 1996 le pays a rejoint l’OMC et a accepté de libéraliser le commerce. En 2003 les importations de poulets avaient atteint 22.153 tonnes. Suite à cela 92% des producteurs locaux firent faillite, 10.000 personnes perdirent leur emploi et le Cameroun a dépensé 15 millions d’euros pour importer ce qu’avant il produisait localement». Cet exemple peut être élargi à de nombreux autres pays africains. Le Sénégal participe grandement à ravitailler l’Europe en huile d’arachide. A l’inverse, des milliers de tonneaux d’huile de soja et/ou de tournesol quittent les ports européens en direction du pays de la teranga où l’espérance de vie s’amenuise d’année en année. « Nous avons fait deux jours d’action au niveau du marché Ocass de Touba, les 5 et 6 mai 2019, pour retirer 2356 articles pour 44 points de ventes visités pour une valeur monétaire 717.290 FCFA », avait déclaré Amadou Touba Niane, chef de la Brigade du service régional du commerce de Diourbel. Si les services du commerce sont en alerte maximale, se donnant un mal fou à inspecter les boutiques où les produits impropres à la consommation sont retirés, à Petersen, la pourriture est sur les étals. Dans certains coins, on se spécialise dans la vente de produits périmés. Lait en poudre, jus, sucreries, tout y est.
Avec la mondialisation, les usines et leurs déchets sont dans l’hémisphère sud au moment où les capitaux se trouvent au nord. Une implacable logique qui ne peut être imputée à la pauvreté qui n’est qu’une échappatoire. D’autres nations pas plus loties refusent systématiquement de se faire spolier et polluer en même temps. Une question de dignité.
AVEC MIMI AU CESE, MACKY FAT HONNEUR À LA GENT FÉMININE
Aminata Touré a le mérite d’être très engagée aux côtés du président et sa bravoure n’est plus à démontrer - Elle fait partie des braves femmes dont l’histoire du Sénégal retiendra le nom - COMMUNIQUÉ DU RÉSEAU DES FEMMES POUR LE DÉVELOPPEMENT DE KAOLACK
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Réseau des femmes pour le développement de Kaolack « And saxal liguey », daté du 18 mai 2019, relatif à la nomination d'Aminata Touré, à la présidence du CESE.
"Réunis en Assemblée générale ce Samedi 18 Mai 2019 à leur siège au quartier Kassaville de Kaolack, les membres du Réseau des femmes pour le développement de Kaolack « And saxal liguey » remercient le Président de la République du Sénégal pour le choix porté sur la personne de Madame Aminata Touré afin de diriger les destinées du Conseil Économique Social et Environnemental (CESE).
Déjà, en portant son choix sur une femme pour en remplacer une autre Son Excellence Monsieur Macky Sall fait encore honneur à la gent féminine. Il pouvait en être autrement.
Madame Aminata Touré qui habite la région a le mérite d’être très engagée aux côtés du Président et sa bravoure n’est plus à démontrer. Elle fait partie des braves femmes dont l’histoire du Sénégal retiendra le nom.
Depuis qu’elle milite à Kaolack, nous lui reconnaissons une occupation permanente du terrain politique et surtout celui visant l’autonomisation des femmes kaolackoises. Le choix porté sur elle n’enlève en rien le mérite de celle qu’elle remplace. C’est juste la vie politique qui est ainsi faite : c’est un turn over permanent. Heureux sont celles et ceux qui le comprennent ainsi.
Nous prions le bon Dieu pour qu’IL l’accompagne dans ses nouvelles missions au grand bonheur des sénégalaises et sénégalais.
Toutes les Kaolackoises et kaolackois sont aujourd’hui honorés et témoignent leur gratitude au président Macky Sall."
"LA FRANCE SAVAIT CE QUI SE PASSAIT AU RWANDA"
Dans quelle mesure la France a-t-elle été impliquée dans le génocide rwandais ? A l’instar de Jean-Christophe Klotz dans son documentaire “Retour à Kigali”, des journalistes ont exhumé notes secrètes et témoignages qui posent question
télérama |
Marie Cailletet |
Publication 19/05/2019
Dans quelle mesure la France a-t-elle été impliquée dans le génocide rwandais ? A l’instar de Jean-Christophe Klotz dans son documentaire “Retour à Kigali”, en replay sur le site de France 3 jusqu’au 26 mai, des journalistes ont exhumé notes secrètes et témoignages qui posent question. Eclairage avec le grand reporter Benoît Collombat.
En trois mois, au printemps 1994, près de un million de Tutsi sont éliminés au Rwanda. L’aboutissement d’une mécanique génocidaire, d’un processus planifié de longue date par l’aile dure du régime hutu. Quel y fut le rôle de la France, engagée avec le Rwanda depuis 1975 par un accord d’assistance militaire ? Vingt-cinq ans après, sur la base des témoignages inédits de protagonistes de haut niveau et l’exhumation de notes confidentielles, le film de Jean-Christophe Klotz diffusé sur France 3 et nombre d’enquêtes journalistiques permettent d’éclairer au plus près l’enchaînement des manquements, des erreurs d’analyse, des cécités politiques… Grand reporter à France Inter, membre de la cellule investigation de Radio France, auteur avec David Servenay en 2014 d’Au nom de la France, Benoît Collombat revient pour nous sur les nouvelles pièces du puzzle, qui permettent d’interroger la part de responsabilité du pays des droits de l’Homme dans le dernier génocide du XXe siècle.
