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24 septembre 2025
PAR ABDOULAYE CISSÉ
AUDIO
UNE DETTE TOXIQUE !
Le prétexte de procédure pour justifier les retards de salaire du Coud, dans le secteur de la santé, des collectivités ne sont que de la poudre aux yeux - Ces choses-là ne doivent pas arriver et ne sont pas normales
Et l'on reparle de la dette de l'État aux établissements supérieurs du privé.
Après les maintes promesses de règlements annoncées par différents ministres, des finances et celui de l'enseignement supérieur notamment, la subite exercice de transparence du Directeur du budget risque de révéler bien des entourloupes.
Quelqu'un a forcément bien voulu se sucrer sur le dos de nos finances publiques.
PAR MAYA KANDEL
TRUMP MÉPRISE L'AFRIQUE AUTANT QU'OBAMA LA RESPECTAIT
Trump se désintéresse de l’Afrique et cumule les marques d’ignorance à son égard, même sans le préméditer - Surtout, l’Afrique apparaît dans les documents stratégiques de Trump comme un terrain de l’affrontement avec les autres grandes puissances
Le Monde Afrique |
Maya Kandel |
Publication 12/11/2018
Redéfinir le rapport au monde des Etats-Unis, c’était le cœur de la campagne de Donald Trump. Ce leitmotiv, aujourd’hui au centre de sa politique étrangère, repose sur cinq grands principes : nationalisme, unilatéralisme, militarisme, protectionnisme et développement des relations bilatérales sur la base d’affinités idéologiques. Mais cette révolution Trump en politique étrangère n’a pas affecté tous les domaines et toutes les régions de la même manière. Alors que certains dossiers sont devenus des « domaines réservés » de la présidence, comme le nucléaire nord-coréen, d’autres sont restés relativement sous le radar présidentiel. C’est le cas du continent africain.
Donald Trump se désintéresse de l’Afrique et cumule les marques d’ignorance à son égard, même sans le préméditer. Dans sa bouche, lors d’un discours prononcé à New York face à des homologues africains, la Namibie (« Namibia », en anglais) devient « Nambia ».De l’ignorance et du mépris. Nul n’a oublié, sur le continent et ailleurs, que, selon des médias américains, il a traité les Etats africains de « pays de merde » lors d’une réunion sur l’immigration dans le bureau Ovale en janvier 2018. Des propos qu’il nie avoir tenus, mais la polémique a installé l’idée que Donald Trump méprise autant l’Afrique que son prédécesseur Barack Obama, né d’un père kényan, respectait ce continent.
Paradoxe : il a beau susciter l’indignation chez une majorité d’Africains – l’Union africaine avait d’ailleurs réclamé des excuses après ces insultes –, Donald Trump fait des émules. On ne peut négliger l’effet Trump sur les remises en cause du multilatéralisme et de l’universalité de certains principes et valeurs, dont les droits humains, qui dépassent certes le continent mais l’affectent tout particulièrement. On l’a vu encore, récemment, lorsque les militaires nigérians ont justifié des exactions en invoquant les propos musclés de Donald Trump, le 1er novembre, lors de son discours sur sa politique migratoire. Il avait autorisé ses soldats à utiliser leurs armes s’ils devaient faire face à des migrants jetant des pierres.
Et quand la première dame, Melania Trump, effectue une tournée humanitaire sur le continent en octobre, on est encore dans la caricature. Avec son casque colonial vissé sur la tête lors d’un safari au Kenya, la First Lady semble coincée dans un autre siècle des relations entre l’Afrique et les Etats-Unis.
Priorité à la sécurité et à la lutte contre le terrorisme
Au-delà de ces sorties déplorables qui entachent la perception du continent par les Etats-Unis, la politique africaine de l’administration s’est déroulée dans un vide relatif. Alors que le président Trump est entré en fonction en janvier 2017, le responsable de l’Afrique au département d’Etat (Tibor Nagy, un diplomate de carrière) n’a été confirmé que fin juin 2018. Côté Maison Blanche et Pentagone, les responsables Afrique, eux, sont deux anciens de la CIA (Cyril Sartor au Conseil de sécurité nationale et Alan Patterson au département de la défense).
