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24 septembre 2025
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"JE N'ÉTAIS PAS AU COURANT DE L'EXISTENCE DE LA CAISSE D'AVANCE"
Abdoulaye Makhtar Diop a été, pendant longtemps, un agent de la mairie de Dakar, sans pour autant connaître l'existence d'une caisse d’avance - C'est du moins ce qu'il a révélé ce dimanche sur le Grand Jury
Abdoulaye Makhtar Diop a été, pendant longtemps, un agent de la mairie de Dakar, mais il jure qu’il ne savait qu’il y avait une caisse d’avance. Il l’a révélé au micro de Babacar Fall, à l’émission « Grand Jury » de la RFM.
«C’est moi qui ai conduit, pendant plusieurs années, tous les marchés de la mairie de Dakar, mais je n’ai jamais été au courant de l’existence de la caisse d’avance de la mairie de Dakar. La caisse d’avance n’est pas un instrument mis à la disposition des conseillers, elle est mise au pouvoir discrétionnaire du maire», dit-il.
Par ailleurs, il a révélé que l’Etat du Sénégal va reconstruire, sur fonds propre, le stade Assane Diouf. Il note que cela a été inscrit dans le programme triennal public de l’Etat du Sénégal.
PAR MAME BIRAME WATHIE
SI MACKY A PU, POURQUOI PAS KOUTHIA
La candidature d’un personnage comme Kouthia ne serait que l’aboutissement d’un processus de décrépitude d’une classe politique, jusque-là appréhendée comme la chasse gardée d’une élite
Certains se sont pincé, d’autres ont écarquillé les yeux, tous ont fini par comprendre que Kouthia ne blague pas. Comme presque tout le monde, il pense pouvoir remplacer Macky qui, avec, ses wathiathia, a rabaissé la fonction présidentielle au point d’inciter bouffons et clowns à vouloir l’exercer. Les institutions de la République désacralisées, pourquoi n’importe quel quidam ne prétendrait pas à les incarner ?
Des 89 candidats déclarés à la prochaine présidentielle, seul Samba Sine, alias Kouthia, a eu besoin de revenir réitérer sa déclaration pour être vraiment pris au sérieux. Lui qui est quotidiennement sur le petit écran a convoqué la presse pour résoudre l’opinion à croire à sa volonté de briguer le suffrage des Sénégalais le 24 février prochain. «Macky Sall n’a qu’à bien garder les clés du Palais présidentiel parce qu’il va me les donner le 24 février inchallah», a déclaré Kouthia, qui, comme tout le monde, a aussi créé son mouvement dénommé Far ak Sénégalais yi (MFAS).
Il est vrai que l’animateur a tendance à blaguer même s’il pleure. Certains se rappellent des chaudes larmes qu’il avait versées sur le plateau de Walf Tv, annonçant mordicus la fin de son compagnonnage avec le Groupe futurs médias (GFM). La suite est connue. Kouthia avait fourvoyé son monde et avait continué de plus belle à se remuer et à se déhancher sur le plateau de la TFM. Pourtant, à bien observer la scène politique sénégalaise, la candidature d’un personnage comme Kouthia ne serait que l’aboutissement d’un processus, la manifestation de la décrépitude d’une classe jusque-là appréhendée comme la chasse gardée d’une élite.
Léopold Sedar Senghor et son élève Abdou Diouf ont grandement retardé le Sénégal, empêchant systématiquement son décollage économique et observant impuissamment leurs concitoyens patauger dans la misère. Si Abdoulaye Wadea pu se glorifier des infrastructures qu’il a fait sortir de terre, c’est parce que le premier a passé son magistère à bercer les Sénégalais de poésie et le second à ajuster structurellement l’économie sénégalaise selon la volonté des Bailleurs de fonds. Les échangeurs et autres autoroutes, presque toutes les grandes capitales d’Afrique les avaient avant 2000. A cette date, il n’y avait presque au Sénégal, en termes d’infrastructures, que ce que le colon y avait laissé. Seulement, en dépit de tout ce qui peut leur être reproché, les deux premiers chefs de l’État du Sénégal ont toujours veillé à placer de véritables hommes d’Etat à la tête des Institutions et des ministères. C’est avec Me Abdoulaye Wade que les Sénégalais ont commencé à se poser la question : « Mais qu’est-ce qu’il fait là ? ».
