Les récentes révélations des Football Leaks sur l'existence d'un fichage ethnique utilisé pour le recrutement du centre de formation du PSG (entre 2013 et le printemps 2018) continue de susciter des réactions. Sur le plateau du Canal Football Club, l’ancien international sénégalais, Habib Bèye a fustigé une telle pratique. Le consultant parle même «d’acte raciste».
Le PSG écrase le championnat français et semble se diriger tout simplement vers un nouveau sacre. Mais, si tout se passe bien sur le terrain, le club de la capitale devra composer avec les dernières révélations qui viennent ainsi ternir l’image du PSG. Selon Football Leaks, un fichage ethnique a été pratiqué par la cellule recrutement du centre de formation sur une période de (5 ans (2013-2018). Formé (junior) comme défenseur central au centre de formation du Paris Saint-Germain (1997-1998), Habib Bèye n’a pas caché sa colère en apprenant la nouvelle. « Ce fichage ethnique est proprement scandaleux, comme il a été présenté. Après, ce qui est problématique, c'est qu'il faut dire que c'est un acte raciste déguisé. (...) On a eu le problème des quotas. On a aujourd'hui celui du fichage ethnique. Et on a l'impression qu'on va en parler pendant une semaine, que cela va faire beaucoup de bruit, puis cela va retomber. Et on en reparlera peut-être dans deux semaines ou un an. J'ai l'impression qu'on ne donne pas assez d'importance à ces actes-là », a regretté l'ancien défenseur international sénégalais. Selon le consultant de Canal Football Club, une telle pratique n’est pas rependue au niveau de tous les centres de jeunes. Pour preuve, Habib Bèye a donné l’exemple de son fils. « J'ai la chance de suivre mon fils et de voir toutes les catégories de jeunes. Et je ne vois pas cette discrimination dans les équipes que je rencontre. Mon fils joue avec des gens d'origine africaine, des Asiatiques, des Français... Si cela existe, ce n'est pour moi pas présent dans toutes les équipes de jeunes (…) », a fait savoir le natif de Suresnes (France).
LDC, LIGUE EUROPA : L’AMER CONSTAT SUR LES CLUBS FRANÇAIS
Ancien joueur de l’Olympique de Marseille (2003-2007), Habib Bèye est un observateur averti du football français et de son évolution. Considéré aujourd’hui comme l’un des plus grands consultants sportifs, l’ancien international sénégalais a donné son avis sur la participation des clubs français aux compétitions européennes. Pour lui, le malaise est beaucoup plus profond, notamment en Ligue Europa. « Cela part d'une faiblesse de l'état d'esprit qu'il y a depuis des années en Ligue 1, par rapport à cette Ligue Europa. La saison dernière, c'est vrai que l'OM était en finale. Mais, si vous regardez les déclarations de beaucoup d'entraîneurs ou de présidents par rapport à cette compétition, on dit au départ : «On ne sait pas si on aura l'effectif pour jouer autant de matchs dans une saison ». Lorsque vous êtes footballeur de haut niveau, on vous prépare à jouer 60 matchs dans une saison. C'est normal de jouer tous les trois jours », a expliqué celui qui compte 174 matchs et 2 buts avec Marseille. Au terme de quatre journées, Marseille est déjà éliminé, et Rennes et Bordeaux sont tous proches de la sortie. En Ligue des Champions, le PSG n’occupe que la 3ème place du groupe C (5 pts), derrière Naples (1er, 6 pts+1) et Liverpool (2ème, 6 pts+2). Et pour renverser la tendance, Habib Béye estime que les clubs français devraient avoir une autre approche. « Si on prépare une équipe pour jouer 38 matchs dans une saison, cela n'a pas d'intérêt. Et tant qu'on aura cet état d'esprit, on n'aura pas de performances en Ligue Europa ou en Ligue des Champions », a ajouté le consultant.
«LES AMENDES SONT A RECOUVRER, A DEFAUT, C’EST LA CONTRAINTE PAR CORPS»
Karim Wade risque de retourner en prison dès qu’il foule les pieds sur le tarmac de l’Aéroport International Blaise Diagne de Dakar. Dans un entretien avec France24h, le Président de la République s’est voulu ferme sur la question : « Il a été condamné à six ans de prison avec des amendes. Il a bénéficié d’une grâce de ma part pour la partie détention. Les amendes sont à recouvrer, à défaut de recouvrement, c’est la contrainte par corps ».
Un homme avertit en vaut deux. Et Karim Wade risque de le vérifier à ses dépens s’il s’entête à revenir au Sénégal pour se présenter à la présidentielle de 2019. Car, cette fois-ci, ce ne sont pas les seconds couteaux qui ont parlé, mais le président de la République en personne. Le candidat du Parti démocratique sénégalais (Pds) risque de retourner en prison s’il ne paie pas l’amende de 136 milliards que lui avait infligée la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Interpellé par France24 sur les risques que coure Karim Wade en rentrant au Sénégal, Macky Sall déclare : «Interrogez le droit. Que dit la loi ? Elle est claire là dessus. Il a été condamné à six ans de prison avec des amendes. Il a bénéficié d’une grâce de ma part pour la partie détention. Les amendes sont à recouvrer, à défaut de recouvrement, c’est la contrainte par corps ». En revanche, dit-il, «s’il choisit de rentrer au Sénégal, il est libre, il est un Sénégalais. Le reste, ce sera une affaire de droit et d’application du droit». Pour le président Macky Sall, le fait de ressusciter la Crei entre dans le cadre de son option irréversible en tant que candidat en 2012 de travailler pour renforcer la bonne gouvernance et protéger les ressources du pays. Donc, loin de lui de verser dans des règlements de compte.
