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26 juillet 2025
COMPRENDRE LA METHODE «FAST TRACK»
Le « Fast Tract » est aussi appelé Méthode par les résultats rapides (Mrr) ou encore Initiative à résultats rapides (Irr). Il s’agit d’un outil de mise en œuvre des projets et programmes des organisations.
« Nous allons mettre toutes les actions de l’État en mode "Fast Track" et engager des réformes pour la rationalisation et la formalisation du service administratif ». C’était l’une des annonces phares du président de la République, le 2 avril dernier, à l’occasion de sa prestation de serment. Depuis, le concept est entré dans le langage quotidien des Sénégalais.
Le « Fast Tract » est aussi appelé Méthode par les résultats rapides (Mrr) ou encore Initiative à résultats rapides (Irr). Il s’agit d’un outil de mise en œuvre des projets et programmes des organisations : Etats, entreprises, organisations non-gouvernementales et société civile. La toile de fond de la Méthode par les résultats rapides est sa focalisation sur l’obtention de résultats de développement, par la mobilisation des acteurs, allant du soutien politique au recours aux coaches (formateurs) et autres partenaires stratégiques. La Mrr est une méthode de travail basée sur une équipe responsabilisée, soutenue par un leader et déterminée à atteindre un objectif de performance (résultat mesurable) dans des délais courts, 100 jours en moyenne.
1. LES CINQ ÉTAPES DE LA MRR
Le processus Mrr comporte les cinq étapes suivantes :
1.Le choix des Initiatives à résultats rapides à partir des priorités et des défis identifiés par le leader dans son secteur d’activité. Ces priorités sont identifiées sur la base d’un référentiel stratégique qui peut être le document de politique de croissance et de lutte contre la pauvreté pour un pays, la politique sectorielle pour un ministère ou encore un plan de travail annuel pour une entreprise.
2. La mise en place d’une équipe Irr par une note du leader présentant les défis. Il responsabilise l’équipe et s’engage à l’appuyer en trouvant des solutions aux problèmes rencontrés pendant la mise en œuvre de l’Irr. La note de défi sert, en quelque sorte, à mobiliser les acteurs autour d’un objectif commun de performance Smart (Spécifique, mesurable, atteignable, réalisable sur un horizon temporel précis).
3.L’élaboration d’un plan de travail qui précise les jalons et les activités conduisant à l’atteinte du résultat au bout de 100 jours. Le coach dynamise constamment le processus, pour que l’équipe respecte le plan de travail et reste focalisé sur le résultat.
4.L’évaluation à mi-parcours, au 50ème jour, pour apprécier l’état d’avancement des Irr vers le résultat et ajuster le plan de travail en conséquence.
5.L’évaluation finale, au 100ème jour, pour mesurer le résultat atteint en termes de taux de réalisation et de délais utilisés ainsi qu’identifier les leçons à tirer du processus de mise en œuvre de l’Irr.
2. UNE SOLUTION ADAPTÉE AU SECTEUR PUBLIC
Début 2017, la Banque mondiale a testé un projet destiné à accélérer la mise en œuvre d’un programme de modernisation du secteur public voulu par les autorités sénégalaises. Ce projet pilote s’attaquait à deux des 50 procédures visées par le programme : le traitement des demandes de lotissement géré par le ministère de l’Urbanisation et les raccordements au réseau d’eau confiés à une entreprise privée. Misant sur une intervention courte mais intensive pour éviter l’inertie qui, jusque-là, avait fait avorter tous les efforts de réforme descendante, le projet a opté pour une approche axée sur l’obtention de résultats rapides. Ce n’est pas la première fois que la Banque mondiale utilise cette approche -elle le fait depuis 15 ans au Burundi, à Madagascar ou au Kenya. Dans le cas du Sénégal, l’équipe a bénéficié du soutien du président, attaché personnellement à la réforme de l’administration publique.
BANDIT CINEMA !
Les abords de la salle Al Akbar, entre Niarry Tally, Ben Tally et Sicap, étaient toujours débordants d’animation. Une foule bigarrée de jeunes, d’adultes et d’adolescents y traînait dès les premières heures de l’après-midi. C’était au milieu des années 19
La belle époque du 7ème art au Sénégal ! On se rendait en bande de joyeux drilles ou en famille dans les dizaines de salles de la capitale. Rien qu’à Dakar, on dénombrait une quarantaine de cinémas et près de 80 dans tout le pays. Jusqu’au début des années 1990, le cinéma constituait l’une des principales distractions des jeunes. Que l’on habitait Castors, Dieuppeul, Grand Dakar, Colobane, Sicap, Ben Tally, Médina, Hlm, Niarry Tally, Fass, Gueule Tapée ou Pikine, on se plaisait à s’engouffrer dans les salles obscures pour s’émerveiller devant les images en technicolor racontant des histoires merveilleuses et abracadabrantes. Les jeunes de l’époque avaient adopté ce célèbre adage de la Sidec (Société sénégalaise d'importation de distribution et d'exploitation cinématographique) : « Quand on aime la vie, on va au cinéma ». Ils squattaient les alentours des salles dont les noms rendent nostalgiques ceux qui, à l’époque, baignaient dans l’insouciance de l’adolescence ou empruntaient allègrement les chemins de l’âge adulte : Al Akbar, Liberté, Magic, El Mansour, Roxy, Rex, Club, Le Paris, Plazza, El Hilal, Vox…, autant de salles gérées par les sociétés Comacico et Secma.
