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24 septembre 2025
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, MODY NIANG
MAME MBAYE NIANG SORT DU BOIS
Après sa démission-cinéma, la priorité du poulain du couple présidentiel semble être d’assurer sa défense au quotidien - Je lui conseille d'être plus de modeste et de cesser de distribuer trop facilement des leçons
n se souvient de la démission-cinéma du Ministre Mame Mbaye Niang intervenu le 10 juin 2018. C’est au Premier Ministre qu’il a remis, nuitamment semble-t-il, sa démission trompe-l’œil, démission ‘’pour convenance personnelle’’. En réalité, Ce serait un rapport de l’Inspection générale des Finances (IGF) du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan qui l’impliquait, avançait-on ça et là, dans un scandale financier intervenu au Programme de Développement des Domaines agricoles communautaires (PRODAC). Le rapport révélait, semble-t-il, de fortes surfacturations qui impliquaient l’entreprise israélienne Green 2000, avec des complicités. Et l’IGF de recommander alors « l’ouverture d’une information judiciaire pour des ‘’faits de délinquance’’ » contre le coordonnateur du PRODAC au moment des faits et son prédécesseur. Monsieur Mame Mbaye Niang, alors Ministre de la Jeunesse et de la Construction citoyenne, assurait la tutelle du PRODAC.
Le Ministre Niang n’avait pas seulement ‘’démissionné’’, il avait aussi annoncé une plainte contre deux sites, pour ‘’ diffamation et diffusion de fausses nouvelles’’. De plainte, on n’en entend plus parler depuis lors[[1]]url:#_ftn1 . Le plaignant ne s’y était pas trompé : il savait que, dans notre pays, les plus gros scandales font l’objet de commentaires fugaces et superficiels, avant d’être définitivement enterrés. En ‘’démissionnant’’ aussi, il savait parfaitement que cette démission trompe-l’œil n’allait durer que le temps d’une rose. Il était sûr en particulier, qu’avec notre président-politicien qui juge les gens plus en fonction de leurs performances politiques et politiciennes que sur celles qu’ils réussissent au niveau des responsabilités administratives qu’ils ont en charge, il se tirerait d’affaire sans encombre.
Sa démission-spectacle ne pouvait donc durer que le temps d’une rose et il a retrouvé le plus normalement du monde sa place dans le gouvernement. Pourtant, selon le rapport supposé de l’IGF, le scandale du PRODAC porte sur 29 milliards de francs CFA. Vrai ou faux ? Je n’en sais rien. Ce dont je suis convaincu, par contre, c’est que si nous avions à la tête de notre pays un homme d’Etat patriote, vertueux, respectueux des deniers publics, de ses compatriotes et de sa conscience, ce supposé scandale du PRODAC serait rapidement élucidé et les mesures idoines prises. Il suffirait de rendre public le rapport de l’IGF et, s’il n’était pas suffisamment convaincant, de donner pour mission à l’Inspection générale d’Etat (IGE) de tirer l’affaire définitivement au clair. Rien de tout cela n’a été fait, et ne sera sûrement jamais fait, en tout cas tant que le président-politicien préside aux destinées de notre pays.
Le ministre Mame Mbaye Niang, alors sûr de toute impunité éventuelle, sort enfin du bois et ne perd pas de temps. Pour gagner plus de galons auprès du président-politicien, il organise, le samedi 3 novembre 2018 à Ngor, une cérémonie de ‘’lancement de la Plateforme Sénégal 2035’’ et profite de l’opportunité pour aborder imprudemment la question relative au contrat passé avec PETRO-TIM. Faisant allusion à ‘’ceux qui s’agitent sur les contrats pétroliers, ceux-là mêmes qui ont avoué avoir parlé avec Karim Wade et promis d’aller rendre visite à son père Abdoulaye Wade », il déclare : « Les gens qui ont écrit sur l’affaire Petrotim ont plagié vos articles de presse (à eux journalistes) pour faire un livre. Abdoulaye Wade et Karim Wade ont signé le contrat de manière douteuse et celui qui exige toute clarification sur cette affaire se propose d’aller les voir au Qatar. » Et notre très compétent Ministre d’ajouter, sûr de lui : « Il n’y a rien d’opaque dans ce contrat. Qu’ils arrêtent d’embrouiller l’opinion. Ils n’ignorent rien que nous ne sachions déjà, car c’est eux qui ont signé. »
“Senegaal daal moo néex ! Lu waay néex wax te dara du ko ca fekk. » Ce ministre ne manque vraiment pas de toupet. Il a en tout cas tout faux, et sur toute la ligne. D’abord, il accuse Sonko (dont il se garde de citer le nom) de plagiat : il ne se serait servi que d’articles de presse pour écrire son livre. Mais, qu’attend-il pour sauter sur l’occasion et le confondre, le ridiculiser en mettant sur la place publique les articles plagiés ? Evidemment, il se gardera bien de s’y aventurer, car il n’a certainement pas lu le livre. Et puis, à supposer même qu’il l’ait lu, il aurait besoin de beaucoup de place car, le livre fait quand même 233 pages, 233 pages de plagiat. Notre ministre se goure encore en affirmant que « Abdoulaye Wade et Karim Wade ont signé le contrat de manière douteuse (…) ». Vous avez encore tout faux, M. le Ministre : les deux ne signent pas le contrat ; c’est Karim, en sa qualité de Ministre de l’Energie qui signe le contrat et le président Abdoulaye Wade le valide par un décret, dont il a l’exclusivité de la signature avec, naturellement, le contreseing de son Premier Ministre.
Le proche du couple présidentiel ne s’arrête pas en si bon chemin puisqu’il veut gagner le maximum de galons. Ainsi, affirme-t-il encore : « Celui qui exige toute clarification sur cette affaire (douteuse) se propose d’aller les voir au Qatar ». Aller jusqu’au Qatar pour avoir « toute clarification sur cette affaire (douteuse) » ! En a-t-on vraiment besoin ? Certes, Wade-père et Wade-fils ont entamé la procédure effectivement douteuse, mais ils ne l’ont pas achevée. C’est plutôt, désormais, au président-politicien qu’il faut demander des clarifications car, il a trouvé sur place le dossier douteux : le contrat et un projet de décret. Projet car, même si le président Wade et son Premier Ministre l’avaient signé, il n’avait encore aucune valeur. Il n’avait pas encore d’existence juridique et tout contrat qu’il approuvait était nul et de nuls effets. Il devait être envoyé au Secrétariat général du gouvernement où il serait numéroté, daté, enregistré puis publié au Journal officiel. C’est à ce moment-là seulement qu’il pouvait trouver place dans l’ordonnancement juridique et approuver le fameux contrat en faveur de PETRO-TIM.