«KHALIFA SALL N’A JAMAIS NIE LES FAITS POUR LESQUELS IL A ETE EMPRISONNE »
Le président Macky Sall qui s’est toujours défendu de se prononcer sur le dossier de Khalifa Sall y est allé cette fois-ci à fond. «Le second (Ndlr, Khalifa Sall) n’a jamais nié les faits pour lesquels il a été emprisonné. Il a dit que c’était une pratique. Ce n’est pas une réponse juridique», a argumenté le président Sall. «J’ai toujours évité de parler de dossiers judiciaires. Maintenant que la chose est jugée, je pense que personne n’a été éliminé volontairement. La preuve, il y a plus de cent et quelques candidats déclarés qui ont retiré leurs dossiers. S’ils remplissent les critères, ils seront candidats», explique-t-il. Le président de la République a battu aussi en brèche les arguments des avocats de l’ancien maire de Dakar sur l’arrêt de la Cour de justice de la Cedeao. «La Cedeao n’a jamais critiqué le Sénégal, je suis désolé. La Cour de justice de la Cedeao n’a jamais condamné le Sénégal. Il y a beaucoup d’amalgames. Ils prennent les aspects qui les intéressent sur les arrêts. Je ne suis pas là pour parler de ces sujets qui ont été traités par la justice», ranche le chef de l’Etat.
AMNISTIER KARIM ET KHALIFA?
Le président Macky Sall n’exclut pas d’amnistier Karim Wade et Khalifa Sall, une fois réélu en 2019. «Je n’ai pas parler d’amnistie. Cela ne vient pas de moi et le débat ne se pose pas à mon niveau. Je ne peux pas écarter des citoyens en tant que président de la République et dans une circonstance nouvelle d’une réélection, si c’est la volonté des Sénégalais, alors d’engager une nouvelle phase pour la reconstruction nationale, dans un esprit de renouveau national, de consensus national. Je pense qu’il faut savoir tourner les pages aussi», déclare-t-il.
DES FLECHES A AMNESTY INTERNATIONAL
Amnesty international en a aussi pris pour son grade. Le chef de l’Etat n’est pas du tout satisfait du comportement des responsables de l’organisation de défense des droits humains qui sont à yeux des opposants de son pouvoir. Pour lui, Amnesty gagnerait à revoir le statut de ses représentants au Sénégal. «Je respecte Amnesty comme toutes les ONG qui luttent quotidiennement, vaillamment pour les droits de l’homme. Mais lorsque les représentants de ces ONG marchent avec l’opposition, vont voter quand il s’agit de référendum dans le camp de l’opposition contre le pouvoir, ses avis n’ont aucun intérêt à mes yeux. Ceux-là gagneraient à quitter les organisations pour rentrer dans l’opposition. Et là, on est à l’aise. Mais quelqu’un qui manifeste avec l’opposition ne peut pas me donner un avis de société civile », raille le président Sall.
3,4% DE LA POPULATION NATIONALE SOUFFRE DE DIABETE
En prélude à la journée mondiale du diabète qui sera célébrée demain à Rufisque sous le thème : « le diabète et la famille », l’association sénégalaise de soutien aux diabétiques (Assad) a organisé hier un point de presse pour échanger avec la presse sur la situation de la maladie, son taux de prévalence. Selon le chef de division des maladies non transmissibles, 3,4% de la population sénégalaise souffre de diabète
Le diabète est une maladie chronique, il fait partie des maladies non transmissibles qui causent 80% des décès précoces dans le monde. Le diabète cause des complications et la plus sévère est l’insuffisance rénale chronique. Une enquête statistique, selon Dr Babacar Guèye, montre que le taux de prévalence est de 3,4%. «Le taux de prévalence du diabète au Sénégal se fait à la suite d’une enquête que l’on appelle enquête steps. Cette enquête se fait tous les 5ans.
Ainsi nous l’avons fait en 2015. La prochaine enquête est prévue en 2020. Ce taux s’est mesuré dans la population globale. Pour les tranches d’âge, les 45-59ans, leur taux de prévalence est de 7,9% ; pour les 60-69ans, la prévalence est de 11,2%.», explique-t-il. Cependant il est revenu sur l’unique centre de prise en charge du diabète. «Aujourd’hui, nous sommes au centre Marc Sankalé, c’est le centre de référence du diabète. Il est indiqué que le malade qui souffre de diabète qui se trouve à Matam ou à Tambacounda est incapable d’accéder aux mêmes soins que la personne qui se trouve à Dakar. Le ministre a donc décidé de mettre en place des centres de prise en charge du diabète dans les régions. Ainsi, les personnes malades n’auront plus à se déplacer jusqu’à Dakar pour se soigner», annonce-t-il.
Le président de l’association sénégalaise de soutien aux diabétiques Baye Omar Guèye indique que la prévention doit se faire au niveau de la sensibilisation et de la prévention. Selon lui, cela va permettre aux populations de comprendre que le premier combat est la sensibilisation. «Cela nous rend fort car les mots soignent les maux, surtout dans les pays en développement où il y a un problème de moyen. La 2é réussite est la prise en charge et cela permet ne plus avoir de crainte ou de stress. Au niveau de la pyramide sanitaire, la décentralisation est de rigueur. Quand on est diabétique et que l’on habite dans les coins reculés, on peut rester dans sa localité et se prendre en charge dans la structure hospitalière de la localité», plaide t-il.
Revenant sur le thème, Pr Maimouna Ndoye Mbaye estime que les familles sont concernées par le diabète. «Lorsqu’une personne a le diabète, c’est toute la famille qui est concernée. La famille peut aider les autres à se prévenir du diabète». Selon elle, l’âge est un facteur de risque des maladies non transmissibles, surtout le diabète. Il constitue l’une des causes majeures d’amputation. Pour Baye Omar Guèye, une maison de diabétiques est construite à Rufisque pour pouvoir se regrouper et discuter sur la maladie. «C’est fait grâce à des partenaires italiens et de l’Assad. C’est une maison de retrouvailles, d’éducation et de prévention, mais il faut préciser que ce n’est pas un hôpital. Nous voulons pérenniser cette initiative dans les régions», déclare-t-il.
«SI MANSOUR FAYE SE CLASSE DERNIER, C’EST UN PROBLEME»
Abdoulaye Daouda Diallo n’est pas content de la manière dont le parrainage est en train d’être mené à Saint Louis. Il l’a laissé entendre lors du meeting organisé par Amadou Becaye Diop à Ross-Bethio. Le ministre des Infrastructures indique que des efforts doivent être fournis surtout dans le département de Saint-Louis où le délégué régional est encore à la traine par rapport aux autres départements de la région.
