DIRIGÉS PAR TOUT, SAUF DES KULUNAS !
EXCLUSIF SENEPLUS - On a bien envie de se demander ce qui se joue dans la tête de ces ministres, député, DG autres serviteurs de la République lorsqu’ils prononcent ce terme. Il suffit d’oser avoir l’esprit critique pour mériter ce qualificatif

Aux citoyens de Ndoumbélane que le terme kuluna choque, nous vous présentons par avance nos excuses. Vous comprendrez peut-être, au bout, que c’est pour la bonne cause. À vous autres, autorités particulièrement, qui avez institutionnalisé l’usage de ce terme, nous allons avoir une discussion qui ne vous plaira pas. On ne vit pas pour se plaire en démocratie de toute façon, du moment qu’on se respecte… Puisqu’il faut un prétexte à tout, savez-vous que le Premier ministre, ‘‘le meilleur de tous les temps’’, a fait valider un gouvernement à la hauteur de son ambition, pardon, projet ? Ben oui, Usmaan No Pression et Baptiste Captain Republica ont été remerciés, pour leurs bons et loyaux services. Tata Yass pas si diplomatique que ça a récupéré le temple de Thémis et Bamba, pas si jeune que ça parce qu’avocat depuis au moins 22 ans, est allé à l’intérieur. Vous savez, cet intérieur qu’il faut maitriser pour la santé de la République. Place maintenant à la danse. Et n’oubliez pas, le prétexte ici, reste qu’un prétexte.
Pour ce que le kuluna vaut…
Un kuluna est un membre d'une bande de jeunes délinquants, principalement à Kinshasa, en République démocratique du Congo, qui se livrent à des agressions, des vols et d'autres méfaits violents (viols, assassinats,meurtres etc.) selon Google dont tout le monde ou presque, dispose. Ce terme s’est installés dans les agora virtuels (réseaux sociaux) et les média avant d’être institutionnalisé. Vous avez bien lu, des institutionnels élus et nommés l’utilisent pour qualifier des citoyens ndoumbélaniens. Ça ne semble pas déranger grand monde. On aurait pu les excuser pour la démonstration quasi permanente de leur inculture, mais il y a un bémol. S’ils sont assez cultivés pour savoir que la République a des valeurs qu’il faut défendre quand le président est traité de ‘‘gougnafier’’, ils peuvent en avoir assez pour savoir que le citoyen, bien que moins protégé, n’a pas moins de dignité que son président. Les valeurs de la République, c’est selon. Si vous pensez qu’il faut beaucoup d’efforts pour mériter ce qualificatif, vous êtes mal informés. Il suffit d’oser avoir l’esprit critique, de refuser d’avaler des idées et des ‘‘vérités’’ sans les macher, de remettre en question des positions et postures… Vous l’aurez compris, il suffit d’utiliser son cerveau pour gagner un ticket premium dans les rangs des kulunas. Si vous pensiez qu’il fallait tuer, violer, piller ou agresser les forces de sécurité et de défense, vous êtes bien de bonne foi, vous !
Peut-être en attend-t-on trop, d’eux…
Un cadre de la police nationale, avec l’autorisation de sa hiérarchie, a publiquement déconseillé l’usage du terme à des citoyens ndoumbélaniens qui se l’appropriaient sans en mesurer la portée ‘‘ Vous ne savez pas ce que cela veut dire. Après avoir vu les kulunas de très près, je puis vous assurer que vous ne voulez pas leur ressembler’’, nous a-t-il dit. On a bien envie de se demander ce qui se joue dans la tête de ces ministres, député, DG autres serviteurs de la République lorsqu’ils prononcent ce terme qui ne requiert même pas la rencontre des lèvres tellement il est expéditif comme sentence. Essayez-voir ! Il faut un désordre ordonné, et pas un moindre, pour arriver à un tel exploit. Il est de notoriété publique que les partis politiques ont pour mission d’éduquer et d’éveiller les populations, la jeunesse particulièrement.
À Ndoumbélane, on traite des membres de la société civile de fumiers et demande même à des militants d’insulter ceux qui insultent leur chef si, bien sûr, on ne traite pas à tout va les citoyens de kulunas. Nous ne sommes pas au bout des joyeusetés auxquelles nos autorités nous ont habituées, les lister serait juste malvenu, impropre. À les voir s’émouvoir de toute la ‘‘haine’’ qu’elles disent recevoir, on en oublierait presque que cette haine, ce sont elles qui la sèment et la cultivent. Au risque de trop vous attrister par les nouvelles couleurs de la République, nous allons nous en arrêter là. Tout en sachant qu’il y aura à manger et à boire dans les grands boulevards de l’actualité de la République sous peu.
Ave Ndoumbélane !