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13 septembre 2025
KHADY DIÈNE GAYE DRESSE LE BILAN DE LA BIENNALE 2024
Avec 407 expositions, des innovations marquantes et un budget renforcé, la ministre de la Culture a salué les réussites de cet événement international qui confirme le dynamisme de l’art africain.
La ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Khady Diène Gaye, invitée du journal de 20h de la RTS, a présenté le bilan de la 15ᵉ édition de la Biennale de l’art africain contemporain de Dakar, qui s’est clôturée le 7 décembre. Elle a évoqué les réussites organisationnelles, les nouveautés introduites, et les perspectives à venir pour cet événement inscrit désormais dans l’agenda culturel international.
Pour Khady Diène Gaye, cette édition a été un franc succès. Elle s’est notamment réjouie du retour de l’exposition design, absente des précédentes éditions. Selon elle, cette exposition a été l’une des plus attractives, révélant le potentiel créatif du Sénégal à partir de ses ressources et matériaux locaux.
La ministre a qualifié cette édition de « très satisfaisante », soulignant que les défis d’organisation et de participation ont été relevés. « La participation a été remarquable, avec la présence de plusieurs nationalités étrangères », a-t-elle déclaré. En termes de manifestations, elle a annoncé que 407 expositions officielles ont été enregistrées, réparties sur des sites emblématiques tels que l’ancien Palais de Justice, le Musée des Civilisations Noires et la Galerie nationale d’art.
Au Musée des Civilisations Noires, les visiteurs ont pu découvrir des pavillons nationaux, dont celui du Sénégal, ainsi que ceux des invités d’honneur : les États-Unis et le Cap-Vert.
La ministre a également révélé que le budget alloué à cette édition a été porté à 1,8 milliard de FCFA, contre 1,5 milliard lors de la précédente édition. Ce financement accru, complété par des contributions du secteur privé, a permis de relever la qualité de l’organisation, notamment pour le transport, l’assurance, et la surveillance des œuvres.
Khady Diène Gaye a insisté sur l’engouement populaire autour de cette Biennale, grâce à des initiatives comme le parcours artistique aménagé dans l’ancien Palais de Justice et le retour de la mode avec des défilés. Ces innovations ont rendu l’événement plus démocratique et accessible à la population sénégalaise.
Se réjouissant de la participation enthousiaste de la jeunesse sénégalaise, la ministre a annoncé des innovations pour les prochaines éditions. L’objectif est de renforcer l’accès de toute la population à l’art et à la culture, tout en promouvant les industries créatives dans les territoires. Cette 15ᵉ édition de la Biennale de Dakar confirme le rôle central de cet événement dans la valorisation de l’art africain contemporain, en lui offrant une vitrine internationale.
LE MONDE N’A JAMAIS ÉTÉ AUSSI FRAGMENTÉ, SELON SOULEYMANE BACHIR DIAGNE
Le philosophe sénégalais souligne l'urgence d'une politique fondée sur l'humanité partagée face à une fragmentation mondiale sans précédent. Il appelle à universaliser les droits humains pour préserver la dignité et l'égalité des vies.
Le monde n’a jamais été autant fragmenté, a relevé le philosophe sénégalais Souleymane Bachir Diagne, notant que l’idéal universel alimentant par moments ses réflexions, « n’a jamais été aussi nécessaire qu’aujourd’hui ».
« Paradoxalement, c’est vrai, le contraste est grand entre le fait que nous n’avons jamais été aussi fragmentés peut-être et en même temps, nous n’avons jamais eu autant besoin d’avoir une politique d’humanité, c’est-à-dire une politique dont le fondement soit notre humanité partagée », a dit l’universitaire dans une interview accordée à Radio France internationale (RFI), mardi, dans le cadre de la célébration de la Journée internationale des droits de l’homme.
« Les organismes qui mesurent l’état de la démocratie dans le monde sont unanimes pour dire qu’en général, elle a reculé partout, y compris dans des pays anciennement et traditionnellement démocratiques », a-t-il fait observer, ajoutant que « les guerres ont toujours été des situations extrêmes où l’on a l’impression que toute considération de droits humains est suspendue ».