La «capitale du riz » a été avant-hier le lieu de ralliement des militants, responsables et sympathisants de la coalition Bby. Devant une foule bigarrée, le maire Amadou Bécaye Diop, s’est voulu confiant quant à la victoire de son candidat en 2019. Le coordonnateur départemental de Podor, parrain du meeting de mobilisation de Ross Béthio, n’a pas mâché ses mots pour dénoncer le déroulement du parrainage dans la région où le département de Saint-Louis traine les pieds. «Nous pensons que de grands efforts sont consentis de la part des responsables. Mais, il reste beaucoup de choses à faire, notamment dans le département de Saint- Louis. J’exhorte le délégué régional du parrainage de Benno Bokk Yaakar et patron de l’Apr à Saint-Louis, Mansour Faye à redoubler d’efforts. Au rythme où vont les choses, même le département de Dagana va surpasser la ville ancienne en nombre de parrains. Je pense que ce sont des efforts comme ceux de Dagana qui vont réélire Macky Sall. Il n’y a pas de secret, seul le travail paie», a rappelé M. Diallo. «Mansour Faye a du pain sur la planche. Je vois que Dagana se rapproche de Podor. Il faut donc que Saint-Louis fasse des efforts. En tant que délégué régional, si Mansour Faye se classe en dernière position, ce sera un véritable problème», a martelé le maire de Bokké Dialoubé.
En présence de ses frères de parti Faly Seck et Mansour Ndiaye, Amadou Bécaye Diop fait le serment de l’unité. «Nous allons mutualiser nos forces pour l’intérêt général. Nous ne ferons point de soustraction. Le triomphe est déjà clair. Le président de la République ne connaitra aucune contrainte dans le département », a laissé entendre le Directeur des équipements scolaires. Poursuivant, il soutient que les parrainages se déroulent normalement dans le département de Dagana. D'ailleurs, le département de Dagana devance celui de Saint-Louis.
Des feux de brousse «inexplicables» se sont déclarés la semaine passée dans le département de Podor. Ils ont causé d’énormes pertes évaluées à plus d’un milliard de Fcfa au grand dam des populations de cette partie du Fouta.
Les préjudices causés par les feux de brousse dans les communes de Doumga, de Guédé village et de Gamadji Saré sont énormes. Ils ont tout ravagé sur leur passage. Environ 8500 hectares sont partis en fumée sur une superficie de 50 kilomètres. Les dégâts sont estimés à plus d’un milliard de Francs Cfa. Lors d’une tournée dans le Diéri, Abdoulaye Daouda Diallo, ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement a rassuré les victimes. «Il y a une destruction massive du tapis herbacé.
Et pourtant, il y a quelques semaines de cela, j’avais alerté les populations en leur demandant d’être plus prudentes avec le feu d’autant plus que les herbes ont poussé avec la bonne pluviométrie notée durant l’hivernage. Mieux, j’avais aussi souligné que le chef de l’Etat avait demandé de prendre toutes les dispositions si jamais des incendies étaient déclarés. Les mesures d’urgence prises depuis par le chef de l’Etat sont la mise en place de pistes et de pare-feux», a déclaré Abdoulaye Daouda Diallo devant des populations meurtries.«Nous sommes en train de nous y atteler. Le préfet du département a fini de faire le point de la situation. Nous avons bon espoir à partir du début de cette semaine que des dragueurs vont venir pour la mise en place des pare feux pour réhabiliter les anciens. Le chef de l’Etat mis au courant de l’ampleur des dégâts de ces feux de brousse dans cette zone du Diéri, a décidé de mettre des moyens à la disposition de toutes les unités chargées de lutter contre ces incendies. Des moyens seront déployés pour pouvoir intervenir en cas d’urgence», a-t-il annoncé, non sans exprimer sa peine face à ce «drame du Diéri».
A l’en croire, les unités mobiles n’étaient pas fonctionnelles. «Il a fallu déplacer des équipes de Ndioum à plus de 50 km d’ici pour aller à l’assaut de ces flammes. Toutes les dispositions sont prises pour que dans le futur la zone ne soit pas prise en défaut. Face à la densité du tapis herbacé due à la bonne pluviométrie, nous pensons qu’il faut éviter d’allumer le feu dans la brousse ou après usage de bien l’éteindre», a-t-il conseillé. S’agissant des solutions, il estime qu’à court terme, il faut désherber. «Cela nous aidera à avoir des réserves fourragères, mais aussi à éviter les feux de brousse», a encore soutenu M. Diallo. L’épineux problème de l’eau que rencontraient les populations commencent à connaitre une issue heureuse dans le Diéri.
A Pétel Diéguess, Abdoulaye Daouda Diallo a inauguré un forage d’un débit de 50 m3 par heure avec une capacité de 150 m3 d’eau. «Plus de 2000 personnes sont impactées par la réalisation d’une telle infrastructure polarisant près de huit (8) villages. Le forage a coûté 200 millions de Fcfa », s’est réjoui le ministre.
LES THESES AUDACIEUSES DU PR DJIBRIL SAMB
Homosexualité, délitement de l’état du Sénégal, desseins de la classe politique
Spécialiste de Platon et considéré comme un esprit encyclopédique, le Pr Djibril Samb est un fin analyste des questions politiques, économiques, sociologiques, culturelles et philosophiques qui touchent et interpellent le monde. Dans le tome 1 du livre «L’heur de philosopher la nuit et le jour» qu’il a récemment publié, cet éminent membre de la Société hellénique des études de philosophie développe des thèses particulièrement audacieuses sur l’homosexualité, s’émeut profondément du délitement de l’Etat du Sénégal et flétrit la quête effrénée de biens et de privilèges de la classe politique. A travers les pages du tome 1 intitulé : «Premières médiations tilogiques», le philosophe plonge le lecteur dans un flot de tares et dérives qui plombent l’envol de l’Afrique. Provocateur et iconoclaste, il ne prend pas de gants pour asseoir son argumentaire.