Depuis vingt-cinq ans, de nombreux essais et investigations se sont penchés sur le génocide rwandais. Quels nouveaux éléments le film de Jean-Christophe Klotz, Retour à Kigali, la cellule investigation de Radio France, les articles de Mediapart et du Monde ont-ils mis en lumière ?
Deux chaînons inédits me semblent déterminants : une note de la DGSE (1) datée du 22 septembre 1994 et le témoignage du général Jean Varret. Restée jusque-là dans l’ombre, la note en question infirme la version à laquelle se cramponnent encore des responsables politiques et militaires français : celle de la culpabilité du Front patriotique rwandais (2) dans l’attentat contre l’avion du président rwandais Juvénal Habyarimana. Ce document du renseignement français désigne deux extrémistes hutu comme les principaux commanditaires de l’attentat. Cela confirme qu’à l’époque les services de l’Etat étaient parfaitement informés de ce qui se passait dans le pays. A maintes reprises, ils ont alerté les autorités sur un risque génocidaire. En février 1993, une autre note de la DGSE parlait déjà d’un « vaste programme de purification ethnique dirigé contre les Tutsi dont les concepteurs seraient des proches du chef de l’Etat ». Ils n’étaient pas les seuls : depuis des mois, d’autres sources, diplomatiques et associatives, avaient fait remonter les mêmes évaluations alarmantes.
Plus avant, cette note pointe l’aveuglement du pouvoir politique et militaire français, qui se refuse à voir la réalité. Même lorsque des informations émanent de ses propres services de renseignement, l’Etat les écarte parce qu’elles n’entrent pas dans sa grille de lecture. L’obsession de l’Elysée et d’une partie du commandement militaire se cristallise sur la menace que représenterait le FPR. Certains hauts gradés vont jusqu’à surnommer ses membres les « Khmers noirs ».
Qu’apporte le témoignage du général Jean Varret, chef de la Mission militaire de coopération au Rwanda de 1990 à 1993 ?
Il y avait déjà eu des témoignages de militaires, mais qu’un général sorte de l’ombre revêt une puissance symbolique très forte. Jusque-là, il ne s’était exprimé que dans le cadre confidentiel de la Mission d’information parlementaire en 1998. Aujourd’hui, il accepte de parler face à des micros et des caméras. Il met le poids de ses propos dans la balance. Pour avoir tenté de s’opposer au soutien apporté par l’état-major militaire français au régime d’Habyarimana, il a tout de même été écarté de ses fonctions ! L’histoire de la France au Rwanda est celle d’un engagement aux côtés des forces rwandaises qui va crescendo. Dans les années 1990, la France fait la guerre là-bas mais sans le dire. On n’est pas loin de la cobelligérance. Jean Varret le dit : « Officiellement, il n’y a pas de participation directe au combat, mais l’encadrement et l’appui logistique sont très forts. Ce pays s’équipait d’une armée surdimensionnée par rapport à ses besoins. » Et cela l’inquiète, lui qui, dès novembre 1990, comprend qu’un génocide se prépare contre les Tutsi. Lors d’une rencontre avec le chef d’état-major de la gendarmerie rwandaise, ce dernier lui réclame des armes lourdes. Et ses intentions sont limpides : « Je vous demande ces armes car je vais participer avec l’armée à la liquidation du problème. Les Tutsi ne sont pas très nombreux, on va les liquider. » Son alerte ne suscitera aucune réaction, ni des autorités militaires ni de l’Elysée. La fuite en avant continue : tandis que l’assistance militaire se renforce se met en place la mécanique génocidaire.
Lorsque la France obtient un mandat de l’ONU en juin 1994 pour une mission de maintien de la paix, l’opération Turquoise, elle envoie des unités d’élite, qui semblent prêtes pour le combat, pas pour l’humanitaire.
C’est toute l’ambiguïté de l’opération Turquoise. Côté pile, il s’agit d’une opération humanitaire destinée à sauver des vies. Et elle l’a fait, incontestablement. Les responsables politiques sentent bien que cette histoire va leur revenir comme un boomerang et qu’il faut faire quelque chose vis-à-vis de l’opinion publique. Côté face, c’est une opération militaire qui permet à certains génocidaires de s’enfuir, de se replier dans l’ex-Zaïre, de protéger la débâcle des forces régulières. Cette espèce de flottement dans la nature de l’engagement français – offensif ou défensif – est corroboré par le témoignage de Guillaume Ancel. Alors jeune officier, il affirme avoir été mobilisé, en tant que spécialiste du guidage de tirs aériens pour une opération offensive sur Kigali, contre les troupes du FPR. Avant un contre-ordre au dernier moment. L’option de sauter sur Kigali a bien été projetée à un moment, ce que nous a confirmé, à David Servenay et moi, Edouard Balladur, Premier ministre de cohabitation de François Mitterrand. « Deux options ont bien été envisagées, mais le choix a porté sur une action humanitaire limitée dans le temps, autorisée par les Nations unies et s’appuyant sur la frontière d’un Etat voisin. » Que s’est-il passé pour que le premier scénario soit écarté ? Cela fait partie des ultimes pièces du puzzle qui reste à documenter.
L’armée française laisse sortir les génocidaires du pays et leur permet de s’installer, y compris avec leurs armes, à Goma, dans l’ex-Zaïre, ou dans les camps de réfugiés. N’aurait-elle pas pu procéder à leur neutralisation ?
La France avait signé la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, elle pouvait donc faire arrêter les responsables. II y a là un évident manque de volonté politique.