Quand, le 21 avril 2004, en plein remaniement ministériel, Farba Senghor a été aperçu entrant à la Primature où l’attendait Macky Sall qui venait d’être nommé Premier ministre, cette question a commencé à être fréquente au Sénégal. Focalisant ses choix sur les hommes politiques prêts à tout pour lui servir, Abdoulaye Wade a cassé les lignes et presque enterré les technocrates et autres énarques qui sont relégués aux tâches administratives, à l’obéissance professionnelle. Avec Me Wade, des vendeurs de paille et des chasseurs de serpents se sont retrouvés autour de la table du conseil des ministres. Depuis, le manque à gagner intellectuel du Sénégal ne cesse de croître.
En effet, avec Macky Sall, les cancres et les vieux insolents ont pris le pouvoir. Souleymane jules Diop, Moustapha Cissé Lo, Moustapha Niasse, Moustapha Diakhate et Abdoulaye Wade ont inspiré les Assane Diouf et autres « insulteurs du web ». Et les insanités balancées par ces derniers sont bien moins graves que celles émanant de la bouche d’hommes incarnant des Institutions. Face à la presse, Me Wade demandait à ses concitoyens de se méfier de Macky Sall qu’il présentait comme un descendant d’esclaves anthropophages. Moustapha Cissé Lo, qui a écrit ses plus belles lettres de noblesse en dégainant une arme en pleine réunion des conseillers régionaux de Diourbel, a compris que l’indiscipline peut être payante au Sénégal. Plus il en fait, plus il gravit les échelons. Ses dernières insultes, visant Ousmane Sonko, n’ont guère dérangé la bien-pensante sénégalaise qui n’accepte pas qu’un apprenti chauffeur fasse ses besoins sur la chaussée mais bien moins scandalisée quand le 1er vice-président de l’Assemblée nationale, le président du Parlement de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) se met à insulter comme certains pêcheurs lébou rentrant bredouilles.
Pour continuer à trôner à la tête de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse a décrété la poursuite du compagnonnage de l’AFP avec Macky Sall. Et aux mécontents de son parti, il a des insultes à foison. «… J’ai signé un accord avec Macky Sall. Et je le dis ici, aucun ambitieux, aucun imbécile, aucun salopard, ne peut détruire ce qui me lie à Macky Sall…», avait-il notamment balancé. Que dire de Souleymane jules Diop ? Après avoir dézingué l’essentiel des acteurs politiques, sans même ménager les guides religieux, il est revenu au Sénégal avec les honneurs. N’est-ce pas lui qui disait que Macky ne peut même pas être planton ?
Si Macky Sall dont l’un des collaborateurs disait qu’il n’est pas en mesure de gérer une boutique parvient au pouvoir pourquoi pas Kouthia. Au moins, avec ce dernier, les Sénégalais retrouveraient le rire à défaut d’avoir quoi manger. Et s’il ne parvient à se faire élire, ce ne serait pas parce qu’il a été jugé inapte à faire comme le leader de l’APR. Avec ses « wathiathia » de mauvais gout, Kouthia lui dame facilement le pion.
PAR MOHAMED DIA
ET SI NOUS ÉTIONS LA CAUSE DE NOTRE SOUS DÉVELOPPEMENT ?
Si le président en exercice sait que l’électorat préfère des réalisations électoralistes telles qu’une arène nationale, une autoroute, plutôt qu'un programme économique harmonieux pour nous sortir de la pauvreté, il les fera pour assurer sa réélection
Si le président en exercice sait que l’électorat préfère des réalisations électoralistes telles qu’une arène nationale, une autoroute électoraliste, des bourses familiales politiques, des subventions qui tuent notre trésorerie, plutôt que d’un programme économique harmonieux pour nous sortir de la pauvreté, il fera cela pour assurer sa réélection. Nul ne pourra le blâmer car le président fait aussi de la politique.
Malgré quatre présidents et des milliers de milliards plus tard, le Sénégal fait toujours partie des pays les plus pauvres du monde. Tous les secteurs souffrent et tous les présidents ne font que donner les premiers soins depuis l’indépendance et aucun président n’a eu un modèle économique adéquat aux problèmes socio-économiques du Sénégal pour nous sortir de la pauvreté. Nous avons toujours pointé les présidents du doigt sans vraiment nous remettre en question. Et si nous, revendicateurs de bilan, sommes la principale cause de notre sous-développement ? Combien d’entre nous sont en train de pointer du doigt les réalisations électoralistes du président en exercice comme si cela était largement suffisant pour nous et pour le réélire ?