C’était le bon vieux temps, dans une ville de Dakar peu peuplée, sans embouteillages, aux rues et avenues propres, aux jardins fleuris et où il faisait bon vivre. Un Dakar que ne connaissent pas les jeunes nés entre les années 1980 et 2000.
Des films mythiques étaient projetés dans les salles : « Baks » de Momar Thiam, « Le bracelet de bronze » de Tidiane Aw, « Xala » d’Ousmane Sembène, « Njangaan » de Mahama Johnson Traoré, « Le pull-over rouge » de Michel Drach, « Sacco et Vanzetti » de Giuliano Montaldo, « I comme Icare » d’Henri Verneuil et tant d’autres longs-métrages qui faisaient rire aux éclats ou verser des larmes de tristesse. Les programmes étaient même disponibles dans les pages du journal « Le Soleil », seul quotidien à l’époque, qu’on consultait avant d’aller en « matinée ou en « soirée ». Les salles de cinéma, c’était toute une ambiance. On y sentait une odeur de cigarettes et de parfum bon marché, mélangée à celle de la sueur des centaines de personnes qui s’y entassaient. Il y avait aussi ces applaudissements, ces rires et ces cris d’indignation de spectateurs qui commentaient les scènes comme s’ils en étaient les véritables protagonistes.
Des « trafiquants » de billets, à la mine patibulaire, jouaient des coudes et intimidaient les cinéphiles massés devant les guichets, pour acheter des dizaines de billets revendus plus chers. Ces colosses, communément appelés « bandits cinéma », circulaient au milieu de la foule bigarrée en criant à tue-tête : « billet 100, billet 100, billet 100 ! ». Et à force de répéter inlassablement cette phrase, nous avions l’impression d’entendre : « bissan, bissan, bissan ! ».
Et ça nous amusait énormément. Il y avait toute une activité commerciale autour des salles. Une véritable opportunité pour les mamans des quartiers environnants. Elles y vendaient des beignets sucrés, des acaras pimentés, des crèmes glacées, des bonbons de toutes sortes et, surtout, des « pains boulettes » dont nous raffolions. Les salles étaient toujours remplies, surtout les week-ends, et deux films étaient projetés par séance. Nous étions aux premiers balbutiements de la télévision et rares étaient les foyers qui disposaient d’un poste téléviseur. Alors les autorités profitaient des séances de cinéma pour faire leur propagande, avec les fameuses « Actualités sénégalaises » où l’on montrait presque toujours les voyages officiels du président Senghor à l’étranger. Ceux qui n’avaient pas les moyens de se payer un billet faisaient du « bourlé » ou de la resquille en trompant la vigilance des vigiles.
Les moins téméraires patientaient jusqu’au moment de l’entracte pour acheter un billet à moitié prix que revendaient ceux qui ne souhaitaient pas regarder le second film. Quant aux moins chanceux, ils attendaient la fin de la séance, lorsque les portes s’ouvraient, pour apercevoir les dernières images, juste avant le générique. Aujourd’hui, tout cela est rangé dans les rayons des souvenirs des « vieux » Dakarois que nous sommes. On évoque ce passé avec beaucoup de nostalgie, mais aussi quelques regrets. La capitale ne vit plus au rythme de l’activité culturelle intense autour du 7ème art. Télévisions, lecteurs Dvd et smartphones ont eu raison de ce qui restait comme salles. La plupart d’entre elles ont disparu ou servent à autre chose : Rex a été transformée en dancing (Penc mi), Al Akbar est devenue une église, Liberté et El Mansour sont tombées en ruines, Magic est désormais un centre commercial au milieu du marché des Hlm, un hôtel sera érigé sur le terrain du Paris... C’est le destin d'un cinéma de quartier, « il finira en garage, building ou supermarché », comme le dit Eddy Mitchell dans sa chanson « La dernière séance ».