Le président-politicien savait parfaitement que ce dossier en cours n’était pas conforme à la loi. C’est pourquoi il avait saisi – certainement pour la forme – l’Inspection générale d’Etat pour que celle-ci fît des investigations pour lui permettre d’en avoir le cœur net. En lui remettant le rapport, le Vérificateur général de l’IGE d’alors, Mme Nafy Ngom Kéïta, ne manqua pas d’attirer son attention sur toutes les suspicions et incertitudes qui entouraient ce dossier qu’il fallait classer purement et simplement. Mais, c’était sans compter avec les intentions peu catholiques du président-politicien qui s’en était fait sa propre religion. Son frère étant partie prenante, il signa, à l’insu de l’IGE, un décret pour approuver le contrat douteux. Un décret avec un exposé des motifs basé sur du faux. PETRO-TIM, qui a été créé deux jours après la signature du fameux contrat par le ministre Karim Wade, ne remplissait aucune des conditions liées aux capacités techniques et financières et à l'expérience qu’exigeait le Code minier. Donc, en attendant demain (en 2019 ou en 2024) pour faire la lumière sur cette affaire nébuleuse, c’est au président-politicien qu’il faut demander des clarifications qu’il ne donnera sûrement pas, tant qu’il sera aux affaires.
Nous n’en avons pas fini avec notre ministre qui poursuit ses certitudes et déclare : « Il n’y a rien d’opaque dans ce contrat. Qu’ils arrêtent d’embrouiller l’opinion. Ils n’ignorent rien que nous ne sachions déjà, car c’est eux qui ont signé. » D’abord, j’ai un problème de compréhension ici. Probablement, c’est le journaliste qui a rapporté la déclaration qui s’est trompé. Au lieu de « Ils n’ignorent rien », ce devrait être, je crois : « Ils ne savent rien que nous ne sachions déjà ». Voilà des gens qui croient tout savoir de tout et pensent, à l’image de leur mentor, que les autres ne savent rien. En effet, on l’entend souvent lancer, en direction de l’opposition, ces mots : « Que ceux qui n’en savent rien aillent s’informer ! » Croient-ils vraiment, lui et les siens qui le répètent à longueur de journée, que ce sont eux seulement qui savent tout et que les autres ne savent rien ? N’est-ce pas l’omniscient Ministre Mame Mbaye Niang, encore lui, qui va clore le débat en ces termes tranchants : « Le président Macky Sall a déjà résolu depuis longtemps la question de la gestion du pétrole et du gaz ; tout le reste n’est que pure invention que ce soit sur les déclarations sur la fiscalité ou sur la signature des contrats. » Et voilà la question définitivement réglée ! Tout ce que diront désormais les Thierno Alassane Sall, Boubacar Camara, Ousmane Sonko, Mamadou Lamine Diallo et tous nos nombreux autres compatriotes dont la compétence dans biens des domaines ne fait point l’ombre d’un doute, ne sera que pure invention. Comment faire une telle déclaration dans ce Sénégal de 2018 ? Waaw ki moom, da fa xamul, walla da fa ñame Yalla, walla nguur gèe naan yuur gi ?
Quand même ! Nos ressources naturelles n’appartiennent pas au président-politicien, ni à sa famille ni à sa coalition ! Il ne peut pas les gérer comme il gère ses biens propres. Oublie-t-il déjà son discours, le 7 mars 2016 au Grand Théâtre, quand il y rencontrait sa coalition pour la préparation du Référendum de la même année ? C’est donc désormais déjà derrière lui, tout ce qu’il disait sur les droits des citoyens sénégalais, notamment leurs droits sur la gestion de nos ressources naturelles qui leur appartiennent ? A-t-il déjà oublié qu’il a consigné ces droits dans la Constitution ? Je renvoie le lecteur à ce discours du 16 mars 2016, rappelé par le citoyen-patriote Papa Alé Niang, dans sa chronique du 7 mars 2018. Est-ce vraiment le président-politicien qui a prononcé ce discours avec la passion qu’il laissait entrevoir ?
En tous les cas, nous ne laisserons jamais cet homme, sa famille, son parti-Etat et son clan hétérogène gérer nos ressources naturelles (Or, fer, pétrole, zircon, gaz, etc.) à leur convenance. Nous n’accepterons jamais de vivre les malheureux exemples de l’Angola, du Congo Brazzaville, du Gabon, de la Guinée équatoriale, du Nigeria, etc. Cet homme qui préside aux destinées de notre pays est incapable de transparence. Les structures trompe-l’œil qu’il met en place n’y changent rien. En particulier, nous restons réservés, très réservés par rapport à l’efficacité de ce Comité d’Orientation stratégique du Pétrole et du Gaz (COS-PETROGAZ). Sa composition n’est pas de nature à atteindre l’objectif qui lui est assigné : gérer sainement et de façon durable nos ressources naturelles. Il est composé, en effet, du Premier Ministre, du Ministre en charge de l’Energie, du Ministre de l’Industrie et des Mines, de l’Initiative pour la Transparence des industries extractives (ITIE), de représentants d’institutions de la République, ainsi que d’autres structures dans le Secteur de l’énergie.
Ce COS-PETROGAZ a pour Secrétaire permanent Monsieur Ousmane Ndiaye, ingénieur des Mines. Il a pour adjoint monsieur Mamadou Fall Kane, Economiste. M. Ndiaye est Conseiller spécial à la Présidence de la République. Il a occupé d’importantes fonctions, notamment celle de Directeur général de PETROSEN. C’est lui-même qui aurait recruté Macky Sall pour son premier emploi. M. Sall en deviendra plus tard le Directeur général. M. Kane est aussi Conseiller spécial à la Présidence de la République. Ce COS-PETROGAZ est donc ce qu’on pourrait appeler un ‘’nous dans nous’’. Tous les membres sont pratiquement des obligés du président-politicien. C’est pourquoi cette structure fait l’objet de critiques régulières, au point que le président-politicien a annoncé, sûrement le cœur gros et peut-être sans conviction, qu’elle sera ouverte à la société civile. Il a annoncé la nouvelle à Diamniadio où se tenait ‘’Le dialogue national sur l’exploitation des ressources pétrolières et gazières’’. Il y a ainsi déclaré : « J’ai (reçu) la demande de la société civile. Elle n’était pas membre du Comité d’Orientation stratégique du Pétrole et du Gaz (COS-PETROGAZ). Je suis tout à fait ouvert à ce qu’on ouvre le COS-PETROGAZ à lasociété civile. » Il ajoutera que pour la transparence, il n’a aucun problème d’y associer les forces vives de la Nation. Que ne l’avait-il pas fait dés le début de la création de la structure ?
Au moment où j’allais conclure ce texte, mon attention a été attirée par la revue de presse d’une radio qui annonçait notamment la ‘’Une’’ du quotidien ‘’Source A’’, que j’avais à côté avec d’autres journaux que je n’avais pas encore commencé de lire. La ‘’Une’’ faisait état, bien mise en évidence, d’une déclaration de notre très sérieux ministre, déclaration que le quotidien qualifie à juste raison de ‘’lourde charge’’. C’est au cours d’une conférence de presse tenue hier, qu’il accusa « les pourfendeurs de Macky Sall dans la gestion de nos ressources naturelles », d’être « sponsorisés par de puissantes compagnies pétrolières aux élections présidentielles (cherchant) à déstabiliser ce pays par un débat stérile ». Avant de revenir sur sa déclaration, je fais remarquer amicalement à notre très compétent et très sérieux ministre, qu’il a dû se tromper : nous nous acheminons vers une élection présidentielle, et une seule. Il me permettra aussi de lui demander, qu’à force d’organiser des conférences de presse et des cérémonies de lancement de slogans pour défendre son mentor, s’il lui restera suffisamment de temps pour s’occuper de son ministère.