Pour preuve, le télégramme diplomatique envoyé aux autorités françaises, le 15 juillet 1994, par l’ambassadeur détaché auprès de l’opération Turquoise, Yannick Gérard, lorsqu’il apprend que le gouvernement génocidaire vient de se reconstituer dans la « zone sûre » protégée par Turquoise. « Nous savons que les autorités portent une lourde responsabilité dans le génocide, nous n’avons pas d’autre choix que de les arrêter ou de les mettre en résidence surveillée, en attendant que les instances judiciaires internationales se prononcent sur leur cas. » Une note d’Hubert Védrine, secrétaire général de l’Elysée, exclura cette option, précisant que pour François Mitterrand, elle n’est pas la bonne.
En plein génocide, le gouvernement français ferme également les yeux sur des livraisons d’armes à destination des génocidaires, selon le témoignage inédit de Walfroy Dauchy.
Depuis l’embargo des Nations unies, en mai 1994, les livraisons d’armes à destination du Rwanda sont interdites. Bénévole de la Croix-Rouge à Goma, dans l’ex-Zaïre, de fin juillet à fin octobre 1994, Walfroy Dauchy est chargé d’un dispositif de purification de l’eau. L’enjeu est immense face à l’afflux massif de réfugiés rwandais et l’apparition du choléra. Il est régulièrement présent à l’aéroport, contrôlé par l’armée française. En août, il y rencontre le fils d’un transporteur aérien, qui lui explique tout de go livrer des armes aux forces hutu, au gouvernement en exil. Il ne se cache pas. S’il n’a pas vu les armes, il a vu les caisses, livrées par des avions militaires français, confie Dauchy qui connaît très bien le monde militaire pour avoir fait Polytechnique et son service dans les commandos de l’air. Selon lui, le commandement militaire français ne pouvait ignorer ce trafic d’armes. Il ne l’a pas organisé mais il devait forcément donner son feu vert pour que les caisses soient débarquées.
“Une enquête a été ouverte contre BNP Paribas pour complicité de génocide et de crimes contre l’humanité”
Où en est l’enquête sur le rôle qu’aurait joué la BNP dans ces transactions ?
Elle a été ouverte en septembre 2017 contre la banque BNP Paribas pour complicité de génocide et complicité de crimes contre l’humanité, après la plainte de Sherpa, d’Ibuka et du Collectif des parties civiles pour le Rwanda. La banque est soupçonnée d’avoir contribué au financement d’un achat illégal d’armes à destination du Rwanda, en juin 1994. Quatre-vingts tonnes d’armes auraient ainsi été livrées à Goma depuis les Seychelles, avant de passer du côté rwandais. En 2005, le colonel Bagosora – condamné à trente-cinq ans de prison – a reconnu les faits devant le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Les juges français chargés de l’instruction du dossier continuent de retracer les flux financiers. La BNP, ce n’est pas n’importe quelle banque, on a du mal à envisager que les autorités françaises n’aient pas donné leur aval à une telle transaction. Sans minimiser la responsabilité de la France, il convient d’évoquer aussi l’indifférence de la communauté internationale. Le génocide est préparé de longue date, les extrémistes hutu doivent trouver des circuits de financement. Et entre 1990 et 1993, le FMI et la Banque mondiale ferment les yeux sur des maquillages financiers du régime Habyarimana, qui vont faire des dépenses militaires massives.
Comment lire l’absence d’Emmanuel Macron à Kigali lors de la 25e commémoration du génocide des Tutsi ?
Peut-être faut-il y voir le refus de se confronter politiquement à la question du rôle de la France au Rwanda. La volonté de ne pas s’aliéner une partie de la classe politique, notamment la droite. Il ne vous a pas échappé qu’Edouard Philippe est un proche d’Alain Juppé, ministre des Affaires étrangères au moment du génocide. Il y a sans doute aussi la volonté de ne pas braquer le haut commandement militaire. L’actuel chef d’état-major des armées, le général François Lecointre, était présent au Rwanda pendant l’opération Turquoise. Dans cette affaire, la parole politique est hautement inflammable. Quand, en février 2010, Nicolas Sarkozy en visite au Rwanda évoque de graves erreurs d’appréciation, d’aveuglement, cela suscite déjà nombre de commentaires. Alors quand Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères, parle de faute politique de la France au Rwanda, c’est la levée de boucliers générale. Sur son blog, Alain Juppé parle de « falsification inacceptable ».Il a fallu attendre 1999 pour que la France reconnaisse qu’une guerre s’était bien déroulée en Algérie, alors combien de temps faudra-t-il pour qu’elle assume ce qu’elle a fait au Rwanda ? On a mené une guerre secrète au nom des citoyens français, mais sans qu’ils en soient informés.
Que pensez-vous de la commission mise en place par Emmanuel Macron, le 5 avril dernier, chargée d’analyser le rôle de la France au Rwanda entre 1990 et 1994 ? Où en est la déclassification promise des archives ?