Pourtant, l’industrie cinématographique est très rentable si elle est bien structurée. Il y a quelques décennies, la société publique qui gérait le secteur faisait 200 à 800 millions de FCfa de bénéfices par an. Un pays comme le Nigéria, avec ses 150 millions de spectateurs, a compris ce potentiel économique. Son cinéma, qui produit chaque année pas moins de 2.000 films, génère plus de 300 millions d'euros et 300.000 emplois !
“RESTER ICI, TRAVAILLER ICI ET REUSSIR ICI’’
La Foire internationale de l’agriculture et des ressources animales fête, cette année, ses 20 ans. Le focus est mis sur le consommer local et les solutions pour l’insertion professionnelle des jeunes de plus en plus enclins à l’émigration clandestine.
La Foire internationale de l’agriculture et des ressources animales fête, cette année, ses 20 ans. Ouverte du 11 avril au 2 mai, le focus est mis sur le consommer local et les solutions pour l’insertion professionnelle des jeunes de plus en plus enclins à l’émigration clandestine.
En cette journée de lancement de la 20e édition de la Foire internationale d’agriculture et des ressources animales (Fiara), l’heure est aux derniers réglages. Si quelques stands sont d’attaque pour recevoir les visiteurs, beaucoup d’autres exposants sont à pied d’œuvre pour monter et organiser leurs stands. Les hangars fins prêts présentent des produits agricoles bruts ou transformés, des intrants ainsi que plusieurs outils pour une agriculture moderne. Ce rendez-vous des agriculteurs du Sénégal et de la sous-région constitue, depuis 20 ans, un excellent moyen de visibilité pour des mouvements associatifs de paysans. Selon Boubacar Cissé, le thème de cette édition tourne autour de la devise des jeunes agriculteurs, relève de demain. ‘’Rester ici, travailler ici, mais aussi et surtout réussir ici’’. ‘’Tel est la devise des jeunes du Cncr (Conseil national de concertation et de coopération des ruraux), thème de l’édition 2019 de la Fiara qui s’articule harmonieusement avec la volonté déclarée et poursuivie par les hautes autorités de ce pays’’. Ainsi, l’objectif, cette année, est de promouvoir l’insertion professionnelle des jeunes, à travers les multiples opportunités offertes par l’agriculture. Par cette initiative, les autorités entendent lutter contre l’émigration clandestine. M. Cissé d’ajouter : ‘’Nous souhaitons que les jeunes restent au Sénégal et qu’ils n’embarquent pas dans des pirogues de fortune pour rejoindre d’autres rives où on nourrit encore des illusions.’’ En outre, ce thème fera l’objet d’un débat, le 30 avril prochain. De plus, il sera question de sensibiliser les producteurs sur l’importance des exploitations familiales.
Festival alimentaire
Concrètement, ils sont invités à consommer leurs propres produits, à garantir une alimentation saine et suffisante au sein de leurs différentes familles, avant de penser à la commercialisation. Un festival alimentaire ayant pour but de favoriser le consommer local, est au menu de la Fiara. ‘’Ce sera l’occasion de faire montre de notre culture, de nos métiers et de nos productions. On peut déterminer un individu par rapport à ce qu’il mange. Par exemple, quand on parle de pomme de terre, tout le monde sait que c’est un aliment très prisé en France. Ici, nous avons notre ‘thiebou dieun’. Aussi, nous produisons plusieurs céréales et nous voulons amener les populations à les consommer et aider nos producteurs à conquérir d’autres marchés’’. En effet, prenant en compte le taux de Sénégalais vivant à l’extérieur et les avantages économiques de l’exportation, d’une manière générale, Boubacar Cissé estime que les producteurs locaux gagneraient à s’ouvrir au marché international, au lieu de se limiter à satisfaire la demande locale. De son point de vue, cet aspect ne sera une réalité que par l’intégration des différents marchés de la sous-région, en plus de leur étroite collaboration. Par ailleurs, du 22 au 27 avril, il est prévu des animations culturelles, en vue de célébrer les 20 ans de la Foire internationale d’agriculture et des ressources animales.