Pour le reste, en se faisant imprudemment ‘’sponsorisés par de puissantes compagnies pétrolières » » et en cherchant à « déstabiliser ce pays », les opposants leur offrent du pain bénit : si ces graves accusations sont avérées, le président-politicien n’a qu’à envoyer les plus dangereux pour sa réélection à Reubeuss, rejoindre Khalifa Ababacar Sall !
Donc, depuis qu’il est sorti du bois après sa démission-cinéma, le poulain du couple présidentiel tient à l’assurer que la priorité des priorités pour lui, c’est d’assurer sa défense, au quotidien. Dans cette perspective, il lui arrive de faire des déclarations qui en étonnent plus d’un, comme celle-ci : « Si un homme politique aspirant à la gestion de ce pays ne peut pas saluer les actes de transparence posés par le Président de la République, il faut arriver à la conclusion qu’il est de mauvaise foi, ou qu’il est manipulé depuis l’extérieur par des forces occultes liées à la puissance des compagnies qui ont longtemps déstabilisé les pays africains ne se soumettant pas à leur diktat. »
Pour seul commentaire, je lui oppose ces engagements du président-politiciens, pris lors du message à la Nation, le 3 avril 2012 : « S’agissant de la gouvernance économique, je serai toujours guidé par le souci de transparence et de responsabilité dans la gestion vertueuse des affaires publiques. Je mets à ma charge l’obligation de dresser les comptes publics de la Nation et d’éclairer l’opinion sur l’Etat des lieux. Je compte restituer aux organes de vérification et de contrôle de l’Etat la plénitude de leurs attributions. Dans le même sens (…), la lutte contre la corruption et la concussion me tiennent particulièrement à cœur.
A tous ceux qui assument une part de responsabilité dans la gestion des deniers publics, je tiens à préciser que je ne protégerai personne. Je dis bien personne ! » Nous sommes le 12 novembre 2018. Je laisse aux lecteurs le soin d’apprécier et de tirer leurs conclusions.
Je ne terminerai pas avec notre ministre, sans lui suggérer amicalement d’être plus modeste, plus humble. Quand, ministre du Tourisme du Sénégal, il ne connaît même pas le nombre de pays de notre sous-région qui composent l’UEMOA, il doit sérieusement envisager de descendre de son olympe et de cesser de distribuer trop facilement des leçons. Pour l’aider à s’y résoudre, je lui conseille, si ce n’est pas trop lui demander, de s’inspirer d’une réflexion du président Nicolas Sarkozy. Interrogé par Laurent Delahousse après la nomination d’un ministre par le président Hollande, Nicolas Sarkozy, son prédécesseur, répondit : « On ne s’invente pas ministre de la République. Un ministre, c’est un long processus.» Il était l’invité du Journal parlé de 20 heures de France 2 du 21 septembre 2014.
"D'AUTRES DÉSISTEMENTS SE FERONT"
Envoyée spéciale du chef de l'Etat, Aminata Touré n’hésite pas à aller au front chaque fois que la situation l’exige - Face aux attaques et autres accusations de l’opposition, elle monte au créneau pour apporter des précisions - ENTRETIEN
Envoyée spéciale du président de la République, l’ancien Premier ministre Aminata Touré n’hésite pas à monter au front, à chaque fois que la situation l’exige. Face aux multiples attaques et autres accusations de l’opposition sénégalaise, en perspective des prochaines joutes électorales, elle monte au créneau pour apporter des précisions. Dans cet entretien avec ‘’EnQuête’’, elle aborde également d’autres questions brûlantes de l’actualité, tels que la polémique sur l’existence de trois fichiers électoraux, le débat autour du fer de la Falémé ou encore le retour annoncé de Karim Meissa Wade, entre autres. Entretien.
En tant que coordonnatrice du pôle parrainage de la coalition Bby, pouvez-vous nous faire le point sur les opérations de parrainage ?
Notre campagne de parrainage se passe bien. Là, nous sommes bientôt sur la ligne d’arrivée et nous comptons finir avec panache. Nos responsables et militants sont déployés sur le terrain, depuis des semaines. Toute notre coalition est à pied d’œuvre depuis lors, sous la houlette de nos délégués régionaux. Les visites de terrain dans les quartiers et villages se déroulent sans grande anicroche. Nous recevons des réactions favorables, car les citoyens sont objectifs, quand ils voient de leurs propres yeux des routes, des forages, des postes de santé ou des écoles qu’ils attendaient depuis des lustres, ils apprécient positivement, car ils vivent ces changements dans leur propre vie.
C’est aussi l’occasion pour eux de nous transmettre leurs doléances et préoccupations que nous notons soigneusement et faisons remonter. Nos objectifs de parrainage, que je ne vous détaillerai pas ici, sont en bonne voie d’être atteints et dans certaines régions nous les avons déjà dépassés. Croyez-moi, le terrain et les médias, c’est deux choses différentes. Ceux qui pensent que c’est en étant prolixes dans la presse de tous les jours qu’on obtient la signature des Sénégalais, ils auront des surprises. Les citoyens sont matures politiquement. Ils demandent à être convaincus et, surtout, ils n’ont pas la mémoire aussi courte qu’on le croit. Ils savent apprécier les progrès qui s’accomplissent depuis bientôt 7 ans.
Selon certaines indiscrétions, le président rencontre beaucoup de difficultés à atteindre ses objectifs fixés à Dakar, dans le cadre du parrainage. Qu’en est-il réellement ?
Ce ne sont que des spéculations. Ceux qui prédisaient une explosion des querelles de clochers durant la campagne de parrainage sont étonnés du calme qui règne et certainement l’assimilent à des difficultés. Un travail soutenu se mène dans toutes les communes et quartiers de la région de Dakar et le suivi de nos opérations nous indique que nos responsables, militants et sympathisants font de solides progrès. Le niveau d’instruction et de conscience politique est plus élevé à Dakar qu’ailleurs. Il faut donc des arguments solides pour convaincre les Dakarois et c’est ce que nous faisons à travers nos stratégies de proximité et de quadrillage. Il est bon de rappeler que notre coalition Benno Bokk Yaakaar a remporté les deux dernières compétitions électorales dans l’ensemble de la région de Dakar et nous bâtissons sur nos victoires des élections législatives de 2017 et du référendum de 2016.
Certains candidats à la candidature commencent déjà à se désister en perspective de la prochaine présidentielle. Est-ce à ce point difficile de réunir le nombre de signatures imparties à tout candidat ? Vous attendez-vous à d’autres désistements ?
