A Paris, 12 chefs d’Etat et de gouvernement dont Macky Sall ont signé une déclaration lors du Forum de Paris sur la Paix pour garantir la liberté d’expression et de presse et son exercice dans le contexte technologique et politique du 21ème siècle.
On pourrait l’intituler la déclaration de Paris. Engagée dans le combat pour le renforcement de la liberté de la presse et déterminée à museler les «prédateurs» de celle-ci, l’organisation Reporters sans frontières (Rsf) a réussi à convaincre une dizaine de chefs d’Etat à soutenir son combat. Lesquels ont signé une déclaration conjointe pour soutenir son initiative après la publication des travaux de la Commission internationale indépendante sur l’information et la démocratie : il s’agit de Christian Kaboré (Burkina Faso), Justin Trudeau (Canada), Carlos Alvarado (Costa Rica), Lars Lokke Rasmussen (Danemark), Emmanuel Macron (France), Raimonds Vējonis (Lettonie), Saad Hariri (Liban), Dalia Grybauskaitè (Lituanie), Erna Solberg (Norvège), Macky Sall (Sénégal), Alain Berset (Suisse), Beji Caid Essebsi (Tunisie). Ils adhèrent aux conclusions de cette commission, qui propose «que l’espace mondial de l’information et de la communication soit considéré comme un bien commun de l’humanité, dans lequel doivent être garantis la liberté, le pluralisme et l’intégrité des informations».
Bien sûr, Rsf en est arrivée à faire comprendre aux dirigeants «que les acteurs en position de structurer cet espace global ont des responsabilités, notamment en matière de neutralité politique et idéologique, de pluralisme et de redevabilité». «Elle appelle également à reconnaître que les individus ont un droit, non seulement à une information indépendante et plurielle, mais aussi à une information fiable, condition indispensable pour qu’ils se forgent librement une opinion et participent valablement au débat démocratique», dit Rsf, inquiète aussi de nouvelles menaces, qui sont en train de déstructurer l’écosystème classique du monde l’information.
Cette situation a fait naître des inquiétudes surtout comme «la fragilisation du journalisme professionnel et le développement de la désinformation massive en ligne, qui perturbent le fonctionnement de nos démocraties». «Préoccupés par la permanence dans de nombreux pays du contrôle politique sur la presse ou de l’asservissement de l’information à des intérêts particuliers, les chefs d’Etat ou de gouvernement de Burkina Faso, Canada, Costa Rica, Danemark, France, Lettonie, Liban, Lituanie, Norvège, Sénégal, Suisse, Tunisie ont décidé de lancer, en s’inspirant des principes énoncés par cette déclaration, une initiative pour l’information et la démocratie», s’engagent ces dirigeants, qui «réitéreront à travers cette initiative, ouverte au soutien d’autres Etats, leur engagement en faveur de la liberté d’opinion et d’expression, et définiront les objectifs à suivre pour en garantir l’exercice dans le contexte technologique et politique du 21ème siècle». 70 ans après l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’Homme.
«IL FAUT SAVOIR RAISON GARDER»
SDE – Grand Serigne de Dakar sur l’attribution du contrat d’affermage
Abdoulaye Mactar Diop appelle à plus de retenue par rapport à l’affaire du contrat d’affermage de l’eau. «Il faut que l’on sache raison garder aussi bien du côté de la Sde que du ministère de l’Hydraulique, parce qu’il ne sert à rien d’alimenter la commère à travers des communiqués dans la presse», a prêché hier le Grand serigne de Dakar devant le Grand Jury de la Rfm.
L’Autorité de régulation des marchés publics (Armp) a ordonné la suspension de l’attribution du marché de la gestion de l’eau au groupe Suez. Cela, suite à une saisine de la Société des eaux (Sde).
Abdoulaye Makhtar Diop suggère ainsi, de laisser la procédure arriver à son terme. «Il faut que l’on sache raison garder aussi bien du côté de la Sde, que du ministère de l’Hydraulique, parce qu’il ne sert à rien d’alimenter la commère à travers des communiqués dans la presse. Laissons l’Armp, la commission d’adjudication des marchés faire leur travail», a prêché hier le Grand Serigne de Dakar devant le Grand Jury de la Rfm. Mieux, ajoute le dignitaire en chef de la Collectivité léboue, «il ne faut pas faire croire à l’opinion que la décision de la commission n’est pas bonne». Car explique-t-il, «tout recours qui arrive sur la table de l’Autorité de régulation est immédiatement suspensif. On ne préjuge même pas de ce qui est dans le dossier. Cette suspension ne veut ainsi rien dire».
Cette situation d’incertitude qui prévaut dans le secteur de l’hydraulique urbaine et périurbaine préoccupe certains Séné¬galais craignant une éventuellement perturbation de la distribution de l’eau.
Sur ce point, Grand Serigne de Dakar tient à rassurer que «quel que soit x, l’Etat utilisera tous ses pouvoirs pour qu’il n’y ait pas d’interruption dans la distribution, parce que même si c’est une société privée qui gère la distribution, il faut que l’on sache qu’il s’agit de service public de distribution de l’eau. Il n’est pas question que la distribution de l’eau soit perturbée. Même si au 31 décembre l’adjudication n’est pas faite, la Sde est tenue jusqu’à ce qu’un autre concessionnaire soit retenu ou que la Sde soit reconduite, de distribuer correctement l’eau au Sénégal. Je ne connais pas le fond du dossier, mais le bon sens me dicte que quelque part, il doit y avoir des dispositions transitoires pour permettre qu’il n’y ait pas de rupture dans la distribution de l’eau».
L’ancien Directeur général de la Société nationale d’exploitation des eaux du Sénégal (Sonees), le dernier d’ailleurs, trouve aussi «injuste de dire que la Sde est une société sénégalaise». M. Diop précise que «l’ensemble des actions des Séné-galais à la Sde, hors personnel, ne fait pas 15%. Tout le capital est détenu par des étrangers». La question qu’on doit se poser, dit-il, «c’est dans quelle condition en 1995, la Société d’aménagement urbain et rural (Saur) avait été cédée à Eranove ? Est-ce qu’il y avait un appel d’offres public ? » A son avis, «c’est comme ça qu’il faut poser le problème pour être objectif». Tout de même, souligne le député, «la Sde est dirigée par de jeunes sénégalais extrêmement bril¬lants, qui y ont fait toute leur carrière. Ce n’est pas la qualité du personnel qui est en jeu. Dans la phase où nous nous trouvons, l’assurance est faite que les travailleurs ne seront nullement pénalisés. L’autre chose, c’est l’ouverture du capital aux Sénégalais qui en ont les moyens. Ça également, c’est extrêmement important. Mais le plus important ce n’est pas une participation au capital, mais quelle portion du capital va être laissée aux Séné¬galais…».
PAR MADIAMBAL DIAGNE
MERCI DE NOUS RAPPELER NOS ORIGINES MODESTES
Ils sont nombreux à faire circuler sur les réseaux sociaux des photos d’un immeuble dans lequel aurait habité Macky Sall du temps des vaches maigres - Quelle honte peut-il y avoir ?
C’est à croire que la bêtise n’a plus de limite dans le débat politique au Sénégal. Ils deviennent de plus en plus nombreux à invoquer le passé d’enfants de pauvres, de fils du petit peuple de nos dirigeants politiques. Comme qui dirait que pour avoir la dignité de diriger aux destinées de son peuple, il faudrait être né avec une cuillère d’or ou d’argent à la bouche. Ils sont aussi nombreux à faire circuler sur les réseaux sociaux des photos d’un immeuble dans lequel aurait habité un certain Macky Sall, du temps des vaches maigres. Un Macky Sall, comme tout jeune fonctionnaire, qui louait un appartement dans un modeste immeuble et qui pouvait avoir des fins de mois difficiles. Quelle honte peut-il y avoir ? En ce temps-là, d’autres fonctionnaires d’une hiérarchie administrative inférieure à celle de Macky Sall pouvaient certainement passer pour des riches. Etaient-ils pour autant plus vertueux que lui ?