L’agriculture sous toutes ses formes
Plusieurs stands participent à cette 20e édition de la Fiara, parmi lesquels on compte Cultivert, une franchise sociale datant de 2005. Elle permet aux communautés vulnérables de bénéficier d’une alimentation saine et d’être prospères. En effet, dans dix régions (Kaffrine, Kaolack, Kolda, Matam, Ziguinchor…) du Sénégal, les communautés souffrant de malnutrition et de pauvreté sont recensées et soutenues. Le chargé des affaires, Souaybou Dioum, d’expliquer : ‘’Nous travaillons sur tous les aspects liés à l’agriculture, de la fourniture d’intrants à la transformation. Pour la foire, nos exposants sont des agro-entrepreneurs qu’on accompagne. Ce sont des Apc (agents prestataires Cultivert).’’ Ainsi, Cultivert œuvre pour la visibilité de ces Apc, d’où sa participation à la Fiara qui est cette année marquée par le projet ‘’Kawolor’’. ‘’C’est un mot diola qui signifie pérennisation, duplication ou répandre, étendre. Cultivert entend par là multiplier ses zones d’intervention, en venant en aide au secteur privé local, à savoir toutes celles qui sont en proie à la malnutrition. Au départ, c’était seulement à Bakel que nous agissions ; aujourd’hui, nous sommes dans dix régions’’, poursuit-il. La Fiara compte aussi des entreprises de vente de semences et de distribution d’intrants. C’est le cas de Top Mountain, une structure basée à Dakar, présente à la foire pour vulgariser des variétés de semences hybrides à même d’augmenter la production et du matériel agricole.
VASTE MOUVEMENT AU SEIN DE LA POLICE
Après un premier chamboulement, au mois d’octobre 2018, d’autres mouvements sont annoncés au sein de la police. Les commissariats de Police de Diourbel, Guédiawaye, Kébémer, Louga, Plateau... ont de nouveaux boss.
Encore un nouveau jeu de chaises musicales à la police. Le directeur général de la Police, l’inspecteur général de police Ousmane Sy, continue d’imprimer sa marque sur l’institution. Au mois d’octobre 2018, alors qu’il venait de prendre les rênes de la police nationale, il avait initié un chamboulement à la tête de plusieurs commissariats de police du pays. Cinq mois plus tard, sur sa proposition, le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye a, une nouvelle fois, effectué un profond bouleversement, marqué par une forte présence de personnel féminin.
Selon nos informations, une note dans ce sens a été signée, jeudi dernier. Ainsi, le chef régional de sécurité publique et commissaire urbain de Diourbel, le commissaire de police principal Bachirou Sarr est nommé commissaire urbain de Louga. Il laisse ce poste au commissaire de police principal Ousmane Diédhiou qui était le boss du commissariat central de Guédiawaye. La nouvelle patronne des commissaires de la banlieue est la commissaire de police principale Aïssatou Ndiaye. Cette dernière est remplacée par le commissaire Malick Dieng au commissariat de Richard-Toll. La commissaire Mame Ndéo Sène hérite de la direction du commissariat urbain de Kébémer. Elle laisse son poste au Plateau à Mor Khady Fall qui était adjoint au chef de la Sûreté urbaine du commissariat central de Dakar.
La commissaire de police Seynabou Niang, Cheffe du 1er arrondissement de Thiès, migre à Bel-Air. Elle y remplace Janette Mendy qui est nommée commissaire spécial du tourisme. Le commissariat du 1er arrondissement de Thiès est désormais sous les ordres de Mor Ngom. Qui officiait à la portion centrale de la Direction de la sécurité publique.
Le chamboulement n’a pas épargné les services de la police nationale. C’est ainsi que l’ancien chef du commissariat urbain de Tambacounda¸ et précédemment en service à la portion centrale de la Direction de la sécurité publique, le commissaire de police divisionnaire Yaya Tamba, est nommé adjoint au directeur de l’Office national de répression du trafic illicite des stupéfiants (Docrtis).
Le commissaire de police Jean-Claude Diomay Sagne, précédemment en service à la Direction de l’école nationale de police et de la formation permanente, est nommé adjoint au directeur du Budget et des Matériels. Il en est de même pour l’ancien commissaire urbain de Louga, le commissaire Babacar Badji, qui sera désormais à la disposition du Groupement mobile d’intervention (Gmi)
MACKY SALL MENACE DE SEVIR
Face aux multiples menaces qui pèsent sur la valeur des passeports spéciaux sénégalais, le président de la République a pris la décision ferme, selon certaines confidences faites à ‘’EnQuête’’, de mettre de l’ordre
Depuis sa réélection, le président de la République, Macky Sall, semble comme dopé par la confiance renouvelée des Sénégalais. Après son remaniement qui a carrément chamboulé l’attelage de son gouvernement, avec plusieurs entrées et sorties, son projet audacieux de suppression de la Primature, l’on nous signale qu’il est aussi résolument décidé à mettre de l’ordre dans la délivrance des passeports officiels sénégalais. Un plat qui, il faut le reconnaitre, a déjà été servi aux populations à maintes reprises.