Avec une population estimée à 16.446.453 à la date du 10 Novembre 2018 par les Nations unies, la population du Sénégal est une population très jeune avec 61,84% de la population ayant entre 0 et 24 ans. La première élection de 1963 fut remportée par le président Senghor avec 100% des voix vu qu’il était le seul candidat. Il faut noter qu’il fallait obtenir 10 voix parlementaires pour être candidat à l’élection présidentielle or aucune voix n’a été obtenu par l’opposition. La seconde et la troisième élection de 1968 et 1973 furent aussi remportées par le président Senghor avec 100% des suffrages. La quatrième élection de 1978 fut remportée par le président Senghor avec 82,02% des suffrages contre 17,38% des suffrages pour le président Wade. En 1981, quand le président Diouf devint chef d’Etat, la loi contre l’enrichissement illicite fut abrogée et la délation très encouragée. En 1983, avec l’abolition du quadripartisme, nous assistons à l’apparition de nouveaux mouvements. Cependant ces mouvements souffraient « d’un trop-plein démocratique » comme l’avait dit Pierre Barnes (Le Monde, 25 février 1983). Conséquemment le président Diouf remporta ces élections avec 83,45% des suffrages. En 1988, le président Diouf remporta ces élections avec 73,20% des suffrages. Il en fut de même en 1993 avec 58,40% des suffrages en faveur du président Diouf. Durant les élections de 2000, le président Diouf reçut 41,33% des suffrages contre 30,97% des suffrages pour le président Wade, ce qui força un second tour ; cela fut une première dans le pays depuis cinquante ans. Le 19 mars 2000 restera à jamais un jour historique pour le Sénégal. Le président Wade reçut 58,49% des suffrages contre 41,51% pour le président Diouf. En 2007 le président Wade obtint 55,90% des suffrages contre 14,92% pour Idrissa Seck. En 2012 le président Wade obtint 34,81% contre 26,58% pour le président Macky Sall, ce qui força un second tour que le président Macky Sall gagna avec 65% des suffrages.
Le changement au Sénégal, une arlésienne
Cheikh Ahmed Bamba Diagne dit dans son livre intitulé Comment votent les Sénégalais ? que « les Sénégalais ne choisissent pas un candidat mais démettent un président… le vote sénégalais n’est pas sincère mais il est stratégique ». Jacques Chirac disait que « le droit de vote, ce n’est pas l’expression d’une humeur, c’est une décision à l’égard de son pays, à l’égard de ses enfants ». Il faut juger le président par ce qu’il a fait sur tous les plans et si vous pensez que cela vous convient, votez pour lui et si ce n’est pas le cas, ne votez pas pour lui. En choisissant votre candidat aussi, jugez ce qu’il a fait quand il était dans le gouvernement vu que la plupart des potentiels candidats ont été dans le gouvernement à un moment ou à un autre. Il y a certaines promesses qui ne seront pas en mesure d’être tenues donc il est préférable de ne pas les utiliser comme critères de choix. Il faut plutôt chercher un candidat qui vous dira la vérité ; cette vérité est que pour que le Sénégal se développe il faudra serrer la ceinture en arrêtant les subventions et changer nos manières de faire et de vivre, formaliser le secteur informel entre autres pour balancer notre budget. Aucune nation ne s’est développée sans s’industrialiser, donc il faudra penser à transformer nos matières premières et de les exporter en produits finis. Si en choisissant votre candidat vous vous fiez aux promesses de campagne, de grâce il faudra assumer cela en connaissance de cause. Aucun candidat ne peut changer ce pays sans prendre des mesures qui vont contre l’électorat et qui n’arrangeront pas beaucoup de personnes. Chacun vous dira ce qu’il a fait ou ce qu’il fera et cela n’est pas le mal dont souffre le Sénégal. Il faudra un candidat qui puisse dire que la fondation n’est pas bonne et de reconstruire avec une bonne fondation. Est-ce qu’un tel candidat sera élu ?