Selon le philosophe sénégalais, c’est même pour cela que sur le plan international, « les droits de l’homme insistent sur l’existence d’un droit de la guerre. L’idée étant que même en pleine guerre, on ne peut pas tout se permettre. Malheureusement, les conflits actuels montrent qu’on se permet tout », a déploré Souleymane Bachir Diagne, auteur de l’ouvrage »Universaliser. Pour un dialogue des cultures », sorti en septembre dernier chez Albin Michel.
En faisant allusion à la fragmentation des nations et à l’état des droits de l’homme, « partout foulés aux pieds », Souleymane Bachir Diagne insiste sur l’importance de pas abandonner « cette orientation commune que les droits humains apportent à notre monde et à notre humanité ».
Le philosophe sénégalais dit toutefois refuser l’idée selon laquelle seul l’Occident reconnaît que des droits sont attachés à l’humain, soulignant que ce qui explique cette identification des droits de l’homme à l’Occident, « c’est la prétention de l’Europe à se proclamer seule porteuse de l’universel et à vouloir l’imposer au reste du monde ».
« La Déclaration des chasseurs du Mandé, en Afrique de l’Ouest, commence par affirmer : une vie est une vie », a-t-il rappelé.
Il indique que l’approfondissement de cette idée que « toutes les vies – ukrainiennes, gazaouies, sud-africaines – sont égales, implique que les droits à la vie doivent être universellement respectés. Voilà ce que signifie tirer les conséquences de l’affirmation de droit universel attaché à l’être humain ».
Souleymane Bachir Diagne a défini ce qu’il appelle le processus d’universaliser par le fait « d’amener tous ces différends et faire en sorte de s’entendre sur quelque chose qui serait universel ».
LOMPOUL, UN DÉPUTÉ INTERPELLE LE GOUVERNEMENT SUR L'EXPLOITATION MINIÈRE
Serigne Abdoul Ahad Ndiaye appelle à des mesures concrètes pour protéger l’environnement et préserver les retombées économiques au profit des communautés locales.
Le député Serigne Abdoul Ahad Ndiaye, du parti Pastef-les Patriotes déclare avoir adressé au gouvernement une question écrite portant sur les impacts environnementaux et économiques de l’exploitation minière à Lompoul, une localité côtière du département de Kébémer (nord).
« Cette activité constitue une menace sérieuse pour l’environnement et le secteur touristique, tout en compromettant les retombées économiques pour les communautés locales », a fait valoir le parlementaire.
Dans sa démarche, Serigne Abdoul Ahad Ndiaye appelle « les autorités à adopter des mesures concrètes afin de garantir un équilibre durable entre le développement économique et la préservation des écosystèmes ».
MAHAMAT IDRISS DEBY ÉLEVÉ AU GRADE DE MARÉCHAL
Le chef de l’Etat tchadien a approuvé la résolution du Conseil national de transition (CNT) l’élevant à la dignité de Maréchal, une décision saluant son parcours militaire et son leadership.
Le chef de l’Etat tchadien a approuvé la résolution du Conseil national de transition (CNT) l’élevant à la dignité de Maréchal, une décision saluant son parcours militaire et son leadership.
Le président de la République tchadienne, le Général Mahamat Idriss Déby Itno, a accepté la Résolution adoptée le 9 décembre 2024 par le Conseil national de transition (CNT) l’élevant à la dignité de Maréchal du Tchad. Ce titre, attribué à une large majorité par les conseillers nationaux, marque une reconnaissance des faits d’armes et de l’engagement du chef de l’État au sein des forces armées tchadiennes et de son action politique.
Profitant de la cérémonie de remise du Prix Cremer-Passy, le chef de l’Etat tchadien, a indiqué, dans son discours, avoir pris cette décision « après mûre réflexion et en considération des avis divergents ».
Il devient ainsi la deuxième personnalité dans l’histoire du Tchad à porter le titre de Maréchal, après son défunt père, Idriss Déby Itno, qui avait été élevé à ce rang avant de mourir en avril 2021 lors d’un affrontement avec des rebelles dans le nord du pays.