La mise en place d’une commission qui exclut des chercheurs légitimes sur la question me semble a priori curieuse. Cela dit, elle sera jugée sur les faits. En ce qui concerne les archives, il y a deux paradoxes. Les archives ne sont pas officiellement ouvertes mais, finalement, on en connaît déjà un grand nombre. Une partie de celles de l’Elysée ont fuité – des notes, des télégrammes diplomatiques, des comptes-rendus du Conseil restreint de défense. Nombre de travaux d’historiens et de journalistes ont pu s’appuyer sur ces documents et n’ont jamais été démentis. Le tableau général est assez précis, il manque juste quelques pièces au puzzle, comme les archives de la DGSE. Une partie des archives rwandaises restent également à explorer. Le deuxième paradoxe tient au fait que les autorités françaises continuent de dire qu’il n’y a rien à cacher sur le sujet. On constate pourtant qu’elles font le choix de les laisser sous contrôle. C’est ce qui se passe notamment avec les archives de François Mitterrand, protégées par un délai légal de soixante ans et consultables après accord de la mandataire Dominique Bertinotti. Dans la foulée des annonces de Macron, elle a déclaré à l’AFP : « J'envisagerai leurs demandes avec bienveillance. Ce n'est pas parce que le président de la République me le demande, c'est parce que les conditions d'examen scientifique sont réunies que je vais répondre positivement. Rien n'est automatique. » Donc à la discrétion d’une seule personne. Quand je l’avais interrogée sur ce point en 2016, Dominique Bertinotti m’avait répondu : « Les archives ne sont pas faites pour alimenter des polémiques. » Comme si subsistait la peur de mettre à plat ce matériau historique, à disposition des chercheurs et des citoyens.
Pourquoi Hubert Védrine et l’amiral Jacques Lanxade, chef d’état-major des armées de 1991 à 1995, sont-ils arc-boutés sur la version « on ne savait pas » alors qu’avec le temps les pièces du puzzle, les témoignages viennent infirmer leur thèse ?
Je pense, et c’est humain, qu’ils ne veulent pas se déjuger. Il existe par ailleurs un enjeu historique et mémoriel. La France a joué là-bas un rôle particulier, elle a donc une responsabilité particulière. Ces gens-là jouent leur trace dans l’Histoire. Et puis des enquêtes sont toujours en cours, avec le risque de poursuite pour complicité de génocide.
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
MIMI ET SA COQUILLE
EXCLUSIF SENEPLUS - C’est une personnalité au parcours politique entaché par des intrigues, des manœuvres et des manipulations que sa « presse » présente comme une dame de fer récompensée pour service rendu
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 19/05/2019
Aminata Touré nommée au Conseil économique social et environnemental (Cese), c’est un « retour aux affaires de la dame de fer qui lentement, mais sûrement, tisse sa toile et se positionne de plus en plus comme une personnalité incontournable dans le dispositif du régime de l’Alliance pour la République (APR). Héraut de la traque des biens supposés mal acquis, tombeur d’Hissène Habré, Aminata Touré, 57 ans, continue d’échelonner les paliers de l’Etat. D’abord, ministre de la Justice en 2012, ensuite Premier ministre, puis Envoyée spéciale du chef de l’Etat à partir de 2013, Aminata Touré siège depuis hier à la tête du CESE ,» s’extasie le journal Enquête.
« Enfin ! Un point de chute a été trouvé pour l’ancienne Première ministre non moins Envoyée spéciale du chef de l’Etat... Ainsi donc, après tant d’années d’abnégation aux côtés du président de la République… Mimi revient aux manettes », écrit Sud Quotidien.
Le Témoin voit dans cette nomination « le sacre de la loyauté ». Et selon le journal de Mamadou Oumar Ndiaye, « pour remplacer Aminata Tall, le président de la République a promu une militante de l’APR de longue date connue pour son engagement et sa fidélité. L’heure de cette ancienne fonctionnaire du FNUAP a sonné ».
« Quatrième personnalité de l’Etat, une promo Mimi 100% », dixit le quotidien Kritik qui souligne qu’« aux manettes de la coordination et du pilotage du candidat-président, depuis le parrainage, reconvertie dans la dream-team de Macky Sall en quête d’un second mandat, Aminata Touré a été de tous les combats et l’ancienne ministre de la Justice récolte le fruit de sa constance et de son engagement sans faille ».
Ce n’est pas surprenant qu’une personnalité médiavore, qui possède un épais carnet d’adresses d’amis influents dans la presse et l’audiovisuel et qui s’est ingéniée toujours à bâtir un cercle de relations susceptibles de favoriser son ascension politique, puisse bénéficier d’un tel encensement qui fleure des accointances suspectes, voire dangereuses avec des professionnels de l’information. C’est une marque d’allégeance journalistique au pouvoir politique. Même si la Cese est la quatrième institution de la République, tout le monde sait que c’est une coquille vide dont la seule utilité est de caser des politiciens déchus, des syndicalistes en fin de carrière, des artistes en mal de succès ou des patrons d’entreprises peu crédibles. La Cese, c’est une sorte d’ovni institutionnel non pas pour partager des compétences, des connaissances et des expériences mais plutôt pour soulager quelques malheurs politiques ou satisfaire des amitiés. Mais les journalistes de révérence et de connivence, pour reprendre Serge Halimi, tel des Midas, ont le pouvoir alchimico-magico-divin de transformer tout ce qu’ils touchent en or, la défaite en victoire, l’humiliation en gloire. Il est vrai que la traversée du désert, qui date de sa défenestration du 9e étage de l’ex-building administratif, a été tellement longue que tout os à ronger prend les saveurs d’un abat comestible. L’intérêt de cette agence à recaser des copains et des coquins, c’est qu’elle permet à sa présidente de bénéficier, d’une certaine aura, d’un salaire mirobolant, d’autres passe-droits pécuniaires contrairement au poste d’envoyée nulle part où l’on ne broie que du noir. On chante l’engagement de Mimi Touré comme la résultante de sa consécration au Cese. On aurait pu ajouter son stoïcisme et sa résignation car depuis 2013, elle n’a fait qu’avaler des couleuvres, subir des avanies sans avoir le courage de moufter publiquement ce qu’elle pestait dans des cercles très restreints.