Dans ce contexte, le discours de Tom Shannon, alors sous-secrétaire d’Etat aux affaires politiques, en septembre 2017, reste à ce jour la seule véritable présentation de la politique africaine sous Trump. Reprenant la stratégie pour l’Afrique de l’administration Obama, il a inversé la hiérarchie des priorités pour mettre en tête sécurité et lutte contre le terrorisme, tout en insistant sur les opportunités commerciales du continent et en laissant bonne dernière la promotion de la bonne gouvernance.
La conséquence a été une militarisation accrue de la politique américaine en Afrique, accentuée par le choix de Trump de déléguer les décisions de terrain aux militaires. L’engagement américain de longue date en Afrique s’est donc intensifié, en particulier en Somalie, avec une augmentation des frappes militaires contre les groupes affiliés à l’organisation Etat islamique (EI). Au Sahel, l’engagement américain s’est poursuivi en coopération avec la France, qui demeure en première ligne, et par un soutien financier au G5 Sahel.
En parallèle, les Etats-Unis ont poursuivi leur implantation au Niger, « lieu stratégique au carrefour de trois fronts terroristes dont les bases sont en Libye, au Mali et au Nigeria », selon l’Africom, le Commandement des Etats-Unis pour l’Afrique. Ce pays accueille désormais la plus forte présence militaire américaine (730 hommes) après Djibouti (4 000, sur un total de 7 200 pour l’ensemble du continent hors Egypte), même après l’embuscade qui a coûté la vie à quatre militaires américains en octobre 2017. L’implication américaine directe en Libye s’est également intensifiée.
Un terrain d’affrontement avec les autres puissances
Sur le plan commercial, l’évolution est plus nette. Appliquant les nouveaux préceptes d’une diplomatie transactionnelle et d’un positionnement anti-libre-échange, l’administration Trump a engagé plusieurs révisions de la loi commerciale de l’ère Clinton, l’AGOA (African Growth and Opportunity Act), remettant en cause l’accès libre au marché américain de produits africains. Il en est allé ainsi avec le Rwanda, pour des raisons de réciprocité, mais aussi tout récemment avec la Mauritanie, en invoquant l’esclavage.
Dans les deux cas, ces évolutions témoignent de l’influence du représentant au commerce, Robert Lighthizer, un adepte du protectionnisme qui avait déjà servi sous Reagan,et surtout du changement de paradigme de la politique commerciale américaine, avec un nationalisme assumé exigeant la réciprocité ou posant des conditions, pour défendre les intérêts américains.
Autre élément important, l’influence des évangéliques et sa traduction au Congrès avec le retour du « Global Gag Rule », une disposition remise en vigueur à l’arrivée de chaque nouvelle administration républicaine et qui interdit de financer toute organisation pratiquant, conseillant ou même évoquant l’avortement. Cet aspect a un impact important sur l’aide américaine à l’Afrique, où les questions liées au planning familial sont prépondérantes.
Surtout, l’Afrique apparaît dans les documents stratégiques de Trump comme un terrain de l’affrontement avec les autres grandes puissances. Pour contrer les « nouvelles routes de la soie » chinoises, le Congrès a voté fin septembre une loi qui prévoit une nouvelle politique d’investissements, avec d’importantes répercussions en Afrique. Les pays africains, au cœur de cette concurrence accrue entre les Etats-Unis, la Chine, la Russie et la France, ont désormais une multiplicité d’offres alternatives.
L’équipe nationale du Sénégal de Karaté (homme) a perdu hier la finale pour la médaille de bronze devant l’Italie, lors du championnat mondial de la discipline qui se déroulait en Espagne. Les «Lions» terminent ainsi la compétition à la 5ème place.
Il n’y aura pas de médaille de bronze pour l’équipe nationale de karaté du Sénégal. Les protégés de Fodé Ndao qui disputaient hier la finale contre l’Italie n’ont rien pu faire devantles Italiens. Face à l’équipe considérée comme l’une des meilleures en ce moment, le Sénégal n’a pas été ridicule. Malgré l’échec devant les Italiens, l’équipe nationale a fait une bonne prestation dans ce championnat du monde. Le Sénégal revient avec un bilan de 3 victoires (Arménie 3-0, Jordanie 3-0 et Portugal 2-1), et 2 défaites (contre l’Iran et l’Italie). Les coéquipiers d’Abdoulaye Diop sont classés à la 5e place au terme de cette campagne mondiale. A noter que 140 nations étaient représentées en Espagne.