Une reconnaissance militaire et politique
Dans son exposé des motifs, le CNT a mis en avant le parcours exceptionnel de Mahamat Idriss Déby Itno. Diplômé de l’École des officiers du Groupement des écoles militaires interarmées (GEMIA), il a gravi les échelons, passant de Sous-lieutenant à Général d’armée en 2021, après avoir été promu Général de brigade en 2009 puis Général de corps d’armée en 2018.
Élu Président de la République en mai 2024 après une transition qu’il a dirigée depuis 2021, Mahamat Idriss Déby Itno a consolidé son image de leader militaire en octobre 2024 en supervisant personnellement l’opération « Haskanite », visant à éradiquer les groupes terroristes dans la région du lac Tchad.
Le CNT, citant l’article 13 de l’Ordonnance n°002/PT/2023 portant Statut général des militaires des forces de défense et de sécurité, justifie cette distinction par « ses mérites militaires, son courage, son professionnalisme et son engagement », ainsi que par les valeurs de loyauté et de dévouement qu’il incarne.
Cette élévation conforte Mahamat Idriss Déby Itno dans sa position de figure centrale du Tchad, à la fois comme chef militaire et leader politique.
IL Y A UNE VOLONTE MANIFESTE DE ME METTRE EN PRISON POUR RECUPERER LA MAIRIE DE DAKAR
Le maire de la Ville de Dakar, Barthélémy Diaz, a dénoncé, lundi, « une volonté manifeste » des nouvelles autorités étatiques de l’emprisonner pour récupérer la municipalité qu’il dirige depuis janvier 2022.
Le maire de la Ville de Dakar, Barthélémy Diaz, a dénoncé, lundi, « une volonté manifeste » des nouvelles autorités étatiques de l’emprisonner pour récupérer la municipalité qu’il dirige depuis janvier 2022.
« Au regard de la démarche adoptée par les tenants actuels du pouvoir, on constate qu’il y a aujourd’hui, une volonté manifeste de mettre Barthélémy Diaz en prison pour récupérer la mairie », a-t-il déclaré lors d’un point de presse dans les locaux de la mairie de Dakar.
Ce face à face avec les journalistes intervient trois jours après sa révocation de son poste de député par le bureau de l’Assemblée, à la suite d’une requête introduite par le ministre de la Justice, Ousmane Diagne.
Le Garde des Sceaux a officiellement saisi le bureau de l’Assemblée nationale afin qu’il procède à la révocation du mandat de M. Dias condamné pour « coups mortels » dans l’attaque en 2011 de sa mairie de Mermoz-Sacré-Cœur.
Le pourvoi introduit par ses avocats pour obtenir la cassation de sa condamnation à deux ans de prison, dont six mois ferme, ainsi que des dommages et intérêts de 25 millions de francs CFA à verser à la famille de la victime, a été rejeté en décembre 2023 par la Cour suprême.
En application des dispositions du dernier alinéa de l’article 61 de la Constitution et de l’article 51 du règlement intérieur, dernier alinéa, « le bureau de l’Assemblée nationale, réuni le jeudi 5 décembre 2024, a procédé à la radiation de M. Barthélémy Dias », a expliqué, vendredi, le président de l’institution parlementaire, Malick Ndiaye, lors de la séance consacrée à la ratification des commissions.
Lors de son point de presse, M. Dias, tête de liste nationale de la coalition Samm sa Kaddu, a déclaré qu’il n’avait jamais « souhaité siéger à l’Assemblée nationale pour cette quinzième législature ». « Et je l’avais déjà indiqué », a-t-il dit, estimant que cette « radiation n’est rien d’autre qu’un pas de plus pour récupérer la mairie de Dakar ».
« Ce matin, j’ai entendu dire qu’on allait m’appliquer la contrainte par corps pour m’obliger à verser les 25 millions assortis à ma peine en guise de dommage et intérêts. Alors ne soyez pas étonnés que je puisse être arrêté à tout moment, car ce qui les intéresse en réalité, c’est la mairie », a-t-il laissé entendre.
Barthélémy Dias a déclaré qu’il ne pouvait pas être révoqué de la municipalité. « Sur ce point, l’article 135 du code général des collectivités territoriales est très clair. Il dispose que lorsque le maire ou tout autre conseiller municipal est condamné pour crime, sa révocation est de droit est très claire. Et me concernant. la Cour d’appel de Dakar m’a condamné pour délit et non pour crime », a-t-il précisé.