L’on se rappelle, en 2012, fraichement élu président de la République, Macky Sall avait déclaré la guerre aux détenteurs illégitimes de passeports officiels, diplomatiques et de services particulièrement. Il faut souligner que, dans un premier temps, des efforts indéniables avaient été faits. Mais, très vite, on en était revenu à la situation ante. Voire pire, puisque l’on a même eu à se confronter au cas de Babacar Ndiaye, cet homosexuel qui avait exhibé à la face de tout le peuple son titre diplomatique qui lui permet de se balader en toute quiétude dans beaucoup de pays. Une affaire qui avait fait beaucoup de bruit. Nous sommes en 2019. Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts, mais le lancinant problème des passeports diplomatiques et de services reste entier. On a comme l’impression que l’Etat ne veut pas le prendre à bras le corps.
Autrefois très prisés pour les nombreux avantages qu’ils offraient, ces titres particuliers ont aujourd’hui perdu de leur superbe. De sorte qu’en juillet dernier, le Parlement européen avait même envisagé de supprimer les avantages liés à ces types de passeport sénégalais. Le projet béni par la France avait été bloqué par l’Espagne et cela avait défrayé la chronique. Il ne faudrait pas s’étonner que cette question fasse l’objet de discussions entre l’Ue et le Sénégal, à l’avenir. ‘’Tant que des réformes ne seront pas apportées à la délivrance de tels titres, le Sénégal n’est pas à l’abri de telles représailles’’, justifie un haut fonctionnaire. Il ajoute : ‘’C’est un secret de polichinelle. C’est une véritable pagaille, la manière dont on distribue les passeports diplomatiques dans ce pays. Et je ne viole aucun secret en disant que même les Etats-Unis ont eu à faire des observations au Sénégal.’’ C’est que ces pays, en particulier l’Europe, en ont marre de voir n’importe lequel des ‘’parvenus’’ franchir si aisément leurs frontières au moyen du titre sénégalais. Cela était d’autant plus ‘’choquant’’ pour eux que nombre de visiteurs, sous le couvert dudit passeport, s’adonnaient à certains trafics.
L’on se rappelle le cas récent de Farba Ngom qui avait été interpellé pour ‘’trafic de devises’’ en France. Selon les informations, le député, très proche du président de la République, avait été découvert avec une mallette remplie de billets. Il faut noter que le cas de Farba Ngom est un moindre mal. Lui au moins est un bénéficiaire légitime du passeport diplomatique. Aujourd’hui, combien sont ils à en jouir de manière tout à fait illégitime ? En 2013 déjà, un vaste réseau de trafic avait été démantelé par la Division des investigations criminelles. Ce réseau dont le cerveau n’était autre que le directeur des Ressources humaines de la Primature, était accusé de vendre le précieux sésame à 4,5 millions de F Cfa l’unité.
Alors Premier ministre, Abdoul Mbaye avait lui-même porté l’affaire devant la justice. Le chef de gang imitait la signature du Pm pour accomplir son forfait. Il convient de souligner que ce problème de trafic ou de délivrance de passeports spéciaux à des non ayants droit ne date pas du règne de Macky Sall, ni de celui de Wade, même si cela a été accentué, selon beaucoup de sources, sous ces deux présidents.
PASSEPORTS SENEGALAIS DELIVRES A DES ETRANGERS
Un de nos interlocuteurs de rappeler l’affaire des passeports chinois. ‘’C’est l’Etat du Sénégal, ditil, qui délivrait des passeports de service à des ressortissants de la Chine, de manière frauduleuse. L’affaire avait été ébruitée, suite à la mort d’un Chinois à Paris. Un passeport sénégalais avait été découvert par-devers lui et l’enquête avait révélé que c’était loin d’être un cas isolé’’. Le ver, selon nos sources, semble toujours dans le fruit. Le passeport diplomatique sénégalais, toujours délivré à des non ayants droit, même des étrangers. Ce qui nuit gravement, parfois, à l’image du Sénégal. Et c’est sans doute ce qui pousse le président Sall à vouloir de nouveau prendre les choses en main. Pour certains de nos interlocuteurs, la question qu’il faut aujourd’hui se poser est de savoir ce que valent les passeports spéciaux délivrés par le Sénégal.