L’HOMOSEXUALITE N’EST NI UN DELIT, NI UN CRIME
Quatorzième pays à avoir légalisé le «mariage pour tous», la France a célébré son premier mariage homosexuel le 29 mai 2013. La presse s’en donne à cœur joie. L’annonce de cette nouvelle retentissante pousse le Pr Djibril Samb à consacrer, dans ses méditations quotidiennes ayant débouché sur le livre «L’heur de philosopher la nuit et le jour», une réflexion poussée et on ne peut plus osée sur l’homosexualité. D’emblée, il précise que le philosophe n’a pas à considérer la question d’un point de vue moral. «La morale est une construction humaine et, comme telle, elle est soumise aux changements naturels, ou imposés, de la société», évacue-t-il avant de démonter en pièces certaines thèses développées autour de l’homosexualité, objet d’interdiction dans de nombreux pays. D’autant qu’aux pages 41 et 42 du livre, il affirme : «Que l’homosexualité ne soit pas une tare, on ne peut que l’accorder ; qu’elle ne soit pas une maladie, on l’accordera aussi ; qu’elle ne soit ni un délit ni un crime, certainement ; qu’elle n’ait rien à voir avec l’ordre pénal, très certainement oui ; qu’elle n’ait pas à être réprimée pour elle-même, voilà qui coule de source». Même s’il désapprouve la pénalisation de l’homosexualité, il n’en demeure pas moins qu’il est foncièrement contre la déstructuration de la cellule familiale. Et d’indiquer : «Mais de là à subvertir la cellule que constitue l’union d’un homme et d’une femme, seule forme connue de l’humanité en quelques millénaires, et qui a sûrement été l’un de ses plus puissants vecteurs de progrès, c’est un pas que l’on ne peut franchir sans, dans le même temps, songer à toutes les conséquences possibles d’un tel choix sur le devenir humain et sur la perpétuation de l’espèce humaine». En effet, conclut le professeur Djibril Samb, «le problème n’est ni moral, ni religieux, ni idéologique : il est économique, démographique, social et stratégique».
DELITEMENT DE L’ETAT DU SENEGAL
Aux pages 57 et 58 du tome 1 : «Premières médiations tilogiques, c’est un Djibril Samb déçu, amer et meurtri qui fait le procès des dirigeants étatiques sénégalais. Par leurs méthodes de gestion, soutient-il, ils ont déstructuré le pays et mis ses fondements à genoux. Une situation intervenue à l’avènement de la première alternance politique au Sénégal. «On peut observer, depuis l’année 2000, un délitement de l’Etat du Sénégal», relève le philosophe estimant que «les bonnes pratiques de l’Etat, c’est-à-dire le respect de la loi et du règlement, une administration impersonnelle et soucieuse de se mettre au service de l’intérêt général, une attention soutenue aux conflits d’intérêts, le respect et la protection de l’institution judiciaire, l’égalité des citoyens devant la loi, sont mises entre parenthèses au profit d’un gouvernement patrimonial – qui aboutit à un Etat-Patrimoine au service d’une ou de plusieurs familles, d’un ou de plusieurs clans, voire d’une ou de plusieurs coalitions d’intérêts, d’un ou de plusieurs partis politiques ou groupes d’intérêts patrimoniaux». Un brin pessimiste, il semble ne pas entrevoir d’éclaircie dans la grisaille. D’autant que, dit-il, ce processus ne cesse de s’accentuer depuis 2000. «Apparemment tous les grands corps de l’Etat sont atteints : la police, la gendarmerie, l’armée, la magistrature, et d’autres corps d’élite de l’Etat. L’Université est atteinte très profondément, peut-être plus gravement que tous les autres corps», affirme cet auteur prolixe.
UNIVERSITE EST ATTEINTE TRES PROFONDEMENT
Universitaire émérite et acteur incontournable de l’enseignement supérieur auquel il a consacré les plus belles années de sa vie, le Pr Djibril Samb a braqué ses loupes sur l’université en s’indignant de son fonctionnement et de la manière dont elle est gérée. Pour lui, «les autorités de l’Etat et celles qui sont en charge de l’Université doivent clairement prendre conscience que les indispensables réformes de celle-ci ne peuvent être menées ni sans les étudiants ni contre eux. Au contraire, elles doivent être menées non seulement avec eux, mais aussi pour eux». Après s’être fait le défenseur attitré des étudiants, il a néanmoins invité ces derniers à faire preuve de responsabilité en cas de revendications. «Lorsque les étudiants décident de lutter pour la défense de leurs droits fondamentaux, y compris par des grèves et des manifestations – c’est là un droit absolu pour eux -, ils ont la responsabilité, dans le même temps, de s’ériger en gardiens non seulement des biens immobiliers, mobiliers et immatériels de l’Université – qui sont en fait leurs biens propres - , mais aussi ceux de tout tiers, public ou privé», souligne le philosophe.
«PARMI LES HOMMES REPUTES LES PLUS RICHES AU SENEGAL, ON DENOMBRE DE NOMBREUX HOMMES POLITIQUES…»
Dans ses méditations du 29 Janvier 2015, l’auteur de «L’heur de philosopher la nuit et le jour» a dressé un sévère réquisitoire contre les hommes politiques qui, selon lui, ne sont mus que par des intérêts bassement matériels. «Au Sénégal, la carrière politique est devenue le moyen le plus sûr et le plus rapide d’enrichissement personnel, à ce point qu’elle étouffe l’entreprenariat économique national», charge-t-il avant d’ajouter : «Ceux qui, en des temps où la politique consisterait à se mettre au service de ses concitoyens, auraient choisi d’être des capitaines d’industrie, sont, de nos jours, tentés par une carrière politique garantissant bien mieux l’enrichissement personnel dans des proportions et avec une rapidité que ne permet aucune entreprise économique. C’est pourquoi, petit à petit, s’est formée une classe politique dont les buts sont exclusivement d’ordre patrimonial. Cette clase politique ne cherche le pouvoir ou des positions de pouvoir qu’à des fins exclusivement patrimoniales. A cet effet, elle ne recule devant rien, viole ou travestit les lois et règlements de l’Etat». Ce qui conforte cette thèse, souligne-til, «parmi les hommes réputés les plus riches du Sénégal, on dénombre de nombreux hommes politiques dont la richesse est subite, apparemment inexpliquée et postérieure à leurs positions de pouvoir». Raison pour laquelle, indique le Pr Samb, la commande publique elle-même ne poursuit à titre principal que l’enrichissement des hommes politiques. «Les infrastructures qui sont réalisées tant bien que mal ne sont que des prétextes et, dans le meilleur des cas, des conséquences induites destinées prioritairement à justifier les immenses décaissements publics. C’est pourquoi les investissements sont réalisés dans des conditions défiant toute rationalité économique et sans aucun rapport avec la résorption du développement inégal des infrastructures sur l’ensemble du territoire». Compte tenu de tous ces facteurs, il considère la classe politique nationale comme «le premier frein au progrès économique national». Par conséquent, sa conviction profonde est que «ce n’est pas l’économie qui aurait besoin d’être réformée, ni même la classe politique, mais le service de l’Etat, le mode d’action de la puissance publique, c’est-à-dire la politique elle-même».