La réalité du terrain est la seule qui vaille. La politique, à mon avis, c’est aussi un rapport de confiance, de proximité et de solidarité avec vos voisins, vos concitoyens, vos compatriotes. Ce rapport se construit dans le temps et la constance. Je vois difficilement les Sénégalais donner leur parrainage à des candidats qui leur sont complètement inconnus. Ils ont besoin de connaître un tant soit peu ceux qui aspirent à les diriger. Ils préfèrent avoir un minimum de présomption sur l’aptitude, l’expérience et la probité de leur futur président. C’est ça la maturité politique dont je parle. C’est pour cette raison que d’autres désistements se feront parmi les 139 candidats qui se sont officiellement signalés à la Direction des élections.
Le président de votre parti, l’Alliance pour la République, a pris la décision de confier la Coordination des cadres républicains à Abdoulaye Diouf Sarr. Quelle appréciation faites-vous de cette décision ?
Abdoulaye Diouf Sarr est un homme politique d’expérience avec une solide formation universitaire. Il saura donner toute l’impulsion attendue à la Coordination des cadres républicains qui compte des centaines de profils académiques de toute nature. Diouf Sarr, comme nous l’appelons familièrement, saura tirer profit de ce large éventail de compétences pour davantage animer le parti, défendre le bilan du président de notre coalition et encourager les débats contradictoires de qualité avec l’opposition.
Cette nouvelle donne n’est-elle pas un atout de taille pour Diouf Sarr, dans la bataille engagée au sein de l’Apr pour le contrôle de Dakar ?
Il est maire de Yoff comme vous le savez et déjà très présent politiquement à Dakar. Avec ses nouvelles fonctions, il aura aussi pour tâche de stimuler le débat sur les programmes importants réalisés en direction de nos populations, les réformes et la gouvernance du pays, surtout dans les centres urbains, pas seulement à Dakar. Ces centres comptent une classe moyenne importante constituée de jeunes et de femmes qui demandent à être convaincus.
Comment appréciez-vous le positionnement des uns et des autres dans la bataille pour le contrôle de l’Apr de Dakar ?
Pour l’instant, nous sommes tous concentrés autour de l’objectif de réélection de notre candidat Macky Sall. Sa réélection étant quand même la mère des batailles. Ensuite, on envisagera les autres batailles. Et si vous avez remarqué, la rhétorique interne s’est beaucoup adoucie, car nous comprenons l’importance des enjeux actuels.
Etant donné que vous avez transféré votre vote à Kaolack, avez-vous définitivement tourné la page Dakar ?
Non, pas du tout. Nous sommes tous des Dakarois. Je garde des solides liens et des amitiés à Grand-Yoff. En réalité, les communautés non originaires historiquement de Dakar constituent la majorité des électeurs dans la capitale sénégalaise. Les Dakarois originaires du Saloum, par exemple, sont très nombreux dans la capitale, comme les Casamançais, les Baols-Baols ou les Foutankés et autres communautés identitaires. Donc, même si nous votons et militons plus intensément dans nos terroirs respectifs, Dakar ne peut laisser aucun responsable politique indiffèrent.
Comment appréciez-vous le rapprochement entre Abdoulaye Wade et Ousmane Sonko ?
J’apprécie cela comme une rupture de logique de la part du député Sonko. Pour un candidat qui se dit anti-système, c’est un reniement manifeste, car je ne vois pas quelqu’un qui symbolise le système politicien plus qu’Abdoulaye Wade dont le régime a rimé avec mal-gouvernance et atteintes multiples aux valeurs et à l’éthique. La valise de Segura a été une honte nationale, les médias du monde entier en ont fait leurs choux gras. Ce rapprochement sans base principielle, c’est juste de la ‘’combinazione’’ politique. Pour le président Wade, rien d’étonnant, sa logique est simple : l’ennemi de mon ennemi Macky Sall devient mon ami. Mais cela n’a pas beaucoup d’importance à nos yeux. Nous avons confiance en la capacité de discernement des Sénégalais et ce sont eux qui nous intéressent, in fine.
Il est de plus en plus annoncé à Dakar la venue de Karim Wade. Que risque-t-il, s’il met les pieds au Sénégal ?Est-il susceptible d’être mis aux arrêts ?
Tout Sénégalais est libre de venir au Sénégal et tout Sénégalais se doit de respecter les décisions de la justice sénégalaise. Karim Wade le sait mieux que quiconque. Il a eu le temps, en 3 ans à la prison de Rebeuss, d’étudier les dispositions du Code pénal sénégalais. Il sait donc ce qu’il a à faire.
Le débat national est dominé, ces temps-ci, par le niveau d’endettement jugé élevé du Sénégal. Quel est votre avis sur la question ?
Je voudrais citer les propos de l’économiste principal de la Banque mondiale pour le Sénégal, Julio Ricardo Loayza, lors du lancement officiel, en mai dernier, du rapport de la Banque mondiale sur les économies africaines : ‘’Le Sénégal ne devrait pas avoir de problèmes à repayer sa dette publique, en raison d’une notation à risque bas de ses emprunts qui sont jusque-là soutenables. C’est le seul pays, en Afrique de l’Ouest, qui a un risque bas de dettes élevées. C’est-à-dire que, repayer la dette publique pour le Sénégal n’est pas actuellement un problème, car elle est soutenable.’’ Cet économiste n’est ni de Benno ni de l’opposition. Il faut aussi se rappeler que le taux d’endettement du Sénégal était de 21,3 % du Pib en 2006. Ce taux a plus que doublé 6 ans plus tard, passant à 42,9 % du Pib en 2012 sous le magistère du président Wade. Si ce rythme de progression de la dette avait été maintenu pendant un 3e mandat du président Wade, le Sénégal serait aujourd’hui à un niveau d’endettement de plus de 85 % au lieu de 48 % actuellement. C’est ça la réalité des chiffres. Aujourd’hui, on s’endette mieux et surtout la dette est plus utile aux Sénégalais, notamment pour les plus vulnérables.
L’exploitation du fer de la Falémé soulève une polémique depuis l’annonce de la signature d’une convention avec une société turque. Qu’en est-il réellement de cette affaire ?
Pour ces mines, il faut rappeler aussi que la mal-gouvernance du régime d’Abdoulaye Wade nous a valu une ardoise de 75 milliards à payer à la société minière Kumba Resources, après condamnation du Sénégal en arbitrage, suite à une attribution jugée fallacieuse des mines à l’entreprise minière Mittal. Si une compagnie sérieuse reprend l’exploitation en acceptant nos conditions financières, on devrait plutôt applaudir pour notre bonne capacité de négociation. Les pays se battent pour attirer les investisseurs et si le nôtre est considéré comme une bonne destination, c’est nous qui en gagnons en taxes, en emplois, c’est notre tissu industriel qui s’en trouve renforcé. Si on suit l’opposition, on ne devrait pas signer de conventions d’exploitation de nos ressources ? Que si ! Le tout est de bien négocier et de préserver les intérêts de notre pays. Le Sénégal est volontairement membre de l’Initiative pour la transparence des industries extractive (Itie). C’est parce qu’il y a une volonté forte de transparence du président Macky Sall. Nos efforts ont été salués, il y a quelques jours, par la directrice mondiale d’Oxfam, Ong non partisane.
