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Par Cécile Thiakane

ET SI NOS LANGUES MATERNELLES ÉTAIENT HÉRITAGE SILENCIEUX ET FORCE MONTANTE ?

Transmettre nos langues, c’est plus qu’un devoir : c’est une promesse faite aux générations futures. Une promesse que nos mots, enracinés dans nos terres, résonneront un jour sur toutes les scènes du monde

Cécile Thiakane   |   Publication 27/08/2025

Et si chaque mot transmis devenait une graine de rayonnement ? Au Sénégal comme dans la diaspora, nos langues maternelles sont à la croisée des chemins. Soit elles se figent comme un héritage fragile, soit elles s’élancent vers l’avenir comme des forces vivantes, capables d’habiter les foyers, les écrans et le monde.

Entre deux mondes, une transmission inconsciente

Je suis née et j’ai grandi au Sénégal. Cela fait presque 30 ans que je vis en France. Comme beaucoup de personnes issues de la migration, j’ai longtemps vécu entre deux mondes : celui de mes racines africaines et celui de mon quotidien français. Pendant longtemps, je n’ai pas mesuré à quel point cette double appartenance influençait, parfois inconsciemment, la manière dont je transmettais mon héritage culturel à mes enfants. Ils sont adolescents aujourd’hui et me reprochent souvent de ne pas bien parler wolof et sérère. Je l’avoue, je le regrette beaucoup. Je me souviens d’une époque où je ne leur parlais ces langues que dans une seule situation bien précise : quand j’étais en colère. Un jour, mon fils aîné a dit à sa petite sœur : « Faut savoir décoder le degré d’énervement de maman. Si elle s’énerve en français, ça va encore. Si elle parle en wolof, c’est monté d’un cran. Mais si elle parle en sérère… fais attention, tu vas avoir une grosse punition ! » Ce jour-là, j’ai ri… jaune. Parce que c’était vrai.

Changer de regard, valoriser autrement

J’ai compris que mes enfants associaient mes langues maternelles à la réprimande, à l’interdiction. Et je ne voulais pas que le wolof et le sérère soient réduits à cela. Alors j’ai changé. J’ai commencé à les utiliser dans d’autres contextes : pour dire “je t’aime”, pour chanter des comptines, pour raconter des souvenirs, pour demander s’ils avaient faim. Progressivement, le regard de mes enfants a changé. Mon fils a cessé d’entendre mes mots comme des signaux d’alerte. Ma fille a commencé à poser des questions, à rire avec moi en traduisant des expressions impossibles en français.

Redonner vie et douceur à nos langues

Cette expérience m’a appris une chose : nos langues maternelles ne doivent pas être des langues de punition. Elles doivent être des langues d’amour, de jeu, de tendresse, de transmission. Elles doivent être des langues vivantes. Aujourd’hui, je suis fière de leur parler en sérère et en wolof. Parce que ces langues valent plus que des réprimandes : elles sont la mémoire de notre histoire, le souffle de notre culture, le fil invisible qui nous relie à nos ancêtres.

Du foyer aux écrans : un soft power en gestation

Aujourd’hui, les séries sénégalaises sont déjà sous-titrées en français, permettant à un public plus large en Afrique de les suivre et de s’y reconnaître. Mais demain, si elles continuent de gagner en professionnalisme, rien n’empêchera leur diffusion sur des plateformes comme Amazon Prime ou Netflix. Imaginez alors des millions de spectateurs, aux quatre coins du monde, découvrant nos histoires et nos langues. Une réplique en wolof ou en sérère pourrait devenir culte, reprise sur les réseaux sociaux, traduite, partagée. Ce qui commence comme une stratégie de visibilité continentale peut devenir une porte d’entrée vers le soft power linguistique et culturel. Nos langues, longtemps confinées à l’intimité des foyers, pourraient devenir des marqueurs identitaires mondiaux, exportés par la puissance des écrans. Transmettre nos langues, c’est plus qu’un devoir : c’est une promesse faite aux générations futures. Une promesse que nos mots, enracinés dans nos terres, résonneront un jour sur toutes les scènes du monde.

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