«C’EST DERAISONNABLE DE CHERCHER LE POUVOIR, C’EST ENCORE PLUS DERAISONNABLE DE CHERCHER A S’Y ACCROCHER…»
Le 1er Novembre 2014, le Pr Djibril Samb s’est penché sur le sort de l’ancien burkinabé Blaise Compaoré qui, selon lui, a été victime de ce qu’il appelle le syndrome Basi (Samb, 2009). Insatiable de ses vingt-sept années de pouvoir, Blaise Compaoré a voulu modifier l’article 37 de la Constitution de son pays pour se faire réélire. «C’est la tentative de trop. Mais au-delà de cette péripétie, il convient que la philosophie politique africaine réfléchisse sur cette sorte de relation quasi tyrannique qui lie l’homme politique africain au pouvoir et qui le pousse à commettre les pires folies pour le garder. C’est déjà fort déraisonnable de chercher le pouvoir, c’est encore plus déraisonnable de chercher à s’y accrocher coûte que coûte, et souvent au prix de conséquences tragiques. Le manque de sagesse est certainement l’explication la moins irrecevable. La logique de la bedaine n’explique pas tout, le goût du luxe et du lucre non plus. Il faudrait étudier de très près cette perversité d’un goût irrépressible pour le pouvoir. Quelle pouvait bien être la motivation majeure de Blaise Compaoré pour tenter, après vingt-sept années de pouvoir ininterrompu, de le conserver, en dépit de l’ampleur du rejet populaire d’une telle perspective ?», s’interroge-t-il avant d’indiquer : «Quoi qu’il en soit, à l’instar de ce qu’ont fait les Sénégalais, le 23 juin 2011, lorsque le président de la République alors en exercice voulut modifier arbitrairement la Constitution de l’Etat, les Burkinabé se sont rendus en masse à l’Assemblée nationale pour dire aux députés qu’ils n’ont pas mandat du peuple pour changer la Constitution. Ces deux exemples du 23 juin 2011 au Sénégal et du 30 octobre 2014 au Burkina illustrent éloquemment la capacité d’un peuple africain à faire entrave à toute tentative d’usurper sa souveraineté, à exercer celle-ci directement et à mettre un terme à toute dérive autocratique, préjudiciable à la bonne santé de la nation».
CHEIKH AHMADOU BAMBA APPARAIT COMME L’UN DES HOMMES LES PLUS PRODIGIEUX DE LHISTOIRE…DES SAINTS ET DES PROPHETES
Le 11 décembre 2014 profitant de la célébration du Magal de Touba, le philosophe n’a pas tari d’éloges à l’endroit du fondateur du mouridisme Cheikh Ahmadou Bamba. «Si on se limite aux faits établis, tels qu’on peut les reconstituer d’après les documents d’archives, confrontés aux traditions orales et écrites autochtones, Cheikh Ahmadou Bamba m’apparaît, sans aucun doute, comme l’un des hommes les plus prodigieux de l’histoire internationale des saints et des prophètes. Il réunissait en lui toutes les éminentes qualités qui ont produit les plus grands prophètes de l’humanité. Il incarnait les vertus les plus hautes que célèbre la tradition philosophique», a déclaré le Pr Djibril Samb dans son ouvrage.
PAR CHEIKH FAYE
DEUX QUESTIONS À OUSMANE SONKO
Comment prôner l’éthique dans la gestion des affaires du pays et se rapprocher de celui qui a joué un rôle majeur dans son affaissement moral ? Doit-on considérer que, peu importe la moralité des moyens utilisés, l’essentiel est d’accéder au pouvoir ?
Je voudrais commencer par souhaiter la bienvenue à Ousmane Sonko au Canada. Je ne sais pas comment va être organisée la rencontre qu’il doit avoir aujourd’hui avec les sénégalais de la capitale nationale. Je voudrais, en tant que citoyen, l’interpeller sur deux points que je trouve importants.
Beaucoup de sénégalais dont je suis, appellent à une refondation de la politique, plus exactement, à un renouveau de la pratique politique. Vous êtes un des principaux acteurs de cette volonté de refondation en décidant par exemple de consigner dans un livre, « Solutions », les ambitions que vous avez pour le Sénégal. Démarche et façon de faire inédites dans notre pays.
On pourrait, d’une certaine manière, dire que la demande citoyenne de faire de la politique autrement est en train de rencontrer une offre. C’est cela qui explique certainement que beaucoup de sénégalais qui n’ont jamais milité dans un parti éprouvent beaucoup de sympathie à votre égard. Une telle sympathie ne doit cependant en aucune façon affaiblir l’exigence que l’on doit avoir à l’égard des artisans d’un véritable renouveau de la pratique politique. C’est pour cela que le citoyen lucide doit s’efforcer d’élever le débat à hauteur de cette volonté de renouveau. C’est, au demeurant, sous un tel angle que je voudrai, sans concession, vous soumettre deux questions que je trouve majeures :
- depuis que l’on a remis en circulation dans le cadre du débat public une vidéo où vous pensez nécessaire de fusiller les anciens présidents du Sénégal, on a parlé, en tout cas dans la presse, d’une volonté de rapprochement avec l’ancien président Abdoulaye Wade. La nécessité d’introduire de l’éthique en politique que vous défendez si bien ne serait-elle pas obérée par un tel rapprochement si on pense, comme moi, que le bilan immatériel d’Abdoulaye Wade n’a pas été reluisant pour dire moins ?
Comment prôner l’éthique dans la gestion des affaires du pays et se rapprocher de celui qui a joué un rôle majeur dans l’affaissement – je ne dis pas l’effondrement – moral du pays ? Doit-on considérer que, peu importe la moralité des moyens utilisés, l’essentiel est avant tout, d’accéder au pouvoir ? Des moyens immoraux ne risqueraient-ils pas de contaminer – je ne dis pas souiller – l’objectif si noble de la refondation de la politique sur d’autres bases ?