BÉNÉFICIAIRES ET PROCEDURE : Ce que dit la législation sénégalaise
Sur le site du gouvernement, les passeports diplomatiques et de service sont définis comme des titres de voyage permettant à leur titulaire ‘’de jouir à l’étranger de privilèges exceptionnels inhérents à leur statut juridique ou de mesures de courtoisie internationale attachées à leur rang’’. Ils sont tous deux délivrés par le ministère des Affaires étrangères pour un an et peuvent être prorogés, selon le site du gouvernement. Toutefois, les deux titres obéissent à des règles différentes sur certains aspects, notamment les potentiels bénéficiaires. En effet, le passeport diplomatique est réservé, entre autres, aux membres du gouvernement, aux membres des institutions comme l’Assemblée nationale, le Conseil économique, social et environnemental, les diplomates (conseillers des affaires étrangères et chanceliers), les hauts magistrats ainsi que les fonctionnaires sénégalais en service dans les organisations internationales. Quant au passeport de service, c’est pour ‘’les hauts-fonctionnaires de l'Etat : gouverneurs, préfets, directeurs de service, chefs de service du ministère des Affaires étrangères et, dans des conditions particulières, certains agents de l'Etat’’. Pour ce qui est des passeports diplomatiques, il faut, pour en bénéficier, déposer les documents suivants : ‘’Une demande manuscrite adressée au ministre des Affaires étrangères, une carte nationale d'identité en cours de validité, des photos d'identité numériques prises sur place, un formulaire retiré au ministère de Affaires étrangères et dûment rempli. Pour ce qui est du passeport de service, la demande doit être écrite par le supérieur hiérarchique. Une procédure souvent foulée au pied par les autorités qui accordent le sésame à tout-va.
PLUS DE 1 000 BETES MORTES A LINGUERE ET A KAOLACK
La grippe équine continue de faire des ravages chez les animaux. Dans le département de Linguère, la maladie a déjà tué 408 ânes.
A en croire l'inspecteur départemental de l'élevage, Mamadou Moustapha Ndiaye Cissé, ‘’les ânes en divagation sont les plus touchés’’. Sur les facteurs favorisants, M. Cissé a indiqué que ‘’la grippe équine est causée par de forts vents accompagnés de poussière’’.
Selon notre interlocuteur, ‘’ces animaux accélèrent la propagation des maladies en sillonnant les marchés hebdomadaires et en fréquentant les points d'eau". Pour l'heure, l'inspection départementale de l'élevage est en train de travailler d'arrache-pied pour sensibiliser les propriétaires d'ânes pour qu'ils isolent les animaux de ceux déjà touchés par la maladie et procèdent à la destruction des cadavres. Dans la région Centre, 668 ânes et 19 chevaux morts sont recensés dans les départements de Kaolack, Guinguinéo et Nioro.
Toutefois, 2 346 animaux ont été soignés. L’épidémie n’épargne pas les autres localités du pays. Dans les départements de Tamba et de Koumpentoum, 91 cas de décès d’équidés, en particulier des ânes, sont enregistrés.
D’après les explications de l’adjoint au chef du service régional de l’élevage, la mortalité serait liée à la gourme. ‘’Nous suspections la gourme, parce que, depuis les premières mortalités, des prélèvements ont été faits puis envoyés au laboratoire. Nous attendons encore les résultats’’, a soutenu Dr. Fall sur les ondes de la Rfm. Toutefois, il rassure que la Direction des services vétérinaires a envoyé un lot de médicaments, en particulier des antibiotiques, pour circonscrire la maladie.
AUDIO
L'ACTUALITÉ DE LA SEMAINE AVEC PAPE NDAO
EXCLUSIF SENEPLUS - AFRICAN TIME - La chronique hebdomadaire diffusée en wolof tous les week-end depuis New-York
Pape Ndao fait le tour des faits marquants de la semaine, au micro d'AfricanTime, partenaire de SenePlus à New-York.
BOURDE DIPLOMATIQUE
En voulant joindre l’opposant le plus célèbre de Guinée Conakry, une personne au standard de la présidence de la République du Sénégal a plutôt composé le numéro personnel du chef de l’Etat Alpha Condé
C’est l’histoire qui se chuchote avec des grimaces dans les couloirs du palais de la République. Au point de se demander si, à peine arrivé au ministère des Affaires étrangères, M. Amadou Ba ne sera pas appelé à se rendre d’urgence à Conakry pour tenter de calmer le jeu entre le Président Alpha Condé de la Guinée et le Sénégal. A la base, un ridicule incident diplomatique qui, par ailleurs, aura justifié de manière inattendue la volonté du chef de l’Etat de mettre de l’ordre dans l’Administration sénégalaise en la rendant plus professionnelle.
C’est en effet à une bourde bureaucratique que le Sénégal doit de s’être attiré les foudres du chef de l’Etat guinéen. Le Quotidien a appris que le Président Condé a reçu sur son téléphone portable personnel, celui qui n’est utilisé que par des personnes très proches et des chefs dirigeants étrangers en lesquels il a toute confiance, un appel émanant du standard de la présidence de la République du Sénégal.
Le fonctionnaire au bout du fil a demandé à parler à… M. Cellou Dalein Diallo. Il est facile d’imaginer la réaction de l’hôte du Palais de Sékoutouréya à Conakry.