Comme le disait John Petit Senn : « les hommes politiques se font principes pour arriver au pouvoir, et se retrouvent des hommes dès qu’ils y sont parvenus ». De nos jours, l’épithète de politicien a une connotation tellement négative que bons nombres de compétents et d’intègres citoyens s’en abstiennent. L’individualité et la rationalité doivent être les critères les plus importants dans le choix du candidat. Nous notons cependant au Sénégal que le vote atteste du caractère ethnolinguistique et religieux, avec la consigne de son guide spirituel qui quand même a tendance à disparaitre. Au lieu de présenter un programme clair et objectif, nous assistons souvent au clientélisme électoral. Cela rend le scrutin peu compétitif car le candidat sortant est souvent favori car pouvant utiliser les moyens de l’Etat. Ce clientélisme électoral fait de l’alternance une Arlésienne en Afrique. Pascal Lissouba ne disait-il pas « qu’on n’organise pas des élections pour les perdre » ?
LA PRÉSIDENCE RECONNAÎT LA GRAVITÉ DE L'ÉTAT DE SANTÉ D'ALI BONGO
Depuis son hospitalisation le 24 octobre à Ryad, l'état de santé du président «s'est sensiblement amélioré», a déclaré Ike Ngouini, ajoutant qu'il est "en phase de recouvrement de la plénitude de ses facultés physique
La présidence gabonaise a reconnu dimanche implicitement la gravité de l'état de santé du président Ali Bongo Ondimba, hospitalisé à Ryad (Arabie Saoudite) en affirmant qu'«il est en phase de recouvrement de la plénitude de ses facultés physiques».
Hospitalisé à Ryad le 24 octobre
Depuis son hospitalisation le 24 octobre à Ryad, l'état de santé du président Bongo «s'est sensiblement amélioré», a déclaré Ike Ngouini, ajoutant qu'il est "en phase de recouvrement de la plénitude de ses facultés physique.
Fils d'Omar Bongo, président du Gabon pendant 41 ans (1967-2009), Ali Bongo lui avait succédé dès 2009. Il avait été réelu encore à la présidence du Gabon en septembre 2016 dans le chaos. L'annonce de sa courte victoire devant Jean Ping avec un écart de 5.594 voix seulement, avait provoqué des violences (manifestations, pillages, incendie partiel de l’Assemblée, répression, prise d’assaut du QG de Jean Ping, interpellations massives, etc.). L'Union européenne avait mis en question cette réellection. Elle dénonçait des irrégularités, notamment « le manque d’indépendance de certaines institutions clés » comme la commission électorale ou encore, des « anomalies » mettant « en question l’intégrité du processus de consolidation des résultats et du résultat final de l’élection ».
PAR GUY MARIUS SAGNA
UNE ARME CONTRE LE FCFA
À travers ce livre, Fanny et Ndongo, mettent à notre disposition, un fil d’Ariane qui nous guide à travers le dédale de l'oppression monétaire - NOTE DE LECTURE DE "L'ARME INVISIBLE DE LA FRANÇAFRIQUE"
J’ai lu le dernier livre de Fanny Pigeaud et Ndongo Samba Sylla le vendredi et le samedi qui ont précédé le Magal de Touba de cette année. Je puis vous dire que ce livre est un vrai Magal à la résistance contre l’oppression monétaire qu’est le franc CFA.
Celle et celui qui ont écrit ce livre ont du être hanté par le propos de Pouemi. « Il convient en Afrique que la monnaie cesse d’être le territoire du tout petit nombre d’experts qui jouent aux magiciens. ». Ce livre a été écrit pour démocratiser le débat, le rendre accessible à la grande masse des citoyens des pays africains dominés de la zone franc mais également des citoyens français du pays oppresseur.
L’arme invisible de la françafrique, une histoire du franc CFA n’est pas un livre de plus. Il est réellement un livre en plus. L’Etat impérialiste français et ses collabos africains, face à chaque lecteur de ce dernier livre sur le franc CFA, peuvent parler comme St Thomas d’Aquin. « Je crains l’homme d’un seul livre » dans le sens où en ce livre, les abolitionnistes de cette « monnaie des PMA » qu’est le franc CFA ont une arme de compréhension, de persuasion et de destruction massives du franc CFA.
Sur la problématique du franc CFA, ce livre est une mine d’or. On y apprend comment la France a fait de la zone franc un « Eldorado tricolore ». La France peut dire « la zone franc c’est moi » comme un Edouard Balladur a pu dire « la dévaluation c’est moi. ». Si pour vous le franc Cfa est une question obscure, en lisant ce livre vous dissipez les ténèbres de l’oppression monétaire dont sont victimes plus de 162 millions d’africains.