Combien parmi nous autres, qui pouvons passer pour faire partie de l’élite de ce pays, ne sont pas passés par cette étape de la vie, on pourrait dire cette phase d’accumulation primitive d’un patrimoine ? On se gausse d’un Macky Sall qui n’avait pas son embonpoint de maintenant devant un plateau de beignets ! Qui n’a pas de photos pareilles qu’un proche aigri et malveillant aurait pu mettre sur les réseaux sociaux ? «Mais ils ne nous connaissent pas», comme le chantait le jeune rappeur français Soprano.
Ils ne s’imaginent pas que beaucoup qui allaient à l’école le ventre vide et avec des sandales rapiécées, éprouvaient une grande fierté d’être toujours les premiers de leurs classes. Ils ne s’imaginent pas que ces enfants de pauvres, étaient assez fiers de se faire respecter par ces fils à papa à qui ils damaient le pion à l’école. C’était même un point d’honneur, pour ces fils de pauvres, d’être toujours classés premiers. C’était aussi une ambition légitime de se frayer un chemin pour sortir leurs pères et mères de la pauvreté par leur mérite. Ainsi, ils seraient certainement fort nombreux, ceux dont le premier réflexe aura été d’aller remplacer les cases en paille de leurs pères et mères par des constructions en dur, une fois qu’ils auront socialement réussi. C’est une fierté pour ces autres, issus de familles pauvres, de voir que leurs pères et mères qui étaient peut-être snobés hier, soient maintenant courus par ceux-là même qui leur en mettaient plein la vue en étalant leurs richesses ou leur faisaient réaliser leurs limites sociales. Un Macky Sall, fils de gardien et d’une vendeuse d’arachides grillées comme disait l’autre, est devenu chef de l’Etat ! Ce Macky Sall, à qui il pouvait arriver, pendant ses vacances scolaires et universitaires, de travailler comme un ouvrier agricole pour gagner quelques sommes à filer à sa maman pour faire le repas, est digne de respect et d’admiration. Il mérite assurément d’être donné en exemple ou en modèle à notre jeunesse.
Passons même que cette caricature soit le fait de petits crétins sur les réseaux sociaux ! Mais que des responsables politiques en arrivent à user d’âneries de ce genre, comme un Babacar Gaye, dépasse l’entendement. Peut-être qu’il n’avait pas toute sa lucidité quand il rappelait dans les colonnes de l’Observateur, que «Macky Sall avait du mal à payer un loyer de 60 mille francs». Mais il oublie que devant de pareilles attaques, un Macky Sall ne répondrait que par un haussement d’épaules désolé. A la vérité, Macky Sall devrait savoir à quoi s’en tenir avec ses anciens camarades du Parti démocratique sénégalais (PDS) qui n’arrivent même pas à dissimuler la haine viscérale qu’ils nourrissent à son égard. Figurez-vous que le même Babacar Gaye avait refusé de recevoir jusqu’à des condoléances que le président Macky Sall voulait lui présenter à l’occasion du décès de son père. Le président Macky Sall, en tournée dans le Ndoucoumane, informé du décès du papa de Babacar Gaye, avait interrompu sa tournée économique pour aller au chevet de la famille éplorée pour présenter des condoléances. Babacar Gaye, avisé de l’arrivée du cortège du président Sall, avait préféré prendre sa voiture pour Dakar. Quelle injure venant de quelqu’un qui agit de la sorte avec vous, pourrait vous blesser ? Qui était présent et qui encourageait le président Wade à faire sa sortie contre le président Macky Sall et sa famille pour les accuser d’anthropophagie et d’on ne sait quoi encore ? Cette haine morbide devient aveuglante pour que les contempteurs du président Sall en arrivent à manquer d’autant de discernement, pour faire de ses origines sociales modestes un argument politique. Pendant qu’on y est, Abdoulaye Wade ou Abdou Diouf ou Léopold sera Senghor, étaient-ils fils de gens riches ? Qui ne connait pas les origines modestes de Bill Clinton, d’un Barack Obama ou d’un autre grand du monde ? Qui ne sait pas que Tony Blair a eu à être un «Sans domicile fixe» et pourtant a pu devenir le premier ministre de Sa Majesté la Reine d’Angleterre ? Il n’y a sans doute pas trop de mal à avoir un chef d’Etat aux origines sociales modestes et qui ne les renierait point. Cela ne devrait certainement pas être étranger à la sensibilité particulière que le président Sall éprouve à assister les couches défavorisées et vulnérables de la société. Il a une âme sociale.*
A la vérité, si des adversaires en arrivent à user d’arguments aussi stupides et vils, c’est sans doute parce qu’ils sont à court de reproches ou de remarques pertinents. Et puis comme le disait Jean Dutourd, «autant il est facile d’être pauvre quand on l’a toujours été, autant il est dur de le devenir quand on a été riche». Peut-être que c’est cette situation qui énerve tant.
Chronique d’une réélection annoncée
Les ténors de l’opposition ne semblent plus croire à une quelconque chance de tenir la dragée haute au candidat Macky Sall, à la prochaine élection présidentielle. Le discours a beaucoup évolué. Il y a quelques mois de cela, le discours des opposants était conquérant, assurant une défaite cuisante du président Macky Sall en février 2019. D’aucuns affirmaient même que le candidat sortant n’arriverait pas à se qualifier au second tour de la prochaine présidentielle. Mais le parrainage est passé par là, pour doucher l’enthousiasme, l’ardeur ou la confiance de l’opposition. La centaine de candidats à la candidature déclarés, opposés au président Sall, bute sur la réalité du terrain politique. Ils n’arrivent pas à engranger les parrainages nécessaires. Ainsi, certains ont vite fini de réaliser leur impuissance à obtenir le nombre de parrainages nécessaires et donc ont fini par jeter l’éponge. C’est le cas par exemple d’une Amsatou Sow Sidibé ou d’un Me Mame Adama Guèye. L’un comme l’autre ont vite réalisé leurs limites. Ils avaient déjà été candidats à l’élection présidentielle et n’avaient pas pu obtenir plus de 10 mille voix.
Demander à ces candidats de fournir 53 mille signatures de citoyens (un peu moins de 1% du corps électoral) pour porter leur candidature, c’est leur demander l’impossible. Me Mame Adama Guèye s’en sort avec une pirouette, justifiant le retrait de sa candidature par une volonté de réaliser l’unité de l’opposition afin de battre Macky Sall. Il ne se rappelle plus qu’il faisait partie des personnes qui théorisaient les candidatures plurielles de l’opposition pour pousser le président Macky Sall à un second tour car «chaque candidat ferait le plein de suffrages dans son fief et ainsi l’agrégation des votes hostiles au président sortant ouvrirait la voie à un second tour». Il reste que Me Mame Adama Guèye n’a pas manqué d’habileté. Il a lancé une initiative pour un regroupement de l’opposition, qui lui permet d’apparaitre comme un personnage fédérateur de cette opposition hétéroclite. Ainsi, chaque leader de l’opposition ou chaque candidat se voit obligé de souscrire au pacte d’unité afin de ne pas paraître comme un sectaire ou d’être un pion ou un «suppôt» du régime de Macky Sall. Pendant ce temps, Me Guèye s’offre une visibilité médiatique et surtout, se pose en interlocuteur crédible. On a pu sourire de voir des images de Idrissa Seck ou de Malick Gakou, forcés de poser devant les caméras avec Mame Adama Guèye.