AIDA MBODJ SOUSCRIT A L’INITIATIVE DE ME ADAMA GUEYE
Le leader de Sénégal Bu Bess Me Mame Adama guèye et la présidente de l’Alliance nationale pour la démocratie /«Saxal Liguey» (And/SL) Aida Mbodj se sont rencontrés samedi dernier pour discuter de la sécurisation du processus électoral.
Dans le cadre de ses tournées de sensibilisation pour rencontrer les candidats à la présidentielle pour la sécurisation du processus électoral en vue du scrutin du 24 février 2019, le leader de Sénégal Bu Bess s’est rendu, samedi dernier, au domicile de la présidente de l’And/SL et candidate à la candidature pour la présidentielle de 2019, Aida Mbodj. Cette rencontre a permis aux deux personnalités de discuter des voies et moyens d’écarter les dangers qui pèsent sur l’élection présidentielle qui se tient dans quatre mois.
A cette occasion, Aïda Mboji a descendu en flammes le Président Macky Sall et son régime qui, dit-elle, ont échoué dans le parrainage. «Ils ne maîtrisent pas l’opérationnalisation du parrainage, c’est pourquoi ils ont peur : mais cela va se retourner contre eux. Parce que nous sommes déjà prêts. Les parrains sont aujourd’hui convaincus que ceux qui réclament leur pièce (d’identité) pour un quelconque financement sont des vendeurs d’illusions et refusent de les croire», affirme la présidente de And/SL qui a marqué sa totale adhésion à l’initiative de Me Adama Guèye. Egratignant le Président Macky Sall, l’ex-maire de Bambey soutient que le chef de file des apéristes est en train de boucler l’unique mandat qu’on pouvait lui donner. «Aucune concession ne lui sera accordée, il n’a qu’à partir», tonne-t-elle.
Pour Aïda Mbodji, le leader de Sénégal Bu bess est en train de faire un travail noble en essayant de réunir tous les candidats de l’opposition autour d’une plateforme, pour la défense de la démocratie et la sécurisation du processus électoral. Cette démarche, souligne-t-elle, doit être appuyée et magnifiée parce que c’est le seul et unique moyen de barrer la route au régime de Macky Sall.
Visiblement content, Me Adama Guèye a magnifié le contenu de ses échanges avec la candidate d’And/SL à la présidentielle. «Nous sommes très honorés des discussions que nous avons tenues avec Mme Aida Mdodj, connue pour son engagement pour le développement du Sénégal et le renforcement de notre système démocratique», a soutenu le célèbre avocat au sortir son entrevue avec l’ancien ministre de la Femme. Pour Me Mame Adma Guèye, la plateforme ne s’intéresse pas seulement aux hommes politiques, elle est ouverte à tous les citoyens sénégalais soucieux de l’organisation d’élections libres et transparentes pour le renforcement de la démocratie.
«IL FAUT EXIGER DES CANDIDATS A LA PRESIDENTIELLE DE 2019 QU’ILS SE PRONONCENT SUR LE CFA»
«L’élection présidentielle est prévue en 2019 et il important d’inscrire la question relative à la souveraineté monétaire au débat économique». Ce souhait a été émis par Dr Ndongo Samba Sylla, lors de la présentation du livre «L’Arme invisible de la FrancAfrique, une histoire du franc CFA» qu’il a coécrit avec la journaliste Fanny Pigeaud.
Selon le chargé de programmes et de recherche à la fondation Rosa Luxembourg, «il faut exiger des candidats qu’ils se prononcent sur cette question. Le refus de se prononcer sur cette question signifie qu’on a fait le choix du statuquo et ce choix est le choix du sous-développement». L’importance d’avoir une monnaie souveraine, indique-t-il, c’est qu’on ne peut pas être insolvable dans sa propre monnaie. «Il y a des débats sur le pétrole et le gaz, mais tout cela est faussé parce qu’il n’y a pas la distinction élémentaire entre les Etats qui sont souverains sur le plan monétaire et les Etats qui ne le sont pas». Par ailleurs, il révèle que la dette des pays africains s’élève actuellement à 50% de leur Produit Intérieur Brut (PIB).