Ce livre est une torche. Avec ce livre, Fanny et Ndongo, mettent à la disposition des abolitionnistes, des démocrates un fil d’Ariane qui nous guide à travers le dédale du temps, le dédale de la françafrique, de dédale de l’oppression monétaire.
L’un des mérites de Fanny et Ndongo c’est d’avoir ajouté un autre élément qui démasque le mensonge de la prétendue garantie française sur le franc CFA. Jusque là, la dévaluation du franc CFA suffisait à montrer qu’en réalité cette garantie c’était du pipeau. Si garantie il y a, l’Etat français devrait prévoir un montant annuel dans ses budgets pour assumer cette garantie. Fanny et Ndongo ont exhumé les budgets de la France. Surprise : « le montant inscrit au niveau de la ligne consacrée à la garantie de convertibilité des deux francs Cfa et comorien est de zéro euro. Il ne s’agit pas d’une anomalie passagère : les lois de finances des années précédentes ont la même caractéristique. » C’est-à-dire, la France n’essaie même pas de faire semblant de garantir.
Si le 19e siècle a donné l’adage « Il ne faut pas faire ce que les anglais vous disent de faire. Faites ce qu’ils ont fait. », le livre de Fanny et Ndongo nous dit « Il ne faut pas parler du franc Cfa comme ils vous disent de parler. Parler comme eux parlent de leur monnaie. ». Vous n’en croirez pas vos yeux. A lire les propos de Sarkozy, Hollande, Georges Roux de Bézieux, vice président du Mouvement des entreprises de France (Medef), le président du groupe Airbus, Louis Gallois vous croirez entendre Ndongo samba Sylla, Kako Nubukpo ou Demba Moussa Dembele.
Jugez-en vous-mêmes ! « En 2006, Nicolas Sarkozy, candidat à l’élection présidentielle, fustigeait un « euro fort » : ‘’La surévaluation de l’euro par rapport au dollar est une erreur économique grave. […] Continuons comme cela et on ne pourra plus fabriquer un seul Airbus en Europe parce que le dollar sera si bon marché qu’on ira les faire fabriquer aux Etats-Unis’’, déclarait-il. Avant d’ajouter : ‘’ Il n’y a pas un pays au monde où la monnaie ne soit pas un instrument de politique économique au service de la croissance et de l’emploi.’’ Dans une interview datant de mars 2008, le président du groupe Airbus, Louis Gallois, mettait lui aussi en cause la politique monétaire de la BCE : « L’euro à son niveau actuel est en train d’asphyxier une bonne partie de l’industrie européenne en laminant ses marges à l’exportation. » Et Fanny et Pigeaud de conclure : « Si l’euro est une monnaie qui asphyxie la France, que dire alors de son effet sur les pays africains de la zone franc ? ». Et moi d’ajouter, que le premier impérialiste français et le premier néocolonialiste monétaire traite à nouveau les résistants au franc CFA de partisans de la « victimisation ».
Fanny et Ndongo nous disent dans leur livre ce qu’est une monnaie souveraine. Une monnaie indépendante juridiquement et économiquement. Ils nous révèlent le caractère anti démocratique du franc CFA.
Une autre contribution majeure de ce livre est la question de la « création monétaire ». Comment financer l’économie de nos pays dans le cadre d’un projet souverain c’est à dire sans passer par les impérialistes et leurs diktats ?
Ce livre est un livre violent. Il est violent du fait de la violence de l’oppression monétaire qu’il décrit. On en sort pas indemne. On sort du livre de Fanny et Ndongo avec deux mots : FRANCE DEGAGE !
Bravo à Fanny et à Ndongo pour leur contribution fondamentale qui montre la nécessité du Frexit.
Ce livre doit être lu par tous ceux qui résistent au franc CFA, par tous les démocrates et tous les pro CFA honnêtes.
Ce livre est aussi un livre agréable à lire. On est partagé par deux attitudes : le lire d’un trait tant on veut connaître la suite ou le siroter lentement pour mieux le savourer.