L’opposition semble perdre ainsi sa verve, sa flamme même. C’est comme qui dirait qu’elle s’avoue déjà vaincue. En effet, les accusations et autres procès d’intention fusent de toutes parts. Me Madické Niang fulmine contre le fait que «le pouvoir de Macky Sall a rendu difficile l’obtention des parrainages pour l’opposition pour passer en force au premier tour». Qui a pu observer un citoyen quelconque empêché de parrainer un candidat de son choix ? Pape Diop de Bokk gis gis, va plus loin dans ses accusations. Il estime que le régime de Macky Sall a déjà des résultats préfabriqués qui le donneraient gagnant au premier tour de la présidentielle. Il faut véritablement être dans le secret des dieux pour savoir qui sera en définitive candidat à la prochaine élection présidentielle avant de pouvoir déjà affecter des coefficients de vote à tel ou tel candidat. D’autres chapelles politiques, comme Rewmi de Idrissa Seck ou le PDS, accusent Macky Sall d’avoir noyauté le fichier électoral et de préparer un hold up électoral. La question qui se pose en toute légitimité, est de savoir si ces personnes manipulaient le processus électoral quand elles étaient aux affaires, car le même système électoral demeure avec les mêmes acteurs de l’Administration et le même organe de contrôle et de supervision des élections, c’est-à-dire la Commission électorale nationale autonome (Cena), composée des mêmes personnes. Chapeau bas à Macky Sall s’il arrive à faire faire à l’Administration publique et à la Cena, ce que les régimes de Abdou Diouf et de Abdoulaye Wade n’avaient pas pu réussir. Le fichier électoral aurait été manipulé ? Ce fichier a été mis en ligne depuis le vendredi 9 novembre 2018 et accessible à tout public. Cette publication a coupé l’herbe sous le pied de pourfendeurs, car on vient de se rendre compte que les accusateurs fantasmaient simplement. Ainsi, continuent-ils de se demander s’il n’y aurait pas deux ou trois fichiers électoraux. Une mission d’audit, conduite par des experts indépendants, sous l’égide de l’Union européenne, a rendu un rapport, la semaine dernière, pour lever toute équivoque sur le fichier électoral.
L’opposition semble admettre que sa défaite est inévitable, d’autant que les derniers mois qui nous séparent de la présidentielle sont opportunément mis à profit par le camp de Macky Sall pour exhiber nombre de réalisations qui pourraient déterminer de nombreux électeurs indécis ou même carrément contre, à se raviser pour voter Macky Sall. L’autoroute IlaTouba, le pont sur la Gambie, le prolongement de la VDN, les infrastructures du PUDC, la nouvelle ville de Diamniadio, le Train Express régional, entre autres, sont des trophées à l’actif de Macky Sall. Ils peuvent valoir leur pesant électoral. Le débat devrait plutôt porter sur ces questions économiques et sociales que de parler des origines des uns et des autres.
La 2ème journée de la Ligue 1 a été marquée par le carton plein des leaders, Génération Foot et Teungueth FC, qui se sont respectivement défaits de la Linguère (3-2) et Mbour PC (1-0), mais aussi la victoire de l’As Pikine devant le Jaraaf de Dakar (2-1) dans le choc de cette journée.
Le choc de cette 2ème journée entre l’As Pikine et le Jaraaf de Dakar a tenu toutes ses promesses ce dimanche. Dans un stade Alassane Djigo archi-comble, les 22 acteurs ont livré un match plaisant. Après un début de partie très rythmé avec des occasions de part et d’autre, El Hadji Adama Mbaye va permettre à l’As Pikine d’ouvrir le score à l’heure de jeu d’une belle tête après une remise de Landing Diatta.
Le club pikinois n’aura pas le temps de célébrer pendant longtemps ce but puisque le Jaraaf va remettre les pendules à l’heure neuf minutes plus tard grâce à Assane Mbodji d’une frappe sèche. Les protégés de Djiby Fall feront la différence en seconde période à la 61ème minute avec un but du remuant Assane Diatta bien aidé par une grosse bévue du portier du Jaraaf Pape Diatta Ndiaye. Malgré un assaut permanent dans les buts pikinois, le club de la Médina n’arrivera pas à égaliser et s’incline ainsi devant Pikine (1-2). Une défaite amère qui ne fait pas les affaires du Jaraaf qui ne compte qu’un point en deux matches. Ce qui n’alarme pas Malick Daff qui garde confiance pour la suite. « On a fait un très bon match. On a joué et l’AS Pikine a répondu. Notre adversaire a été à la hauteur aussi mais le problème est qu’on a pris des buts incompréhensibles suite à des erreurs sur le plan défensif.
En attaque aussi, on a manqué de lucidité devant les buts. On devait même remporter ce match si notre attaquant César était un tueur. C’est le football et ce sont des choses qui arrivent. Tout n’est pas encore parfait mais petit-à-petit, vous verrez un Jaraaf beaucoup plus séduisant. C’est sur des erreurs individuelles qu’on a perdu ce match. L’équipe a beaucoup progressé » indique l’entraineur du Jaraaf. Pour sa part, Djiby Fall se réjouit du succès de ses poulains qui démarre ainsi en beauté à domicile. « Le Jaraaf méritait de gagner. Je les félicite parce qu’ils ont livré un grand match. Nous avons gagné le match qu’il ne fallait pas perdre à domicile. C’était une première sortie devant de notre public donc il fallait la gérer. Notre objectif dans ce match, c’était de tout faire pour ne pas perdre cette rencontre à Alassane Djigo. Tous les matchs seront décisifs. Ce vendredi aussi, on va jouer contre le Casa de la même manière » souligne le coach des rouge-vert. Leader de la Ligue 1, Teungueth FC a bien négocié son match à l’extérieur face à Mbour Petite Côte puisque le club rufisquois s’est imposé sur le plus petit des scores (1-0). Un succès qui leur permet de faire un carton plein tout comme Génération Foot qu’il devance à la différence de but. L’institut de formation basé à Déni Biram Ndao a pris le dessus sur la Linguère de Saint-Louis (3-2) au terme d’un match à rebondissements.
DSC se reprend, Sonacos perd encore
Lourdement défait lors de la première journée (défaite 3-0), Dakar Sacré-Cœur s’est bien repris en battant l’As Douanes (1-0). Les « Canaris » quittent la dernière place et logent désormais en milieu de tableau (7ème ). Pour sa part, la Sonacos de Diourbel devra encore patienter pour marquer son premier point de la saison. Battus lors de la première journée, les Huiliers ont encore perdu. Cette fois-ci, c’était en déplacement à Louga face au Ndiambour (0-1). Un revers qui les relègue à la dernière place. Cette 2ème journée a enregistré deux matches nuls. Le Stade de Mbour est allé tenir en échec le Casa Sports (0-0) tandis que NGB a été accroché par l’Us Gorée (1-1).
Il faut être d’une époque antique ou d’une malhonnêteté intellectuelle à nul autre pareil pour prôner l’autarcie économique, le nationalisme et le protectionnisme au niveau de nos micros États à faible revenu et à forte croissance démographique
L’objectif poursuivi par toute société est d’atteindre le développement, c’est-à-dire la recherche du mieux savoir, du mieux valoir et du mieux être de tous ses membres, pour ne pas dire, à l’image de Senghor ‘’le développement de l’homme, et de tous les hommes ‘’. C’est à ce titre que tous les économistes et hommes politiques véritables, en dehors des nihilistes politiciens critico-utopistes à l’image d’Ousmane Sonko, prônent la croissance économique ou l’accroissement des richesses comme l’unique moyen d’atteindre le développement. Plusieurs études sur la fiscalité, notamment celles de la Banque mondiale, confirment le rapport qui existe entre la pression fiscale et la croissance économique, au sens où une pression fiscale faible est sensée stimuler la production en augmentant les incitations à épargner, à investir ; à travailler et à innover.
En effet, les pays faiblement industrialisés (l’épargne intérieure étant faible et les capitaux rares) qui ont le meilleur environnement des affaires, imposant notamment la charge fiscale effective moyenne la plus faible aux entreprises, aux ménages et sur les marchandises importées, ont enregistré un taux de croissance réel du PNB nettement supérieur à celui des pays plus lourdement imposés. Il est clair, s’agissant du cas du Sénégal dans le contexte mondial actuel, que le relèvement du pouvoir d’achat des consommateurs par une baisse de l’impôt sur les revenus des travailleurs avec l’arrivée du président Macky Sall au pouvoir en 2012 , la baisse des prix sur l’énergie en particuliers, occasionnant un taux d’inflation presque nulle sur la période ,le tout combiné à l’attractivité progressive de l’économie par des réformes sur l’environnement des affaires favorisant l’afflux de capitaux importants dans notre pays pour le développement des infrastructures et la création de parcs industriels et technologiques ainsi que la détaxation sur le matériel et les intrants agricoles, a indubitablement permis une croissance économique régulière et progressive atteignant 7% en 2017 avec de bonnes perspectives d’une viabilité indéniable de la dette et de résilience aux chocs exogènes ; c’est pourquoi, en dépit du renchérissement de l’or noir dans le marché mondial et des nombreux défis à relever, le Sénégal est parvenu à stabiliser les prix intérieurs ; nonobstant une conjoncture inflationniste internationale difficile.