Quelle appréciation faites-vous de la polémique sur l’existence de trois fichiers électoraux soulevée par le candidat Samuel Sarr ?
On ferait quoi avec trois fichiers, dites-moi ? Ce sont des allégations non sérieuses, sans aucune preuve à l’appui. Le fichier est un et unique, il a été reconstruit complétement. Le rapport de l’Union européenne indique clairement qu’il est fiable à 98 %. Les recommandations d’amélioration sont en train d’être mises en œuvre. Le seul fichier existant est maintenant ouvert pour consultation individuelle ; chaque citoyen peut vérifier s’il est dans le fichier. Rappelons aussi que chaque citoyen a droit à la protection de ses données personnelles.
En tant que proche collaboratrice du président Macky Sall, comment analysez-vous ses erreurs récurrentes sur les versets coraniques, hadiths et ‘’khassida’’, comme ce fut le cas lors du grand Magal de Touba ?
Je pense que le président de la République était en communion avec les enseignements de Cheikh Ahmadou Bamba, c’est ce qu’il faut saluer. Il faut plutôt se féliciter de sa démarche.
Nous nous acheminons vers une élection présidentielle. Pourquoi, selon vous, le peuple devrait choisir de reconduire votre candidat ?
Sur les cinq élections organisées depuis 2012, la coalition Benno Bokk Yaakaar, dirigée par le président Macky Sall, a remporté les cinq. Nous sommes optimistes et pensons que la loi des séries sera respectée, car le bilan du président est très bon. L’inflation a été maintenue à un niveau bas, avec même une baisse des produits stratégiques comme les hydrocarbures. Les citoyens, dans leur majorité, apprécient les politiques sociales symbolisées par le Pudc pour les zones rurales, Puma pour les zones frontalières, les bourses familiales pour les femmes vulnérables cheffes de famille, la santé pour tous avec la Cmu. Notre agriculture progresse en termes de production et de modernisation. Les secteurs de la pêche et de l’artisanat n’ont jamais connu de tels investissements. L’autoroute Ila Touba symbolise aussi les ambitions réalisées de notre candidat. Je passe sur de nombreux progrès dans tous les secteurs de développement. On ne change pas un cheval qui gagne, dit l’adage. Je pense que les électeurs sénégalais donneront un second mandat à notre candidat afin qu’il renforce et élargisse les marges de progrès en cours.
Selon l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye, le gouvernement ment sur les chiffres de la croissance.
Lorsqu’Abdoul Mbaye était Premier ministre, les statistiques étaient bonnes, il les a défendues pendant tout son temps à la Primature. ‘’Vérité quand je suis en poste, mensonge quand je rejoins l’opposition’’. Voilà sa démarche. Vous pensez que la Banque mondiale, le Fmi, les organismes Standard and Poor’s, Flitch Group ou Moody’s peuvent être trompés pendant sept ans durant ? Le Sénégal est le seul pays de l’Afrique subsaharienne, avec l’Afrique du Sud et Maurice, à être admis au Club Nsdd (Norme spéciale de diffusions des données) du Fmi. C’est une reconnaissance internationale de la qualité de nos statistiques. C’est de la pure médisance politique de nature à discréditer notre pays. De la part d’un ancien Premier ministre, c’est regrettable.
Vous étiez surtout attendus dans le domaine de la transparence et beaucoup pensent que le régime a échoué sur ce plan.
Si on est objectif, on sait qu’en matière de corruption, il y a eu des progrès énormes dans notre pays depuis 2012. Consultez à nouveau vos manchettes de l’époque d’Abdoulaye Wade, le Fesman, l’Oci, rénovation scandaleuse de l’avion présidentielle, entre autres très nombreux cas de surfacturations comme l’Aibd pour lequel les renégociations ont conduit à une baisse considérable des coûts. Institutionnellement, on a des mécanismes plus efficaces et la culture de gouvernance a évolué positivement. Ceci étant dit, la lutte pour la transparence et la bonne gouvernance, c’est un travail continue et sans relâche.
Vous qui étiez le chantre de la traque, qu’est-ce que ça vous fait de voir rôder autour du président certains ténors de l'ancien régime accusés de malversation ?
Je m’intéresse aux principes de la bonne gouvernance et à ses mécanismes de mise en œuvre. La question est impersonnelle. On ne prescrit pas la reddition des comptes parce qu’on en veut à un tel ou à un autre, mais parce qu’il s’agit d’allouer exclusivement nos ressources collectives à notre développement commun. C’est une question d’équité et de justice.
Aujourd'hui, est-ce qu'il ne faudrait pas faire une évaluation de la traque, en termes de dépense et de recette ? Ou sont passés ces milliards dont vous parlez ? A travers quelle loi de finances ?
C’est une question dépassée depuis longtemps. Je vous demande de consulter le communiqué du gouvernement qui est très clair en la matière. Vous pourrez également consulter les lois de règlement y affairant. Ceci étant dit, la question de la reddition des comptes publics que vous appelez ‘’traque des biens mal acquis’’ est là pour rester. C’est une exigence de la démocratie moderne.
L'APPEL DE MACKY AUX PEULHS
Le chef de l'Etat a exhorté ce lundi, la communauté Peulh du Sénégal à résister au terrorisme et à ne surtout pas se laisser embrigader
La Nouvelle Tribune |
Rodrigue Gozoa |
Publication 13/11/2018
Le président sénégalais, Macky Sall, invité ce lundi de France 24 où il était interviewé par Marc Perlman, a exhorté la communauté peule de son pays à résister au terrorisme et à ne surtout pas se laisser embrigader.
Une vidéo de 11 minutes diffusée le jeudi 08 novembre par la branche médiatique du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (GSIM), du nom de la fédération d’organisations jihadistes actives dans le Sahel montre Amadou Kouffa, chef jihadistes peul et malien, appeler la communauté peuhl à rejoindre le jihad, à se battre sur le sentier d’Allah pour sortir de la persécution.
Macky Sall, peuhl lui-même interrogé sur cet appel répond ; « ces vidéos sont des vidéos de propagande », « Les peuhls du Sénégal ne pourront pas céder à ce genre d’appels », même s’il reconnait néanmoins que « la question peule est une question globale que les états doivent prendre en charge notamment au niveau de la CEDEAO(…) afin que Les communautés ne se sentent pas exclues » aussi poursuit t-il « en tous cas j’espère et je lance un appel vibrant à mes compatriotes peuls à rester conscients que les différents problèmes de la communauté trouveront solution dans l’Etat et non pas dans l’aventure »
PAR ABDOUL MBAYE
L’AMNISTIE SELON MACKY
Il a décidé d’inventer le marchandage de l’amnistie par un abject chantage au profit direct de celui qui l’accorde - Et nous qui pensions en avoir déjà vu de toutes les couleurs au nom d’une obstination pour un second mandat !