Je l’ai refermé en pensant à ce que André Breton avait dit de aimé Césaire : « mais ce qui était dit là, c’était ce qu’il fallait dire, non seulement du mieux mais du plus haut qu’on pût le dire ! Toutes ces ombres grimaçantes se déchiraient, se dispersaient ; tous ces mensonges, toutes ces dérisions tombaient en loques (…) »
PAR SABINE CESSOU
DÉMOCRATIE, POURQUOI L'AFRIQUE CENTRALE N'AVANCE PAS
Comment expliquer l’évolution politique du cœur de l’Afrique, sinon régressive, du moins stagnante ? À se demander à quoi sert de faire des élections dans la seule région d’Afrique où les chefs d’État peuvent encore l’être à vie ?
Le Monde Diplomatique |
Sabine Cessou |
Publication 11/11/2018
La réélection des plus prévisibles de Paul Biya, 85 ans, pour un septième mandat à la présidence du Cameroun, est passée comme une lettre à la poste — du moins sur la scène internationale. Quelques papiers et réactions à l’annonce des résultats le 22 octobre — 71,2 % des voix —, des félicitations de Paris et c’est reparti pour un tour, après de longues années de pourrissement dans ce pays. En 2010, un rapport de l’ONG International Crisis Group s’était inquiété d’une possible guerre, tant le problème de la succession — un cancer non traité — produisait déjà ses métastases. C’est du côté du Cameroun anglophone que le conflit a éclaté, dans une région lassée des négligences du pouvoir central à son égard puis révoltée par la répression à son encontre.
Non moins prévisible, le chaos se profile en République démocratique du Congo (RDC) avec la « machine à voter » — un morceau qui promet d’être mémorable. La Commission électorale nationale indépendante (Ceni), après deux ans de report du scrutin présidentiel par « manque de moyens », a sorti l’engin de son chapeau, décidant d’en commander 107 000 à une société privée sud-coréenne — un contrat de 158 millions de dollars. Cet outil n’a pas été certifié. Les autorités de Séoul ont mis en garde contre les (in)conséquences de son (més)usage.
La machine est présentée comme une imprimante par la Ceni : l’électeur touche sur un écran tactile la photo de son candidat, qui s’imprime, et sert de bulletin de vote à glisser dans l’urne. À raison d’une machine par bureau de vote, la technologie annule le secret du vote et ne fonctionnera pas toujours, en raison des coupures d’électricité. Comme ailleurs en Afrique centrale, tout un peuple part aux élections alors que les résultats semblent joués d’avance. Joseph Kabila, en place depuisı 2001, a opté pour une solution à la Poutine-Medvedev. Il va pousser son dauphin Emmanuel Ramazani Shadary, 58ı ans, ex-gouverneur de la province du Maniema. Que sait-on de cet homme ? C’est un ministre de l’intérieur qui a été sanctionné en mars 2017 par l’Union européenne pour avoir réprimé à tour de bras les manifestations réclamant la tenue du scrutin à la date prévue, fin 2016… Comme Paul Biya, il a toutes les chances de l’emporter, compte tenu de l’ampleur de la fraude qui se prépare.
La communauté internationale aux abonnés absents
À se demander à quoi sert de faire des élections dans la seule région d’Afrique où les chefs d’État peuvent encore l’être à vie. Quinze ambassadeurs représentant les membres du Conseil de sécurité ont fait le déplacement le 8 octobre à Kinshasa, pour s’assurer que le scrutin ait lieu à la date prévue et dans les bonnes conditions. Ils savent qu’il n’y a aucun suspense sur les résultats. Et qu’il y aura sans doute une crise.
Dans ce contexte, l’annonce faite en juin dernier de Pierre Nkurunziza, président du Burundi, de se retirer de la course en 2020, a paru des plus surréalistes. Personne n’y a cru une seconde. D’autant moins que le régime de Bujumbura avait organisé un mois plus tôt un référendum constitutionnel remporté à 73 % des suffrages, dans des circonstances là encore répressives et contestées par l’opposition. Le chef de l’État, qui devait se retirer en 2015 au bout de deux mandats, s’est présenté pour un troisième en faisant le forcing, sans même modifier la Constitution. Il a été le premier, dans une région des Grands lacs difficile à séparer de l’Afrique centrale, à envoyer le signal qu’il est possible de se maintenir au pouvoir, malgré le soulèvement populaire qui a balayé Blaise Compaoré en octobre 2014 au Burkina Faso, en Afrique de l’Ouest, pour cause de « tripatouillage » constitutionnel. Le régime burundais, responsable d’au moins 1 000 morts, 800 disparus, 6 000 prisonniers et 250 000 réfugiés depuis 2015, a maintenant toute latitude pour retailler la loi fondamentale et se maintenir jusqu’en 2034. Il n’a même pas jugé utile de se rendre aux dernières négociations inter-burundaises organisées fin octobre en Tanzanie, pays médiateur dans la crise.
