MBAYE DIONE MONTE AU CRÉNEAU
Le secrétaire général de l’Alliance des Forces de Progrès (AFP) et maire de Ngoundiane, s’est vivement exprimé sur les licenciements arbitraires et les détentions politiques au Sénégal, s’appuyant sur son expérience politique et administrative

Mbaye Dione, secrétaire général de l’Alliance des Forces de Progrès (AFP) et maire de Ngoundiane, s’est vivement exprimé sur les licenciements arbitraires et les détentions politiques au Sénégal, s’appuyant sur son expérience politique et administrative. Il se prononçait à Mbour, dans le cadre du traditionnel Septembre mandingue, une manifestation culturelle phare des Mandingues reconnue par l’UNESCO.
Selon ses déclarations, environ 30 600 employés ont été licenciés dans la fonction publique et parapublique, et ce chiffre pourrait dépasser les 50 000 si l’on inclut le secteur privé, notamment le BTP. Il dénonce ces licenciements comme étant motivés par des considérations politiques, soulignant que des travailleurs titulaires de contrats à durée indéterminée (CDI) sont remplacés par des militants du parti au pouvoir, en particulier du PASTEF. Un exemple concret est donné avec le cas du Grand Théâtre où 27 employés ont été licenciés pour être remplacés par 35 militants. Mbaye Dione rappelle que de telles pratiques ne respectent pas le principe d’égalité entre citoyens dans l’accès à l’emploi et aux responsabilités nationales.
Sur la question des détentions politiques, Dione cite les cas de Badara Gadiaga et du jeune Abdou Nguer, emprisonnés pour avoir exprimé leur opinion sur la situation dans le pays. Il pointe du doigt la lenteur des procédures judiciaires et réclame que les accusés soient jugés rapidement et de manière équitable, plutôt que de prolonger leur détention. Il met en garde contre les conséquences sociales de ces pratiques, soulignant que la mobilisation citoyenne prévue le 21 septembre 2025 est un signe clair du mécontentement populaire. Il avertit que si le gouvernement ne modifie pas sa politique, des manifestations plus fortes, voire violentes, pourraient menacer la stabilité du régime.
Mbaye Dione critique également l’orientation actuelle du gouvernement qui, selon lui, devrait concentrer ses efforts sur les urgences nationales telles que les inondations, la hausse du coût de la vie, ainsi que l’accès à l’électricité, à l’eau et aux denrées alimentaires, plutôt que de se livrer à des représailles politiques. Il rappelle que les promesses de création d’emplois et de justice sociale formulées par le gouvernement n’ont pas été tenues, alimentant la frustration des jeunes et des travailleurs. Ces propos s’insèrent dans un contexte plus large de critiques venant de l’opposition et de la société civile. Mbaye Dione appelle ainsi à une gouvernance inclusive et apolitique, où l’État sert l’ensemble des Sénégalais sans discrimination.
En somme, ses déclarations reflètent une critique sévère de la gestion gouvernementale, centrée sur les pratiques de licenciements injustifiés, les détentions motivées par l’expression d’opinions et un manque d’attention aux défis socio-économiques urgents. Son discours illustre un climat politique tendu et souligne l’importance d’une mobilisation citoyenne pour impulser un changement nécessaire.