- je crois que vous avez tenu ces propos. Je cite : vu mon âge à l’état civil, vu mon âge en politique, je peux encore attendre. Mais le Sénégal ne peut plus attendre. Fin de citation. Est-ce que la volonté de rupture ne va pas jusqu’à quitter la tête de son parti si vous n’êtes pas élu au soir du 24 février ou au second tour de la prochaine présidentielle ? Dans les démocraties où les politiques font l’effort de consigner dans un livre leur vision, ils quittent très souvent la scène quand les citoyens-électeurs n’adhèrent pas à leur projet de société. Alors après combien de défaites – ce que je ne vous souhaite pas – allez-vous quitter la scène politique ? Quitter la scène après une ou des défaites constitue-t-il une limite à la volonté de refondation de la politique sur de nouvelles bases ?
Telles sont les deux questions que je voulais vous soumettre en vous remerciant d’avance !
PAR CISSÉ KANE NDAO
DE LA POLITIQUE ET DE L'OPINION PUBLIQUE
Nous n'avons pas encore vu un baril de pétrole que déjà les couteaux sortent de leurs fourreaux et que chaque camp serre la mâchoire et s'apprête à mener le combat de sa vie contre l'autre camp
Je suis fier des élites intellectuelles de mon pays.
Quant aux élites politiques, je fais confiance pour leur désignation leur promotion et leur légitimation à la souveraineté et à la sagesse du peuple sénégalais.
La capacité de discernement du peuple sénégalais n'est plus à démontrer. Tout autant que son refus de l'injustice et sa forte propension à prendre ses responsabilités, dès lors qu'il juge que ses libertés fondamentales ou ses droits citoyens sont menacés, violés ou foulés au pied.
L'opinion publique est lucide et d'ailleurs la capacité de jugement de chaque sénégalais est exacerbée et affinée et renforcée par la réalité intrinsèque dans laquelle baigne notre pays.
Elle ne peut pas être manipulée, notre opinion publique. Elle ne peut non plus être subvertie. L'autre disait qu'"être grand, c'est soutenir de grandes querelles".
Au Sénégal, le peuple ne se mêle souvent pas de querelles, elle agit pour la cause qu'elle défend, en votant citoyennement pour ceux qui la portent et l'incarnent.
Nous autres qui nous pensons suffisamment pénétrés de vertus et de patriotisme et qui nous croyons porteurs d'une vision capable de changer notre pays et de transformer durablement et qualitativement notre vécu, avons la responsabilité historique au vue de notre rapport à l’Histoire et de notre position face à notre avenir d'endosser le manteau de l'Exemplarité.
Exemplarité en terme de probité, morale et intellectuelle. Exemplarité en terme d'honnêteté. Exemplarité en terme de citoyenneté.
Être acteur politique suppose certes la recherche du pouvoir pour servir, et uniquement pour cet objectif, mais il suppose avant tout de privilégier le sort de notre pays et de ne jamais oublier qu'il nous survivra, et que pour rien au monde l'accomplissement de notre ambition personnelle ne devra survenir en menaçant la paix ou la stabilité politique et sociale du Sénégal.
Nos élites intellectuelles ont largement les compétences pour conduire notre barque vers les rivages apaisants du développement économique porté par des institutions politiques fortes garantissant l'État de droit.
Notre peuple est suffisamment mature pour déterminer qui sont les acteurs politiques capables de concrétiser leurs aspirations et leurs rêves. Le terrain politique est dégagé.
Pratiquons-le. Sans animosité. Sans injures. Sans haine. Sans condescendance. Dans le respect mutuel. Dans la courtoisie. Nous aiderions alors l’opinion publique à déterminer le meilleur choix qui vaille pour tout le monde. Lucidement.
Dans tous les pays où l'adversité politique s'est exacerbée au point de basculer dans des querelles de chiffonniers, le populisme a fait son lit et s'est couché sur le drap des acquis démocratiques, en se torchant au passage avec les promesses mirobolantes qui lui auront servi à capitaliser sur le ressentiment généralisé des populations traduisant la plupart du temps un ras-le bol contre les acteurs politiques de tous bords. Évitons cette généralisation qui pousse au choix par dépit. En gardant à l'esprit que le bruit et la cacophonie, les mensonges, les injures, les manipulations, ainsi que leurs conséquences desservent toujours ceux qui en sont les initiateurs, d'autant plus que leur effet boomerang est inéluctable.
Le Sénégal a besoin de paix et de sérénité. Evitons certains débats stériles, surtout que nous avons vu où cela a mené trop de pays. L'exploitation des matières premières n’a jamais impulsé le développement économique d'un pays. Au contraire, tous les pays qui ont compté sur cela ont périclité économiquement, et la déstructuration de leur économie a entrainé un effondrement de l'État qui a abouti à un désastre social dont la pire des conséquences a été la guerre civile. Le dernier exemple en date est le Venezuela.
Nous n'avons pas encore vu un baril de pétrole que déjà les couteaux sortent de leurs fourreaux et que chaque camp serre la mâchoire et s'apprête à mener le combat de sa vie contre l'autre camp. Le peuple sénégalais nous regarde. Il nous observe. Il attend des propositions franches et réalistes pour l'amélioration de ses conditions d'existence, en plus de ce qui a déjà été fait. Tout de suite et maintenant.
Dans nos pays sous-développés tout est urgence, absolument. Parlons des problèmes qui leur parlent, pour leur proposer les solutions qui rencontrent leur adhésion et qu'ils sont prêts à adouber. Ne perdons pas de vue l'essentiel, le Sénégal. Les querelles de personnes n'intéressent que les apprentis politiciens aux egos mal placés !
PAR YATMA DIEYE
L'AVOCAT DU DIABLE
Pour lui tout est prétexte pour parler en mal de l'opposition au Sénégal - Et ce qui lui tient à cœur revient comme un leitmotiv dans toutes ses sorties : la victoire dès le premier tour, comme une leçon mal apprise !