Une information donnée ce 12 novembre 2018 par le magazine Jeune Afrique nous fait savoir que Macky Sall serait prêt à accorder l’amnistie à Karim Wade et à Khalifa Sall à condition qu’il soit réélu.
L’amnistie accordée en contrepartie de l’intérêt général correspond à une pratique qui permet notamment d’obtenir des renseignements profitables à une enquête visant la protection contre des crimes. Elle a également permis d’organiser le départ de dictateurs s’acharnant sur leurs peuples.
Par contre, si l’information donnée par J.A est exacte, cela signifierait que Macky Sall a décidé d’inventer le marchandage de l’amnistie par un abject chantage au profit direct de celui qui l’accorde : ne m’affrontez pas aux prochaines élections et je vous accorde l’amnistie ; ou aidez-moi à être réélu et je vous accorde l’amnistie.
Et nous qui pensions en avoir déjà vu de toutes les couleurs au nom d’une obstination pour un second mandat !
Cette manipulation du droit d’amnistier à son profit direct et personnel serait tout simplement épouvantable face au droit et à l’éthique.
Espérons donc qu’un démenti de la présidence de la République viendra rapidement corriger ce qui pourrait n’être qu’une parmi d’autres « fake news » dont on sait qu’elles ne sont pas l’apanage exclusif des réseaux sociaux que l’on s’apprête à museler.
A défaut, et s’il ne s’agit pas de propos motivés par la panique, il faudra que le peuple sénégalais et les concernés prient qu’un second mandat puisse rendre au président élu son sens perdu de la parole donnée auquel nous avons été habitués.
MENDY ET PLÉA EN BLEU, ADIEU SÉNÉGAL ET MALI ?
Courtisé leurs pays d'origine, les deux joueurs avaient toujours décliné l’invitation attendant un appel de la France - C’est désormais le cas - Reste à savoir s’ils entreront sur la pelouse lors de la rencontre face aux Pays-Bas
Didier Deschamps a convoqué lundi 12 novembre le Franco-Malien Alassane Plea et le Franco-Sénégalais Ferland Mendy. Courtisé respectivement par le Mali et le Sénégal, les deux joueurs avaient toujours décliné l’invitation attendant un appel du sélectionneur français. C’est désormais le cas. Reste à savoir s’ils entreront sur la pelouse lors de la renontre en Ligue des nations vendredi 16 novembre face aux Pays-Bas.
Préconvoqué lorsqu'il évoluait à Nice la saison passée sans jamais être appelé, Alassane Plea a bénéficié des forfaits d'Anthony Martial et d'Alexandre Lacazette pour une première convocation pour la confrontation face aux Pays-Bas en Ligue des nations.
Alassane Plea eficace en Bundesliga
Alasane Plea est un renfort intéressant pour Didier Deschamps. Quatre mois après son départ en Allemagne, le Franco-Malien s’est largement adapté à la Bundesliga avec 8 buts en 11 rencontres, en atteste son triplé sur le terrain du Werder Brême (3-1) le week-end dernier avec Borussia Mönchengladbach qui pointe à la deuxième place du championnat. Le club allemand a déboursé 25 millions d’euros pour s’attacher ses services cet été.
« J'étais sûr de mon choix et, au vu de mon début de saison, je ne suis pas déçu d'avoir rejoint la Bundesliga, confie Alassane Plea. Et être appelé en équipe de France, c'est quelque chose d'extraordinaire. J'ai hâte de la découvrir, d'avoir ma première cape et d'essayer d'y rester. C'est une des sélections les plus difficiles et être convoqué, c'est super. »
L’ancien joueur de l’OG Nice, 25 ans, a indiqué qu’il savait que le coach regardait ses performances. « Ça m'a donné envie de travailler, d'être performant en match sur le terrain, d'être décisif et je savais qu'un jour ou l'autre j'allais être appelé si j'étais bon, indique-t-il. L'équipe de France A, c'est le plus haut niveau. Je connais pas mal de monde, il y a des champions du monde avec lesquels j'ai joué en sélections de jeunes, la sélection 1993, j'espère qu'ils vont me mettre dans de bonnes conditions ».
Courtisé depuis de longues années par le Mali
Né à Lille, Alassane Plea a commencé sa carrière de jeune footballeur dans le club de Wasquehal. Il s’est ensuite retrouvé dans le centre de formation de l’OL pour y effectuer ses débuts en 2009-2010 avec les U17. Là-bas, il a notamment croisé Nabil Fekir, déjà appelé en sélection.
C’est à Nice que Plea se fait un nom. Il y reste quatre saisons, et termine l’exercice 2017-2018 avec 16 buts en Ligue 1.
Très généreux dans la vie, Alassane Plea a une autre qualité : il n’hésite jamais à se livrer dans le travail défensif. Ce qui ne devrait pas déplaire à Didier Deschamps qui en a fait sa marque de fabrique lors de la dernière Coupe du monde en Russise.
Courtisé depuis de longues années par le Mali, Plea a toujours repoussé sa décision. S’il dispute la moindre minute en match officiel contre les Pays-Bas, il ne sera définitivement plus éligible pour une autre sélection. Par contre, s’il ne participe qu'au match amical contre l’Uruguay le 20 novembre, un changement de nationalité sportive est toujours possible.
Ferland Mendy rêvait des Bleus
Le Franco-Sénégalais Ferland Mendy, défenseur à l’Olympique Lyonnais, a aussi été appelé par Didier Deschamps pour remplacer Benjamin Mendy. Il a longtemps été indécis entre France et Sénégal puisqu’il possède les deux nationalités. « Je ne me suis pas encore penché sur le Sénégal. J'essaie déjà de jouer le plus de matches avec l'OL, d'être le plus performant en club, avait-il confié dans un entretien à Lyon Capitale en mars dernier. Bien sûr, je pense au choix de la sélection, mais je n'ai pas encore tranché. (Pour les Bleus) Je ne sais pas. Je suis sincère quand je dis ça. Je ne sais pas ce qui va se passer, ce que je vais faire. En tout cas, même si je vais écouter les conseils de mes proches, je déciderai seul. »
En mars dernier, le sélectionneur du Sénégal, Aliou Cissé, avait indiqué lors d’une conférence de presse avoir eu un entretien avec Ferland Mendy dans le but de le faire entrer dans la tanière. Le joueur avait indiqué qu’il réfléchirait et qu’il en parlerait à son entourage. Mais il n’avait pas caché que les Bleus étaient pour lui un objectif.
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KIRO GAMES, DES JEUX VIDÉOS 100% AFRIQUE
La start-up camerounaise veut prouver que le continent peut aussi innover dans l'univers du jeu video
Un jeu vidéo inspiré par la mythologie africaine. Il faut aller au Cameroun dans les studio de Kiro Games pour le voir. Cette petite start-up nous prouve que le continent peut aussi innover dans l'univers du jeu video.