Après avoir dit ses vérités à la personne au bout du fil, Alpha Condé a rappelé directement Macky Sall pour lui dire sa manière de penser dans cette histoire. Déjà qu’il avait difficilement digéré la présence de son opposant numéro 1 à Dakar dans la même salle que lui, lors de la cérémonie d’investiture du président de la République du Sénégal pour son second mandat, cette bourde lui est apparue comme le signe évident d’une certaine connivence entre le leader de l’Ufdg et les autorités sénégalaises.
De plus, il a estimé inacceptable que son numéro de téléphone privé se retrouve à la disposition d’un fonctionnaire du standard de la Présidence du Sénégal. Une manière de vouloir le minimiser, selon lui. Bref, le chef de l’Etat guinéen était très en colère contre le Sénégal et son dirigeant, et ne s’est pas gêné pour le faire savoir. Quel que soit le commanditaire du coup de fil, l’erreur du destinataire était à la limite le signe d’une grande désinvolture et d’une incompréhensible légèreté. Des observateurs ont fait remarquer que le Sénégal et ses dirigeants n’auraient pas réagi faiblement si d’aventure un dirigeant d’un pays quelconque se permettait d’appeler Macky Sall sur son portable privé pour demander à parler à Idrissa Seck, ou mieux, à Ousmane Sonko.
Pour le moment, on ne sait pas encore si Alpha Condé a été calmé par les explications alambiquées de son homologue sénégalais, ou si, dès après sa passation de service, le nouveau ministre des Affaires étrangères, Amadou Ba, ne sera pas obligé de prendre l’avion d’urgence pour aller éteindre un potentiel foyer d’incendie au sud-ouest de nos frontières.
TOUT SON CABINET LIMOGE, MACKY AFFICHE SA NOTE DES SEVICES
Alors que certains membres s’épanchent dans la presse pour affirmer qu’ils sont toujours en fonction, Macky Sall a fait afficher hier au Palais une note mettant fin aux fonctions de tous les membres du cabinet
Alors que certains membres de son Cabinet s’épanchent dans la presse pour affirmer qu’ils sont toujours en fonction, le président de la République a fait afficher hier au Palais une note indiquant qu’il a mis fin aux fonctions de tous les ministres d’Etat, ministres conseillers, conseillers spéciaux, ambassadeurs itinérants, entre autres. Et Le Soleil l’avait d’ailleurs annoncé hier en citant le décret 2019-756.
Un gros coup de pied dans la fourmilière du Palais présidentiel. C’est ce qu’a fait le chef de l’Etat en mettant fin aux fonctions de tous les membres de son Cabinet. Le Soleil l’avait annoncé dans son édition d’hier en donnant la référence du décret 2019-756 en date du 5 avril 2019 qui s’impose ainsi aux ministres d’Etat, ministres conseillers, ambassadeurs itinérants, conseillers spéciaux, conseillers techniques, chargés de mission, etc. Puisque certains n’arrivent toujours pas à croire qu’ils font partie de ce gros coup de balai présidentiel, Le Quotidien a appris que le Président Macky Sall a fait afficher hier une note dans ce sens dans les murs du Palais pour que nul n’en ignore. Certainement en attendant sa publication dans le Journal officiel.
Dans les colonnes de L’Observateur, Cheikh Kanté déclare : «Je suis toujours le ministre du Suivi du Plan Sénégal émergent. Je devais même siéger au Conseil des ministres de mercredi dernier. Je bénéficie encore et toujours de la confiance du chef de l’Etat et je l’en remercie infiniment.» Mais c’est justement la curiosité qu’il n’ait pas participé au premier Conseil des ministres sous l’ère Macky II.
Depuis sa nomination à ce poste après les Législatives de 2017, l’ancien directeur général du Port autonome de Dakar n’avait jamais – ou presque – raté la réunion hebdomadaire. Et dans les comptes rendus, c’était un leitmotiv : «Le ministre auprès du président de la République, chargé du Suivi du Pse, a rendu compte de l’état d’avancement des projets et réformes.» Mais Cheikh Kanté n’est pas le seul à être zappé de la rentrée du gouvernement mercredi dernier. Aucun ministre d’Etat, en l’occurrence Mbaye Ndiaye, Mahmout Saleh, Eva Marie Coll Seck et Ndèye Marième Badiane, n’était admis au Conseil des ministres.
Mbaye Ndiaye : «Je n’ai pas encore vu un décret mettant fin à mes fonctions»
Interrogé hier par Le Quotidien, Mbaye Ndiaye semble s’étonner de la question et se voit toujours dans sa veste de ministre d’Etat. «Vous avez entendu qu’on m’a relevé ?», demande-t-il. Après un «non», il ajoute : «Je suis au même niveau d’information que vous.» Mais pourquoi alors n’a-t-il pas participé au premier Conseil des ministres ? Mbaye Ndiaye dit : «C’est quand vous recevez le dossier que vous y allez. Sinon, par mesure de prudence, il vaut mieux attendre. Je n’ai pas été invité au dernier Conseil. On m’a demandé de rester. En tout cas, je n’ai pas encore vu un décret mettant fin à mes fonctions de ministre d’Etat.» C’est pourtant celui indiqué par Le Soleil.