Depuis que le chef de file de BBY a crié au secours pour essayer de contrer l'opposition dans la presse et les réseaux sociaux, il ne se passe pas deux jours sans que l'idéologue de BBY ne tente de montrer à son mentor qu'il est présent et bien présent et qu'il est prêt à suivre ses instructions au doigt et à l'œil… Il faut bien justifier sa part du gâteau avant la chute imminente… Tel Hercule à qui on a assigné douze travaux redoutables, notre héros s'est engagé à produire des contributions aussi prolixes les unes que les autres au rythme insoutenable d'une contribution tous les deux jours. Sa cible semble être ce qu'il appelle des fake news ". Ainsi, tout ce qu'on dit sur l'instrumentalisation de la justice à des fins politiciennes, dénoncé par l'opposition et avéré par toutes les juridictions internationales (le Groupe de travail de l'ONU, la CEDEAO, l'Union interparlementaire européenne), ne serait que des "fake news", alimentées par les réseaux sociaux. Il est vraiment très fort, lui qui tout seul en sait plus que tout ce que ces organismes comptent comme juristes. Hercule dépasse de loin le chef de mission du FMI, des experts comme le professeur Meissa Badou (voir SUD Quotidien du 5 novembre 2018), le consultant bancaire Mohamed Dia, sans parler du "rapport compromettant de la Mission d'audit du fichier électoral"(voir Walf Quotidien du 6 novembre 2018) qui a fini de nous convaincre du caractère contestable du ficher électoral. Et quoi qu'en dise le porte-parole du gouvernement, "la fraude électorale n'est pas une maladie du siècle passé au Sénégal "loin de là." Le fichier électoral se balade dans toutle pays avec des candidats à la candidature" au seul bénéfice du candidat de BBY.
Quel moyen avons-nous de savoir qu'il n'en est rien ? Certainement pas la parole de celui qui depuis 2012 est devenu le chantre du "wax waxet". Mais n'est-ce pas la faute de l'opposition quelque part ? Les griefs sont multiples : rétention des cartes d'électeurs, mystère total autour du fichier, loi sur le parrainage, modification unilatérale du code consensuel …tant d'acquis démocratiques remportés au péril de nombreuses vies humaines. Ce qui ne peut pas se comprendre, c'est qu' on ait accepté pour l'actuel président ce qu'on n'a jamais accepté à Diouf et à Wade qui ont pourtant beaucoup plus l'étoffe d' homme d'Etat…Pour en revenir à notre Hercule, nous ajouterons que pour lui tout est prétexte pour parler en mal de l'opposition au Sénégal : élections au Brésil :"ce qu'on peut retenir des résultats des élections au Brésil" (on ne s'attendait guère à voir l'opposition en cette affaire), pétrole et gaz : "de quelques précisions utiles sur l'exploitation du pétrole et du gaz" (avis "d'expert!"). Et ce qui lui tient à cœur revient comme un leitmotiv dans toutes ses sorties : la victoire dès le premier tour, comme une leçon mal apprise ! Mais tout cela est peine perdue ; ni les manipulations malhonnêtes du fichier, ni les transhumances-refuges pour échapper à la justice américaine, ni les éloges flagorneurs des fossiles parraineurs du PS et de l'AFP n'y pourront rien, particulièrement l'homme du PS qui a causé la chute de Diouf (on dit chez les Wolof qu'"une divorcée est mauvaise conseillère pour une jeune mariée", caga du digle sey). L'initiative de Me Mame Adama Gueye est la bienvenue ; soit dit en passant on dit "s'étant désisté de la candidature " et non "ayant désisté de la candidature " (Walf Quotidien 2 novembre 2018 – se désister est un verbe pronominal, qui se construit avec l'auxiliaire ÊTRE) Ce n'est pas étonnant, cette faute, avec tant de contributions…Qui trop embrasse, mal étreint.
Le défi de Sonko à un débat autour des ressources naturelles tient toujours, selon lui, mais il ne doit pas se rabaisser à se mesurer à des lampistes, dont il ne ferait qu'une bouchée : "l'aigle ne pourchasse pas les mouches". Quant à l'homme qui se croit au Far West, celui que la presse a surnommé El Pistolero , le Lucky Luke de la politique, l'homme dont la langue tire plus vite que le pistolet, qu'il sache qu'il arrivera un jour où il fera face à une justice digne de ce nom, car dans cette vie, rien n'est éternel.
PAR ABDOU KARIM GUEYE
L'ACT, UN SOCLE DE VALEURS POUR LE CHANGEMENT
Abdoul Mbaye accorde une importance capitale aux valeurs : valeurs de solidarité, d’éthique, d’intégrité, de discipline et de considération aux Sénégalais
Lors du congrès du 30 octobre 2018, le discours-programme prononcé par le président Abdoul Mbaye prouve que le parti de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT) et son président accordent une importance capitale aux valeurs : valeurs de solidarité, d’intégrité, d’éthique et d’intégrité, de discipline et de considération aux sénégalais. Ce n’est pas pour rien que le parti et son président les considèrent comme étant d’une importance stratégique car aujourd’hui les organisations publiques ou privées, dans le sillage du nouveau management public, mettent en place des chartes de valeurs, des chartes d’éthiques, d’intégrité et de transparence affichées dans les locaux de travail, largement diffusées pour permettre leur appropriation, ces documents étant parfois contresignés par les employés, les nouvelles recrues, etc. On le sait maintenant : c’est au sommet de donner de la voix, « Tone at The Top », comme on dit. En revisitant ce discours-programme, on est frappé par la foi qui se dégage de son contenu : foi en l’amour comme socle de solidarité, foi aux sénégalais et à une action politique et publique vertueuse et éthique.
Des valeurs de solidarité, d’amour de soi et des autres
Un des grands problèmes du leadership, transformationnel en tout cas, c’est l’existence de leaders sincères, éthiques et justes, capables de coacher par compassion, de faire la différence entre s’aimer soi-même et aimer les autres : le peuple, le sénégalais moyen, voire le sénégalais tout court. Et l’on continue de rêver encore de ce leader-coach qui nous dira « allons-y », ensemble, vous les artisans, les travailleurs, les gens du cuir, de la confection, des groupements, les élites talentueuses, les artistes, etc., de ce leader qui préfère NOUS à MOI, à JE, à la famille et clans de transhumants, courtisans, de lobbies, etc. C’est parce que l’ACT y croit que son président incontestablement remettra en cause ces vieux paradigmes pour opérer les ruptures nécessaires avec une logique du développement encore ancrée fortement dans certaines mentalités : un développement par le haut, Top Down, comme on dit aujourd’hui, avec des institutions centralisées, lourdes, redondantes, des duplications, coûteuses, etc. En fait, les valeurs sont le socle de toute nouvelle gouvernance, de toute réforme, de toute transformation durable contre les résistances des lobbies et de ceux qui n’ont pas intérêt au changement pour des réformes promises et jamais concrétisées. Aussi, le président Abdoul Mbaye inscrit-il dans la trajectoire du parti et dans le programme de l’ACT le modèle des 4A, 4 amours à cultiver et à entretenir pour aimer le Sénégal et les sénégalais :
« L’amour de la patrie, qui nous fait placer nos intérêts au-dessus de tout autre intérêt.