OUMAR WALY ZOUMAROU DESTITUE PAR LA COMMISSION ADMINISTRATIVE
Les membres du bureau national du Sels/Originel présents le week-end passé à Thiès ont décidé de destituer Oumar Waly Zoumarou du secrétariat général du syndicat. En effet, Oumar Waly zoumarou est accusé de «carnage financier jamais vu dans l’histoire d’une organisation au Sénégal».
Le torchon brûle au sein du Sels/Originel. Et lors d’une rencontre tenue le week-end dernier à Thiès, la sanction suprême a été prononcée contre le secrétaire général national Oumar Waly Zoumarou. En effet les membres du bureau national ont annoncé, au nom de la Commission Administrative (CA), qu’ils ne reconnaissent plus Oumar Waly Zoumarou comme secrétaire général du syndicat. Sur les raisons de cette destitution, Amadou Bamba Ndiaye déclare au nom de la CA que «Zoumarou a commis des fautes de gestion graves qui, conformément aux textes, statuts et règlement intérieur, méritent une exclusion et au pire des cas, une destitution à la tête du syndicat. Oumar Waly Zoumarou a perpétré un carnage financier jamais vu dans l’histoire d’une organisation au Sénégal en confondant sa poche avec la caisse du syndicat». De l’avis d’Amadou Bamba Ndoye, Oumar Waly Zoumarou remplace des permanents sans consulter qui que ce soit. Il utilise le label du syndicat pour régler ses propres affaires sans informer personne. Pour toutes ces raisons, indique le sieur Ndoye, «Oumar Waly Zoumarou n’est plus le secrétaire général national du Sels/Originel. Au-delà de cette destitution, il sera traduit en justice pour s’expliquer sur sa gestion solitaire à la tête du syndicat».
OUMAR WALY ZOUMAROU «CETTE DECISION EST NULLE ET NON AVENUE…»
Interpellé sur la question, Oumar Waly Zoumarou affirme que cette décision est nulle et non avenue. A l’en croire, seul un congrès peut le destituer. «J’avais été largement plébiscité par notre dernier congrès. Depuis lors, aucune difficulté interne ne s’est posée dans le fonctionnement du syndicat. Mais aujourd’hui, voilà que je présente ma candidature à la candidature pour la prochaine présidentielle et tous ces enfantillages sont soulevés. Bamba Ndoye qui est derrière cette machination a toujours eu une ambition aveugle de diriger le syndicat. Je lui concède cette ambition, mais il est en train d’exposer des positions purement politiques. Il est de mèche avec l’Inspecteur de l’Education Abdou Aziz Fall, premier secrétaire général de la section de Saint-Louis, et membre d’un mouvement de soutien à Marième Faye Sall. D’ailleurs, c’est le premier qui a commencé à s’agiter quand j’ai posé ma candidature à la présidentielle.
En tant que citoyen, j’ai le droit de poser ma candidature à la présidentielle et personne ne peut m’en empêcher. Comme ils ne peuvent pas me traiter de salafiste et d’homosexuel, ils essaient de provoquer des remous à l’intérieur de mon syndicat. Mais, cela ne passera pas car nous sommes dans un Etat de droit. Cette décision est nulle et non avenue et s’ils sont courageux, ils n’ont qu’à venir ce matin prendre service au niveau du siège. J’ai reçu l’appel de la quasi-totalité des secrétaires généraux de section qui m’ont renouvelé leur confiance et personne ne réussira à m’entraîner dans un débat d’égout et de caniveau. Ce qu’ils sont en train de faire c’est de l’usurpation, une violation flagrante de tous les textes et nous allons ester en justice», affirme Oumar Waly Zoumarou.
ME EL HADJ DIOUF EXIGE L’ARRESTATION IMMEDIATE DU PROMOTEUR MBAYE FALL
La liberté dont jouit le promoteur immobilier Babacar Fall, en dépit de sa condamnation à deux ans ferme assortie d’un mandat d’arrêt dans l’affaire qui l’oppose au collectif des propriétaires de maisons à Gadaye, n’est pas du goût de Me El hadj Diouf. Venu prêter main forte aux victimes, le tonitruant avocat a exigé, lors du procès en appel qui a connu un quatrième renvoi, l’arrestation immédiate de Mbaye Fall.
