Un club, une histoire
LE BAYERN MUNICH, PLUS QU'UN CLUB
EXCLUSIF SENEPLUS - De la persécution nazie à la conquête européenne, cette institution bavaroise a su transformer sa devise "Mia san mia" en philosophie de la réussite, devenant le symbole d'une Allemagne à la fois industrielle et passionnée
Bassirou Sakho |
Publication 13/09/2025
« Le Bayern n’est pas seulement un club, il est l’incarnation de la Bavière, entre fierté régionale et puissance mondiale. »
Un soir de Ligue des Champions, l’Allianz Arena s’illumine de rouge. Les chants résonnent, le “Mia san mia” devise du club s’affiche partout. Ici, tout respire la confiance, presque l’arrogance. Pour les Bavarois, chaque match est un rappel : le Bayern est plus qu’une équipe, il est une institution.
Fondé en 1900 par onze joueurs, le Bayern connaît très tôt les épreuves. Persécuté sous le nazisme pour son président juif Kurt Landauer, il renaît après la guerre grâce à des dirigeants visionnaires. Dans les années 70, le club s’impose comme le visage d’une Allemagne moderne et conquérante, emmené par Beckenbauer, Müller et Maier. Trois Coupes d’Europe consécutives (1974-1976) forgent la légende.
“Mia san mia”, littéralement “Nous sommes nous”, n’est pas qu’un slogan : c’est une philosophie. Elle traduit la confiance en soi, la discipline, la persévérance et l’ambition qui caractérisent à la fois la Bavière et le club. Le Bayern est à la fois profondément local enraciné dans Munich et sa région et universel, capable de recruter les meilleurs joueurs du monde.
Au-delà du terrain, le Bayern incarne la réussite allemande : gestion exemplaire, modèle économique sain, stade moderne autofinancé. Mais cette puissance suscite aussi des critiques : trop riche, trop dominant, un club qui écrase la Bundesliga. Ses rivaux le voient comme le “FC Hollywood”, entre glamour, polémiques et domination sans partage.
Après les années 70, le Bayern a souvent touché au tragique en Europe : défaites cruelles, finales perdues. Mais chaque revers a nourri sa légende. Les sacres de 2001, puis le triplé historique de 2013, et à nouveau en 2020, ont consacré le club comme une machine à gagner, symbole d’une Allemagne industrielle et méthodique, mais aussi passionnée et orgueilleuse.
Le Bayern Munich est le miroir de son pays : travail, discipline, ambition, mais aussi contradictions et excès. Admiré ou détesté, il ne laisse personne indifférent. Chaque titre, chaque match, chaque étoile brodée sur son maillot raconte l’histoire d’une institution qui ne cesse de se réinventer.
Bassirou Sakho est Consultant – Conseiller Sportif
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