Une presse caméléonesque
La presse est devenue un adepte du caméléonisme médiatique. Beaucoup d’organes qui élèvent Mimi au pinacle ont servi de billot en 2014 quand le président Macky Sall l’exécutait le 4 juillet 2014. On se rappelle la longue interview parue dans journal l’Enquête du 04 janvier 2014 et dans laquelle Mame Mbaye Niang, l’alors président du Conseil de surveillance de la Haute autorité de l’aéroport Léopold Sédar Senghor, crucifia implacablement Aminata Touré. « Aucun président de la République ne va accepter, après avoir été élu par les Sénégalais, de laisser prendre son pouvoir ou ruiner ses prérogatives par quelqu’un qui a été nommé par lui. Mais les gens, dès que vous les nommez, ils commencent à développer des esprits de groupe, des tendances sectaires, à avoir des ambitions, au point d’en oublier ceux qui les ont choisis. Ils développent des stratégies d’implantation, de maillage, de noyautage, en se disant : ce pourrait être moi. Ce n’est pas acceptable, et il faut que ceux qui nourrissent ces ambitions fassent attention… Quelle influence un Premier ministre peut-il avoir, alors qu’il est simplement le premier des exécutants ? Comment un Premier ministre peut avoir de l’ambition au détriment de celui qui l'a nommé ? Dès qu’on se met dans cette dynamique, on cesse de penser au pays, au travail, pour se mettre dans une sorte de lissage de son image et de sa personnalité… On ne défend plus le président de la République, on se défend et on pense déjà à un mouvement, une association, en se disant qu’on a déjà un destin créé. On sait qui est qui au Sénégal. Qui connaissait tous ces gens avant qu’ils ne soient nommés ? La plupart de ceux qui réclament aujourd’hui une légitimité étaient des salariés payés par Macky Sall (dont Mimi Touré : ndlr)… Dans notre parti, la seule légitimité est celle acquise au combat, par son engagement, et je pense que Mimi gagnerait à faire la différence entre responsabilité étatique et responsabilité politique. »
Auparavant, dans le même sillage, le ministre conseiller Mbaye Ndiaye avait, lui aussi, dans une interview accordée au journal Quotidien du 09 novembre 2013, dénié au Premier ministre le poste de facto de N° 2 de l’APR.
Au lendemain de sa nomination à la Primature, Mamadou Oumar Ndiaye, directeur de publication du Témoin, qualifiait cela d’erreur de casting en ces termes : « Dès le départ, nous avons refusé de hurler avec les loups et d’applaudir les prestations de Mme Aminata Touré présentée comme une Vestale traquant les voleurs et promouvant la vertu. Une Vestale vêtue de probité candide et de lin blanc. N’étant pas manichéens, nous savons qu’il n’y a pas des voleurs d’un côté, des gens intègres de l’autre. Des salauds d’un côté, des bons de l’autre. Des anges à droite, des démons à gauche. Que ce n’est pas blanc du côté de l’APR et noir de celui du PDS. Et que, au fond, comme le disait un célèbre homme politique français, la vérité se trouve probablement dans le gris. Autrement dit, les voleurs, on les trouve aussi bien dans les rangs du pouvoir actuel que dans le camp Wade. Mme Aminata Touré ne pouvait pas prétendre traquer des voleurs dans un seul sens. A l’arrivée, elle a lamentablement échoué… mais a été promue Premier ministre ! Comme nous parlions d’agenda occidental, elle a jeté en prison le grand héros africain qu’est l’ancien président tchadien Hissène Habré ».
Nous aussi, nous refusons de mêler notre voix et notre plume dans la clameur louangeuse à la limite tartuffe qui sanctifie la nomination d’Aminata Touré au Cese. La presse a raison de dire qu’elle a été toujours fidèle au chef. Oui, elle n’a jamais hésité à mettre son bagout ou sa gouaille à son service, et à attaquer sans vergogne ses adversaires politiques surtout Khalifa Sall, Karim Wade à qui elle a consacré, une kyrielle d’émissions et d’interviews entières aux seules fins d’anéantir de potentiels candidats à la présidentielle de 2019. Jamais un membre de l’Alliance pour la République comme Aminata Touré n’a mobilisé autant d’énergie, manipulé autant les médias pour enfoncer Khalifa Sall et Karim Wade. Si l’affaire Karim Wade a connu un traitement unilatéral, c’est parce qu’elle y a joué un rôle de premier primordial au plan diplomatique et médiatique. Son seul objectif, étant de barrer la route à ceux qui pouvaient compromettre la réélection incertaine de son mentor. Et pour montrer que sa traque des biens mal acquis n’était pas un coup d’épée dans l’eau, de la roupie de sansonnet, voire de la gnognotte, elle a déclaré en 2017 que l’Etat sénégalais a recouvré depuis 2012 plus de 200 milliards. Ce qui n’est pas conforme à la réalité puisqu’à ce jour plus 50 milliards n’ont pas été recouvrés à ce jour comme l’ont confirmé l’agent judiciaire de l’Etat Antoine Diome et Sidiki Kaba, alors ministre de la Justice. Aucune loi de finance rectificative ne prouve aujourd’hui un tel recouvrement. A moins que les milliards recouvrés dorment dans des comptes occultes off-shore comme cela est devenu la règle dans tous les régimes qui se sont succédé. Les milliards de Taïwan chauffent encore nos mémoires.