Regroupés au sein d’un collectif, les 253 propriétaires de maisons démolies à Gadaye sont très remontés contre le «traitement de faveur» dont bénéficie leur bourreau, le promoteur immobilier Bacacar Fall dit Mbaye Fall. Au lendemain du quatrième renvoi de l’affaire par la Cour d’appel de Dakar, les membres du collectif, soutenus dans leur combat par l’avocat Me ElHadj Diouf, ont fait face hier à la presse pour dénoncer le fonctionnement de la justice.
En effet, en dépit d’une décision de condamnation à deux ans ferme assortie d’un mandat d’arrêt dont il fait l’objet depuis le 14 septembre 2017, le prévenu Mbaye Fall reste tout de même libre comme l’air. Une situation qui suscite des questionnements légitimes de la part de l’avocat. «Est-ce que Mbaye Fall est au-dessus de la loi ? Est-ce qu’il est protégé ? Est-ce que le jugement d’instance ne sera pas infirmé ?», se demande Me Diouf qui ne comprend pas le traitement de faveur dont jouit le promoteur immobilier depuis plus d’un an. «Ce qui se passe dans ce dossier relève de l’injustice», peste la robe noire qui, dès lors, exige «l’arrestation immédiate» de Babacar Fall pour exécution du mandat d’arrêt prononcé par le tribunal de Grande instance de Dakar.
Le porte-parole du collectif, Mbaye Tine, est dépité par l’attitude du promoteur immobilier qui, malgré une décision de condamnation et de mandat d’arrêt suspendus au-dessus de sa tête, se permet d’interjeter appel. «Pire, il vient comparaitre librement devant la barre de la Cour d’appel sans être inquiété. Si c’est pour absence de signature du mandat d’arrêt par le procureur de la République, cette erreur a été rectifiée», indique-t-il avant d’ajouter : «à l’audience du 5 novembre dernier, aucun acte n’a été posé par la Cour encore moins par le parquet général pour exécuter le mandat d’arrêt décerné au promoteur immobilier. Mbaye Fall doit être arrêté pour que le procès puisse continuer».
Revenant à la charge, Me El Hadj Diouf invite l’Etat du Sénégal à réparer le préjudice subi par les 253 propriétaires. En prêtant main forte au promoteur immobilier lors de la démolition des maisons, souligne-t-il, l’Etat s’est fait son complice. Rappelons qu’en 2013 le promoteur immobilier Mbaye Fall avait procédé à la démolition des habitations à Gadaye sur une assiette foncière de cinq hectares. Une démolition jugée irrégulière par le collectif des propriétaires de maisons qui a saisi la justice. La procédure judiciaire a été sanctionnée en instance par la condamnation du promoteur immobilier à deux ans ferme et le paiement de dommages et intérêts à hauteur de deux milliards FCFA. En plus, il a fait l’objet d’un mandat d’arrêt qui, jusqu’à présent, n’a pas été exécuté.
«EN PLUS DES ACTIVITES CRIMINELLES, INTERNET EST DEVENU LE LIEU COMMUN DE TOUTES LES DERIVES»
Le chef de l’Etat a présidé samedi dernier la journée des Forces Armées placée sous le signe de l’éducation et de la citoyenneté. Le Président Macky Sall a profité de l’occasion pour déplorer les usages dévoyés de l’internet, pointant du doigt les fake news, incivilités et autres violences verbales.
Décidément, le chef de l’Etat ne supporte plus les écarts de langage sur internet. Macky Sall ne fait pratiquement plus de discours ces derniers temps sans faire allusion au web et aux dérives qui s’y passent. Samedi dernier encore, lors de la journée des forces armées au camp Dial Diop, le président de la République a appelé à une introspection de tout un chacun sur le vivre ensemble qui détermine l’état de notre société. Selon lui, le cours de l’histoire renseigne sur le délitement des valeurs quand le paraitre prend le dessus sur l’être ; quand le regard est de si faible portée qu’il ne voit que la satisfaction de l’égo ; et quand les idées, la parole et les actes ignorent le filtre de la conscience. «J’en veux pour preuve les usages dévoyés de l’internet. Que l’on en juge : en plus des activités criminelles, ces usages sont devenus le lieu commun de toutes les dérives, allant des fake news aux incivilités et violences verbales de toutes sortes», a-t-il déploré.