Cette orientation à travers le PSE qui est un cadre de cohérence des politiques publiques, basé sur un modèle dynamique et adossé à la réalité et ses possibilités d’évolutions, vise la transformation structurelle de l’économie réelle par l’augmentation des richesses au moyen de l’investissement productif et de la maitrise de l’inflation. Il faut faire remarquer que la démarche facile critico-utopique contre le PSE prônée par Ousmane Sonko s’indexe dans le sens inverse, (il prend toujours le contrepied), c’est-à-dire, sur l’aggravation de la pression fiscale avec le relèvement des taux d’imposition (comme si nous étions dans une économie autarcique alors que nous sommes insérés dans des zones économiques communes), sur la suppression des exonérations et des subventions, obérant la propension des agents économiques à exister, à produire, à transformer ,à consommer et à exporter ; Au demeurant, les productions agricoles record enregistrées en 2018 de plus de 50% de la moyenne des cinq dernières années et attestées par la FAO et le CILSS, démontrent, si besoin en était encore, que la situation économique progresse fortement et de façon inclusive avec plus de trois millions de tonnes de céréales et un million cinq cent milles tonnes d’arachide, augmentant sensiblement la contribution du secteur primaire à la formation du PIB. C’est dire que l’approche du développement économique d’Ousmane est totalement utopiste avec ses solutions imaginaires hors contexte, irréalistes, pour ne pas dire populistes ou démagogiques, se basant non pas sur une ’analyse approfondie des situations, mais, sur la stigmatisation pour susciter l’émotion, la peur en utilisant la rhétorique simpliste et essentialisante pour s’exprimer. Nous vivons dans une époque de pleine mondialisation et le Sénégal ,avec ses quatre millions de travailleurs émigrés dont la contribution au PNB dépasse aujourd’hui la moitié de notre budget national , a, de tout temps, depuis le commerce transsaharien de la gomme arabique, été une économie ouverte, d’autant que nos situations de micro états dans un marché intérieur étriqué et non porteur, nous commandent à avoir des politiques intégratrices dans le cadre sous régional, régional, continental et mondial .
Une vérité piégée
Nous pensions qu’Oumane Sonko pouvait se tromper lourdement de bonne foie en voulant réduire l’économie pure à la fiscalité, du fait de son inexpérience politique pour n’avoir pas fréquenté les écoles de parti politique et par rapport à sa formation de chasseur d’impôt qui lui a inculqué une déformation professionnelle ‘’du tout impôt’ qui tue l’économie. Mais, lorsque le politicien en position de conquête est tout tendu vers un agir sur l’autre à des fins d’adhésion en piétinant l’éthos de crédibilité et en privilégiant l’éthos d’identification par un jeu sur l’ignorance des populations, de sorte que le citoyen adhère, non pas en toute connaissance de cause, mais, par enthousiasme, il en résulte que la vérité se trouve piégée et la manipulation de l’opinion devient une méthode. Nous nous apercevons de l’existence d’une pensée dans laquelle sont transposées des représentations imaginaires qui relèvent de l’improvisation et du romantisme, loin des réalités. A ce titre, la préoccupation fondamentale de l’homme qui se croit «surhumain» restera toujours de tenter de démontrer une position dominante dans l’action collective qui le place devant une posture permanente à la marge des réalités. Si bien que, la volonté politique qui en résulte s’écarte de l’ambition de réaliser des sauts qualitatifs pour dériver vers un culte de la personnalité, traduisant bien une faculté chez eux, que tout ce dont ils ne sont pas les auteurs n’est point pertinent, ou, à tout le moins, insuffisant. En effet, le mode opératoire consécutif à cette forme de pensée à la base d’un style particulier de l’homme politique, s’articule à travers l’existence d’un reflexe primaire nihiliste qui se traduit par la remise en cause systématique de réalisations accomplies par les autres, sans la matérialité d’une alternative crédible de substitution. Jacques Attali disait que ‘’l’histoire moderne a montré que les approches critico-utopistes avec des solutions irréalistes et irréalisables, sont mères de toutes les dictatures’’ pour ne pas dire du totalitarisme et leurs auteurs apparaissent comme des messies ou sauveurs issus d’une génération spontanée en se servant du nihilisme, de la désinformation ou de la victimisation, alors qu’ils sont les prototypes même de la réaction et de la surenchère, comme disait Lénine à l’endroit de Trotski en avertissant l’opinion de se méfier des beaux parleurs.
Comment peut-on aujourd’hui, sur des bases imaginaires, dans ce jeune Etat du Sénégal, après avoir été le produit de l’école publique sénégalaise, tirer sur les pères fondateurs qui ont lutté contre la balkanisation de l’Afrique, l’indépendance de nos Etats, la construction nationale, le développement économique et l’intégration africaine (UEMOA, CDEAO ; OMvS ; OMvG, CILSS etc.) ? Comment peut-on souiller gratuitement la mémoire de Senghor, de Mamadou Dia qui était très lié à Senghor contrairement à ce que dit l’homme de la rue et invectiver Abdou Diouf et Macky Sall. C’est rien comprendre du mode logique de l’histoire et de la relativité du temps par le surdimensionnement de son égo sur des présupposés invraisemblables d’auteurs, la plus part du temps, issus d’une génération spontanée sans un cursus honorable et qui profitent de la misère actuelle de la pensée , de la crise de la démocratie avec les excès de liberté d’association, d’opinion , d’expression et de la prégnance des réseaux sociaux pour développer un discours politique basé sur l’intolérance, le nihilisme, la désinformation , l’irrespect, la haine et la victimisation. Même Abdoulaye Wade doté d’un cursus politique et intellectuel formidables qui avait voulu réinventer la roue, en a fait les frais, à fortiori des débutants en politique pressés d’arriver au pouvoir suprême, sans un cursus véritable en sautant des étapes. Il faut être véritablement d’une époque antique ou d’une malhonnêteté intellectuelle à nul autre pareil pour prôner l’autarcie économique, le nationalisme et le protectionnisme au niveau de nos micros États à faible revenu et à forte croissance démographique dans un monde de plus en plus transfrontalier, comme l’annonçait d’ailleurs le président Senghor au siècle dernier, dans négritude et civilisation de l’universel. N’est-ce pas aujourd’hui, que la création d’une zone de libre échange continentale africaine la (ZLEA) est l’antithèse même du fiscalisme protectionniste prôné par Ousmane Sonko ? Pascal Lamy, ancien patron de l’OMC disait ‘’qu’il ne connaît aucun protectionnisme qui ne porte une dose de xénophobie et de nationalisme ‘’
Déferlement d’un populisme
Pour les populistes comme Donald Trump qui vient de subir une cohabitation avec ses politiques protectionnistes égoïstes, ou à la Marie le Pen, ou même au partisan de la France insoumise Mélenchon, toute rhétorique est bonne pour apeurer les citoyens de bonne foi en cultivant les réflexes identitaires et xénophobes, toutefois, il faut convenir que ces pratiques extrémistes , exclusivistes ,opportunistes et déloyales pour arriver au pouvoir, sont dangereuses pour la survie de l’humanité. Il est évident que nous traversons une époque de dangerosité extrême avec le déferlement d’un populisme sur la base de la promotion du nationalisme identitaire , de l’unilatéralisme et du culte des différences dans un monde caractérisé par la crise des valeurs, la crise de la démocratie avec ses excès de liberté qui nous avait valu, ne l’oublions pas ,les deux guerres mondiales que l’humanité a connu jusque là. Dans notre pays, en plus d’une société atteinte par la misère de la pensée , le culte de la phraséologie extrême et de la logomachie , la crise de l’engagement politique pour la cause commune , la crise de la démocratie avec les excès de libertés, la culture de l’intolérance et la personnalisation des problématiques dans les organisations politiques, syndicales et associatives prenant des formes d’écuries qui n’ont ni vision et programme véritable, nous devrions faire beaucoup attention avec les aventuriers et marchands d‘illusions de la vingt cinquième heure qui utilisent l’imaginaire pour tromper le peuple, à l’orée de l’ élection résidentielle de 2019 aux enjeux importants..