Les récentes révélations des Football Leaks sur l'existence d'un fichage ethnique utilisé pour le recrutement du centre de formation du PSG (entre 2013 et le printemps 2018) continue de susciter des réactions. Sur le plateau du Canal Football Club, l’ancien international sénégalais, Habib Bèye a fustigé une telle pratique. Le consultant parle même «d’acte raciste».
Le PSG écrase le championnat français et semble se diriger tout simplement vers un nouveau sacre. Mais, si tout se passe bien sur le terrain, le club de la capitale devra composer avec les dernières révélations qui viennent ainsi ternir l’image du PSG. Selon Football Leaks, un fichage ethnique a été pratiqué par la cellule recrutement du centre de formation sur une période de (5 ans (2013-2018). Formé (junior) comme défenseur central au centre de formation du Paris Saint-Germain (1997-1998), Habib Bèye n’a pas caché sa colère en apprenant la nouvelle. « Ce fichage ethnique est proprement scandaleux, comme il a été présenté. Après, ce qui est problématique, c'est qu'il faut dire que c'est un acte raciste déguisé. (...) On a eu le problème des quotas. On a aujourd'hui celui du fichage ethnique. Et on a l'impression qu'on va en parler pendant une semaine, que cela va faire beaucoup de bruit, puis cela va retomber. Et on en reparlera peut-être dans deux semaines ou un an. J'ai l'impression qu'on ne donne pas assez d'importance à ces actes-là », a regretté l'ancien défenseur international sénégalais. Selon le consultant de Canal Football Club, une telle pratique n’est pas rependue au niveau de tous les centres de jeunes. Pour preuve, Habib Bèye a donné l’exemple de son fils. « J'ai la chance de suivre mon fils et de voir toutes les catégories de jeunes. Et je ne vois pas cette discrimination dans les équipes que je rencontre. Mon fils joue avec des gens d'origine africaine, des Asiatiques, des Français... Si cela existe, ce n'est pour moi pas présent dans toutes les équipes de jeunes (…) », a fait savoir le natif de Suresnes (France).
LDC, LIGUE EUROPA : L’AMER CONSTAT SUR LES CLUBS FRANÇAIS
Ancien joueur de l’Olympique de Marseille (2003-2007), Habib Bèye est un observateur averti du football français et de son évolution. Considéré aujourd’hui comme l’un des plus grands consultants sportifs, l’ancien international sénégalais a donné son avis sur la participation des clubs français aux compétitions européennes. Pour lui, le malaise est beaucoup plus profond, notamment en Ligue Europa. « Cela part d'une faiblesse de l'état d'esprit qu'il y a depuis des années en Ligue 1, par rapport à cette Ligue Europa. La saison dernière, c'est vrai que l'OM était en finale. Mais, si vous regardez les déclarations de beaucoup d'entraîneurs ou de présidents par rapport à cette compétition, on dit au départ : «On ne sait pas si on aura l'effectif pour jouer autant de matchs dans une saison ». Lorsque vous êtes footballeur de haut niveau, on vous prépare à jouer 60 matchs dans une saison. C'est normal de jouer tous les trois jours », a expliqué celui qui compte 174 matchs et 2 buts avec Marseille. Au terme de quatre journées, Marseille est déjà éliminé, et Rennes et Bordeaux sont tous proches de la sortie. En Ligue des Champions, le PSG n’occupe que la 3ème place du groupe C (5 pts), derrière Naples (1er, 6 pts+1) et Liverpool (2ème, 6 pts+2). Et pour renverser la tendance, Habib Béye estime que les clubs français devraient avoir une autre approche. « Si on prépare une équipe pour jouer 38 matchs dans une saison, cela n'a pas d'intérêt. Et tant qu'on aura cet état d'esprit, on n'aura pas de performances en Ligue Europa ou en Ligue des Champions », a ajouté le consultant.
«LES AMENDES SONT A RECOUVRER, A DEFAUT, C’EST LA CONTRAINTE PAR CORPS»
Karim Wade risque de retourner en prison dès qu’il foule les pieds sur le tarmac de l’Aéroport International Blaise Diagne de Dakar. Dans un entretien avec France24h, le Président de la République s’est voulu ferme sur la question : « Il a été condamné à six ans de prison avec des amendes. Il a bénéficié d’une grâce de ma part pour la partie détention. Les amendes sont à recouvrer, à défaut de recouvrement, c’est la contrainte par corps ».
Un homme avertit en vaut deux. Et Karim Wade risque de le vérifier à ses dépens s’il s’entête à revenir au Sénégal pour se présenter à la présidentielle de 2019. Car, cette fois-ci, ce ne sont pas les seconds couteaux qui ont parlé, mais le président de la République en personne. Le candidat du Parti démocratique sénégalais (Pds) risque de retourner en prison s’il ne paie pas l’amende de 136 milliards que lui avait infligée la Cour de répression de l’enrichissement illicite (Crei). Interpellé par France24 sur les risques que coure Karim Wade en rentrant au Sénégal, Macky Sall déclare : «Interrogez le droit. Que dit la loi ? Elle est claire là dessus. Il a été condamné à six ans de prison avec des amendes. Il a bénéficié d’une grâce de ma part pour la partie détention. Les amendes sont à recouvrer, à défaut de recouvrement, c’est la contrainte par corps ». En revanche, dit-il, «s’il choisit de rentrer au Sénégal, il est libre, il est un Sénégalais. Le reste, ce sera une affaire de droit et d’application du droit». Pour le président Macky Sall, le fait de ressusciter la Crei entre dans le cadre de son option irréversible en tant que candidat en 2012 de travailler pour renforcer la bonne gouvernance et protéger les ressources du pays. Donc, loin de lui de verser dans des règlements de compte.
«KHALIFA SALL N’A JAMAIS NIE LES FAITS POUR LESQUELS IL A ETE EMPRISONNE »
Le président Macky Sall qui s’est toujours défendu de se prononcer sur le dossier de Khalifa Sall y est allé cette fois-ci à fond. «Le second (Ndlr, Khalifa Sall) n’a jamais nié les faits pour lesquels il a été emprisonné. Il a dit que c’était une pratique. Ce n’est pas une réponse juridique», a argumenté le président Sall. «J’ai toujours évité de parler de dossiers judiciaires. Maintenant que la chose est jugée, je pense que personne n’a été éliminé volontairement. La preuve, il y a plus de cent et quelques candidats déclarés qui ont retiré leurs dossiers. S’ils remplissent les critères, ils seront candidats», explique-t-il. Le président de la République a battu aussi en brèche les arguments des avocats de l’ancien maire de Dakar sur l’arrêt de la Cour de justice de la Cedeao. «La Cedeao n’a jamais critiqué le Sénégal, je suis désolé. La Cour de justice de la Cedeao n’a jamais condamné le Sénégal. Il y a beaucoup d’amalgames. Ils prennent les aspects qui les intéressent sur les arrêts. Je ne suis pas là pour parler de ces sujets qui ont été traités par la justice», ranche le chef de l’Etat.
AMNISTIER KARIM ET KHALIFA?