Poursuivant, il indique que personne n’est épargné, y compris nos figures religieuses. Ce sont nos valeurs qui sont ainsi agressées, et les fondements de notre cohésion sociale fragilisés. Tout cela est inacceptable. C’est pourquoi, à commencer par les pouvoirs publics, nous ne devons pas céder devant ce péril », a-t-il déclaré. Non sans informer que c’est le sens de l’Ecole Nationale de Cyber sécurité à vocation régionale qui vient d’être créée en partenariat avec la France, pour former des experts à la sécurité numérique, à la lutte contre la cybercriminalité et à la cybergouvernance. Macky Sall soutient dans la foulée que le sens profond de cette journée des Armées est d’inviter les uns et les autres à l’introspection pour que chacun, dans un voyage intérieur, porte un regard sur lui-même, pour se jauger et se juger à l’aune des valeurs qui cimentent la vie en société, avant de jauger et de juger son prochain. «De plus, par un élan individuel et collectif, il nous faut puiser dans les meilleurs segments de notre société les ressources nécessaires à la revitalisation des valeurs. Nos forces armées nous en donnent l’exemple», a-t-il indiqué.
Au demeurant, le Président Sall pense que rien de durable ne peut se construire dans une nation sans un esprit patriotique arrimé à une discipline individuelle et collective, et à une conscience citoyenne qui soutient la construction patiente et obstinée du destin national. Il explique : «S’éduquer à la discipline, c’est d’abord apprendre à être exigeant avec soi-même. C’est ensuite apprendre à connaître et respecter son prochain. C’est enfin apprendre à assumer sa part de responsabilité dans l’édification du destin solidaire de la Nation, d’où l’obligation qui incombe à tous de respecter le bien public, les institutions nationales etles valeurs et symboles qui les incarnent.» Pour Macky Sall, c’est tout le sens du thème choisi pour la présente édition: «Les Forces Armées sénégalaises : un exemple dans l’éducation à la citoyenneté et à l’unité nationale.»
DES REFORMES ORGANISATIONNELLES EN COHERENCE AVEC LE PLAN STRATEGIQUE DES ARMEES POUR L’HORIZON 2025
Par ailleurs, le chef de l’Etat estime que les missions de l’armée sénégalaise sont nobles. En plus, dit-il, elles sont prenantes et peuvent être périlleuses. C’est pourquoi il affirme accorder un intérêt particulier aux conditions d’existence et d’épanouissement du soldat, et au renforcement des capacités opérationnelles des forces de défense et de sécurité, surtout en ces temps où le monde continue de faire face à la recrudescence de menaces réelles ou potentielles. «Il nous faut sans cesse rester sur nos gardes. C’est le sens des efforts fournis en équipements et réformes organisationnelles que nous continuons d’engager, en cohérence avec le plan stratégique des armées pour l’horizon 2025. Plus que jamais, je suis déterminé à poursuivre ces efforts pour que nos forces de défense et de sécurité continuent de mener leurs missions dans les meilleures conditions d’efficacité», a-t-il dit pour terminer.
LES RECOMMANDATIONS DES EXPERTS POUR DISSIPER LES SUSPICIONS
VALDIODIO NDIAYE, EXPERT ELECTORAL MEMBRE DU COSCE : «L’Etat peut créer les conditions d’un audit complémentaire ou de certification»
Ça, c’est la posture de la société civile. Nous avons pu travailler sur cette approche. La responsabilité de l’Etat, à un certain moment, est engagée. Parce qu’il appartient à l’Etat, au président de la République, de rassurer les acteurs. Rassurer les acteurs, instaurer un climat de confiance entre les acteurs, c’est extrêmement important. Parce qu’en matière électorale, la perception est importante. On peut avoir un très bon processus électoral en termes de contenu, mais si la perception n’est pas bonne, ça crée des problèmes. Aujourd’hui, il y a une rupture de confiance. Il n’y pas de dialogue entre les acteurs politiques. C’est ça qui amène ce débat. Il faut restaurer la confiance.
Pour restaurer la confiance, il est important pour l’Etat de créer d’abord les conditions d’accessibilité au fichier par l’opposition. Je pense qu’il y a un premier pas qui a été fait. C’est-à-dire le fait de mettre le fichier en ligne. Aujourd’hui, ceux qui sont dans le parrainage, une fois que leur liste est bouclée, peuvent prendre un informaticien pour vérifier en ligne si les parrains du candidat sont sur le fichier. Attention, ce n’est pas la liste de manière brute qui est disponible. Mais, c’est un fichier avec un moteur de recherche, c’est-à-dire que, quand vous insérez le numéro de l’électeur, son nom et prénom, il vous renseigne. Les candidats peuvent faire ce travail de recherche et de comparaison avant dépôt, parce qu’ils ont encore le temps. L’ouverture du dépôt commence le 11 décembre.