Après la cérémonie de clôture de la 26ème édition de la Journée de l’écrivain Africain qui s’est déroulée samedi à la Maison des Ecrivains, Keur Birago, nous avons échangé avec le Président de l’Association des écrivains du Sénégal, Alioune Badara Bèye, qui tire un bilan positif de cette manifestation.
Quel bilan tirez-vous de cette 26ème édition de la Journée Internationale de l’écrivain Africain ?
C’est un bilan largement positif. Sur le plan de la mobilisation, nous avons reçu pour la première fois des pays qui étaient présents avec trois, quatre à cinq membres. C’était le cas du Ghana, du Congo etc. Des personnalités à l’instar du ministre d’Etat de l’Agriculture, de la Pêche et de l’Elevage du Congo étaient présentes à ces journées. D’ailleurs une des œuvres du ministre d’Etat qui est également écrivain a été mise en scène et jouée par la Troupe Nationale Dramatique. Une création qui a connu un franc succès. D’ailleurs, à l’initiative du ministre d’Etat auteur de la pièce, celle-ci sera prochainement jouée au Congo. Il est également question d’en faire une tournée africaine avec une grande première à Brazzaville. Sur un autre volet, par rapport à la thématique de ces journées, on a pu se rendre compte que tous les écrivains ne vivent pas dans les mêmes conditions qu’au Sénégal. Ils ont des problèmes réels pour exercer leur rôle d’écrivain. Ces pays n’ont pas une tradition de liberté d’expression. Mais à ce niveau, nous comptons beaucoup sur les autorités sénégalaises notamment le Président de la République, Macky Sall, pour convaincre ses homologues afin qu’ils desserrent un peu l’étau. L’autre point fort est l’hommage qui a été rendu à l’écrivain ghanéen Atukwei Okai.
L’Anthologie de la poésie sénégalaise et gambienne. Est-ce une initiative de la partie gambienne ou sénégalaise ?
J’avoue que c’est une initiative de la partie gambienne. C’est M. Mamadou Tangra qui est également écrivain, alors ministre des Affaires Etrangères de la Gambie, qui l’avait initiée. C’est vrai que cela fait plusieurs années que l’idée avait été lancée, mais cela vient juste d’être réalisé. Maintenait il y aura une suite. En effet, dès la parution, d’autres idées ont été agitées. Il s’agit de procéder à une cérémonie de dédicace à Banjul dans le courant du mois de décembre. Nous sommes en train de discuter avec deux metteurs en scène pour faire de ce livre un spectacle en son et lumière en Gambie.
Il y a aussi la journée exceptionnelle dédiée à la marraine Mme Mariama Ndoye…
Cette journée était exceptionnelle avec la présence du Grand Serigne de Dakar, Abdoulaye Makhtar Diop, de Henry Djombo, Mamadou Tangara, etc. C’était vraiment une journée mémorable On est resté ici jusqu’à 21h avec une grande mobilisation de toute la communauté lébou.
Les Touré Kunda, les pères de la world music, ont animé samedi soir un concert au Théâtre de verdure Gilles Obringer de l’Institut Français Léopold Sédar Senghor. Ce qui a permis aux deux fils de la Casamance de renouer avec le public sénégalais. Toujours avec la même verve mais moins remuants, la vieille formation familiale a assuré un beau spectacle en présence de nombreux fans encore sous le charme quarante ans après les débuts des frangins de la grande famille des Eléphants.
Il est évident que le poids de l’âge a une certaine emprise sur les déplacements des deux frangins. N’empêche, les frères sont toujours passionnés et comblent cet aspect par un bel engagement. vêtus très simplement d’une chemise en lin de couleur blanche, ils ont débuté le show juste à 21 heures. Soutenus par un orchestre composé d’un bassiste, d’un soliste, d’un claviste, d’un batteur et d’un étonnant français joueur de Djembé et de tama, ce cocktail explosif ne pouvait laisser insensible le public. Après avoir joué deux titres de leur dernier album Lambi Golo, ils ont ouvert une page consacrée à des pots-pourris vieux de plus de deux décennies. C’est ainsi que des morceaux come « Bawounane », »Wett », et »Natalia » entres autres ont été revisités au grand bonheur du public composé en majorité d’expatriés. La choriste et danseuse Fatou Dieng était obligée de se déployer pour mettre un peu d’ambiance sur la scène face aux frères un peu statiques. Autant Sixu Tidiane s’efforçait à bouger timidement et à effectuer quelquestimides pas de danse autant Ismaël était statique et paraissait vraiment fatigué. Mais cela n’a en rien altéré le charme de la prestation des deux frères. Après moins d’une heure de spectacle, ils ont décidé de prendre congé du public et un rappel s’en est suivi.
Occasion pour les deux frangins de rejouer avec entrain les titres « Salia » et l’inusable « Emma » pratiquement chanté en chœur avec un public visiblement aux anges. C’est au cours de ce retour que le joueur de Djembé et de Tama, Nicolas, a émerveillé le public avec un intermède de plus de cinq minutes. Une prestation qui a surpris et émerveillé l’assistance qui n’en revenait pas. Il a fait presque aussi bien qu’un Assane Thiam. Le show a aussi permis au public de découvrir la belle prestation du fils de Lamine Faye Yéyé. Ce denier qui officiait aux claviers à côté du soliste Laye Kane, a fait preuve d’une belle maestria. Comme quoi bon sang ne saurait mentir. Au finish, après un peu plus d’une heure de show, les frères Touré Kunda ont pris congé du public. Malgré cette courte durée, l’intensité et la qualité du spectacle ont semblé satisfaire tout ce beau monde qui a massivement effectué le déplacement.
TEXTE COLLECTIF
HONORER LES COMBATTANTS NOIRS, NOS FRÈRES DE LUTTE
Ces combattants africains ne sont pas seulement des victimes de l’histoire, ils ne sont pas plus, exclusivement, les héros exemplaires de la colonisation, ils ont une place métissée dans notre récit commun - Ils ont écrit l’histoire de France avec le
Le Monde |
Texte Collectif |
Publication 12/11/2018
La statue inaugurée mardi à Reims par les présidents français et malien a connu un parcours mouvementé. Conçue en 1921 contre la haine visant les «soldats de couleur» dans les territoires allemands occupés après la Grande Guerre, elle fut détruite par les nazis.
L’histoire est en France une chose curieuse, qui vient en permanence interpeller le présent et la politique… Mardi a eu lieu, au cœur de la Champagne, à Reims, une cérémonie d’inauguration du monument aux Héros de l’armée noire en présence des présidents du Mali et de la France. Au-delà de la célébration de la geste de ces combattants noirs dans la guerre de 14-18, c’est en fait, en arrière-plan, une leçon d’histoire que nous offre ce centenaire.
«L’itinérance mémorielle» d’Emmanuel Macron, qui l’a conduit jusqu’à Reims, au pied du monument des Héros de l’armée noire, a été essentielle : elle montre que nous pouvons dorénavant écrire autrement nos histoires communes tout en gardant la fierté de nos histoires singulières. Léopold Sédar Senghor, dans son recueil Hosties noires(1948), évoquait déjà le sacrifice de ces combattants en ces termes : «Vous Tirailleurs Sénégalais, mes frères noirs à la main chaude sous la glace et la mort ; Qui pourra vous chanter si ce n’est votre frère d’armes, votre frère de sang ? […]Vous n’êtes pas des pauvres aux poches vides sans honneur ; Mais je déchirerai les rires banania sur tous les murs de France…» Il avait tout dit, mais qui avait prêté l’oreille à l’immense poète de la Négritude dans ce texte écrit il y a soixante-dix ans ?