Par Momar Dieng
L’IMMENSE DEFI DE LA COMMUNICATION SCIENTIFIQUE DANS LES MEDIAS
Le 16 août 2024, le Sénégal a inauguré le lancement de son premier satellite dans l’espace, Gaïndé Sat-1. Le petit appareil qui pèse à peine 1 kg a été projeté à 500 km de la Terre par la fusée SpaceX à partir de son site de Californie.
Le 16 août 2024, le Sénégal a inauguré le lancement de son premier satellite dans l’espace, Gaïndé Sat-1. Le petit appareil qui pèse à peine 1 kg a été projeté à 500 km de la Terre par la fusée SpaceX à partir de son site de Californie. Une première scientifique que la presse locale a salué avec déférence en multipliant les interviews avec des responsables du programme. La communication scientifique, définie ici comme le traitement de l’information à caractère scientifique par les journalistes, a été à l’honneur dans les médias durant plusieurs jours.
De nombreux sénégalais ont sans doute entendu et lu beaucoup de choses nouvelles concernant le satellite, sa conception et sa fabrication, son lancement, son utilité pour les chercheurs et ce que les gens peuvent en espérer pour améliorer leur vie quotidienne. Des beaux jours vécus avec la science au plus près ! Mais depuis, la norme a repris sa place: la communication de type scientifique est un parent pauvre de la presse sénégalaise.
Avec 50 journaux existants dont une majorité de quotidiens (un bon nombre d’entre eux ont une existence minimale que sur les réseaux sociaux), le Sénégal connait un vrai dynamisme médiatique en phase avec la culture démocratique qui s’est installée depuis plusieurs décennies. Il compte également 150 sites d’informations enregistrés, 300 radios privées et commerciales et des 35 chaînes de télévision. Ces statistiques ont été publiées par le ministère de la Communication, des Télécommunications et du Numérique le 16 août 2024.
Le maillage du territoire national est donc une réalité du point de vue de l’accès du public à l’information. La couverture de l’actualité politique prédomine devant les autres centres d’intérêt : faits divers, crimes, affaires judiciaires, sports, économie, culture, etc. La science ? Cette rubrique est quasi absente des préoccupations des lecteurs, auditeurs et téléspectateurs sénégalais. Ce qui fait de la communication scientifique une sorte de passager clandestin dans les médias. Mais pour certains observateurs, l’espoir subsiste.
« Au Sénégal, le terrain du journalisme scientifique est loin d’être vierge. L’on observe un certain nombre d’initiatives prises par des journalistes qui sont parvenus à asseoir les bases de cette spécialité dans leurs rédactions respectives. Mais il semble que le public pour ce genre de production se fait désirer ou, plus simplement, n’est pas forcément disponible », souligne Khady Gadiaga.
Cette trilingue diplômée en Marketing stratégique et Communication organisationnelle de Liverpool Polytechnic Business School (United Kingdom) connait parfaitement la presse sénégalaise. Elle est également titulaire d’un Master 2 en Gestion de projet obtenu à Kassel Hochschule (Germany) et d’une Licence en langues étrangères appliquée (anglais-allemand). Pour elle, c’est la structuration des maisons de presse qui est en cause.
« La plupart des entreprises de presse au Sénégal ont un caractère événementiel. Elles ont choisi de rester généralistes car elles pensent avoir plus de marge en termes de vente, contrairement aux organes spécialisés qui semblent s’adressent à un public spécifique et ciblé », explique Mme Gadiaga.
Elle déplore ainsi l’absence quasi généralisée de rédactions « disposant de rubriques spécialisées avec des journalistes ayant reçu une formation spécifique mais solide sur des sujets touchant à l’économie, à la science ou la recherche et l’éducation ». Dans cette dynamique, elle regrette que les productions des centres de recherche, structures universitaires et laboratoires de recherche scientifique ne soient pas mieux exploitées et mises en valeur par les médias sénégalais.
Yacine Ndiaye est la responsable de la communication de l’Institut de recherche pour le développement (IRD). Cet organisme public français présent au Sénégal depuis un demi siècle travaille en partenariat avec des institutions locales pour developper des activités de recherche, de formation et d’innovation dans le domaine scientifique. Pour elle, également, le problème reste d’ordre structurel.