Le deuxième pas que l’Etat peut faire dans le cadre de la restauration de la confiance, c’est de créer les conditions d’un audit complémentaire ou de certification, l’appellation importe peu, du fichier. Dans cet audit, il importe d’impliquer l’ensemble des forces politiques. A ce niveau-là, je pense que nous, la société civile, nous allons travailler à inciter tout le monde à participer à ce travail pour en finir définitivement sur ce débat autour du fichier.
ABABACAR FALL, EXPERT ELECTORAL MEMBRE DU GRADEC : «Les modifications d’adresse électorale et les radiations pourraient faire l’objet d’un audit de certification»
L’article L.48 du code électoral dans son alinéa 3 dispose que « Le Ministère chargé des élections fait tenir le fichier général des électeurs, en vue du contrôle des inscriptions sur les listes électorales. La Cena ainsi que les partis politiques légalement constitués ont un droit de regard et de contrôle sur la tenue du fichier. Un décret détermine les conditions d’organisation et de fonctionnement de ce fichier». Cette disposition, si elle est appliquée, devrait permettre de régler la question de l’accès au fichier aux partis qui le demandent car, après le dernier audit effectué par les experts de l’UE, il y a eu des mouvements avec la révision exceptionnelle décidée en mars-avril dernier. Par conséquent, le fichier ayant subi des évolutions avec l’enregistrement de nouveaux électeurs, les modifications d’adresse électorale et les radiations pourraient faire l’objet d’un audit de certification qui se ferait dans un délai relativement très court et qui permettrait de rassurer tous les acteurs. Cela est possible si et seulement les acteurs acceptent de s’asseoir et de discuter. Cela me semble être la solution idoine susceptible de mettre fin au débat et à la suspicion.
L’évocation de l’article L.11 du code électoral qui parle de la remise de la liste des électeurs par bureau de vote quinze (15) jours au moins avant la date du scrutin aux candidats sur support électronique et en version papier et à la Cena dans les mêmes formes est très différent de la remise du fichier électoral ou de l’organisation de son accès. Cette opération permet juste aux représentants de candidats dans les bureaux de vote de disposer de la liste des électeurs inscrits dans le bureau de vote afin de faire le contrôle des opérations. Encore une fois, si nous voulons que cette élection présidentielle se déroule dans la sérénité et le calme, il appartient aux acteurs de renouer le fil du dialogue et de s’entendre sur les règles du jeu comme ils l’ont fait en 2000 et en 2010/2011. Cela me semble une des solutions peut être parmi d’autres.
DES EXPERTS ELECTORAUX ECLAIRENT LE DEBAT
Polémique et suspicions autour du fichier électoral
Le fichier électoral issu de la refonte partielle de 2016-2017 est unique et les recommandations de l’audit de janvier dernier sont en train d’être traitées pour résorber le gap. C’est du moins la conviction des experts électoraux contactés par la rédaction de Sud quotidien, en l’occurrence Valdiodio Ndiaye, membre du Collectif des organisations de la société civile pour les élections du Sénégal (Cosce) et Ababacar Fall, président du Groupe de recherche et d’appui conseils pour la démocratie participative et la bonne gouvernance (Gradec). Pour autant, dans le but de créer un climat de confiance entre les acteurs, ces experts recommandent, au-delà de la concertation, un audit de certification.
ABABACAR FALL, EXPERT ELECTORAL MEMBRE DU GRADEC : «Ce sont les désaccords profonds sur la loi sur le parrainage qui ont provoqué tout ce débat»
Le débat sur le fichier électoral n’est pas nouveau, il survient ainsi à la veille de chaque consultation électorale. A la veille de l’élection présidentielle de 2000, de très fortes suspicions ont pesé sur le fichier d’alors occasionnant de vives tensions avec l’affaire des cartes dites israéliennes et du fichier qui aurait migré vers la présidence de la République. Il a fallu l’intervention de la société civile regroupée autour du front d’action de la société civile (FACS) et l’oreille attentive du Président Diouf pour qu’une solution fût trouvée en accord avec l’opposition.
