VIDEOQUAND LE SÉNÉGAL PÉDALE VERS L'INCLUSION
Menée par d'anciens champions paralympiques, la première équipe nationale de paracyclisme du Sénégal transforme chaque coup de pédale en message d'espoir pour les personnes handicapées

Une équipe de paracyclistes brise les préjugés à coups de pédales. Menés par Macoumba Sarr, 42 ans et capitaine de cette première équipe nationale, ces "Lions" ont relevé un défi de taille : parcourir les 914 kilomètres séparant Dakar de Ziguinchor pour prouver que le handicap n'est pas une fatalité.
"Beaucoup de personnes au Sénégal marginalisent les personnes handicapées, qui te voient comme une personne qui peut rien faire", confie Makumbasar. Ancien légionnaire blessé en mission à l'âge de 26 ans, il a transformé son épreuve en force motrice. Aujourd'hui entrepreneur prospère dans le bâtiment avec quinze employés, il incarne la réussite possible malgré l'adversité.
À ses côtés, Mohamed "LaF VIP" a fait du terme péjoratif "lafé" (handicapé en wolof) son étendard. Commerçant au marché, il refuse la mendicité et clame haut et fort : "Un handicapé doit travailler dignement pour avoir ce qu'il doit avoir dans sa poche."
Edmond Sannational, double champion d'Afrique et cinquième aux Paralympiques de Paris en kayak, dénonce l'indifférence des autorités : "Quand j'ai arrivé de Paris, j'ai pas vu aucune autorité pour m'accueillir à l'aéroport. Nous, on a bossé pour ce pays dignement."
Sur leurs vélos adaptés, ces athlètes trouvent une liberté unique. "On ressent plus l'handicap qu'on a", explique Makumbasar. "Il y a plus le fauteuil, il y a plus la prothèse, il y a plus de différence entre les autres."
Leur message dépasse le sport : ils inspirent une nouvelle génération d'enfants handicapés et bousculent une société encore trop fermée. Car comme le rappelle Makumbasar, "il y a beaucoup de personnes qui comptent sur moi", et face à cette responsabilité, "même s'il y a la mort devant, il faut avancer."