VIDEOAMADOU LAMINE SALL CONFIRME SA CANDIDATURE AU SECRÉTARIAT GÉNÉRAL DE LA FRANCOPHONIE
Le poète et écrivain sénégalais, invité du Journal du Dimanche ce 7 septembre, entend "refonder" l'organisation internationale et ramener les pays africains qui l'ont quittée

Dans l'émission JDD de ce dimanche sur iTV, l'écrivain et poète Amadou Lamine Sall a officialisé sa candidature au poste de secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) pour l'élection de 2026. Face à Mamadou Ndiaye, l'intellectuel sénégalais a détaillé sa vision d'une "francophonie des peuples" et sa stratégie pour reconquérir les pays africains qui ont quitté l'organisation.
"Je n'ai pas le choix. J'ai été choisi, j'ai été proposé par des amis et par toute la communauté nationale et internationale", a déclaré Amadou Lamine Sall. Sa candidature a notamment été lancée par Alioune Tine, ancien directeur d'Amnesty International pour l'Afrique de l'Ouest, dans une tribune remarquée. Le poète attend désormais "le feu vert" du président sénégalais Bassirou Diomaye Faye et de son gouvernement pour officialiser sa campagne.
L'un des défis majeurs qu'entend relever Lamine Sall concerne le retour du Niger, du Mali et du Burkina Faso au sein de l'organisation. "Le Niger est père fondateur de la francophonie avec Hamani Diori", a-t-il rappelé, utilisant une métaphore saisissante : "On a divorcé avec la femme mais on la garde dans son lit." Pour lui, ces pays peuvent être reconquis car "la francophonie politique a échoué" et doit être entièrement repensée.
Le candidat sénégalais revendique les origines africaines de l'organisation : "La francophonie a été créée par les Africains. Elle n'a pas été créée par la France." Il cite Léopold Sédar Senghor, Hamani Diori du Niger et Habib Bourguiba de Tunisie comme les véritables fondateurs. "C'est 70% d'Africains qui forment la francophonie", insiste-t-il, ajoutant que "s'il n'y avait pas aujourd'hui l'Afrique, la langue française serait longtemps dans un cimetière."
Amadou Lamine Sall propose de transformer radicalement l'OIF en "une francophonie des peuples et non pas une francophonie des élites", associant "les jeunes, les femmes, la société civile" à la gouvernance de l'organisation. Sa campagne bénéficie déjà de soutiens internationaux, notamment au Canada, au Québec et au Maroc.
Le poète, qui se présente comme "un enfant de la République", conditionne sa candidature officielle à l'approbation des autorités sénégalaises. "Cette candidature n'aura pas de sens si elle n'est pas portée par mon pays", a-t-il souligné, exprimant l'espoir que sa candidature soit présentée lors du prochain sommet des ministres de la Francophonie en novembre 2025 à Kigali.
La course pour succéder à Louise Mushikiwabo s'annonce donc avec un candidat africain déterminé à redonner à la Francophonie ses racines continentales et à réconcilier l'organisation avec ses membres dissidents.