« Au sein des rédactions sénégalaises, le journalisme scientifique n’occupe pas une position prépondérante. La primeur est souvent accordée à l’actualité politique. Le desk « sciences » s’exprime rarement en premier lors des réunions de rédaction », souligne Mme Ndiaye.
En outre, « les exigences des rédactions en termes de contenu en rapport avec l’actualité chaude, en plus du turnover des journalistes qui changent souvent de desk, ne vont pas spécialement vers l’épanouissement d’un journalisme spécialisé », ajoute celle qui est aussi en charge de la valorisation de la recherche de l’IRD.
Après les constats implacables de ces deux observatrices de la scène médiatique sénégalaise, comment sortir de cette ornière qui brime la circulation normale de l’information scientifique ?
« Il y a une corrélation entre la spécialisation en journalisme scientifique et le cursus scolaire et universitaire des journalistes. La plupart des journalistes scientifiques ont préalablement fait quelques années dans une faculté de sciences et techniques : d’autres ont poursuivi leurs études dans des domaines comme l’environnement, la biologie, etc. », indique Khady Gadiaga. Ce sont là des facteurs « qui justifient l’orientation des professionnels des médias vers la presse scientifique ».
Plus que jamais, Khady Gadiaga est persuadée que « les missions du journaliste scientifique ne peuvent être menées à bien que suite à une formation de haut niveau académique et pratique spécialisée. »
Dans cet environnement peu propice à une vulgarisation efficace des événements et découvertes scientifiques, elle suggère un soutien réel aux initiatives entreprises par certains professionnels ayant pris l’option et le risque de se spécialiser sur les questions scientifiques. Dans ce cadre, « il serait intéressant de réfléchir à une sorte de Recherche collaborative basée sur la co-construction, la production de connaissances, le rapprochement entre communautés de recherche et médias ».
A coté de la formation continue des journalistes dans leurs propres médias ou ailleurs, Yacine Ndiaye de l’IRD prône un co-développement de cursus ‘’science’’ au sein des écoles de formation au journalisme et la mise en place dans les instituts de recherche partenaires des médias « d’un volet ‘’culture scientifique’’ ». Ce volet serait exécuté « sous forme de bourses aux médias pour financer des sujets de recherche scientifique ».
Ce serait peut-être un début de commencement pour que la couverture de l’actualité scientifique ne soit plus tributaire d’un événement exceptionnel comme le lancement d’un satellite.
PAR KHADY GADIAGA
L'HUMOUR, LA DERNIERE DES TRISTESSES..
J'entends souvent que les femmes ont moins d’humour que les hommes. Si cela est vrai, c’est qu’elles seraient moins portées à se consoler de ce qu’elles sont, d’autant qu’elles peuvent sortir d’elles-mêmes plus facilement.
J'entends souvent que les femmes ont moins d’humour que les hommes. Si cela est vrai, c’est qu’elles seraient moins portées à se consoler de ce qu’elles sont, d’autant qu’elles peuvent sortir d’elles-mêmes plus facilement.
L’humour, c’est mon pouvoir de me consoler, d’en être là où j’en suis, et ce, avec une feinte particulière (mais quel rire est sans feinte ?), une feinte qui consiste à valoriser ma misère pour éviter qu’on me plaigne, peut-être aussi pour détourner le mauvais sort, pour le dissuader. Me prendre en dérision me permet de me reprendre, de rebondir encore et toujours. On dit précisément d’un rire qu’il est «communicatif », et comme le dit fort justement Pagnol, « rire exige une société, du moins un dialogue ».
Rire de soi permet de faire taire les meurtrissures de l'ego et d'amorcer le dialogue avec soi, de l’empêcher d’agir et de neutraliser ses effets en nous, en particulier son insatiable avidité aussi mauvaise pour nous que pour les autres et son impatience à posséder ou à rejeter. Elle nous fait prendre conscience que nous ne sommes pas l’ego, mais que nous le produisons, et que nous pouvons donc nous libérer de son emprise.