L’amour des lois, qui nous les fait respecter, qu’elles nous soient favorables ou pas, pourvu qu’elles soient justes et égales pour tous.
L’amour du travail, qui nous mène tous à l’excellence et à la prospérité.
L’amour de ses semblables, qui nous fait détester ce qui les avilit et aimer tout ce qui les grandit. Les antivaleurs avilissent, les valeurs grandissent ».
Dès lors le programme de l’ACT invite à la citoyenneté, au travail, au patriotisme civique et économique, à oser le Sénégal d’abord, à réinventer une pensée endogène mais ouverte qui remet en cause la démarche traditionnelle de management des affaires publiques et de gestion économique. Il invite à des valeurs d’adhésion pour reconstruire un cycle endogène de transformation structurelle de l’économie fondée sur une mobilisation d’innovateurs et de créateurs de richesse au niveau des secteurs « artisanat-semi-manufacture, manufacture et industrie ». Ce sont là aussi des valeurs économiques et de courage, car pour y arriver il faut oser arbitrer des intérêts variés en osant oser parier sur la primauté et la capacité des sénégalais à réaliser leurs rêves et leurs potentialités.
Des valeurs de confiance en soi et aux sénégalais
Les difficiles chantiers qui sont ainsi promus ne seront pas possibles que s’il existe d’abord une confiance aux sénégalais, aux travailleurs, créateurs et inventifs. En l’occurrence, l’ACT croit aux valeurs de créativité, de la pensée et de l’action économique fondée sur des alliances objectives pour l’excellence et l’intérêt du Sénégal. Mais il faut alors de la consistance, car derrière de telles options, prévaut aussi la nécessité pour les sénégalais d’assumer les valeurs de résistance, du refus de l’arbitraire, de la corruption, des avantages et privilèges indus, de l’enrichissement rapide indu. A cet égard, le programme de l’ACT consacre une large réforme institutionnelle, mais aussi sur la nécessité d’un management par l’exemple, d’une gouvernance de proximité par des élites triées au terme de recrutements concurrentiels, toute une série de mesures, de principes et techniques de réformes et de transformations. En fait, le discours programme, voire le programme détaillé de l’ACT propose aux sénégalais une série de des ruptures, de révolutions cumulatives, de nouvelles institutions et de nouveaux contrôles étatiques ou citoyens, selon les cas.
Un pari sur des valeurs d’éthique, de discipline, d’intégrité et de sincérité
Reconnaissons-le. Pour de tels paris, il faut de l’éthique, une nouvelle culture qui incite les sénégalais et la société à s’interroger sur leurs propres valeurs, à s’autoévaluer, guidés par l’exemple de leurs dirigeants et leaders ! Les sénégalais habitués à une longue trajectoire de l’ancienne politique politicienne pourraient ne pas y croire, tant a manqué les valeurs de sincérité, de respect de la parole donnée que le président Mbaye met en évidence dans son discours programme. « Arrêter de promettre ce que l’on ne peut pas respecter », nous rappelle-t-il. Derrière l’éthique, se déploient la vérité, ce qu’il est normal ou anormal de faire, les comportements individuels actuels ou souhaitables, l’intégrité personnelle ou collective, etc. C’est un travail dur, d’un leader courage, c’est une dimension de nos plans stratégiques qui en occultent l’intérêt. Le président et le programme du parti assument les défis y afférents et consacrent de nombreuses mesures institutionnelles de réforme de la gestion publique, la généralisation d’outils et technologies de contrôles, parfois inconnus jusqu’ici, le renforcement des corps et organes de contrôle et du contrôle citoyen, la refonte profonde de la législation sur les pouvoirs des contrôleurs et sur la surveillance de la disciple individuelle et collective en matière d’hygiène, de propreté et d’occupation anarchies des rues et autres espaces, renforcer la culture d’éthique de conformité. Et bien d’autres mesures encore…
Des valeurs de simplicité, de discipline et d’une nouvelle démocratie citoyenne
Il faut aussi des valeurs de simplicité et de transparence, la remise en cause fondamentale des modes de fonctionnement d’un état lourd, couteux, par l’alignement au même pied d’égalité aussi bien la petite corruption que la grande corruption. Par le discours-programme le Président explicite les mesures qui seront prises pour « réparer une démocratie malmenée et abimée » par une série de réformes à plusieurs niveaux : gouvernemental, législatif, judiciaire, en matière de contrôle, au niveau des médias, du financement des partis politiques et de leur financement, de l’annulation de la loi sur le parrainage, etc. En outre, c’est connu : très souvent les grands projets, en l’absence d’un système contrôle fort et indépendant, sont le lit de la corruption, des dessous de table, des contrats gré à gré, le prétexte de la bamboula des dirigeants et élites corrompus. Le président et son parti sont ainsi convaincus qu’il faut une forte adhésion de leaders, d’acteurs et d’alliances aux valeurs d’une démocratie authentique, juste et équitable, de discipline, d’ordre, de responsabilité et d’auto-responsabilité. Ils savent aussi, qu’à certains égards, la démocratie suppose aussi la neutralité, ce que des adeptes de la politique politicienne de la première générale sont incapables de faire et d’ailleurs n’y croient pas.
Au total, l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail parie sur de telles valeurs, sur des Sénégalais portés par cet idéal, par une vision partagée et convaincus que la trajectoire actuelle obère leur foi en leurs valeurs d’honnêteté, d’éthique, de Justice et de Vérité.
Abdou Karim Gueye est Inspecteur général d’Etat à la retraite, ancien directeur de l’Ecole Nationale d’Administration et de Magistrature. Conseiller en gouvernance publique du président Abdoul Mbaye