ME EL HADJ DIOUF EXIGE L’ARRESTATION IMMEDIATE DU PROMOTEUR MBAYE FALL
Démolition de 253 maisons à Gadaye

La liberté dont jouit le promoteur immobilier Babacar Fall, en dépit de sa condamnation à deux ans ferme assortie d’un mandat d’arrêt dans l’affaire qui l’oppose au collectif des propriétaires de maisons à Gadaye, n’est pas du goût de Me El hadj Diouf. Venu prêter main forte aux victimes, le tonitruant avocat a exigé, lors du procès en appel qui a connu un quatrième renvoi, l’arrestation immédiate de Mbaye Fall.
Regroupés au sein d’un collectif, les 253 propriétaires de maisons démolies à Gadaye sont très remontés contre le «traitement de faveur» dont bénéficie leur bourreau, le promoteur immobilier Bacacar Fall dit Mbaye Fall. Au lendemain du quatrième renvoi de l’affaire par la Cour d’appel de Dakar, les membres du collectif, soutenus dans leur combat par l’avocat Me ElHadj Diouf, ont fait face hier à la presse pour dénoncer le fonctionnement de la justice.
En effet, en dépit d’une décision de condamnation à deux ans ferme assortie d’un mandat d’arrêt dont il fait l’objet depuis le 14 septembre 2017, le prévenu Mbaye Fall reste tout de même libre comme l’air. Une situation qui suscite des questionnements légitimes de la part de l’avocat. «Est-ce que Mbaye Fall est au-dessus de la loi ? Est-ce qu’il est protégé ? Est-ce que le jugement d’instance ne sera pas infirmé ?», se demande Me Diouf qui ne comprend pas le traitement de faveur dont jouit le promoteur immobilier depuis plus d’un an. «Ce qui se passe dans ce dossier relève de l’injustice», peste la robe noire qui, dès lors, exige «l’arrestation immédiate» de Babacar Fall pour exécution du mandat d’arrêt prononcé par le tribunal de Grande instance de Dakar.
Le porte-parole du collectif, Mbaye Tine, est dépité par l’attitude du promoteur immobilier qui, malgré une décision de condamnation et de mandat d’arrêt suspendus au-dessus de sa tête, se permet d’interjeter appel. «Pire, il vient comparaitre librement devant la barre de la Cour d’appel sans être inquiété. Si c’est pour absence de signature du mandat d’arrêt par le procureur de la République, cette erreur a été rectifiée», indique-t-il avant d’ajouter : «à l’audience du 5 novembre dernier, aucun acte n’a été posé par la Cour encore moins par le parquet général pour exécuter le mandat d’arrêt décerné au promoteur immobilier. Mbaye Fall doit être arrêté pour que le procès puisse continuer».
Revenant à la charge, Me El Hadj Diouf invite l’Etat du Sénégal à réparer le préjudice subi par les 253 propriétaires. En prêtant main forte au promoteur immobilier lors de la démolition des maisons, souligne-t-il, l’Etat s’est fait son complice. Rappelons qu’en 2013 le promoteur immobilier Mbaye Fall avait procédé à la démolition des habitations à Gadaye sur une assiette foncière de cinq hectares. Une démolition jugée irrégulière par le collectif des propriétaires de maisons qui a saisi la justice. La procédure judiciaire a été sanctionnée en instance par la condamnation du promoteur immobilier à deux ans ferme et le paiement de dommages et intérêts à hauteur de deux milliards FCFA. En plus, il a fait l’objet d’un mandat d’arrêt qui, jusqu’à présent, n’a pas été exécuté.