De Mimi Touré, nous retiendrons aussi, cette femme intrigante, manipulatrice qui, telle Xéna la guerrière, s’est donné corps et âme financièrement et diplomatiquement pour embastiller le héros tchadien Hissène Habré. On se souvient le 11 décembre 2012 de la signature d’une convention de financement dans les locaux du ministère des Affaires étrangères, entre le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Aminata Touré et l’ambassadeur des Pays-Bas au Sénégal, Pieter Jan Kleiweig De Zwaan. Ainsi, les Pays-Bas sont le premier donateur, avec une enveloppe de 656 millions de F Cfa (1 million d’euros). Par la suite, c’est au tour de l’ambassadeur belge de verser 328 millions de francs CFA pour liquider le symbole de la résistance tchadienne contre l’occupation française et libyenne. La France, l’Allemagne, l’Union européenne et l’Union africaine participeront à cette opération de liquidation commanditée par Reed Brody, conseiller juridique et porte-parole de Human Rights Watch. Et le président criminel Idrissa Deby, qui était au cœur des massacres des Tchadiens, a versé 4 milliards par l’entregent de Mimi. Et last but not least, elle a dépensé 130 millions pour préparer l’espace carcéral qui devait accueillir l’ex-président tchadien. En quittant le ministère de la Justice avant le procès, elle a jeté son dévolu sur Sidiki Kaba, membre de la FIDH et avocat des plaignants dans l'affaire Habré, afin de poursuivre la sale besogne. Ainsi, faute d’un poids politique réel et d’un fief identifié, Aminata Touré, par les procès illégaux de Hissène Habré et de Karim Wade et par son acharnement sur son tombeur politique Khalifa Sall, s’est tristement constitué un CV politique.
C’est cette personnalité au parcours politique entaché par des intrigues, des manœuvres et des manipulations que sa « presse » présente comme une dame de fer récompensée pour service rendu au maitre. Seulement que les dames de fer les plus connues dans l’histoire ont tristement fini leur carrière. La Première ministre israélienne, Golda Meir, quatrième Première ministre israélienne du 17 mars 1969 au 11 avril 1974, a fini par être poussée à la sortie par son peuple mécontente de sa gestion du conflit contre la Syrie et l’Egypte. Margaret Thatcher, Première ministre du Royaume Uni du 4 mai 1979 au 28 novembre 1990 et héroïne de la guerre des Malouines, a fini par être désavouée au sein de son propre parti et contrainte à la démission en novembre 1990. Ces exemples édifiants de grandeur et de décadence inattendue sont à méditer par l’actuelle dame de fer qui trône à la tête de cette agence de recasement et de recyclage des politiciens qu’est le Cese. Mais ne gâchons pas la fête. Laissons Mimi et ses aèdes savourer les délices de sa coquille même si elle est trouée comme le tonneau des Danaïdes.
LA DIASPORA CAMEROUNAISE MANIFESTE CONTRE BIYA À PARIS
Ils sont venus d'Europe, d'Afrique, d'Amérique, ce 18 mai pour exprimer le désarroi de tous leurs compatriotes aux cris de : "le Cameroun va mal", "nous voulons le changement, 37 ans au pouvoir, ça suffit"
Chose promise… Les Camerounais de la diaspora ont répondu massivement à l'appel lancé le 10 mai 2019 à Bruxelles en Belgique par des Associations patriotiques camerounaises, de se marcher sur Paris en France ce 18 mai afin de revendiquer la souveraineté bafouée du peuple camerounais soumis à la férule du régime du président Biya, exiger la libération totale de tous les prisonniers politiques, la fin des atrocités dans les régions anglophones du Nord-ouest, du Sud-ouest, et septentrionales du Cameroun, dénoncer avec énergie le hold up électoral et la fin des impostures au sommet des institutions camerounaises.
Ils sont venus d'Europe, d'Afrique, d'Amérique, ce 18 mai pour crier le désarroi de tous les Camerounais : « Le Cameroun va mal », « nous voulons le changement 37 ans au pouvoir, ça suffit », « Paul Biya assassin, Macron complice ».
Selon la préfecture de police de Paris, ils étaient pas moins de 80.000 personnes à se plier à ce devoir patriotique qu'était la marche ''COUP DE POING'' de ce 18mai à laquelle ont participé participaient de nombreuses figures éminentes de la résistance à la dictature Biya établis hors du Cameroun, à l'instar de Brice Nitcheu, Franklin Nyamsi, Patrice Nganang, Robert Waffo Wanto, alias "Général Colin Powel", Calibri Calibro,
Il s'agissait pour ne s'en tenir qu'aux estimations de la police française, de 80.000 Camerounais pour qui « le départ du tyran Biya Paul est (désormais -?-, ndlr) bien effectif ! »
Même s'il est désormais établi, en raison des entourloupes dont le président Biya a su user jusqu'ici pour se mantenir au pouvoir, y compris par la force brutale, que ce ne sera pas chose aisée. Surtout tant que rien ne se passera sur le sol camerounais.
AUDIO
DIANO BI AVEC MBAYE DIONE
Le maire de Ngoudiane fait le tour de l'actualité au micro de Maodo Faye, dans l'émission dominicale en Wolof
Mbaye Dione est au micro de Maodo Faye dans l'émission dominicale "Diano-bi" (Wolof) sur Sud FM.