Et le fait de savoir rire de tout, de soi et des autres permet, que l'on soit dans une posture assez ambiguë ou dédoublée du fait qu'on est dans la misère, de se consoler (comme on console un autre), on se hisse à la place de celui qui s’en est sorti et qui en parle supérieurement. On est les deux. Ça fait sourire comme si l’on jouait un petit tour au destin.
Alors, l'humour est vital. Il nous permet, comme tout sourire le fait, d'exprimer nos humeurs. Il y a un lien profond entre l'humain, l'humeur et l'humour. L'expression de l'humeur se traduit sur nos visages par des sourires, mais ce sourire peut être cruel lui aussi comme rire. L'humour est plutôt la manière de jouer avec le négatif, d'une manière délibérément positive et tendre. Il n'y a pas d'humour sans tendresse et il n'y a pas de tendresse sans humour.
Il n'y a pas de tendresse sans sourire, la tendresse qui nous a constitué au début de nos vies, qui continue à nous accompagner pour le meilleur, et toujours contre le pire. Cette tendresse se manifeste toujours par la face positive du sourire et de l'humour que l'on dit à juste titre partagé.
Pour essayer néanmoins quelques angles d’attaque de l’humour, soumettons-le au pianocktail de Boris Vian (1963). En fond de base, il y a l’humour comme construit inhérent aux sociétés humaines, ajoutons-y un rapport particulier au réel (décalé, supérieur, analytique), des formes multiples (théâtral ou ordinaire, comique ou grinçant, résigné ou conquérant), puis des effets (affectifs, cognitifs, motivationnels ou comportementaux), et l’on obtient le précipité d’un élément constitutif des rapports sociaux, une dimension des communications plutôt positive dans son ensemble. Dans ses contours collectifs, lorsqu’il est partagé ou reconnu de tous, l’humour est institution ou profession, thérapie et catharsis.
A consommer donc sans modération. Une cuillerée le matin, une cuillerée le soir… En s'arrogeant le droit de se moquer de soi même et en arrachant à l’autre l’initiative de se moquer de vous et même de vous consoler, l'humour ne peut que rejoindre votre propre consolation, celle que vous esquissez.
DES SANCTIONS POUR LA CSTP DE MBAYE FAYE
La Banque africaine de développement a imposé une exclusion de 12 mois à la Compagnie Sénégalaise de Travaux Publics pour fraude. Elle en a donné les raisons dans sa décision que nous vous proposons ci-dessous.
La Banque africaine de développement a imposé une exclusion de 12 mois à la Compagnie Sénégalaise de Travaux Publics pour fraude. Elle en a donné les raisons dans sa décision que nous vous proposons ci-dessous.
La Banque africaine de développement a exclu la Compagnie Sénégalaise de Travaux Publics pour une durée de 12 mois en raison d’une pratique frauduleuse. Ainsi,
pendant la période d'exclusion, l’entreprise ne sera pas autorisée à participer aux projets financés par le Groupe de la Banque africaine de développement.
En effet, la banque renseigne qu'une enquête menée par le Bureau de l’intégrité et de la lutte contre la corruption du Groupe de la Banque africaine de développement a révélé que la Compagnie Sénégalaise de Travaux Publics avait eu recours à une pratique frauduleuse. Ce, dans le cadre d’un appel d’offres pour la construction et l’équipements de bâtiments annexes, incluant un centre de données, des installations d’externalisation des processus d’affaires, un incubateur pour entreprises TIC, un centre de formation, un centre de recherche et un centre de production audiovisuelle et de contenu, ainsi que des bureaux administratifs. Ce projet faisait partie intégrante du Parc des technologies numériques au Sénégal.
La banque informe que l’enquête a établi que la Compagnie Sénégalaise de Travaux Publics avait soumis, dans le cadre de son offre, des certificats d’achèvement falsifiés pour des travaux qu’elle prétendait avoir réalisés, ce qui s’est avéré faux. Et donc, pendant la période d'exclusion, l’entreprise ne sera pas autorisée à participer aux projets financés par le Groupe de la Banque africaine de développement.