« Dans le cas du Burundi, il paraît très clair qu’il n’y a pas de communauté internationale — ou alors elle se trouve aux abonnés absents… En fait, il n’y a pas de numéro que nous puissions appeler »,note l’opposant Alexis Sinduhije, ancien journaliste, fondateur de la Radio publique africaine (RPA) et du Mouvement pour la solidarité et la démocratie (MSD), un parti qui mobilise la jeunesse sur son programme non ethnique.
Pétrole, coltan et « partenaires extérieurs amicaux »
Comment expliquer l’évolution politique du cœur de l’Afrique, sinon régressive, du moins stagnante ? En Afrique de l’Ouest, les alternances au pouvoir se multiplient. Même au Nigeria, malgré sa forte tradition de coups d’État et ses niveaux de corruption. Seul le Togo fait figure d’exception, toujours sous l’emprise du clan Eyadéma. Pour le politologue Gilles Yabi, Béninois basé à Dakar, « l’Afrique centrale n’a pas fait de transition démocratique effective dans les années 1990, contrairement à l’Afrique de l’Ouest. C’étaient des transitions parfaitement contrôlées par les régimes en place pour la plupart, ou avec des remises en cause violentes. Je ne parlerais donc pas de régression démocratique, dans la mesure où il n’y avait pas eu de réel progrès pour commencer ».
Dans une analyse où il tirait les leçons de la chute de Blaise Compaoré, suite à un soulèvement populaire (armée comprise) au Burkina Faso, Gilles Yabi pointait par ailleurs le facteur économique qui pèse de tout son poids dans des pays autrement plus riches que ceux du Sahel : « Les progrès ont été entravés dans les pays riches en ressources naturelles par la forte capacité des présidents sortants à acheter les soutiens politiques, chez eux comme parmi les partenaires extérieurs amicaux. En Guinée-Équatoriale, au Congo-Brazzaville, en Angola, au Gabon et au Cameroun, la tradition politique de la concentration des pouvoirs et des ressources entre les mains du président rend particulièrement facile pour les élites dirigeantes la prévention ou la répression de toute action collective significative, susceptible de menacer le statu quo. La manipulation de la diversité ethnique par les pouvoirs en place est un instrument supplémentaire qui complique la tâche de ceux qui essaient de créer de larges mouvements cohésifs en faveur de changements démocratiques ».
L’ethnie, un instrument puissant de division
Tel est le cas au Burundi, où le pouvoir ne cesse d’agiter le démon de l’ethnie, en jouant des rivalités entre Hutus et Tutsis. Lui-même Hutu, le président Pierre Nkurunziza a recours à un discours de haine qui évoque celui du Rwanda d’avant le génocide en 1994. Comme au Rwanda, elle dit kora (travail) pour parler de l’élimination des Tutsis, minorité traitée de mujeri (chiens enragés), comme elle l’était de « cafards » au Rwanda. Le régime de Bujumbura présente par ailleurs tous les Tutsis comme des alliés objectifs du Rwanda, s’efforçant de brouiller la lecture internationale de la crise — qui se résume à un peuple en lutte pour sa démocratie — en la reliant systématiquement à Paul Kagamé.
L’opposant Alexis Sinduhije, en exil, résiste à cette propagande qui n’a rien d’une fatalité : « Je ne vois pas de complot des Hutus contre les Tutsis au Burundi, dit-il, mais un pouvoir qui tue ses citoyens indistinctement, sans considérer leur ethnie. Il y a plus de Hutus tués par ce gouvernement que de Tutsis, d’ailleurs. Ils ont une même caractéristique, le fait d’être opposants. En vérité, nous savons bien que nous sommes tous pareils et que le réel problème est ailleurs. Il tient au fait que les pouvoirs au Burundi, quelle que soit leur ethnie, tendent à être dictatoriaux et militarisés. » Le phénomène est vrai de nombre de pays d’Afrique centrale, menés par d’anciens militaires.