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COUP DE GUEULE DE LATIF COULIBALY CONTRE LA PRESSE
« Sept ans que je suis dans le gouvernement, je n’ai jamais vu une enquête sérieuse organisée, travaillée sur ce qu’on appelle la mauvaise gouvernance - Il n’y a aucun livre sérieux publié sur ce qu'on peut appeler scandale"
Abdoulatif Coulibaly est d’avis que la loi de 1961 (relative au statut général des fonctionnaires), qui régit la fonction publique doit être changée. C’est d’ailleurs ce que le chef de l’Etat a préconisé de faire, révèle-t-il. « Le président a envoyé une mission qui a séjourné au Rwanda pendant 15 jours et qui est revenue avec des conclusions majeures », annonce Abdoulatif Coulibaly, sur les ondes d’iRadio. Il réagissait ainsi à l’information selon laquelle une autorité de l’Etat (l’ex présidente du CESE) aurait eu droit à 8 véhicules de fonction durant son exercice.
Tout de même, l’ancien ministre de la Culture dit ne prend pas pour argent comptant tout ce que dit la presse. Il souligne, pour le regretter, qu’il y a « beaucoup de choses qui sont relayées dans la presse y compris dans celle qu’on dit sérieuse qui sont fausses. » De quoi dénoncer, pour l’ex (?) journaliste, le manque d’enquête sérieuse dans la presse sénégalaise en matière de gouvernance. Ce qui, dit-il, lui fait comprendre que les Sénégalais aient sa nostalgie dans la presse : « 7 ans que je suis dans le Gouvernement, je n’ai jamais vu une enquête sérieuse organisée, travaillée sur ce qu’on appelle la mauvaise gouvernance au Sénégal. Il n’y a aucun livre sérieux publié sur ce qu’on peut appeler les scandales que moi j’ai dénoncé dans ce pays. Sans aucune prétention, je sais pourquoi les gens ont ma nostalgie dans la presse », déclare-t-il.
Par ailleurs, selon Coulibaly, les passionnés de lecture et les nostalgiques de sa plume peuvent s’attendre à une publication prochaine portant sur ses années de présence dans le Gouvernement. Par contre, il ne faudra pas espérer que cela soit une occasion de critiquer le régime en place : « J’ai vécu des élections récemment. L’écriture c’est ma passion, c’est ma deuxième femme. Donc, on ne peut pas abandonner sa deuxième femme comme ça. J’ai envie de poser ma version des faits. Personne ne peut me faire taire... Jamais je ne critiquerai le régime de Macky Sall. Jamais ne m’engagerai à critiquer une chose à laquelle j’ai participé. Ce n’est pas digne. Le jour où je ne serai plus d’accord, je m’en vais », indique-t-il.
LA FEMME STIGMATISÉE AU NOM DE LA RELIGION
Le professeur Abdoul Aziz Kébé a déploré, samedi, les ’’injustices’’ que la société inflige aux femmes sous le couvert de la religion et qui, en réalité, relèvent de la tradition
’’Nos sociétés ont un regard quelquefois déformé par les prismes de la tradition sur les femmes et sur leur statut et leur responsabilité et souvent, (c’est) un regard qui marginalise la femme dans beaucoup de secteurs’’, a-t-il dit.
Le professeur Abdoul Aziz Kébé animait une conférence du Collectif des femmes du Lycée Malick Sy en collaboration avec les sympathisants de la place Tahrir et le Forum citoyen pour l’émergence.
Il a présenté d’emblée sa communication sur le thème ’’Islam, femme et société’’, comme une ‘’provocation’’ à l’endroit de l’establishment, visant à ‘’déconstruire’’ des images que la société a de la femme.
Il s’agit, a-t-il poursuivi, d’un ‘’regard d’instrumentalisation de la femme au profit de l’homme, oubliant que l’homme et la femme (doivent avoir) une relation de complémentarité dans la dignité’’.
Dans un contexte de ‘’regain de religiosité’’ et de ‘’réislamisation de la société’’, avec à la clef un appel au retour aux valeurs, ‘’tout le fardeau de la responsabilité de la dégénérescence de la société est mis sur le dos de la femme’’, a-t-il noté.
Toutes ces perceptions présentant la femme comme inférieure à l’homme, en droits, en moralité, entre autres, relèvent de la tradition, plutôt que de la religion, soutient-il.
’’La femme n’est pas inférieure à l’homme, elle est différente et la différence ne signifie pas l’inégalité’’, a-t-il souligné, ajoutant que ‘’la sexo-spécificité est plutôt une distinction qu’une discrimination’’.
’’Pour toutes les responsabilités de faire avancer la société, l’homme et la femme sont égaux’’, a-t-il souligné, évoquant plusieurs personnages féminins à des postes de responsabilité dans l’histoire de l’islam, dont Khadija, la première épouse du Prophète (PSL).
Le degré de piété est le critère de classification des êtres humains en islam, et elle peut se retrouver aussi chez la femme. Pour lui, la dimension ontologique, - qui renvoie à l’être humain compte non tenu de sa religion, de sa race, de son sexe – est souvent occultée, et le Coran s’adresse à l’âme qui est ‘’asexuée’’.
L’universitaire a dit vouloir porter un ‘’regard interrogatif’’, à la lumière du Coran, sur le rôle que la société assigne à la femme dans les sphères de la quête de la connaissance, de la famille, de la production de richesses et du développement de la société.
Il a évoqué entre autres les ‘’injustices’’ liées au déni de la liberté de la femme de vaquer à ses occupations, de créer une entreprise, participer à la vie économique et politique, au mariage forcé.
S’y ajoutent le doigt accusateur pointé sur la femme comme responsable de la ‘’chute’’ de l’homme et de sa descente sur terre, ou encore de son ‘’incapacité à acquérir des stations psycho-spirituelles élevées’’.