Cependant, certains collaborateurs congédiés par le chef de l’Etat pourraient revenir au Palais. Et Macky Sall avait dit lors de ses adieux à son Cabinet qu’il remerciait tous, en attendant de voir qui doit revenir ou pas. Mais apparemment, il veut revoir son entourage en mettant la gomme sur tous ces contrats.
DEPOT D’UN PREAVIS DE GREVE APRES LE 1ER MAI
Les centrales syndicales en veulent au patronat et à l’Etat
Le non-respect des engagements et accords signés, le blocage systématique des négociations collectives par une frange du patronat sur des points comme l’augmentation de salaire des travailleurs vont pousser la Coalition des confédérations syndicales à déposer un préavis de grève. En conférence de presse hier, les membres de cette organisation qui regroupe la Cnts, la Cnts/Fc, la Csa, l’Udts et l’Unsas ont appelé les autorités et le patronat à trouver une solution pour résorber le passif social.
La Coalition des confédérations syndicales des travailleurs va déposer un préavis de grève probablement après le 1er mai. Cette organisation qui regroupe la Cnts, la Cnts/Fc, la Csa, l’Udts et l’Unsas compte ainsi exiger «la matérialisation sans délais des engagements souscrits vis-à-vis des travailleurs et de leurs organisations syndicales».
En conférence de presse hier, Elimane Diouf, secrétaire général de la Csa, a informé que cette décision se justifie aussi par le «constat du blocage systématique des négociations collectives par une frange du patronat». Parmi les engagements pris et qui ne sont pas respectés par le gouvernement, il y a «la mise en œuvre des conclusions de l’étude sur le système de rémunération des agents de la Fonction publique, la réalisation des actions inscrites dans le plan de mise en œuvre du pacte national de stabilité sociale et d’émergence économique». Autres revendications des centrales syndicales, ce sont «les concertations périodiques entre le président de la République et les secrétaires généraux des centrales syndicales qui n’ont jamais eu lieu malgré les nombreuses relances faites durant la période 2017-2018 pour aborder les points de revendication encore en souffrance». Les membres de cette organisation ont aussi dénoncé la lenteur dans le «traitement des dossiers au niveau de certains ministères notamment ceux des Infrastructures, de la Santé, de la Communication, de la Pêche, de la Fonction publique, de l’Education et des Finances qui ne donne aucune satisfaction aux travailleurs».
«Les discussions sur les salaires stagnent»
Ces centrales syndicales déplorent aussi le statuquo noté dans «les négociations avec le secteur privé sur la plateforme revendicative minimale». Cette dernière, d’après M. Diouf, est articulée autour de «la hausse généralisée des salaires dans le secteur privé, la révision de la convention collective nationale interprofessionnelle, la protection sociale des travailleurs journaliers, l’extension de la protection sociale aux travailleurs de l’économie informelle, le règlement du lourd passif social du collectif des ex-travailleurs des entreprises en faillite». Autre problème soulevé par les syndicalistes, c’est le fait que «depuis 2009, aucune amélioration sensible du pouvoir d’achat de travailleurs n’a été enregistrée». Selon eux, «les discussions sur les salaires stagnent, les négociations sur le projet de révision de la Convention nationale interprofessionnelle entamées depuis août 2018 traînent du fait des tergiversations du patronat».
Parlant du dialogue social, Cheikh Diop de la Cnts/Fc souligne qu’il est regrettable que, «malgré les progrès réalisés, le patronat rechigne toujours à engager des négociations sérieuses autour des revendications légitimes des travailleurs». Le secrétaire général de la Cnts/Fc, qui reconnaît l’importance de la mise en place d’une structure dédiée au dialogue social, estime que du point de vue du contenu, on est toujours «dans un dialogue social de restitution». Rappelant que les termes du pacte social de stabilité ne sont pas respectés, il soutient que les centrales syndicales sont ouvertes à un échéancier raisonnable autour duquel le passif social sera résorbé. Ce qui, d’après M. Diop, permettra de dépasser le dialogue social de «restitution» pour aller vers celui «de conquête».
Concernant la célébration du 1er mai, fête internationale du travail, la Coalition des centrales syndicales va organiser un grand rassemblement dans l’unité, à la Place de l’Obélisque, sous le thème «Le devenir du mouvement syndical dans un monde en mutation».