Par ailleurs, durant la période d’exclusion, la Compagnie Sénégalaise de Travaux Publics sera tenue de coopérer avec le Bureau de l’intégrité et de la lutte contre la corruption, ainsi qu’avec les autorités judiciaires et réglementaires des pays membres de la Banque africaine de développement dans le cadre de leurs fonctions d’enquête. À l’expiration de la période d’exclusion, la Compagnie Sénégalaise de Travaux Publics devra mettre en œuvre un programme de conformité à l’intégrité conforme aux directives de la Banque, comme condition préalable à toute participation future à des projets financés par le Groupe de la Banque africaine de développement.
L'HUILE ENGRAISSE L'IMPORTATION
Le Sénégal importe, chaque année, plus de 127 milliards de francs CFA d’huile et de graisse, malgré son importante production d’arachide, a révélé Malick Badji, conseiller technique du secrétaire d’Etat aux Coopératives et à l’Encadrement paysan.
Le Sénégal importe, chaque année, plus de 127 milliards de francs CFA d’huile et de graisse, malgré son importante production d’arachide, a révélé Malick Badji, conseiller technique du secrétaire d’Etat aux Coopératives et à l’Encadrement paysan.
« Le Sénégal dépense plus de 127 milliards de francs CFA pour importer de l’huile et de la graisse et plus de 1 070 milliards de francs CFA pour importer annuellement des denrées alimentaires », a-t-il fait savoir.
Il intervenait au démarrage des travaux de la 9e édition du forum annuel du Collectif des opérateurs, producteurs et exportateurs de graines d’arachide (COPEGA) à Kaolack.
Il estime qu’il est du ressort de l’Etat sénégalais, à travers le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage, de travailler à « faire en sorte que les producteurs et autres paysans puissent vivre de leurs activités agricoles ».
Il a ajouté qu’il appartient au ministère de tutelle de porter une « attention toute particulière aux acteurs qui évoluent dans le secteur agricole ».
Selon le conseiller technique du secrétaire d’Etat aux Coopératives et à l’Encadrement paysan, le gouvernement du Sénégal, à travers le ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage, travaille à prendre les dispositions pouvant permettre aux producteurs de vivre « dignement » de leur activité.
LE SAES DANS LE BLEU
La Coordination du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) de l’Université du Sine Saloum El Hadji Ibrahima Niasse (USSEIN) s’inquiète du retard enregistré dans la reprise des activités pédagogiques dans ses campus.
La Coordination du Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) de l’Université du Sine Saloum El Hadji Ibrahima Niasse (USSEIN) s’inquiète du retard enregistré dans la reprise des activités pédagogiques dans ses campus.
« Le retard accusé dans la reprise des activités pédagogiques à l’USSEIN inquiète la communauté universitaire et particulièrement le SAES (…) », indique la section locale du SAES dans un communiqué parvenu à l’APS.
Le SAES « s’indigne du mutisme assourdissant des autorités sur la question, mais surtout de la léthargie du gouvernement dans la recherche de solutions d’urgence pour sauver cette reprise afin de juguler l’accumulation des retards pour un retour à la situation normale », relève le texte.
« Malgré l’état d’avancement des chantiers à l’USSEIN, qui ne nécessitent que peu d’efforts pour être livrés, nos autorités universitaires optent toujours pour des solutions faciles et peu durables (…), déplore la coordination du SAES à l’Université du Sine Saloum El Hadji Ibrahima Niasse.
Il évoque à cet égard la « réparation des locaux prêtés menaçant ruine », regrettant que cela se fasse « aux risques et périls des usagers notamment les enseignants, étudiants et personnels administratifs techniques et de service (PATS) ».
« Cette posture, face à cette crise qui sévit à l’USSEIN, montre une fois de plus que l’enseignement supérieur n’est pas une priorité pour nos autorités qui pourtant chantent urbi et orbi que leur objectif principal est le retour à un calendrier académique normal pour un enseignement supérieur rayonnant », poursuivent les syndicalistes.
Ils estiment que ce retard dans la reprise des activités pédagogiques 2024 à l’USSEIN est un « coup dur » qui risque d’ »anéantir » les nombreux efforts et sacrifices consentis par la communauté universitaire pour rattraper les retards concédés depuis près de six ans.
« La coordination SAES-USSEIN se réserve le droit de réagir spontanément si des réponses satisfaisantes ne sont pas apportées », mettent en garde les syndicalistes.