En 2006, après la refonte totale du fichier électoral, le même débat a ressurgi et après un audit mené par la société civile et les partis politiques au centre commercial Dakar-Plateau, les conclusions aboutirent au constat que même si le fichier pouvait encore être perfectible, il était suffisamment fiable pour qu’on aille à l’élection présidentielle de 2007 avec le fichier.
Après la victoire au premier tour de Me Wade, les suspicions reprirent de plus belle poussant l’opposition à boycotter les élections législatives de 2007 et à exiger de nouveau un audit du fichier. Devant la sourde oreille du pouvoir, l’opposition a dû se résoudre à effectuer son propre audit qui, finalement, ne donna pas grand-chose. Cependant, c’est avec ce fichier que l’opposition remportera les grandes villes lors des élections locales de 2009. Pour autant, la contestation continua jusqu’à ce que ce Président acceptât de donner suite à la revendication de l’opposition autour du fichier en faisant procéder à l’audit du fichier en 2011 par des experts indépendants commis par l’Union Européenne, les Usa et l’Allemagne. Le résultat de cet audit conclut à la quasi-fiabilité du fichier qui, cependant, pouvait être amélioré avec la mise en œuvre de 108 recommandations dont le suivi donna naissance au comité de veille qui regroupait l’ensemble des acteurs regroupés en pôle ainsi que l’administration, la Cena et les partenaires qui y avaient un statut d’observateur.
C’est ce même débat qui s’est posé après la refonte partielle du fichier électoral à la suite de l’introduction des cartes d’identité biométriques Cedeao et qui nous a valu un énième audit mené par des experts commis par l’Union Européenne encore qui conclut de nouveau «à la bonne tenue du fichier» avec une marge d’erreur de 1,2 à 1, 9 %.
Aujourd’hui, la particularité du débat réside dans l’introduction dans notre dispositif électoral de la loi sur le parrainage citoyen qui n’a pas fait l’objet de concertations sérieuses et suffisantes qui auraient permis sans doute d’examiner de façon profonde les implications de la loi dans ses modalités d’application afin de se mettre d’accord sur les conditions d’accès de tous au fichier pour vérifier la présence ou non des électeurs parrains dans le fichier général. Pour ma part, je crois que ce débat aurait pu être évité si un dialogue franc et sincère s’était instauré entre les acteurs. Ce sont les désaccords profonds sur la loi sur le parrainage qui ont provoqué tout ce débat qui, si l’on n’y prend garde, est en train de poser les germes d’un contentieux électoral préjudiciable à la paix et à la stabilité du pays.
VALDIODIO NDIAYE, EXPERT ELECTORAL MEMBRE DU COSCE :«Tout ce débat autour de trois fichiers est inapproprié»
Actuellement, si on procède à une analyse de ce qui se passe, on se rend compte que tout ce débat-là est un peu fondé sur un certain nombre de méconnaissances de ce qui est en train de se faire. Pour rappel, au mois de janvier dernier, il a été décidé de faire l’audit du fichier. A l’issue de cet audit, il y a eu 38 recommandations qui sont sorties. Pour traiter ces 38 recommandations, il a été mis en place un Comité de suivi. Donc, le travail est en train d’être fait et le gap est en train d’être résorbé. C’est pour cela que je dis que c’est par méconnaissance. Parce que, souvent je dis à nos amis qu’il est important des fois de ne pas faire la politique de la chaise vide, parce que ça ne permet pas d’avoir toutes les appréciations nécessaires sur la situation.
Par expérience, pour avoir suivi au quotidien le traitement de ces recommandations-là, je pense qu’au Sénégal, nous avons un seul fichier. C’est sur ce fichier, issu de la refonte partielle de 2016-2017, que nous travaillons. Donc, tout ce débat autour de 3 fichiers est un peu inapproprié et ce n’est même pas bon pour l’image du Sénégal. Parce que nous sommes une démocratie, je pense, à un certain niveau, quand même nous ne pouvons pas tomber sur ces travers-là. Il y a un certain nombre de dispositifs mis en œuvre dans le processus électoral qui ne permettent pas d’avoir ces genres de situations aujourd’hui. Je suis formel qu’aujourd’hui, il n’y a qu’un seul fichier électoral.