Un siècle après la Grande Guerre, cette commémoration officielle rend ainsi visible l’engagement des centaines de milliers de combattants africains. Les Comoriens, les Sénégalais, les Congolais, les Somalis, les Guinéens, les Béninois, les Malgaches sont venus combattre aux côtés de la France, et plus de 30 000 d’entre eux sont morts sur les champs de bataille. Mais par un effet de miroir, le monument aux Héros de l’armée noire qui leur est dédié glorifie également les dizaines de milliers d’Africains-Américains, d’Antillais, de Réunionnais, de Guyanais et de Kanaks qui ont sacrifié leur vie pour la nation française.
C’est en 1921 que fut annoncée pour la première fois l’idée de ce monument. Cette année-là, souvenons-nous, marqua le point de départ de l’idéologie dite de la «honte noire» en Allemagne et qui dénonçait la présence des «soldats de couleur» dans les territoires occupés de la Ruhr. La campagne était alimentée outre-Rhin dans la presse, au cinéma, par des affiches ou par des pamphlets suivis de manifestations publiques reprochant aux «troupes nègres» de mettre en «péril l’avenir de la race allemande».
C’est ainsi que le 23 avril 1920, en Allemagne, six délégués du Reichstag adressèrent à leur gouvernement fédéral une pétition réclamant une enquête sur les «rapts» et les «viols» dont les Allemandes étaient prétendument les victimes dans la zone occupée. Les combattants noirs violeraient des milliers de femmes, commettraient des atrocités ou propageraient la syphilis. L’écho de ces allégations infondées eut un retentissement mondial : les Etats-Unis réclamèrent le départ de leurs troupes noires de la Ruhr, la presse anglaise rajouta sa voix, et le pape Benoît XV somma à son tour le retrait des combattants de couleur dans le continent européen afin de le «purifier».
La propagande allemande prit une dimension populaire avec la sortie du film Die Schwarze Schmach (la Honte noire, en français) qui reçut un succès infini en Allemagne et bénéficia même d’une tournée à travers le monde. Pourtant, l’opinion française volera au secours des troupes africaines. Les autorités françaises publièrent, le 11 mai 1922, un rapport pour s’opposer à ces attaques racistes et, cinq mois plus tard, elles posèrent la première pierre du monument aux Héros de l’armée noire à Reims, créé par le sculpteur Paul Moreau-Vauthier et l’architecte Auguste Bluysen. L’ouvrage ne sera néanmoins inauguré qu’en 1924.
Cela n’empêcha pas le discours raciste de fermenter, d’être repris par les nationaux-socialistes en Allemagne. Adolf Hitler s’en inspira largement dans son livre Mein Kampf. Il consacra tout un chapitre aux troupes noires et leur prépara une vengeance apocalyptique. Durant les mois de mai et de juin 1940, les forces allemandes massacrèrent entre 2 000 et 2 500 combattants noirs après leur capture car, pour Hitler, la France ambitionnait d’abâtardir l’Allemagne, et les «nègres» étaient le véritable bras armé d’une «juiverie internationale» liguée contre la race blanche, en particulier contre le peuple allemand déjà humilié par le traité de Versailles.
Tout en réfutant les allégations allemandes, tout en construisant lentement le monument de Reims, l’armée française éloigna des zones d’occupation la plupart des Sénégalais (1920), puis les Malgaches (1921) et les Antillais (1923), et en 1925, elle retira définitivement les tirailleurs nord-africains. Il ne restait plus qu’une poignée de soldats noirs. Une requête d’évacuation «complète et absolue» de ces hommes de «couleur» fut déposée en février 1926 par le commissaire allemand des territoires occupés. En 1928, la France accepta de les retirer. Entre-temps, le monument de Reims avait été oublié… mais pas par les Allemands qui, comme mentionné plus haut, exécutèrent des milliers de ces combattants.
Il est certain que les caricatures de «coupeurs d’oreilles» (les tirailleurs) en vogue pendant la Grande Guerre, la propagande régulière dénonçant à tort les crimes et les violences de ces combattants noirs taxés de «violeurs syphilitiques noirs», avaient contribué à forger un regard spécifique dans la société allemande. La haine était donc ancienne. Dès le 30 juillet 1915 en effet, le gouvernement allemand avait publié et diffusé un mémoire documenté destiné à l’opinion internationale et entièrement consacré aux présumées «exactions» des soldats indigènes. Dans le même temps, le célèbre ethnologue Leo Frobenius avait regroupé un certain nombre de prisonniers, originaires de toutes les nations alliées, les filmant, les faisant photographier et peindre, dans un souci de propagande, avant de publier son livre-monument, le Cirque des peuples de nos ennemis.
Cette préparation méticuleuse expliquera plus tard ces massacres de combattants noirs de mai-juin 1940 par les troupes de la Wehrmacht. Ils se sont poursuivis en même temps qu’avançait l’armée allemande en France : le 18 juin, dans un camp de prisonniers improvisé près de Clamecy, dans la Nièvre ; dans une grange près de Neufchâteau, le 19 juin ; le 19 juin encore dans le couvent de Montluzin, en région lyonnaise. Au total, environ cent prisonniers noirs et à peu près une douzaine de prisonniers blancs (essentiellement des officiers) furent abattus dans les villages de cette région lyonnaise.
Même après la convention d’armistice franco-allemande du 22 juin, 49 000 soldats indigènes demeuraient encore prisonniers, dont 16 000 «tirailleurs sénégalais», 3 800 Malgaches et quelques centaines d’Antillais. La plupart d’entre eux furent disséminés dans de nombreux camps en France (frontstalags) à la demande des Allemands qui refusaient de les envoyer en Allemagne. Ces camps existaient dans toute la France, et notamment à Reims.
Le contexte était à la haine. De passage à Reims, Heinrich Himmler, dans une note de juillet 1940, scandalisé à la découverte du monument aux Héros de l’armée noire, exigea qu’on le démontât. Et ce n’était pas tout ! Une fois l’ouvrage mémoriel démonté, les Allemands l’emportèrent en Allemagne dans le dessein de l’exhiber, puis de dénoncer avec une preuve tangible ce qu’ils qualifiaient alors de «France dégénérée». C’est ainsi que, le 10 septembre 1940, le monument subira l’affront ultime : il quittera Reims pour l’Allemagne nazie dans les wagons scellés pour l’occasion.
Et ce n’était pas tout ! Avant de l’emporter, les Allemands saccageront son socle en granit rapporté d’Afrique, en forme de tata, de type soudanais, où étaient gravées les principales batailles dans lesquelles les héros de l’armée noire étaient engagés. Ironie de l’histoire, ou peut-être puissance invisible, le monument n’atteindra jamais Berlin : il termina dans une fonderie allemande qui fit disparaître la représentation des quatre soldats noirs autour de leur officier blanc tenant le drapeau français.
Ici, comme en Afrique, cette histoire a laissé des traces. Entre les souvenirs de la Grande Guerre, ceux de la Seconde Guerre mondiale, mais aussi ceux des massacres de décembre 1944 à Thiaroye de tirailleurs sénégalais qui rentraient du front, personne n’a oublié les enjeux symboliques de cet épisode. Il existe même en Afrique le double de ce monument de Reims, inauguré en janvier 1924 à Bamako, au Mali, dans ce pays noble et digne où nombre de Bambaras et de Mossis furent recrutés pour les tranchées. Il ne fut pas détruit, ni pendant les décolonisations ni depuis les indépendances. Désormais, un double monument existe, unique en son genre, sur les deux continents, synonyme d’une «histoire commune».