’’Il y a des droits qui sont injustement spoliés aux femmes et je prends fait et cause pour la restitution de ces droits’’, a-t-il dit en marge de la rencontre.
Pour le conférencier, ‘’les féministes portent un combat qui n’est pas mauvais, mais qui peut être biaisé’’.
Il ajoute : ’’Souvent, elles posent des questions par rapport à la religion qui ne nous font pas avancer ; (du genre) pourquoi la femme ne peut pas être imam, pourquoi l’homme a plus que la femme dans l’héritage’’. ’’En quoi l’imamat de la femme peut contribuer à son développement ?’’, s’est-il demandé.
Il appelle à ‘’faire la part des choses’’ entre les ‘’questions marginales’’ et les ‘’questions essentielles’’.
Les questions purement religieuses qui obéissent à des règles sont des questions d’ ‘’allégeance’’ que les musulmans ne doivent pas se laisser imposer par l’Occident, estime-t-il. ‘’Ce que Dieu dit, nous y croyons et c’est très fièrement que nous l’appliquons’’.
’’Nous nous posons des questions essentielles qui ont une prise sur le développement de la société sur l’éducation de la femme, de la famille, du droit à participer à la vie politique, active administrative’’, a t-il ajouté.
NICOLAS PÉPÉ, PRIX MARC-VIVIEN FOÉ
A l’issue d’un vote organisé par RFI et France 24, l'ivoirien a été élu meilleur footballeur africain du Championnat de France (Ligue 1) 2018-2019, succédant ainsi au camerounais Karl Toko Ekambi
A l’issue d’un vote organisé par Radio France Internationale (RFI) et France 24, Nicolas Pépé a été élu meilleur footballeur africain du Championnat de France (Ligue 1) 2018-2019, succédant ainsi au Camerounais Karl Toko Ekambi. Au classement, avec 379 points, il devance nettement le Tunisien Wahbi Khazri (140 points) et le Sénégalais Ismaïla Sarr (68 points). Il est le troisième Ivoirien et le quatrième joueur de Lille à remporter le Prix Marc-Vivien Foé.
C’est un plébiscite, une victoire écrasante ! Nicolas Pépé a été élu meilleur footballeur africain du Championnat de France (Ligue 1) 2018-2019 en recueillant davantage de points (379) que les dix autres nommés (315 points).
Les 77 votants, réunis par Radio France Internationale (RFI) et France 24, ont en effet placé l’Ivoirien très largement en tête de cette onzième édition. L’attaquant de Lille devance ainsi nettement Wahbi Khazri (AS Saint-Étienne), 2e du Prix Marc-Vivien Foé, comme en 2018. Le Tunisien avait déjà été le dauphin du Camerounais Karl Toko-Ekambi, l’année dernière.
Le Sénégalais Ismaïla Sarr (Stade rennais) complète le podium, devant l’Algérien Youcef Atal (OGC Nice) et l’Ivoirien Max-Alain Gradel (Toulouse FC).
Une tradition ivoirienne et lilloise
En étant sacré Prix Marc-Vivien Foé 2019, Nicolas Pépé perpétue une double tradition, ivoirienne et lilloise. L’ailier succède en effet à ses compatriotes, Gervinho (deux fois lauréat, en 2010 et 2011) et Jean Michaël Seri (2017).
Gervinho portait lui aussi les couleurs de Lille. Tout comme les vainqueurs de 2014 et de 2016, le Nigérian Vincent Enyeama et le Marocain Sofiane Boufal.
Un succès logique
C’est en tout cas un succès logique pour le grand artisan de la très belle saison du LOSC, deuxième au classement de la Ligue 1 et assuré de disputer la prochaine Ligue des champions.
Ses 22 buts et 11 passes décisives ayant tapé dans l’œil de nombreux recruteurs, pas sûr que « l’Éléphant » soit encore en France, la saison prochaine, pour défendre son titre…
Le Prix Marc-Vivien Foé ne concerne que les joueurs de Ligue 1 qui défendent les couleurs d'une équipe nationale africaine. Soixante-dix-sept personnes – journalistes, consultants, anciens joueurs, etc. – ont voté pour l'édition 2019. Chaque juré devait choisir trois joueurs, en avril. Le premier choisi recevait 5 ponts, le 2e 3 points, et le 3e 1 point. Le finaliste totalisant le plus de points a donc succédé à Karl Toko Ekambi. Le vainqueur devait recevoir son trophée le 13 mai. Mais, à la demande du LOSC, la remise a été différée au 16 mai.
PRIX MARC-VIVIEN FOÉ: LE PALMARÈS 2009*: Marouane Chamakh (Bordeaux/Maroc) 2010*: Gervinho (Lille/Côte d'Ivoire) 2011 : Gervinho (Lille/Côte d'Ivoire) 2012 : Younès Belhanda (Montpellier/Maroc) 2013 : Pierre-Emerick Aubameyang (Saint-Étienne/Gabon) 2014 : Vincent Enyeama (Lille/Nigeria) 2015 : André Ayew (Marseille/Ghana) 2016 : Sofiane Boufal (Lille/Maroc) 2017 : Jean Michaël Seri (Nice/Côte d’Ivoire) 2018 : Karl Toko Ekambi (Angers SCO/Cameroun) 2019 : Nicolas Pépé (Lille/Côte d’Ivoire)
* Le trophée ne s'appelait pas encore Prix Marc-Vivien Foé.