Le président Macky Sall n’exclut pas d’amnistier Karim Wade et Khalifa Sall, une fois réélu en 2019. «Je n’ai pas parler d’amnistie. Cela ne vient pas de moi et le débat ne se pose pas à mon niveau. Je ne peux pas écarter des citoyens en tant que président de la République et dans une circonstance nouvelle d’une réélection, si c’est la volonté des Sénégalais, alors d’engager une nouvelle phase pour la reconstruction nationale, dans un esprit de renouveau national, de consensus national. Je pense qu’il faut savoir tourner les pages aussi», déclare-t-il.
DES FLECHES A AMNESTY INTERNATIONAL
Amnesty international en a aussi pris pour son grade. Le chef de l’Etat n’est pas du tout satisfait du comportement des responsables de l’organisation de défense des droits humains qui sont à yeux des opposants de son pouvoir. Pour lui, Amnesty gagnerait à revoir le statut de ses représentants au Sénégal. «Je respecte Amnesty comme toutes les ONG qui luttent quotidiennement, vaillamment pour les droits de l’homme. Mais lorsque les représentants de ces ONG marchent avec l’opposition, vont voter quand il s’agit de référendum dans le camp de l’opposition contre le pouvoir, ses avis n’ont aucun intérêt à mes yeux. Ceux-là gagneraient à quitter les organisations pour rentrer dans l’opposition. Et là, on est à l’aise. Mais quelqu’un qui manifeste avec l’opposition ne peut pas me donner un avis de société civile », raille le président Sall.
3,4% DE LA POPULATION NATIONALE SOUFFRE DE DIABETE
En prélude à la journée mondiale du diabète qui sera célébrée demain à Rufisque sous le thème : « le diabète et la famille », l’association sénégalaise de soutien aux diabétiques (Assad) a organisé hier un point de presse pour échanger avec la presse sur la situation de la maladie, son taux de prévalence. Selon le chef de division des maladies non transmissibles, 3,4% de la population sénégalaise souffre de diabète
Le diabète est une maladie chronique, il fait partie des maladies non transmissibles qui causent 80% des décès précoces dans le monde. Le diabète cause des complications et la plus sévère est l’insuffisance rénale chronique. Une enquête statistique, selon Dr Babacar Guèye, montre que le taux de prévalence est de 3,4%. «Le taux de prévalence du diabète au Sénégal se fait à la suite d’une enquête que l’on appelle enquête steps. Cette enquête se fait tous les 5ans.
Ainsi nous l’avons fait en 2015. La prochaine enquête est prévue en 2020. Ce taux s’est mesuré dans la population globale. Pour les tranches d’âge, les 45-59ans, leur taux de prévalence est de 7,9% ; pour les 60-69ans, la prévalence est de 11,2%.», explique-t-il. Cependant il est revenu sur l’unique centre de prise en charge du diabète. «Aujourd’hui, nous sommes au centre Marc Sankalé, c’est le centre de référence du diabète. Il est indiqué que le malade qui souffre de diabète qui se trouve à Matam ou à Tambacounda est incapable d’accéder aux mêmes soins que la personne qui se trouve à Dakar. Le ministre a donc décidé de mettre en place des centres de prise en charge du diabète dans les régions. Ainsi, les personnes malades n’auront plus à se déplacer jusqu’à Dakar pour se soigner», annonce-t-il.
Le président de l’association sénégalaise de soutien aux diabétiques Baye Omar Guèye indique que la prévention doit se faire au niveau de la sensibilisation et de la prévention. Selon lui, cela va permettre aux populations de comprendre que le premier combat est la sensibilisation. «Cela nous rend fort car les mots soignent les maux, surtout dans les pays en développement où il y a un problème de moyen. La 2é réussite est la prise en charge et cela permet ne plus avoir de crainte ou de stress. Au niveau de la pyramide sanitaire, la décentralisation est de rigueur. Quand on est diabétique et que l’on habite dans les coins reculés, on peut rester dans sa localité et se prendre en charge dans la structure hospitalière de la localité», plaide t-il.
Revenant sur le thème, Pr Maimouna Ndoye Mbaye estime que les familles sont concernées par le diabète. «Lorsqu’une personne a le diabète, c’est toute la famille qui est concernée. La famille peut aider les autres à se prévenir du diabète». Selon elle, l’âge est un facteur de risque des maladies non transmissibles, surtout le diabète. Il constitue l’une des causes majeures d’amputation. Pour Baye Omar Guèye, une maison de diabétiques est construite à Rufisque pour pouvoir se regrouper et discuter sur la maladie. «C’est fait grâce à des partenaires italiens et de l’Assad. C’est une maison de retrouvailles, d’éducation et de prévention, mais il faut préciser que ce n’est pas un hôpital. Nous voulons pérenniser cette initiative dans les régions», déclare-t-il.
«SI MANSOUR FAYE SE CLASSE DERNIER, C’EST UN PROBLEME»
Abdoulaye Daouda Diallo n’est pas content de la manière dont le parrainage est en train d’être mené à Saint Louis. Il l’a laissé entendre lors du meeting organisé par Amadou Becaye Diop à Ross-Bethio. Le ministre des Infrastructures indique que des efforts doivent être fournis surtout dans le département de Saint-Louis où le délégué régional est encore à la traine par rapport aux autres départements de la région.
La «capitale du riz » a été avant-hier le lieu de ralliement des militants, responsables et sympathisants de la coalition Bby. Devant une foule bigarrée, le maire Amadou Bécaye Diop, s’est voulu confiant quant à la victoire de son candidat en 2019. Le coordonnateur départemental de Podor, parrain du meeting de mobilisation de Ross Béthio, n’a pas mâché ses mots pour dénoncer le déroulement du parrainage dans la région où le département de Saint-Louis traine les pieds. «Nous pensons que de grands efforts sont consentis de la part des responsables. Mais, il reste beaucoup de choses à faire, notamment dans le département de Saint- Louis. J’exhorte le délégué régional du parrainage de Benno Bokk Yaakar et patron de l’Apr à Saint-Louis, Mansour Faye à redoubler d’efforts. Au rythme où vont les choses, même le département de Dagana va surpasser la ville ancienne en nombre de parrains. Je pense que ce sont des efforts comme ceux de Dagana qui vont réélire Macky Sall. Il n’y a pas de secret, seul le travail paie», a rappelé M. Diallo. «Mansour Faye a du pain sur la planche. Je vois que Dagana se rapproche de Podor. Il faut donc que Saint-Louis fasse des efforts. En tant que délégué régional, si Mansour Faye se classe en dernière position, ce sera un véritable problème», a martelé le maire de Bokké Dialoubé.
En présence de ses frères de parti Faly Seck et Mansour Ndiaye, Amadou Bécaye Diop fait le serment de l’unité. «Nous allons mutualiser nos forces pour l’intérêt général. Nous ne ferons point de soustraction. Le triomphe est déjà clair. Le président de la République ne connaitra aucune contrainte dans le département », a laissé entendre le Directeur des équipements scolaires. Poursuivant, il soutient que les parrainages se déroulent normalement dans le département de Dagana. D'ailleurs, le département de Dagana devance celui de Saint-Louis.