Le rapport à la mort, qui « gouverne tout »
Paul Biya, président absentéiste, posera donc souriant pour la photo, comme à son habitude, au prochain sommet France-Afrique. Au-delà des considérations sur l’incohérence de la diplomatie française ou occidentale au sujet de l’évolution politique du continent, l’anthropologue gabonais Joseph Tonda livre une explication plus profonde. « Le vrai souverain en Afrique centrale, dit-il, c’est la mort. Paul Biya partira mort. Tout s’organise en fonction de cette mort qui a vu disparaître les héros de l’indépendance, Patrice Lumumba ou Ruben Um Nyobè… » Le cas de Mobutu Sese Seko, dont le nom lui-même signifiait « le guerrier qui va de victoire en victoire sans que personne ne puisse l’arrêter », paraît le plus emblématique du mal qui ronge l’Afrique centrale.
« Mobutu, en créant le Zaïre, a aboli le temps sur le plan symbolique, poursuit Tonda. Un fleuve, une monnaie et un pays sont devenus Zaïre. Et les sujets des Zaïrois, dont Mobutu a transformé l’apparence avec une politique du vêtement, l’abacost. Il s’est posé comme le premier Dieu africain vivant et il a fait tache d’huile, en réveillant le fantasme du souverain vivant dans l’illusion de l’immortalité ».
Lorsque les chefs d’État s’arrogent le pouvoir de vie et de mort sur leurs concitoyens et conçoivent leurs pays comme des territoires privés, ils perpétuent selon Tonda un schéma à la fois pré-colonial et colonial. « On retrouve la puissance des anciens royaumes du Congo où les rois avaient intérêt à ce que leurs sujets vivent, ces derniers voyant dans leur chef un souffle, une énergie vitale. Ce qui renvoie à la servitude volontaire des peuples d’Afrique centrale dans le culte du chef. On perçoit aussi dans le fonctionnement des chefs d’État de la sous-région toute la force du rapport colonial avec le territoire, qui a été la propriété d’intérêts particuliers. On peut parler, dans l’appropriation des pays par leurs présidents comme des “terrains de jeu”, d’un processus d’auto-colonisation ». Les pays dirigés par les immortels de la trempe de Mobutu sont-ils susceptibles de retomber dans les gouffres déjà connus par l’ex-Zaïre ? La question reste posée.
AUDIO
DIANO-BI AVEC MOUSTAPHA GUIRASSY
Le député-maire de Kédougou, candidat à la présidentielle de 2019, fait un tour d'horizon de l'actualité nationale, dans l'émission hebdomadaire en Wolof de Sud FM
Moustapha Guirassy, maire de Kédoudou et député à l'Assemblée nationale, est l'invité de l'émission dominicale "Diano-bi" sur Sud FM.
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COMPRENDRE LE MONDE AVEC RENÉ LAKE
POINT DE MIRE SENEPLUS - Lecture des résultats du dernier scrutin de mi-mandat aux Etats-Unis, avec René Lake, invité d'Abdoulaye Cissé sur la RFM - Audio en Français et en Wolof
Alors que quelques États restent toujours en jeu, Donald Trump revendique une large victoire aux dernières élections de mi-mandat. Le camp démocrate lui, a bien gagné la Chambre des Représentants, sans pour autant instaurer une vague bleue. Alors, que peut-on attendre des deux dernières années de la présidence Trump ? Comment va se matérialiser cette nouvelle cohabitation entre Démocrates et Républicains ? La présidentielle de 2020 est-elle déjà pliée en faveur de l'actuel locataire du Bureau oval ?
En français d'abord, ensuite en wolof, René Lake, consultant en stratégie internationale et grand connaisseur de la politique américaine, donne quelques éléments de réponse, au micro d'Abdoulaye Cissé.
Mame Boy Diao, inspecteur des impôts et domaines, et membre de l'APR est au micro de Baye Omar Gueye.
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QUI SONT LES SOLDATS AFRICAINS DE LA PREMIÈRE GUERRE MONDIALE ?
Des millions d'Africains ont été mobilisés et se sont battus sur leur territoire au service de leur colonisateur pendant la Grande Guerre - Portraits des soldats indigènes qui ont participé à la Première Guerre mondiale en Afrique
Des millions d'Africains ont été mobilisés et se sont battus sur leur territoire au service de leur colonisateur pendant la Grande Guerre. Portraits des soldats indigènes qui ont participé à la Première Guerre mondiale en Afrique par Marc Michel, historien.