Le monument reconstitué à Reims est de ce fait plus qu’un symbole. La route fut néanmoins longue pour y parvenir. D’autres avaient essayé en 1958. A cette époque de fin d’empire colonial, on avait plutôt édifié une stèle en granit, car on ne voulait pas reproduire les quatre soldats noirs et leur officier blanc au centre. Trop colonial sans doute, pour l’époque, en pleine guerre d’Algérie, en pleine guerre du Cameroun, en plein processus de décolonisation. Au final, un nouveau monument de sept mètres de haut fut élevé en 1963. Plus personne n’y prêtait attention. L’histoire passait.
Cinquante ans plus tard, en 2013, on revint à la tâche. Une copie fut bâtie par le sculpteur-mouleur Jean-François Gavoty en s’inspirant du monument de Bamako, mais bien peu s’y intéressaient. Edifié dans le parc de Champagne grâce au conseil général de la Marne, au conseil régional de Champagne-Ardenne, à la volonté de l’Etat français et des associations rémoises, il ne restait plus qu’on l’inaugurât officiellement, chose faite mardi, dans le cadre des commémorations du centenaire de la Grande Guerre.
Désormais, le symbole est là, visible aux yeux de tous, entre notre passé et notre avenir, mais surtout au cœur de notre présent.
Bien entendu, nous nous rappellerons avec les générations futures que cet ouvrage incarne les combattants de 1918 qui ont pris part à la défense de Reims. Notamment face à l’offensive allemande du 27 mai 1918 autour du fort de la Pompelle. Nous nous rappellerons aussi que le 9 juin 1918, ces mêmes combattants noirs empêchèrent les Allemands de prendre pied sur la montagne de Reims. Nous nous rappellerons enfin ceux qui résistèrent au 3e choc, le 15 juillet 1918, et qui repoussèrent la prise de Reims. Tout cela les écoliers et les Rémois qui se rendront dans ce lieu s’en souviendront.
Le monument aux Héros de l’armée noire rappellera également aux générations actuelles et futures que cette histoire est bien plus complexe que la seule participation de ces milliers d’hommes à la guerre des tranchées ou à la défense de Reims. Le monument nous raconte les pages arrachées de l’histoire, celles des résistances face à l’impôt du sang et aux recrutements forcés, comme en Afrique de l’Ouest dans la région de Ségou, ou dans l’Ouest-Volta en 1915 ou encore aux Antilles. Le recrutement de ces forces s’opéra en 1917 lorsque Georges Clemenceau décida de faire appel au député Blaise Diagne, qui entra au gouvernement en janvier 1918 en tant que haut-commissaire de la République pour l’enrôlement de nouveaux combattants en Afrique occidentale Française.
Non, ces troupes noires n’étaient pas la chair à canon que certains ont caricaturée sans regarder les chiffres des «morts pour la France» : ces combattants noirs n’étaient pas plus cette «chair» que leurs frères venus de Bretagne, d’Auvergne, de Savoie ou des Landes, également blessés ou morts au front. Ces combattants africains ne sont donc pas seulement des victimes de l’histoire, ils ne sont pas plus, exclusivement, les hérosexemplaires de la colonisation, ils ont une place métissée dans notre récit commun. Ils ont écrit l’histoire de France avec leur sang, et ils méritent leur place dans la mémoire collective qui patiente depuis longtemps et attend que nous nous retournions afin de reconnaître son vrai visage.
Ce monument nous parle donc de tout cela… dans l’attente d’un musée qui dans ce pays, la France, parlera enfin, un jour, du passé colonial (car il n’y en a pas !), depuis les conquêtes jusqu’aux indépendances. La France est une nation de musées, du savoir, du patrimoine et des arts, or il n’y a toujours pas de musée pour penser et comprendre l’histoire coloniale. Les mémoires s’échappent, s’affrontent, se mythifient, les jeunes vont chercher leur histoire sur le Web, d’autres aux extrêmes, beaucoup se perdent. Sans lieu de savoir, l’histoire est lettre morte, et la mémoire un vide sans fond.
Enfin, paradoxalement, la Grande Guerre avait, à sa manière, fait entrer l’Afrique dans une nouvelle destinée. Et c’est dans les tranchées de ce conflit qu’a commencé à germer une idée concrète, entre des hommes venus de différents territoires, d’Afrique et d’Amérique, d’Asie ou d’Océanie, entre des hommes noirs qui se croisaient pour la première fois et qui allaient plus tard inspirer un autre combat, celui des indépendances des nations africaines…
Il s’agit pour nous, ici et maintenant, d’honorer sans discontinuer ces combattants. Ne cherchons plus à définir le courage et l’héroïsme. Ils ont un nom. Ils ont un visage. Ces «héros de l’armée noire» ont porté le sacrifice en bandoulière jusqu’à leur dernier souffle afin que ne s’éteigne jamais la flamme de la liberté, la constance de notre intransigeance contre les extrémismes, le racisme et autres idéologies de la suprématie raciale. Ils ont été vos frères de lutte. Ils sont vos pères par alliance, ils sont vos cousins par solidarité, ils sont nos parents par le sang versé - mais qui continue à couler et à se régénérer dans nos veines à tous, Français, Africains, et désormais Allemands aussi.
Dorénavant, nous savons, avec le poète sénégalais Birago Diop, que ceux qui sont morts - oui ceux qui sont morts -, ne sont jamais partis. Ne recherchons donc pas ces combattants sous la terre, car ils sont dans l’Ombre qui s’éclaire, dans l’Ombre qui s’épaissit, dans l’Eau qui dort, dans le Rocher qui gémit, parce qu’ils sont désormais le souffle de nos ancêtres communs.
Alain Mabanckou (romancier) et Pascal Blanchard (historien)
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, SERIGNE SALIOU GUÈYE
A QUEL JEU JOUE MACKY ?
Pour Macky, il est à craindre que les oppositions hétéroclites au sein de l’APR, qu’il utilise comme arme de neutralisation de certains Icare incontrôlables, finissent par se révéler dévastatrices
La promotion d’Abdoulaye Diouf Sarr comme patron de la Convergence des cadres républicains par le président de l’Alliance pour la République (APR) est analysée comme un moyen de rééquilibrer les forces politiques au sein du parti beige-marron. Jusqu’ici patron incontesté de Dakar, Amadou Bâ doit désormais prendre en compte la responsabilisation de Diouf Sarr qui, d’ailleurs, tout comme Mame Mbaye Niang, n’a jamais reconnu l’existence d’un patron de l’APR à Dakar à part le président Macky Sall.
Invité de l'émission "Faram Facce" de la TFM du 17 octobre dernier, le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, par ailleurs maire de Yoff, avait clairement indiqué qu’il « n’y a pas de patron APR à Dakar, qu’il n'y a que des collaborateurs politiques autour du président Sall. Et pour être clair, personne ne le dirige ni à Yoff, ni à Dakar ». Un peu plus d’un mois auparavant, le ministre du Tourisme Mame Mbaye Niang avait fait entendre que « le seul patron de Dakar est le président de la République Macky Sall ».
De telles sorties sont une réponse à ceux-là qui ont intronisé ipso facto, le ministre des Finances Amadou Ba, comme patron des apéristes à Dakar depuis que le président Macky Sall l’a choisi pour diriger la liste Benno lors des législatives à Dakar. Amadou Bâ était conforté dans cette posture de leader dans la capitale quand il a remporté les législatives à Dakar. 112 940 voix contre 110 005 pour Mankoo Taxawu Senegaal (MTS). Soit une différence de 2885. A Yoff, fief de Diouf Sarr, Benno avait obtenu 11 300 voix contre 7905 pour MTS. Aux Parcelles assainies, Amadou Ba avait engrangé 16 838 voix contre 15 867 pour Moussa Sy, candidat de MTS qui a transhumé depuis. Soit une différence de 971 voix. Il faut souligner que, lors de ces élections, le parti au pouvoir a signé des milliers d’ordres de mission à des agents de l’administration pour qu’ils aillent voter aux PA. D’ailleurs, ce transfert irrégulier d’électeurs disposant d’un simple ordre de mission pour changer de lieu de vote a été décrié et dénoncé comme un moyen de fraude pour faire basculer ce fief de Khalifa Sall dans le camp présidentiel. Dans tous les cas, le président Macky Sall était convaincu que cette victoire à la Pyrrhus dans la capitale (34 %) est loin de ce qu’il attend d’une ville comme Dakar qui polarise presque le 1/3 de l’électorat national. C’est pourquoi, a-t-il dû penser, confier les destinées de Dakar à Amadou Bâ à Dakar sans y associer d’autres responsables de grande envergure serait synonyme inéluctablement, pour lui, d’une défaite électorale cuisante à la prochaine présidentielle. Conscient de cet enjeu électoral, le président Macky Sall a donc, lors du Secrétariat exécutif de son parti tenu le 6 novembre dernier, promu Abdoulaye Diouf Sarr patron des Cadres républicains, poste vacant depuis la démission de Thierno Alassane Sall. C’est la récompense d’un engagement politique et d’une bonne représentativité populaire dansson fief de Yoff, l’une des rares communes qui ait échappé à la razzia de MTS.
Endiguer l’avancée progressive d’Amadou Bâ
Une telle nomination sonne comme une volonté de contenir la force politique d’Amadou Bâ qui n’a aucune fonction officielle au sein de l’APR à part qu’il dirige le comité de parrainage à Dakar pour le compte du candidat Macky Sall. Amadou Bâ dont certains subodorent des ambitions présidentielles après 2019 doit se rendre compte depuis un certain moment que le patron de l’APR rogne progressivement la toute puissance dont il jouit dans l’administration et même au sein du parti. Si le président Macky Sall a pêché le « gros poisson » Moussa Sy, c’est surtout pour stopper la puissance politique du ministre des Finances aux Parcelles Assainies où plusieurs électeurs qui bénéficient de ses libéralités et passe-droits n’ont d’yeux que pour lui. Laisser Amadou Bâ plastronner à Dakar est certes bénéfique électoralement parlant pour l’APR mais dangereux politiquement pour le président Macky Sall qui veut maîtriser ses troupes. C’est ainsi qu’il faut analyser le ralliement de Moussa Sy qui doit servir de digue pour stopper l’avancée d’Amadou Bâ aux Parcelles Assainies et la promotion de Diouf Sarr qui aura les coudées franches pour parader politiquement dans Dakar.
D’ailleurs le président Macky Sall, adepte du diviser pour mieux régner, semble se plaire et se complaire dans cette stratégie de neutralisation où chaque leader trouve en face de lui un contrefeu pour limiter toute velléité d’expansion ou d’extension. A Louga, le ministre Moustapha Diop, naguère chouchou du président Sall, a en face de lui Mamour Diallo, directeur des Domaines, qui lui dispute le leadership à Louga. Sans compter que le président du conseil départemental, Mberry Syla, est en embuscade.
A Matam, on se retrouve avec le même scénario entre Farba Ngom et Harouna Dia. Ce dernier quis’est beaucoup investi pour faire de Macky Sall ce qu’il est devenu aujourd’hui est presque mis en quarantaine au profit du maire d’Agnam, préféré du couple présidentiel. Aujourd’hui, le président Macky Sall joue sur du velours. Il veut que ces oppositions internes articulées autour de personnalités et non autour d’idées contradictoires se neutralisent les unes les autres. Pour lui, c’est une manière élégante et intelligente de faire une place à des lignes de divergences à l'intérieur de son propre parti et aussi un moyen de tenir à carreau certains ambitieux délurés. Mais ces divergences intra-partisanes ne doivent pas déborder le périmètre de l’APR et devenir contreproductives. Ce qui n’est malheureusement pas le cas puisqu’on a constaté dans le Fouta et dans le Ndiambour que les rivalités entre les leaders locaux sont devenues mortifères surtout pendant la collecte des parrains.
Mame Mbaye Niang, le sonneur de tocsin
Quant à Mame Mbaye Niang qui n’a aucun fief à Dakar, s’il se permet de nier le leadership d’Amadou Bâ à Dakar, c’est pour régler le contentieux sur le scandale du Prodac dont la mission d’audit avait été effectuée par l’Inspection générale des Finances qui dépend du ministère de l’Economie et des Finances. Mais quand Mame Mbaye Niang effectue de telles sorties incendiaires, c’est parce qu’il a l’onction du chef de l’APR. On se rappelle à ce propos la sortie vitriolée qu’il avait effectuée contre Aminata Touré, alors Premier ministre du Sénégal, dans le journal l’Enquête du 04 janvier 2014. Il lui niait toute posture de N° 2 de l’APR. Un pilonnage qui annonçait effectivement le crépuscule de Mimi en tant que chef du gouvernement. Morceaux choisis dans cette logorrhée virulente de l’alors président du Conseil de surveillance de la Haute autorité de l’aéroport Léopold Sédar Senghor, contre le chef du gouvernement de l’époque : « Aucun président de la République ne va accepter, après avoir été élu par les Sénégalais, de laisser prendre son pouvoir ou ruiner ses prérogatives par quelqu’un qui a été nommé par lui. Mais les gens, dès que vous les nommez, ils commencent à développer des esprits de groupe, des tendances sectaires, à avoir des ambitions, au point d’en oublier ceux qui les ont choisis. Ils développent des stratégies d’implantation, de maillage, de noyautage, en se disant : ce pourrait être moi. Ce n’est pas acceptable, et il faut que ceux qui nourrissent ces ambitions fassent attention. Quelle influence un Premier ministre peut-il avoir, alors qu’il est simplement le premier des exécutants ? Comment un Premier ministre peut avoir de l’ambition au détriment de celui qui l’a nommé ? Dès qu’on se met dans cette dynamique, on cesse de penser au pays, au travail, pour se mettre dans une sorte de lissage de son image et de sa personnalité… On ne défend plus le président de la République, on se défend et on pense déjà à un mouvement, une association, en se disant qu’on a déjà un destin créé. On sait qui est qui au Sénégal. Qui connaissait tous ces gens avant qu’ils ne soient nommés ? La plupart de ceux qui réclament aujourd’hui une légitimité étaient des salariés payés par Macky Sall (dont Mimi Touré : ndlr)…Dans notre parti, la seule légitimité est celle acquise au combat, par son engagement, et je pense que Mimi gagnerait à faire la différence entre responsabilité étatique et responsabilité politique. » La messe était dite pour l’alors Premier ministre…
On ne peut pas dire que la sortie moins incisive mais très significative de Mame Mbaye Niang contre le leadership d’Amadou Bâ à Dakar annonce une défenestration politique de ce dernier puisqu’il serait suicidaire pour Macky Sall, à quelques encablures de la présidentielle, de 2019 de toucher à un seul ministre de son gouvernement. Surtout qu’Amadou Bâ, loin d’être un nain, a gagné ses galons politiques ces dernières années. Aujourd’hui solidement assis sur une puissance financière, le ministre des Finances s’est construit un réseau solide au sein de l’administration en sus de sa base politique aux Parcelles qui est devenue une réalité. Surtout que Moussa Sy, son principal challenger, affaibli par la transhumance, ne constitue plus un danger politique même si Macky Sall envisage d’en faire un contrefeu pour endiguer l’ascension du nouveau leader politique des Parcelles Assainies. Hélas, pour Macky Sall, il est à craindre que ces oppositions éparpillées et hétéroclites au sein de l’APR qu’il utilise comme une arme pour neutraliser certains Icare incontrôlables finissent par se révéler dévastatrices. Pour lui, bien sûr…
PAR ABDOULAYE CISSÉ
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UNE DETTE TOXIQUE !
Le prétexte de procédure pour justifier les retards de salaire du Coud, dans le secteur de la santé, des collectivités ne sont que de la poudre aux yeux - Ces choses-là ne doivent pas arriver et ne sont pas normales
Et l'on reparle de la dette de l'État aux établissements supérieurs du privé.
Après les maintes promesses de règlements annoncées par différents ministres, des finances et celui de l'enseignement supérieur notamment, la subite exercice de transparence du Directeur du budget risque de révéler bien des entourloupes.
Quelqu'un a forcément bien voulu se sucrer sur le dos de nos finances publiques.